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LA COLLEGIALE NOTRE-DAME DE LA FOSSE DE GUEMENE-SUR-SCORFF

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NOTRE-DAME DE LA FOSSE.

Notre-Dame de la Fosse est le nom de l’église de Guémené. Elle doit cette appellation à la fosse ou à la douve qui la sépare du château. Construite pour le service du château et de la ville, elle n’était pas paroissiale, mais elle dépendait du recteur de Locmalo.

L’idée d’y établir une collégiale était venue à Louis IV de Rohan, seigneur de Guémené, de la Roche-Moysan, des Fiefs-de-Léon, de Tréfaven, de Lanvaux, de Montauban, de Montbazon, de Sainte-Maure, de Nouastre, de Condé-sur-Noireau, etc... Il avait déjà commencé l’assignation partielle de la dotation quand il mourut en 1527, dans un âge peu avancé, et fut inhumé à Notre-Dame.

Sa veuve, Marie de Rohan, fille du vicomte Jean II et tutrice de son fils Louis V, reprit l’exécution du projet en 1529. L’acte de fondation n’a pas été retrouvé, mais on y supplée facilement par la bulle de confirmation du pape du 14 mars 1531 (N. S.).

Eglise de Guémené-sur-Scorff (Bretagne)

Cette fondation était pour un doyen ou prévôt, chef du chapitre, six chanoines, quatre chapelains, quatre enfants de choeur et un sacriste ; on y ajouta plus tard un maître particulier pour les enfants.

La dotation primitive était une rente de 490 livres tournois, payable à Guémené, moitié à Noël et moitié à la Saint-Jean, et assise, savoir, 150 livres sur la terre de Guémené, 150 sûr la Roche-Moysan, 130 sur les Fiefs-de-Léon, et 60 sur Tréfaven ; plus tard cette rente fut portée à 600 livres.

Le traitement du personnel était fixé à 55 livres pour le doyen, à 40 livres pour chacun des chanoines, à 25 livres pour chacun des chapelains, à 15 livres pour les petits choristes, et à 35 livres pour le sacriste, à la charge pour celui-ci de fournir deux cierges à l’autel, deux autres cierges au tombeau de Louis IV, de procurer l’encens nécessaire, de sonner les cloches, et de servir les ornements requis. Ces traitements furent augmentés dans la suite.

Les obligations des chanoines, chapelains et choristes étaient de chanter tous les jours matines et laudes, avec une messe solennelle des morts et une absoute pour les fondateurs ; puis prime et tierce, la messe capitulaire avec diacre et sous-diacre, suivie de sexte et de none ; l’après-midi les vêpres des morts, avec un nocturne et laudes, et ensuite les vêpres du jour et complies.

Les fondateurs se réservèrent à eux et à leurs successeurs le droit de présenter les chanoines et les chapelains, en reconnaissant à l’évêque diocésain le droit de les instituer.  Bien qu’il n’y eût rien de stipulé, les seigneurs de Guémené présentèrent toujours le recteur de Locmalo comme doyen du chapitre, afin d’éviter des rivalités et des conflits entre deux titulaires distincts.

Telle était l’organisation de la collégiale de Guémené, fondée par Marie de Rohan et son fils Louis V, érigée canoniquement le 24 décembre 1529, par François de Salvagnes, docteur en droit et vicaire général de Laurent Pucci, cardinal du titre des Quatre-Couronnés, évêque de Préneste et administrateur de Vannes (Pr. 1. 989). L’établissement fut confirmé par une bulle du pape Clément VII, donnée à Rome le 14 mars 1531 (N. S.).

Les premiers chanoines furent MM. Jehan Havart, doyen ou prévôt et recteur de Locmalo, Léonard Lesné, recteur de Hauteville, François Le Roux, recteur, Pierre Tardivel, recteur, Guillaume Talfaut, chapelain de Saint-Jacques, Marc Le Berre et N.... Quand la fondatrice mourut en 1542, elle fut inhumée à côté de son mari. Son fils vécut jusqu’en 1557, et fut à, son tour enterré dans l’église de Notre-Dame de la Fosse.

L’église comprenait alors : le choeur, réservé aux chanoines, la chapelle Saint-Jacques, la chapelle de Saint-Yves, et la nef servant aux fidèles ; il y avait de plus le long de la nef la grande chapelle de Saint-Antoine de Padoue, et au bas de cette chapelle la tour de l’église.

Le chapitre était à peine constitué qu’il reçut diverses fondations, qui améliorèrent son sort. Dès 1525, M. Jacques Boutin, recteur le Condé-sur-Noireau, au diocèse de Coutances, avait laissé entre les mains du sire de Guémené une somme de 1.000 livres, et avait stipulé une rente annuelle de 25 livres sur ce capital, pour fonder deux messes par semaine à la chapelle de Saint-Jacques ; naturellement le service de cette fondation fut attribué aux chanoines. De même, en 1530, M. de Chef-du-Bois légua à Mme de Guémené la somme de 1100 livres monnaie, pour fonder une messe basse quotidienne et quatre obits par an à perpétuité, moyennant le paiement d’une rente annuelle de 55 livres ; ce service fut encore confié au chapitre. Plus tard la famille de Guémené s’affranchit de la rente, en payant le capital au chapitre.

Ville de Guémené-sur-Scorff (Bretagne) : la collégiale Notre-Dame de la Fosse.

Beaucoup d’autres fondations d’obits ou de messes pour les morts, vinrent graduellement s’ajouter aux précédentes, et procurèrent aux chanoines quelques rentes en argent et même quelques pièces de terre. En 1612, le 6 décembre, le chapitre accepta du prince de Guémené le service de la chapellenie de Sainte-Christine, dont la dotation consistait en dîmes, levées à la onzième gerbe, sur certains quartiers des frairies de Sainte-Christine, de Rosulair, de Longueville, de Penhair et de Kergustang.

Voici l’état du revenu assuré de la collégiale de Guémené, envoyé à Mgr l’évêque de Vannes, le 4 janvier 1756 :

La fondation principale : 600 livres.

Les fermes particulières, sujettes à réparations : 95 livres.

La dîme à la 11ème gerbe des frairies de Locmalo : 600 livres.

Les obits et fondations : 1000 livres.

Total : 2295 livres.

De cette note si précise il faut rapprocher une déclaration faite au roi, le 4 février 1693. « Les chanoines et archiprêtres de l’église collégiale de Notre-Dame de la Fosse du Guémené déclarent :

« 1° Que haute etpuissante princesse Marie de Rohan, dame de Guémené, a fondé le chapitre en 1529, pour 17 personnes, scavoir, un doyen, six chanoines, quatre chapelains ou archiprestres, un sacristain, quatre enfants de choeur, et un maistre pour les instruire ; auxquels elle a donné la somme de six cents livres de rente annuelle et perpétuelle, pour estre distribuée entre eux, à condition que les gens du chapitre feroient, comme ils font actuellement, tous les jours, le service canonial, avec une grande messe, comme dans la Cathédrale de Vannes.

2° De plus déclarent les d. sieurs qu’ils jouissent de quatre maisons avec leurs jardins, situées en la ville de Guémené, lesquelles maisons ils font valoir par leurs mains : la première appelée la maison de la Psallette, avec son jardin derrière, située entre les deux chemins qui conduisent de la ville aux moulins du d. Guémené ; la seconde, nommée la maison de Coeteven, située près la fontaine Gillette de cette ville, ouvrante au midy sur le chemin qui conduit à l’église de Notre-Dame de la Fosse ; la troisième, à présent entièrement ruinée, ouvrante au midy sur les douves et remparts du château du d. Guémené ; la quatrième également en ruine, au couchant de la précédente.

Remontrent aussi les d. sieurs du chapitre qu’ils ont esté contraints d’abandonner l’église collégiale, qui est interdite (depuis le 9 juillet 1697), parce qu’elle est ruinée, et dans laquelle on ne fait plus l’office canonial, mais dans la chapelle de l’hôtel-Dieu, les d. gens du chapitre n’estant pas en estat de retablir la d. église, n’ayant pas chacun 80 francs de gros, sur quoy ils sont chargés de messes et d’offices, et le chapitre n’ayant pas un sol de revenu à la manse capitulaire ny à la sacristie ». (G. Orig.).

L’église fut réparée quelque temps après, grâce sans doute au concours des seigneurs de Guémené et de la population, et l’office y fut rétabli.

Quant aux messes fondées, dont les honoraires n’étaient plus payés ou dont la rétribution était devenue trop faible, Mgr Fagon en fit une réduction en 1721.

A cette époque, les membres du chapitre observaient les statuts, arrêtés par eux le 1er décembre 1719, et dont voici les principales dispositions :

« Toutes les messes de fondations, tant à voix basse que chantées, seront dites par les MM. du chapitre, suivant leur rang de réception, à commencer par M. le doyen.

Aux fêtes solennelles pendant l’année, M. l’ancien chanoine fera tous les offices, en l’absence de M. le doyen, et même M. le doyen présent, aux fêtes de la Circoncision, des Rois, de l'Annonciation, des Rameaux, de l'Ascension, de la Nativité et de la Conception.

Le livre de la pointe sera renouvelé et exactement observé suivant l’usage ancien. Les MM. du chapitre, qui auront atteint l’âge de 60 ans, pourront s’exempter d’assister à Matines, sans qu’ils soient piquables.

Le semainier sera obligé d’annoncer dans la sacristie tous les obits et fondations qui arrivent pendant sa semaine, et d’avertir même les prêtres qui doivent les desservir.

Les MM. du chapitre, qui seront approuvés (par Mgr l’évêque) pour la confession, et admis à la cure par M. le doyen, seront obligés de faire les baptêmes par quartier, et de partager entre eux le casuel à la fin de chaque quartier.

Outre cela, ils porteront pendant le d. quartier les sacrements d'Eucharistie et d'Extrême-Onction aux malades, feront les prônes en l’absence de M. le doyen, et rempliront avec exactitude les registres de baptêmes, mariages et sépultures.

Les messes des enterrements et services seront chantées au tour par les MM. du chapitre qui ont droit d’assistance, et même par les MM. hors de la cure et qui ne participent point au droit rectorial.

Les MM. du chapitre seront tenus et obligés d’assister aux enterrements, à quelque heure qu’ils soient faits, si mieux n’aiment prendre dies (vacance) ou subir la pointe » (Délib.).

La ville de Guémené formant une trêve importante, il était nécessaire pour le recteur de Locmalo de choisir ses coopérateurs dans le chapitre, et de fixer les charges et les avantages de ceux qu’il choisissait pour l’aider dans le ministère. Le concours des chanoines ne lui fit jamais défaut pour le service de la ville ; et une délibération du chapitre, du 12 janvier 1770, en fournit une nouvelle preuve, en indiquant les nombreux cas où ils étaient à la disposition du doyen et des habitants de la trêve.

Ville de Guémené-sur-Scorff (Bretagne) : la collégiale Notre-Dame de la Fosse.

De son côté, l’évêque de Vannes intervint aussi pour faire, non des statuts, mais des règlements de détail. Ainsi le 2 août 1748, Mgr Charles-Jean de Bertin, évêque .de Vannes, étant en cours de visite à Guémené, ordonna ce qui suit :

« 1° Les sieurs doyen et chanoines et archiprêtres se rendront tous les jours à l’église, le matin à 7 h. 1/2 depuis le 15 novembre, à 7 h. depuis le 15 janvier, à 6 h. depuis Pâques, et à 7 h. depuis le 1er octobre jusqu’au 15 novembre, pour y dire Matines, conformément à leur fondation, et personne ne pourra commencer avant l’heure sonnée, ni retarder après l’heure sonnée.

2° Les matines et autres offices seront précédés de trois sons de cloches, avec un intervalle raisonnable entre les d. sons, et le troisième sera assez long pour que les sieurs du chapitre et le peuple puissent se rendre à l’église.

3° On chantera la messe, les jours de dimanches et festes à 10 h. ; les deux chanoines moins anciens présents feront les fonctions de diacre et sous-diacre, lorsqu’il ne se trouvera pas d’archiprêtres.

4° Les sieurs doyen, chanoines et archiprêtres prendront leurs arrangements de façon qu’il y ait deux messes dans la d. église, les jours de dimanches et festes, outre la grande messe... Et pour éviter qu’il ne se trouvent dans l’impossibilité de remplir le présent article, il est expressément défendu à chacun de s’engager à desservir aucune chapelle, surtout à la campagne, que par une permission positive et par écrit du chapitre, à cause du service de la ville.

5° On fera incessamment un cartulaire (tableau) des obits et fondations, qui sera exposé dans la sacristie, conformément à la réduction faite par Mgr Fagon, notre prédécesseur, dans son ordonnance de visite à Guémené, le 21 juin 1721.

6° Les chapitres se tiendront exactement le premier vendredi de chaque mois, et il en sera fait mention sur le registre capitulaire, quand même il n’y auroit rien de décidé.

7° Les sieurs doyen, chanoines et archiprêtres rétabliront, à commencer de dimanche prochain, l’usage de la pointe, qui a été négligé et omis par un abus intolérable.

8° Les jours de dimanches et fêtes, il y aura au moins quatre cierges allumés sur l’autel, pendant la grande messe et les vespres, afin que quand les enfants de choeur en prennent deux pour assister le diacre à l’évangile ou le célébrant au magnificat, l’autel ne soit point dépourvu de luminaire.

9° Nous ordonnons aux différents membres du chapitre, qui sont actuellement saisis des registres, titres, contrats et autres papiers concernant le dit chapitre, de s’en dessaisir incessamment et de les remettre dans les archives...

10° Nous enjoignons au sieur doyen, ou au plus ancien chanoine en son absence, de veiller à ce que chacun des membres du d. chapitre assiste aux offices avec la décence convenable, d’admonester ceux qui seroient en défaut sur ce point ; et en cas de mépris, d’opiniâtreté ou de révolte de leur part, de citer en plein chapitre les coupables, pour être mulctés de trois livres, applicables à l’hôpital ; et en cas de récidive, le coupable sera condamné par le chapitre à assister au moins pendant trois jours, aux offices à genoux sous la lampe et sans habit de choeur » (Délib. p. 88).

Voici comment le même évêque régla, le 22 juillet 1752, la question si complexe de la procession de la Fête-Dieu.

« La procession du Saint-Sacrement partira de Locmalo assez de bonne heure pour se trouver sur les 9 h. du matin à la chapelle de Saint-Joseph (hôpital), où le chapitre se trouvera pareillement, d’où il accompagnera le Saint-Sacrement dans les différentes stations qui sont d’usage dans la ville de Guémené, lesquelles seront terminées par la station qui se fera sur l’autel du choeur de l’église collégiale de Notre-Dame de la Fosse, d’où, après une antienne, verset et oraison, le Saint-Sacrement sera rapporté et accompagné par le chapitre jusqu'à la même chapelle de Saint-Joseph, d’où la procession se rendra à l’église de Locmalo, et le chapitre ira commencer la grande messe dans son église, avec l’exposition du Saint-Sacrement, suivant l’usage.

Et attendu que le sieur doyen du chapitre est en même temps recteur de la paroisse de Locmalo, il lui sera libre de porter le Saint-Sacrement pendant le total de la procession, même jusqu’à son retour à Locmalo, auquel cas le plus ancien des chanoines célébrera la grande messe dans l’église collégiale, en rentrant après la procession ; si le sieur doyen préfère se réserver la célébration de la d. messe canoniale, il lui sera libre de remettre, dans la chapelle de Saint-Joseph, le très Saint-Sacrement à son curé ou vicaire, qui terminera la procession à Locmalo, pendant que le sieur doyen, à la tête du chapitre, reviendra célébrer la messe canoniale : le tout ainsi réglé, pour que l’heure de la messe ne soit pas retardée jusqu’après la procession.

Et au cas d’absence du sieur doyen, son vicaire ou curé commencera la procession, qu’il fera à la même heure, jusqu’à la chapelle de Saint-Joseph, où, après l’oraison par lui dite, le plus ancien des chanoines prendra le Saint-Sacrement et continuera la procession, comme il est marqué cy-dessus, jusqu’à ce qu’il ait rapporté le Saint-Sacrement à la d. chapelle de Saint-Joseph, où, après que le d. chanoine aura dit l’oraison, le sieur curé ou vicaire le prendra pour terminer la procession à Locmalo » (G. Délib. p. 101).

 

PERSONNEL.

Le personnel de la collégiale de Guémené comprenait, comme on l’a vu, un doyen, 6 chanoines, 4 archiprêtres, 4 enfants de choeur, un maître de psallette et un sacristain. Il ne peut être question ici des simples employés, mais seulement des chanoines et des archiprêtres, et comme ces derniers devenaient presque toujours chanoines, il suffit de dresser la liste des chanoines pour éviter des répétitions inutiles.

Voici donc la liste chronologique des chanoines connus : il y a très peu de lacunes :

Jehan Havart, doyen de Guémené et recteur d e Locmalo, 1530.

Léonard Lesné, recteur de Hauteville, 1530.

François Le Roux, recteur et chanoine, 1530.

Pierre Tardivel, recteur et chanoine, 1530.

Guillaume Talfaut, chapelain de Saint-Jacques 1530.

Marc Le Berre, chanoine mentionné en 1530.

N...

Jehan Daniélo, archidiacre, doyen et recteur, mort en 1540.

Louis de la Jaille, doyen et recteur, mentionné en 1541.

Etienne Le Bloay, doyen et recteur, mort en 1552.

Jehan Allioux, chanoine, recteur de Hauteville, mort en 1556.

Gilles Léauter, chanoine.

N. de Brohant, doyen et recteur, 1552-1569.

Jehan Nicolic, chanoine, 1565, recteur de Meslan.

Henri Léauter, chanoine, 1565.

Jehan Cloérec, chanoine, recteur de Laniscat, Ploerdut.

N. Thomas, chanoine, 1565.

N. Loys, chanoine, 1565.

Louis Jacob,. chanoine, 1565.

Pierre Jacob, doyen et recteur en 1569, mort en 1578.

Guillaume Bargaign, chanoine, 1580-1614.

Jehan Pippec, chanoine, 1580.

Guillaume Maistre, chanoine, 1580.

François Guégan, doyen et recteur en 1578, mort en 1596.

François Le Gal, chanoine, 1580.

Pierre Du fou, chanoine, 1580, recteur de Lignol, 1593-1606.

Yves Le Moign, chanoine, 1585, 1587.

Jean Guillou, chanoine, 1587, 1607.

Guillaume Mo rien, chanoine, 1592, 1607.

Louis Le Coguic, doyen et recteur en 1596, démissionnaire en 1597.

Bertrand de Beaucours, doyen et recteur, 1597-1610.

Jean Symon, chanoine. 1597, 1614.

Augustin Croézer, chanoine, 1607, 1628.

François Le Bras, chanoine, 1614, 1628, 1636.

Guillaume Le Prestre, doyen et recteur, 1610, évêque Corn. 1614.

Alain Hamon, chanoine, 1614, 1647, 1653.

Guillaume Thomas, doyen et recteur, 1615-1628.

Yves Le Pontho, chanoine, 1628, 1647, 1652.

Paul Bescond, chanoine, 1628, 1653.

Pierre Guesdon, chanoine, 1628, 1658.

Jean de Lescoet, doyen et recteur, 1628-1630.

Julien Huchet, doyen, et recteur, 1630-1635.

Grégoire Huchet, doyen et recteur, 1635-16.. .

Jean Quenderff, chanoine, 1636, 1653, 1661.

François Hervé, chanoine, 1645, doyen et recteur, 1660-1668.

François Nicolic, chanoine, 1652.

Jean Le Mouel, chanoine, 1658.

Alain Le Corre, chanoine 1661.

François Janno, chanoine, 1663.

Olivier Boettar, chanoine, 1665.

François Guillou, chanoine, 1667.

Jean Le Gingant, chanoine, 1668, mort en 1693.

Pierre Raguideau, doyen et recteur, 1668-1695.

Julien Guillou, chanoine, 1670.

Henri Thomas, chanoine, 1672.

Alain Hénauff, chanoine, 1674.

Henri-Isidore de la Châsse, chanoine, 1680, doyen de 1695 à 1719, décédé en 1726.

Yves-René de Launay, chanoine 1683, démissionnaire en 1703.

François de la Châsse, chanoine 16..., mort en 1714.

Louis Raguideau, chanoine, 1685.

Jean Hervé, chanoine 1692, mort en 1699.

Jean Le Tohic, chanoine 1693, mort en 1709.

Mathurin de la Serpaudaye, chanoine, 1693-1695, démissionnaire.

Joseph Bobony, chanoine, 1696-1700, démissionnaire.

Grégoire Corbet, chanoine en 16..., mort en 1722.

Joseph Gelloux, chanoine, 1699, mort en 1718.

Michel Lair, chanoine en 1700, mort en 1738.

Alain Glévic, chanoine en 1703, mort en 1734.

Charles-Jh. Le Corre, chanoine en 1709, doyen en 1719-1738, mort en 1740.

Henri Le Coustumer, chanoine en 1714, mort en 1729.

Louis Le Bray, chanoine en 1718, mort en 1721.

Joseph Cadoret, chanoine en 1721, mort en 1759.

Pierre Josseaume, chanoine en 1722, mort en 1740.

Yves Amice, chanoine en 1726, mort en 1748.

Vincent Herpe, chanoine en 1729, mort en 1751.

Thomas Le Cunff, chanoine en 1735, à Plouray en 1738.

Pierre Le Gelloux, chanoine en 1738, mort en 1747.

Joseph Henrio, chanoine en 1738, mort en 1757.

Antoine Morin de Trégu, doyen et recteur, 1738, démissionnaire en 1745.

Pierre de Launay, chanoine en 1741, à Persquen en 1745.

Joseph Le Gruyer de Kervanduc, doyen et recteur, 1745-1793.

Michel Le Diséh, chanoine en 1745, mort. en 1762.

René Mallard, chanoine en 1748, mort en 1751.

Ignace Hervé, chanoine. en 1751, démissionnare en 1752.

Marc Raoult, chanoine en 1751, à Persquen en 1764.

Jean-Baptiste Quémar, chanoine en 1751, mort en 1771.

Sylvestre Quémar, chanoine en 1753, démissionnaire en 1758.

Jean-Jacques Hervé, chanoine en 1758, démissionnaire en 1758.

Thomas Le Cunff (2ème), chanoine en 1759, mort en 1770.

Jean Le Bouguennec, chanoine en 1761, mort en 1774.

Joseph-René Le Tallec, chanoine en 1762, mort en 1783.

René Ropert, chanoine en 1765, mort en 1785.

Valentin-Aug. Le Briz, chanoine en 1771.

Louis Le Divelec, chanoine en 1772, démissionnaire en 177. .

Ambroise Hervé, chanoine en 1774, parti en 1783.

Louis Fouillen, chanoine en 1774, mort en 1786.

Aucune nomination n’ayant été faite depuis 1774, des vides se produisirent bientôt dans le chapitre.

Quelle était la cause de ce. dépérissement de la collégiale ? Le manque de ressources suffisantes. La famille de Guémené avait sans douté assigné au chapitre une rente de 600 livres par an et l’avait fidèlement payée jusqu’en 1783 ; des fondations et d’autres rentes étaient venues s’ajouter à ce capital. Mais ces divers revenus étaient presque tous payés en argent, et l’argent perdant continuellement sa valeur relative par le renchérissement des denrées et des objets de première nécessité, les chanoines et les archiprêtres de Guémené en arrivèrent, vers 1750, à ne plus pouvoir vivre selon leur état. Après y avoir longuement réfléchi, ils pensèrent que le meilleur moyen à prendre était de faire une réduction du personnel, c’est-à-dire de supprimer un ou deux canonicats et les quatre archiprêtrises et de les remplacer par des chantres gagistes. Ils s’en ouvrirent à l’évêque, et celui-ci finit par signer l’ordonnance suivante, le 18 octobre 1757.

« Charles-Jean de Bertin, par la permission de Dieu et la grâce du Saint-Siège apostolique, évêque de Vannes, conseiller du roy en ses conseils, à tous ceux qui les présentes lettres verront, salut.

Vu la requête, à nous présentée par les sieurs doyen et chanoines de l’église collégiale de Notre-Dame de la Fosse de Guémené en notre diocèse, tendante à ce qu’il nous plaise, pour les raisons y contenues, procéder à la suppression des quatre archiprêtrises et des deux premiers canonicats vacants, et à l’union des prieurés de Saint-Gouziern de l'isle de Groix et de la chapellenie de Saint-Symphorien en Locmalo au chapitre de Guémené ; ce faisant, incorporer les fruits, revenus et dépendances des d. bénéfices à la collégiale, la dite requête expédiée le 30 juin 1756 ....

L’acte par lequel le sieur Chardel , procureur fiscal de Guémené, chargé de la procuration du conseil de curatelle de M. le Prince de Guémené, en date du 26 avril 1757, consent en vertu des pouvoirs lui donnés par la d. procuration, à la suppression des quatre archiprêtrises et du canonicat vacant par la mort du feu sieur Henrio, et que les revenus y attachés tournent au profit du d. chapitre...

Le tout vû et murement considéré.

Nous, après avoir invoqué le saint Nom de Dieu, avons éteint et éteignons, supprimé et supprimons les titres des quatre archiprêtrises et du canonicat vacant par la mort du sieur Henrio, et en conséquence avons uni et unissons à l’église collégiale et chapitre du Guémené les fruits et revenus du d. canonicat et des quatre archiprêtrises, et tout ce qui en dépend et peut y appartenir ; sans cependant prétendre déroger pour toujours au nombre prescrit par la fondation, ni vouloir que les sieurs doyen et chanoines se dispensent de dire et célébrer chaque jour au choeur Matines, Prime, Tierce, Sexte None, Vêpres et Complies, comme ils y sont tenus par la fondation ;

Voulons au contraire, ayant égard à la volonté des fondateurs et à la plus grande décence du service divin, que le septième canonicat et les quatre archiprêtrises puissent être rétablis au cas que le d. chapitre puisse dans la suite, de quelque manière que ce soit, fournir la subsistance nécessaire, scavoir à chacun des sept chanoines 500 livres et à chacun des quatre archiprêtres 300 livres par chacun an (total 4.700), quittes pour les uns et les autres de toutes charges, si ce n’est des messes qu’ils seront obligés de dire pour l’office canonial et autres fondations ;

Ordonnons au dit chapitre que, pour l’intérêt des habitans de la ville de Guémené, il fasse dire à perpétuité, tous les dimanches et fêtes, outre la grande, deux messes basses, l’une à 7 heures et l’autre à 11 heures, dont les célébrants auront les intentions libres ; et faute au chapitre de les dire ou de les faire dire, nous voulons qu’il soit pris sur le revenu du canonicat et des archiprêtrises supprimés, et, au cas de leur rétablissement, sur les revenus les plus clairs du chapitre ; dix sols pour chaque messe de sept heures, et quinze sols pour chaque messe de onze heures, n’entendons point assujettir les desservants à l’intention des d. messes ; et enjoignons aux d. sieurs doyen et chanoines d’employer, pendant que durera la d. suppression, en distributions quotidiennes, le restant des revenus du canonicat et des archiprêtrises.

Avons sursis au surplus de prononcer sur les autres demandes portées dans la requête des sieurs doyen et chanoines, jusqu’à ce que les formalités prescrites aient été remplies pour le prieuré de Saint-Gouziern et la chapellenie de Saint-Symphorien.

Donné en cours de visite à Guémené, dans le lieu capitulaire, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contreseing du greffier des visites, le 18e jour du mois d’octobre 1757.  t  Charles-Jean, Evêque de Vannes. Par Monseigneur : Racouet, greffier des visites » (G. Délib. p. 134).

Cette réduction du personnel, imposée par la nécessité, était regrettable pour le culte : au lieu de onze prêtres pour chanter l’office au choeur, il n’en restait plus que six, et quand le célébrant était assisté d’un diacre et d’un sous-diacre à la messe solennelle, que restait-il au choeur ? — Trois seulement ; et encore en ne supposant aucun malade, ni aucun absent.

Le chapitre ainsi réduit était en même temps témoin de quelques abus qui se commettaient dans son église. En cette même année 1757, il se plaignait au procureur général du parlement de voir mis à la porte du lieu saint le banc qu’il avait fait placer dans la nef pour assister aux prédications. De plus, dit-il, « la plupart des habitants, par un ancien abus, affectent, particulièrement les dimanches et fêtes, de remplir pendant le service divin les places du choeur destinées au chapitre, malgré la disposition de l’article 47 de l’édit de 1695. — Enfin la plupart de ces petits-maîtres se font suivre de leurs chiens jusque dans le choeur et maltraitent le bedeau, lorsque celui-ci, par le devoir de son état, chasse ces animaux hors de l’église ».

Le procureur général répondit que les habitants de la paroisse n’avaient aucun droit d’occuper les stalles du choeur destinées aux ecclésiastiques, et que la décence et le respect dû au temple du Seigneur exigeaient qu’on n’y souffrit ni chien ni aucun animal. (Délib.).

La réduction du personnel de la collégiale avait été sans doute regrettable, mais le service de la fondation avait été continué aussi bien que le permettaient les circonstances. Les choses restèrent en cet état pendant un quart de siècle environ. Une catastrophe financière vint alors tout arrêter.

Le prince de Guémené, Henri-Louis-Marie de Rohan, fils de Jules-Hercule-Mériadec de Rohan-Guémené et de Marie-Louise de la Tour-de-Bouillon, né le 31 août 1745, avait épousé en 1761 sa cousine, Victoire-Armande de Rohan-Soubise, et avait reçu dès lors une partie des biens de son père en Bretagne.

Vivant en grand seigneur, sans calculer ses dépenses, il aboutit en 1783 à un déficit de 34 millions : l’affaire s’ébruita et eut un immense retentissement. Son père vint à son secours ; la princesse de Guémené vendit pour 16 millions de ses biens personnels ; le prince vendit à l'Etat ses droits réguliers sur le port de Lorient, avec les seigneuries de Recouvrance, du Châtel et de Carman, pour 42 millions.

Cette brèche faite dans la fortune des princes de Guémené eut pour résultat particulier d’arrêter la rente de 600 livres que la famille payait annuellement à la collégiale. Il n’y eut plus de nominations de chanoines. Sur les six membres qui composaient alors le chapitre, un mourut en 1783, un autre partit la même année, un troisième mourut en 1785, et un quatrième en 1786. Il n’en resta que deux pour affronter la Révolution. La loi de 1790, qui supprimait les chapitres des cathédrales et des collégiales, n’avait plus d’application à Guémené, mais les biens furent saisis et vendus nationalement. Ainsi une maison prébendale avec son jardin, et une masure avec son jardin furent adjugées, le 18 juin 1791, à M. Le Roch, pour la somme dérisoire de 538 livres ; trois pièces de terre furent cédées, le 21 août 1791, au sieur Ropert, pour 2,450 livres ; une maison, avec cour et écurie, fut vendue le 28 novembre 1791, à M. Le Gal, pour 435 livres ; enfin une maison prébendale avec jardin fut adjugée, le 22 juillet 1793, à M. Bellanger, pour 955 livres;

Dans le plan ci-joint, l'église de Notre-Dame de la Fosse est l'édifice actuel ; l'ancienne église occupait le même emplacement, mais sa distribution intérieure était différente.

(abbé Le Mené).

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