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Guérande durant l'époque néolithique, romaine et gallo-romaine

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L'époque néolithique.

Dès la plus haute antiquité, la région de Guérande a été habitée par l'homme. Les plus anciennes traces de celui-ci ont été retrouvées dans les tourbes sous-marines de Batz, sous forme d'instruments de silex qualifiés de paléolithiques par les archéologues. A cette époque, le rivage de la mer était beaucoup plus éloigné et avait pour limites probables le plateau du Four, les Evens, la Banche. Tout ce qui forme maintenant la baie du Croisic était une plaine traversée par la Vilaine.

Les vestiges de l'homme néolithique sont beaucoup plus nombreux. A cette époque, l'homme semblait vivre en clans ou tribus, dont les ruines des établissements sont parvenues jusqu'à nous sous forme de dolmens et de menhirs, les premiers ayant servi de sépulture, les seconds peut-être de dieux, car il n'est aucun peuple, si primitif qu'il soit, qui n'ait laissé sur son sol une manifestation de sa croyance en la Divinité : tel semble bien être le menhir de Bissin. Les principaux clans avaient leur centre entre la Baule, Escoublac et Treveday, autour de la Madeleine, à l'est d'Herbignac, à l'embouchure de la Vilaine, dans la presqu'île du Croisic.

Nous ne savons pas exactement ce qu'étaient ces populations qui se servaient d'instruments de silex et de pierre et fabriquaient des poteries. Il y eut sans doute plusieurs émigrations successives, et nous ne pouvons juger du degré de civilisation de ces populations, parce que ce qui en reste est insuffisant. Ce qui paraît certain, c'est qu'au moment de la conquête romaine, les populations qui habitaient la presqu'île guérandaise étaient très denses, plus civilisées sans doute que nous ne le croyons, attachées à leur sol et jalouses de leur liberté ; ce sont elles qui se présentèrent aux yeux des Bretons aux Vème et VIème siècles quand fut passée la tourmente romaine et séché le déluge barbare : leur sang, sorti probablement d'une veine celtique, se mêla à celui des Bretons et coule encore dans le coeur des habitants de nos campagnes.

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Les époques romaine et gallo-romaine.

Le dernier acte de l'indépendance des populations armoricaines eut pour théâtre la mer, au rivage des Vénètes. Pendant l'été de l'année 58, après avoir en vain tenté de détruire les retranchements et les villes des Vénètes, César se retira à l'embouchure de la Loire pour attendre l'arrivée d'une flotte de guerre. La venue des Romains jeta l'effroi parmi les populations de la presqu'île guérandaise, directement menacées par la présence du conquérant. Défendue naturellement sur presque toutes ses limites par la mer et les marais impraticables de la Brière, notre région présentait cependant une entrée, large de deux kilomètres, entre la Brière et les marais de Pontpas, sans défense, par laquelle l'envahisseur pouvait pénétrer au coeur même des clans indigènes, attachés à la vieille civilisation néolithique.

En prévision de ce danger, les habitants entreprirent de fermer cette porte : ils la rendirent inaccessible par la construction d'un rempart de terre haut de sept à huit mètres, précédé d'un fossé, qui commençait à la Brière et se terminait aux marais de Pontpas. Lorsque vous passerez à Saint-Lyphard, vous pourrez voir encore les restes de ce gigantesque travail connu sous le nom de Grands-Fossés : si peu terrible qu'il puisse vous paraître à côté de nos fortifications modernes, il vous rappellera les efforts d'un peuple qui voulait être libre, et dont vous êtes les descendants.

César ne fut pas tenté de contourner la Brière. Cantonné dans la Basse-Loire, il fit peut-être quelques reconnaissances sur le territoire actuel de Saint-Nazaire, sans pousser plus avant les risques d'une lutte qui jusqu'alors ne lui avait pas été favorable ; ce qui lui importait surtout c'était de détruire la flotte de ce peuple avant tout maritime.

Les deux flottes romaines réunies de Crassus et de Décimus Brutus arrivèrent enfin en vue de la Loire. César leur fit commencer la poursuite des vaisseaux vénètes que leur légèreté rendit longtemps imprenables ; mais le Romain réussit à les cerner dans le golfe du Morbihan, et, après un combat à l'abordage, anéantit la flotte de ses ennemis qui durent se soumettre en l'an 52.

L'ASSIMILATION DU PAYS.

La conquête brutale fut suivie d'une longue période de progrès pacifique : ce fut dans les moeurs du pays une vraie révolution qui donna à la presqu'île de Guérande un luxe et une richesse qui ne furent jamais dans la suite dépassés. La population était encore, à l'arrivée de César, à l'une des périodes les plus primitives de la civilisation, et le pays à peu près inaccessible. Le premier soin des Romains fut de créer des voies de communication et d'organiser la propriété.

Le commerce considérable qui, avant l'époque romaine, se concentrait depuis plusieurs siècles dans le port de Brivates (aujourd'hui Saint-Nazaire) à l'embouchure de la Loire, n'avait eu aucune influence sur la transformation de la civilisation dans l'intérieur des terres, car les populations qui y vivaient ne pouvaient être atteintes à cause du manque de voies et aussi du peu de sécurité des voyages.

La création des voies permettant la circulation était la condition nécessaire du progrès ; et les Romains le comprirent d'autant mieux que le pays de Guérande, et principalement son rivage maritime, leur offrait toutes les conditions nécessaires à l'établissement de domaines durables, d'agrément et de rapport.

L'hostilité de nos ancêtres ne tarda pas à cesser ; et, un siècle après la conquête, la région guérandaise était complètement romanisée : des voies la sillonnaient en tous sens, et sur la côte fut construite une ligne de villas qui protégeait le commerce et les arts.

De grandes voies relièrent le pays à la Loire et au Morbihan. Mais il y avait, en outre, une foule de voies d'intérêt secondaire, qui furent construites dans les trois premiers siècles de notre ère pour desservir les propriétés et faciliter le commerce local. Aujourd'hui, il est impossible de les retrouver toutes. Le coteau de Guérande et toute la côte en général étaient particulièrement favorisés par la multiplicité de ces voies. Autour de Saillé, de Careil, de Clis, elles abondaient entre les villas qui s'élevaient dans ces localités.

L'établissement de ce réseau, qui est encore le même à l'heure actuelle, n'a pas été le résultat d'une simple fantaisie, mais de considérations économiques commandées par la configuration même du pays et l'exploitation de ses richesses naturelles. Le génie des Romains sut couvrir le pays de Guérande d'un système de routes tel qu'il leur fut possible, en l'espace d'un siècle, d'en transformer totalement la civilisation. Ce réseau répondait si bien à toutes les nécessités qu'on ne l'a jamais modifié depuis.

L'ORGANISATION DE LA PROPRIÉTÉ.

Le résultat le plus tangible du système des voies adopté par les Romains fut la constitution des grands domaines et des villas dont sont issus un grand nombre de villages et de bourgs. Tels sont les origines de Savenac, de Saillé, de Mézérac, de Lévérac, de Lauvergnac, d'Escoublac, de Ruffiac et généralement de tous les villages dont le nom se termine en ac, nom qui n'est autre que celui de leur premier possesseur gallo-romain.

LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE.

La civilisation gallo-romaine atteignit toute sa splendeur au cours du IIIème siècle. Pendant le premier siècle de la conquête, les établissements romains furent rares. Le principal fut la villa de Clis, dont les ruines sont encore très importantes et qui fut construite avec un soin considérable et suivant le plan des maisons romaines. Les parois des murs présentent un bel appareil cubique d'une très grande régularité, encastrant un remplage de maçonnerie composée de ciment rouge et de pierres concassées. Le mobilier de cette villa était également tout romain, sculptures de marbre représentant des têtes de faunes, enduits de couleur, et maints débris qui redisent tout le luxe qui s'y trouvait.

Tout le coteau, de Careil à Clis, et toute la plaine, de Léchet à Villeneuve, en passant par Crémeur, le Cosquer et Beaulieu se couvrit de villas. Il se forma une sorte d'agglomération où se pressèrent des palais et des mai­sons d'exploitation : véritable couronne d'habitations, entourant le futur emplacement de Guérande.

Les Gallo-Romains défrichèrent le coteau et le mirent en culture ; c'est à eux qu'est due, sans aucun doute, l'introduction, dans cette région, de la vigne qui eut tant de faveur quelques siècles plus tard. Ils rénovèrent l'industrie salicole, en employant de nouveaux procédés, et furent, de ce chef les précurseurs des Bretons. Abandonnant le système gaulois des petits pots, ils construisirent de vastes aires dallées de briques qui étaient de véritables salines.

Les Gallo-Romains ont eu une prédilection pour les arts de la terre cuite. Dans toutes leurs stations du pays de Guérande, on retrouve une très grande quantité de tessons de poterie de toutes couleurs et de toutes formes ; mais ils estimaient surtout les poteries à couverture rouge ornementées ou non de dessins en relief. Ces poteries, dites samiennes, ont été fabriquées en grande partie dans le pays même. L'industrie de la terre cuite était favorisée par la prodigieuse quantité d'argile que renfermait le pays de Guérande ; aussi les ateliers furent-ils nombreux. Mais avec le temps la poterie samienne perdit son caractère romain ; la terre ne fut plus colorée et demeura jaunâtre, contrastant étrangement avec la couverture rouge. L'ornementation tendit à devenir gauloise : les personnages disparurent ; les rinceaux délicats furent remplacés par des feuillages raides ; les ovales s'élargirent. C'est que l'esprit indigène ne tarda pas à submerger la civilisation romaine ; il reprit, sans s'en apercevoir, conscience de lui-même, se manifestant par les moyens mis par les Romains à sa disposition.

A la fin du IIIème siècle, il n'y avait de romain dans le pays de Guérande que les procédés et les modes.

LA FIN DE L'ÉPOQUE ROMAINE.

A partir du IVème siècle, des hordes barbares, dont l'histoire n'a même pas conservé le nom, ravagèrent notre pays guérandais, comme toute la Gaule. Les villas romaines furent pillées et brûlées, les habitants massacrés, et une ère de misère et de désastre régna pendant près de 250 ans sur notre pays.

  (H. Quilgars).

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