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Monographie paroissiale d'Ergué-Gabéric de 1678 à 1718.

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Ces notes sont un essai d'inventaire des registres des baptêmes, mariages et sépultures, pour la paroisse d'Ergué-Gabéric, de 1678 à 1716. Pour le présent travail, nous nous en sommes tenus obstinément et expressément aux données que pouvaient nous fournir ces cahiers. Notre but étant de montrer qu'avec ces seuls renseignements colligés et rapprochés, on peut reconstituer des événements du passé qu'on ne trouve par toujours dans les pièces d'archives.

Monseigneur l'évêque de Quimper a maintes fois exprimé le vœu qu'en chaque paroisse ses prêtres fissent un inventaire, une récollection des registres, pour rechercher et fixer l'histoire paroissiale. Nous avons essayé de répondre à ce vœu, pour une période de trente-huit ans, en ce qui concerne la paroisse d’Ergué-Gabéric, en montrant que souvent ce vœu serai facile et intéressant à réaliser.

I. — Messire Jan Baudour, recteur d'Ergué-Gabéric.

1. — Sa Vie.

Vénérable el discret Messire Jan Baudour fits de Prigent Baudour « originaire de la paroisse de Lannilis. Evesché de Léon : décédé au pbitoire le 29 aoust 1683. aagé d'environ septante cinq ans ».

Comment Jean Baudour. Léonais d'origine, se trouvait-il agrégé au clergé de Cornouaille ? Son père avait-il suivi. comme serviteur, un riche héritier de Léon, marié au pays où fleurit le pommier ? — Ou bien, suivit-il l'exemple de ces excorporations, de ces passages d'un diocèse à un autre, si peu rares alors, dans nos diocèses bretons, comme on le constate par les contemporains du serviteur de Dieu Michel Le Nobletz ? A peu près à la même époque, non loin d'Ergué-Gabéric, la paroisse de Coray était gouvernée par Messire Goulven Le Guillou, lui aussi originaire de l'évêché de Léon.

En Ergué, peu avant 1669, on voit relater le nom de Jan Baudour comme prêtre auxiliaire. Vers octobre du même an, il remplaça comme curé Messire Hervé Le Bouder, jusques en févier 1677, qu'il devint recteur de Pleuven, du 3 février à mars 1678.

Sa sœur était mariée à Pleuven, à Jean Le Moal, du lieu de Kergrimen. (Cf. bapt. 22 février 1679). Mauricette, c'était, son nom, ne tarda pas à suivre Mre Baudour à Ergué, lorsqu'en mars 1678, il y vint en place de Jacques Floc’h, mort le 4 dudit mois, à l'âge de 58 ans.

Jean Le Moal, d'après son écriture au caractère vigoureusement détaché, sûr et délié, devait être un lettré. Quant il mourut, il laissa à sa veuve au moins deux enfants : Jean et Guénolé.

« Guénolé Le Moal décéda au presbitoire et son corps fust inhumé dans la chapelle de Notre-Dame-de-Délivrance dudit Ergué. » (10 mars 1694).

Jean Le Moal, fils de Mauricette, parrain le 16 oct. 1682, est porté « aagé de huit à neuf ans, demeurant dans le presbitoire dudit Ergué et présent ». Jean était né vers 1674. Mauricette était déjà à Pleuven lorsque Messire Jan y vint comme recteur : donc ce ne fut pas comme Recteur de cette paroisse qu’il eût pu pourvoir à son établissement.

La domestique du recteur était « Marie Cap, du presbitoire » (bap. en décembre 1688), qui en sept. 1706 résignait ses fonctions pour raisons majeures, comme le constate son acte de décès à cette date. Jean Le Hénaff « valet du Sr recteur » suivait le même exemple, en janvier 1713.

Après 38 ans de charge pastorale, dans la même paroisse, soutenus avec une verdeur qui ne se dément pas jusque dans !a dernière signature, jusqu'au dernier paraphe qu’il appose aux registres de la paroisse, nous lisons « que le dernier jour d'aoust de l'an 1716, vénérable et discret Messire Jean Baudour est décédé, à la maison presbytéralle de cette paroisse, aagé d'environ quatre vingt ans. Son décès est arrivé à quatre heures du matin ».

Les obsèques furent présidée, par Messire Corentin Furic, recteur d'Ergué-Armel : d'après les procès-verbaux des décès de la paroisse, il semble qu'il entrât dans les attributions du recteur d'Ergué-Armel d'enterrer son confrère d'Ergué-Gabéric : peut-être que celui d'Ergué-Gabéric jouissait du même privilège à l'égard d'Ergué-Armel.

2. — Caractère de Mre Jan Baudour.

Il est convenu que « le style c’est l’homme ».

Deux ou trois pièces dans les deux volumes que nous avons inventoriés nous fournissent les seuls documents qui puissent nous faire connaitre « la complexion de l'homme » comme le dit Blaise de Montluc.

C'est, un homme de foi vive. — C'est un homme impressionnable que Jan Baudour.

1701. « Le jour de la Chandeleur, environ le sept heures du matin, le tonnerre et un tourbillon de vent sapèrent la tour de la chapelle de Notre-Dame-de-Kerdévot, par la chambre des cloches, et les matériaux de ladite tour tombèrent en partie sur François Le Gonnidec, comme il estoit prest d'entrer dans l'église pour entendre l'officie divin, son braz couplé, le reste de son corps tout brisé, à la réserve de sa teste, le jugement bon et demandant pardon à Dieu de ses péchez, invocant la Ste-Vierge de Kerdévot à son secours, se confessa au curé, qui se trouva présent et reçeut l'extreme unction et déclara qu'Allain, fils de Marc Coetmen, estoit demeuré et tué sous les pierres tombées, lequel Gonnidec soufrit jusques environ le six à sept heures le soir, et trespassa comme un vray martyr, dans la grâce de Dieu et son corps fut inhumé avec le corps dudt. Allain Coetmen, le quatriesme febvrier mil sept cent un, en mesme tumbe, entre la chaire et l'autel de St Sébastien ; deux honnestes gens et de trez bon exemple à tous ceux qui les ont conneüs dans leur conduite et bon exemple, pendt le temps qu'ils ont vescus parmis le monde. C'est l'exposé au vray que ie me trouve obligé de faire sur ce registre pour informer de la vérité après ma mort, ce quatriesme febvrier mil sep cent un ».

Le vénérable Jean Baudour, sous le coup de cette émotion qui lui rappelle le souvenir de la mort et du compte que lui, pasteur, aura à rendre de l'âme des autres, signe, ce jour : « prêtre indigne, recteur d'Ergué-Gabéric ».

Ce procès-verbal touchant de la catastrophe nous permet de dater avec précision le vieux cantique de N.-D. de Kerdévot, où est relatée la légende de l'admirable rétable que l'on voit dans cette chapelle. L'auteur dit, en effet, qu'il composa cette pièce, onze ans après ce tragique accident, donc en 1712.

Le 29 octobre 1697, le recteur d'Ergué procédait à un baptême : il était, comme il le dit plus bas, à peu près sept heures du soir : à ce moment, une éclipse de lune se produit et aussitôt il prend la plume, sans sortir de la sacristie, pour consigner ce phénomène, dans les termes suivants : « A mesme jour et heure que susdt il vist une éclipse sur la lune, entre six heures et sept heures du soir, qui nous pronostique et nous faict espérer un plein repos : dans les troubles mesmes les plus grands et les affaires les plus obscures. Cet astre ne se cachera à nos yeux, que par la jalausy du soleill, qui ne pouvant esclairer que peu de gens dans le trouble, et dans le désordre, s'en prendra à son opposé, luy fera la guerre, mais elle en reviendra toute victorieuse, après avoir parü autant obscur qu'on le puisse estre, elle reviendra tout à coup, si brillant que l'esclat de sa lueur surprendra autant et plus que son obscurité n'aura fait. Dieu veille par sa sainte miséricorde que il ne me trompe pas dans l'explication de ce que iay aperceü ».

On voit que Mre Jan Baudour était contemporain des héros de Molière.

Cette saveur de style, ce culte du détail dans sa précision la plus scrupuleuse, tout dénonçait en lui le tempérament d'un chroniqueur parfait : malheureusement, pour nous, il sut trop se borner et ne nous a laissé que les deux pièces ci-dessus. Notre regret en est grand, car il eût été précieux d'avoir tous les éléments d'informations propres à faire ressortir et mieux connaitre une physionomie qui ne manquait pas, sans doute, d'originalité, et ce qui est quelque chose en plus, s'encadrait dans un coin du grand siècle de Louis XIV.

3. — Ergué-Gabéric au temps de Mre Jan Baudour
(1678-1716).

— MOUVEMENT DE LA POPULATION.
Pendant cette période, la moyenne des baptêmes était de 70 par an, et celle des mariages de 17, se décomposant ainsi, en moyenne, par dix ans.
Baptêmes. Mariages.
An. 1678-1687, par an. 71 Baptêmes et 19 Mariages.
An. 1688-1697, par an. 76 Baptêmes et 13 Mariages.
An. 1698-1707, par an. 72 Baptêmes et 15 Mariages.
An. 1708-1716, par an. 61 Baptêmes et 14 Mariages.

Ces chiffres semblent indiquer une population de quinze à seize cents habitants. Les registres des décès sont incomplets : on remarque bien vite qu'on ne les tenait pas couramment : souvent, cinq et six inhumations sont inscrites à la file, d'après des notes incomplètes ; peut-être même de mémoire et souvent sans ordre : c'est ainsi que nous voyons un décès du 28 février enregistré avant un autre du 13 du même mois. Pour les inhumations d'enfants, il n'en est fait mention que si le père est un peu notable. Exemple : « Un enfant de Monsr de Kerdrapeo fust inhumé le premier jour de l'an 1689 ....
Le corps d'un enfant de Monsieur de la Marche fut inhumé le 4 octobre 1697 .....
Un enfant de Monsr Richer de Chamripeau, etc., 11 janvier 1715 »
.

Le plus souvent toute indication sur l'âge du décédé fait défaut. Nous aurions souhaité cependant pouvoir faire un relevé, non sans intérêt, sur la mortalité infantile à cette époque comparée à la notre.

4. — Noms de baptême et noms de famille.

Nous relevons très fréquemment les noms suivants donnés aux filles :
Adelice ; Appoline ; Blanche ; Clémance : Florance ou Fleurance ; Juliane ; Marquise ; et enfin Pezronnelle ou Péronnelle.

Ce dernier nom est encore un des plus communs, dans la paroisse d'Ergué-Gabéric : seulement, les arrières-petites-filles des Péronnelles du grand siècle s'appellent aujourd'hui vulgairement Perrine.

Souvent, ces noms, aujourd hui démodés, qui semblent venir tout droit de l'Hôtel Rambouillet, n'étaient pas sans gêner l'orthographe du digne ecclésiastique qui tenait le registre, comme nous le voyons par la façon d'écrire le nom d' « Heljenore », donné à un baptême, en 1691.

Plusieurs fois, nous trouvons « Pezron » variante de Pierre, et par deux ou trois fois, comme prénom de baptême « Guézennec » (1684, bapt. de Guézennec Scordia ; 1714, bapt. d'un fils de Guézennec Gourmelen). Guézennec est la traduction celtique de Sylvestre et un des noms donnés à saint Guénolé.

Un autre nom très rare : dans un baptême, en avril 1695, nous en relevons « Arphel Le Poupon nommé par Arphel Constanz ».

On a, avec raison, réprouvé la réformation acharnée des noms patronymiques bretons que poursuivaient, il y a de longues années, nos secrétaires de mairie. Du jour au lendemain, Le Coz devint père de Lancien ; Le Jour fils de Ledé, et Le Sage fils de Le Fur. Cette tendance s'accusait déjà fortement, à l'époque qui nous occupe : dans une seule page, avril 1694 :

Nous trouvons Le Joly, pour Caër ; Le Grand, pour Le Bras ; Le Page, pour Floc'h ; Et un peu plus bas Le Jeune, pour Yaouanc.

5. — Parrains et marraines.

Les ecclésiastiques étaient recherchés pour être parrains : curés et prêtres habitués étaient très fréquemment appelés à cet honneur : le digne Mre Baudour n'eût rien à leur envier sur ce point, et il se prodiguait si bien que, de retour à Ergué, en mars 1678, de cette époque à la fin de cette année, nous le voyons treize fois parrain, sur 62 baptêmes enregistrés pour l'année entière. L'année suivante, il nomme 8 fois ; en 1680, 9 fois. Il y avait là un abus, que réprouvait l'esprit de l'église, formulé et fixé par la lettre de l'art, 4 des statuts du synode général de Cornouailles, en 1710 : « Nous défendons aux recteurs, sous peine de suspense, d'admettre des religieux ou même des ecclésiastiques dans les ordres sacrés pour nommer aucun enfant ».

Jan Baudour dut modifier sa conduite : nous ne le voyons, après 1710, tenir sur les fonds baptismaux qu'un enfant : il est vrai que cétait l'enfant d'un officier de l'église : fils de maistre Guyomarc'h, l'organiste, La charité et l'estime que nous professons pour le recteur d'Ergué nous commandent de supposer qu'au préalable il avait obtenu l'autorisation de Mgr Hyacinthe de Plœuc, son évêque.

Les registres relatent un fait que nous tenons à constater. Il n'était pas rare de voir, dans des familles nobles, choisir pour parrains de pauvres gens de basse extraction. C'est ainsi qu'ayant à nous occuper du duc de Mercœur, nous avons relevé le détail suivant concernant sa femme. Marie de Luxembourg : le 5 novembre 1592, elle accouchait d'un fils et d'une fille : « la mère, pour mériter d'avantage la faveur céleste, mesprisant l'honneur et pompe du monde, print pour ses compères et commères trois pauvres hommes et autant de pauvres femmes nécessiteuses de ceste dicte ville d. Nantes. » (Pierre Biré. Alliances généalogiq. de la maison de Lorraine, p. 186).

Notre Montaigne, parlant du bon père que Dieu lui avait donné dit « Son humeur visait encores à une autre fin, de me rallier avecques le peuple et cette seule condition d'hommes qui a besoing de notre ayde : et estimoit que je feusse tenu de regarder plus tost vers celuy qui me tend les bras que vers celuy qui me tourne le dos, et fust ceste raison pourquoy il me donna à tenir sur les fonts, à des personnes de la plus abjecte fortune pour m'y obliger et attacher ».

Ce furent, sans doute, ces sentiments de belle et saine démocratie chrétienne qui inspiraient les nobles châtelains d'Ergué, lorsqu'ils choisissaient leurs domestiques et serviteurs pour nommer leurs enfants :

17 nov. 1689, Bapt. de Marie-Anne, fille de Cérentin de Penfeuntenyo, chevalier, seigneur de Kermoruz, Coatanlan et autres lieux : « a esté nommé par Jan Pélennec et Marie Le Breton, lesq. ont déclaré ne sçavoir signer ».

4 janvier 1705. Supplément des cérémonies du baptême de François Guy, fils aisné de Messire Jan-Baptiste Gelin et Dame Mauricette Harquïn, Seigneur et Dame de Pennanreun ; « et a esté nommé par Guy Berrou, vassal dudit seigneur, et Ursule Pierre, domestiques dudit Pennareun ».

21 oct. 1707 : « Bap. de Marie-Marguerite de Gelin, précédemment ondoyée à Quimper : nommée par Alain Hémon et Marguerite Conan, serviteurs domestiques dudit Pennanreun ».

Quelle plus belle récompense pour le dévouement de ces vieux serviteurs que cette marque de confiance affectueuse les agrégeant désormais à la famille en leur faisant contracter cette parenté spirituelle qui unit, à jamais parrain et filleul ?

Nous retrouvons le sens patriarchal du mot « domestique » dans le procès-verbal du baptême de Barbe-Rose-Martine de La Marche, de Kerforz ; (19 janvier 1705) — « nommée par Maistre Martin Le Guenn, domestique de Kerforz, et Dame Barbe-Françoise de Tréanna ». La signature du parrain nous apprend qu'il était « acholyte » : — « domestique » dans le sens de la famille de La Marche, par sa première éducation : frère de lait, fils adoptif, etc.

6. — Les notables d'Ergué.

« A tout seigneur, tout honneur ». Au manoir de Kerforz, saluons Damoiselle Janne de Verboys, Dame du Man ; à Kerforz, aussi, habite noble homme Louis Bernier, sieur de La Roche : il avait épousé Françoise-Corentine Belliguet et vint habiter le bourg (Bapt. janvier 1685). Puis nous trouvons Louis-René de La Marche, seigneur dudict, de Lesquiriou, Penquelen, etc., et sa compagne, Dame Marie-Rose de Tréhouret, dont la nombreuse lignée ne quittera plus Kerforz. Dame Marie Billoart, décédée le 5 décembre 1693, est douarière de Mézanlez.

A Pennanreün, écuyer Jean-Baptiste Gelin, seigneur de Pennanreün, et de Boulvern, époux de Jeanne-Maurieette Harquin, semble disputer à Louis-René de La Marche l'honneur d'avoir une famille où le foyer ne sera jamais désert, une maison où la table sera toujours entourée de nombreux rejetons.

A la Salle-Verte vivait François Delille et sa femme Jeanne Le Cosquer : le 8 mars 1687, il mourait, jeune encore, laissant après lui un enfant encore dans le sein de sa mère.

Jacques de Charmoy, seigneur de La Coudraye, de Kerarret et autres lieux, aussi de Lezergué.

Sébastien Paluele, sr de Trividiern, reçoit en ce manoir la Dame de Funéraut, « laquelle estant venue par forme de visite chez M. de Trividiern », y donna le jour à un enfant mâle. Le père était Maistre Jean Funéraut, la mère Urbanne Ansquer le baptême se fit à Lezergué, chapelle de Saint-Joachim : le parrain fut Me de Trividiern et la marraine Anne de la Garde, Dame de Kerogué (14 janvier 1698).

Outre Corentin de Penteuntenyo et sa famille, nous rencontrons les du Fresnay : Gilette de Kergariou, Dame du Fresnay : sa fille aînée Marie-Anne ; Michel-Corentin Fresnay ; Christophe du Fresnay et Gilette de Kersainct-gily.

Après nous être acquitté de nos devoirs devers les hôtes des manoirs d'Ergué, nous rencontrons d'autres notables. Ce sont les notaires royaux.

A la Salle-Verte, Alain Le Coffec ; au Quélennec, Jan Lhodé, fils de Guillaume : il fut « trouvé mort dans la rivière d'Audet et inhumé le 18 décembre 1705 ».

Au bourg de Kerdévot, Jan Périgot, époux de Marguerite Macé.

Les organistes du bourg d'Ergué occupaient une certaine place parmi les notabilités locales.

Le premier qui, de son doigté novice, fit gémir, soupirer et exulter les orgues de la paroisse, fut Maitre-Pierre Guyomarc’h, enterré le 11 décembre 1702. Les orgues de la paroisse. aujourd'hui en partie désemparées, portent le millésime de 1680. Le buffet est des plus gracieux et des plus élégants.

Pierre fut remplacé par Maître Charles Guyomarc’h, qui paraît à un baptême, eu 1706 (23 août), comme compère de Guillemette Danyel, gouvernante de Mr et de Mme de Pennanreun.

En 1717, il fut remplacé par René Kerlann qui céda lui-même la place aux Le Dé et aux Kernévez.

Au nombre des notables villageois, citons femme Marie Hascoët, femme d'Hervé Le Masson, de Kerurvoës ; (1683) Catherine Men ; qui signent : Jacques Déniel. Claude Lazennec, de Kerdalast ; puis du Quélennec : Alain Tanguy, Guénolé Bouder, de Kernaoff, les Crédou, les Mahé, les Pétillon ; Hervé Lizien, du Mélennec.

 

II. — Divers.

Ce que nous voyons des honorables visiteurs qui venaient à Ergué, « trois quarts de lieu de Quimper » de Quimper, nous disent les vacations des officiers ministérieles du temps, nons représente un vrai parterre de tabellions et de procureurs, d'hommes de loi et de justice, en possession d'offices de judicatures et appelés à Ergué-Gabéric, par des relations de famille ou de propriété.

En 1680, Maistre Allain Le Coffec, notaire royal de Salle-Verte nomme avec « Damoiselle Olive Dauchin, compaigne du sr de Toullencoat, notaire royal de la rüe Neufve de Quimper ».

Tabellions greffaient sur souche de tabellions.

En juillet 1678, Le Coffec mariait sa fille Françoise à « Maistre Guillaume Bernard, notaire royal et greffier du Pont-l'Abbé », originaire de la paroisse de Saint-Julien.

En 1684, est parrain, noble homme Henry Philippe, notaire de la Ville-Close de Quimper.

En 1686 et 1689, nous relevons le nom d'écuyer Jean de Trividic, époux de Renée Bellay, notaire aux Reguaires, demeurant au bourg de Kerfeunteun, puis dans la Ville-Close de Quimper.

Les procureurs ne font pas défaut.

1679. Maistre Jean Huet, greffier de l'officialité de Cornouailles.
1695. Les sr Glézen, époux d'honorable femme Étiennette Le Laé.
1706. De Grandpré-Lozac'h.
1708. Alain Benoît.
1714. Joseph Danguy des Désertz, procureur fiscal de Saint-Evarzec, puis de Locmaria, et Charles-Joseph Danguy des Désertz. avocat au Parlement.

Conseillers au Présidial :

Ecuyer Joseph Drouallen, sieur de Lesnalec.
1680. Guillaume-Corentin Jégo, baillif des Reguaires.
1708. Ecuyer Urbain de Pratmeno, conseiller du Roy et juge de police de la ville de Quimper.
1709. Guillaume Le Traon, sieur du Rest, receveur des épices et vacations de Messieurs les juges du Présidial.
La famille La Marche et de Tréhouret était de robe.
Un enfant de Louis-René de La Marche et de Rose de Tréhouret fut nommé en 1688 par « Messire Urbain de Tréhouret, seigneur de Kerstrat, conseiller du Roy et premier magistrat de la cour de Chasteaulin », et « Dame Hyolande de La Marche, présidente de Latay ».

L'année suivante (1689), à un autre baptème, au manoir de Kerforz, les parrain et marraine sont : « Messire Pierre de Saint-Péran, chevalier, seigneur de Latay, conseiller du Roy et son président au Parlement de Bretagne, et dame Françoise de Gouvello, Dame compaigne de Messire de Tréhouret, seigneur de Kerstrat et seneschal en la cour royale de Chasteaulin ».

— Les registres nous font passer en revue les nobles visiteurs qui composaient, à l'époque, la « Gentry » du pays de Quimper.

A Kerforz, nous voyons un enfant de Louis-René de La Marche, tenu sur les fonts baptismaux par « Constanze de Coatanscour, Dame de Botmeur ».

1680. Catherine Garnier, femme de Jean de La Garde. seigneur du Stancmeur, est marraine.

Jean Le Sal, sieur de Kerulochet, nomme avec Damoiselle Marie Bougeant, dame de Pentreff.

Nous relevons les noms :
1693. Catherine Le Guillouroux, compaigne de noble homme Jacques Guillou, sieur du Roslouet.
1695. Damoiselle Yvonne Corentine, Dame de Coatforn.
1695. Ecuyer Jean Gaillard, sieur de Goasanaman, parrain avec Dame Corentine de La Garde, compaigne d'écuyer Jacques de Richard, seigneur dudit lieu.
1696. Dame Marie-Françoise de Suberville, dame de la Boëxière rüe Lazarou, demeurant en la rüe Mescloaguen.
1698. Jeanne Nédélec, Dame de Rosnoben.
1701. Laurans-Guillaume du Cosquer de Kerveuozaël. Grégoire de la Goublaye. René Le Baron de Penanprat. Julien Prouhet de Kermadec. Charles-François du Boisgueheneuc, chevalier, seigneur de la Boërie.
1704. Jean-François Le Borgne, sieur de Roscariou.
1705. Dame Jeanne Le Goazre. Dame de Penendreff,
1707. Inhumation « du corps d'escuyer Christophe du Fresnay, sieur de Bavégan, fils aimé de Mr du Fresnay ».
En 1708, un enfant de Geslin de Penanreün est nommé par Messire Charles-Jean de Goësbriand, chevalier, seigneur de Kerdaoulas ; en 1713, autre baptême, où nomment « Escuyer Gilles-Claude Harquin, seigneur de Kerouryen, avec Damoiselle Françoise Catin, Dame de la Ville-Blanche ».
1714. Est marraine Marguerite-Josèphe Le Ny. Dame de la Chapelle.
En 1716, on cite le mariage de Messire-Guillaume Colomban Le Rousseau de Lanvaux, chevalier seigneur, du Diernélez et autres lieux de la paroisse du Faouet avec Damoiselle Charlotte-Louise du Fresnav. Nous relevons au registre les signatures de Jeanne-Renée Huby Diernélez ; — Louise-Clode du Tourne ; — Louis Desportes de Saint-Nudect.
Un peu plus bas, nous trouvons Jean-Madelaine Gelin de Couescouvran

— Si la robe est largement représentée, dans le long et fastidieux relevé que nous venons de faire, en revanche, l'épée l'est assez rarement.
En 1714, nous voyons comme parrain, à Pennanreun. « Jean Gelin, seigneur de Villemorel et autres lieux, enseigne des vaisseaux du Roy, lieutenant de compagnie de marine ».
Plus tard, en 1734, nous trouverons un fils du même manoir de Penanreun « Essuyer Messire Charles-Jean-Alexandre Gelin, seigneur de Boulvern, Mouscataire de Sa Majesté ».

En août 1730, nous retrouvons un enfant dont nous avons plus haut relevé le baptême : « Joseph-Louis de La Marche. sieur de Tréhouret et autres lieux », devenu homme et « chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Lazare et de Nostre-Dasme du Mont-Carmel de Jérusalem ».

— Nous passons par tous les échelons de la hiérarchie sociale en enregistrant les noms :

d'« honorable marchand Guillaume Pelletier, de la Ville-Close de Quimper (1681) ».
De « Maistre Francois Bénard, armurier de la Ville-Close (1693) ».
D'« honorable femme Marie Chosson, marchande, de la rüe Obscure de ladite ville (1708) ».
De « demoiselle Perrine Huchet, compaigne de Mr de Kermorvan, marchand de drap de soie à Quimper ».
De « Maistre Jacques Genet, maistre perruquier », que nous voyons figurer comme témoin, en 1713, du mariage de Nicolas Pichart, dans la chapelle de Kerforz ; enfin de « Maistre Pléjeux, charbonnier, à Botpodern en Elliant ».

(A. L'Avé).

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