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DIGAULTRAY Jean-Baptiste |
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Le premier registre paroissial des naissances
conservé aux archives municipales de Quintin commence le 6 octobre 1591 et
le 2 décembre de cette année nous avons relevé la naissance de Charles
Digaultray, aîné des dix enfants de Jean et de Marie Le Coniac. Ils sont
qualifiés dans l’acte « nobles personnes », ce qui indique déjà une
certaine situation sociale. Les Digaultray, Raffray, Jaffray, Auffray, etc.,
existent dans la région de Quintin et d’Uzel depuis un temps immémorial. Dès
le XVIème siècle on les trouve « tessiers » (tisserands), « filotiers »,
«
bianchissous » (blanchisseurs) de toiles, etc. Au XVIIème siècle beaucoup
sont « marchants de toile blanche » ou de « touële fine ». A cette époque
les, Digaultray sont marchands de toiles, commerçants ou procureurs ; ils
occupent alors une grande place dans la bourgeoisie quintinaise et ajoutent
à leur nom patronymique le nom de leur principale propriété. Au XVIIIème
siècle certains sont ecclésiastiques : Pierre-Julien, chanoine régulier de
Beauport, prieur-recteur de Plouvara (1755) ; François-Michel, chanoine de
la Cathédrale de Saint-Brieuc (1729) ; Paul-Charles, chanoine de la
Collégiale de Quintin (1728), etc. ; d’autres sont marchands de toiles en
gros : Charles, sieur de Lanvia ; François, sieur de Penehaye ; Charles,
sieur du Vivier ; enfin Yves-Claude, sieur de Seigneau et Emmanuel, sieur du
Quartier [Note : Décédé à Quintin le 6 décembre 1786, à l’âge de 91 ans]
sont avocats. Celui-ci, fils de n. h. Marc Digaultray, sieur de Lanvéac
[Note : Ancien syndic de la communauté de la ville de Quintin. Il avait,
acheté la propriété du Quartier, en Saint-Brandan, le 17 août 1709. Son fils
fut Emmanuel Digaultray « du Quartier »] et de Jacquette Dubois, né à
Quintin le 25 décembre 1737, avait épousé, le 10 mars 1761, Anne-Céleste
Baron du Taya, née à Loudéac le 4 avril 1740, décédée à Quintin le 17
février 1775, fille de Jean-Rodolphe Baron, écuyer, sieur du Taya, sénéchal
de la juridiction du comté de Quintin.
De ce mariage issirent 5 enfants :
Jacquette (1762), épouse de Antoine-Julien Palasne de
Champeaux (fils du sénéchal royal de Saint-Brieuc, député à la Constituante
et à la Convention), capitaine en 1793, chef de la 15ème Brigade de
Cavalerie, président du Conseil de guerre qui jugea les chefs chouans à
Saint-Brieuc en 1798, chevalier de l’Empire en 1808, colonel d’Etat-Major à
Paris en 1822. Elle mourut à la Nouvelle-Orléans le 2 juin 1819, laissant un
fils, François-Julien, sous-lieutenant aux dragons de la Garde royale en
1822.
Emmanuel-Marie (1767), qualifié cultivateur, décédé
sans postérité, le 28 avril 1810, au Quartier, en Saint-Brandan.
Céleste-Marie-Reine (1772), mariée à Quintin le 7
avril 1813 à Joseph Léquyer [Note : Une rue de Saint-Brieuc porte son
nom. On a longuement discuté sur l’orthographe de son nom patronymique. Le
père et le fils écrivaient d’abord Lequier et différents auteurs Lécuyer ;
mais un jugement rectificatif du Tribunal Civil de Saint-Brieuc, en date du
24 février 1834, dit qu’on doit écrire Léquyer], docteur-médecin, dont un
fils, Jules Léquyer, professeur et philosophe, grand ami de Renouvier, né à
Quintin le 29 janvier 1814, décédé à Plérin le 11 février 1862.
Cécile-Yvonne (1775), mariée à Joseph Bellone,
négociant à Quintin, le 27 décembre 1796. Elle eut deux enfants :
Joseph-Marie, conseiller général, notaire, avocat, juge à Saint-Brieuc et
Cécile-Perrine, épouse de Germain Boullé, préfet du Finistère de 1836 à
18118, fils de Jean-Pierre Boullé, préfet des Côtes-du-Nord (aujourd’hui
Côtes-d’Armor) après le 18 Brumaire.
Jean-Baptiste-Emmanuel, fondateur de l’Orphelinat de
Saint‑Quihouët.
Jean-Baptiste-Emmanuel Digaultray naquit à Quintin le
23 novembre 1763. Il épousa, le 23 septembre 1789, Louise Duval, née le 14
février 1770, fille de Toussaint Duval, négociant-épicier, et de Louise
Flageul.
Un certificat de résidence, inscrit sur un registre
de la Municipalité de Quintin, le 20 juillet. 1796, nous donne son
signalement :
« S’est présenté au bureau de l’agent municipal de
Quintin le citoyen Jean-Baptiste Digaultray, âgé de 32 ans, ci-devant. Homme
de loi, taille 5 pieds 3 pouces, cheveux, barbe et sourcils châtain foncé,
yeux bruns, nez bien fait, front haut, lèvres ordinaires, bouche moyenne,
visage oblond, le teint pâle, légèrement marqué de petite vérole... »
[Note : Registres aux archives de la mairie de Quintin folio 121. Nous
avions vu ce registre vers 1930 ; il a disparu depuis. Le signalement de Mme
Digaultray figurait au verso 121. Il est profondément regrettable qu’un «
emprunteur » l’ait enlevé car il contenait la copie du certificat de
résidence et le signalement de toutes les personnes marquantes de Quintin].
Il venait de se faire recevoir avocat en Parlement
lorsque éclata la Révolution. Il faisait partie de la Chambre de lecture de
Quintin et de la Loge maçonnique de Saint-Brieuc « La Vertu triomphante »
avec le grade de Souverain Prince Rose Croix. Tout de suite, comme beaucoup
d’autres « hommes de loi », il fit siennes les idées nouvelles et devint,
pour ainsi dire, l’âme et le promoteur de la Révolution à Quintin et dans
les environs.
Pendant plus d’un quart de siècle il remplit sans
discontinuer des fonctions publiques. Il fut élu membre du District de
Saint-Brieuc en 1790 et député des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), à l’Assemblée législative,
le 10 septembre 1791. Le 26 germinal an VI (15 avril 1798) le même
département l’envoya siéger au Conseil des Cinq Cents. Dans l’intervalle il
avait été l’un des membres les plus actifs de la Société populaire de
Quintin « Les Amis de la Constitution » affiliée aux Jacobins et, en l’an
II, président du Comité de Surveillance, puis successivement Procureur de la
Commune (5 janvier 1793), Agent national (4 janvier 1794), Juge de Paix (1er
janvier 1798).
Après le 18 Brumaire il revint à Quintin. Il fut
nommé maire var arrêté préfectoral du 30 août 1800. Il remplit cette charge
jusqu’au 2 juillet 1816 et n’occupa plus ensuite aucune fonction publique.
Il habita alors sa maison, située Grande-Rue, où il est mort, sans
postérité, le 2 décembre 1834 [Note : Du 4 décembre 1834, acte de décès de
Jean-Baptiste-Emmanuel Digaultray, né à Quintin, Côtes-du-Nord, âgé de 71
ans, propriétaire. Ancien maire et conseiller municipal de Quintin, décédé
le 2 décembre à midi, fils de feus Emmanuel et de Anne-Céleste Baron, époux
de dame Louise Duval], laissant un testament instituant Mme Digaultray sa
légataire universelle et un additif concernant ses héritiers en ligne
directe :
Soussigné, Jean-Baptiste-Emmanuel Digaultray, n’ayant
ni enfant ni ascendant, je fais et institue par le présent, Louise Duval, ma
très chère et bien aimée épouse, ma légataire universelle, me reposant avec
toute confiance sur elle du soin d’exécuter mes intentions particulières qui
lui sont bien connues. Tel est mon testament olographe fait, écrit, daté et
signé de ma main à Quintin, ce jour, 13 mai 1822. Jean-Baptiste DIGAULTRAY.
ADDITIF :
Soussigné, Jean-Baptiste-Emmanuel Digaultray, par
addition et adjonction à mon testament olographe, en date du 13 mai 1822, et
que je confirme et corrobore en tout son contenu, je donne à Louise Duval,
mon épouse bien aimée, ma légataire universelle, saisine pleine et entière
en cette qualité, ne voulant qu’il lui soit porté trouble, obstacle et
empêchement en façon quelconque.
Néanmoins mes deux soeurs Léquyer et Bellom, et à
leur défaut leurs ascendants en ligne directe, et François Palasne de
Champeaux, fils de ma soeur aînée, recueilleront, au jour de mon décès,
directement les biens ci-après qu’ils partageront entre eux trois, par
égales portions, ou liciteront ainsi qu’ils trouveront bon, sans être tenus
et assujettis à d’autres dettes et charges générales de ma succession,
qu’aux droits de mutation résultant de la présente transmission par
hérédité, qui est à savoir :
1° La terre et métairie du Quartier, en
Saint-Brandan, avec toutes ses dépendances, bois, renable et ensouchement,
sans rien excepter ni réserver, quitte et libre de toute hypothèque,
2° La rente annuelle de 519 fr. 74 payable par
semestre de 259 fr. 87 sur le pied de 4 pour cent l’an par les héritiers de
Mme la Duchesse de Choiseul-Praslin, à la recette de M. le Comte René de
Choiseul, son fils.
Fait, écrit, daté et signé de ma main, à Quintin, ce
jour 25 novembre 1833.
Jean-Baptiste DIGAULTRAY.
Ces testaments furent enregistrés à Quintin le 4
décembre 1834 et, le 15 avril suivant. Mme Digaultray fit une déclaration de
succession en ce qui concernait les acquêts de la communauté. Ces biens se
trouvaient dans les communes de Saint-Brandan, Plaintel, Cohiniac, Le Foeil
et consistaient en 4 métairies, 3 maisons, 3 pièces de terre, 3 prés, 3
convenants, 141 décalitres 980 millièmes de seigle, 4 chapons et 2 fr. 83 en
argent.
Pour les droits de mutation le tout fut estimé 4.152
fr. 83 de revenu pour une valeur de 83.056 fr. 60 au denier 20.
Un mois plus tard, le 21 mai 1835, M. Victor Guépin,
notaire à Ploeuc, fit la déclaration de la propriété et de la rente
stipulées au codicille comme mandataire de M. François Palasne de Champeaux,
ancien lieutenant de cavalerie, demeurant à Paris, de Mme Céleste
Digaultray, épouse de Joseph Léquyer, docteur‑médecin à Saint Brieuc, et de
Mme veuve Joseph Bellom, propriétaire à Saint-Brieuc. La propriété du
Quartier fut estimée 36.000 fr. et la rente due par M. Choiseul-Praslin
10.392 fr 80.
Nous avons vu que La Fayette avait été porté sur la
liste des émigrés le 10 février 1794. Tous ses biens furent saisis et mis en
vente. Il possédait à Plainte! du fait de sa mère :
PROPRIÉTÉS
Métairie du Plessix-Hérupel ou Porte au Plessix.
Fermier : Jean Rouault. Location : 680 livres. [Note : L’ancienne seigneurie
du Plessix-Hérupel consistait alors « en une ferme avec bâtiments couverts
en paille et en mauvais état et les ruines du château qui se trouvaient à
côté » (Proposition de vente par le Directoire du département des
Côtes-du-Nord, 20 mai 1795). En 1545 cette seigneurie fut donnée par
Guillaume de La Rivière — époux de Anne Le Baveux — à son puîné Pierre qui
l’habita. Ses descendants les La Rivière du Plessix, en firent leur
résidence habituelle. Yvon-0llivier de La Rivière y demeurait le 22 février
1664. C’était sans doute un manoir décadent, et de peu d’importance, qu’il
abandonna lorsqu’il fut nommé gouverneur de Saint-Brieuc en 1667].
Métairie du Petit-Plessix. Fermier : Noël Jouan.
Location : 300 livres
Métairie de la Grandville et métairie de la Prévaudière. Fermier : Jean
Méheut. Location : 1.000 livres.
Métairie de Montorin. Fermier : Jean Lucas. Location : 650 livres.
Métairie de Quatrevaux. Fermier : Mathieu Courcoux. Location : 480 livres.
Métairie de la Ville-Hamon.
Métairie de la Fontaine et la retenue de
Saint–Quilhouët (90 journaux). Fermier : Noël Le Moine. Location : 1.500
livres
Métairie du Quartier-Chanet. Fermier : Yves Dauny.
Location : 120 livres.
Métairie des Mauriers.
Métairie de la Chèvrière. Fermier : Jean Rouault.
Location : 350 livres.
Métairie du Beaumenard. Fermier : Bidan. Location :
260 livres.
Le moulin de Rouyo.
Le convenant des Portes. Fermier : Louis Quintin.
Location : 90 livres.
Ces propriétés furent vendues nationalement à
différentes dates : le moulin du Rouyo, à Guillaume Le Cocq pour 106.000
francs [Note : Il ne faut pas s’étonner de voir une si forte enchère. Les
acquéreurs pouvaient s’acquitter en numéraire à bon compte. La métairie de
Quatrevaux vendue à Digaultray pour 12.987 francs fut payée en numéraire
1.923 fr. 23 (Dubreuil : Vente des biens nationaux, p. 308)], le
Plessix-Hérupel, à Louis Désert pour 28.600 francs, etc...
Le 30 août 1796, Louis Bouché, faisant pour
Jean-Baptiste Digaultray, acheta la métairie de Quatrevaux pour 12.987
francs.
Le 27 avril 1798, Le Cardinal, expert à Saint-Brieuc,
mandataire de Toussaint Duval, beau-père de Digaultray, devint acquéreur des
Métairies des Mauriers pour 31.000 francs et du Quartier pour 29.200 francs.
Enfin le 19 novembre 1799, Jean-Baptiste Digaultray
acquit, pour son beau-père, le château et la propriété de Saint-Quihouët
pour 292.000 francs.
Le château que Charles-François de La Rivière avait
abandonné, vers 1670, pour aller habiter celui de Kerauffret, en Bourbriac,
était dans un grand état de délabrement. Le procès-verbal d’estimation fait,
lors de la mise en vente par ordre de l’Administration départementale, nous
le montre sous un triste aspect :
« L’an VI de la République Française, une et
indivisible, ce jour 26 vendémiaire (17 octobre 1797), nous Jean-Louis Le
Breton, demeurant. à Saint-Brieuc, commissaire nommé par l’Administration du
département des Côtés-du-Nord, suivant commission en date du jour d’hier à
l’effet d’estimer en revenu sur le pied de 1790 le domaine national ci-après
désigné, rapporte être ce jour transporté au lieu de St-Quihouët, commune de
Plaintel, canton de Plédran, où étant arrivé aux 9 heures du matin et entré
dans la maison où demuere Noël Le Moine et ses enfants. Parlant audit Le
Moine, fermier de la métairie et d’une partie de la retenue et dépendances
de St-Quihouët je lui ai donné connaissance de ma commission et l’ai invité
à me communiquer le bail en vertu duquel il jouit pour connaître les objets
qui n’en font pas partie et en faire l’estimation. Il m’a sur-le-champ
apparut :
1° Une ferme en date du 13 août 1781 au rapport de
Etasse, notaire à Châtelaudren, y contrôlée le 23, lui consentie par le
citoyen Delpeuch pour La Fayette, lors propriétaire de Saint-Quihouët.
2° Une prolongation de ferme sous signatures privées
lui consentie par Morizot procurateur du dit La Fayette.
Le tout quoi j’ai remis audit Le Moine après en avoir
pris connaissance.
Il résulte de ces actes que ledit Le Moine et ses
enfants ne jouissent pas des objets dont le détail suit, savoir :
ARTICLE PREMIER. - La maison principale de
Saint-Quihouët, aspectée au midi, ayant 103 pieds de longueur, dont les
murs, tant au-dehors qu’au-dedans sont en partie lézardés et menacent ruines
[Note : On dit et on a écrit que ce « château aux murs lézardés,
menaçant ruines » était un pavillon de chasse de La Fayette. Nous
sommes fondé à croire que La Fayette, qui était un grand seigneur, n’a
jamais habité cette maison], les fenêtres sans croisées à l’exception de
quelques-unes du côté du levant ; et l’escalier dans le plus mauvais état.
Ladite maison divisée en cinq appartements dans l’embas rez-de-chaussée, y
compris le vestibule. A l’étage sont un corridor, quatre chambres et deux
cabinets. Sur le tout un cabinet et quatre greniers, couverte en pierres
vertes. Joignant ladite maison sont deux tourelles vers le nord. Dans la
première sont les latrines [Note : Cette tourelle a été démolie],
dans la seconde est l’escalier dont est parlé ci-dessus.
ARTICLE SECOND. — Une chapelle dite la chapelle de
Saint-Quihouët édifiée sur le placis en face de la maison ci-dessus,
couverte en ardoises, joignant de toutes parts aux terres de la métairie
jouie par Le Moine et ses enfants.
ARTICLE TROIS. — Tous les bois de chêne qui se
trouvent sur le placis au devant de la maison portée en l’article premier et
qui se trouvent au nombre de cent pieds sont la plupart des jeunes plants de
peu de valeur [Note : Ces chênes, au nombre de 50, ont été abattus en
1837 et mis de côté pour réparer les bâtiments de Saint-Quihouët et sa ferme
(Archives départementales des Côtes-d’Armor)].
En conséquence après avoir vu et examiné par détail
tous et chacun des objets compris aux articles 1, 2 et 3 ci-dessus, en
présence dudit Le Moine et de Jean Le Moine, son fils, considérant que
depuis près de trois heures je suis dans l’attente du citoyen agent de la
commune de Plaintel et du citoyen commissaire du pouvoir exécutif près le
canton de Plédran, que j’ai fait appeler à mon arrivée à Saint-Quihouët,
pour que l’un ou l’autre se trouve présent à mes opérations sans qu’aucun
d’eux se présente, qu’étant à plus de deux lieues de mon domicile et le jour
diminuant, il est temps de les terminer. J’y ai sur-le-champ procédé comme
suit :
J’estime que la maison de Saint-Quihouët vaut de
revenu annuel, valeur de 1790, la somme de 70 francs, que la chapelle portée
au second article vaut de revenu annuel la somme de 6 francs. Total du
revenu 76 francs. Lequel revenu multiplié par 20 donne un capital de 1.520
francs.
J’ajoute à ce capital la somme de cent francs pour la
valeur des biens mentionnés au troisième article portant le total général du
présent prisage à la somme de mil six-cent-vingt francs.
De tout quoi j’ai fait et rédigé mon présent
procès-verbal que j’affirme sincère et véritable en mon âme et conscience à
valoir et servir ce qu’il appartiendra, sur les lieux, sous ma signature, ledit
jour, an et mois que devant, aux quatre heures de relevée. LE BRETON ».
Toussaint Duval mourut à Quintin le 30 janvier 1819. Mme
Digaultray, sa fille unique, hérita de ses propriétés. Il possédait en Le Foeil,
les métairies de La Salle et du Tertre, à Mauguéran ; à Ploeuc, la ferme de la
Ville-Deusseux ; à Quintin, une maison située Grand’Rue, une maison rue Neuve et
une maison Grand’-Rue, près de la halle ; en Plaintel, la métairie et la retenue
de Saint-Quihouët, les métairies du Quartier Chanel, des Mauriers, de Montorin,
et les tenues convenancières de Saint-Quihouët, du Clos Merlet, de Créhalet, du
Moulin, du Loudu, de Auffray, du Fonteny [Note : Toussaint Duval a plus de
possession à Plaintel qu’il paraît en avoir acheté. Beaucoup de dossiers des
ventes des biens nationaux ont été perdus ou détruits]. Ces tenues lui
rapportaient chaque année 6 chapons [Note : En 1819 un chapon valait 1 fr. 2.5,
une poule 0 fr. 50, un décalitre de froment 1 fr. 74], 14 poules, 680 décalitres
27 de seigle, 85 décalitres 672 d’avoine, 131 décalitres 10 de froment et 3 fr.
40 en argent. Le revenu total était de 6.648 fr. 38 ce qui, au denier 20.
donnait une valeur de 132.967 fr. 60.
A partir de 1819 M. et Mme Digaultray, qui demeuraient
Crand’Rue à Quintin, firent du château de Saint-Quihouët leur résidence d’été
mais il fallut procéder à de gros travaux de restauration. « Lors de la
déclaration de succession ne son mari Mme Digaultray fait observer qu’elle doit
récompense à la communauté — ayant existé avec M. Digaultray — d’une somme de
30.000 francs à laquelle elle évalue les réparations et embellissements à la maison de Saint-Quihouët au
jardin, et aux plantations sur les terres qui sont son bien propre ».
En 1836 Mme Digaultray s’installa définitivement à
Saint-Quihouët et se mit en demeure d’’exécuter les « intentions particulières
de son mari et les siennes » : fondation de l'Institut Digaultray-Duval ou
Orphelinat de Saint-Quihouët (Ch. Le Péchoux).
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