|
Bienvenue ! |
LA FAMILLE du CAMBOUT de COISLIN. |
Retour page d'accueil Retour page "Seigneurs de Bretagne"
CAMBOUT de COISLIN (du). Armes : de gueules à trois fasces échiquetées d'argent et d'azur. - Couronne ducale. – Devise : Jamais en vain !
La maison du CAMBOUT de COISLIN, éteinte dans les mâles en 1873, a occupé un rang considérable dans la noblesse française. Il en existe un certain nombre de généalogies imprimées, particulièrement dans le Dictionnaire de la noblesse de la Chesnaye des Bois. On trouvera aussi dans les manuscrits de Chérin la généalogie que Pierre, marquis de Coislin, produisit en 1785 au Cabinet des Ordres du Roi pour obtenir les honneurs de la Cour ; ce travail n'est malheureusement pas accompagné du rapport habituel du généalogiste des Ordres du Roi chargé de l'examiner. On trouvera enfin les derniers degrés de la filiation dans les Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, du vicomte Révérend, et dans les Tableaux des parentés de mes enfants, du baron de Saint-Pern.
La maison du Cambout a eu pour berceau une seigneurie de son nom qu'elle a possédée de toute ancienneté et qui était située sur le territoire de la paroisse de Plumieux, au diocèse de Saint-Brieuc.
Gilles, Sgr du Cambout et de Kersaliou, auquel remonte la filiation suivie, figure avec les qualifications de monseigneur et de chevalier dans deux titres passés l'un le mardi avant la Madeleine 1264, l'autre le mardi après la Saint-Barnabé 1267 ; des mémoires de famille lui attribuent pour femme Jeanne, soeur de Jean, Sgr de Coetlogon. Il est mentionné avec son père Gilbert et son grand-père Alain dans un titre de l'année 1276 qui était conservé à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Il fut père d'Alain du Cambout, écuyer, Sgr du Cambout, mentionné dans des actes de 1270, 1275, 1283, qui épousa Jeanne Bedou par contrat de mai 1271. Le fils de celui-ci, Gilbert, Sgr du Cambout, épousa Marguerite Gouyon de Matignon qui se remaria en 1361 à Thomas de Parcevaux ; il en eut, entre autres enfants, Jean du Cambout qui périt en 1364 à la bataille d'Auray, où il portait la bannière du vicomte de Rohan, et Alain III, Sgr du Cambout, échanson du duc de Bretagne en 1372, écuyer de la Duchesse en 1410, qui épousa Jeanne de Tournemine, décédéè en 1382, et qui continua la descendance.
La famille du Cambout figure de 1469 à 1535 aux réformations et montres de la noblesse du diocèse de Saint-Brieuc. Elle ne jugea pas à propos, probablement en raison de sa grande situation, de faire reconnaître sa noblesse lors de la grande recherche des faux nobles commencée en 1666, mais fut maintenue dans sa noblesse d'ancienne extraction, sur preuves de quinze générations, par arrêt du Parlement de Bretagne du 19 août 1776. Plusieurs de ses représentants furent admis aux honneurs de la Cour de France depuis 1751.
René, sire du Cambout, conseiller du Roi en ses Conseils, chevalier de son Ordre, grand-maître des eaux et forêts de Bretagne en 1559, décédé en mars 1577, épousa en 1537 Françoise Baye qui lui apporta l'importante seigneurie de Coislin, en la paroisse de Campbon, au diocèse de Nantes, sous le nom de laquelle ses descendants ont été à peu près exclusivement connus. Son fils aîné, François, Sgr du Cambout, de Coislin, etc., marié le 24 avril 1565 à Louise du Plessis-Richelieu, propre tante du cardinal de Richelieu, fut chevalier de l'Ordre du Roi en 1568, grand-maître et général réformateur des eaux et forêts de Bretagne, chambellan du duc d'Alençon en 1576, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi en 1582, capitaine et gouverneur des ville et château de Nantes, acquit en 1586 l'importante baronnie de Pontchâteau et mourut en 1625 à l'âge de 83 ans. Il laissait deux fils, Charles et Louis du Cambout, qui furent les auteurs de deux grandes branches.
La branche aînée fut particulièrement brillante. Son auteur, Charles du Cambout, Sgr de Coislin, baron de Pontchâteau, conseiller d'État, chevalier du Saint-Esprit en 1633, marié à Philippe de Beurges, profita de la faveur du cardinal de Richelieu, son cousin germain, pour faire ériger en marquisat sa terre de Coislin par lettres patentes d'août 1634. Il fut père de César du Cambout, marquis de Coislin, lieutenant-général des armées du Roi, marié en 1634 à Marie Séguier, fille du chancelier, qui mourut en 1641 des suites des blessures qu'il avait reçues au siège d'Aire. Pierre du Cambout de Coislin, né en 1639, second fils de celui-ci, évêque d'Orléans, cardinal, grand aumônier de France, commandeur du Saint-Esprit en 1688, décédé à Versailles en 1706, fut un des prélats les plus éminents de son temps. Armand du Cambout, marquis de Coislin, né en 1635, frère aîné du cardinal de Coislin, lieutenant-général des armées du Roi, chevalier de ses Ordres en 1688, décédé en 1702, obtint par lettres patentes de décembre 1663 l'érection en duché-pairie sous le nom de Coislin de son marquisat de Coislin réuni à la baronnie de Pontchâteau et à la seigneurie de la Rochebernard. Il était à peine âgé de dix-sept ans quand il fut nommé membre de l'Académie française et est encore connu aujourd'hui pour son extrême politesse dont Saint-Simon cite maints traits demeurés légendaires. Ce premier duc de Coislin laissa une fille, la duchesse de Sully, et deux fils, Pierre, duc de Coislin et pair de France, décédé sans postérité en 1710, et Henri-Charles, duc de Coislin et pair de France, premier aumônier du Roi, évêque de Metz en 1697, membre de l'Académie française en 1710, puis de celle des Inscriptions et Belles-Lettres, décédé en 1732, qui furent les derniers représentants de leur branche. Pierre du Cambout, deuxième duc de Coislin, légua la terre patrimoniale du Cambout à un représentant de la seconde branche ; mais après la mort de son frère, l'évêque de Metz, la terre de Coislin fit retour à leur cousin, le prince de Lambesc, de la maison de Lorraine, neveu du premier duc de Coislin.
Louis du Cambout, auteur de la seconde branche, épousa Gilberte du Puy du Fou. Leur fils, Jérôme du Cambout, Sgr de Beçay, épousa le 30 janvier 1619 Marie de Carheil, héritière de la seigneurie de son nom, au diocèse de Nantes. Cette seigneurie avait été le berceau d'une vieille famille à laquelle elle donna son nom et dont une branche s'est perpétuée en Bretagne jusqu'à nos jours. René du Cambout, fils de Jérôme, fut gouverneur de l'île de Rhuys et obtint en 1685 l'érection en vicomté de sa seigneurie de Carheil. Un de ses fils, Armand-Joseph, décédé dans la suite sans postérité, recueillit la seigneurie du Cambout par héritage du deuxième duc de Coislin. Pierre-Armand, marquis du Cambout, comte de Carheil, petit-neveu du précédent, marié à Erdeven en 1726 à Renée-Angélique de Talhouet, héritière du château de Kéravéon, racheta en 1744 la terre de Coislin et fut dès lors connu sous le titre de marquis de Coislin. Son petit-fils, Pierre-Louis du Cambout, marquis de Coislin, né en 1769, maréchal de camp, marié en 1804 à Mlle de Collasseau, décédé en 1837, fut créé pair de France héréditaire par ordonnance du 23 décembre 1823 et fut autorisé par lettres patentes du 28 mai 1824 à constituer un majorat de pairie au titre de baron-pair. Il laissa trois fils qui furent les derniers représentants mâles de leur maison :
1° Adolphe, marquis de Coislin, comte de Carheil, né en 1801, qui malgré son grand âge se signala par son courage dans la guerre de 1870 et qui mourut en 1873 laissant de son mariage avec Mlle de Lancosme deux filles, la comtesse d'Ambrugeac et la marquise de Nieuil ;
2° Ernest, comte de Coislin, qui mourut en 1872 sans avoir eu d'enfants de son mariage avec Mlle de Valori, décédée en 1885 ;
3° Charles, vicomte de Coislin, né à Angers en 1822, député en 1849, qui mourut en Amérique dès 1864 laissant de son mariage avec Mlle d'Anjorrant une fille unique, la marquise du Luart.
La maison du Cambout a fourni des chevaliers bannerets, des échansons, des grands-veneurs, des grands-maîtres des eaux et forêts, des ducs de Bretagne, un cardinal, grand-aumônier de France, des pairs de France, deux membres de l'Académie française, des officiers généraux, des évêques, des chevaliers des Ordres du Roi, de nombreux chevaliers de Malte depuis 1584, etc. Plusieurs de ses représentants ont péri sur différents champs de bataille.
Principales alliances : Hersart 1409, Gouyon de Matignon, de la Cornillière, de la Houssaye, de Tournemine, de Rohan, le Danois, de Francheville, du Plessis-Richelieu 1565, de Beurges, de Quincampoix, de Nogaret d'Epernon 1634, de l'Age de Puy-Laurens 1634, de Lorraine-Harcourt 1639, Séguier 1634, du Halgouet 1654, de Béthune Sully 1689, d'Alègre 1683, du Puy du Fou, de Carheil 1619, de Gourdon de Genouillac 1683, des Monstiers-Mérinville 1695, de Talhouet 1727, de Mailly-Nesle 1750, de Charette 1766, du Botdéru, de Soussay 1801, de Collasseau 1804, Savary de Lancosme 1828, de Valon d'Ambrugeac 1846, de Poutes de Nieuil 1848, de Valori 1836, Anjorrant 1845, Legras du Luart 1871, de Quélen, de Tinténiac, etc.
(Chaix d'Est-Ange).
© Copyright - Tous droits réservés.