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GAHARD

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La commune de Gahard (pucenoire.gif (870 octets) Gwaharzh) fait partie du canton de Saint-Aubin-d'Aubigné. Gahard dépend de l'arrondissement de Rennes, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de GAHARD

Gahard possédait autrefois sur son territoire le Monastère de Saint-Exupère qui remonterait au Vème siècle et qui fut détruit au IXème ou au Xème siècle par les invasions normandes. Il fut ensuite donné par les princes bretons à un laïque nommé Guiddenoch ou Guetehenoc qui en fit don, en accord avec son suzerain, à l'Abbaye de Marmoutiers en Touraine vers 1030. Le bois de Borne fut donné au XIIème siècle par Raoul le Large au prieuré de Gahard.

Ville de Gahard (Bretagne).

La paroisse a dû naître de bonne heure à l'ombre du couvent. Dès vers l'an 1030, Guérin, évêque de Rennes, confirme l'abbaye de Marmoutiers dans la possession de Gahard. Herbert, l'un de ses successeurs, fait la même chose en 1197, reconnaissant aux religieux de ce monastère tous leurs droits sur l'église Saint-Exupère de Gahard, ses dîmes et ses dépendances, "ecclesiam Sancti Exuperii de Guaart cum decimis et pertinenciis suis" (Dom Morcie, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 360). Jusqu'au moment de la Révolution, l'abbaye de Marmoutiers conserve ses droits sur Gahard. Aussi le recteur de Gahard fut-il nommé par l'abbé de Marmoutiers jusqu'à l'époque de l'extinction de ce titre abbatial. En 1646, il n'avait qu'une portion congrue de 450 livres, le prieur jouissant de toutes les dîmes de la paroisse. Celle-ci était à la même époque divisée en six traits : la Ville, — Moré, — Riquelon, — Burette, — le Champ-aux-Moines — et le Val-Joie.

On rencontre les appellations suivantes : ecclesia de Guahardo (en 1093), Guaart (en 1197), Gahardeium (en 1248), Gahart (en 1273), Guahardum (en 1516).

Ville de Gahard (Bretagne).

Note : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Gahard : François Béon (en 1604), Jean Le Coq (en 1610), Jean Le Moyne (en 1623), René Le Coq (1631-1641), Michel Guillouays (il fut pourvu par l'évêque le 30 août 1641, mais le prieur de Gahard nomma lui-même Pierre Rocher, prêtre de Gahard, qui prit possession le 8 septembre 1641), Jean Crespel (1650-1657, inhumé dans l'église), Guillaume Piette (en 1657, inhumé dans l'église, où l'on voit encore sa tombe portant cette inscription : Cy gist le corps de Mre Guill. Piette rect. et official de Gahard ... 1711. Memento mei), Julien Ruffault (en 1698 et jusqu'en 1701), Jean-Etienne de Vaux (1702-1703), François Loynet (en 1703), Joseph Godefroy (avant 1705), Pierre Petrel (en 1705), François Turmel (vers 1720 et jusqu'en 1743), Vincent Gardais (1743-1756), Pierre Godefoy (en 1756), Michel de la Marche (décédé en 1764), Gilles Freslon (1764-1781), Charles-François Boulanger (1781-1783), François-Michel Petitpain (1783-1789), Mathurin Tricault (1803-1820), François-Henri Martin (1820-1822), Jean-Mathurin Leduc (1822-1828), Yves Turpin (1828-1829), N... Robinault (1829-1844), Clément Marchand (1844-1851), Toussaint Bourdois (1851-1862), Jean-Marie Chauvin (à partir de 1862), ....

Ecole de Gahard (Bretagne).

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PATRIMOINE de GAHARD

l'église Saint-Exupère (XI-XV-XVI-XVIIIème siècle). Nef romane du XIème ou XIIème siècle. Les collatéraux nord et sud auraient été ajoutés vers 1405, comme le prouve l'inscription gothique suivante qu'on lit sur la porte septentrionale : Lan mil quatre cens et cinq. Au XVIème siècle, est élevé le chœur à chevet plat. Le maître-autel et le baldaquin datent du XVII-XVIII-XIXème siècle. Le bénitier date du XI-XIIème siècle. L'église a subi des remaniements jusqu'au XVIIIème siècle. Tous les droits honorifiques de fondation, supériorité et prééminences, appartenaient jadis en cette église au prieur de Gahard, seigneur de la paroisse. En 1683, il est fait mention dans l'église de Gahard de la chapelle Sainte-Barbe : la confrérie du Rosaire y fut établie dès le 8 septembre 1632 ;

Eglise de Gahard (Bretagne).

 

Eglise de Gahard (Bretagne).

le calvaire du cimetière (XVème siècle). Le fût très élancé supporte, sous un même dais ou toit, d'un côté le Christ, Notre-Dame et saint Jean, et de l'autre un évêque, probablement saint Exupère ou saint Martin, accompagné de deux religieux ;

l'ancien manoir prioral (XIV-XVIIème siècle). Il possédait autrefois un colombier et avait un droit de haute justice. Les gardes nationaux se retranchent dans le prieuré en 1793 et tiennent les Vendéens en échec ;

Manoir prioral ou Prieuré de Gahard (Bretagne).

Nota : « D'argent à une croix potencée de gueules, cantonnée de quatre annelets de même » (Armorial général ms. de 1698). Le monastère de Saint-Exupère de Gahard existait avant l'invasion des Normands, qui le détruisirent. Il semble impossible de savoir maintenant quelle règle suivaient les moines de ce couvent. Il était, toutefois, d'une certaine importance, et les rois ou comtes de Bretagne le donnèrent — vraisemblablement en ruines — avec son territoire et ses revenus à un de leurs serviteurs, nommé Guiddenoch. Or, celui-ci était si complètement seigneur de tout Gahard — disent les chartes de l'époque — que personne, pas même le prince, n'avait droit d'y lever d'impôt ni d'y commander aux vassaux. Dès ce temps-là, la paroisse de Gahard avait pour limites les territoires de Saint-Aubin, de Vieux-Vy et de Mézières, et l'ancien chemin public ("Terminatur idem locus terra S. Albini, terra S. Germani Veteris Vici, et S. Martini de ecclesia vici qui Macerias dicitur, cum via publica" - Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 360). Cependant Guiddenoch comprit la nécessité de rendre à l'Église un bien qui lui appartenait par son origine. De concert avec ses fils Glef, Main et Guiddenoch, le seigneur breton pria Alain III, duc de Bretagne, Eudon, son frère, et Havoise, leur mère, d'approuver le don qu'il faisait de Gahard aux religieux de Marmoutiers, chargés par lui d'en rétablir le monastère. Le duc accueillit favorablement cette demande, et Guiddenoch offrit Gahard à l'abbé de Marmoutiers, qui se nommait alors Eberard. Comme cet abbé gouverna de 1015 à 1032, il en résulte qu'il faut fixer à cette époque le rétablissement du monastère de Gahard par les Bénédictins. L'acte d'approbation ducale fut signé non-seulement par les princes bretons, mais encore par Ginguené, archevêque de Dol ; Gautier et Guérin, évêques de Nantes et de Rennes.

Mais les princes Alain et Eudon, ainsi que la duchesse Havoise, leur mère, ne se contentèrent pas de confirmer la donation de Guiddenoch ; ils voulurent contribuer plus largement eux-mêmes à cette bonne oeuvre, et ils donnèrent aux moines de Saint-Martin trois villages nommés Mons Modestus, — Campus Culticius — et Tahonus (Tahonus est la forme actuelle de Tahan ; Campus Culticius est vraisemblablement le village du Champ-aux-Moines, dans la même paroisse) ; ils leur permirent en même temps de faire défricher la quantité de terre qu'il leur plairait dans la forêt voisine.

Le comte Main ajouta à cette donation celle de la troisième partie d'une église appelée, dit D. Martène, Serium, et qui nous semble devoir être celle d'Ercé-sous-Liffré (nota : Serium est évidemment un mot mal écrit ou mal lu dans la charte primitive ; or, il est à remarquer que les dîmes d'Ercé étaient partagées en 1263, de l'aveu de Maurice, évêque de Rennes, entre les religieux de Gahard et ceux de l'abbaye de Saint-Florent), avec autant de terre qu'une charrue en peut labourer, et tous les cens et les dîmes des cens qui lui appartenaient dans cette paroisse de Serium. Cette donation fut signée par la duchesse Havoise, le comte Eudon, Hildebert, abbé du Mont Saint-Michel ; Mainard, abbé de Redon ; Hinguéten, abbé de Saint­Jacut ; Guérin, évêque de Rennes, et Gautier, évêque de Nantes (D. Martène, Histoire de Marmoutiers, I, 259).

Enfin, Alain donna encore aux religieux de Marmoutiers tous les droits et toutes les coutumes consulaires ou ducales qu'il avait dans la paroisse de Vieux-Vy, voisine de Gahard. Comme ces droits étaient considérables et pouvaient être à charge aux habitants de Vieux-Vy, ceux-ci s'en déchargèrent en cédant en échange aux religieux les deux tiers des dîmes de leur paroisse, les deux tiers des oblations faites à Noël, à Pâques et aux Rogations ; tout le ban de la paroisse, une aire de moulin sur la rivière de Couasnon, le droit de gallois ou d'aubaine sur les biens des étrangers, les corvées que ces étrangers devaient en Vieux-Vy, et, enfin, le droit de faire paître les porcs du prieuré dans la forêt voisine. Les deux princes Alain et Eudon, la comtesse Berthe et Guérin, évêque de Rennes, approuvèrent cet échange, ce qu'Alain ne fit pourtant pas gratuitement, puisqu'il reçut pour ces droits 16 livres d'Albert, moine de Marmoutiers (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 373). Plus tard, une famille Bonel, descendant probablement de Guiddenoch, réclama l'église de Gahard comme sa propriété. Toutefois, en 1084, Bonel, désirant se faire religieux, céda lui-même à Bernard, abbé de Marmoutiers, ce qu'il prétendait avoir dans cette église ; Adam, fils de Bonel, et Amaury, dit aussi Bonel, firent de même ; Hervé, surnommé le Parjure, agit seul contre la volonté paternelle et ne craignit pas de se parjurer pour jouir des biens de cette église, quoiqu'ils ne lui appartinssent pas. Il revint heureusement à de meilleurs sentiments en 1090.Trois ans après, Adam, fils d'Amaury Bonel, se fit moine à son tour et donna à Marmoutiers une rente de 15 sols qu'il percevait encore annuellement sur l'église de Galiard par droit d'hérédité(Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 387).

Enfin, dans le siècle suivant, semble-t-il, Raoul Le Large donna aux moines qui résidaient alors à Gahard le bois de Borne, « silvam Bornus », qui existe encore aujourd'hui. Le prieuré de Gahard et la paroisse de ce nom, qui en dépendait tout entière, étaient ce qu'on appelait nullius dioecesis, c'est-à-dire qu'à proprement parler ils ne relevaient que du Pape. Aussi Pierre de Fougères, sacré évêque de Rennes en 1210, ayant réclamé aux moines de Gahard le droit de visite qu'acquittaient toutes les paroisses de son diocèse, ceux-ci refusèrent formellement d'acquitter les droits du prélat et ceux de son archidiacre. Cependant, en 1214, l'évêque de Rennes et l'abbé de Marmoutiers firent la convention suivante : Le prieur de Gahard paiera chaque année, à la Pentecôte, 20 sols à l'évêque et 10 sols à l'archidiacre, sans que ceux-ci aient droit de réclamer aucune autre chose ; quand la cure de Gahard viendra à vaquer, le prieur présentera un prêtre à qui l'évêque donnera charge d'âmes, et ce recteur jurera obéissance à l'évêque et fidélité au prieur. Si le recteur prévarique en matière spirituelle, il sera puni par l'évêque ; si c'est en matière temporelle, il le sera par le prieur. Le prieur aura toute juridiction ecclésiastique sur les paroissiens de Gahard, excepté quand il s'agira de la consécration des autels, de la confirmation des enfants et des cas réservés. Le pape Alexandre IV confirma cet accord par une bulle en 1259 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 823).

En 1273, Jean, archevêque de Tours, éleva encore la dignité du prieur de Gahard ; il déclara que toute juridiction ordinaire, sans exception, lui appartenait dans la paroisse et sur les paroissiens de Gahard ; qu'il avait le droit de porter des censures et de lancer des excommunications ayant force de loi dans toute la province de Tours, et qu'il pouvait enfin tenir une cour ecclésiastique ou officialité particulière (Cartul. Major. Monast., p. 314).

Par suite de ces dispositions, le prieur de Gahard eut une officialité fonctionnant à Gahard même, composée d'un official (nota : il y avait encore en 1656 un official du prieuré de Gahard, c'était Messire Guillaume Piette), d'un promoteur, etc. ; ces officiers connaissaient des causes de mariage, monitoire, suspense, excommunication, dispense, testament, etc., et à raison de chaque testament il était dû au prieur 5 sols, droit appelé pro domino (Archives nationales, P. 1707).

Au point de vue temporel, le prieur de Gahard était également exempt de la juridiction ordinaire; aussi Guillaume, sénéchal de Rennes, ayant voulu, en 1214, réclamer un certain droit de procuration, fut éconduit par les religieux et obligé d'y renoncer ; toutefois l'abbé de Marmoutiers, par esprit de paix et de charité, et pour jouir au besoin des conseils et du pouvoir du sénéchal, voulut bien lui donner 40 livres tournois, ce qu'approuva et confirma l'évêque de Rennes, Pierre de Fougères (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 825).

Le duc Pierre Mauclerc lui-même, quelque peu favorable qu'il fût aux religieux, reconnut les privilèges de ceux de Gahard, les prit sous sa protection en 1216, et déclara qu'il n'avait pas, tout duc de Bretagne qu'il était, le droit de lever un ban d'armée sur les hommes du prieuré de Gahard. Trois ans plus tard, ce même prince donna au prieur un bois pour la construction des maisons priorales, et le droit d'envoyer ses porcs paître sur les landes en dehors des bois du domaine (Bibliothèque nationale, ms, lat., n° 5441).

En 1319, le prieuré de Gahard était occupé par le prieur frère Richard de Saint-Crespin, et les frères Olivier de la Boissière et Hervé d'Orléans, qui y menaient une vie fort régulière. Ses revenus consistaient alors en ce qui suit : 30 livres de cens ; — sur les terres de Tahon, 11 livres ; — oblations faites à l'église de Gahard et coutumes de cette ville, 80 livres ; — dîmes de Vieux-Vy, 60 mines de blé ; — dîmes de Saint­Médard-sur-Ille, 30 livres, etc. De ce prieuré dépendaient les patronages des églises de Gahard et de Saint-Médard-sur-Ille. D'après le Livre des Prieurés de Marmoutiers, écrit en 1587, le prieuré de Gahard, « de nul diocèse », devait avoir « deux compagnons avec le prieur » ; il payait à la mense abbatiale 44 livres et aux officiers de Marmoutiers 41 sols.

En 1638, il y avait encore à Gahard, « oultre la résidence du prieur », qui était commendataire depuis longtemps déjà, « un religieux prestre bénédictin et profès, qui ordinairement réside audit prieuré, pour faire le service divin par obédience et envoi de l'abbé de Marmoutiers duquel il dépend ; et en son absence, par trois prêtres séculiers sont dites et célébrées chaque semaine cinq messes, le dimanche la messe du matin, et les quatre autres le mercredi et le vendredi. Les religieux doivent aussi à Gahard le service des vespres du samedi et du dimanche, plus les vespres des quatre festes solennelles ; plus la messe de minuit et celle du point du jour en l'église de Vieux-Vy ; et aussi doit le prieur de Gahard faire dire chaque semaine en l'église de Saint-Médard-sur-Isle trois messes basses les lundi, mercredi et vendredi » (Déclaration du prieur de Gahard en 1638).

Voici de quoi se composait à cette époque le prieuré de Saint-Exupère : « L'église parrochialle estant en la ville de Gahard, en laquelle le prieur est seigneur supérieur et a seul tous les droits honorifiques et luy est prohibitif le chanceau, estant séparé de la nef par cloison et balustre en bois sur laquelle est la principale image du crucifix de Nostre-Seigneur ; — les maisons et manoir du Prieuré joignant le chanceau de ladite église, cour devant et derrière, basse-cour de la métairie, grange, écuries, buscher, métairie, étables, boulangerie et cellier, jardin, pourpris, fruitier, vivier à nourrir le poisson, par la réserve qui s'y fait des eaux provenant des fontaines et citernes au haut de la ville appelées Bonnel, qui sont conduites et amenées par tuyaux et canaux dans les cours du prieuré, le tout contenant 8 journaux ; — un colombier et refuge à pigeons ; — le bois taillis nommé bois de Saint-Fiacre, avec garennes et refuge à conils ; — un certain nombre de prairies et autres pièces de terre ; — plus 30 journaux de terre en Saint-Médard-sur-Isle (nota : ce domaine de Saint-Médard était aliéné en 1638) ; — le moulin d'Epicquel et le droit de pesche en la rivière d'Isle ; — le Moulin-aux­Moines, sur le Couasnon, avec le droit de pesche ».

Les dîmes possédées par le prieur étaient celles-ci : « Le tout des dixmes de la paroisse de Gahard, en grains, lins, chanvres, pois, fèves, agneaux, cochons, oisons, fors un sixième qui appartient au curé ; — en la paroisse de Saint-Germain de Vieux-Vy, par fondation des anciens ducs de Bretagne, les deux tiers des dixmes de toutes espèces de bled qui s'y encille ; — en Saint-Médard-sur-Isle, les deux tiers des dixmes de toutes sortes de bled, laines, pourceaux, agneaux, etc. ; — sur la cure de Saint-Jean d'Ercé, luy est deub 22 charges de seigle et 20 sols » ; — le trait de Moulenon, en Saint-Médard-le-Blanc, contenant 40 journaux ; — enfin quelques rentes de grains peu importantes.

La juridiction seigneuriale du prieuré, haute, moyenne et basse justice, s'étendait sur un espace de deux lieues de lon­gueur et de trois quarts de lieue de largeur, « laquelle limite est formée d'un double fossé ». Elle renfermait les fiefs et bailliages de la Ville, — Ricquelon, — Burettes, — Pont-Isabel, — Champ-aux-Moines, — la Provôtaye, — Valmais. Dans le fief de la Ville, les vassaux du prieur lui devaient « plusieurs rentes en blé, poules, corvées, fers de cheval, sept claveures et autres appelées chevaleries, qui se doublent de sept ans en sept ans ». Les mêmes hommes de la ville de Gahard devaient, en outre, « le charroi du foin du pré de la Fillière jusqu'aux fanneries du Prieuré ; et lorsqu'il est déchargé, les bourgeois sont tenus de mettre ledit foin dans les fanneries, lesquels bourgeois sont appelés au son de la grosse cloche de l'église. Ils doivent aussi le charroi des meules des moulins du prieuré, lorsque les meules sont en Bretagne ». Enfin, « lesdits bourgeois de Gahard sont sujets à la garde des prisonniers retenus pour cas de crime ». Les vassaux du prieuré devaient aussi « le pain de Noël, qui se paie de la valeur de 5 deniers au prévôt, à l'oblation de la grande messe de Noël, et, en retour, le prieur reconnaît devoir auxdits vassaux la fouée et le feu, la nuit de Noël, audit prieuré, après la messe de minuit jusqu'à la grande messe ». Notons encore ceci : « Toutes les nouvelles mariées de la paroisse dudit Gahard sont tenues de chanter une chanson ou cantique sur la place du Morier, près le prieuré, à peine de 60 sols d'amende ». Pour l'exercice de sa juridiction, le prieur de Gahard avait « quatre poteaux en la lande de Gahard, près le grand chemin qui conduit de Rennes à Avranches » ; il avait, en plus, cep et collier dans sa ville, et les hommes du fief de la Provôtaye étaient tenus de lui fournir un exécuteur de haute justice. Du prieuré dépendaient un four banal, un pressoir et des moulins également à ban que devaient suivre les vassaux.

Le prieur avait droit de tenir un marché le mercredi de chaque semaine et quatre foires par an, savoir : à la Saint-Jean Porte-Latine (6 mai), la Saint-Martin d'été (4 juillet), la Saint-Martin d'hiver (11 novembre) et à la Saint-Thomas (21 décembre) ; il possédait dans la ville une halle ou cohue, et y levait des droits de coutumes et péages sur les marchandises vendues ; mais les vassaux pouvaient, par privilège, s'exempter des droits de coutumes en payant par chaque ménage 6 deniers, nommés étalage. Le lendemain des foires se tenaient les plaids généraux de la juridiction.

Enfin, le prieur avait « un droit de bouteillage sur tous les breuvages vendus en détail, savoir quatre pots par pipe » ; — le droit d'usage dans les forêts de Rennes, de Saint-Aubin­du-Cormier et de Liffré « pour pasnage et pasturage de bestiaux, bois de chauffage et de construction » ; — « le droit de chasse à grosse beste en ladite paroisse de Gahard ; et lorsque ses sujets prennent quelque beste, ils lui doivent le debvoir, à savoir : pour un cerf les perches et le cimier, et de la biche le cimier, et du sanglier la hure et les quatre pieds » (Déclarations du prieuré de Gahard - Archives nationales, P. 1707). Les revenus du prieuré de Gahard se montaient, en 1750, à environ 3 000 livres, d'après une note des Blancs-Manteaux (abbé Guillotin de Corson).

Douves du château du Prieuré à Gahard (Bretagne).

l'ancien château de Gahard (XVème siècle), encore appelé manoir des Fontaines. Propriété de la famille Perrault, seigneurs de Lanay en 1390 et 1576, puis de la famille Guyet, seigneurs du Teil en 1686 et 1745 ;

Ancien château des Trois-Fontaines à Gahard (Bretagne).

le moulin à eau de Piguel ;

Ville de Gahard (Bretagne).

A signaler aussi :

l'ancienne chapelle du Prieuré, démolie en 1784. Au mois de mai 1784, le roi donna des lettres patentes autorisant le prieur de Gahard, alors Jean-Baptiste du Voisin, à démolir « le bâtiment qui servait autrefois de logement aux religieux, ainsi que la chapelle dudit prieuré ». Les mêmes lettres faisaient remarquer que « ladite chapelle servant autrefois aux religieux, et dans laquelle on n'a fait aucun service depuis la suppression de la conventualité, est presqu'entièrement en ruines ». (Archives du Parlement de Bretagne). Voilà bien la véritable église priorale de Gahard, ruinée dès avant 1784, et abandonnée à cette époque depuis longtemps déjà. Quant à sa position, il est évident qu'elle était dans le cimetière actuel, qu'avoisinent le prieuré et un chemin portant le nom de chemin de la Chapelle (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle Saint-Fiacre. Cette chapelle se trouvait dans le bois du même nom. En 1677, les paroissiens de Gosné y vinrent en procession ;

l'ancienne chapelle Saint-Léonard-de-Borne. Il est fait mention dès le XIIème siècle du bois de Borne, « Silva Bornus », que Raoul Le Large donna à cette époque aux moines de Gahard. En 1580, la chapelle de Saint-Léonard se trouvait en ce bois, qui appartenait alors au seigneur d'Andouillé. Déjà fréquentée par les pèlerins, cette chapelle avait son assemblée aux fêtes de la Pentecôte, et ces jours-là le seigneur d'Andouillé y jouissait d'un droit de bouteillage sur tous les « vendants vins, cildres et autres breuvages ». De plus, le chapelain de Saint-Léonard devait le mardi de la Pentecôte, à ce même seigneur, « un mouton avec sa laine et une somme de 5 souls monnoie ». Cette chapelle n'existe plus, mais l'on raconte dans le pays une légende assez singulière sur un prétendu saint Lénard dont on montre le tombeau à l'entrée du bois de Borne (Pouillé de Rennes) ;

Hôtel des Tressardières à Gahard (Bretagne).

  

Conscrits (classe 1955) de Gahard (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de GAHARD

Lors de la Réformation faite en 1427, dans l'évêché de Rennes, par les commissaires Alain Le Jambu et Eon Pofraie, plusieurs nobles sont mentionnés à Gahard :

Michel Hurzon se dit noble ;

Raoul le Born, " pauvre homme de 80 ans, se dit noble et ignorant " ;

Jean Danpou, avocat anobli.

(à compléter)

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