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LA FAMILLE LORET

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Les LORET, seigneurs de la Ville-Davy et du Boyer, auxquels appartenait en 1450 l'exécuteur testamentaire du duc François Ier, Jehan Loret.

I. — Le premier des Loret, dont l'histoire fasse mention, semble René, qui, ambassadeur du duc en Angleterre, en 1396, devient l'année suivante mandataire du même prince pour la reddition du château et de la ville de Brest [Note : Pour la date des emplois en cour, voir D. Lobineau et D. Morice, à la table, Loret]. En 1403 et 1405, il reçoit de nouvelles missions en France. Son fils, Pierre Loret, conseiller du duc, en 1420, assiste au Conseil où le vicomte de Rohan, lieutenant général de Bretagne, est chargé de défendre Nantes. Il assiste au Parlement de Vannes, la même année, et fait partie de l'association de la noblesse qui se ligue contre les Penthièvre. Un compte de Jean Droniou, Trésorier en 1423, le montre recevant 150 livres de gage par an, en qualité de Conseiller du duc. Sénéchal de Broërec [Note : Mandement de Sénéchal de Broërec, Vannes et Auray, expédié à escuyer Pierre Loret, le 16 juin 1426. (Arch. du Boyer). Autres actes de 1463. Id. ibid.] en 1426, nous le trouvons employé à la réformation de la noblesse bretonne. Pierre Loret avait épousé Jeanne de Neuville, fille de Jean et veuve d'écuyer Pierre Baudouin, sr de Kerbusson. Il en eut six enfants : Jean, l’aîné, Gilles, Jean le jeune, Alain et deux filles.

II. — Jean Loret figure avec son père à la Réformation de la Noblesse, en 1426, et prête serment de fidélité au duc parmi les nobles de l'évêché de Saint-Malo, en 1427. Nommé par le seigneur de Rohan, sénéchal des juridictions de Pontivy, Porhoët, Josselin, Loudéac et La Chèze, il en reçoit un équipage convenable à sa naissance. Conseiller du duc François Ier, en 1442, il reçoit mission d'aller à Rennes, en 1448, pour surveiller les entreprises des Anglais ; familier du même prince, il devient son exécuteur testamentaire, suivant codicille du 17 juillet 1450 ; Conseiller de Pierre II [Note : Mandement du 12 janvier 1452. Ibid. Un autre acte, conservé aux archives du Boyer et daté de 1485, relate la construction de la chapelle, dite de La Villedavy, dans l'église paroissiale de Mauron, vers l'an 1455, par Jehan Loret, sous l'épiscopat de Jehan L'Espervier, évêque de Saint-Malo : « D. Johannes Loret dum vivebat, piâ motus devotione, suis propriis sumptibus, cum unanimi consensu parochiorum et Domini Johannis, episcopi Macloviensis, construxit et ædificavit hanc capellam, etc. ». Jehan Loret se réservait pour lui et sa postérité droits d'enfeu, écussons, prières, etc., dans cette chapelle que devint un sujet de litige entre les seigneurs de la Ville-Davy et du Boyer, lors de tous leurs démêlés au XVIIème siècle], il assiste aux Etats de Vannes, en 1455, et reçoit du duc Artur III, en 1458, descharges du double des enquestes relatives à la triste fin du prince Gilles. Jean Loret épousa Marie de Penguily, dame dudit lieu, dont il eut un fils, Jehan, époux de Renée de la Feuillée, dame de Coëtuhan, sans enfants [Note : Acte testamentaire de Jean Loret, mari de Françoise de la Feuillée, du 9 juin 1480. (Arch. du Boyer.)].

Le second fils de Pierre Loret, Gilles, député des Bourgeois de Vannes, aux Etats de 1451, fut un des officiers de la Cour de Pierre II. Il épousa Honorée de Cresolles, dont il eut un fils nommé François [Note : Autres actes du 3 février 1486, de 1490 et du 14 décembre 1492. Ibid.].

Jean le jeune, troisième fils de Pierre Loret, était seigneur du Poulduc, en 1460, et mourut sans hoirs, ainsi que Louise Loret. Jeanne, leur sœur, épousa Edouard de la Moussaye, fils d'Amaury, seigneur de Carcouët et Pontual, estant lors fille d'honneur de la reine de Sicile.

Alain, quatrième et dernier fils de Pierre Loret, fut abbé de l'abbaye de La Chaume, 1456.

III — François Loret, fils de Gilles, épousa, en 1487 (Contrat de mariage du 24 mars 1487. Ibid.), Françoise de Châteaubriant de Beaufort et en eut deux enfants, François et Louise. Cette dernière épousa le seigneur du Mesnil. Quant à François, il se maria d'abord avec Françoise de la Frétaye, dont il eut Claude et Denise ; devenu veuf, il se remaria en 1513, avec Louise Salmon, fille d'écuyer Guillaume Salmon et de Jeanne de la Martinière, qui lui donna trois enfants, Eustache, René et Guillemette. « Ce double mariage, remarque l'abbé Piéderrière, apporta bien des difficultés de famille ». Le premier fils de François Loret se révolte contre son père. Héritiez naturel de la Villedavy, il en est déshérité. Comme Denise était morte, cette terre est transportée sur la tête des enfants du second lit, en 1560. Cependant Claude s'était marié et avait eu deux enfants : François, qui mourut jeune, et Gillette qu'il laissa orpheline. Quant à Eustache, il épousa d'abord Françoise Levroux, dont il eut une fille morte sans postérité, puis Claude de la Reignerais, qui lui donna : Jean, Julien (décédés sans hoirs), Grégoire (marié et père de Julien II), et Andrine [Note : Sentence de la juridiction de Porhoët, 1561 (Arch. du Boyer). Autres actes dès 23 janvier 1578 ; inventaire du 14 mars 1582 ; exploit judiciel touchant la tutelle des enfants d'Eustache des 2 janvier et 23 février 1582. (Arch. du Boyer). Andrine Renée Loret épousa écuyer René de Coëtlisan, dont postérité].

René, frère d'Eustache, fut abbé commandataire de Paimpont (acte de 1578).

Nous allons trouver dans les annales intimes de cette vieille maison des Loret la preuve des perturbations terribles que la guerre civile, la Ligue, amena à sa suite, et qui désolèrent la Bretagne. Ainsi que nous l'avons écrit, dans une étude sur cette triste époque de transition, avant que la rénovation religieuse se fût opérée par nos grands missionnaires du XVIIème siècle, on rencontre du haut en bas de l'échelle sociale le même affaissement moral, la même effervescence des esprits. Depuis que l'on s'est battu et pillé aux cris de : Vive la Ligue ! ou Vive le Roi ! le gentilhomme est devenu soudard ; le fils est en révolte contre le père, les frères sont ennemis, on ne marche plus que l'arquebuse sur l'épaule et le pistolet au poing [Note : La rénovation religieuse en Bretagne au XVIIème siècle. — Vincent de Meur, Missionnaire Breton, etc. — V. Mémoires de l'Association Bretonne, 1884. Imp. L. Prud'homme].

Voici ce que nous apprennent de nombreuses liasses de procès encore aux Archives du Boyer :

IV. — « L'orpheline Gillette eut pour tuteur Grégoire de Trécesson, en Campénéac. Il reprit les procès entamés par rapport aux droits de sa pupille sur la terre de la Villedavy et il les gagna. Le gain du procès n'amena pas le calme des esprits. Gillette se maria en 1595, à Jean-Baptiste de la Jouyère, Sgr de la Brunélière, et lui mit dans l'âme toutes ses inimitiés contre ses parents du Boyer. En 1606, La Jouyère entra au Boyer, et le premier qui lui tomba sous la main fut tué, c'était Pierre du Clos, prêtre, neveu des Loret. Un arrèt de prise de corps fut rendu contre lui et la saisie fut faite sur la Villedavy. La Jouyère mourut sans laisser d'enfants, et Gillette Loret se remaria à Jean de la Haye. Elle en eut un fils, nommé Jean, qui tira un coup d'arquebuse sur un domestique des Loret, en 1635, ce qui lui valut de la prison [Note : Actes de 1637, 1644, 1653, (Arch. du Boyer)].

Le Vendredi, 19 mars 1638, fête de saint Joseph, Julienne Hardy, épouse de Julien Loret, était à l'office divin dans l'église de Mauron [Note : Contrat de mariage de Julien Loret et de Julienne Hardy, du 3 mai 1628. — Autre contrat de mariage dudit Julien avec Julienne Boulidor, du 9 novembre 1640. (Arch. du Boyer)]. Au moment où le prédicateur montait en chaire, elle fut assaillie par dame Julienne Boulidor, veuve de Jean de la Haye, et ses domestiques. Quoique enceinte, elle fut frappée jusqu'à l'éffusion du, sang, et tomba malade. Elle mourut un an après, en 1639. Julien Loret se trouva veuf, comme Julienne Boulidor était veuve. C'était assez de bruit, et de peines, remarque l'abbé Piéderrière, ils s'entendirent et se marièrent ensemble.

Julien de la Haye, fils de Jean et de Julienne Boulidor, resta à la Villedavy. Je ne sais avec qui il se maria, mais il eut une fille, nommée Reine-Anne-Sylvie, qui épousa, en 1710, Louis Pélage Rolland du Noday, auquel elle apporta la terre de la Villedavy ».

V. — Revenons aux seigneurs chi Boyer. « Julien Loret, fils de Grégoire, épousa d'abord Julienne Hardy, dame du Champ-Doguet, dont il eut Jean-Baptiste, Jacquemine et Françoise pour enfants. Remarié en 1640 à Julienne, veuve de Jean de la Haye, sgr de la Villedavy, il en eut un fils, appelé Julien, sieur de Launay, qui épousa Mathurine des Salles, qui ne lui donna point de posteRité. Jean-Baptiste, premier fils de Julien, épousa Marguerite de la Haye, sœur de Julien de la Haye, (premiers enfants de Dame Julienne Boulidor), en même temps que le père et la mère des deux se mariaient ensemble, sans doute, ajoute le généalogiste, pour opérer une réconciliation totale entre les deux maisons de la Villedavy et du Boyer. Jean-Baptiste et Françoise Loret décédèrent sans hoirs. Quant à Jacquemine Loret, fille de Julien Loret et de Julienne Hardy, elle fut mariée à René Huchet, sgr de la Maltière, dont elle eut une fille, Barbe, qui épousa Pierre Haouisée, sgr de la Villeaucomte, auquel elle apporta la terre du Boyer » [Note : Actes de 1636, 1644, 1653, 1658, 1665 (Archives du Boyer), et Notes généalogiques de M. l'abbé Piéderrière].

Les Loret portaient : d'argent au sanglier rampant de Sable, onglé et allumé de gueules. Réf. et montre des XVème, XVIème et XVIIème siècles.

Nous avons pensé que ces détails généalogiques sur une vieille race, qui a joué un certain rôle à la Cour de nos ducs, pouvaient être de quelque intérêt pour ceux qui aiment la chronique intime.

(l'abbé Piéderrière).

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