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GUIGNEN |
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La commune de Guignen ( Gwinien) fait partie du canton de Guichen. Guignen dépend de l'arrondissement de Redon, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de GUIGNEN
Guignen vient du breton "gwinienn" (vignes) ou de "gwic" (bourg).
La paroisse de Guignen est mentionnée en 843, dans un acte du Cartulaire de Saint-Maur-sur-Loire, sous le nom de vicaria Winnona. Elle portait encore au XIIème siècle le même nom de Winnon ou Guinnon (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 288), dont le radical semble être Gwin, qui en breton signifie vin. On cultivait, en effet, jadis la vigne à Guignen, et il est fait mention dans cette paroisse, en 1695, de plusieurs « fiefs et tenues sur lesquels est deub la dixme des vins, dont la plupart des vignes ont été arrachées » (Déclaration de la baronnie de Lohéac). En 1152, saint Jean-de-la-Grille, évêque de Saint-Malo, dotant le nouveau Chapitre de sa cathédrale, lui donna l'église de Guignen. Mais, plus tard, les chanoines perdirent leurs droits sur cette paroisse et la présentation de la cure revint à l'ordinaire. Le recteur de Guignen déclara, en 1728, avoir un revenu brut de 1 402 livres, avec 388 livres de charges, ce qui lui faisait net 1 014 livres de rente. Mais le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) estimait 2 800 livres le revenu de la cure de Guignen. Le recteur était, en effet, décimateur de presque toute la paroisse, fort grande à l'origine surtout, puisqu'elle comprenait alors le territoire de La Chapelle-Bouëxic qui s'en détache en 1711. A la prise de possession de chaque recteur de Guignen, il était dû par lui au seigneur de Guignen une paire d'éperons dorés ; c'est du moins ce qui résulte des actes de prise de possession des recteurs en 1749, 1751 et 1763 (Pouillé de Rennes). La paroisse de Guignen dépendait jadis de l'ancien évêché de Saint-Malo.
La seigneurie de Guignen était une châtellenie d'ancienneté, érigée en vicomté en 1520. Elle avait un droit de haute justice : ses fourches patibulaires d'abord à trois piliers avaient été portées à quatre. Elle possédait dans le bourg de Guignen un auditoire, une prison et des ceps et collier. Rouaud, fils bâtard de Judicaël, baron de Lohéac, semble avoir été au XIème siècle la tige des seigneurs de Guignen. La seigneurie passe par alliance à Guillaume de la Lande seigneur du Vaurouault (un des champions bretons du Combat des Trente en 1350), puis elle passe par succession en 1504 à Marguerite d'Elbiest, épouse de Jean de Saint-Amadour. Elle devient ensuite la propriété successive des familles de Bretagne comtes de Vertus (XVIème siècle), d'Escoubleau marquis de Sourdis (au début du XVIIème siècle), de Simiane marquis de Gordes (en 1645), de la Tour d'Auvergne ducs de Bouillon, de Rohan princes de Soubise (vers 1734), de Bourbon princes de Condé (vers 1753 et en 1789).
On rencontre les appellations suivantes : vicaria Winnona (en 843), Guinnon (en 1108).
Nota 1 : il est plusieurs fois fait mention dans les aveux des évêques de Saint-Malo, notamment en ceux de Mgrs Bohier en 1556, et du Guémadeuc en 1682, de la maladrerie de Guignen ; c'était à cette époque un village habité par « de povres gens vulgairement appelés cacquins » et regardés comme descendants des lépreux ou comme lépreux eux-mêmes. C'est tout ce que nous savons de cette vieille léproserie (Pouillé de Rennes).
Note 2 : Ecole de garçons. Par testament du 28 juin 1693, Jean Pavoisne, docteur en droit de la Faculté de Paris, légua un capital de 2 000 livres, produisant une rente de 100 livres, dont la moitié dut être « employée à faire dire cent messes par an dans la chapelle du Vaurouault, en Guignen, sa paroisse natale », et l'autre moitié à entretenir une école « pour enseigner à lire et à écrire à la pauvre jeunesse du village des Freux et des environs ». Jean Pavoisne mourut le 30 mars 1696, et son exécuteur testamentaire, le chanoine Oresve, obtint le 28 octobre 1700 de Mgr du Guémadeuc, évêque de Saint-Malo, la nomination de François Le Moyne, prêtre du diocèse, à la double charge de chapelain et de maître d'école au Vaurouault et aux Freux. Un des successeurs de ce dernier fut Joseph Le Vieil, « sous-diacre, âgé de trente ans, tenant en 1717 l'école au Vaurouault ». Cette école est encore mentionnée dans le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767), qui dit que l'instituteur avait alors 50 livres de rente. Ecole de filles, fondée par Julienne Le Vieil vers 1714 et confiée en 1731 aux Hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve (Pouillé de Rennes).
Note 3 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Guignen : Yves de la Lande (vivant en 1513, il appartenait à la famille des seigneurs de Guignen). Jean de la Tousche (il résigna en faveur du suivant). Pierre Gaultier (il fut pourvu en cour de Rome en 1560 ; décédé en 1564). Claude Bohier (pourvu le 23 août 1564, résigna en 1567). Guillaume Fouglet (pourvu le 17 novembre 1567, résigna en faveur du suivant). Bertrand Bourcze (pourvu le 27 mai 1579, résigna en faveur du suivant). Raoul de France (sous-diacre du diocèse, il fut pourvu le 4 février 1581, mais il eut à combattre Pierre Fresnays et Alain Tardive!, qui prétendaient au bénéfice). Jean Belesme (vers 1596). François Hélyas (il fut pourvu le 30 juillet 1596). Beaucoup d'obscurité règne alors sur les possesseurs de la cure de Guignen ; on voit successivement paraître Michel Mellin, qui résigne en 1596 en faveur de Julien Foucault, puis André Belinet (1596) et Jean Cherel (1597). Cependant Hélyas semble conserver ses droits, qu'il résigne d'abord en 1607 en faveur de Jean Aubusson, puis en 1613 en faveur du suivant. Jacques Martinet (pourvu sur la résignation du précédent, il prit possession le 3 mars 1613 ; décédé en 1656). Jean Le Prince (il fut pourvu le 29 avril 1656 ; décédé l'année suivante). Julien Joubrenel (pourvu le 16 juin 1657, était en 1660 protonotaire apostolique). Pierre Gory (recteur du Châtellier, il fut nommé en 1672 et résigna dix ans plus tard). René Gory (pourvu le 16 mai 1682, résigna en faveur du suivant ; décédé le 28 janvier 1695). Pierre Gory (il fut pourvu en cour de Rome en 1694 ; l'évêque refusa de le reconnaître et nomma Amaury du Chesne. Pierre Gory se maintint, mais résigna l'année d'après en faveur du suivant). Pierre-Julien Guillard (il fut pourvu par l'archevêque de Tours le 24 janvier 1696, sur le refus de l'évêque de Saint-Malo, qui nomma de nouveau Amaury du Chesne. Pierre Guillard n'en demeura pas moins recteur ; décédé en 1701). Guillaume de la Fresnaye (chanoine de Saint-Malo, il fut pourvu le 20 juillet 1701, résigna dès 1702 en faveur de Claude Bossart, puis en faveur du suivant). Jean-François Foullain (il fut pourvu le 10 octobre 1703 ; décédé en 1705). Pierre Roger (il fut pourvu le 17 février 1705). Jean Barbon (il était recteur en 1718 ; décédé en 1721). Simon Triel ou Viel (il fut pourvu le 2 janvier 1722 ; décédé en 1749). Hervé-Louis du Fresne des Saudrais (il fut pourvu le 22 mai 1749, résigna en faveur du suivant). François-Thomas du Fresne des Saudrais (il fut pourvu le 31 août 1751, devint en 1753 recteur de Saint-Malo). Jean-Baptiste Collet (il fut pourvu le 15 octobre 1753 ; décédé en 1763). Pierre-François Pâris (il fut pourvu le 30 avril 1763, gouverna jusqu'à la Révolution). Jean-François Filly (1803, décédé en 1812). Pierre Huet (1812-1817). Pierre Deniau (1818, décédé en 1854). Pierre-Michel Tison (1854-1875). Jean-Marie Trochu (à partir de 1875), .....
Voir " Le cahier de doléances de Guignen en 1789 ".
PATRIMOINE de GUIGNEN
l'église Saint-Martin (1878-1898), oeuvre des architectes Béziers-Lafosse et Arthur Regnault. Dédiée à saint Martin de Tours, l'église de Guignen était naguère encore un des édifices religieux les plus intéressants du diocèse, et l'on ne saurait trop regretter sa disparition. Elle se composait de trois nefs, de deux transepts et d'une abside. Cette dernière partie de l'église était surtout très-remarquable et appartenait au style roman du XIème siècle. Séparée du choeur par une grande arcade, cette abside se trouvait moins large et moins élevée que lui ; sobre d'ornementation, elle était cependant parfaitement caractérisée, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, par des colonnettes engagées couronnées de chapiteaux romans, dont quelques-uns, bien conservés, supportaient une série d'arcatures en moellons piqués à vive arête et sans moulures. A l'intérieur, un banc de pierre appuyé au mur garnissait tout l'hémycicle. Dans les entre-colonnements étaient des ouvertures pratiquées, semble-t-il, à une date postérieure à celle de l'édifice. Toute cette abside était voûtée en pierres. Le choeur précédant l'abside, et plus vaste qu'elle, était flanqué au Sud et au Nord de puissants contreforts romans offrant une résistance sérieuse à la poussée de la voûte, qui était également en pierres. Sous ce choeur et dans toute son étendue existait une crypte absolument close et voûtée en pierres comme tout le reste ; on y communiquait, de nos jours, par une sorte de trappe ouverte au milieu du choeur, au-dessus d'un escalier de pierres ; mais nous sommes persuadé que l'ouverture primitive de cette crypte se trouvait au Sud du choeur, sous l'escalier du clocher ; là, en effet, nous avons découvert une ancienne porte murée depuis des siècles, qui ne pouvait avoir d'autre destination (nota : on peut remarquer que ces deux ouvertures correspondent parfaitement à celles de la crypte de Châtillon-sur-Seiche, de la même époque). Cette crypte renfermait une source d'eau très-abondante, qui fut peut-être, à l'origine, l'objet d'un culte de la part du peuple. Ce choeur formait en partie la base d'un clocher central. A côté, la chapelle du transept septentrional offrait deux fenêtres en ogive assez élégantes. Mais la grande nef était de style roman et probablement aussi antique que le choeur ; elle n'avait que trois travées, dont deux étaient formées d'arcs en plein cintre reposant sur des pieds-droits couronnés par un chanfrein ; elle se terminait par une façade occidentale extrêmement simple, quoique elle-même de style roman, et soutenue par quatre contreforts plats. Toutefois, deux colonnes surmontées de chapiteaux très-curieux et habilement fouillés existaient à l'extrémité du bas-côté du Nord ; sur l'un de ces chapiteaux était une inscription portant le millésime 1373, ce qui prouvait qu'à cette époque avaient été construites les petites nefs. La porte ouverte au Midi rappelait également le style ogival du XIVème siècle. A l'intérieur du chanceau, un tombeau attirait l'attention : c'était celui de Jean de Saint-Amadour, vicomte de Guignen, fait chevalier par Charles VIII à la bataille de Fornoue, grand-veneur, chambellan et grand-maître des eaux et forêts de Bretagne, mort, âgé de soixante-quinze ans, le 6 juillet 1538. Ce tombeau était placé sous une arcade pratiquée dans le mur septentrional du choeur. La face antérieure, ornée de niches remplies de statuettes et séparées par de petits pilastres, présentait à peu près la forme des coffres de la renaissance, aujourd'hui si recherchés. Une statue de grandeur naturelle représentait le noble seigneur agenouillé devant un prie-Dieu couvert d'un tapis, sur lequel était un livre ouvert. Revêtu de son armure et d'une espèce de dalmatique rouge parsemée de têtes de loup d'argent, les mains jointes et les yeux baissés, il semblait prier avec toute la ferveur de la foi bretonne. Tout ce travail était en pierre et passablement exécuté. Peut-être la statue n'était-elle pas peinte primitivement, mais on eut du moins le bon esprit d'y reproduire les couleurs du blason de Saint-Amadour : de gueules à trois têtes de loup coupées d'argent (nota : une plaque de bronze offrait la longue épitaphe de Jean de Saint-Amadour ; comme elle ne comprend pas moins de trente-quatre vers français et qu'on la trouve facilement dans le Dictionnaire de Bretagne, par Ogée, voir Guignen, nous nous abstenons de la reproduire ici). De cette église si curieuse et de ses monuments si rares dans notre contrée, il ne reste plus rien, malgré les efforts entrepris par tous les amis de l'art religieux pour empêcher le vandalisme de la renverser. Une nouvelle église vient d'être construite sur ses ruines. Dans l'ancienne église de Guignen, les droits de prééminence, fondation et supériorité appartenaient, dans les derniers siècles, au vicomte de Guignen, qui avait, comme nous venons de le voir, son enfeu dans le chanceau, du côté de l'évangile. De ce seigneur dépendait aussi la chapelle du Nord, dédiée à saint Michel ; il présentait, en effet, la chapellenie de Sainte-Catherine et de Saint-Michel, desservie en cette chapelle en 1560 par Jean de la Touche, et en 1595 par Jean Jousses. Il paraît même qu'à l'origine le même seigneur présentait aussi la chapellenie de Saint-Jean, fondée dans la chapelle du Midi, dédiée à saint Jean et à saint Julien ; Anne Le Breton en fut pourvu sur sa présentation en 1595. Mais le vicomte de Guignen céda ses droits dans cette chapelle au seigneur des Métairies, car au XVIIIème siècle ce dernier avait son enfeu prohibitif et son banc armorié dans la « chapelle Saint-Jean et Saint-Julien, au costé de l'épître ». Enfin, le vicomte de Guignen présentait encore en 1640 la chapellenie de la Conception, et Raoul Fouglet avait fondé dans cette même église, dès 1546, la chapellenie de Sainte-Marguerite. Aussi le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) dit-il qu'il y avait en l'église de Guignen « neuf ou dix chapellenies assez considérables, dont une de 400 livres de rente pour une messe tous les jours ». A la même époque s'y trouvait également érigée la confrérie du Rosaire (Pouillé de Rennes). L'église renfermait aussi jadis le tombeau du prédicateur Pierre Morin, né à Guignen et décédé vers 1480. Le clocher actuel date de 1898 ;
Voir " Description de l'ancienne église de Guignen ".
l'ancienne chapelle Sainte-Brigitte, érigée en 1676 en église tréviale, et en 1711 en église paroissiale sous le nom de La Chapelle-Bouëxic ;
la chapelle des Métairies (XVIème siècle). Il s'agit de la chapelle ayant appartenu à l'ancien château détruit à la fin du XIXème siècle ;
la chapelle Saint-Melleuc ou Mellec ou Méloir. Elle est mentionnée en 1665 mais tombe en ruine au XIXème siècle ;
la chapelle du Vaurouault, près du manoir de même nom, reconstruite en 1922, encore debout en 1973, aujourd'hui en ruine. La chapelle du Vaurouault avait peut-être dépendu à l'origine da manoir de ce nom, mais elle était aux siècles derniers considérée comme frairienne. Elle fut « bastie de neuf », en 1622, par Jean Bougot, subcuré à Guignen, demeurant au Vaurouault ; ce prêtre y fonda même, le 6 mai 1626, deux messes basses hebdomadaires, le lundi et le jeudi. En 1673 on y célébrait des mariages, et en 1693 Jean Pavoisne y fit une fondation de cent messes par an (Pouillé de Rennes) ;
la chapelle de Saint-Etienne-des-Ormeaux ou chapelle des Ormeaux (1663). On faisait en 1663 des mariages dans cette chapelle frairienne. Elle a été reconstruite à la fin du XIXème siècle et elle est à cette époque régulièrement desservie par un vicaire de Guignen (Pouillé de Rennes) ;
l'ancienne chapelle de la Molière ou Mollière. La chapelle de la Mollière fut bâtie initialement par les paroissiens, qui la dotèrent d'environ 37 livres de rente en terres ; le seigneur de la Muce y joignit un petit dîmereau valant 12 livres, mais cette fondation ne fut point érigée en bénéfice (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). En 1803, on demanda en vain sa conservation ; elle est à la fin du XIXème siècle signalée en ruine (Pouillé de Rennes) ;
l'ancienne chapelle de Villeneuve, signalée en 1682 et aujourd'hui détruite ;
la chapelle du Cimetière. La chapelle du Cimetière, bâtie au Nord de l'église de Guignen, passait pour être l'oeuvre du P. Morin, célèbre prédicateur du XVème siècle, né à Guignen, et considéré de son temps comme prophète. Mais ce n'était à la fin du XIXème siècle qu'un oratoire insignifiant qui vient de disparaître (Pouillé de Rennes) ;
l'ancienne chapelle de la Retraite. Julienne Le Viel, Claudine Charpentier, Guillemette Jagu et Jeanne Gicquel s'associèrent au bourg de Guignen et y achetèrent en 1714 et 1725 une maison avec jardin situés près l'église paroissiale, pour y faire faire des retraites et tenir une école charitable. En 1731, ces pieuses femmes cédèrent leur établissement, estimé 125 livres de rente, aux Hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve, à la condition que ces religieuses continueraient les oeuvres établies. Julienne Le Viel et ses compagnes furent admises comme associées par les Hospitalières et conservèrent même durant leur vie la jouissance d'une partie de la maison. Vers cette époque, la chapelle de l'établissement fut dédiée à l'Immaculée-Conception. Les retraites de Guignen se firent jusqu'au moment de la Révolution, et elles étaient dirigées par des prêtres nommés par l'évêque de Saint-Malo. La Révolution chassa de Guignen les Dames de Saint-Thomas et vendit nationalement leur maison, qui ensuite a été donnée par les propriétaires aux religieuses de la Providence de Ruillé pour tenir seulement une école (Pouillé de Rennes) ;
les chapelles de la Primelaye, de la Mouraudaye et Trébéheuc, qui se trouvaient sur le territoire de La Chapelle-Bouëxic, distrait de Guignen en 1711 (Pouillé de Rennes) ;
la croix de Crapaudel ;
la ferme-auberge (XVIIème siècle). Cette ferme se situe à l'emplacement de l'ancien château de France démantelé en 1589 sur ordre de Henri IV. La cheminée date du XV-XVIème siècle ;
la maison du Forgeron (XVIIème siècle) ;
le château des Métairies (1850-1852), édifié par la famille Le Bastard de Villeneuve. Il possédait jadis une chapelle privée mentionnée en 1682. Propriété successive des familles du Chastellier (en 1427 et en 1569), du Bois-Guéhéneuc (en 1648), le Bastard de Villeneuve et de Bricourt ;
le lavoir de La Massonnière (XXème siècle) ;
7 moulins dont les moulins à eau de Diot, de la Houssais, de Painroux, du Val, et les moulins à vent de la Houssais, de Masseleuc, de Libourg ;
A signaler aussi :
la découverte d'une hache en pierre polie (époque néolithique) ;
la découverte d'une meule dormante (époque néolithique) ;
la découverte en 1973 de tuiles romaines ;
l'ancien manoir du Bois-Réant, situé route de Lassy. Propriété des seigneurs du Bois-Réant (en 1427), puis des familles le Parcheminier (en 1513) et Legault (en 1695) ;
l'ancien manoir de la Corchère. Propriété successive des familles Gicquel (en 1427), de la Corchère (en 1513), Brunet, Thomas seigneurs de Sévérac (en 1695) ;
le vieux logis situé à la Doncherie ou Dauberie ;
l'ancien manoir de Vaurouault. Il possédait jadis une chapelle privée, devenue frairienne, et reconstruite en 1622. Propriété de la famille de la Lande au XIVème siècle et en 1504 ;
l'ancien manoir de la Villeneuve. Il possédait autrefois une chapelle privée aujourd'hui disparue. Propriété de la famille du Chastellier en 1513 ;
l'ancien manoir du Coudray, situé route des Bourg-des-Comptes. Propriété de la famille du Chastellier en 1513 ;
le château des Rues-Basses, situé route de Lohéac. Propriété de la famille le Bastard de Villeneuve, puis de la famille Arthur ;
le château du Plessis, situé route de Lohéac et qui remplace l'ancien château de la Roche. Il s'agit de la maison seigneuriale des premiers vicomtes de Guichen en 1427 et en 1513. Propriété successive des familles de la Belinaye, le Bastard de Villeneuve, Richer ;
l'ancien manoir de la Fonchaye du Fresne, situé route de Lohéac. Propriété successive des familles du Fresne (en 1427), Piel (en 1513), d'Alérac (en 1642), Lambart (en 1695), le Provost seigneurs de la Garenne (à la fin du XVIIème siècle) ;
l'ancien presbytère, situé route de Mernel ;
l'ancien manoir de Cohignac, situé route de Mernel. Propriété de la famille Hirel en 1513, puis de la famille de la Tourneraye en 1572 ;
l'ancien manoir de la Bézardais. Propriété de la famille d'Allérac en 1513. On remarque à proximité du manoir un ancien camp circulaire qui contient des briques à rebords gallo-romaines ;
l'ancien manoir de la Fontaine, situé route de Mernel. Propriété de la famille du Chastellier en 1513 ;
l'ancien manoir et l'ancienne Chapelle de Saint-Meleuc, situés route de Mernel. Saint Meleuc ou Méloir était un ermite breton martyrisé au VIème siècle. La chapelle Saint-Meleuc était frairienne et existait en 1641 : Jean Le Liepvre en était alors chapelain ;
l'ancien manoir de la Dabriais, situé route de la Chapelle-Bouëxic. Propriété de la famille Hirel en 1427 et en 1513 ;
l'ancien manoir de France, situé route de la Chapelle-Bouëxic. Il possédait jadis une chapelle privée aujourd'hui disparue mais mentionnée en 1663. Propriété des seigneurs de France (en 1362 et en 1654), puis des seigneurs de la Chapelle-Bouëxic ;
ANCIENNE NOBLESSE de GUIGNEN
La vicomté de Guignen : Il résulte des chartes du cartulaire de l'abbaye de Redon que Rouaud, fils bâtard de Judicaël, baron de Lohéac, fut la tige des seigneurs de Guignen. Ce Rouaud Ier eut pour fils Hamon, surnommé Burrigan, qui approuva, vers l'an 1101, la donation de la chapelle et d'une moitié de la dîme de Saint-Malo de Phily faite par son frère Gaultier de Lohéac aux moines de Redon. Hamon de Guignen, Haimo de Guinnon, engendra lui-même Rouaud II qui, se trouvant près de mourir, revêtit l'habit monastique de l'abbaye de Redon, et donna à cette occasion au monastère de Saint-Sauveur l'autre moitié des dîmes de Saint-Malo-de-Phily, vers 1108 (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 288). L'histoire reste muette ensuite sur le compte des seigneurs de Guignen pendant près de deux siècles : ce n'est qu'en 1294 qu'apparaît Geoffroy Ier, sire de Guignen, choisi alors comme arbitre pour juger un différend survenu entre Alain de Rohan et Henri d'Avaugour (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 1116). Ce Geffroy de Guignen fut un personnage important à la cour de Bretagne ; il fit quatre voyage en Irlande pour le duc Jean II qui le nomma l'un des exécuteurs de son testament en 1302. Le sceau de ce seigneur porte son blason : d'azur à six fleurs de lys d'argent posées 3, 2, 1, au lambel de même à trois pendants, avec la légende S. GAVFRIDI DE GVIGNEN MILIT. Geffroy Ier eut un fils nommé comme lui, qui fut vraisemblablement Geffroy II. Vint ensuite Guillaume, sire de Guignen ; celui-ci prit part en 1398 aux Etats de Bretagne tenus à Rennes (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, II, 690) et semble avoir été le dernier représentant mâle de la maison de Guignen. Ce fut le père ou le frère de Jeanne de Guignen, dame dudit lieu en 1407, mariée d'abord à Guillaume de la Lande, seigneur du Vaurouault, puis à Yvon, sire de la Jaille. Du premier mariage de cette dame sortirent Tristan de la Lande, sire de Guignen, et Béatrice de la Lande, femme de Gilles d'Elbiest, seigneur de Thouaré. Tristan Ier de la Lande, seigneur de Guignen après la mort de sa mère arrivée en 1425, « parvint par ses vertus à grands estats et honneurs » (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne) il devint gouverneur de Saint-Malo puis de Nantes, grand veneur et grand maître d'hôtel de Bretagne et mourut en 1431 ; il avait épousé Marguerite de Bruc, puis Jeanne de Téhillac et son sceau, portant d'azur à trois écussons d'argent, 2, 1, nous a été conservé par dom Morice. Tristan II de la Lande sire de Guignen, son fils, épousa Jeanne de Maure qu'il laissa veuve en 1441 avec plusieurs enfants en bas âge. L'aîné de ces derniers, Jean de la Lande, prit le nom de Tristan III, devint seigneur de Guignen et fut chambellan du duc de Bretagne en 1454 ; il épousa Michelle du Perrier. Jean de la Lande, sire de Guignen et fils des précédents, s'unit à Jeanne Hingant dont il eut deux enfants morts avant lui ; lui-même décéda le 22 février 1504. Il y eut alors un grand procès, pour la possession de la seigneurie de Guignen, entre les héritiers collatéraux du dernier seigneur, François de la Lande, seigneur du Vaurouault, son cousin, et Marguerite d'Elbiest, arrière-petite-fille de Béatrice de la Lande. Celle-ci finit par gagner sa cause et devint de dame Guignen. Marguerite d'Elbiest avait épousé Jean de Saint-Amadour, auquel elle apporta aussi la terre de Thouaré. Ce seigneur fit ériger en vicomté la seigneurie de Guignen. « Il fut grand maistre des eaux et forests du duché de Bretagne, servit quatre roys de France, assista à treize batailles rangées èsquelles il fit fort vaillamment et acquist grande réputation. Le roy Charles VIII le fist chevalier à la bataille de Fornoue, luy donna l'accolade et luy ceignit le baudrier de ses propres mains ; il vescut soixante et quinze ans, mourut le sixièsme de juillet, l'an 1538, et fut inhumé au milieu du chanceau de l'église de Guignen sur lequel y a un tombeau de pierre enlevée avec son effigie, et au costé de l'évangile, sous une voûte faicte en la muraille, on voit encore son effigie estant à genoux et une plaque de cuivre sur laquelle sont gravés ses gestes en vers » (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne, 106). Voici quelques vers de cette longue épitaphe :
Cy git .. haut et puissant seigneur,
Jean de Saint–Amadour, chevalier plein d'honneur,
Vicomte de Guignen, sieur de Toiré notable,
Grand veneur en Bretagne, justicier équitable :
Prudence l'a conduit à prouesse venir,
Et prouesse à honneur l'a bien fait parvenir.
Depuis longtemps le tombeau même de Jean de Saint-Amadour a disparu de l'église de Guignen, mais l'on y voyait encore naguère la belle statue de ce seigneur revêtue d'une armure et d'une sorte de dalmatique rouge parsemée de têtes de loup d'argent (nota : Jean de Saint-Amadour portait : de gueules à trois têtes de loup coupées d'argent). Le vandalisme moderne vient de jeter cette oeuvre d'art à la voirie. Le fils de ce vaillant chevalier, Claude de Saint-Amadour, vicomte de Guignen, habita le château de Thouaré où il eut plusieurs enfants de sa femme Claude de la Touche-Limouzinière. Sa fille Philippette de Saint-Amadour, vicomtesse de Guignen, épousa d'abord Jean de Rieux marquis d'Assérac, puis Charles de Bretagne comte de Vertus ; comme son père elle aima à résider à Thouaré où naquirent ses enfants en 1581 et années suivantes. Antoinette de Bretagne, fille des précédents, fut vicomtesse de Guignen et épousa successivement : - 1er Pierre de Rohan, prince de Guémené ; - 2° en 1624 René du Bellay, prince d'Yvetot, décédé le 26 novembre 1627, - 3° Pierre d'Escoubleau, marquis de Sourdis. Cette dame mourut en 1645, laissant la vicomté de Guignen à sa fille Anne d'Escoubleau, femme de François de Simiane marquis de Gardes ; ces derniers seigneurs de Guignen décédèrent l'un et l'autre en 1681. Anne-Marie-Thérèse de Simiane, fille des précédents et vicomtesse de Guignen, épousa : - 1er Charles Pot, marquis de Rhodes ; - 2° son parent, Edme de Simiane, comte de Moncha ; de cette dernière union naquit une fille unique, Anne-Marie-Christine de Simiane, femme d'Emmanuel de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon. En 1734, Charles de Rohan, prince de Soubise, épousa Anne-Marie de la Tour d'Auvergne, fille des précédents, et en eut Charlotte de Rohan-Soubise, vicomtesse de Guignen, qui reçut en cette qualité des aveux dès 1745. Cette dame s'unit en 1753 à Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, mais mourut encore jeune en 1760. Remarié avec la princesse de Monaco et célèbre par sa conduite chevaleresque durant l'émigration, le prince de Condé, dernier vicomte de Guignen, décéda à Chantilly en 1818. Comme l'on voit, les plus illustres familles de France ont successivement possédé la vicomté de Guignen.
Démembrement de l'antique baronnie de Lohéac et châtellenie d'ancienneté, la seigneurie de Guignon fut érigée en vicomté, par le roi François Ier (en 1519, d'après du Paz, et en 1525 suivant M. de la Borderie), en faveur de Jean de Saint-Amadour. Néanmoins, malgré cette érection en dignité Guignen demeura toujours soumis à la baronnie de Lohéac à laquelle étaient dus par ses possesseurs « foy, hommage et rachapt » (Déclaration de la baronnie de Lohéac en 1695). Une autre partie des fiefs de Guignen relevait de la seigneurie de la Muce en Baulon. D'après le minu fourni après le décès de Jean de Saint-Amadour (décédé le 6 juillet 1538) et de Marguerite d'Elbiest, sa femme (décédée le 31 avril 1539), la vicomté de Guignen comprenait une quinzaine de fiefs : le seigneur y avait droit d'exiger de tout nouveau recteur de Guignen une paire d'éperons dorés, et à chaque fête de Noël, de ce même prêtre, « un denier mauger à l'issue de la messe de minuit ». Il avait aussi droit de « havaige » sur les deniers déposés en oblation le jour de la Toussaint par les paroissiens de Guignen au maître-autel de leur église ; enfin il pouvait acheter « moyennant 5 sols » tout mouton à son choix « couchant dans ses fiefs » . La vicomté de Guignen s'étendait en quatre paroisses : Guignen, Guichen, Saint-Senoux et Saint-Malo-de-Phily. C'était une haute justice ayant primitivement « fourches patibulaires à trois piliers » élevés plus tard au nombre de quatre, « par permission des sires de Lohéac ». D'après le minu fourni après le décès de Jean de Saint-Amadour et de Marguerite d'Elbiest, sa femme, et reçu en 1539, le domaine proche de cette seigneurie comprenait alors : les manoir, métairie, étang, bois et vignes de la Driennaye, - les maison et pourpris du Plessix de Guignen, - les maison et pourpris de la Cour de Guignen, - les murailles, pourpris et bois (100 journaux) de la Roche, - l'étang et les moulins de Painrond, deux autres moulins sur le Canut, le moulin à vent de Guignen, un moulin à Macaire et le quart des moulins de Glanret, - des pêcheries sur la Vilaine à Glanret et la moitié du passage dudit lieu, - enfin l'auditoire et sa prison au bourg de Guignen avec ceps et collier. Au seigneur de Guignen appartenaient les prééminences et les droits de fondation, d'enfeu, bancs et armoiries dans l'église de Guignen, dotée par lui de quatre chapellenies richement fondées (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Piré). Le Plessix (Plessis) de Guignen était le chef-lieu de la vicomté de ce nom et l'habitation des anciens sires de Guignen. C'est au XIXème siècle un manoir moderne, sans intérêt archéologique (propriété de M. le comte de Wolbock), mais non loin apparaissent encore les derniers vestiges d'une construction fort antique qui fut, dit-on, le premier château du Plessix : ce sont des amoncellements de terre remplis de briques à crochets, rappelant qu'en ce lieu une station gallo-romaine précéda la demeure des seigneurs de Guignen au moyen-âge (abbé Guillotin de Corson).
Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 21 nobles de Guignen :
Guillaume ALLORI (5 livres de revenu) : défaillant ;
Macé BELESME (2 livres de revenu) : défaillant ;
les héritiers Olivier BIHOULLIER (80 livres de revenu) : défaillants ;
Olivier BLOUET (20 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan BONAMI (10 livres de revenu) : défaillant ;
les héritiers Raoul CHEVILLET (5 livres de revenu) : défaillants ;
Jehan CORMIER (10 livres de revenu) : défaillant ;
les héritiers Jehan DE FRANCE de France (10 livres de revenu), remplacés par Thomas II : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;
Alain DE LA BOUERE (30 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan DU CHASTELLIER des Métairies (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;
Payen DU CHASTELLIER de Villeneuve (20 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;
Jehan DU FRESNE de Fouchaye (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;
Jehan FOUCHART (5 livres de revenu) : défaillant ;
Guillaume GICQUEL de la Corchère (40 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;
Jehan HIREL (5 livres de revenu) : défaillant ;
Pierre HIREL (3 livres de revenu) : défaillant ;
Jehan LE LONG (120 livres de revenu) : défaillant ;
Robin LE MERCIER (10 livres de revenu) : défaillant ;
Amaury NOBLET (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;
Jehan PAYEN (3 livres de revenu) : défaillant ;
Hervé PROUDAUST (35 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît armé d'une jusarme ;
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