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LA FAMILLE GICQUEL - Branche des seigneurs de la Ville-Henry et de Touches.

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BRANCHE DES SEIGNEURS DE LA VILLE HENRY ET DE TOUCHES.

Note : Saint-Allais, dans son Nobiliaire universel, tome XV, p. 362, a inséré une notice généalogique sur la maison de Gicquel et traité spécialement la branche des sieurs des Touches, la seule aujourd'hui survivante.

IX. JEAN GICQUEL, fils cadet de Robert Gicquel, écuyer, sieur de Kerrel et de Kergars, et d'Anne ou Jeanne de La Haye, eut sans doute pour parrain son oncle Jean Gicquel. Il s'allia à NICOLE DU HAUTCHAMP, dame du Hautchamp, au diocèse de Tréguier où résidait aussi le rameau des Gicquel, sieurs de Rucazre et de Kerguizien. Ce Jean Gicquel parait être le même que Jean Gicquel, époux de CATHERINE GICQUEL, dame de Kerguizien en Plouisy [Note : Les noms, armes et généalogies de tous les gentilshommes de Bretagne. Réformation de 1668, fonds français, 3 vol. in-fol., cabinet des titres, n°s 8317 (3674)], évêché de Tréguier. C'est sans doute à la suite de cette deuxième union qu'il dut reprendre les armes primitives de sa race, portées par le rameau de Kerguizien, et abandonner celles de la branche de Kerrel. Quoi qu'il en soit, à la fin du XVIIIème siècle, le nom de Kerguizien fut donné à un Gicquel des Touches. Jean Gicquel laissa entre autres hoirs :

1° NICOLAS GICQUEL, sieur de la Ville-Henry ;

2° YVONNE GICQUEL fit un legs à son frère Nicolas en 1569. Elle eut pour marraine Yvonne Houssaye, femme de Robert Gicquel, sieur de Kerrel et de Kergars, et tint sur les fonts, le 5 novembre, son neveu Jean Gicquel, baptisé à Notre-Dame de Guingamp (Papiers domestiques de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral).

 

X. NICOLAS GICQUEL, sieur de la Ville-Henry, demeurait à Guingamp où il s'allia, le 18 avril 1655, à demoiselle MATHURINE DE RONCHEREAU, fille de Pierre Ronchereau du Latay et de Bourdonnais, et d'Etiennette Meunier ou le Moulnier (Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 42), sortie d'une famille déjà alliée aux Gicquel, seigneurs de Kerrel. Le contrat fut reçu par Guillaume Guigaut de Saint-Aubin. Mathurine donna à son mari les rejetons ci-après :

1° JEAN GICQUEL, seigneur de la Ville-Henry, né le 5 novembre 1659, baptisé en l'église paroissiale de Notre-Dame de Guingamp, au diocèse de Tréguier. Il épousa MARGUERITE LE MESLE [Note : Jean Gicquel, sieur de la Ville-Henry, prit une deuxième alliance avec FRANÇOISE MOURAND. Anne de Baconnière mourut à Fougères en septembre 1767], fille de Jacques le Mesle, sieur du Porson, et de Marguerite Maillard (Papiers domestiques de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral - Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 42), dont il eut Thomas-Joseph Gicquel, sieur de la Ville-Henry, né le 21 août 1695, marié à Anne de Baconnière, veuve qui le rendit père de Pierre-Jean Gicquel, venu au monde le 7 février 1723. Celui-ci devint frère récollet, c'est-à-dire religieux de l'ordre réformé de Saint-François (Idem.) ;

2° JEAN-BAPTISTE GICQUEL, sieur des Touches, qui suit :

3° TOUSSAINT GICQUEL, ondoyé, le 9 février 1670, dans l'église Notre-Dame de Guingamp, fut tenu sur les fonts baptismaux par Toussaint Loz, chevalier, et Anne de Lanloup, dame de Kercabin, fille du sieur des Landes (Ibidem.) ;

4° CHARLOTTE, femme du sieur DU VERGER (Ibidem.).

 

XI. JEAN-BAPTISTE GICQUEL, sieur des Touches-Durant, en la paroisse de Pacé, près de Rennes, fut inscrit sur les registres baptistères de Guingamp le 15 juin 1664 (Ut supra.). Il contracta deux unions : la première avec JACQUETTE DURANT, le 10 janvier 1693, la deuxième avec FRANÇOISE DE LAUNE, le 28 janvier 1698 [Note : La bénédiction nuptiale fut donnée à l'église Saint-Jean de Rennes. Il est question d'une GILLETTE GICQUEL dans un exploit du 1er mars 1689. Nous ignorons à quelle branche elle se rattachait]. Il mourut à Rennes le 24 février 1819. Françoise de Laune fut inhumée dans la même ville le 19 octobre 1738 [Note : Papiers domestiques de M. le vice-amiral Albert-Auguste Gicquel des Touches, préfet maritime à Lorient]. Du premier lit vinrent :

1° PIERRE GICQUEL, qui fut tenu, le 29 janvier 1694 4, sur les fonds baptismaux par Pierre d'Argentré, écuyer, sieur de Montoral [Note : Papiers domestiques de M. le vice-amiral Albert-Auguste Gicquel des Touches, préfet maritime à Lorient] ;

2° PIERRE GICQUEL [Note : Papiers domestiques de M. le vice-amiral Albert-Auguste Gicquel des Touches, préfet maritime à Lorient] ;

3° PERRINE-FRANÇOISE GICQUEL, qui eut pour parrain (5 octobre 1695), son oncle Jean Gicquel de la Ville-Henry [Note : Papiers domestiques de M. le vice-amiral Albert-Auguste Gicquel des Touches, préfet maritime à Lorient].

Du second lit avec Françoise de Laune dérivèrent seize enfants, dont plusieurs décédés en bas âge :

1° GUILLAUME, né le 21 novembre 1698, religieux cordelier, mort à Rennes, dans son couvent, en odeur de sainteté ;

2° JEAN-BAPTISTE, mort en bas âge (Ut supra.) ;

3° GILLES-FÉLIX, qui va représenter le degré cidessous ;

4° JEAN-LÉONARD, décédé enfant ;

5° JEAN-BAPTISTE, officier de marine, qui se noya à Terre-Neuve, en 1729, en voulant doubler une pointe de cette île ;

6° TOUSSAINT, né le 30 juin 1713 ;

7° JEANNE, décédée de bonne heure (Idem.) ;

8° SUZANNE, idem ;

9° ANNE ;

10° JULIENNE ;

11° MARIE ;

12° Autre JEANNE, mariée au sieur TRILLARD, dont elle eut un fils du nom de François [Note : La succession de Jean-Baptiste Gicquel, sieur des Touches, fut partagée entre noble Gilles-Félix Gicquel, sieur des Touches, sa soeur Anne et son neveu François Trillard, le 29 août 1740. La meilleure part des grandes et petites Touches échut à Gilles-Félix. (Papiers domestiques de la famille Gicquel des Touches)] ;

13° FRANÇOISE-PERRINE, ensevelie le 29 mars 1711 ;

14° MICHELLE-MARIE, baptisée le 12 octobre 1712 ;

15° Autre ANNE, morte prématurément le 9 décembre 1714 ;

16° FRANÇOISE, inhumée le 23 avril 1716 (Papiers domestiques de M. Auguste-Albert des Touches, vice-amiral).

 

XII.  GILLES-FÉLIX GICQUEL, sieur des Touches, naquit à Rennes le 29 mars 1703. Il vint se fixer à Saint-Malo à l'époque de son mariage avec demoiselle de GAULTIER (DE GAULTIER : D'or à trois losanges de gueules ; deux en chef, et un en pointe), veuve de Georges Le Blanc, qui résidait dans ladite ville (Nobiliaire universel, par Saint-Allais, t. XIII, p. 42. — Papiers domestiques de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral). Elle précéda son mari dans la tombe et fut ensevelie, le 11 avril 1765, en l'église cathédrale de Saint-Malo. Son mari décéda à Chambéry en Saint-Servan, le 2 mars 1771, laissant plusieurs enfants entre autres :

1° PIERRE-GILLES GICQUEL, sieur des Touches ;

2° MARIE-LOUISE GICQUEL, inscrite sur les registres des baptêmes de la cathédrale de Saint-Malo, le 30 juillet 1734 ;

3° FRANÇOISE-CHARLOTTE, née le 14 octobre 1736 ;

4° LOUISE, soeur de charité dans l'hôpital de Saint-Yves de Saint-Malo. Elle fut tenue sur les fonts par Pierre d'Humières, écuyer, et par Anne Gicquel, sa tante (Ut supra.).

 

XIII. PIERRE-GILLES GICQUEL, sieur des Touches, visiteur des poudres et salpêtres de Bretagne, receveur des domaines du duc de Penthièvre, naquit à Saint-Malo le 27 septembre 1737. Il épousa, le 9 octobre 1764, en l'église Sainte-Enogat, près de Saint-Malo, demoiselle LOUISE-THOMASSE LE BLANC, originaire de Dinard et fille d'Yves Le Blanc et de Guillemette Vallée. Thomasse Le Blanc était issue du viel estoc des Le Blanc, qui a produit entre autres personnages distingués messire Louis Le Blanc, intendant de la généralité de Rouen en 1679 ; N. Le Blanc, ministre et secrétaire d'Etat au département de la guerre en 1720 ; messires Hyacinthe, César et Denis-Alexandre Le Blanc ; le premier évêque de Joppé (1728), le second d'Avranches (1744), et le troisième de Sarlat en Périgord. A la même famille appartenaient l'abbé Michel Le Blanc, historiographe des bâtiments du roi, messire N. Le Blanc, seigneur de Châteauvillars, maître des requêtes en la chambre des comptes de Paris (1752).

Les Le Blanc, alliés aux du Guesclin et aux Rohan-Guéménée, portaient : de gueules, à trois bandes d'or. Louise-Madeleine Le Blanc s'allia, vers 1720, à haut et puissant seigneur messire Claude-Constant-Esprit Jouvenel des Ursins, marquis de Traisne, colonel du régiment des dragons d'Orléans, et brigadier des armées du roy. Celui-ci fut père d'autre messire Claude-Constant-Esprit Jouvenel des Ursins, qui fut aussi un haut dignitaire de l'armée et qui épousa, le 20 février 1744, demoiselle Marie-Antoinette Gouyon de Matignon, fille de messire Marie-Thomas-Auguste Goyon marquis de Matignon, brigadier des armées du roy, et de dame Edme-Charlotte de Brenne (Papiers domestiques de M. le vice-amiral Gicquel des Touches).

Pierre-Gilles Gicquel trépassa le 11 octobre 1802. Sa postérité fut presque aussi nombreuse que celle de son grand-père, mais, en 1817, trois d'entre eux seulement avaient survécu :

1° FRANÇOIS-PIEURE-LOUIS-MARIE GICQUEL, sieur des Touches, né à Dinard le 11 mai 1768 ; il habitait Saint-Malo. Il fut père de — a). François Gicquel, mort sans enfants ; — b). Adèle Gicquel, mariée à M. Gauthier.

2° PIERRE GUILLAUME GICQUEL DES TOUCHES, baptisé le 20 avril 1770 (Idem.), montra de bonne heure un goût prononcé pour la marine, et fit partie, dès l'âge de quatorze ans, d'un voyage d'exploration sur la côte de Guinée. Ses dispositions merveilleuses pour les calculs astronomiques lui méritèrent l'estime de M. d'Entrecasteaux, qui l'attacha à sa personne et l'incorpora dans l'expédition qui devait aller, sous sa conduite, à la recherche de la Pérouse. La qualité d'habile observateur est donnée à Pierre-Guillaume Gicquel des Touches par le savant ingénieur M. Beautemps-Beaupré. M. d'Entrecasteaux rendit un hommage éclatant aux services et aux travaux de son jeune compagnon en appliquant le nom de Gicquel à un promontoire du sud de la terre de Van Diémen et à une autre pointe de la même région. De 1795 à 1799, le personnage qui nous occupe s'embarqua sur le Tyrannicide, commandé par le chef de division Allemand et compris dans l'armée navale de la Méditerranée. Il fit ensuite une croisière dans l'Atlantique sur la Régénérée, qui perdit sa mâture dans un combat contre les Anglais. Pierre-Guillaume Gickel vint relâcher à Ténériffe, où il se maria. En 1800 il montait la corvette le Géographe, qui devait faire une excursion aux terres australes sous les ordres du capitaine Baudin. Celui-ci, étant au mouillage à l'Ile de France, dépêcha son lieutenant à Paris pour porter au ministre des instructions importantes. Il profita de cette occasion pour présenter au ministre de la marine des projets de croisières. Ces plans n'ayant point reçu l'accueil qu'ils méritaient, Pierre-Guillaume Gicquel des Touches donna sur-le-champ sa démission, quitta la France et alla se fixer à Sainte-Croix de Ténériffe. Durant son séjour en cette île il arma un vaisseau pour Mozambique, par suite de divers incidents qui le dévièrent de sa route, le marin français arriva à Buenos-Ayres, au moment où les Anglais se disposaient à bombarder cette ville, qui fut sauvée par le sang-froid et le courage de Gicquel des Touches. Sa goëlette embossée dans le port, en face de la rue principale, mitrailla si victorieusement les Anglais, qu'ils s'engagèrent, à la suite d'une capitulation, à ne plus rien tenter contre Buenos-Ayres. Les habitants de Buenos-Ayres lui témoignèrent leur reconnaissance par l'envoi et le don d'un mulet chargé de piastres fortes. M. de Linières, gouverneur général, lui offrit le brevet de colonel et la conduite d'un régiment. Gicquel repoussa ces présents, mais il accepta un cercle de Mendoza et des lettres de congratulation qui constataient son action héroïque. Il avait regagné Ténériffe, où il résidait depuis quelque temps lorsque le général Daendels aborda dans cette île sans savoir comment il pourrait se diriger sur Batavia, dont il était gouverneur [Note : Le général Daendels lui proposa des sommes considérables pour décider Pierre-Guillaume Gicquel à le guider dans son voyage aux îles de la Sonde. Ce mode de récompense n'ayant pas été accepté, le général lui offrit de rentrer dans la marine avec le grade de capitaine de vaisseau. Cette promesse détermina Pierre-Guillaume à partir pour Batavia]. Gicquel, dit Levot dans sa Biographie bretonne, « lui fut désigné comme le seul homme capable de le conduire. Après une traversée de cent cinq jours, pendant laquelle il sut dérober sa marche aux croiseurs anglais, le navire américain qu'il avait frété arriva à Batavia sans avoir vu d'autre terre que celle de Java, sur laquelle il atterrit le 1er janvier 1808, par une grande brume, tant il était sûr de l'exactitude de ses observations. Le général Daendels ayant déterminé Gicquel à rester à Java, le nomma aux fonctions d'adjudant général de la marine, qu'il remplit jusqu'à la prise de l'île, en 1811. Les services qu'il rendit pendant ces trois années sont immenses. La marine hollandaise était nulle, les côtes étaient journellement dévastées par les pirates de la Sonde et de l'île Célèbes. Gicquel se chargea de pourvoir aux seuls moyens de se débarrasser de ces ennemis. Il parcourut les forêts, recueillit les plantes propres à faire des câbles et du filin, abattit les bois, et, se faisant ingénieur, il construisit, avec le secours d'ouvriers qu'il forma lui même, cent quarante-cinq bâtiments de diverses grandeurs, portant une ou deux pièces d'artillerie. Il les fit monter par des canonniers, des matelots, des capitaines même, qu'il forma également, et en moins d'une année il eut purgé les côtes de Java des essaims de pirates qui les infestaient ». Les Anglais s'étant rendus maîtres de l'île lui firent les offres les plus séduisantes pour le décider à rester dans le pays, mais il préféra aux avantages matériels une captivité plus honorable pour son patriotisme et plus satisfaisante pour sa conscience. Rendu à la liberté en 1814, il fut réintégré dans les cadres de la marine comme capitaine de vaisseau. Deux ans après il fut appelé à faire valoir ses droits à la retraite lors de la réduction des cadres de la marine. On lui doit un grand ouvrage intitulé : — Tables comparatives des principales dimensions des bâtiments de guerre français et anglais de tous rangs, de leur mâture, gréement, artillerie, etc., d'après les derniers règlements ; avec plusieurs autres tables relatives à un système de mâture proposé comme plus convenable que celui actuel, aux bâtiments de guerre français ; ouvrage utile aux officiers de la marine royale (Paris, Bachelier, 1817, in-4°). Plusieurs autres publications sont également sorties de sa plume. Dans le nombre nous pouvons citer : — Traité des manoeuvres courantes et dormantes contenant le gréement des bâtiments marchands de différentes espèces, de trente-quatre à quinze pieds de largeur (Paris, Simonnet, 1818, in-8°). — Lettre contenant des renseignements importants sur les îles de Tristan d'Acunha. — Instruction sur la route d'Europe à Rio de la Plata, et sur la navigation de ce fleuve (Annales maritimes de 1820, partie non officielle, p. 301-336). Pierre Guillaume laissa deux enfants — a). Barthélémy Gicquel des Touches, mort sans postérité à Ténériffe ; — b). Virginie Gicquel des Touches.

3° JEAN-JACQUES-CHARLES GICQUEL, mort en bas âge ;

4° Louis GICQUEL, fut tué à l'ennemi ;

5° JEAN-OLIVIER GICQUEL, qui reçut le premier sacrement, le 17 février 1782, en l'église paroissiale de Saint-Jean de Rennes ;

6° AUGUSTE-MARIE GICQUEL, ondoyé le 26 août 1784, qui va continuer la descendance ;

7° FRÉDÉRIC-MARIE GICQUEL fut tenu sur les fonts baptismaux par Louis Gicquel, sieur de Kerguisien, et Marie-Louise-Renée Gicquel, sa soeur ;

8° LOUISE-JEANNE GICQUEL, décédée en bas âge, le 2 février 1767 ;

9° VICTOIRE-MARIE GICQUEL, ensevelie à Combourg, le 11 octobre 1779 ;

10° FRANÇOISE-LOUISE GICQUEL, inhumée aussi à Combourg, peu de temps après sa soeur qui précède ;

11° MARIE-LOUISE-RENÉE GICQUEL, née le 4 mai 1780 ;

12° PERRINE-FRANÇOISE, morte tout enfant le 24 octobre 1788 [Note : Tous les enfants ci-dessus mentionnés ont été relevés dans les archives de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, où sont conservés les extraits de naissance et de décès].

 

XIV. AUGUSTE-MARIE GICQUEL DES TOUCHES naquit à Rennes le 17 août 1784, il débuta, sur la frégate la Gentille, dans un combat livré, le 13 prairial an II, par l'amiral Villaret-Joyeuse, à l'escadre anglaise de Howe, commodore anglais. Le 25 vendémiaire an III, on retrouve le marin breton naviguant vers la Guadeloupe sur la flûte le Ferme. Près des atterrages de l'île, le bâtiment français se trouva en présence d'une division de frégates britanniques qui le forcèrent à se réfugier dans la baie de Saint-François, où il fut mitraillé par les vaisseaux ennemis. Une partie de l'équipage parvint à gagner la terre, mais le jeune Gicquel n'ayant pu s'embarquer tomba aux mains des Anglais avec le lieutenant et quinze autres matelots. Les prisonniers furent transbordés sur le Québec, qui les conduisit d'abord au Port-Royal, dans la Martinique, et ensuite en Angleterre, où ils furent échangés et rendus à la liberté. Le 15 vendémiaire an V, Auguste-Marie Gicquel des Touches avait repris du service sur le vaisseau le Nestor, qui faisait partie de la flottille destinée à opérer en Irlande sous le commandement de l'amiral Morard de Galles. Il devint novice le 1er fructidor an VI, aspirant de 2ème classe le 20 germinal an VII, et coopéra sur les vaisseaux le Jean-Bart et le Desaix à toutes les expéditions entreprises pendant les années VII, VIII et IX par les amiraux Bruix, Ganteaume et Linois, soit dans l'Océan, soit dans la Méditerranée, soit à Saint-Domingue. Sa belle conduite fut remarquée par ses chefs dans plusieurs batailles navales et notamment à celle d'Algésiras. Le 17 messidor an IX, pendant cette lutte à outrance où les pertes des Anglais dépassèrent les nôtres, le jeune Gicquel se tint constamment en observation sur la dunette. Son commandant signala cet acte héroïque à l'amiral Linois, qui le nomma enseigne, bien qu'il n'eût pas encore l'âge requis. Au mois de nivôse an X, le Desaix vint s'échouer sur les brisants de Picolet (Saint-Domingue). M. Gicquel, en cette désastreuse circonstance, prévint par son activité la chute de la mâture, qui menaçait le pont. Il passa du Desaix sur l'Intrépide avec la qualité d'aspirant de 1ère classe. Durant cette campagne périlleuse, il déploya une activité et un courage inouïs. Les nègres insurgés étaient sur le point de passer la rivière de Galifet lorsque Auguste-Marie Gicquel vint leur barrer le passage avec un bateau armé. Ce hardi coup de main empêcha les noirs d'occuper le haut cap. Le 3 brumaire an XII il fut promu au grade d'enseigne et reçut, le 15 pluviôse suivant, la croix de la Légion d'honneur. On le voit ensuite coopérer, sur l'Intrépide, aux grandes luttes navales qui eurent pour théâtre la Méditerranée, la mer des Antilles et les côtes d'Espagne dans l'escadre de l'amiral Villeneuve [Note : Trois mois avant la bataille de Trafalgar, les armées combinées, sous les ordres des amiraux Villeneuve et Grovino, étant à la cape sous le grand hunier et la misaine, Auguste-Marie Gicquel sauvait dans un canot de six avirons un homme tombé à la mer. Les officiers de l'Intrépide se réunirent pour dresser procès-verbal de cet acte d'héroïsme]. Son capitaine lui confia un poste d'honneur, réservé d'habitude à un lieutenant de vaisseau, en plaçant sous ses ordres la compagnie de débarquement. Il assista et concourut, le 3 vendémiaire an XIII, aux combats du cap Finistère et de Trafalgar, où l'Intrépide soutint le choc de quatre ou cinq vaisseaux ennemis. Le capitaine Infernet, de glorieuse mémoire, qui le commandait, refusait de se rendre, bien qu'ayant perdu toute la mâture de son vaisseau et la majeure partie de ses hommes. A cette calamiteuse journée de Trafalgar, Gicquel dirigeait l'artillerie et la manoeuvre du gaillard d'avant. Après l'action et le départ du commandant Infernet, transporté à bord de l'Orion, il sut sauvegarder l'ordre parmi ses gens et se faire respecter par les deux cents Anglais qui avaient amariné le vaisseau. Au milieu de la tempête, qui suivit la bataille, il sut dominer par son énergie les matelots anglais et français, les maintenir pour pomper et assurer le salut de tous. Le vent ayant faibli, le contre-amiral anglais Northeak, qui montait le trois-ponts de la Britannia, plein d'admiration pour son adversaire fit évacuer l'Intrépide en prescrivant à Gicquel de rester à bord pour présider à cette opération. Northeak déclara que son intention était de rendre la liberté à son prisonnier et de le débarquer sur un point de la côte d'Espagne pour reconnaître sa belle conduite. Les trois cents marins français, dont la plupart étaient blessés, venaient d'être transbordés, lorsque la brise ayant fraîchi de nouveau emporta la Britannia au large. Gicquel resté seul sur son bâtiment à moitié coulé ne fut recueilli qu'à neuf heures du soir par l'Orion. Amené en Angleterre, il ne fut libéré qu'au bout de cinq ans de captivité, en mars 1811, grâce à l'intervention de l'amiral Northkest qui, de retour en Angleterre, s'empressa d'exécuter sa promesse d'autrefois. Auguste-Marie Gicquel, après son rapatriement, fut envoyé en mission à Toulon, où il trouva sa nomination de lieutenant de vaisseau, datée du 11 juillet 1811, et l'ordre de se rendre à Gênes pour y organiser le 68ème équipage de haut bord et armer le vaisseau l'Agamemnon. L'année suivante il fut investi des fonctions de second à bord de la Dryade, commandée par le capitaine Baudin. C'est sur cette frégate qu'il se signala au combat du Romulus, livré le 13 février 1814 entre les îles d'Hyères et le goulef de Toulon. Au mois d'août de la même année il passa sur l'Amphitrite à destination de Pondichéry et, en février 1815, sur la gabare l'Infatigable qui devait aller stationner à Saint-Pierre, Miquelon et Terre-Neuve. Contre-ordre lui fut donné par le gouvernement des Cent-jours, qui le fit rentrer à Rochefort. Il venait de former une flottille à Bayonne, lorsqu'à la sortie des passes de Montmousson, deux ou trois corvettes anglaises se mirent à lui donner la chasse et l'obligèrent à relâcher dans la Gironde. La Restauration le créa chevalier de Saint-Louis et l'appela, en 1816, au  commandement de la flûte la Salamandre, et, peu de temps après, à celui de la gabare la Loire. Il fit voile, au mois de juin suivant, pour le Sénégal, en compagnie de la frégate la Méduse, dont tout le monde connaît la fin tragique. Ce désastre eût pu être prévenu si M. de Chaumareix eût poursuivi sa route avec la Loire, ou s'il eût ponctuellement observé les conseils écrits que M. Gicquel lui avait remis lorsque la Méduse s'éloigna de l'île d'Aix. Ce naufrage et ses conséquences terribles inspirèrent à M. Gicquel l'idée d'installer à bord des bâtiments un magasin général. Cette sage innovation, étendue depuis à tous les bâtiments de l'Etat, a fait réaliser dans les dépenses de la flotte des économies considérables. En septembre 1817, durant un congé, il traduisit de l'anglais une infinité de publications nautiques sur les côtes de la Manche et de l'Amérique. Ses loisirs furent aussi consacrés à la rédaction d'un long mémoire sur les courants de l'Atlantique et à compléter le manoeuvrier de Bourdé de la Ville Huet. « Les Annales maritimes, dit M. C. Mullié (Biographie des célébrités militaires), contiennent aussi de lui un travail relatif à quelques modifications sur les constructions navales, sur le gréement, la mâture, sur l'installation des bâtiments de l'Etat, sur leur arrimage, sur l'artillerie, telle que la substitution du 30 au 36 (Pour uniformiser les calibres), et les avantages qui en découleraient, etc., modifications qui ont toutes été adoptées et mises en pratique plus ou moins promptement, et qui sont depuis 1844 réglementaires. ».

Auguste-Marie Gicquel fut élevé au rang de capitaine de frégate, le 1er septembre 1819, et chargé par le ministre d'armer la frégate la Jeanne d'Arc, construite sur des plans nouveaux. Il navigua à son bord dans les parages de la Méditerranée et de l'Archipel jusqu'au moment où les Grecs se soulevèrent pour s'affranchir de la tyrannie ottomane. D'un voyage à Alexandrie, en Egypte, il rapporta des notes politiques et commerciales qui lui valurent après examen l'approbation et les remerciements du cabinet d'alors. Au mois de décembre 1822 il prit le commandement du brick le Cuirassier qui était en rade à Toulon et vint croiser entre les îles Baléares et le cap Palos en Espagne. Cette croisière avait pour but de surveiller une partie du littoral où devait s'effectuer le débarquement d'une armée française dans l'intérêt des Bourbons espagnols. Rentré à Toulon, Auguste-Marie Gicquel appareilla, le 13 avril, pour aller rejoindre la frégate la Junon qui croisait entre Barcelone et Malaga, remit au chef des forces navales françaises des ordres très urgents et l'informa de l'entrée de nos troupes dans la Péninsule sous le commandement de Mgr. le duc d'Angoulême. Le gouvernement de la Restauration reconnut ses brillants services, le 19 août 1827.

Il lui conféra le grade de capitaine de vaisseau. La monarchie de Juillet le nomma, le 18 avril 1831, directeur des mouvements du port de Brest, officier de la Légion d'honneur le 27 juillet 1832 et commandeur le 28 avril 1841. Il apporta dans sa nouvelle fonction un esprit de réforme sage et pratique en organisant les gabiers de port et les pompiers de la marine (Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer, de 1789 à 1850, par M. C. Mullié, t. Ier, p. 566-568). Auguste-Marie Gicquel des Touches contracta deux alliances : la première, avec Mlle. SIDERF, dont il eut :

1° ALBERT-AUGUSTE GICQUEL DES TOUCHES (Registre des naissances de la ville de Brest pour l'an 1818, folio 58, archives communales de Brest), vice-amiral qui suit :

2° AUGUSTE-MARIE GICQUEL DES TOUCHES, capitaine de frégate, officier de la Légion d'honneur, n'est point marié ;

3° CHARLES-AUGUSTE, mort à vingt-deux ans, enseigne de vaisseau, au combat de Pétropawlosk, pendant la guerre de Crimée. Il fut frappé d'une balle en conduisant la compagnie de débarquement du brick l'Obligads à l'attaque d'une position occupée par les Russes ;

4° HENRI, décédé en bas âge ;

5° LOUISE, morte sans postérité ;

6° ADÈLE, morte sans postérité ;

7° FÉLICIE, morte sans postérité ;

Du deuxième mariage d'Auguste-Marie Gicquel avec Mlle THÉRÈSE LE FER DE LA SANDRE naquit un fils nommé Louis, qui vécut peu.

 

XV. ALBERT-AUGUSTE GICQUEL DES TOUCHES, vice-amiral, grand officier de la Légion d'honneur, commandant en chef et préfet maritime à Lorient, a épousé, en 1844, ZOÉ-FLAVIE THIRAT DE CHAILLY, fille de Pierre Thirat de Chailly, capitaine de vaisseau, et de Zoé Le Forestier de la Meltrie. Ils ont eu trois enfants :

1° ALBERT-MARIE, mort en bas âge ;

2° ALBERT-AUGUSTE-MARIE GICQUEL DES TOUCHES, lieutenant d'état-major, né le 26 novembre 1851 ;

3° MARIE-GABRIELLE-ZOÉ GICQUEL DES TOUCHES. M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral, est non-seulement le chef du rameau des Gicquel, sieurs de la Ville-Henry et des Touches, mais il résume encore en sa personne toutes les branches préexistantes de sa maison, aujourd'hui éteintes, notamment celles des seigneurs de Kerrel, de La Lande, de Rucazre, de Kerguisien et des marquis du Nédo, etc. Saint-Allais, dans son Nobiliaire universel et dans la notice consacrée aux Gicquel, n'a dressé que la filiation des sieurs des Touches par la raison que leur branche était la seule survivante et unique héritière des noms, armes et qualités jadis possédés par les autres. Or les Gicquel, sieurs du Nédo, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, sont qualifiés marquis dans les ouvrages du temps et surtout dans ceux qu'on peut considérer comme les organes de la Cour. Claude-François Gicquel du Nédo, d'abord capitaine aux gardes françaises et ensuite maréchal de camp (1781), est en effet titré « marquis du Nédo » dans le Tableau historique de la noblesse, par le comte de Waroquier, t. Ier, p. 122, dans l'Etat militaire de la France pour les années 1777 et 1784 (p. 132 et 100), dans l'Almanach royal de 1783 (p. 159), 1784 (p. 162), 1785 (p. 162), 1786 (p. 163), 1787 (p. 163), 1788 (p. 163), 1789 (p. 164), dans les états de service conservés aux archives du ministère de la guerre. Claude-François Gicquel du Nédo est désigné avec le titre de comte du Nédo dans les Etats détaillés des liquidations faites au profit des émigrés, deuxième compte, 1826, Côtes-du-Nord (Ouvrage publié par le ministère des finances).

Au point de vue de la législation ancienne, qui réglait la transmission des titres, et de la nouvelle qui n'y contredit point, les Gicquel existants sont pleinement dans leur droit en demandant à la commission du sceau que le titre de marquis, éteint au commencement du siècle courant dans la personne de Claude-François Gicquel, sieur du Nédo, soit relevé à leur profit. Au moyen âge et jusqu'en 1789, lorsque la masculinité finissait dans une branche aînée, ses droits honorifiques étaient recueillis par la cadette, qui venait après dans l'ordre graduel. Ces maximes furent consacrées par arrêt du 31 juillet 1759. Sur les conclusions du président Séguier, la cour ordonna que les titres de noblesse laissés par le dernier membre des Titon-Villegenou, branche aînée, fussent remis par sa fille et héritière à un mâle d'un rameau puîné (Collection de décisions, par Denisart, art. Noblesse, p. 368). Ce jugement ne fit que confirmer cette vieille doctrine de droit féoda : « Primo defuncto et excluso, secundus sequens dicitur primus, et tertius sequens dicitur secundus, et sic de singulis ». [Note : Dans son Estât et comportement des armes, in-folio, 1597, Jean Scohier dit : « Ce doit être entendu non-seulement entre frères mais, suivant la coutume générale de l'office des armes, de tout temps observée entre roys et poursuivans d'armes, est enten du qu'estant la branche du premier, qui est aisnée, morte et  évacuée, le second suivant, c'est-à-dire la branche du second fils que disons linea secunda genitorum, rentre au droit de primo genitorum, et ainsi des autres branches et arrière-branches »]. Ces principes, ajoute Jean Scohier, s'appliquent nonseulement à des frères, mais à toutes les branches qui se succèdent ainsi alternativement dans leurs droit ; les aînées qui disparaissent sont remplacées tour à tour par les cadettes qui restent. Cette dévolution naturelle, il est vrai, ne concerne que la ligne masculine, ce qui est le cas de M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, vice-amiral, représentant actuel de toutes les ligues de sa maison.

En résumé, avant 1789, quand un titre devenait vacant par la mort du titulaire et l'extinction de sa postérité, il passait à la branche collatérale la plus proche qui le recueillait, selon Tiraqueau, consequentia rei hereditariae dans celui de ses membres qui avait l'idonéité voulue. Dès lors tous les honneurs collectifs de la famille incombaient au survivant. M. Albert-Auguste Gicquel des Touches, en sollicitant une reconnaissance ou renouvellement du titre de marquis porté par les Gicquel, sieurs du Nédo [Note : M. Potier de Courcy, en son Nobiliaire et armorial de Bretagne, t. III, p. 174, a enregistré les noms des quelques maréchaux de camp promus eu 1781 et cité, parmi ceux qui étaient pourvus de titres, Gicquel du Nédo], ne ferait que réclamer l'application de vieux préceptes juridiques qui, en cette matière, ont toujours servi de base à la jurisprudence moderne. (J. Noulens).  

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