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DIRINON |
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La commune de Dirinon ( Dirinon) fait partie du canton de Landerneau. Dirinon dépend de l'arrondissement de Brest, du département du Finistère (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de DIRINON
Dirinon vient du breton « diri » (chênes) et de sainte Nonne (VIème siècle). La Vie de sainte Nonne (Buez Santez Nonn) a été écrite au XVIème siècle. Le manuscrit a été découvert en 1837 au presbytère de Dirinon. Nonne (de son vrai nom, Mélarie, fille de Brécan, prince souverain du Pays de Galles) est une jeune religieuse, qui a fui le Pays de Galles, sa terre natale, après avoir été violée par un prince (Xantus, prince de la Cérétique). Elle trouve refuge dans la forêt de Talarmon où elle fonde un ermitage sous des chênes. Le lieu prendra par la suite le nom de "Diri Nonn", c'est-à-dire les chênes de Nonne. En ce lieu, elle met au monde Divy, qui deviendra ensuite le patron du Pays de Galles.
Dirinon est, semble-t-il, un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plougastel. A l'origine, Dirinon faisait en faite partie avec ses trèves Saint-Urbain et Trévarn, de la paroisse primitive de Plougastel-Daoulas. Ce territoire était autrefois très boisé (noté forêt de Talamon). La paroisse de Dirinon dépendait autrefois de l'ancien évêché de Cornouaille.
Dirinon était un ancien prieuré de labbaye de Daoulas, et doit son nom à sainte Nonne, dite aussi Nonnite (mère de saint Dewi, patron du pays de Galles). Geoffroy, évêque de Quimper de 1170 à 1185, confirmant la fondation de l'abbaye de Daoulas par les seigneurs de Léon ajouta à leurs libéralités plusieurs prébendes et entr'autres la prébende de Dirinon, que l'évêque Guillaume, dans un acte de 1218, appelle église de Sainte-Monitte ou Nonitte. Elle est, en effet, sous le patronage de sainte Nonne dont la curieuse légende a été très populaire, grâce à un mystère composé en son honneur et qui devait se jouer le jour de sa fête. Une copie manuscrite de ce mystère, écrit en breton, était conservé au presbytère de Dirinon, dans la première partie du XIXème siècle, sous l'épiscopat de Mgr. de Poulpiquet, et fut publié en 1837, à Paris chez Merlin, par l'abbé Sionnet, du diocèse de Saint-Brieuc, qui raconte lui-même dans sa préface, comment le manuscrit lui fut confié : « M. l'abbé Marzin accompagnant Monseigneur l'Evêque de Quimper, dont il était alors secrétaire, dans une de ses visites pastorales, apprit qu'il se trouvait dans la paroisse de Dirinon, près de Landerneau, un ancien manuscrit contenant un poème en langue bretonne. Il parvint à se le procurer ; puis désirant me mettre à même de compléter les travaux que j'avais commencés, il me le donna, en joignant à ce présent tous les renseignements qu'il avait pu recueillir dans le pays sur l'ouvrage même. L'écriture en est belle et de la fin du XIVème ou du commencement du XVème siècle, mais son état de conservation en est des plus mauvais ». Sans nous arrêter à ce qu'il y a d'étrange dans l'émigration de ce manuscrit d'une paroisse qui n'aurait pas dû en être dessaisie pour passer dans des mains étrangères au diocèse, disons que le manuscrit transcrit par M. Sionnet a été traduit en français par M. Le Gonidec. La légende ne manque pas de contradiction. On fait mourir la sainte dans la Cornouaille Anglaise, près de son fils saint Devy, et on l'enterre à Dirinon, dans la terre de Rivelen. « On y a élevé pour elle une maison pieuse où l'on priera toujours comme il faut. On appelle " Dirinon " cette maison qui lui a été consacrée. On en a fait une chapelle, une église complète et une paroisse, parce qu'elle a été vaillante, prudente et sainte, enterrons ici le corps pur de la religieuse, près de la mer Armorique, à la vue de tout le monde. C'est en ce lieu désert qu'elle a été partagée en deux ; son âme pure est allée se réunir à Dieu, vrai roi des astres, et son corps est enterré entre Daoulas et la ville de Landerneau » (Dirinon ez hanvet dezi ker reverant ha chapel hac ylis fournis a parissant dre ma zeo bed vaillant ha prudant ha santes, enterromp hy aman corf glan an leanes tosi dan mor Armoric public guyzuyziques ema don hanter spes e place a es an desert he eneff net gant doc dioc so guir roe ster he corf so enterret parfet a condet scler entre Daoulas a scler ha ker a Landerneau). En résumé, Nonne, fille de bonne famille, voue sa virginité à Dieu dans un monastère de la Cornouaille Anglaise, mais se rendant à la messe et traversant un bois elle est violentée par un prince, et pour cacher sa honte se retire en Armorique, et l'on montre, non loin de Dirinon, l'endroit où elle mit au monde un fils qui s'appela Devy ou David qu'elle baptisa avec l'eau d'une fontaine qui jaillit miraculeusement. L'annotateur d'Ogée nous dit que l'on conserve les reliques de la Sainte à Dirinon dans un reliquaire d'argent « de la forme d'une chapelle et dans le goût du XVIème siècle, portant les armes des Seigneurs de Lesquivit, Lezuzan et de Kerbringal ».
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Dirnion [Dirinon] de fournir 44 hommes et de payer 288 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne ». En 1780, Jean-Baptiste Ogée mentionne les maisons nobles suivantes : " les manoirs de l'Esquivi [Lezquivit], Lez-Urzan [Lezuzan], Penanru, le Plessis-Coët-Junval, Kerhervé, Kervern-Lanvillieau et le château de Kerdaoulas (Kerdzoulas) ".
L'ancienne paroisse de Dirinon possédait deux trèves, Saint-Urbain et Trévarn, celle-ci sous le vocable de Notre-Dame de l'Annonciation, et anciennement sous celui de Saint-Baharn (sancti Baharni), cité dans l'acte de fondation de l'abbaye de Daoulas. Trévarn est aujourd'hui rattaché à Saint-Urbain.
On rencontre les appellations suivantes : Dirinon (en 1173), eccl. Sanctae Nonnitae (en 1218), Dyrynon (en 1574).
Note 1 : Mission du Père Maunoir à Dirinon, en 1644 : Lorsque les missionnaires, sous la conduite du Père Maunoir, quittèrent Plougastel-Daoulas, en 1644, pour prêcher à Dirinon, ils trouvèrent une certaine opposition de la part des ecclésiastiques des paroisses voisines et même de la part du recteur de Dirinon, M. Gayement qui, plusieurs années plus tard, avoua ses préventions au Père Maunoir et lui dit comment elles cessèrent lorsqu'il vit un ange assistant à la messe, le Père, directeur de la mission (Père Maunoir : Relation manuscrite des dix premières années de ses missions). Le Père Maunoir raconte également qu'à cette mission un laboureur ayant résolu de s'abstenir de boire et de manger jusqu'à ce qu'il se fût déchargé de ses péchés en confession, eut la constance d'attendre trois jours et trois nuits, que son tour vint de se confesser, tant était grand le nombre des pénitents. Il serait difficile de raconter, dit le Père, combien de conversions furent dues à l'intervention merveilleuse de la Sainte Vierge, de saint Michel et de saint Corentin. En voici un exemple : il y avait à cette mission un jeune homme très dévot à la Sainte Vierge, qui avait cependant contracté de mauvaises habitudes, dont il ne se pressait pas de se corriger ; une nuit, pendant son sommeil, il se voyait en pèlerinage vers un sanctuaire voisin de la Sainte Vierge, lorsque, sur son chemin, il remarqua une croix élevée au pied de laquelle reposait un ange tenant de la main droite une hostie et de la gauche un calice. Le jeune homme le voyant resplendissant de lumière, s'écria : « Ange de Dieu, comme tu es beau, qui t'a envoyé ici ? » — « C'est la Sainte Vierge, répondit l'ange. » — « Conduis-moi avec toi. » — « Je ne le puis. » — « Je t'en conjure. » « Non, cela est impossible. » — « Pourquoi donc ? » — « Si je te conduisais avec moi, Dieu te chasserait. » — « Pourquoi cela ? » — « Parce que, depuis l'âge de sept ans, tu as une mauvaise habitude, dont tu ne t'es pas débarrassé. Voilà la mission qui s'achève, les Pères vont partir, hâte-toi de te confesser, ne retombe plus dans ton péché, et sois sûr alors qu'un jour je te conduirai dans la céleste patrie ». Pendant cette mission de Dirinon, au mois de Juin 1644, à côté de l'action divine sur les âmes, s'exerça l'influence diabolique pour les empêcher de profiter des avantages de la mission, dit le Père Maunoir. Le démon apparut à un jeune pâtre sous la forme d'un chien, vomissant des flammes, et lui défendit, sous peine de mort, d'aller à la mission, ni à la procession, lui enjoignant de se débarrasser de son rosaire ; et en même temps, il se déclara son maître, venant l'instruire dans les champs deux fois par jour, lui enseignant comment il devait renoncer à la foi du Christ, et quel était le culte qu'on devait rendre au démon. Ce malheureux jeune homme n'écouta que trop un tel maître et renonça à ses prières habituelles et à l'audition des catéchismes et des prédications. Pour le récompenser, ce maître d'iniquité lui promet toutes sortes de plaisirs, et le pouvoir d'opérer des choses merveilleuses, spécialement d'offenser ou même de tuer les hommes ou les bêtes pour se venger d'injures reçues ; c'est ainsi que ce jeune homme fut poussé à tuer sa mère et le Père directeur de la mission. Ce malheureux vécut dans ce triste état d'âme depuis la Saint-Jean, 24 Juin, jusqu'au 7 Octobre, qu'il plut à Dieu d'avoir pitié de ce pauvre égaré. Comme il dormait, il lui sembla voir une colombe qui lui dit par trois fois : « Réveille-toi, cours à Irvillac et confesse tes péchés au directeur de la mission et, si tu m'obéis, tu me reverras ». Le jeune homme, réveillé, se sent tout changé et vient se confesser au Père Maunoir. De retour chez lui, il revoit, bien éveillé, la colombe qui lui était apparue pendant son sommeil, portant dans son bec une croix rouge, et l'exhortant à réciter chaque jour cinq Pater en l'honneur des cinq plaies du Sauveur, trois Pater en l'honneur de saint Corentin et un Pater pour l'ange gardien. Elle lui dit encore que le Père Maunoir lui donnerait une image de saint Corentin qu'il devrait tenir près de son lit pour être à jamais préservé des attaques de ce maudit chien qui l'avait fait tomber dans le péché.
Note 2 : Les registres paroissiaux mentionnent, en l'année 1675, une réconciliation solennelle du cimetière, pollué par suite d'une rixe sur laquelle il n'est pas donné de détails ; mais la date où elle eut lieu ne permet guère de la rattacher aux troubles de la révolte du papier timbré. Voici la teneur de cette pièce : « Le soussignant, prieur Recteur de Loperhet (prieuré dépendant de Daoulas), certifie que ce jour, 4 de Mars 1675, je me suis transporté de ma paroisse de Loperhet, me le requérant Missive François André, prêtre curé de la paroisse de Dirinon, où estant, le dit sieur curé m'aurait mis entre mains une requête par lui présentée à Monseigneur II. et RR. Evêque de Quimper et comte de Cornouaille, tendant à ce qu'il plût à Sa Grandeur décerner commission à luy ou à quelqu'autre prêtre pour réconcilier le cimetière du dit Dirinon, devenu pollué par l'effusion violente de sang répandu par quelques mauvais garnements et gents de néant expédiée le 21 Mars 1675 (Note : ce doit être une erreur de transcription pour le 21 Février), conclusion du vénérable promoteur de Cornouaille et ordonnance d'informer avec le commissaire, décernée à moi soussignant de rebénir et réconcilier le dit cimetière et de publier le monitoire pour l'information ; auxquelles ordonnances portant estat et y obéissant, je me suis habillé dans la dite sacristie pour procéder à la réconciliation du dit cimetière après avoir représenté vivement l'importance de ces sortes d'excès et l'énormité de ces sacrilèges, par notre bouche et celle de vénérable et discret Missive Jean Even, prêtre bachelier en théologie, prédicateur de la dite paroisse (Note : c'était sans doute, le prédicateur de la station du Carême), ay rebéni le dit cimetière selon les rubriques et cérémonies portées par les statuts et rituels en présence de Jean Bodénez, fabrique de la dite paroisse, Guillaume Maguères, du sieur curé et prêtre de la dite paroisse, de Missive Jan Even et plusieurs autres, qui signent : Calvez, recteur de Loperhet ; François André, curé ; Golvin Morvan, prêtre ; Nicolas Cochat, prêtre ; Jean Le Roux, prêtre ; et Vincent Coatagas ».
Note 3 : liste non exhaustive des Maires de Dirinon : Yves Rochcongar (vers 1793), Le Guen (vers 1795), Marc Kerdoncuff (en 1796), Marc Kerdoncuff (1800-1808), Bernard de Marigny (1808-1813), François de Cresolles (1815-1819), Yves Le Gall (1819-1824), Yves Madec (1824-1830), François Gourves (1830-1839), Yves Madec (1839-1843), François Kerdoncuff (1843-1848), Francis de Lesguern (1848-1852), François Kerdoncuff (1852-1883), Arthur de Lesguern (1883-1922), Pierre Tromelin (1922-1924), Arthur de Dieuleveult (1924-1944), François Coatalem (1944-1953), Olivier Kerdraon (1953-1971), Albertine Salaun (1971-1983), Jean-Bernard Guillet de la Brosse (1983-1995), Annie Le Men (1995-2001), Claude Bervas (2001-2017), Jacques Guillou (2017-...) .... (Archives départementales).
Note 4 : Rôle des décimes de Dirinon en 1789 : Le Gac du Quistillic, recteur (28 livres et 5 sols), la fabrice (19 livres), le Rosaire (2 livres), trève de Trévarn (7 livres), trève de Saint-Urbain (8 livres et 10 sols), Confrérie du Saint Nom de Jésus (2 livres), Saint Guy (lisez St Yvi ou St Divy) (2 livres). Total : 70 livres et 15 sols. Liste des Curés, Vicaires et Recteurs de Dirinon, avant le Concordat : L'église de Dirinon, donnée comme prébende de l'abbaye de Daoulas par l'évêque de Quimper, Geoffroy, 1170-1185, fut possédée jusqu'à la fin du XVème siècle par un prieur chanoine régulier de Daoulas ; mais en vertu d'une bulle du Pape Alexandre VI, ce prieuré fut uni à la mense conventuelle de Daoulas, le 7 Juin 1498, par l'official de Cornouaille, exécutant la bulle du Pape (Archives départementales, Daoulas). Depuis, la paroisse fut gouvernée par un prêtre séculier qui prit successivement le titre de curé, de vicaire perpétuel, puis de recteur. - 1599-1620 : Pierre Heleouet, curé. - 1621-1639 : Claude Morvan. - 1639-1642 : Briz. Sur le registre paroissial, il écrit au milieu d'une page : « Le premier jour d'Avril 1639, entreprins la cure des ames de Dirinon, receu à ceste fonction par la commission de Messieurs les chanoines de Daoulas. — Briz, curé ». « Deus optimus, Maximus, benigniori vultu vota mea intueatur, hoc unum quero, preterea nihil ». - 1642-1671 : Hierosme Gayement, curé témoin des missions du V. P. Maunoir en 1644 et 1666. - 1672-1675 : François André, curé. - 1687-1717 : Guillaume Yven, vicaire perpétuel. - 1717-1751 : Alain Bochcongar, vicaire perpétuel. Il mourut au presbytère le 5 Mars 1751 ; assistaient à son enterrement, qui eut lieu le 6 : N. G. Marion, recteur de Plougastel, qui présidait les obsèques ; L. Gobin, curé de Saint-Urbain ; H. Grall, recteur de Daoulas ; Alain Le Moing, curé de Saint-Thomas ; Jean Grignon, curé de Plougastel ; Malo Le Par, prêtre de Saint-Thomas ; N. de Guennou, prieur, recteur de Loperhet ; J. Kervella, prêtre ; Mathias Diverrès, prêtre. - 1751-1760 : J. Hyroe, recteur. - 1760-1772 : G. Brénéol, recteur. - 1773-1792 : Ange-Christophe Le Gac de Quistillic. Originaire de Plounéventer, refusa le serment, ainsi que son vicaire, M. Cudennec ; en Mai 1792, il se retira à Plounéventer, retourna à Dirinon en Novembre 1794 jusqu'au mois de Ventose an IV (Février 1795) ; il fut soigné comme paralytique à l'hôpital de Landerneau, et revint à Dirinon pour y mourir le 23 Septembre 1795 (L. 382). - Yves Le Roux, vicaire de Dirinon, signe les actes paroissiaux en 1792, en 1793 ; il s'intitule vicaire et officier civil. Liste de noms de quelques prêtres et sous-curés avant la Révolution presque tous originaires de la paroisse de Dirinon : - 1579 : Claude Salaun. - 1621 : G. Golyas, Jean Cochat, Deredec, Nicolas Quentric. - 1642 : Hervé L'André, G. Goazgoal. - 1643 : H. Paige, Jan Kerneiz, Jan Ronyant. - 1644 : Noël Emdivat. - 1657 : Jean Le Vergoz, Yves Le Pezres. - 1666 : François André, Vincent Coatagas. - 1671 : Golvin Morvan. - 1675 : Jean Le Roux. - 1687 : Yves Maillous, Noël Caret, Nicolas Cochat, Golvin Morvan. - 1691 : Alain Morvan. - 1704 : François Diverres. - 1705 : Alain Ely. - 1751 : J. Kervella. - 1759 : Ch. Muzellec. - 1763 : François Magueres. - 1790 : Olivier Cudennec. Liste non exhaustive des Recteurs de Dirinon depuis le Concordat : - 1805-1809 : Charles-Marie Cudennec, né à Poullan, le 23Janvier 1760, ancien vicaire en 1791, mourut recteur de Dirinon le 15 Juin 1809. - 1814-1858 : Nicolas Penn, de Plouënan. - 1858-1862 : Charles-Dominique Gras, de Roscoff. - 1862-1865 : Guillaume Guéguen, de Plouguerneau. - 1865-1874 : Vincent Le Traon, de Cléder. - 1874-1894 : Paul Bernard, de Bodilis. - 1894-1906 : Jean-Marie Hameury, de Ploujean. - 1906 : Pierre-François Floch, de Plouënan, ..... Liste non exhaustive des Vicaires de Dirinon depuis le Concordat : - 1804 : Guillaume Huguen. - 1820 : Mathias Allançon. - 1829 : Jérôme Guiader. - 1834 : Julien-Marie Sancéo. - 1848 : Hervé Corre. - 1851 : Jean-Marie Rolland. - 1858 : Jean-Marie Rouvel. - 1862 : Gustave Tournois. - 1863 : René Perrot. - 1874 : Guillaume Bodilis. - 1888 : Nicolas Donval. - 1891 : Jean-François Corre. - 1905 : Ursin-Marie Kerouanton, ..... La lettre suivante de M. de Troërin, grand vicaire résidant à Landerneau, est extraite des Archives de l'Evêché. « Landerneau, le 21 Mars 1805. Je vis hier M. de Marigny. Il est bien édifiant et zélé surtout pour sa paroisse de Dirinon, où est située sa terre. Il voudrait obtenir pour cette église quelques reliques pendant que le Saint-Père est encore à Paris. Ils en avaient autrefois, avant la Révolution, pour lesquelles le peuple de cette paroisse et circonvoisines avaient une grande vénération. Elles existent encore ; mais dans le boulversement de ces tems malheureux, elles ont souffert au point que l'authentique est un peu vicié, selon que m'en a écrit M. Cudennec, recteur. C'est un excellent prêtre, dont la conscience est et peut-être même excessivement timorée. Enfin, il a cru, dans le doute, ne pouvoir les exposer à la vénération des fidèles. Je suis fâché de ne les avoir pas examinées moi-même, lorsque j'ai été chez M. de Marigny. Les grands vicaires, consultés, ont été d'avis de renvoyer, au retour de Monseigneur, le jugement de cette affaire ; cependant, si on avait été dans le cas de les exposer, c'eût été d'un grand profit pour l'église, qui est très jolie. (Si Sa Sainteté accordait quelques reliques), on en publierait l'exposition tant dans l'église de Dirinon que dans les circonvoisines, et, le jour assigné, on verrait encore le même concours de monde, et les offrandes aussi abondantes qu'auparavant, et peut-être plus » (Archives de l'Evêché).
Voir " Le cahier de doléances de Dirinon en 1789 ".
PATRIMOINE de DIRINON
l'église Sainte-Nonne (XV-XVI-XVIIème siècle), restaurée au XVIIIème siècle. Edifice comprenant, précédée d'un clocher, une nef de plan irrégulier, un transept et un choeur à trois pans. Le clocher date de 1588-1593 (date de 1588 à sa base et date de 1593, avec une inscription "J. Kerduncuff, Y. Le Rest, F." sous la seconde galerie) : son beffroi, à deux étages de cloches et deux galeries, est amorti par une haute flèche, cantonnée de quatre clochetons. Le clocher a été frappé par la foudre en 1951, puis reconstitué et béni le 18 janvier 1953. Une seule cloche ancienne de Jacques Le Louarn subsiste et porte une inscription avec la date de 1655. La nef comporte deux travées et demie au nord avec bas-côtés et trois travées avec bas-côtés au sud. L'aile sud du transept renferme l'inscription "G. Deniel, F. 1714". Sur la sacristie se trouve un cadran solaire daté de 1653. Le porche midi, date de 1618 et abrite dans la niche du fronton un groupe en pierre de la Sainte Trinité. Dans la nef, deux rangées de saints sont menées au sud par Nonne et au nord par Divy. Un jugement dernier orne le choeur. Dans les transepts se font face les Apôtres et les pères de l'église. Le retable de la Trinité date du XVIIème siècle. Le retable du Rosaire, oeuvre du sculpteur quimpérois Pierre Fenestre, date de 1724 (commandé le 26 septembre 1724). Dans le bras nord du transept, l'autel du Rosaire est entouré des quinze médaillons des mystères. L'autel de la Sainte-Trinité dans le transept midi est surmonté d'un beau retable à colonnes torses et aux riches sculptures. Les peintures sont signées de Jean Louis Nicolas (1856-1858). Les sablières datent de 1623 et sont ornées de masques de figures extravagantes. La boite aux sainte huiles, avec poinçons de G. J. de Coetanlem, date du XVIIème siècle. La châsse reliquaire, avec poinçon de Morlaix, date de 1450. Le tympan d'une des fenêtres de ce reliquaire est décoré des armes émaillées des Goulhezre, des Simon de Kerbringal, des Maufuric de Lezuzan et des du Beaudiez. On y trouve le gisant de sainte Nonne (1450) : elle comporte une dalle tumulaire avec statue en haut relief d'une gisante coiffée d'un voile. Les vitraux, qui datent de 1903, représentent quatre scènes de la vie de sainte Nonne (Sainte Nonne débarque en Armorique, Sainte Nonne baptise son fils saint Divy, Sainte Nonne est visitée dans la forêt, Sainte Nonne conduit au monastère son fils saint Divy). Dans les soufflets du tympan sont les armoiries de Lesguern et de Lannurien. Une bannière de procession, avec Christ en Croix et Vierge du Rosaire, date du XVIIème siècle. On y trouve plusieurs statues anciennes dont celles de saint Corentin, Saint Divy, sainte Nonne, saint Aubin, saint Goulven en évêque, saint Pierre, saint Paul, saint Antoine en ermite. La tradition prétend que l'église primitive était une chapelle édifiée sur la tombe de sainte Nonne (décédée au début du VIème siècle). On y trouve un ossuaire d'attache ;
Nota 1 : Le bourg de Dirinon est situé sur un plateau dominant un vaste horizon ; aussi, dans le trajet en chemin de fer de Quimper à Landerneau, voit-on admirablement ce clocher que la voie ferrée contourne pendant 6 ou 7 kilomètres, et qui semble vous poursuivre comme une obsession. Allez visiter cette église et remarquez d'abord le bel encadrement qui l'entoure : les bouquets d'arbres du cimetière et les entrées monumentales de l'Est et de l'Ouest, formées de pilastres très cossus, surmontés de lanternons à dômes. En entrant dans le cimetière, plaçons-nous en face du portail Ouest. La porte en anse de panier est surmontée d'une accolade feuillagée, dernière trace des traditions gothiques. Tout le reste est Renaissance ou plutôt Henri IV : deux contreforts de face, deux contreforts d'angle, couronnés par des colonnes cylindriques engagées et un entablement bien mouluré ; niche centrale à pilastres et à coquille, abritant une statue de la patronne, sainte Nonne, tenant des deux mains un livre fermé. Sur le contrefort Sud-Ouest est la date 1588. Au-dessus de la base carrée du clocher se dressent deux étages de chambres de cloches, entourées de balustrades très saillantes, formées de pilastres à gaines et à chapiteaux ioniques. Sous la deuxième balustrade, on lit la date de 1593 et cette inscription : I . KZVNCV . Y . LEREST. La flèche est élégante et aiguë, mais moins œuvrée que le beffroi. Au mois de Septembre 1774, le tonnerre tomba sur la pyramide, en renversa l'extrémité, endommagea la toiture de l'église, brisa plusieurs vitres et brûla la dorure du retable des trépassés. Le 16 Octobre suivant, le général décida que l'on descendrait de dix pieds la flèche, et qu'on la reconstruirait de manière qu'elle ait de 40 à 45 pieds de hauteur à partir de la plate-forme. Cette restauration fut faite sans tenir compte de l'inclinaison donnée par les lignes de la pyramide, ce qui produit une déviation désagréable à l'oeil. L'ancienne pierre formant pinacle sert actuellement de piscine près des fonts baptismaux. Tout le pourtour de l'église est assez sobre ; on pourrait cependant signaler quelques curieuses gargouilles au bas des frontons des fenêtres ; l'inscription : G. DENIEL . F . 1714, sur le pignon du transept Sud, et dans le même mur, une jolie porte bouchée, couronnée d'un petit fronton demi-circulaire. Au mur de la sacristie est accolé un cadran solaire, datée de 1653, qui avait autrefois sa place dans un encadrement mouluré visible au-dessus d'une des fenêtres Midi. Le porche Sud est daté de 1618, quoiqu'il semble appartenir encore à la tradition gothique. Dans la niche du fronton est un groupe de la Sainte-Trinité : le Père couronné de la tiare, tenant devant lui son Fils crucifié. Dans l'intérieur, sur des culs-de-lampes très simples, sont rangées les statues en pierre, des douze Apôtres, très rigides dans leurs poses et leurs draperies, et fort pauvres de facture. Au fond est une statue de Notre-Seigneur en robe sans ceinture, tenant la boule du monde et bénissant. Adossé au côté du porche, est un ossuaire dont les baies rectangulaires s'ouvrent vers l'Ouest. A l'intérieur de l'église, on doit signaler, en premier lieu, les peintures qui ornent la voûte. Au fond de l'abside, c'est la Sainte-Trinité : le Père et le Fils assis sur des nuages, Notre-Seigneur tenant sa croix. Au-dessus d'eux plane le Saint-Esprit ; à leurs pieds est ouvert le livre de la Loi. Des deux côtés sont agenouillés les quatre Evangélistes, puis deux grands anges debout sonnent de la trompette et tiennent en l'air une croix, comme pour inviter l'univers à venir adorer la Divinité. Dans l'arrière-plan, la cour céleste, ou plutôt la multitude des anges, vêtus de robes blanches, sont en adoration et en contemplation devant les trois divines Personnes ; c'est comme la figuration du texte : et adorent eum omnes ange ejus, ou la réalisation du trisagion éternel : sanctus, sanctus, sanctus Dominus, Deus sabaoth. Dans les deux branches du transept sont les douze Apôtres, dix docteurs, avec le roi saint Louis et l'empereur saint Henri. Dans la nef, quarante panneaux représentent les Saints de toutes catégories : pontifes, confesseurs, martyrs, vierges, saintes veuves. Autour du maître-autel sont les statues de sainte Nonne et sainte Catherine, saint Pierre et saint Paul. Dans le transept Nord, Notre-Dame du Rosaire, avec les petits médaillons des quinze mystères. Ce retable du Rosaire se trouvait autrefois sur le maître autel, et dans la chapelle où il est actuellement, qui était la chapelle de la famille de Lezuzan, se voyait l'autel du Saint-Sacrement avec également un retable. Car nous lisons dans les délibérations du corps politique que le 26 Septembre 1724, on fit marché avec le sieur Fenestre, sculpteur à Quimper, pour faire un retable du Saint-Sacrement à l'autel de la chapelle de Lezuzan, et un retable du Rosaire au grand autel. On demandait que la dépense pour les deux retables ne dépassât pas 1200 livres. Le même jour on décidait l'achat de six chandeliers d'argent qu'on ferait venir de Paris. Le 16 Mars 1738, on faisait marché avec le sieur Mesiven, doreur à Landerneau, pour dorer le retable du Saint-Sacrement, on lui allouait de 250 à 300 livres, pour son travail, mais il devait se servir de bon or de Paris ou « Houllande » et dorer à l'huile et « mettra premièrement neuf couches de blanc luisant fond albâtre, puis six de celles qu'on met pour recevoir l'or, et toutes les sculptures seront dorées à fond et tout le reste en blanc ». L'autel de la Trinité, dans le transept Sud, est remarquable par deux colonnes torses et deux autres simplement ornementées, et aussi par ses sculptures d'une grande richesse et d'une grande correction. La statue du Père-Eternel, tenant son Fils en croix, est très digne et très noble. Dans les niches latérales, on voit la statue de saint Corentin et d'un autre saint évêque. A l'un des piliers de la nef sont adossées les statues en pierre d'un saint évêque, saint Divy ou saint David, fils de sainte Nonne, et de saint Antoine, ermite, avec chapelet, bâton à T ou à potence, manteau à capuchon et calotte à oreillettes. Les blasons des anciens enfeus ont été martelés. Les deux vieilles bannières, restaurées ou presque renouvelées, portent la représentation du Rosaire, Notre-Seigneur en croix, Assomption et saint Divy. Au bas de l'église, contre le mur du clocher, est suspendue la croix en bois commémorative de la Mission donnée par le Vénérable Père Maunoir. Cette croix, à l'apparence massive, haute de 2 à 3 mètres, est creuse et sans Christ. Elle était portée généralement par un prêtre, dans les processions qui clôturaient les missions, et où étaient représentés en tableaux vivants les principaux Mystères et notamment celui de la Passion du Sauveur. Dans le clocher, une ancienne cloche, ayant 1 m. 12 de diamètre et 1 mètre de hauteur, porte cette inscription : ESCVYER . G . DV . LOVET . SEIGNEVR . DE . LISQVIVIT . & . C . PARIN . & . DAME . MAVRICETTE . DV . LOVET . DAME . DE . COATJVNVAL . MARINE . M . HIEROME . GAYEMANT . CURE . C . CANN . & . ANTO . CALVEZ . FAB . 1655. Plus bas est un poinçon ou marque de fabrique, figurant un renard ; ce sont les armes parlantes du fondeur, car LOUARN signifie renard. — On lit au-dessous : JAC . LE LOVARN . MA . FAICTE (Peyron, 1906). Les registres paroissiaux relatent plusieurs autres baptêmes de cloches. Le premier est du 15 Avril 1661. Les parrain et marraine furent le seigneur de Kerdoulas et la dame du Rouazle : « Anno Domini millesimo sexcentesimo primo, die vero decima quinta mensis Aprilis fuit facta benedictio unius campane in hac ecclesia de Dyrinon per me dominum Petrum Heleouet curionem dicte parochie de Dyrinon. Compatres fuerunt nobilis dominus de Kerdaulas et domina du Rouazle ». « Ce jour, 27 Octobre 1666 a esté benite et consacrée en l'église paroissiale de Dirinon en l'honneur de Dieu et de la Sainte-Vierge et de Madame sainte Nonne une cloche par Missire Hierome Gayement curé, le parein et maraine ont esté escuyer Marc Anthoine le Pappe, seigneur de Lezuzan, et dame Françoise Gousabatz, dame de Lesquiffit. On lui a imposé le nom de Françoise en présence des soubzsignants : Françoise Goasabatz, Marc-Anthoine le Pappe, Nouel Emdivat, prêtre, François André, prêtre, Vincent Coatagas, prêtre. Le Louarn, fondeur, Hierome Gayement ». Le 31 Octobre suivant fut bénite une autre cloche par Dom Noel Emdivat, prêtre de la paroisse, les parrain et marraine furent vénérable et discrète personne Missire Hiérosme Gayement, curé de Dirinon, et demoiselle Perrine Joliff, dame de Monval. On lui assigna le nom de Perrine. Louarn, fondeur. En 1712, le général demanda à Mgr. l'Evêque de démolir et reconstruire leur église de nevez (sic) ; il s'agissait seulement d'une restauration de la nef et de la construction du sanctuaire. Le sanctuaire aura 18 pieds de longueur, autant de largeur, autant de hauteur. « Les chapelles de croasade seront avancées dehors de 20 pieds 1/2 avec 18 pieds de largeur. La fenêtre de la chapelle de Lezuzan, au Levant, sera augmentée d'un pied 1/2. La sacristie aura 18 pieds de longueur sur dix de largeur, la muraille sera faite en pierre de taille de la chapelle de Lezuzan à celle de la Trinité ». Le 10 Avril 1712, le général décide qu'on achètera une barrique de vin pour faire le marché et les frais qu'il conviendra faire, et on fera assigner les Seigneurs pour faire procès-verbal des armoiries et prééminences qu'ils prétendent avoir dans l'église. Le duc de Rohan réclame ses armes au plus haut de la grande vitre ; les paroissiens font observer qu'elles n'y étaient pas autrefois, mais qu'on le laissera les y mettre « à ses péril et fortune ». Le 19 Juin 1712, le fabrique Jan Orcil se plaint que non obstant qu'il ait assigné « par trois ou quatre fois des charrettes pour charroyer les pierres qui sont en la grève de Daoulas, il n'est venu que deux charrettes. Or les artisans qui doivent venir pour tailler les pierres demanderont des indemnités s'ils ne peuvent travailler, en conséquence on nomme dans les cordellées (ou sections) de Didreachoat, du haut, du milieu et du bas de la paroisse des personnes qui feront le rôle des charrettes qui devront faire le charroi en marquant le jour où elles doivent charroyer afin de savoir les défaillants et les rappeler à l'ordre » (Archives de l'évêché).
Voir " L'enclos paroissial de Dirinon ".
la chapelle Saint-Divy (1702), restaurée en 1824 (ou 1829). Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine dont le clocheton porte l'inscription "F. Quenecadec Fabrique 1778". En ruines en 1809, elle a été restaurée en 1824 (ou 1829) ainsi que l'indique une plaque au-dessus de la porte latéral sud. On y trouve les statues anciennes dont celles de saint Divy, sainte Vierge, saint Aubin, sainte Nonne, saint Laurent et saint Fiacre ;
Nota 2 : L'ancienne chapelle du fils de sainte Nonne tombait en ruines au commencement du XIXème siècle, et, sur la demande du conseil de fabrique, Mgr. l'Evêque de Quimper autorisa, le 4 Septembre 1809, la démolition de la chapelle pour en être les matériaux employés à réparer la chapelle de Sainte-Nonne. Heureusement qu'un peu plus tard, la fabrique trouva les fonds nécessaires pour élever le modeste édifice qui existe actuellement en l'honneur du fils de sainte Nonne.
la chapelle Sainte-Nonne (1577), bâtie autour du tombeau de Sainte Nonne (1450). Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire avec clocheton à dôme. On y trouvait jadis le tombeau de sainte Nonne (XVIème siècle) : Nonne y est représentée allongée en tenant un livre entre les mains. Sa tête repose sur un coussin tenu par des anges et ses pieds terrassent un dragon. La base du tombeau est ornée de douze Apôtres et des blasons des donateurs. Les statues de sainte Nonne, de sainte Anne, de sainte Catherine, saint Fiacre, saint Divy et sainte Hélène complètent la décoration de la chapelle. La chapelle abrite aujourd'hui le musée du vieux Dirinon. Pendant de nombreuses générations on y menait les jeunes enfants qui tardaient à marcher ;
Nota 3 : Tout à côté du porche de l'église est la chapelle renfermant le tombeau de sainte Nonne. Au-dessus de la porte latérale est inscrite la date de 1577. Au-dessus de la porte Ouest est une niche enfermant la statue de saint Fiacre. Au milieu de la chapelle est le tombeau de sainte Nonne, en pierre de kersanton. La Sainte, admirablement drapée et tenant des deux mains un livre fermé, foule aux pieds un dragon. Deux anges tiennent une draperie sur le coussin qui soutient sa tête. A une extrémité et au milieu des deux côtés, des anges supportent des écussons frustes ou martelés. Le reste des deux côtés est occupé par les statuettes des douze Apôtres. Cette tombe semble être de la dernière moitié du XVème siècle, par conséquent antérieure à la chapelle qui l'abrite actuellement. Il est à croire que la chapelle primitive était plus petite et que la tombe était attenante par une de ses extrémités à la muraille, ce qui explique l'état fruste de cette extrémité, et aussi la présence à cette époque d'un dais protégeant la tête, dais ciselé et sculpté qui est maintenant relégué dans l'ossuaire. Les sablières de cette chapelle sont ornées de jolies sculptures. Des deux côtés de l'autel sont deux belles colonnes torses qui encadrent la fenêtre du fond. Les statues qui sont vénérées dans la chapelle sont celles de sainte Nonne, sainte Anne, sainte Catherine et une autre sainte martyre qui porte un livre, mais dont la caractéristique a disparu. Le continuateur d'Ogée nous dit que, d'après la tradition populaire, cette chapelle « a été primitivement l'église paroissiale. On voulait la bâtir à Gorré-Lan-Urvan, mais les murs étaient renversés à mesure qu'on les élevait, l'architecte reconnaissant là une intervention surnaturelle, fit poser une des pierres devant servir à l'édifice sur une charrette attelée de boeufs, qui se rendirent d'eux-mêmes à l'endroit que voulait la Sainte, et cette pierre se montre encore dans la chapelle. Chaque année, la veille du pardon de Dirinon, une lumière que personne ne paraît porter se rend de cette église à la chapelle de Saint-Divy et revient presqu'aussitôt accompagnée d'une autre qui bientôt après retourne seule d'où elle est venue. On paraît croire que ce sont sainte Nonne et son fils qui se rendent visite ». Le pardon a lieu le dernier dimanche d'Août, et avant la grand'messe, la procession se rend du bourg à la chapelle de Saint-Divy ; elle passait autrefois par la fontaine de Sainte-Nonne et par celle de Saint-Divy, mais le mauvais état des chemins a fait abandonner cet itinéraire. On porte à cette procession, et aux autres processions traditionnelles, un très grand nombre de bannières, croix, statues, une soixantaine environ, si bien que tous les quatre ans, chacun des paroissiens des quatre sections de la paroisse a eu l'honneur de porter l'une ou l'autre des enseignes (an armou) de l'église (M. Floc'h, recteur). La chapelle de Sainte-Nonne, sans doute en mémoire de sa tendresse pour son fils saint Divy, fut choisie de préférence pour l'inhumation des petits enfants. Les registres de la fin du XVIIème siècle en fournissent plusieurs exemples : - Le 17 Février 1687, c'est un enfant non nommé, fils d'Alain Bodenez, qui est décédé tôt après le baptême donné à la maison, et enterré en la chapelle Sainte-Nonne ; - Le 25 Février, inhumation, au même lieu, d'Anne Lescop, âgée de sept mois. Le 4 Juillet 1691, « une cloche nommée Renée (était) consacrée au service de Dieu en l'honneur de St René et bénite en cette chapelle de Sainte Nonne, par Missire Guillaume Yven, vicaire perpétuel de Dirinon. Parrain, M. Alain Morvan, curé de Dirinon ; marraine, demoiselle Renée Criber de Deffortaux ». C'est sans doute cette cloche qui, cent ans plus tard, fut transportée à la sacristie par suite de l'ordonnance prise par le général, en 1784, « de faire coucher le bedeau, depuis la Toussaint jusques à Pâques, dans la chambre des délibérations où sont le coffre-fort et les archives, et de placer au haut de la chambre une cloche pour servir à appeler au secours au besoin ». Une seconde délibération marque que l'on prendra pour cet usage la cloche de Sainte-Nonne. Dans le cimetière qui entoure l'église paroissiale et la chapelle de Sainte-Nonne, on remarque, plus que partout ailleurs, un nombre considérable de bénitiers de pierre pour recevoir la pluie du ciel, qui sert d'eau bénite pour asperger la tombe des parents ; un grand nombre de ces bénitiers affectent la forme des mesures de pierre servant d'étalon pour le mesurage des blés et posées autrefois dans le porche des églises. Sur le calvaire voisin du chevet de l'église, se voient les armes des sieurs de Toutenoutre : d'argent à trois hures de saumon coupées, d'azur (M. Abgrall, 1905).
l'ancienne chapelle Notre-Dame de Kerliezec (1776). Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés et clocheton à dôme. On y trouvaient jadis un tableau représentant l'Assomption et un autre tableau représentant la mort de saint Joseph. Cette chapelle est signalée en 1805, comme appartenant à M. Mazurié de Keroualen. On y portait en procession les reliques de sainte Nonne. Elle était sous le patronage de Notre-Dame de l'Assomption ;
l'ancienne chapelle Sainte-Barbe (XIXème siècle), située près du manoir du Roual. La statue de sainte Barbe a été transportée au manoir ;
l'ancienne chapelle Saint-Aubin, aujourd'hui disparue. Située jadis non loin du château de Lesquivit, elle n'existe plus depuis la Révolution. Seule la fontaine subsiste ;
l'ancienne chapelle de Penanrun, aujourd'hui disparue. Le 19 Juin 1733, par permission de M. Raoult, chanoine, vicaire général de Quimper, M. J. de Kerret, recteur prieur de Brest, y bénit le mariage de écuyer Jacques Olyman, sieur de Kernegue, de Plouguer-Carhaix, avec Mlle Marguerite Gouin de Chapiseau, de Brest. Le 28 Août 1746, mariage, dans la même chapelle, de François-Louis Gouin de Chapiseau, conseiller du Roi, commissaire de Marine, fils de François-René et de Anne-Charlotte de Toutenoutre, avec Marie-Véronique de Penfentenyo, fille de Mathieu et de Marie-Elène Corgerat de Beaumont ;
le calvaire de lenclos paroissial (XVème siècle), restauré en 1909, avec statues de saint Pierre et sainte Barbe ;
la croix Croas-ar-Romaned ou Croix-de-Mondragon ou Croix des Anglais (Moyen Age), située à Penalan ;
la croix dite « Croix Rouge » ou Beg-ar-Groaz (1630 ou 1640), sculptée par l'atelier de Doré ;
d'autres croix ou vestiges de croix : la croix mutilée de Coménec ou Croas-Guénolé (XVIèm siècle), la Croix-Neuve ou Croix de Pencran (1743), la croix du bourg de Dirinon (XVème siècle, socle de 1896), la croix de la Grange ou Croas-ar-Vossen (XVème siècle), la croix de Kergavarec ou Croas-Penrun (1595), les deux croix de Kerliézec (XIXème siècle), la croix de Kermélénec (vers 1550), la croix de Kerniouarn (XVème siècle, 1957), la croix de Lesquivit ou Croas-Ver (1957), la croix de Pen-an-Run (Moyen Age), la croix de Trébéolin (XVIème siècle), la croix de Ty-Croas (XVIème siècle, socle de 1904). A signaler aussi des croix aujourd'hui disparues : la croix de Kerzerrien (Parc-ar-Groas), la croix de Kerouant (Croas-Stephan), la croix de Toul-ar-Garon (Parc-ar-Groas), la croix de Kerhuel (Goarem-ar-Groas) ;
le château de Lesquivit (XVIIIème siècle), propriété des Marigny (au XVIIIème siècle), construit à lemplacement dune enceinte médiévale « Castel ar Roue », édifiée par la famille Du Louët, seigneur de Liorzinic (à Plougastel-Daoulas) et de Keranc'hoat (en Loperhet) ;
le manoir de Kerliézec (XVème siècle), propriété de la famille Huon. On y trouve une chapelle qui abrite une cloche datée de 1573. On y trouve aussi un cadran solaire de 1593 ;
Nota 4 : A l'extrémité nord-est de la commune de Dirinon, à quelques dizaines de mètres de la limite de celle de Landerneau, marquée par le petit ruisseau de Kermoalic descendant des hauteurs de la Croix-Neuve, le manoir de Kerliézec se cache derrière une futaie qui le sépare de la route de Plougastel. Kerliézec est une vieille terre noble. Le document où j'ai, la première fois, relevé son nom, est un beau vélin daté du 13 décembre 1533, intitulé « Coutume de la mer au havre de Landerneau » et sur lequel on lit que « le devoir d'ancrage dessus les navires des marchands étrangers qui entrent audit havre, portant vin et sel que le maître de la neff doit payer par cargaison » était réparti entre plusieurs seigneurs dont Hamon Huon, seigneur de Kerliézec, qui recevait, pour sa part, quinze deniers. Il est vraisemblable que le manoir a été construit par la famille Huon au XVIème siècle. Une preuve, les armes couronnées d'une couronne comtale placées au-dessus de la porte principale « d'or au chevron de gueules accompagné en pointe d'un corbeau de sable », qui sont celles des Huon. Les registres paroissiaux de Dirinon des XVIIème siècle et XVIIIème siècles contiennent de nombreux actes concernant cette très ancienne famille, et grâce à eux, on peut suivre la vie des foyers successifs qui ont habité le manoir. François Huon avait épousé Marguerite Trouïn (ou Traon). De ce mariage sont issus : Ollivier (1602), Jean (1603), Catherine (1606), Marie (1615). Ollivier avait convolé avec Marguerite Le Borgne de la maison de La Palue, d'où Jean (1632), Alain (1634) qui épousa une Kéroulas, François (1645), Alain mourut en 1672. Puis le manoir et son domaine passèrent dans la famille savoyarde de Bouvens. En 1681, Messire Gabriel de Bouvens, chevalier seigneur du Bois de La Roche et s'intitulant baron de Commana, épousa Françoise Huon, dame de Kerliézec, une fille de François précité. Leur fils Gabriel fut baptisé à Dirinon en 1716. Un fils de Gabriel épousa Marie Gabrielle de Carné à laquelle le manoir échut « en assiette de ses deniers dottaux ». En 1724, un nouveau propriétaire, Messire Guillaume de Penancoat, chef de nom et d'armes, enseigne des vaisseaux du roy, et son épouse Gabrielle Damesme, dame de Quillimadec. Ont-ils acheté, le manoir, en héritèrent-ils ? Je l'ignore. Un fils leur naquit là. Il fut baptisé à Saint-Thomas de Landerneau. En 1744, acquisition par Joseph René Mazurié de Kéroualain, ancien maire de Landerneau et très riche négociant (toiles, cuirs) de cette ville et son épouse, Thérèse-Jacquette Pitot. Joseph-René meurt au manoir en 1774 et sa femme en 1776. Ceux-ci firent d'importants travaux et construisirent notamment la chapelle. A la Révolution, un certain Arondel acquit le domaine, mais ne le conserva que peu de temps et c'est la famille de Carné qui reprit possession de son ancienne demeure. Jacques-Henri, comte de Carné de Carnavalet, lieutenant-colonel de cavalerie, habite Kerliézec. Il est signalé en 1838 comme exploitant 14 à 15 hectares de terres chaudes. Mourut en 1845 à 65 ans et fut inhumé à Dirinon où l'on voit encore sa pierre tombale. Un sujet britannique, M. Cox, de religion anglicane, acheta Kerliézec en 1860. Nous l'avons déjà rencontré à propos du protestantisme à Landerneau. Il avait sollicité de l'administration préfectorale l'autorisation de réunir ses corrréligionnaires pour la prière, dans la chapelle du manoir. Il se heurta à un refus. Enfin la famille de Deuleveult, venant de Tréguier, devient propriétaire en 1869. Examinons maintennant l'architecture du manoir. Construit en plusieurs étapes, l'édifice d'origine en belle pierre de taille, présente sur sa face sud une jolie porte timbrée comme on l'a vu, des armes des Huon. A l'Ouest, une aile fut ajoutée ou réaménagée par les Mazurié ; à l'Est, le bâtiment fut prolongé, peut-être, à l'époque des de Carné. La famille de Dieuleveult édifia à l'Ouest une petite aile surmontée d'une haute toiture. Un parc magnifique s’ouvrait devant la façade nord et atteignait la rive de l'Elorn. On découvre là, sur la rive opposée, le joli site de la Grande Palue et de Beuzit-Conogan. Les de Carné avaient conquis sur la rivière un vaste terrain enclos d'une digue et bientôt asséché. Les Mazurié avaient fait construire à proximité une cale destinée à l'embarquement des bois. La chapelle, d'une modeste architecture, coiffée d'un petit clocheton à dôme, porte la date de sa construction, 1776. Elle ne comporte pas de transept et son abside est à pans coupés. Boiseries très simples de style Louis XV. Autel galbé, au-dessus duquel un tableau de l'Assomption d'une facture assez délicate. A la balustrade de la tribune, toile représentant la mort de saint Joseph. Elle fut bénite le 9 août 1779 par Messire Cristophe-Ange Le Gac de Quistillic, recteur de la paroisse de Dirinon. On y portait en procession, le fait est noté en 1805, les reliques de sainte Nonne et le sanctuaire était privilégié par un indult du Saint-Siège, suivant lequel lorsqu'un prêtre séjournait ou passait au manoir un samedi, la grille et la porte restaient ouvertes et on sonnait la cloche. La messe dominicale était valable dans cette chapelle (Jehan Bazin).
le manoir de Pennarun (XVIème siècle), propriété des Toutenoutre dès 1585, suite au mariage de Jérôme de Toutenoutre avec Gillette Le Louët. Les armes des seigneurs de Toutenoutre (d'argent à trois hures de saumon coupées d'azur) se trouvent sur le calvaire situé dans l'enclos paroissial de Dirinon. On y trouvait autrefois une chapelle, mentionnée en 1746, lors du mariage de François-Louis Gouin de Clapiseau (fils de François-René et d'Anne-Charlotte de Toutenoutre) avec Marie-Véronique de Penfentenyo ;
le manoir de Roual (XV-XVIème siècle), propriété de la famille Roual ;
Nota 5 : En bordure de la route nationale 170, à trois kilomètres environ de Landerneau, à droite, en se dirigeant vers Daoulas, on aperçoit les hautes toitures aux faitages fléchissants et les murs austères du manoir Roual, l'un des plus anciens de la région. Avant la construction de l'actuelle route de Quimper, on y accédait : — par l'Ouest, en suivant le chemin des Anges qui franchissait alors la vallée du Dour Doun, eu-dessous de Kerlézérien, grimpait sur la colline d'en face et passait au lieu dit Roual Vihan ; — et par le Sud, en prenant un chemin qui s'amorçait sur la vieille côte de Saint-Urbain. Quel bel apanage constituait autrefois le Roual ! Les seigneurs d'une antique souche, comme on va le voir, en étaient les maîtres et leurs domaines couvraient dans le nord de la paroisse, au moins une lieue carrée au total. Au siècle dernier, ce domaine englobait une quinzaine de fermes, les grands bois - taillis (au-dessus et au-dessous de la RN 170), le moulin et l'étang. Dans la partie haute du bois, en bordure du chemin de la Croix-Neuve et à son croisement avec la route de Saint-Urbain, on peut découvrir, sous le taillis, les restes d'un ouvrage fortifié, nommé « Castel Douar » ou « Le Fort », cerné d'une enceinte défendue par un fossé. Un fossé très creux, encore visible dans le bois et au-dessous de la route, y menait. En 1869, l'ingénieur Flagelle décrivait cet ouvrage situé dans la parcelle B 905 de l'ancien plan cadastral de Dirinon. Il mesure 60 mètres sur 30 mètres. Une douve de 2 mètres de hauteur entoure l'enceinte qui est partagée en deux parties par une levée de terre. A l'intérieur, quelques traces de substructures, dont un puits maçonné. Camp romain ? Motte féodale ? L'emplacement est stratégique. Il domine, au Nord, toute la vallée. Les seigneurs du Roual : la famille du Rouazle remonte au Moyen-Age : — Eudes du Rouazle figure parmi les croisés bretons en 1248. — Jean du Rouazle est receveur des domaines du vicomte de Léon, Jehan de Rohan, époux de Jeanne de Léon, jusqu'en 1373 et celui-ci lui lègue, tant à lui qu'à sa femme, une rente de 100 livres. — En 1381, Hervé du Rouazle prête serment à l'abbaye de Notre-Dame de Daoulas. — L'épouse de Guimard (pour Guyomarc'h) du Rouazle, Jeanne de Coëtivi, fait une donation à l'abbaye de Daoulas et, en 1416, Jean du Rouazle fait également une donation à l'abbaye de deux maisons à Daoulas. — En 1419 et 1422, on signale l'existence d'Hervé du Rouazle, bachelier de l'Université de Paris, chanoine de Daoulas et prieur de Plougastel ; qui prêta serment en 1381. — Alain VIII de Rohan lègue par testament en 1424 à Jean du Rouazle (sus-nommé) une rente de 100 livres, une de 50 livres à sa fille, une autre de 50 livres à son fils Alain dont il est le parrain. — Au XVIème siècle, la famille du Rouazle tombe en quenouille avec Catherine qui épousa Alain de Coëtnempren, seigneur de Trébombé en Sainte-Sève, dont la devise bretonne était « Sel petra ri », en français, « Prends garde à ce que tu feras ». Le ménage vivait au Roual en 1530. C'est leur petit-fils Olivier qui édifia la chaussée de l'étang et le moulin (voir plus bas). — Jehan de Coëtnempren fait une donation à l'abbaye de Daoulas en 1560 et en 1563, il échangea contre la terre du Stum, avec Jean Prédour, abbé de la susdite abbaye, les domaines de Kerliézec et de Parc an ilisven et c'est dans ce dernier que l'abbé fit construire son élégante résidence. — Aux registres paroissiaux de Dirinon, un Coëtnempren est mentionné, en 1604, comme parrain de Claudine du Louët ; la marraine étant Jaquette du Louët, dame de Brézal ; — La famille Rochcongar occupe, à titre de fermière, le manoir du Roual depuis 1642 ; elle y demeura près de trois siècles ! — La fille d'Ollivier de Coëtnempren, Marguerite, épousa en secondes noces Charles de Sévigné (+ 1635), beau-père de la célèbre marquise, auquel appartient le manoir qui passa ensuite successivement aux Keraldanet, d'Acigné, du Plessis de Vignerot, aux ducs de Richelieu, père et fils, ce dernier étant le maréchal de France bien connu (1696-1788), petit-neveu du cardinal. Il vendit le manoir et ses terres à Joachim des Cazeaux du Hallay (+ 1732), puis, se succédèrent dans la propriété, les Boussineau, seigneurs de la Patissière, les Pantin de la Guère et Pantin de Landémont, le vicomte de Quatre-Barbes, inspecteur des Finances, les comtes de Bourmont. — Les familles du Rouazle et des Cazeaux du Halley étaient prééminencières dans l'église Saint-Thomas de Landerneau où elles avaient jadis leurs armoiries aux soufflets des vitraux. Les bois du Roual abritaient jadis nombreux cerfs, chevreuils, sangliers, et P. de Courcy avait recueilli, auprès d'un ancien piqueur, les souvenirs des superbes chasses dont ils étaient le théâtre au XVIIIème siècle et qui trouvait en selle toute la noblesse de la région jusqu'à l'apothéose des magnifiques bats-l'eau dans l'étang. Les loups aussi y rôdaient encore en 1840 puisque, cette année-là, François Péron, piqueur des chasses, y abattait une belle louve. Le manoir du Roual étaient anciennement entouré de douves alimentées par les sources des environs de la chapelle. Des meurtrières (enfouies à l'extérieur dans le terrain environnant) existent toujours dans les murs du pavillon dont elles flanquaient la façade est. Chapelle toute simple, au-dessus de la route (RN 170), au milieu d'une petite futaie, dédiée à sainte Barbe. Précédée d'une chapelle plus ancienne dont il reste quelques pierres. En 1900, on y a trouvé un cercueil. Elle servait donc de sépultures aux seigneurs du Roual. Entrons dans l'enclos du manoir. Nous franchissons une porte (l'ancienne a été transférée aux Capucins à Landerneau), couronnée d'armoiries : écu versé surmonté d'un timbre (heaume) dont le cimier (absent) reposait sur un bourrelet ceignant le heaume partiellement recouvert d'un lambrequin (sorte de couvre-nuque). Une banderole porte l'inscription « Rouald ». De style gothique, l'édifice se compose d'un grand corps de logis avec deux ailes avancées formant cour, au milieu de laquelle se trouvait autrefois une belle vasque ronde sur piédestal d'où s'échappait un jet d’eau. Cette vasque a été transportée aussi aux Capucins. A la jonction de l’aile droite et du corps de logis, une tourelle en partie engagée dans un pavillon, contient l'escalier accédant aux premiers étages. De l'autre côté de la cour s'élevait jadis un deuxième pavillon. Sa démolition laissa subsister sur le mur extérieur, du côté nord, une pierre qui dépasse largement. On a pris cette pierre pour une potence servant à pendre les criminels justiciables du seigneur. C'est une erreur entretenue par les amateurs de légendes. Cette pierre était tout simplement un élément de liaison avec le pavillon démoli faisant pendant à celui de l'Est. On l'a laissée car en l'ôtant on aurait dégradé profondément le mur, et compromis sa solidité. Dans la propriété, un cadran solaire de 1596. A propos de légendes, signalons que L. Le Guennec a conté dans ses « Vieux manoirs à légendes », (2ème série 1968), l'histoire tragi-comique des trois frères bossus dont la scène se passe au Roual. C'est le seigneur du Roual, Ollivier de Coëtnempren, qui, en 1622, aménagea l'étang en contrebas et à un kilomètre du manoir. Il barra par une robuste chaussée le petit ruisseau qui descend des hauteurs de Lesquivit et construisit un moulin aujourd'hui presque ruiné, présentant sur son mur, face à la chaussée, une pierre au grain très fin avec l'élégante inscription : « Ollivier de Coëtnempren, seigneur du Rouazle, a fait faire ce moulin et chaussée en l'an mil six cents et vingt et deux » et au-dessus, les trois merlettes de ses armes. L'épi de plomb de la toiture surmonté d'un croissant de lune a disparu. En aval du moulin, se dressaient encore en 1865, les ruines de la chapelle Saint-Albin construite en 1695. Il n'en subsiste qu'un morceau de pan de mur incorporé dans une étable. Sa démolition doit être attribuée à l'élargissement ou au déplacement du chemin qui conduit à l'étang. Ses pierres ont servi à bâtir la maison voisine. La fontaine de la chapelle, en contre-bas, abrite, sous un toit de pierre. la statue de Saint-Albin. Le petit sanctuaire fut, sans doute, un lieu de culte et de pardon assez fréquenté, car il avait son quêteur et son bedeau attitrés (Jehan Bazin).
le manoir de Kerhervé. Au bord du ruisseau de Kermoallic qui alimentait le vieux moulin du même nom et, au-dessous du manoir de Kerliézec, s'élève encore une partie de la jolie résidence construite par Jean Prédour, anciennement appelée Kernabat, car ce personnage était abbé du monastère de Daoulas. Il avait échangé, en 1563, avec Jean de Coetnempren, seigneur du Roual, sa terre du Stum contre celle où il devait bâtir son petit manoir. Il devint plus tard propriété d'Hervé de Kerlec'h, puis de la famille Hervé, d'où son nom actuel. Dans ses « Croquis d'architecture au pays de Léon », Lionel Heuzé en donne la description suivante : « Bâti en pierre de Logonna, situé dans la même position que la Grande-Palue, c'est toujours une tourelle carrée contenant l'escalier de pierre à vis et entourée du corps des bâtiments desservis par ledit escalier. Ici la porte d'entrée principale est au milieu de la tour ou plutôt du pavillon qui est très large, et les deux corps de bâtiments viennent parallèlement s'y souder en formant une cour très petite. Cette porte n'offre aucun intérêt ; c'est une mauvaise imitation de gothique, comme on en faisait à un certain moment de la Renaissance... » (Jehan Bazin) ;
la fontaine Saint-Divy (XVIème siècle). La niche renferme la statue du saint revêtu de ses habits pontificaux ;
la fontaine Sainte-Nonne (1623). A un kilomètre au Sud du bourg, est la fontaine de Sainte-Nonne, qui, d'après la tradition, jaillit pour lui permettre de faire baptiser son enfant, saint David. Tout près est le rocher sur lequel elle déposa son enfant nouveau né, et qui s'amollit pour prendre l'empreinte de son petit corps. Cette marque s'y voit toujours, ainsi que la trace des genoux de la Sainte. Au début du XXème siècle, sa statue se voit dans la niche du petit monument qui forme la fontaine, sur le fronton duquel se lit la date de 1623, au-dessous d'un écusson portant un chevron accompagné de trois merlettes. La source s'écoule dans trois vasques ovales. On y trouve les armes de Maufuric (seigneurs de Lezuzan) ;
les vestiges du moulin du Roual (1622) ;
9 moulins dont le moulin à eau de Kerlizec, de Poulguyon, du Rouazic, de Lesquivit, de Lesuzan, de Roual (1622),
A signaler aussi :
la stèle du bourg et de Kervern-Mindu (âge de fer) ;
non loin de la chapelle Saint-Divy, se trouve une roche cônique appelée "kavel saint Dizy" (berceau de saint Divy) ;
Nota : Dolmen au village de Linglaz. Tumulus de 14 mètres de diamètre sur 1 m. 50 de haut, dans la montagne dite Goré-Ménez, à 50 mètres de la route de Dirinon à Landerneau. Tumulus de 25 mètres de diamètre sur 1 m. 40 de haut, dans une parcelle nommée Quistillic, sur les terres dépendant de Trébéolin. Camp de forme irrégulière, à 500 mètres de Lesquivit, dans une parcelle dite Goarem-ar-Castel. Autre petit camp à Brenat, dit Castellic, à 2 kilomètres N.-0. du bourg. Autre camp retranché, dans un taillis au Sud du village de Kernoter. Motte, à l'angle N.-0. du bois du Roual. Lech carré entaillé, de 2 m. 50 de haut, à 50 mètres au Nord de la maison d'école (M. du Châtellier).
ANCIENNE NOBLESSE de DIRINON
- Boisguehenneuc, Sr. de Kervern : d'argent à l'aigle impériale de sable becquée et membrée de gueules ; devise : Carantez ha guirionez, Amour et vérité.
- Buzic, Sr. de Kerdaoulas : écartelé aux 1 et 4 d'or au léopard de gueules, qui est Névet, aux 2 et 3 de gueules à six annelets d'argent 3. 2. 1, qui est Buzic ; devise : Comzit mad, Parlez bien.
- Coetnempren, Sr. du Rouazle : d'argent a trois tours crénelées de gueules ; devise : Et abundantia in turribus.
- Courtois, Sr. du Beuzidou : d'argent à trois hures de sanglier de sable, alias : d'argent au chevron de gueules accompagné de trois hures de sanglier de sable.
- Forestier, Sr. de Quilien et de Penhep : de sable à la bande fuselée d'argent. Mathurin Le Forestier de Quillien, né à Landerneau en 1644 et décédé en 1727 fut seigneur de Quillien en Dirinon.
- Gillart, Sr. de Kersulec (trêve de Saint-Urbain) : d'azur au sphinx ailé et couché d'or, au chef d'argent chargé de trois mouchetures de sable.
- Huon, Sr. de Kerliezec : d'or au chevron de gueules accompagné en pointe d'un corbeau de sable. La famille Huon possédait aussi la seigneurie de Kerahélan en Plougastel-Daoulas.
- Keraldanet, Sr. du Rouazle : de gueules au chef endenché d'or de cinq pièces.
- Keraudy, Sr. de Kerhervé : d'argent (alias d'or) à deux fasces de sable.
- Kerguern ou Kervern (Kervern-Mindu), Sr. du dit lieu : d'argent à l'aulne de sinople.. La famille de Kerguern, était seigneur du dit-lieu en la paroisse de Dirinon ainsi que de Kernizi (en Plougastel-Daoulas) et de Lanvaon (en Plouguerneau). Olivier de Kerguern y vit en 1673, puis son fils Guillaume de Kerguern qui décède en 1732, avant de passer aux mains de Charles du Boisguehenneuc.
- Lanviliau, Sr. de Kervern : de sable au sautoir d'argent accompagné de quatre fleurs de lys de même. On y trouve Jacques de Tréanna en 1579.
- Le Lec'h, Sr de Guernbihan : d'or à trois trèfles de même.
- Louet, Sr. de Lesquivit : d'or à trois têtes de loup de sable arrachées de gueules ; moderne : fascé de vair et de gueules.
- Névet : d'or au léopard morné de gueules ; devise : Perag, Pourquoi ?
- Pappe, Sr. de Lezuzan : d'argent à la rose de gueules boutonnée d'or ; devise : Point gêné, point gênant. Le manoir de Lézuzan se trouvait non loin du moulin de Lézuzan : il n'en reste que quelques ruines.
- Quiniou, Sr. du Rest : d'argent à trois fasces ondées d'azur.
- Rosnyvinen, Sr. de Trébéolin : d'or à la hure de sanglier de sable arrachée de gueules et défendue d'argent ; devise : Défends-toi, ou Non ferit niai lœsus.
- Rouazle, Sr du dit lieu : d'or à trois molettes de sable ; devise : Sel petra ri, Prends garde à ce que tu feras.
Nota : Rouazle (du), sr. dudit lieu, en Dirinon [Note : « Le château du Rouazle, en Dirinon, près de Landerneau, a succédé à un château fortifié dont on distingue les restes au milieu des bois. Ces restes consistent dans une double enceinte défendue par un vallum et un agger, avec un puits en maçonnerie au milieu. Rien n'indique la date de ces substructions qui ont conservé le nom de Castel Douar (château de terre). La terre du Rouazle tomba en quenouille au commencement du XVIème siècle. Catherine de Rouazle fut mariée, en 1505, à Alain de Coëtnempren, sieur de Tréponpé ; leurs descendants prirent les armes et la devise du Rouazle » (Bretagne contemporaine, t. II, p. 100)], — de Penancoët, en Sizun. Réformes et montres de 1448 à 1503, dites paroisses et paroisse de Saint-Houardon, évêchés de Cornouaille et de Léon. Blason : D'or à trois merlettes de sable. Devise : Sel petra ri (Prends garde à ce que tu feras). Eudes, croisé en 1248. — Jean, receveur du vicomte de Léon, en 1373. — Fondue, en 1505, dans Coëtnempren, d'où la terre de Rouazle a appartenu aux Keraldanet, Acigné et Pantin (J. de Kersauson).
- Silguy, Sr. de Kerbringal : d'argent à deux lévriers de sable accolés d'argent passant l'un sur l'autre ; devise : Passe hardiment.
Nota : Kerbringal (de), srs. de Kergoulouarn, en Plouvorn, — de Tromenec, en Landéda, — de Bigadou, en Saint-Martin de Morlaix, — de Kerbringal, en Dirinon, — de Kerannot, en Saint-Thégonnec, — de Kergadiou, — de la Palue, en Plougoulm, — de Pensez, — de Poulhalec, — de Keropartz, en Lanmeur, — de Kerénez, en Kerlouan, — de Kersaliou, — de Kerven et de la Lande, les Simon comparaissent aux réformations et montres, de 1426 à 1562, dans les paroisses de Ploudiry, Plougoulm et Landéda, évêché de Léon ; Dirinon, évêché de Cornouaille, et Plougaznou, évêché de Tréguier. Par arrêt du 7 novembre 1669, ils ont été déclarés nobles d'ancienne extraction. (Mss. de la Bibliothèque de Nantes, t. III, fol. 22-26). Blason : De sable au lion d'argent, armé et lampassé de gueules. Devise : C'est mon plaisir. Voici les maisons dans lesquelles ils ont pris leurs principales alliances : Saint-Goueznou, Le Maucazre, Kerdaniel, Kerouzéré, Le Barbu, Le Moine, Kerchamon, Kererel, Brezal, Roz, Coëtempren, Euzenou, Kersauson, etc. (Ibid.). Eudes Simon est au nombre des croisés qui souscrivirent des actes pour leur passage de l'île de Chypre à Damiette, pendant le mois d'avril 1249 (Charte de Nymoc). On trouve encore dans cette famille : Yvon, archer dans une montre de 1378, reçue par Olivier Le Moine, capitaine de Lesneven, père de : 1° Yvon, sr. de Kergoulouarn, marié en 1400 à Catherine de Kerouzéré, dont Guillaume, époux, en 1437, d'Adelice Le Barbu, dame de Tromenec ; 2° Hervé, sr. de Kerbringal, dont la postérité s'est fondue dans Silguy. Guillaume, sr. de Tromenec, tua en duel, en 1600, François de Kermavan [Note : La chapelle du château de Tromenec, en Landéda, renferme toujours le tombeau de François, juveigneur de Kermavan, tué en 1600 par Guillaume Simon, sr. de Tromenec, capitaine royaliste, salade dans la compagnie du seigneur de Sourdéac, en 1595, mais surtout capitaine aventurier qui, à l'exemple de La Fontenelle et de Sanzay, pillait et rançonnait, sans distinction de parti, royaux et ligueurs. Excommunié par l'évêque de Léon, Rolland de Neuville, dont il avait ravagé la terre et tué le défenseur avoué, il ne put éviter le châtiment corporel, dont il était en outre menacé, qu'en élevant à son ennemi un monument expiatoire dans son propre domaine. Sa statue (celle de Kermavan) couchée, revêtue de son armure, y est grossièrement sculptée. Au-dessus de la tête, de chaque côté d'un pennon généalogique, chargé en abyme de l'écu de Kermavan, et où l'on croit reconnaître aux 1 et 4 les armes de Kermavan et des Lemoine de Ranorgat, on lit : " TOMBEAU DE FRANÇOIS, JUVEIGNEUR DE KERMAVAN, TUÉ EN 1600. NOBLE HOMME GUILLAUME SIMON, Sr. DE TROMENEC, FIT FAIRE CE TOMBEAU. DIEU LUI FASSE PARDON. — 1602 + ". Les armes du sieur de Treanna se voient à l'autre extrémité de la pierre, écartelées en alliances, au 1 de Simon, au 4 de Barbu, au 2 de Kerouzéré, et au 3 de Saint-Goueznou. Guillaume Simon fut, de son côté, inhumé dans l'église paroissiale de Landéda, où son tombeau existait jusqu'à la reconstruction de cette église, il y a 30 ou 40 ans. Mauricette Simon, dame de Tromenec, fille des précédents, épousa, en 1619, Jean de Kergorlay. Leur arrière-petite-fille transmit par mariage, en 1727, sa terre de Tromenec à Philippe du Trévou, et la fille de ces derniers épousa Yves Le Bihannic, sr. de Guiquerneau, aux descendants desquels Tromenec appartient encore aujourd'hui (Itinéraire de Saint-Pol à Brest, par M. de Courcy. — Bretagne et Vendée, t. VI, pp. 129-130). Nous croyons intéressant de narrer au lecteur une courte légende sur la maison de Carman ou Kermavan et sa noble devise : Après Dieu Carman ! Ce cri qui, au premier abord, paraît fort orgueilleux, prouve au contraire la foi et l'humilité de celui qui le premier le poussa. Les Kermavan, Kerman ou Carman habitaient le château du nom, en la paroisse de Kernilis, ancien évêché de Léon. A ce château attenait une chapelle où se conservait le Saint-Sacrement. Or un soir, le feu se déclara dans la demeure seigneuriale et envahit bientôt l'oratoire. Chacun, ne songeant qu'à sa propre conservation et à celle des objets les plus précieux, ne cherche qu'à se mettre à l'abri des flammes. A ce moment, le sire de Carman dominant le tumulte, s'écrie : Sauvez Dieu d'abord, et après Dieu Carman, signifiant par là que que son premier trésor était l'hôte solitaire du tabernacle, et, qu'après lui seulement, on pouvait penser aux richesses de Carman. Voilà pourquoi et comment ce premier cri pieux s'altéra peu à peu et fut remplacé par celui-ci : Doue araog (Dieu avant) et Richesses de Carman, qui n'en sont, au bout du compte, que la traduction et l'explication], dernier du nom. — Louis-Alexandre-Marin, avant-dernier abbé de Notre-Dame de Lantenac, de 1731 à 1786. — Mathelin Simon, l'un des IX escuiers de Jean de Kergadiou, receuz à Paris, le 10 janvier 1425 (D. Lobineau, t. II, col. 908). — Guillaume, compris dans les gendarmes destinez pour accompagner Richard de Bretagne en France. (Id., ibid., col. 969). La branche de Kergoulouarn fondue en 1578 dans Le Rouge ; celle de Tromenec dans Kergorlay, en 1619, et celle de Kerbringal dans Silguy. A signaler que Christophe de Kersauson, sr. de Kerveguen, juveigneur de Coathuel, eut de Françoise Simon, dame de Kerbringal, trois enfants : Alain-Gabriel, Jean et Guillaume, tous morts sans hoirs (J. de Kersauson).
- Simon, Sr. de Kerbringal : de sable au lion d'argent armé et lampassé de gueules ; devise : C'est mon plaisir.
- Toutenoutre, Sr. de Penanrun : d'argent à trois hures de saumon coupées d'azur ; devise : Tout en outre et Tout passe.
- Tréanna, Sr. de Kervern (Kervern-Tréanna) : d'argent à la macle d'azur. Guyaumarch de Tréanna, seigneur de Kervern, sénéchal de Daoulas y vit en 1529 et ce manoir resta la résidence des sénéchaux de Daoulas, jusqu'à la fin du XVIIème siècle.
- Le Vayer, Sr. du Beuzidou (trêve Saint-Urbain) : d'argent à deux haches d'armes de gueules adossées en pal.
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1481 qui s'est tenue à Carhaix les 4 et 5 septembre, revue militaire à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement en rapport avec leur fortune, les nobles suivants de Dirinon étaient présents :
Hervé le Courtois, archer en brigandine et vouge ;
Hervé Manfuric, pour luy et son père, à deux chevaux, archer en brigandine ;
Alain le Louet, représenté par Jehan son fils, archer en brigandine. Injonction d'un autre archer ;
Louis Huon, archer en brigandine ;
Jehan Simon, archer en brigandine ;
Maistre Jehan de Kerguern, archer en brigandine et pertuisanne ;
Guillaume le Sal, pour la veuve de Jehan Brannalon, archer en brigandine ;
Jehan Tanguy, en pal et vouge ;
Riou le Goazre, en brigandine et vouge ;
Hervé Jaffreis, archer en brigandine. Injonction de trousse.
A la "Montre" de l'Evêché de Cornouailles de l'an 1562 qui s'est tenue à Quimper les 15 et 16 mai, les nobles suivants de Dirinon apparaissent :
Yvon Buzit, sr. de Kerdaoulas, dict faire arquebusier à cheval ;
Hamon Huon, sr. de Ronsal, décédé ;
François Simon, présent, dict qu'il est sous l'esdict.
(à compléter)
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