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CUGUEN |
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La commune de Cuguen ( Kugenn) fait partie du canton de Combourg. Cuguen dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de CUGUEN
Cuguen vient du breton "coat gwen" (bois blancs).
Cuguen semble être un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Combourg. La Chapelle Saint-Jouan ou Saint-Jean, aujourd'hui détruite, a certainement succédé à un édifice gallo-romain.
Cuguen est mentionné dès 1066, lors de la donation, par un personnage nommé Main, de l'église aux moines de l'abbaye de Marmoutiers (en Touraine), en souvenir de la guérison de ses fils. Au XIème siècle en effet, l'église Saint-Martin de Cuguen appartenait, pour la plus grande partie du moins, à un seigneur nommé Main, fils de Théoginète. A cette époque, le bienheureux Barthélemy, abbé de Marmoutiers de 1064 à 1084, vint en Bretagne faire la visite des prieurés dépendant de son abbaye. Un jour qu'il se trouvait au monastère de Combourg, Main le vint « supplier de lui faire la grâce de descendre jusqu'à Cuguen pour y visiter Haimon et Gautier, ses deux fils, qui étoient dangereusement malades. Barthélemy y alla et se contenta de faire le signe de la croix sur leur front, et à l'instant ils s'endormirent, et à leur réveil se trouvèrent en parfaite santé. Main, voyant un miracle si évident, n'eut pas de peine d'en croire deux autres qu'on lui avoit racontés de ce saint homme, le premier d'avoir guéri un lépreux en le baisant, et l'autre d'avoir changé l'eau en vint » (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, I, 408). Pour témoigner sa reconnaissance au saint abbé, Main, d'accord avec son père, déjà vieillard, et du consentement de ses fils, Haimon et Gautier, donna aux moines de Combourg l'église de Cuguen et celle de Noyal. Comme, paraît-il, un nommé Alain, fils de Flaud, avait certain droit sur l'église de Cuguen, ce dernier seigneur voulut contribuer à la bonne oeuvre et renonça de lui-même à tous ses droits en faveur des Bénédictins. Cette donation fut faite vers l'an 1066. Un peu plus tard, les religieux présentèrent pour desservir la paroisse de Cuguen le prêtre Gautier à Baudry, archevêque de Dol de 1107 à 1130. A cette même époque ce Gautier — qui était probablement le malade guéri en 1066 — donna aux moines de Combourg le tiers de la dîme de Cuguen, et Baudry approuva cette donation nouvelle. Du temps d'Hugues Le Roux, archevêque de Dol de 1154 à 1160, Haimon, prêtre (c'est-à-dire recteur) de Cuguen, se démit de sa cure en présence de ce prélat et reconnut devant lui que son église dépendait du prieuré de Combourg et qu'il l'avait reçue des mains du prieur Guillaume. Cette conduite d'Haimon semble indiquer qu'il avait essayé de se soustraire à la juridiction des moines. Toujours est-il que le prieur Guillaume, considérant les bonnes résolutions d'Haimon, le présenta à l'archevêque Hugues pour que ce prélat lui donnât de nouveaux pouvoirs pour administrer Cuguen, ce que fit Hugues très-volontiers. Bien plus, l'archevêque confirma par un acte solennel la donation faite précédemment de l'église de Cuguen aux religieux de Marmoutiers résidant à Combourg. Enfin, quelques autres seigneurs du pays, Alain, fils de Jordan, et Eudon l'Epine, profitèrent de la présence de l'archevêque de Dol pour confirmer à leur tour toutes les donations relatives à l'église de Cuguen faites par leurs ancêtres, « donationes antecessorum suorum concesserunt de ecclesia de Cuguen ». Ils le firent donc en présence d'Hugues, du prieur Guillaume, des moines Turpin et Durand, d'Evar Le Chat, Normand de Listré et Geffroy, son fils, Philippe de Botniguel, Gautier Brasart et beaucoup d'autres (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 492 et 665). Les Bénédictins de Marmoutiers ne semblent pas toutefois avoir conservé bien longtemps l'église de Cuguen, car en 1319 il n'en est plus question dans l'énumération de leurs églises situées dans le pays de Combourg, quoique à cette époque ils continuassent de lever une partie des dîmes de Cuguen. Les Cisterciens de l'abbaye de la Vieuville avaient aussi reçu quelques dons en Cuguen ; ainsi, Guillaume Thomé de Pontgérard leur avait donné dès le XIIème siècle quelques rentes dans cette paroisse (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 785), et en 1682 ils y avaient encore un bailliage et quatre traits de dîmes. Enfin, les religieux de l'abbaye du Tronchet avaient fondé en Cuguen le prieuré de la Roche-Montbourcher. La paroisse de Cuguen était divisée en six traits : le Bourg, le Regaire, le Guyoul, les Petits-Traits, le Tanou et Thonel (Pouillé de Rennes).
On mentionne également au XIIème siècle les mottes castrales du Plessis-Epine et de La Roche. La seigneurie de la Roche (ou Roche-Montbourcher), qui relevait de la seigneurie de Combourg comme juveigneurie, était une châtellenie d'ancienneté avec un droit de haute justice : son château est pris en 1595 par les Huguenots sous les ordres de Saint-Luc et détruit après la Ligue. En Cuguen, le comte de Combourg possède "le lieu, terre et seigneurie du Plessix-Espine, prez, bois de haute futaie, auquel il y a deux mottes, en l'une desquelles y a emplacement de maison et forteresse environnée de douves, avec deux estangs et un moulin à eau, domaines et garennes, le tout contenant 80 journaux de terre ou environ" (Déclaration de Combourg en 1580 - Archives du château de Châteauneuf). La seigneurie du Plessix-Espine tire son origine et son nom d'une famille l'Espine, très considérée au XIIème siècle dans le pays de Dol. Elle a sous sa mouvance la châtellenie de la Roche-Espine, appelée plus tard la Roche-Montbourcher. La Roche-Montbourcher doit son origine, comme le Plessis-Epine, à la famille de l'Epine qui la possédait au XIIème siècle. La paroisse de Cuguen dépendait autrefois de l'ancien évêché de Dol.
On rencontre les appellations suivantes : Ecclesia de Cugnen (au XIème siècle), parochia de Cuguien (au XIIème siècle), Cugnen ou Cuguen (en 1513).
Note 1 : Le Pouillé de la province de Tours, imprimé en 1648, mentionne dans le diocèse de Dol « la maladrerie de Cuguen, de fondation commune ». C'est tout ce que nous savons de cette maison, abandonnée depuis bien longtemps.
Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Cuguen : Gautier (vers 1120). Haimon (vers 1157). Robert Tavanet (chanoine de Dol ; vers 1514). Jean Le Roqueldren (chanoine de Dol et de Quimper, il fit un accord avec l'abbé de la Vieuville au sujet des dîmes de Cuguen en 1522). Guillaume Mahé (décédé vers 1565). Julien Louvigné (il résigna vers 1593). Jean Garrel, (chanoine de Dol, il fut pourvu en 1593). Jean Girard (il résigna vers 1601). François Le Prévost (trésorier de Rennes et abbé du Tronchet, il fut pourvu en 1601 ; décédé en 1603). Jean Le Prévost (frère du précédent, et comme lui chanoine et trésorier de Rennes et abbé du Tronchet, il fut nommé vers 1603 ; décédé en 1608). François Dernecourt (pourvu en 1609, il gouvernait encore en 1630). Noël Renaud (il prit possession le 26 juin 1639). Jean Thomas (chanoine et official de Dol, il résigna en 1646). Yves Touzé (il fut pourvu le 24 décembre 1646 et paya au Chapitre de Dol 320 livres pour droit d'annates en 1648). Jacques de Trégouzec (il permuta avec le suivant vers 1660). N... Lhostellier (1660). Léonard Le Clerc (décédé en 1661). Claude de Nantes (précédemment chanoine de Dol, il fut pourvu le 8 avril 1661). Julien Salmon (il refusa en 1679 de payer les droits d'annates). Guy Goron (en 1699 ; c'est peut-être lui qui, en 1698, fit enregistrer les armoiries suivantes : fascé d'or et de gueules de six pièces). Jean-Gabriel Le Coz (recteur vers 1702 ; décédé en 1717). Louis Blondel (prêtre de Dol, pourvu le 8 mars 1718, il prit possession le 17 mars, mais dut se retirer en 1720 devant le suivant). Michel Le Texier (prêtre de Saint-Brieuc, il se fit pourvoir à Rome dès 1718 et prit possession malgré M. Blondel ; il attaqua la nomination de ce dernier, obtint en sa faveur un arrêt le 18 juillet 1720, et reprit possession, sans empêchement cette fois, le 20 août 1720. Il résigna en 1745 en faveur du suivant, se réservant 300 livres de pension). Julien Le Texier (prêtre de Quimper, il prit possession le 26 juillet 1745 ; décédé en 1768). Marc-Antoine Perras, prêtre de Dol et vicaire à Cuguen, fut pourvu en cour de Rome et prit possession le 31 mai 1768. Il gouverna jusqu'à la Révolution, s'exila alors, puis revint à Cuguen ; décédé en 1800). Augustin Lécarlatte (1803-1804). Louis Duval (1804-1810). Mathurin Lambert (1810, décédé en 1811). François Tual (1811, décédé en 1832). N... Morel (1832-1837). Urbain Chauvin (1837, décédé en 1868). Jacques Baslé (à partir de 1868), ....
Voir " Quelques anciens faits divers de la paroisse de Cuguen ".
Voir " Le cahier de doléances de Cuguen en 1789 ".
PATRIMOINE de CUGUEN
l'église Saint-Martin-Saint-Samson (1842-1858), oeuvre de l'architecte Langlois. L'église primitive est donnée en 1066 au prieuré à Combourg qui était alors la propriété des moines bénédictins de Marmoutiers. L'église de Cuguen, dédiée de toute antiquité à saint Martin, fut, dit-on, ravagée vers 1235 par Robert Rondel, serviteur de Pierre Mauclerc, duc de Bretagne. Mais il faut bien remarquer que la charte qui raconte les méfaits de ce prince ne parle nullement de l'église même de Cuguen, elle se contente de dire « que Robert Rondel avoit fait de grans dégâts en la paroisse de Cuguen » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 889). Cette ancienne église fut en grande partie rebâtie au XVIème siècle, mais il n'en reste plus rien maintenant. En 1530, François Thierry, seigneur de la Roche-Montbourcher, y fut maintenu dans la possession de toutes les prééminences. Cela nous rappelle que la Roche-Montbourcher, appelée longtemps la Roche-Epine, dut son origine, aussi bien qu'un autre manoir en Cuguen nommé le Plessix-l'Epine, à cette famille l'Epine dont faisait partie Eudon l'Epine que nous venons de voir renoncer à toutes prétentions sur l'église de Cuguen dès le XIIème siècle. L'église actuelle, ayant pour premier patron saint Martin, et pour second saint Samson, a été bâtie de 1842 à 1858 ; c'est un édifice en forme de croix, construit dans le style ogival. A la fin du XIXème siècle, on y vénère une vieille statue de saint Fiacre, que les pèlerins entourent de la plus singulière façon de fil donné par eux (Pouillé de Rennes). L'église actuelle date de 1842-1858. Les stalles, oeuvre de l'atelier Melin de Rennes, date de 1865 ;
la chapelle Notre-Dame de Toutes-Aides de Lantiman (XV-XVIIème siècle). On ignore la fondation de cette chapelle, déjà en vénération au commencement du XVIIème siècle ; on y venait alors en procession presque tous les ans de Bazouges-la-Pérouse. La construction de la nef rappelle le style ogival tertiaire, mais le choeur à pans coupés est plus moderne ; le bénitier porte la date de 1600 ou 1621. Cette chapelle fut, en 1619, fondée de 60 livres de rente, et en 1714 Guillemette de Paye!, femme de Jacques Le Rouxel, se disait fondatrice de la susdite chapellenie et présentatrice du chapelain ; elle céda ses droits en 1715 à Alexis Chauvin, sieur des Noës, dont les descendants présentèrent ensuite le bénéfice. Mais les droits de supériorité et de prééminence dans la chapelle même étaient revendiqués par le seigneur de Lanrigan. Voici les noms des derniers chapelains de Lantiman : Julien Meurice (1714), — Jean Guy (1715), — Jacques Duisne (1717), — Pierre Blanchet (1754), — Joseph Fretté (1759), — Richard Robert (1763), — Claude Rouyer (1765) — et Simon Pelé (1769). Cette chapelle a été restaurée au XIXème siècle et bénite de nouveau en 1857, mais elle n'est plus desservie à cette époque ; on y vient surtout en pèlerinage et il s'y tient à cette époque une grande assemblée le premier dimanche de mai (Pouillé de Rennes). Sa nef date du XVème siècle. Sa porte est sommée de deux écussons. L'autel date du XVIIème siècle. Elle abrite plusieurs statues dont celles de Notre-Dame de la Garde, saint Samson et saint Martin ;
l'ancienne chapelle Saint-Jean ou Saint-Jouan, ruinée pendant la Révolution et aujourd'hui disparue. Cette chapelle, qui était fondée et desservie en 1704, n'existe plus ; il s'y tenait aussi une assemblée jadis, et l'on y allait beaucoup en pèlerinage pour obtenir la guérison de la fièvre. Une simple croix (dont ne subsiste aujourd'hui que le socle) rappelle son emplacement près d'un menhir resté debout (Pouillé de Rennes) ;
la croix (1676), située à la Pinderie ;
la croix (1553), située à la Busnière ;
la croix (moyen âge), située à Fontaine-Close ;
les vestiges de la forteresse de la Roche-Montbourcher (XIV-XVème siècle). Ce château était encore appelé jusqu'au XVème siècle la Roche-Epine et parfois aussi la Roche-Thierry. Ces ruines se composent d'une motte qui servait de base à un donjon (daté du XIIème siècle) et à une tour (datée du XVème siècle). Le château possédait un colombier. Propriété de la famille l'Epine au XIIème siècle, le fief de la Roche passe par alliance à la famille Montbourcher au XIIIème siècle. Il est la propriété de la famille Thierry seigneurs de la Prévalaye en 1410 et en 1789. C'est Bertrand de Montbourcher qui édifie la forteresse au XIVème siècle ;
le manoir du Plessis-l'Epine, aujourd'hui remplacé par un édifice moderne. On y voit deux mottes dont l'une conservait encore en 1580 les traces d'une forteresse. Propriété de la famille de l'Epine au XIIème siècle ;
les vestiges d'un ancien prieuré situé non loin de la Roche-Montbourcher. Ce prieuré relevait, dit-on, de l'Abbaye du Tronchet en Plerguer. Il est détruit vers la fin du XVIème siècle. Dans la paroisse de Cuguen, au pied et à l'Est des ruines imposantes de l'ancien château-fort de la Roche-Montbourcher, détruit pendant la Ligue, mais dont il reste encore deux tours, l'une peut-être du XIème siècle, l'autre du XVème, on voit encore quelques débris d'une autre construction, dont les pierres sont fortement cimentées, et qu'on prétend avoir été jadis une chapelle. C'est tout ce qui demeure de l'ancien prieuré de la Roche-Montbourcher ou de la Roche-Epine. Il est vraisemblable que ce prieuré fut fondé par les seigneurs de l'Epine, famille puissante au moyen-âge, figurant dans beaucoup de chartes du pays de Dol, et qui laissa son nom, en Cuguen, aux manoirs du Plessix-Epine et de la Roche-Epine. Cette dernière seigneurie, venue entre les mains de la maison de Montbourcher, en prit plus tard le nom. A la fin du XIVème siècle, le prieur de la Roche-Epine, « prior de Rocha-Espine », est mentionné comme étant taxé à 15 livres et dépendant du Tronchet. Le logis prioral, aussi bien que la chapelle, furent détruits par les guerres, à la fin du XVIème siècle, en même temps que le château. Nous voyons, en effet, le prieur Jean de Cadelac, rendant aveu au roi en 1679, déclarer que son prieuré de la Roche-Montbourcher n'a « aucun fonds ni domaine, aucune superficie ni édifice », mais seulement trois traits de dîmes, composant tout son temporel : deux traits en Cuguen, nommés Thonel et Sanscouëtel, et le trait de Persalais, en Combourg. Le même prieur ajoutait qu'il devait deux messes par semaine et qu'il les faisait célébrer à l'autel de la Sainte-Vierge en l'église paroissiale de Cuguen, « où ledit prieuré de la Roche a coutume d'être desservit. » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). Ainsi, dès cette époque, il n'existait plus de chapelle priorale au château de la Roche-Montbourcher ; c'est ce que constata en 1737 le nouveau prieur, Ange de Rommilley, déclarant que « la chapelle de Saint-Denis de la Roche-Montbourcher est complètement ruinée, ainsi que le château, et qu'on y retrouve seulement la pierre de l'ancien autel » (Registre des insinuations ecclésiastiques de l'évêché de Dol). Liste des prieurs : — Jean de Cadelac, clerc tonsuré de Rennes, demeurant en cette ville, rendit aveu au roi le 17 mars 1679. — Louis Rousseau, scholastique et chanoine de Dol, précédemment vicaire général de Mgr de Chamillart, décédé à Dol le 7 septembre 1707. — François de Ressiguier de Caumont, chanoine de Dol et y demeurant, résigna le 21 mai 1711 en faveur du suivant. — Noël Jouin, commandeur de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel, maître de l'oratoire du duc d'Orléans, bachelier en droit canon, etc., prit possession le 21 juillet 1712, « au lieu où était la chapelle de la Roche-Montbourcher, d'une pierre carrée qu'on dit être celle de l'autel ». Devenu archidiacre de Dol, ce prieur, qui habitait ordinairement Paris, résigna le 5 décembre 1716 en faveur du suivant. — Jacques du Mans, chanoine de Rennes, conseiller au Parlement de Paris et docteur en Sorbonne, pourvu à Rome le 26 décembre 1716, prit possession le 13 août 1717. — A la mort de ce prieur, arrivée en 1736, plusieurs compétiteurs se présentèrent pour le remplacer : l'évêque de Dol nomma Jean-Marie Boutin de la Touche, qui suit ; mais François Thierry de la Prévalaye, seigneur de la Roche-Montbourcher, présenta Yves-François Beaudouin, qui, sur le refus de l'évêque de Dol de l'admettre, obtint une collation de l'archevêque de Tours et prit possession le 28 juillet 1736. En même temps, l'abbé du Tronchet nommait, le 24 mai 1736, François Collet, archidiacre de Dol, qui ne fut pas plus heureux qu'Yves Beaudouin près de son évêque. — Jean-Marie Boutin de la Touche, chanoine, vicaire général et official de Dol, fut pourvu par l'évêque de cette ville le 16 avril 1736 ; mais, probablement ennuyé des difficultés que suscitait sa nomination, il résigna le prieuré dès le commencement de l'année suivante. — François-Ange de Rommilley, clerc du diocèse de Rennes, pourvu par l'évêque de Dol le 6 mars 1737, prit possession le 15 du même mois. Il résigna en faveur du suivant en 1756 et devint archidiacre de Rennes et abbé de Mézières. — Claude-Michel de Cornulier, prêtre du diocèse de Nantes, fils de Claude de Cornulier de la Caraterie et de Anne Le Maignan, chanoine de Rennes, pourvu à Rome en décembre 1756, prit possession le 25 avril 1757 ; décédé à sa terre de la Pajotterie, en Saint-Etienne-de-Mermorte, le 19 novembre 1769. — Michel-Alexandre Moyteaux, prêtre du diocèse du Mans et directeur des Hospitalières d'Ernée, fut pourvu par l'évêque le 14 décembre 1769 et prit possession le 22 du même mois ; décédé en 1779. — Pierre Thezé, prêtre de Dol, vicaire à Baguer-Pican, pourvu par l'évêque le 11 octobre 1779, prit possession le 14 du même mois (abbé Guillotin de Corson) ;
la maison (1602), située à Villongas ;
le domaine de la Baudromière (XV-XVIème siècle). Propriété de la famille Langon (au XVIème siècle), de Marguerite Halna (au XVIIIème siècle) ;
les moulins à eau de Horon, du Plessix, de la Roche, de la Bumière ;
A signaler aussi :
le menhir de Pierre-Longue ou Pierre Saint-Jean (époque néolithique). Il mesure 6m50 de hauteur ;
la découverte de 13 haches polies en 1860 ;
l'ancien manoir de la Baudronnière. Propriété de la famille de Langan en 1513 ;
l'ancienne Maison de la Massue, située route de Tréméheuc. Elle possédait jadis une chapelle privée et un droit de haute justice. Propriété de la famille Gérart ou Gérard en 1513 ;
ANCIENNE NOBLESSE de CUGUEN
Dans un frais vallon de la paroisse de Cuguen se dressent sur un rocher que baignait jadis un étang les ruines pittoresques d'une antique forteresse. Le donjon, de forme carrée, et une tour ronde dominent un amoncellement de blocs cimentés, derniers vestiges de murailles écroulées depuis des siècles. La porte du donjon, que précédait un pont-levis, est à une grande hauteur au-dessus du sol, comme la porte du château de Combourg. Ces intéressants débris d'architecture militaire du moyen-âge sont tout ce qui demeure du château de la Roche, appelé, du nom de ses propriétaires, d'abord la Roche-Espine (ou Roche-Epine), puis la Roche-Montbourcher. D'après Potier de Courcy (Nobiliaire de Bretagne, III, 48), la Roche donna son nom à une famille noble portant : de gueules à deux léopards d'or, et représentée par Brice de la Roche, croisé en 1202, et Geoffroy de la Roche, son petit-fils, créé chevalier au combat des Trente en 1350. La famille l'Espine était très considérée au XIIème siècle dans le pays de Combourg et possédait en Cuguen deux belles seigneuries : la Roche et le Plessix. Eudon l'Espine figure vers 1160 parmi les bienfaiteurs de l'église de Cuguen. Hamon l'Espine fut fait prisonnier à Dol en 1173. Geoffroy l'Espine, qualifié chevalier en 1190, prit part en 1205 aux Etats de Vannes. Enfin autre Geoffroy l'Espine se croisa en 1248. Les sceaux de ces chevaliers portaient leurs armoiries : trois écus, placés 2, 1, avec des merlettes en orle (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne). Au XIIIème siècle, Julienne l'Espine épousa Guillaume, sire de Montbourcher, et lui apporta vraisemblablement en dot le château et la seigneurie de la Roche, qui prirent alors le nom conservé jusqu'à nous. En 1259 Julienne l'Espine était veuve, et elle fit une donation à l'abbaye de la Vieuville du consentement de son fils Geffroy de Montbourcher (Revue historique de l'Ouest, XI, 82). Nous avons déjà parlé de ce Geffroy Ier, sire de Montbourcher, et de ses successeurs, Guillaume II, — Geffroy II décédé en 1330, — Jean, — Guillaume III, — Bertrand Ier — et Bertrand II, tous sires de Montbourcher. Ce dernier seigneur rendit aveu au baron de Combourg en 1461 et 1471 pour sa seigneurie de la Roche-Montbourcher. Son fils et successeur, Guillaume IV de Montbourcher, épousa Françoise Thierry, fille du seigneur du Boisorcant. C'est vers le même temps que la Roche-Montbourcher vint aux mains de la famille Thierry. En 1503, en effet, cette seigneurie appartenait à Michel Thierry, seigneur de la Prévalaye, frère de la dame de Montbourcher et mari de Marguerite Boisvin. A partir de cette époque et jusqu'à la Révolution, les seigneurs de la Prévalaye furent en même temps seigneurs de la Roche. Ils voulurent même appeler cette terre la Roche-Thierry et rendirent quelques aveux en la nommant ainsi, mais le nom de Roche-Montbourcher est vulgairement resté au vieux château. A noter qu'au XVIème siècle, les seigneurs de la Roche-Montbourcher usaient d'un sceau portant les armoiries des Thierry : d'azur à trois têtes de lévrier d'argent, coupées et accolées de gueules, bouclées et clouées d'or, avec la légende : S. DE LA COURT DE LA ROCHE-THIERRY (Archives de la Roche-Montbourcher). Comme nous avons déjà donné la liste généalogique des seigneurs de la Prévalaye, nous ne la répèterons pas ici. Signalons seulement le don à viage de la Roche-Montbourcher fait par un seigneur de la Prévalaye à son frère cadet, l'abbé Hyacinthe Thierry de la Prévalaye, recteur de Grandchamp en 1696 et mort en 1716 (Archives de la Roche-Montbourcher). Disons aussi que le dernier seigneur de la Roche-Montbourcher, Pierre-Dymas Thierry, marquis de la Prévalaye, avait une soeur, Monique Thierry, mariée à Pelage de Coniac, seigneur d'Allineuc. C'est le petit-fils de ces derniers, M. Pelage de Coniac, qui possède encore au milieu du XIXème siècle la terre de la Roche-Montbourcher. Châtellenie d'ancienneté, la Roche-Montbourcher relevait de la baronnie de Combourg (ou Combour) comme juveignerie d'aîné. C'était une haute justice composée d'une douzaine de fiefs s'étendant en Cuguen, Combourg, Dingé et Noyal-sous-Bazouges (Archives du château de Combourg). En 1530, François Thierry fut maintenu en possession des prééminences de l'église de Cuguen, dont il était le fondateur ; le sire de la Roche-Montbourcher avait également des droits honorifiques en l'église de Noyal-sous-Bazouges et le patronage du petit prieuré de la Roche-Montbourcher, membre de l'abbaye du Tronchet et fondé près de son château par ses prédécesseurs à une époque très reculée. Le domaine proche de la seigneurie comprenait le château de la Roche-Montbourcher avec ses pourpris, colombier, etc. ; — les métairies de la Roche et de la Fosse-Pornichet ; — les moulins à eau de la Roche et de la Busnelière ; — l'étang et le bois de la Roche, etc. (Déclarations de la Roche-Montbourcher en 1628 et 1667). Le château de la Roche-Montbourcher était, comme nous l'avons dit en commençant, une forteresse d'une certaine importance. Pendant la guerre de la Ligue, il fut occupé par le parti du duc de Mercoeur. Mais Saint-Luc, lieutenant général pour le roi en Bretagne, vint l'assiéger et s'en rendit maître en 1595 (Mémoires de Montmartin). Il est probable qu'à la pacification, la vieille Roche-Montbourcher subit le sort de beaucoup d'autres châteaux et fut démolie sur la demande des Etats de Bretagne (abbé Guillotin de Corson).
Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 3 nobles de Cuguen :
Gilles DE LA ROCHE, remplacé par son fils Jehan : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;
René DE MONTBOURCHER de la Roche-M. (800 livres de revenu) : comparaît comme homme d'armes ;
Thomas FLAMBART (30 livres de revenu), remplacé par Jehan Gerard : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;
Lors d'une réformation de l'évêché de Dol en 1513 (rapport fait en partie par Michel Pelé, Raoullin Elnart, Jean Guedé, Olivier Gautier, Michel Sotin et Jean Hulart, élus), sont mentionnées à Cuguen (Cugnen) les personnes et maisons nobles suivantes :
Pierre Thierry, sieur de la Roche-Montbourcher ;
Jean Gérart, sieur de Laumosne (?) ;
Geffroy de Langan (ou Languan), sieur de la Baudronnière ;
Guillaume Péan, receveur de la Roche-Montbourcher ;
Lesnart de la Roche.
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