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Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans l'arrondissement de Guingamp. |
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La ville de Guingamp possède, dans Notre-Dame de Bon-Secours, le pèlerinage le plus célèbre et le plus fréquenté du diocèse. Ce sanctuaire est l'œuvre de trois siècles, qui y ont imprimé chacun son caractère : le quatorzième siècle le style rayonnant, le quinzième le style flamboyant et le seizième le style de la Renaissance ; et trois principaux personnages y ont concouru : Charles de Blois, le duc Pierre II avec sa femme, Françoise d'Amboise, et Anne de Bretagne. C'est un carré long à cinq nefs, échancré au nord-ouest par une chapelle extérieure, encaissée de la manière la plus étrange dans la nef latérale du nord et appelée vulgairement le Portail Notre-Dame : là est la statue vénérée de Notre-Dame de Bon-Secours ; là est le lieu du pèlerinage. Là aussi était le siège d'une association dite la Frérie blanche, dont la blanche bannière portait écrit en lettres d'or : Fun tri neud e vech e torrer, traduction bretonne du mot de nos livres saints, Funiculus triplex difficile rumpitur ; et ce funiculus triplex n'était autre, dans la pensée des confrères, que le clergé, la noblesse et le peuple, dont la bonne intelligence garantissait la paix et le bonheur de la province.
D'après les statuts de la confrérie, tous les membres devaient assister à une assemblée annuelle, entendre la messe ensemble, faire la procession en corps, déposer les mésintelligences qui se seraient élevées dans l'année entre les confrères, procéder au renouvellement des abbés, l'un ecclésiastique, l'autre laïque ; et ce dernier se prenait alternativement dans les rangs de la noblesse et ceux du tiers ordre. L'abbé prêtre devait dire la messe, chaque lundi, pour les confrères, faire un service pour chaque mort ; et, le troisième jour de la fête patronale, il y avait sur la place publique un banquet où venaient s'asseoir, sans distinction d'ordre et de rang, tous les confrères.
Le duc Pierre II honora cette confrérie jusqu'à en accepter le titre d'abbé laïque ; et l'Eglise l'enrichit d'indulgences. Aussi Notre-Dame de Guingamp devint-elle célèbre dans toute la Bretagne ; chaque année vit grossir la foule des pèlerins qui y venaient implorer ou remercier la sainte Vierge, et la piété des fidèles y fit des fondations nombreuses. Nous voyons, entre autres, Roumelin, vicaire de Guingamp, fonder le 8 mai 1520, au prix d'une rente annuelle de cent quarante boisseaux de froment, une messe quotidienne, avec diacre et sous-diacre, qui devait être annoncée par la sonnerie des grosses cloches. Le 26 septembre 1601, la duchesse douairière de Penthièvre fonde, au prix de quarante écus, deux services et deux messes pour le repos de l'âme des ducs de Penthièvre. Le 16 septembre 1627, la famille Chaillou, fonde, moyennant une rente annuelle de trente boisseaux de froment, la messe matinale de tous les jours de la semaine : le 5 janvier 1662, on donne à Notre-Dame huit cents livres pour y établir la confrérie des Agonisants ; l'année suivante, on y fonde les saluts du Saint-Sacrement pendant l'octave de la Fête-Dieu ; plus tard, le salut du jeudi par un constitut de sept cent quatre-vingts livres. Le 10 novembre 1661, la veuve Landais lègue une rente perpétuelle de trente-sept francs dix sous tournois, pour l'entretien d'une lampe nuit et jour devant l'image de Notre-Dame. Le 24 février 1684, le salut des quarante heures est fondé, moyennant une rente de vingt-quatre livres ; et le 12 novembre 1687, M. de Kercabin assure par acte testamentaire, une rente annuelle de soixante-quinze livres pour la congrégation de l'Immaculée Conception.
A ces fondations, témoignage de la piété des peuples pour Notre-Dame de Bon-Secours, venaient s'ajouter des dons considérables, en vases sacrés, en ornements précieux, en riches ex-voto. L'inventaire de 1680 énumère dix-neuf cent quatre-vingt-dix-sept joyaux divers offerts à la sainte Vierge, sans compter trois statues d'argent, quatre couronnes et six lampes également d'argent. L'inventaire de 1683 mentionne de plus dix calices d'argent, deux ciboires, trois croix, huit chandeliers et autres objets d'or et d'argent, pesant ensemble cent cinquante et un marcs. Enfin l'inventaire de 1690 mentionne une statue de la Vierge, ayant la ville sous les pieds, trois couronnes et un sceptre, des lampes, des cœurs, des médailles, des portraits d'enfants et autres joyaux, le tout ensemble pesant quatre-vingt-un marcs d'argent. Le nombre et la richesse des ornements étaient en rapport avec le reste, et formaient un des plus beaux trésors d'église de toute la Bretagne, sans compter l'avoir de la caisse, qui, en 1780, était de treize mille francs.
La révolution de 1793 ne manqua pas de mettre la main sur ces richesses ; elle s'empara de tout sans exception, et fit abattre, avec les images des douze apôtres, la statue de la Vierge, dont la tête, en tombant, se détacha du tronc. Heureusement cette tête fut recueillie par un homme que la peur seule avait rendu complice du sacrilège ; il la cacha dans sa maison et la rendit en 1805. Le curé de Guingamp la replaça au lieu appelé le Portail de Notre-Dame ; et les habitants joyeux, reconnaissant les traits vénérés de Notre-Dame de Bon-Secours, y revinrent prier et apporter leurs dons. On fit à la hâte les réparations les plus urgentes, et on s'en tint là. Ce ne fut qu'en 1853 que le curé de la paroisse conçut le projet de restaurer complètement un sanctuaire si célèbre, et de lui rendre sa première splendeur. Il fit appel à la générosité des fidèles : riches et pauvres, tous y contribuèrent dans la proportion de leur fortune.
Le 30 juin 1854, veille du pèlerinage qui a toujours lieu le samedi d'avant le premier dimanche de juillet, le curé crut devoir, sans attendre le complet achèvement des travaux, rendre à la chapelle Notre-Dame sa statue miraculeuse, qu'on en avait retirée depuis plus d'un an, pour ne pas l'exposer à être endommagée par les ouvriers ; et jugeant la circonstance favorable pour raviver la dévotion des fidèles, il résolut de la porter en procession depuis l'église où elle était en dépôt jusqu'à Notre-Dame en parcourant toute la ville. C'était la première fois qu'elle allait sortir de son église ; toute la population de Guingamp vit là un grand événement. A l'appel du bourdon, tout le monde accourt, la sainte image, revêtue d'une robe blanche brodée d'argent qu'avait donnée la comtesse de Chambord, s'avance sous un riche dais aux armes de la ville, porté par quatre prêtres ; et les autorités locales tiennent les cordons. Elle parcourt toute la cité, accompagnée d'une multitude recueillie qui prie et qui chante, elle rentre dans sa chapelle toute renouvelée et toute resplendissante de lumières ; et à peine est-elle placée sur le piédestal qui lui était préparé, que, par un élan spontané, la foule bat des mains et le chant du Magnificat retentit. Glorieux hommage que Marie sembla reconnaître en éloignant de Guingamp, peu de temps après, le choléra qui promenait la mort dans toutes les contrées voisines.
Après cette belle cérémonie, on pressa les travaux, et ils ne tardèrent pas à s'achever. On donna entrée à la chapelle par une double baie, que fermait une grille en fer artistement travaillée. Au-dessus de la baie, est une rosace de style rayonnant ; sur le pavé sont tracés en caracteres gothiques les deux mots Ave Maria. Sur trois colonnettes est un petit autel en granit gris foncé, et au-dessus un bas-relief représentant d'un côté la Salutation angélique, de l'autre le Couronnement de la sainte Vierge, le tout surmonté d'un élégant ciborium, également de granit gris foncé, au-dessus duquel s'élève la statue vénérée de Notre-Dame de Bon-Secours, foulant au pied le dragon, ayant à droite et à gauche deux anges qui l'encensent, et tout autour les statues colossales des douze apôtres en pierre de Caën, dont la pâle blancheur contraste avec le gris sévère du granit.
Depuis cette belle restauration, le sanctuaire de Bon-Secours ne cesse d'être visité par de pieux pèlerins qui souvent arrivent dès cinq heures du matin, où il s'ouvre, et se succèdent jusqu'à neuf heures du soir, où il se ferme. Le pèlerinage du samedi avant le premier dimanche de juillet est chaque année plus remarquable. Dès la veille, on voit accourir en foule les habitants de Vannes et de la Cornouaille, qui, quoique les plus éloignés, sont les premiers arrivés, franchissant, avec leurs sabots pour toute chaussure, une distance de cent vingt kilomètres. Après eux arrivent, le samedi, les habitants de Tréguier, de Léon et de Saint-Brieuc. Guingamp est, ce jour-là, le rendez-vous de toute la Bretagne, jusque-là qu'on peut dire que parmi les dix-sept cent mille quatre cents fidèles qui peuplent les diocèses de Vannes, de Quimper et de Saint-Brieuc, il en est peu qui n'y soient venus au moins quelques fois dans la vie, et plusieurs même n'y manquent jamais chaque année.
Aussitôt que, des hauteurs voisines, les pèlerins aperçoivent la flèche de Notre-Dame, ils saluent la Vierge qu'ils vont visiter, et font le signe de la croix. Arrivés à la chapelle, ils y allument un cierge ; ils y offrent chacun son présent : l’un une pièce de monnaie, l'autre une robe ou une bague ; ceux qui n'ont rien donnent leurs longs cheveux, qui se vendent ensuite au profit de la chapelle ; ils demandent des messes en l'honneur de Notre-Dame, et le nombre de ces messes est ordinairement de douze à dix-huit cents ; de là, ils vont assiéger les confessionnaux, depuis le grand matin jusqu'au soir, et la communion se distribue sans relâche toute la matinée. Ils ont une dévotion particulière à faire, en priant, le tour intérieur de l'église, souvent même à genoux sur la dalle ; à faire chanter par les vieilles orgues les airs de leur pays, quelquefois même à toucher pieusement la corde de la cloche, et à s'y suspendre. Au sortir de l'église, ils vont à la fontaine, fantastique monument, au sommet duquel la sainte Vierge est représentée foulant aux pieds les symboles du paganisme, qu'elle a vaincu. Cette fontaine se compose de trois bassins superposés et d'inégale grandeur, soutenus par des chevaux ailés et par des sirènes. Sur le plus élevé, un groupe de nuages et de têtes d'anges soutient la statue de la Vierge, qui, du sommet de sa tête, des doigts de ses mains et de ses pieds, appuyés sur un croissant, laisse jaillir des gerbes d'eau.
L'affluence des pèlerins, déjà si grande toute la journée du samedi, redouble encore vers la fin du jour. Les pèlerins partis sont remplacés par d'autres plus nombreux, empressés d'assister à la procession du soir. A l'approche de la nuit, le bourdon sonne un dernier appel, annonçant que la procession va sortir de l'église ; la ville est illuminée sur toute la route que doit parcourir le cortège. Au son de neuf heures, apparaissent de jeunes filles vêtues de blanc, qui ouvrent la marche ; viennent ensuite, au nombre de douze à quinze mille, des pèlerins de tous les pays formant deux files immenses, portant chacun un cierge allumé : le riche une belle torche, le pauvre une humble chandelle ; suivent les musiciens, les congrégations et fréries avec leurs bannières, les reliques des saints, l'image de Marie, et enfin le clergé, après lequel viennent les autorités civiles et militaires. Entre les rangs de la procession, des pèlerins portent pieusement des croix, des girandoles sans nombre, des lanternes gothiques aux vitraux coloriés, et d'autres, en robes blanches de lévites, portent soit le brancard de la statue de Marie, soit la croix du clergé.
Au centre de la ville, sont préparées trois immenses fascines ; le clergé y met le feu, et la flamme de ces trois brasiers, mêlée à la double lumière de toutes les maisons illuminées et des cierges qui scintillent, donne aux gerbes d'eau jaillissant de la fontaine l'apparence féerique de gerbes de diamants. Pendant que quinze mille voix, redisant les litanies de la Vierge, font retentir les airs du chant Ora pro nobis, la procession rentre dans l'église resplendissante de milliers de bougies au dehors et au dedans, de guirlandes de feu qui serpentent autour des colonnettes et des niches des apôtres, et de cierges sans nombre, pesant quelquefois jusqu'à douze livres, qui brûlent devant la sainte image ; on chante trois fois le Monstra te esse matrem, et l'on se retire. Il est alors environ onze heures du soir ; mais où trouver un logement pour tant d'hôtes ?. Les pèlerins, comprenant que c'est impossible, se rangent autour de la cendre des foyers, ou s'asseyent sur les marches de l'église, et chantent des cantiques ou des litanies en l'honneur de la Vierge, jusqu'à trois heures du matin, où le bourdon annonce l'ouverture de l'église. Alors les nefs se remplissent, les prêtres célèbrent la messe de l'aurore ; la plupart des pèlerins communient et retournent de là dans leurs foyers.
A peine sont-ils partis, que d'autres moins éloignés viennent prendre leur place, et, le dimanche, l'affluence est aussi grande que le samedi. Le lundi seulement, la ville rentre dans son calme ; la circulation y devient possible, et le matin on célèbre le service solennel pour les anciens Ducs et membres de la frérie blanche. Pendant l'octave qui suit, il y a chaque jour, pour les nouveaux pèlerins, une messe chantée à dix heures, et le soir, à huit heures, vêpres avec bénédiction du Saint-Sacrement.
La sonnerie qui appelle les fidèles à ces cérémonies se compose de quatres cloches, dont la première, seul souvenir d'antiquité qui reste à l'église, et monument curieux de l'art breton au seizième siècle, porte cette inscription : l'an 1568, fut faite cette cloche pour servir Dieu et Notre-Dame de Guingamp. La seconde, la plus petite des quatre, porte la date de 1434 et une inscription énonçant qu'elle a été faite pour Dieu et pour Marie.
Les gloires de Notre-Dame de Bon-Secours n'ont point baissé, même à notre époque. Bien souvent des marins sauvés du naufrage viennent lui apporter le témoignage de leur reconnaissance ; des pères et mères viennent lui présenter leurs enfants conservés par sa protection ; et ce qui l'honore bien plus encore, elle a mérité de recevoir une couronne du chapitre de Saint-Pierre de Rome. Ce fut le 3 septembre 1857 que cette couronne fut placée sur sa tête par la main de l'évêque de Saint-Brieuc, à la suite d'une procession où l'on comptait cinquante bannières des paroisses voisines et de diverses corporations, avec vingt mille étrangers, comme on en peut voir le récit gravé sur un marbre blanc scellé dans l'église, qui le transmettra à jamais aux générations futures. Jaloux de mettre le comble à tant de faveurs, Pie IX accorda encore une indulgence plénière à perpétuité pour le jour anniversaire de ce couronnement et pour son octave, ainsi que pour les fêtes de l'Immaculée Conception, de la Nativité, de la Présentation, de l'Assomption et pour le premier dimanche de juillet, sans compter une indulgence de trois cents jours pour chaque visite faite à Notre-Dame de Bon-Secours.
A trois kilomètres de Guingamp, est un autre sanctuaire de Marie, qui porte le vocable de Notre-Dame de Grâce. Commencé en 1506, comme on le lit sur un des contre-forts, par la munificence du comte de Guingamp et de la duchesse Anne, il ne fut terminé qu'en 1521 ; retard qui provient vraisemblablement de la mort de la duchesse, arrivée en 1514. Enrichi d'une parcelle de la vraie croix, d'un morceau de la couronne de Notre-Seigneur, et surtout d'une statue de Marie devant laquelle s'opéraient beaucoup de miracles, ce sanctuaire attira bientôt de nombreux pèlerins. On en comptait de dix à vingt mille le jour de l'Assomption, qui était la fêle patronale ; et l'on y venait de plus de cinquante lieues à la ronde. C'est un des édifices du seizième siècle les plus complets que possède le diocèse ; il est dans le style gothique fleuri, long de trente-six mètres sur dix-sept de largeur et seize de hauteur. L'architecture, de pierre de taille, à vives arêtes, en est remarquable. Des niches avec dais, aujourd'hui veuves de leurs statues, ornent les faces de la chapelle, de la tour et du côté septentrional. Les fenêtres ogivales avec rosaces ont reçu, en 1848, des vitraux neufs adaptés aux anciens panneaux, et celles qui sont au-dessus des autels portent à leur sommet les armes de Bretagne. On lit même sur une d'elles la devise du duc François Ier : A ma vie. Les corniches, tout le reste de l'édifice et les battants d'une des portes sont sculptés. La tour avait autrefois cinq grosses cloches qui formaient une des plus belles sonneries de la contrée. Cette belle église, confiée d'abord à un doyen, passa, vers le commencement du dix-septième siècle, à un couvent de Franciscains, qui la desservirent jusqu'en 1790, c'est-à-dire pendant près de deux siècles, et en 1807 elle a été érigée en paroisse.
Presque chaque canton de l'arrondissement de Guingamp a son sanctuaire particulier de la Mère de Dieu. Le canton de Bourbriac a Notre-Dame de Malannay, qui reçoit grand nombre de pèlerins, surtout le lundi de la Pentecôte, sa fête patronale, ainsi que les jours de la Nativité et de l'Annonciation, où l'on y fait l'office public. On vient y remercier Notre-Dame de Malannay des grâces obtenues par son intercession, et on y assiste vêtu de blanc à la procession d'après les vêpres. Cette chapelle est l'œuvre de la reconnaissance des peuples, qui s'estimèrent redevables à la sainte Vierge d'avoir été délivrés des brigands qui, sous Louis XIV, infestaient la forêt de Malannay. On n'éleva d'abord qu'un oratoire sur le lieu qui servait de repaire aux bandits ; puis, en 1702, on bâtit la chapelle actuelle.
Au canton de Belle-Ile-en-Terre (Belle-Isle-en-Terre), vous trouvez Notre-Dame de Locmaria, que les Bretons appellent Notre-Dame Marie de la Coqueluche, parce que, dans cette chapelle, on invoque spécialement la sainte Vierge contre cette maladie, sans omettre cependant de la prier pour les autres besoins. Il y a un assez joli campanile, avec un jubé qui est orné des portraits des douze apôtres en relief et autres belles sculptures, et dont on a fait une tribune en le transportant de l'entrée du chœur au bas de la nef. On y va en procession à la Fête-Dieu, aux Rogations, à la Toussaint et le jour de la première communion des enfants. On y chante la messe tous les premiers dimanches du mois, toutes les fêtes de la sainte Vierge et le jour de saint Jean-Baptiste, patron d'un autel latéral ; enfin on y célèbre deux pardons, le jour de l'Annonciation et le troisième dimanche de juillet, où l'on fait la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel.
Le canton de Pontrieux a Notre-Dame de Clérin, pèlerinage très-fréquenté, surtout le premier samedi de juillet, et où, presque tous les jours, on voit quelques pèlerins en prière. Cette chapelle, longue de dix-sept mètres sur sept de largeur et douze de hauteur, date de 1565. Une grande fenêtre gothique, remarquable par les meneaux et les découpures de la rosace, éclaire le chœur ; trois petites fenêtres du même genre éclairent le côté sud, et la porte latérale est surmontée de cette inscription : Mater Dei, memento mei. On en célèbre la fête patronale le sixième dimanche après Pâques.
Le canton de Bégard a, sur la paroisse de Landébaëron, Notre-Dame de Pitié, petite chapelle où l'on va en procession à la Fête-Dieu, aux Rogations, dans les temps de calamités publiques, et où l'on célèbre la messe quand les fidèles le demandent. Les dimanches d'été, bien des personnes y viennent oublier dans la solitude les peines et les soucis de la semaine, aux pieds de Notre-Dame de Pitié.
Au canton de Saint-Nicolas du Pélem, se trouvent deux sanctuaires de Marie. Le premier est Notre-Dame de Riollou, où non-seulement la paroisse Saint-Nicolas, mais encore toutes celles des environs aiment à venir prier, surtout le 15 août, qui en est la fête patronale. Avant 1793, ces paroisses s'y rendaient en procession à l'issue des vêpres ; aujourd'hui la paroisse de Quintin est seule fidèle à ce pieux usage. Notre-Dame de Riollou, bâtie autrefois, dit-on, par des moines, avait été vendue pendant la Révolution ; mais l'acquéreur, bon chrétien, la rendit au culte dans des jours meilleurs. On voit, à l'entrée de la porte principale, une pierre creusée en forme oblongue, que quelques-uns croient avoir servi au baptême, lorsqu'on l'administrait par immersion.
Le second sanctuaire du même canton est Notre-Dame du Guyaudet (ou Guiaudet), sur la paroisse de Bothoa. On en raconte ainsi l'origine. En 1692 vivait, au village du Guyaudet, Claude Alain, homme pauvre, chargé d'une nombreuse famille qu'il soutenait de son travail et des secours qu'y ajoutait la charité des fidèles, mais animé d'une grande piété envers la Mère de Dieu. Un matin que les provisions manquaient au logis, il sort pour aller chercher un peu de farine au moulin, après avoir, selon sa coutume, bien prié la sainte Vierge pour lui et sa famille. En passant près de la fontaine du Guyaudet, il lui semble entendre une voix ; il regarde et voit sur le bord de la fontaine une petite statue de Marie. Il en conclut que la Mère de Dieu veut qu'on lui bâtisse une chapelle en ce lieu ; et la sainte Vierge, pour lui prouver que telle est en effet sa volonté, lui ordonne de dire à sa femme de ne prendre qu'une cuillerée de farine pour faire des crêpes à toute sa famille. La femme obéit, et cette petite quantité de farine fournit abondamment de la nourriture à tous pendant plusieurs jours. Claude Alain, ne pouvant résister à l'évidence de ces faits merveilleux, se rend chez le curé de Bothoa ; celui-ci le renvoie en lui recommandant de se défier de son imagination. La Mère de Dieu réitère son avertissement, et Alain ses instances auprès du curé : celui-ci persiste dans son incrédulité. Enfin la voix se fait de nouveau entendre, et l'assure que de cette fois il sera écouté. Il se rend donc chez le curé, et le trouve frappé de cécité, priant Marie de lui rendre la vue, avec promesse de faire ce qu'elle voulait. Le curé, non content de prier et de promettre, se fait conduire en procession à la fontaine ; et à peine est-il arrivé près de la sainte image qu'il recouvre la vue. On crie au miracle ; le curé place la petite statue sur une pierre qu'on voit encore non loin de la chapelle, et sur laquelle les pèlerins vont s'agenouiller. Autour de cette pierre, il fait construire d'abord un oratoire en planches ; puis, à l'aide des offrandes qu'on y apporte, la chapelle actuelle.
Dès que l'oratoire fut construit, le seigneur du lieu, Daniel de Francheville, évêque de Périgueux, voyant le concours des pèlerins dans cet endroit, auparavant le plus délaissé de toute la paroisse, et les grâces nombreuses que Dieu y accordait, donna le terrain suffisant pour pouvoir faire en procession le tour du saint temple et en rendre les abords plus commodes [Note : Voici l'acte de cession : « Le cinquième jour de mai, l'an 1695, après midi, devant nous, notaire de la juridiction et chastellenie du Pélinet, fut présent messire Daniel de Francheville, conseiller du roi en ses conseils, seigneur évêque de Périgueux, demeurant ordinairement en son palais épiscopal, province de Périgord, étant présentement à Saint-Eusèbe, paroisse de Bothoa, lequel, regardant le concours extraordinaire qui se fait des peuples de cette province à la chapelle appelée Notre-Dame du Guyaudet, bâtie sur le fief de Pélinet, appartenant audit seigneur évêque, comme une preuve certaine que Dieu veut que sa très-sainte Mère soit honorée en ce lieu, puisqu'à ses prières il y accorde tant de grâces à ceux qui vont y implorer sa protection ; désirant, ledit seigneur évêque, donner aux pèlerins qui s'y rendent en foule les moyens d'y faire leurs dévotions avec plus de commodité, il a, par les présentes, déclaré abandonner les terres qui environnent ladite chapelle jusqu'à la concurrence de quarante pieds de circuit en tout sens, qui aura la même figure que ladite chapelle, en sorte que les pèlerins puissent facilement y faire la procession, pour la commodité desquels ledit seigneur évêque abandonne pareillement cent huit pieds de longueur vis-à-vis la face du portail de ladite chapelle, dans la pièce de terre qui est au-devant, et ce pour servir d'avenue, laquelle avenue sera plantée de deux rangs d'arbres de chaque côté, qui mettront les pèlerins à couvert pendant l'été ; concédé à condition que les prêtres qui y diront la messe avertiront les pèlerins de prier Dieu pour ledit seigneur évêque et pour toute sa famille..., afin qu'il plaise à Dieu, par les prières de sa très-sainte Mère, de leur donner son saint amour en cette vie, et après leur mort le repos éternel »], en ajoutant la cession des deux tiers des oblations pour achever de bâtir la chapelle, acheter les ornements nécessaires, et, cela fait, fournir à l'entretien d'un chapelain au prix de cent écus par an, avec obligation pour celui-ci d'y dire tous les jours la messe et de confesser les pèlerins. A l'aide de ces ressources, on éleva une chapelle dans le style du dix-septième siècle, en forme de croix latine, longue de vingt-cinq mètres sur six de large dans la nef, avec campanile et flèche, trois autels, dont l'autel majeur était surmonté d'une niche grillée, où reposait la statue de la Vierge, couchée sur le côté droit, appuyée sur un coussin ; et un prêtre y fut spécialement attaché selon les intentions du fondateur. Le saint-siége y accorda diverses indulgences, entre autres une indulgence plénière pour le grand pardon, qu'on y célébrait le premier dimanche de mai avec toute la solennité possible. Dans ce jour, les vêpres sont suivies d'une procession, qui est une des plus belles du pays, et où marchent en tête, un cierge à la main, quelquefois pieds nus, les personnes qui ont obtenu de Marie quelque grâce signalée. De ce nombre était, en 1856, une jeune femme tenant dans ses bras un enfant d'environ quatre ans, lequel, ayant subitement perdu l'usage des pieds et de la parole, avait été guéri dès qu'il avait été voué à Notre-Dame du Guyaudet, et s'était jeté de lui-même aux bras de sa mère en s'écriant : Je suis guéri. Les autres jours, on accourait de même au sanctuaire béni ; et rarement se passait-il un jour qu'il n'y vînt des personnes demander des grâces ou remercier de celles qu'elles avaient reçues.
Le canton de Rostrenen possède en son chef-lieu Notre-Dame de Rostrenen, ainsi appelée de deux mots bretons : Ros-drenen, qui signifient rose cueillie sur les ronces, ou rose de l'églantier. On attribue l'origine de cette église au fait suivant : Un enfant aveugle de naissance passait, porté par sa mère, près de la fontaine qu'on appelle encore aujourd'hui fontaine de la Vierge, et qui était entourée de buissons épineux. Tout à coup il s'écrie : Je vois des roses. On regarde, on cherche, et au lieu de roses on découvre un buste de la Vierge, celui-là même qu'on vénère aujourd'hui sous le nom de Notre-Dame de la Ronce (ou du Roncier). On bâtit aussitôt une chapelle à la Mère de Dieu, qui, pendant longtemps, servit de chapelle au château de Rostrenen. En 1482, le seigneur de Rostrenen lui assigna des revenus suffisants pour l'entretien d'un doyen et de six chanoines, et la fit ériger en église collégiale, par bulle de Sixte IV. Depuis lors, elle a subi diverses modifications, qui n'ont atteint ni le portail, ni les quatre piliers du transept, ni quelques autres restes de l'ancienne chapelle ducale. Elle a une tour élégante qui se termine en plate-forme, deux autels collatéraux dont les retables sont d'un travail très-soigné, et un beau tableau de l'Assomption, à l'autel de la Vierge. Elle conserve toujours la statue vénérée trouvée parmi les ronces : un fidèle serviteur de Marie la cacha dans une armoire pendant toute la Révolution ; chaque jour il la retirait de ce lieu secret, et toute la pieuse famille à genoux la priait pour l'Eglise et pour la France. A la restauration du culte, il la rétablit dans son sanctuaire ; et aussitôt un nombre prodigieux de pèlerins se pressa tout autour. Le 15 août, fête patronale de la sainte image, où, pour la première fois depuis la Révolution, on la portait en procession, la Vierge prouva combien elle agréait les honneurs qu'on lui rendait : car un homme, depuis longtemps perclus, qui s'était traîné avec des douleurs extrêmes jusqu'au premier reposoir, y fut tout à coup si complètement guéri, qu'il put non-seulement suivre toute la procession, mais s'en retourner à pied chez lui.
Les habitants de la Cornouaille et de la partie du diocèse de Vannes qui l'avoisine continuent toujours de venir prier Notre-Dame de Rostrenen, surtout le 15 août. Ils arrivent dès le 14 au matin, pour assister à l'exposition de la statue, qui se fait avec grande pompe. Dès que les cloches l'annoncent, l'église se remplit. A midi précis, le célébrant, accompagné de tout le clergé en chape, se rend processionnellement à la chapelle où se conserve la sainte image. Il la retire, l'encense, puis la porte, en chantant l'Ave maris Stella, sur un trône richement décoré qu'on a préparé dans la grande nef de l'église. Pendant tout le temps qu'elle y est exposée, il y a continuellement une foule de pèlerins en prière, les uns agenouillés devant elle, les autres faisant dévotement, quelquefois même à genoux, le tour de son trône. Le lendemain, après les vêpres, on la porte en procession, au milieu d'une longue file d'hommes et de femmes, dans les costumes les plus divers, marchant avec un religieux recueillement, le regard fixé sur la sainte image.
Cependant le canton de Callac est plus fier encore de Notre-Dame de Bulat sur la paroisse de Pestivière (aujourd'hui Pestivien). On l'appelle ainsi par contraction du mot breton Buguelat, qui veut dire : don d'un enfant, parce qu'elle fut fondée par le riche et puissant seigneur de Pestivien, lequel, désolé de n'avoir point d'héritier de son nom et de sa fortune, fit vœu de bâtir une chapelle à la sainte Vierge si elle lui obtenait un fils. Ses désirs furent exaucés ; et il éleva cette splendide chapelle, bel ouvrage du quinzième siècle. On y a joint une sacristie et une tour de la renaissance, qui ne sont pas les parties les moins curieuses du monument. Cette sacristie, qui porte inscrite sur une pierre la date précise de sa fondation (le jour 13e d'août MDLII), présente, à l'extérieur, une suite de bustes fantastiques : ce sont des squelettes dont l'un pleure, l'autre rit ; l'un est dans l'attitude de la prière, l'autre semble blasphémer. Elle est surmontée d'une chambre qu'on appelle la chambre des Ermites, et qui servit, dit-on, de cellule à deux frères maçons, dévots serviteurs de Marie, lesquels, après s'être dévoués corps et biens à élever cette sacristie, achevèrent leur vie dans cet ermitage, d'où ils pouvaient pieusement contempler l'autel et l'image de la Mère de Dieu. Ils commencèrent la tour, mais la mort ne leur laissa pas le temps de l'achever.
Notre-Dame de Bulat est un des plus célèbres pèlerinages de Bretagne. Le dimanche d'après le 8 septembre surtout, qui en est la fête patronale, il s'y fait un immense concours de fidèles des diocèses de Saint-Brieuc, de Quimper et de Vannes. On arrive la veille à la chute du jour : alors a lieu une procession solennelle où l'on porte en triomphe la statue d'argent de Notre-Dame de Bulat, et on allume en son honneur un vaste feu de joie ; puis, comme le bourg serait tout à fait insuffisant pour loger ces milliers de pèlerins, des tentes s'élèvent comme par enchantement ; et des airs joyeux, de pieux cantiques charment la veillée, quelquefois même une partie de la nuit. A l'aurore, la cloche appelle les pèlerins ; ils remplissent l'église, entendent la messe et prient dévotement devant l'autel de Marie ; de là ils vont l'honorer aux neuf fontaines de Bulat, où était autrefois sa statuette, mais dont les niches aujourd'hui sont vides.
Enfin le dernier sanctuaire de Marie que nous offre l'arrondissement de Guingamp, c'est, dans la paroisse de Goudelin, Notre-Dame de l'Isle, ainsi appelée parce que le ruisseau qui va serpentant dans le vallon pittoresque où elle s'élève l'entoure d'eau presque de toutes parts. Dans le principe, ce n'était qu'un modeste oratoire érigé en son honneur, mais où elle ne prodiguait pas moins ses grâces et ses faveurs. Vers le douzième siècle, le vicomte de Coatmen, inquiet sur le sort de son fils embarqué depuis longtemps pour un voyage d'outre-mer, fit vœu, si Marie lui rendait ce fils si cher, de bâtir à sa gloire une belle chapelle qui se verrait de son château, en quelque lieu qu'elle lui demandât de l'élever. Son fils lui fut rendu ; et en conséquence il fit construire à grands frais, dans le vallon où était l'humble oratoire, une chapelle convenable, avec sa flèche élancée qu'on pouvait voir du château de Coatmen. La sainte Vierge multiplia ses grâces dans ce nouveau sanctuaire ; et sans doute pour faciliter aux nombreux pèlerins l'exercice de leur piété, l'évêque de Tréguier, vers le commencement du treizième siècle, confia aux religieux de Beauport la paroisse de Goudelin. Au quatorzième siècle, ces religieux entreprirent la reconstruction de Notre-Dame de l'Isle ; et le caractère de ce siècle est en effet entièrement accusé dans le chevet de la chapelle, dans les jolis piliers cantonnés du chœur, ainsi que dans le bel escalier qui, traversant le pilier, conduisait au jubé, que remplace aujourd'hui la chaire. Un siècle plus tard, on continua l'œuvre ; à la place de l'ancienne tour on fit la tour actuelle, un des morceaux les plus remarquables qui soient restés de cette époque. Elle est toute en pierre de taille à parements soignés, et est surmontée d'une flèche de même style, flanquée de quatre clochetons. Aux deux bas-côtés, le style flamboyant des rosaces et le panache trilobé qui dominait l'ogive annonçaient l'architecture du quinzième siècle.
Les faveurs de Marie dans cette chapelle et les prières des peuples qui recouraient à elle dans tous leurs besoins se continuèrent d'âge en âge jusqu'en 1793. Alors la chapelle fut dépouillée et vendue. Mais la terreur n'empêcha pas les fidèles de venir prier jour et nuit autour de ses murailles ; et, à la réouverture des églises, la fabrique de Goudelin racheta le pieux sanctuaire à titre de chapelle de secours. Malheureusement les ravages du temps y avaient passé avec le défaut d'entretien, et il fallut songer à la reconstruire. On y conserva, malgré quelques changements regrettables, le style de ses différentes parties et sa physionomie primitive ; et, dans l'état actuel, elle se compose de trois nefs parallèles, séparées par deux rangs de colonnes. Une belle verrerie représentant la naissance du Sauveur orne la fenêtre du maître-autel ; deux grisailles à rinceaux élégants remplissent les deux autres fenêtres du chevet, et trois bas-reliefs représentant différentes scènes de la vie de la sainte Vierge couvrent le retable du maître-autel. Depuis cette reconstruction, la ferveur des fidèles a repris un nouvel élan, et les faveurs de Marie se sont multipliées avec le concours des pèlerins, qui affluent surtout aux fêtes de la sainte Vierge. Rien n'est beau comme la fête patronale qui se célèbre le deuxième dimanche de juillet. Dès la veille, on suspend les travaux pour assister aux premières vêpres. Après le coucher du soleil, on part de l'église paroissiale en procession avec une quantité de cierges qui donnent à la nuit l'éclat du jour ; et, après l'office terminé, on vient se ranger autour d'une pyramide de menu bois. Là, par un ingénieux mécanisme, un ange, tenant une bougie à la main, descend de la flèche du clocher, allume le feu de joie et remonte aussitôt au lieu d'où il est venu. On retourne au bourg de Goudelin en chantant le Te Deum ; et on y trouve les maisons illuminées de lanternes vénitiennes de diverses couleurs et pavoisées.
Le lendemain, la fête est plus solennelle encore : la musique du petit séminaire de Tréguier, avec ses joyeuses fanfares, les enfants des écoles vêtus de blanc, ainsi que les jeunes filles chargées de porter ou d'accompagner la sainte Vierge, la garde nationale sous les armes, et les autorités municipales, ornées de leurs insignes, forment avec le clergé le personnel de la procession qui, à dix heures, sort de l'église paroissiale, portant entre ses rangs la statue de Marie entourée de riches bannières, d'étendards, de guidons, de banderoles et de gonfalons ornés de devises dont les couleurs se jouent dans le feuillage des arbres. Pendant le trajet, on entend successivement les chants du clergé, les joyeuses fanfares de la musique, le roulement des tambours ; et des deux côtés de la procession marche une foule pieuse et recueillie. Arrivé au vénéré sanctuaire, on y chante d'une voix unanime la messe solennelle ; l'après-midi, les vêpres se chantent avec le même entrain, et on revient processionnellement à l'église paroissiale, où le salut du saint-sacrement termine la cérémonie (Hamon André Jean-Marie).
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