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La paroisse de La Croix-Helléan faisait autrefois, ainsi qu'Helléan, partie de la paroisse de Guillac. Elle devint ensuite trêve d'Helléan puis Helléan, à son tour, devint trêve de la Croix-Helléan jusqu'à son érection en paroisse en 1822.

La Croix-Helléan, placée sous le patronage de la Sainte-Croix, était prieuré-cure dépendant de l'Abbaye de Saint-Jean-des-Prés. Son prieur-recteur résida le plus souvent à Helléan jusqu'en 1773, époque à laquelle on rebâtit le presbytère de la Croix-Helléan.

L'église de la Croix-Helléan, restaurée en 1488 et 1512, fut reconstruite en partie en 1690 et 1777. La chapelle latérale du côté de l'évangile fut bâtie en 1488 par Jean de Quélen du Broutay ; elle contenait l'enfeu des seigneurs du Broutay et renfermait deux tombes en granit de 2 mètres de long sur 0m 80 de large, qui supportaient chacune une statue. Ces statues furent transportées, lors de la restauration de l'église, vers 1875, dans la chapelle des fonts baptismaux ; elles représentent, en grandeur naturelle et en relief, un chevalier et une dame étendus sur un sarcophage.

Le chevalier est vêtu d'une cotte de mailles recouverte d'une cuirasse avec brassards. Il porte au flanc gauche son épée ; sa tête est nue ; ses yeux ouverts ; ses mains jointes ; ses pieds, chaussés de souliers. éperonnés, reposent sur un lion couché. Près de la tête, à gauche, est un écusson portant « une aigle éployée » (qui est du Broutay). Près des pieds, également à gauche, est un autre écusson « écartelé : au 1, une aigle éployée (du Broutay) ; au 2, trois croissants (de Coëtuhan) ; au 3, un arbre avec un sanglier passant au pied (de Kerboutier) ; au 4, trois têtes d'oiseau (de la Corbinière) ».

La dame est vêtue d'une longue robe à larges manches ; sa tête est couverte d'un voile plaqué sur le front en bandeau ; ses mains sont jointes ; de sa ceinture pend une chaîne terminée par une sorte de mâcle ; ses pieds sont appuyés sur un chien. Des deux côtés de la tête sont deux écussons écartelés. Celui de gauche porte, comme celui placé aux pieds du chevalier, du Broutay, de Coëtuhan, de Kerboutier et de la Corbinière. Celui de droite porte : « écartelé ; au 1, une aigle éployée (du Broutay) ; au 2, un fretté au chef chargé de trèfles (Picaud) ; au 3, un arbre avec un sanglier passant au pied (de Kerboutier) ; au 4, un pallé avec lambel (de Rosmadec ou de Trégranteur) ».

Ces tombeaux doivent être ceux d'Eon de Quélen, gouverneur de Josselin, et de sa femme, Péronnelle Herbaud, dame du Broutay, dernière du nom, qu'il avait épousée vers 1350, et dont il avait relevé les armes (voir la Note qui suit).

Les principales seigneuries en la Croix-Helléan étaient : la vicomté du Broutay, la Brousse, Penhouët, la Villebriand, la Villemoisan, et la Villeplanczon.

[Note :  Eon de Quélen, chevalier, sgr de la Villegourden, en Guégon, était fils de Jean de Quélen, et parut dans un acte de 1362. Il eut : Jean II de Quélen, chevalier, sgr de la Villegourden, vicomte du Broutay, ambassadeur de Bretagne en 1379, qui épousa Jeanne le Vayer, dame de la Villebouquais, en Ploërmel, dont il eut : 1° Jean III, qui suit ; 2° Olive, qui épousa, vers 1410, Jean de Trécesson.

Jean III de Quélen, chevalier, vicomte du Broutay, sgr de la Villegourden, de la Villebouquais, gouverneur de Josselin en 1437, épousa en 1414, Marie de Couësby, dame de Couësby, en Guégon. Il fit en 1430 des fondations à l'église de la Croix-Helléan, et fit bâtir en 1431 la chapelle Saint-Mandé. Il eut, entre autres : 1er Olivier, chevalier du Porc-Epic et de l'Hermine, grand chambellan et lieutenant général des ducs de Bretagne, gouverneur de Ploërmel, né en 1418, mort sans postérité en 1464 ; 2° Jean IV, qui suit ; 3° Olive, abbesse de Saint-Georges de Rennes, en 1475.

Jean IV de Quélen, chevalier, vicomte du Broutay, etc., gouverneur de Ploërmel depuis 1457, épousa : 1° en 1451, Marie de Carmené, morte en 1477 ; 2° Marguerite de Ferron. Il fit restaurer en 1488 l'église de la Croix-Helléan, et construisit la chapelle du Broutay, à gauche du transept. Il assista à la bataille de Saint-Aubin du Cormier et mourut en 1491, ayant eu, entre autres : 1° Jean V, qui suit ; 2° Gilles, né en 1469, qui fut tué à l'âge de dix-huit ans à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier ; 3° Hélène, qui épousa en 1490 Robert de Lambilly, capitaine des Francs-Archers de Vannes.

Jean V de Quélen, chevalier, vicomte du Moutay, etc., reçut du pape des privilèges écclésiastiques en 1510 et 1517. Il répara vers 1510 l'église de la Croix-Helléan, au bas d'un des vitraux de laquelle il était représenté agenouillé à côté de sa femme Isabeau de Chéverue. Il eut postérité, titrée princes de Carency, marquis de Saint-Mégrin, ducs de la Vauguyon et comtes du Broutay, et qui s'éteignit vers 1820 fondue en comtes de Cornouailles.

La vicomté du Broutay avait été achetée en 1710 par les Lambilly].

(Marquis de Bellevue).

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