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LA FAMILLE CORNULIER DE LA LANDE.

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XIII. — Louis-Auguste DE CORNULIER DE LA LANDE, troisième fils de Charlemagne II de Cornulier et de Rose-Charlotte de Goyon, naquit à Nantes le 19 septembre 1778 et fut baptisé à Paulx le 15 novembre suivant. Elevé avec beaucoup de soin par ses parents, il fut imbu de bonne heure des sentiments religieux et monarchiques auxquels il dévoua sa vie. Surprise par la tempête révolutionnaire, sa famille ne tarda pas à se disperser ; ses deux frères aînés étaient déjà partis, pour les bords du Rhin, mais son père le retenait près de lui ; encore enfant, il ne lui permit même pas de prendre part au premier soulèvement de la Vendée, en 1793. Bientôt après, il put sortir de l'inaction à laquelle il était condamné et dont il gémissait. Confié aux soins de M. de Couëtus, qui commandait en second l'armée de Charette, il débuta à quinze ans dans la carrière des armes ; et, en moins de huit mois, il se trouva à un grand nombre d'affaires. Blessé dans quatre engagements différents, d'une balle dans la poitrine et de plusieurs coups de sabre, il accompagna son général jusqu'au bout ; et, le jour où Charette fut pris, il échappa seul, comme par miracle, avec M. Ménager.

Quand l'épée de ce grand homme fut brisée, le silence se fit dans les solitudes de la Vendée, et la guerre abandonna pour quelques jours ces champs bien-aimés du carnage. Une amnistie fut proclamée pour tous ceux qui rendraient leurs armes ; Louis de Cornulier acheta la tranquillité du moment en apportant un mauvais fusil, et retourna près de sa mère donner aux joies de la famille les loisirs de la pacification. Il respira quelques jours de calme, heureux de cet amour filial qui, pour lui, fut toujours un culte. Cette pauvre mère avait senti toutes les angoisses dont Dieu éprouve souvent ses privilégiés ; loin de tous les yeux, elle cachait depuis quatre années ses inquiétudes pour ses trois fils proscrits. Son coeur maternel, déchiré tant de fois, avait pleuré prématurément la mort de l'un d'eux, échappé par miracle au désastre de Quiberon ; il vint un soir heurter mystérieusement à ce foyer triste et solitaire, apparut comme une vision d'un monde évanoui, et la pauvre femme connut encore la joie, car elle put presser à la fois sur son sein deux têtes chéries.

En 1799, comme un cratère toujours bouillant, la Vendée s'insurgea de nouveau., La division de Machecoul avait eu à sa tête, dans la prise d'armes précédente, M. Dubois, alors absent et proscrit. Pressés de se donner un chef, les paysans proclamèrent Louis de Cornulier, qui avait combattu dans leurs rangs ; mais, par un sentiment d'abnégation bien rare, celui-ci fit reconnaître pour commandant M. Donné, fils d'un serrurier de Machecoul, qui avait eu le second rang sous M. Dubois. Au reste, les événements de cette campagne furent courts et précipités ; la division de Machecoul n'eut qu'un seul engagement, à Bois-de-Céné, après quoi une nouvelle pacification rendit le repos au pays.

Comme à la plupart des gentilshommes qui avaient pris parti dans les mouvements de l'Ouest et s'y étaient fait remarquer, le pouvoir impérial fit offrir à Louis de Cornulier une place dans ses armées ; mais les séductions de l'Empire le trouvèrent inaccessible : c'est que, chez lui, les convictions politiques n'étaient pas un caprice du coeur ou de l'imagination, mais bien, comme la pensée religieuse, quelque chose d'austère et de sacré. Son âme noble et généreuse avait adopté sa cause comme un culte : royaliste, il croyait au Roi, comme chrétien il croyait à Dieu.

En 1815, pendant les Cent-Jours, il commanda, la division de Machecoul, prit part au combat de Roche-Servière, et fut un de ceux qui protégèrent la retraite de M. de Suzannet.

A la rentrée des Bourbons, il fut nommé colonel des gardes nationales du pays de Retz, et chargé de leur organisation. Il eut encore à remplir une tâche délicate : celle de mettre sous les yeux du Roi les états de services d'une foule de braves qui avaient droit aux récompenses. Il s'en acquitta avec sagesse et dévouement ; ses compagnons d'armes furent contents du zèle qu'il mit à leur être utile ; lui seul s'était oublié !

Heureux d'avoir vu triompher la cause pour laquelle il avait dévoué sa vie, retiré au milieu des siens, Louis de Cornulier fuyait, comme d'autres les recherchent, les occasions de se mettre en évidence. Satisfait de la considération dont il était entouré, il n'eût sacrifié qu'à regret sa chère obscurité. Nommé chevalier de Saint-Louis par Louis XVIII, il reçut cette distinction comme une récompense qui payait généreusement ses services ; jamais depuis une seule faveur ne le visita. Inaperçu du pouvoir, ignoré de lui-même en quelque sorte, il préférait le repos de la vie privée aux agitations de la politique, et c'est ce qui lui fit refuser, en 1827, les suffrages des électeurs royalistes du collége de Saint-Philbert, qui voulaient le porter à la députation, tout en étant flatté d'une marque de confiance qu'il n'avait ni sollicitée ni désirée.

Louis de Cornulier devait rencontrer encore une Révolution qui allait s'emparer de cette existence tranquille pour la livrer de nouveau aux hasards et aux orages. Dégagé de toute ambition, spectateur paisible de la lutte des partis et des efforts des factions déchaînées depuis 1830, resté le même au milieu de toutes les convictions chancelantes, on vint un jour, de la part d'une princesse de Bourbon insultée et proscrite, demander au vieux Vendéen s'il avait encore du sang à donner à ses maîtres ; et fidèle aux traditions de sa jeunesse, il répondit sous la double inspiration du gentilhomme et du royaliste. Et pourtant il ne se jetait pas en aveugle dans ces événements gros de menaces et de dangers ; mais son dévouement ne recula pas devant l'inutilité du sacrifice. A la veille du combat, il crut que ce n'était pas à lui de consulter les augures ; il obéit donc et partit, accompagné de deux de ses fils, pour entrer de nouveau dans cette lice, où il avait exercé sa jeunesse.

A la tête d'un détachement de la division de Machecoul, il eut un léger engagement avec un bataillon du 56ème de ligne, près de la Caraterie ; quelques hommes furent tués de part et d'autre. Cette affaire, qu'il considérait comme un début, devait être la fin des événements ; mais d'autres épreuves lui étaient réservées. Bientôt étouffé, le mouvement de 1832 n'eut d'autre résultat que de livrer des hommes de coeur aux proscriptions du pouvoir. La maison de Louis de Cornulier fut livrée au pillage, ses biens séquestrés ; atteint lui-même par une sentence de mort, il dut chercher son salut dans l'exil. Au bout de quatre ans, enfin, il vit sa vieille fidélité traduite à la barre d'une Cour d'assises. Sur ce banc, où venait s'asseoir la défaite, il n'apporta pour toute défense que le témoignage de sa vie entière. Interpellé sur les motifs qui l'avaient, au déclin de sa vie, jeté dans de nouveaux troubles, il répondit que madame la duchesse de Berry étant venue réclamer son concours, chevalier de Saint-Louis et gentilhomme, il s'était vu doublement engagé à la servir. Les animosités politiques s'éteignaient ; ses juges, frappés de cette vie qui avait traversé tant de Révolutions et vu passer tant de bannières, toujours attachée au même serment comme au même drapeau, ne voulurent voir en lui que la fidélité vaincue et le banni du dévouement; à la loyauté de ses convictions, ils répondirent par un verdict qui le rendait à sa famille, et quittèrent leurs sièges pour serrer la main du proscrit.

Il passa encore quelques années au milieu des siens, puis remonta doucement vers Dieu, jetant un regard tranquille de l'autre côté de la tombe, car il y rencontrait une espérance. Telle fut cette vie simple et modeste, mêlée comme malgré elle aux discordes civiles, et qui se flattait, à la fin de sa carrière, de n'avoir jamais eu d'ennemis, et surtout d'avoir la certitude que personne n'avait un motif raisonnable pour l'être.

Louis de Cornulier mourut à Nantes le 27 février 1843. Il avait épousé à la Garnache, le 10 février 1810, Adélaïde-Bonne-Marie DE LESPINAY, née au château des Clouzeaux, en Bois-de-Céné, au mois de mars 1789, veuve en premières noces de Louis-Jacob de Lespinay de la Roche-Boulogne, dont elle avait un fils, qui fut officier de la marine royale, et qui est mort sans alliance en 1842. Elle était fille de Charles-Alexis de Lespinay des Clouzeaux et de Gabrielle-Félicité de Buor de la Lande. Elle est morte à Nantes le 21 février 1856, ayant eu de son second mariage six enfants, qui suivent.

1° Auguste-Louis-Marie de Cornulier, qui suit.

2° Henri-Victor-Marie de Cornulier, né le 3 septembre 1815, élu membre du Conseil d'Arrondissement de Nantes, par le canton de Machecoul, le 27 août 1848 ; fit partie des volontaires de Nantes qui marchèrent au secours de Paris au mois de juin de la même année.

3° Arnaud-Victor-Marie de Cornulier, né le 7 septembre 1818, mort au château de la Lande, en Saint-Hilaire-de-Loulay, près de Montaigu, le 8 août 1823.

4° Henriette de Cornulier, née le 2 mars 1811, morte le 3 août de la même année.

5° Adèle-Gabrielle-Rosalie-Marie de Cornulier, née le 7 novembre 1814, mariée à Nantes, le 7 janvier 1833, à Henri-Victor, vicomte de Lespinay des Moulinets, son cousin germain, fils d'Alexis-Gabriel de Lespinay et d'Amande-Victoire-Cécile-Joséphine le Boeuf. Elle est morte sans postérité, le 9 novembre de la même année, au château des Moulinets, dans la commune de Sainte-Cécile, en Vendée, et son mari est entré dans les ordres sacrés.

6° Marie-Anne de Cornulier, née le 1er avril 1822, mariée à Nantes, le 11 octobre 1843, à René-Félix, comte de Romain, fils de Félix, comte de Romain, ancien colonel d'artillerie, chevalier de Saint-Louis, et d'Anne-Amélie-Dominique du Chillau. Elle en a deux fils.

 

XIV. — Auguste-Louis-Marie, comte DE CORNULIER DE LA LANDE, né à Nantes le 23 septembre 1812, page du roi Charles X, démissionnaire en 1830, a épousé à Saint-Laurent-de-la-Salle (Vendée), le 11 août. 1846, Caroline-Pauline GRIMOUARD DE SAINT-LAURENT, fille de Henri-Jacques Grimouard, comte de Saint-Laurent, et de Coricie du Bois de la Verronnière. De ce mariage sont nés :

1° Louis-Henri-Marie de Cornulier, né à Nantes le 9 janvier 1851.

2° Auguste-Marie de Cornulier, né à Nantes le 22 mai 1853.

3° Marie-Charles de Cornulier, né à la Lande le 19 novembre 1856.

4° Marie-Caroline de Cornulier, née à la Lande le 23 juin 1847, morte au même lieu le 22 janvier 1860.

5° Yolande-Marie de Cornulier, née à la Lande le 24 juin 1848.

6° Berthe-Marie de Cornulier, née à la Lande le 20 juin 1849.

(E. de Cornulier-Lucinière).

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