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Monseigneur LE MINTIER, évêque de Tréguier.

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MONSEIGNEUR LE MINTIER DERNIER ÉVÊQUE DE TRÉGUIER.

Augustin-René-Louis LE MINTIER naquit le 28 Xbre 1729 à Sévignac, paroisse alors du diocèse de Saint-Malo, et maintenant de Saint-Brieuc.

Augustin Rene Louis Le Mintier, évêque de Tréguier (Bretagne).

Il appartenait à une famille bretonne d'ancienne extraction chevaleresque, ayant produit 8 générations à la réformation de 1668, richement possessionnée, Sr des Granges, de la Villésion et de la Touche, en Hénon — de la Motte-Basse — de St-André — de Léhélec, de Quenhouet et du Lestier, en Béganne — du Chalonge, en Plédran, etc., et qui porte encore : de gueules, à la croix engreslée d'argent. Devise : Deus meus... omnia sunt et tout ou rien. Le Mintier remonte à Hervé et à Olive Visdelou sa compagne, vivants en 1330, père et mère : 1° de Guillaume, sénéchal de Chatelaudren en 1383, auteur de la branche des Granges ; 2° Charles, auteur des branches de la Villesion et de la Motte-Basse.

Cette maison a encore produit : Guillaume, commissaire pour la réformation des fouages en 1441 — Pierre, qui obtint des lettres d'abolition en 1485, pour sa participation à la mort du trésorier Landais — un chevallier de St-Michel en 1637 — deux pages du roi et des filles à St Cyr, de 1718 à 1787 — un lieutenant des maréchaux de France en 1771 — Joseph Mathurin, dernier abbé de Boquen (1757-1790), chanoine de Rennes en 1772, décédé en 1814 — Augustin-René-Louis (qui va nous occuper), abbé de Melleraye, évêque de Tréguier en 1780, et décédé en 1801 à Londres — un écuyer cavalcadour du prince de Condé dans les guerres de l'émigration — un chef de division des armées royales en Bretagne et deux maréchaux de camp, nommés par le Roi, l'un en 1797, l'autre en 1814 (Courcy T. II. p. 176).

Augustin-René-Louis fit ses études à Paris, où il reçut en 1747, à l'âge de 18 ans, la tonsure, de M. de Beaumont, archevêque de Paris. Devenu docteur en théologie en 1757, il fut choisi neuf ans plus tard comme grand vicaire par M. Barreau de Girac qui venait de monter sur le siège épiscopal de Saint-Brieuc. Il était déjà depuis 4 ans (1762) archidiacre et théologal de Dol et aussi archidiacre d'Armagnac au diocèse d'Auch. Lorsqu'en 1770 M. de Girac fut transféré à Rennes, l'abbé Le Mintier l'y suivit au même titre de grand vicaire qu'à Saint-Brieuc. En 1776, il reçut en outre, en commende, l'abbaye de Melleray de l'ordre de Cîteaux au diocèse de Nantes. Enfin en 1780 le siège de Tréguier vint à vaquer par le transfert de M. de Lubersac à Chartres, M. Le Mintier y fut appelé. Le sacre se fit en l'église des Feuillants de la rue Saint-Honoré à Paris, le 30 avril, par M. de Girac, évêque de Rennes, assisté de MM. de Lubersac, de Chartres, et de la Marche, de Léon. Pieux et instruit, le nouveau prélat s'adonna tout à son diocèse et commença par publier un nouveau catéchisme à l'occasion d'une lettre adressée par le roi Louis XVI à tous les évêques de France ; celui de Tréguier publia un mandement qui fit bientôt grand bruit, mandement dû, dit-on, à la plume de l'abbé Laennec, théologal du diocèse, sous l'inspiration épiscopale. Ce mandement, écrit avec force, indiquait les vraies causes de la révolution qui commençait : écrits contre l'Église et le gouvernement, facilité à laisser tout dire et tout imprimer. Défendant avec vigueur le clergé, il ne dissimulait pas son opposition aux innovations qui se faisaient jour. C'en fut assez pour que l'instruction pastorale fût représentée comme un écrit séditieux. Dénoncé l'année suivante à l'Assemblée nationale, M. de Tréguier reçut ordre de se rendre à Paris, sur la proposition du fameux abbé de Pradt, le 14 septembre 1790. Le tribunal du Châtelet, qui avait instruit l'affaire, le déclara non coupable. M. Le Mintier ne jouit pas longtemps de la tranquillité. Mandé de nouveau à la barre de l'Assemblée, le 14 février 1791, avec les évêques de Léon et de Vannes (NN. SS. De la Marche et Amelot de Chaillou), le vénérable prélat ne répondit pas à cet appel, mais, insulté et outragé dans sa ville épiscopale et dans son propre palais, il quitta la France et s'embarqua en avril pour Jersey. Sa présence, en cette île anglaise, fut utile à la religion : il y fit des ordination et y exerça d'autres fonctions épiscopales. Ayant eu à consacrer des pierres d'autel, on lui fit observer qu'on manquait de reliques. « Il faut en faire, répondit en riant le bon évêque », voulant faire entendre par là à ses auditeurs qu'il fallait qu'ils devinssent des saints. De Jersey, M. Le Mintier passa, en 1796, à Londres et y fixa sa résidence. C'est là qu'il composa plusieurs petits écrits et, entre autres, un opuscule de 16 pages : dissertation concernant la promesse de fidélité exigée des prêtres catholiques par le nouveau gouvernement de France. Il soutenait qu'elle n'était pas permise et y défendait avec force les droits de Louis XVIII.

La mort le frappa peu après. Vivant dans la retraite la plus absolue, il succomba le 21 avril 1801 à un accès de goutte, chez Mme du Merdy de Catuelan, veuve du Premier Président du Parlement de Bretagne. Il fut enterré très solennellement au cimetière de Saint-Pancrace et l'abbé de Châteaugiron, prêtre du diocèse de Rennes, prononça son oraison funèbre. En sa personne finit la longue suite vénérable des évêques de Tréguier. Sa mort causa un deuil général, non seulement dans le clergé de France exilé à Londres et dans toute l'Angleterre, mais encore parmi tous les ordres et toutes les classes de l'émigration (abbé de Lubersac : Journal historique et religieux de l'émigration et déportation du clergé de France en Angleterre).

Les restes de Mgr le Mintier ont été rapportés dans son antique cathédrale de Tréguier vers 1865 ou 1870.

J. DE KERSAUSON.

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