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LA FAMILLE PROUST de la GIRONNIÈRE et du PORT-LA-VIGNE.

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Charles-Joseph-Julien Proust, continuateur de l'historien Travers, descendait d'une ancienne famille nantaise qui, après s'être enrichie dans le commerce, commençait à se prévaloir de sa fortune territoriale et à devenir importante (voir l'extrait généalogique à la suite de cette notice). Il naquit le 6 avril 1702, paroisse de Notre-Dame, fils de Julien Proust, sieur du Port-la-Vigne qui s'était rendu acquéreur de la charge de maire de Nantes, lorsque le grand roi, à bout de ressources et tendant au despotisme absolu, eut la malheureuse idée de battre monnaie avec les offices municipaux des villes, en les rendant perpétuels et les mettant aux enchères. Sa mère s'appelait Marie Letourneulx, fille d'un conseiller-auditeur des comptes de Bretagne.

Ce triste expédient administratif et financier, après avoir produit les fruits qu'on en devait attendre et qu'avaient prévus la plupart des magistrats consultés, c'est-à-dire donné lieu à beaucoup d'abus, se termina, au bout d'une vingtaine d'années, du moins à Nantes, par le retour à l'ancien ordre de choses, au moyen d'un rachat onéreux soldé parla communauté. Julien Proust reçut, en 1714, 85.213# 15s de ce qu'il avait acheté, en 1692, 54.500#, plus les 2 sols par livre. A ce compte, on comprend qu'il dut faire ses affaires avec celles de la ville, de même que les financiers font les leurs avec celles de l'Etat. Aussi, à défaut de mairie héréditaire largement remboursée par ses concitoyens, le fils s'empressa-t-il de se pourvoir, dès qu'il fut en âge, d'une charge de conseiller-maître à la Chambre des comptes de Bretagne. Il y fut reçu le 9 juin 1735, et se maria, en 1729, avec Anne Bonnet de la Gironnière, dont il eut plusieurs enfants. Ce fut pendant l'exercice de ses fonctions, qui ne lui prenaient sans doute pas beaucoup de temps et ne lui creusaient pas trop l'esprit, surtout durant la moitié de l'année, car le nombreux personnel de la Chambre se divisait en deux semestres alternatifs [Note : « La Chambre des comptes de Bretagne est partagée en deux sessions on semestres, de mars et de septembre. Au premier semestre sont employés le premier président et trois autres présidents, avec dix-sept conseillers-maîtres, quatre conseillers-correcteurs et dix-sept conseillers-auditeurs. Au second semestre, le premier président, quatre autres présidents, seize conseillers-maîtres, quatre conseillers-correcteurs et dix-sept conseillers-auditeurs. Cela fait en tout huit présidents, y compris le premier, trente-trois conseillers-maîtres, huit conseillers-correcteurs et trente-quatre conseillers-auditeurs : au total, quatre-vingt-trois magistrats. Le parquet consiste en deux avocats généraux, un procureur général et un substitut au procureur générale. Il y a, outre cela, deux greffiers en chef, un principal commis-greffier, neuf huissiers, un garde des archives, un payeur des gages et sept procureurs. » (Dictionnaire géogr., histor. et polit. des Gaules et de la France, d'Expilly, article NANTES, par Greslan et Hubelot, t.v, p.45-6). Ce personnel n'était si nombreux que pour ne rien faire. Le travail de chaque semestre était une vraie comédie de besogne. A l'œuvre on peut juger l'artisan, car les dossiers et les minutes de l'ancienne Chambre des comptes de Bretagne existent encore dans les archives de la préfecture de la Loire-Inférieure, à Nantes] ; ce fut pendant l'exercice de ses fonctions, qu'il s'avisa de faire pour son usage un extrait du manuscrit de Travers sur Nantes, dont il avait obtenu communication de la mairie. Puis l'idée lui vint d'ajouter à la suite, comme complément, le récit de quelques faits postérieurs qui l'avaient intéressé. Toutefois, il ne s'est pas plus proposé de continuer Travers en forme, c'est-à-dire de rapporter tout ce qui s'était passé d'important après lui, que d'en faire une analyse complète pour ce qui l'avait précédé. Il n'a guère, de part et d'autre, relevé ou mentionné que ce qu'il jugeait être à sa convenance particulière : de là lacune partout et manque absolu de liaison dans les faits, qui n'ont d'autres rapports entre eux que de venir les uns après les autres ; comme ils s'étaient succédé. On comprend dès lors que n'ayant écrit que pour lui, et s'étant borné à certains détails d'utilité personnelle ou de caprice, Proust soit fort inférieur à l'abbé Travers pour le fond et même pour la forme, qui laisse déjà tant à désirer chez ce dernier. Son excuse est dans le but individuel qu'il poursuivait, car il n'avait certainement jamais pensé à faire part au public de ses élucubrations. Quoi qu'il en soit et nonobstant toutes ses imperfections, il a du moins l'immense mérite de continuer telle quelle l'oeuvre de Travers presque jusqu'à son point d'arrêt naturel : la révolution de 1789. Aussi, ce manuscrit s'étant, conservé, par l'entremise de nos anciens collègues Athénas et Bizeul, de Blain, aux mains desquels il était heureusement venu, nous avons cru devoir le communiquer à l'Académie, comme une bonne fortune pour ses Annales.

Proust paraît assez possédé de l'esprit de corps ; ce qui s'explique par les longues habitudes de toute sa vie. Mais, à part cette petite faiblesse pour sa compagnie, il y a manifestement entre Travers et lui le même fond de sentiments communs. Les idées magistrales de l'un ne tranchent point sur les idées ecclésiastiques de l'autre, et si le laïc continue pauvrement le clerc, c'est du moins à l'unisson.

Proust était depuis longtemps doyen de la Chambre des comptes de Bretagne, lorsqu'il mourut, plus qu'octogénaire, le 5 novembre 1782, à sa campagne de la Gironnière, en Sainte-Luce, qu'il possédait du chef de sa femme, et dont il se qualifiait, comme toute la bourgeoisie et la petite noblesse : Outre que par ce nom la maison se connaît, - La Souche plus qu'Arnolphe à mon oreille plaît.

Il avait entre autres deux soeurs, Marie-Gabrielle Proust, épouse de Vincent-Philippe de Tanoarn, frère du recteur de la paroisse de Saint-Denis de Nantes, Hilaire de Tanoarn, qui bénit leur mariage et fut ensuite dépossédé de sa cure, puis interné successivement à St-Michel-en-l'Herm, diocèse de Luçon, à Saint-Gildas-de-Rhuis, dans celui de Vannes, et au Mont-Saint-Michel, diocèse d'Avranches, pour cause de jansénisme [Note : Voir Travers, Histoire de Nantes, t. III, p. 480, et la Table des Nouvelles ecclésiastiques, à ce nom. Ces Tanoarn, dont l'abbé figure comme le premier témoin dans l'information, faite d'autorité de la Chambre des comptes de Bretagne, des bonnes vie, mœurs et religion catholique, apostolique et romaine de maître Proust, sieur du Port-la-Vigne, pour sa réception dans l'office de conseiller du roi, maître ordinaire en la Chambre des comptes, que possédait ci-devant Me Claude Bidé du Plessis, étaient petits-neveux de l'ancien sénéchal de Nantes, Raoul de la Guibourgère, qui fut le premier évêque de la Rochelle] ; et Bonne-Claire Proust, mariée à Jean-François Ménardeau, sieur de Maubreuil, qui sont les aïeuls maternels du fameux Guerry de Maubreuil, marquis d'Orvault, si connu depuis 1814 par ses excentricités.

Un descendant direct de notre ancien doyen aux comptes de Bretagne, a eu, dans le Nouveau-Monde, une destinée non moins honorable qu'extraordinaire. Nous voulons parler du docteur-médecin Paul Proust de la Gironnière, le fondateur de la colonie de Jala-Jala, aux Philippines. On peut lire son histoire dans l'ouvrage intéressant qu'il a publié lui-même sous ce titre : Aventures d'un gentilhomme breton aux îles Philippines, avec un aperçu sur géologie et la nature du sol de ces îles, sur ses habitants, sur le régime mineral, le règne végétal et le règne animal, sur l’agriculture, l'industrie et le commerce de cet archipel. Paris, Didot, 1856, deuxième édition ; magnifique-volume grand in-8° avec gravures.

(Dugast-Matifeux).

Note : DÉCLARATION que fournit à la Chambre Charles-Joseph-Julien Proust, sieur du Port-la-Vigne, poursuivant sa réception en l'office de conseiller du roi, maître ordinaire en ladite Chambre, que possédait défunt M. Bidé du Plessis, des noms et surnoms de ses père, mère, aïeul, aïeule, bisaïeul et bisaïeule, pour être en conséquence d'arrêt de ce jour intervenu sur sa requête, fait procès-verbal de perquisition sur les registres de ladite Chambre, par MM. Guillaume Bedeau et Joseph du Pertuys, commissaires en cette partie, si aucuns d'eux ont été comptables et sont demeurés redevables au roi par l'apurement de leurs comptes.

Ledit sieur Proust du Port-la-Vigne, fils d'écuyer Julien Proust du Port-la-Vigne, maire en titre de la ville de Nantes, et de dame Marie Le Tourneulx.

Ledit sieur Julien Proust du Port-la-Vigne, fils de Pierre Proust et d'Anne de Ruays.

Et ledit Pierre Proust, fils de François Proust et de Marie Loriot.

Ladite dame Marie Le Tourneulx, fille de François Le Tourneulx, écuyer, sieur de Belair, conseiller du roi, secrétaire auditeur en ladite Chambre, et de dame Marie Juchault.

Et ledit sieur de Belair Le Tourneulx, fils de Gilles Le Tourneulx et de dame Françoise Boucaud.

Fait à Nantes, le 6 juin 1725 (C. PROUST DU PORT-LA-VIGNE ; BIDOU, procureur).

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