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Vitraux ou verrières de l'église de Duault. |
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L'église de Duault a été reconstruite en 1891, mais l'on a conservé dans le pignon de l'aile midi du transept une belle verrière ancienne provenant de l'édifice disparu.
Si ce vitrail n'est ni daté, ni signé, du moins porte-t-il la précieuse inscription suivante en petites capitales : « Messire Charles Moricze Bahezre, qseiller du Roy, son lieutenant général à Kahès, sieur du Quenquis Rosvilon [Note : Mal lu sans doute par le maître verrier qui a fait la restauration Les anciens titres portent Rosviliou, aujourd'hui Rosvilio] a faict faire ces vitres » et au-dessous : « François Bahezre de Lanlay a fait restaurer cette verrière en 1876 ».
Or, c'est le 20 juin 1585 que Morice Bahezre fut nommé, par le roi Henri IV, son lieutenant général en la sénéchaussée de Carhaix à la place de feu Henry de Canaber. Il prêta serment le 13 juillet suivant et fut installé le 19 juillet, après avoir payé son office 500 écus d'or soleil et 72 écus pour droit de serment. Il mourut sans hoirs en ligne directe avant le 13 septembre 1624, date d'un appointement entre ses héritiers (Archives C. du N. carton 300).
Par acte du dimanche 11 mars 1594, son procureur indiquait au général de Duault qu'il avait l'intention, avec sa permission, de faire élever une tombe avec escabeau, ce qui lui fut accordé par les paroissiens à l'endroit où il lui plairait. Ils l'autorisèrent également à jouir et disposer de l'une des places de vitres du dit lieu, dans la chapelle Saint-Yves de l'église, à la charge d'y mettre de nouveau une vitre contenant telles armoyries que bon lui semblera (Archives C. du N. Titres de famille, carton 8).
C'est cette verrière que nous admirons encore, verrière ainsi parfaitement datée et qui fut exécutée selon toute vraisemblance à Carhaix où existait alors un atelier.
Dans le tympan, la mouchette supérieure est décorée des armes des Bahezre : d'argent au lion de gueules, armé et lampassé de sable. Au-dessous, la mouchette gauche représente la Sainte-Trinité. A droite, Dieu le Père, en robe blanche et manteau rouge. Dieu le fils, nu dans un manteau rouge et portant sa croix ; au dessus, la colombe du Saint-Esprit sur un fond or rayonnant.
La mouchette droite représente le couronnement de la Vierge. Les précédents personnages sont pemblables, mais le Christ tient un sceptre. Ils posent la couronne sur la tête de la Vierge, à genoux, les mains jointes, et vêtue d'une robe jaune à damas géométriques et d'un manteau bleu.
La verrière proprement dite représente, répartie sur les trois lancettes, la dormition de la Vierge.
Sur un lit à rideaux verts, la Vierge, nimbée d'or et revêtue d'une robe jaune est étendue sous une couverture bleue et tient un cierge. Près d'elle, à la tête du lit, saint Jean refait, nimbé de bleu et portant une robe de damas jaune à collet rouge. Devant lui, au premier plan, deux apôtres lisent. L'un porte une robe violette bordée d'or, une capuche et un manteau vert ; il est nimbé d'or. Près de lui, à genoux, le second, nimbé de violet-rose, porte une robe rouge et un manteau de damas jaune à agrafe verte.
A genoux, au milieu de la scène, un autre apôtre porte une robe verte et une casaque rouge à galons or et à dessins blancs la tête et les pieds ont été refaits. Au pied du lit, debout, un apôtre en robe rouge à ceinture jaune et col bleu (la tête est moderne). A gauche, au pied du lit, un apôtre en robe jaune (tête moderne). Derrière le lit, de droite à gauche, Saint Pierre, nimbé d'or et en surplis, bénit la Vierge, puis autre apôtre en manteau violet, autre à nimbe rose, autre à nimbe d'or et en manteau rouge ; enfin, le dernier, en robe verte à manches violettes.
Le carton de cette verrière, de très bonne facture, appartient à l'école des Pays-Bas.
Dans la vitre éclairant le pignon de l'aile nord de la même église, deux autres panneaux à peu près illisibles, dont l'un paraît représenter un abbé tenant une crosse et l'autre sainte Hélène. (Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).
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