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GUIPEL |
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La commune de
Guipel ( |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de GUIPEL
Guipel vient du breton " guik " (village) et du saint breton Péel. Dom Lobineau croit que Guipel veut dire le bourg de Péel, et il fait remarquer que les Bretons avaient, en effet, un saint Péel qui a bien pu être, à l'origine, le patron de cette paroisse (Vies des Saints de Bretagne, Appendice, 13).
Quelque temps avant 1040, Alain III, duc de Bretagne, ayant retiré à l'abbaye de Saint-Georges la moitié de l'église de Chavagne que lui avait donnée sa mère, la duchesse Havoise, voulut dédommager les religieuses de ce monastère ; c'est pourquoi il leur donna un étang très-poissonneux situé au bourg de Guipel, « quemdam lacum usibus piscium valde aptum, in vico qui dicitur Guippetel constitutum » (Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 105 - cette charte porte en marge, en écriture du XVème siècle : "Estang de Guypeel"). Ces religieuses ne possédaient plus cet étang en 1790, mais elles avaient encore à Guipel à cette époque une dîme affermée 245 livres.
En 1448, le pape Nicolas V unit la cure de Guipel à l'un des canonicats de la collégiale de Champeaux ; à partir de cette époque, tous les recteurs de Guipel, présentés par le seigneur d'Espinay, fondateur de Champeaux, furent en même temps chanoines de cette collégiale. Mais en 1777 l'évêque de Rennes désunit ces bénéfices, et les deux derniers titulaires de Guipel avant la Révolution, quoique présentés également par le seigneur d'Espinay, ne furent plus que de simples recteurs (Pouillé de Rennes).
En 1790, le recteur de Guipel jouissait du presbytère, d'un jardin et de deux champs ; il avait, en outre, cinq traits de dîme, estimés 1 600 livres de rente : c'étaient la Franchise, Montaille, la Croixerie, Ville-Morin et Launay-Jan. A la même époque, le Chapitre de Rennes jouissait à Guipel des traits de dîme appelés Villeguen et Montmur, affermés 300 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 25).
On voyait jadis dans le bourg de Guipel les cep et collier de la seigneurie du Chesnay. On y montre encore l'ancien auditoire, à l'ouest de l'église. L'église de Guipel (Gvipes en 1641) dépendait autrefois de l'évêché de Rennes.
On rencontre les appellations suivantes : Guippetel (en 1040), Guypeel (au XVème siècle), Guipellum (en 1516), Gvipes (en 1641).
Note 1 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Guipel : Thomas Bigot, chanoine de Champeaux (en 1477), Barnabé Mellet (en 1546 et en 1551), Jehan Méry ? (en 1559), Jean Rubin (en 1604 et en 1606), François Julian ou Jullien (vers 1608), Gabriel Boylesve (se démit en 1641), André Morel (en 1642), René Aveline (avant 1645), Pierre Cillart (vers 1645), Fleury Bonnemer (1646-1647), Pierre Fougles (1647-1648), François Poisson (1648-1662), Nicolas Manessier (résigna dès 1663), Michel Le Noir (en 1663), Léon Pager (1664-1697), Jean de la Grée (1698-1700), Léon Rageul (1700-1701), Pierre Guillard (1701-1728), Charles Foucher du Brandeau (en 1729), François Boüat (1733-1763), Louis-Félix Pépin (1763-1767), Mathurin Percevault (1767-1775), Joseph Rocher (1775-1786), René Reuzé (1786-1790), Jean-Baptiste Bouessel (1790, exilé à Jersey en 1793, réinstallé en 1803 et mourut en 1805), N... Poupart (1805-1817), Jean-Marie Roger (1817-1828), Jean-Mathurin Le Duc (1828-1852), Guillaume Lainé (en 1852), N... Cossu (1852-1857), N... Poussin (1857-1861), Louis Regnault (1861-1876), Isaac Dutertre (à partir de 1876), ....
Note 2 : la construction du canal d'Ille-et-Rance date de 1804-1832.
Voir
"
Le
cahier de doléances de Guipel en 1789
".
PATRIMOINE de GUIPEL
l'église
Saint-Martin (-de-Tours) (1864-1872), oeuvre de l'architecte Aristide
Tourneux. Cette église remplace un ancien sanctuaire
religieux édifié au XVIème siècle et dont la chapelle située au sud
avait été édifiée en 1660. L'ancienne église possédait, dit-on, des
sablières et des tirants sculptés du XVIème siècle. On voyait au nord du
maître-autel des pierres tombales armoriés recouvrant les enfeus des
seigneurs du Chesnay et de leurs alliances (ces pierres se trouvent
actuellement dans le cimetière). En 1680, le seigneur du Chesnay-Piguelaye jouit dans cette église
des droits de fondation et de prééminences ; il y avait son enfeu, son
banc armorié et sa litre en pierres de taille sculptées en dehors de l'édifice.
On a replacé dans la nouvelle église, au-dessus de ses portes latérales, deux de ces écussons : l'un porte les
armes des seigneurs de la Piguelaye (ou Piguelais), d'argent à l'épervier
au naturel, armé et becqué d'or, longé, grilleté et perché de gueules
; l'autre est celui de Jeanne de la Piguelaye, veuve en 1668 de Toussaint
des Nos et dame du Chesnay-Piguelaye : parti, au 1er de la Piguelaye,
au 2ème d'argent au lion de sable, armé, lampassé et couronné de
gueules, qui est des Nos. Le recteur de Guipel fit en 1660 ériger par
un dominicain de Bonne-Nouvelle la confrérie du Rosaire dans son église,
et il construisit même à cet effet une chapelle au Sud du choeur (Archives
départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 H, 5). Les fonts baptismaux datent du XVème siècle.
Guipel possède une belle croix processionnelle du XVIIème siècle en
argent plaqué sur bois ; elle offre d'un côté le Christ et à ses extrémités
les quatre grands docteurs de l'Eglise latine, et de l'autre saint Martin et
les quatre animaux symboliques des Evangélistes ; au-dessous de sa boule on
lit : « Pour la paroisse de Gvipes (sic), 1641 » ;
l'ancienne
chapelle Saint-Vincent. Saint-Vincent était une chapelle frairienne dans
laquelle le seigneur du Chesnay-Piguelaye prétendait avoir droit de
fondation et de prééminence. D'après une tradition relatée en 1790,
lorsque le recteur de Guipel, chanoine de Champeaux, résidait à sa collégiale
(ce qui eut lieu jusqu'au commencement du XVIIIème siècle), la paroisse de
Guipel était administrée par deux curés ou vicaires, dont l'un résidait
au presbytère et l'autre près la chapelle Saint-Vincent, regardée alors
comme succursale. Cette chapelle et la maison de son curé furent brûlées
vers la fin du XVIIème siècle, et le service des messes qui s'y trouvaient
fondées pour tous les dimanches et fêtes fut alors transféré dans la
chapelle du Chesnay. Cette fondation de Saint-Vincent consistait en deux
traits de dîmes qui furent également unis à la fondation du Chesnay
(Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 25 - Pouillé de Rennes) ;
la
croix de Montmur (XVème siècle) ;
le
calvaire (1888) ;
le
château du Chesnay-Piguelais ou Chesnay-Piguelaye (XVII-XIXème siècle). Il possède en 1680
une cour murée entourée de douves et fermée par un pont-levis, un bel
étang en partie desséché, une charmille appelée le "Promenoir de
Madame", et un Jardin d'Amour. Ce château est la
demeure des seigneurs de La Piguelaye dès 1400. En 1570, Le Chesnay est
érigé en vicomté en faveur de François de La Piguenaye. L'orangerie date
du XVIIème siècle. Le colombier ou fuie date du XVIIIème siècle. La
chapelle privative qui date de 1758, dépend d'abord de la frairie de
Saint-Vincent puis est érigée en trève de la paroisse de Guipel. La
chapelle du Chesnay-Piguelaye était bâtie depuis plusieurs années déjà,
lorsque le 24 août 1677 François Brecheu, conseiller au Parlement, et
Jeanne de la Piguelaye, seigneur et dame du Chesnay, y fondèrent une messe
hebdomadaire. L'ordinaire approuva cette fondation le 28 du même mois.
Cette chapelle était construite en dehors de la cour du manoir, entourée
de douves et fermée par un pont-levis en 1680 ; mais elle fut complètement
rebâtie en 1758 dans l'avant-cour du Chesnay, et M. Boüat, recteur, en fit
la visite le 17 novembre ; elle était alors de forme octogone, surmontée
d'un clocher et garnie de toutes les choses nécessaires au culte. Les
paroissiens demandèrent sa conservation en 1803 (Archives départementales
d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 44 - Pouillé de Rennes). Les
seigneurs de La Piguelaye y ont droit de fondation et de prééminence. Ce
domaine possédait autrefois un droit de haute, moyenne et basse justice. Il
est la propriété de la famille Maillechat (en 1427), puis de la famille
Prévost, seigneurs du Plessis-Gueslier,de la famille Ferron (vers
1513), Prévost(au XVIème siècle), Piguelaye (au XVIème siècle),
Brécheu, seigneurs de la Raoulletrie (au XVIIème siècle), Keraly,
seigneurs du Foz (au XVIIIème siècle), Rolland, seigneurs du Roscouët (en
1757), Langle (en 1776), et Traversay de Sensac ;
l'ancien
manoir de Montmur (XVème siècle). Le fief dépendait autrefois de la
seigneurie du Bois-Geffroy. Propriété de la famille le Chanoine, seigneurs
de la Jandière (en 1513), puis de la famille de la Bintinaye (en 1656) ;
le
manoir de Launay-Jean ou Launay-Jan (Moyen Age). Ce manoir est mentionné dès 1427.
Propriété successive des familles Chevaigné (en 1427), Jeanne du Boberil,
femme de Jean de la Bintinaye (en 1502), Bintinaye (en 1539), Meix (en
1615), Caradeuc (en 1680), Mornay (en 1752), Bouteiller (en 1789) ;
le
manoir du Chauchix (XVème siècle). D'après une légende, les Anglais y
auraient caché un monceau d'or ;
le
manoir de la Ménardière (XVII-XXème siècle). Ce manoir est cité dès
1390 et appartient à Louise de Saint-Gilles. Propriété successive des
familles Saint-Gilles (en 1427), Prévost, puis Ferron, seigneurs du Chesnay
(vers 1513), et Piguelaye, seigneurs du Chesnay (vers 1552). Il est la propriété de la
seigneurie du Chesnay-Piguelais de 1513 à 1789 et restauré au XXème siècle ;
le
manoir de la Rinière ou Rivière (vers XVII-XXème siècle). On y voit un vaisselier mural ;
la
métairie de la Porte (XVIIIème siècle) située au lieu-dit Le
Bois-Geffroy. Il s'agit d'une ancienne dépendance du château du
Bois-Geffroy. Depuis le XXème siècle, cette métairie est exploitée par
la famille Gibet-Lebret ;
le
manoir de Villemorin (XVII-XXème siècle) ;
le
manoir de Maillechat ou Maillechapt (XVIII-XIXème siècle). Propriété de la famille
Maillechapt (ou Maillechat) en 1167 et en 1395. Ce manoir passe ensuite successivement entre
les mains des familles Vaux (en 1427), Jeanne Boutier, femme de Pierre
Chesnel (vers 1500), Coësmes (vers 1513), Piguelaye, seigneurs du Chesnay
(en 1583). Ce manoir reste uni à la seigneurie du Chesnay-Piguelaye
jusqu'en 1789. On y trouvait autrefois une chapelle ainsi
que des mottes et des douves. La chapelle de Maillechapt avait été
construite près de ce manoir par les seigneurs du lieu ; mais les seigneurs
du Chesnay, étant devenus propriétaires de Maillechapt, laissèrent cette
chapelle tomber en ruine, et l'on en voyait les derniers vestiges en 1680 près
des « mottes et anciennes douves du manoir » (Archives Nationales,
P. 1614 - Pouillé de Rennes) ;
le
manoir ou maison de La Beaubouchère (XVIII-XXème siècle) et son four à pain ;
l'ancien
manoir des Jaunaies ;
l'ancien
manoir de la Barre (XVème siècle). Propriété successive des familles
Flambart (en 1427) et du Pont (en 1513) ;
l'ancien
manoir de la Cavalière (XVème siècle). Propriété successive des
familles Maillechat (en 1427), Prévost, seigneurs du Chesnay (en 1423) et
Ferron (1513) ;
l'ancien
manoir du Domaine (XVème siècle). Propriété de la famille le Chanoine,
seigneurs de la Jandière (en 1473), puis de la famille Caradeuc (vers 1540) ;
l'ancien
manoir de Moussion ou de Mounion, situé semble-t-il, dans le Village de
Monganon. Propriété de la famille Grumel (en 1427), puis de la famille
Aubaud, seigneurs de la Durantaye (en 1513) ;
l'ancien
manoir de la Babellière (XIV-XVème siècle). Propriété successive des
familles Piedevache, seigneurs du Breil (en 1406 et en 1427), Brunel,
seigneurs de la Plesse (en 1513), Thomasse de la Piguelaye, femme de Bonabes
l'Estourbeillon (en 1529), Lines, Ginguené, seigneurs de La
Chapelles-Chaussée (vers 1577), Judier, Cohue (en 1672), Gault, sieurs de
la Marre (vers 1692), Chauvel (1739- 1789) ;
la
longère (XVIII-XIXème siècle) située au lieu-dit Le Chesnay-Piguelais ;
le
port de la Plouzière (1804-1832) ;
2
A signaler aussi :
la
découverte en 1924 de 660 pièces romaines (IVème siècle) ;
ANCIENNE NOBLESSE de GUIPEL
La vicomté du Chesnay : La terre seigneuriale du Chesnay — vulgairement appelée le Chesnay-Piguelaye (ou Chesnay-Piguelais) parce qu'elle fut longtemps possédée par la famille de la Piguelaye — se trouve en Guipel. Ses premiers seigneurs connus furent les sires de Maillechat (nota : Cette famille de Maillechat n'était point sans illustration : Olivier de Maillechat prit part à la troisième croisade ; Geoffroy sire de Maillechat, fut capitaine de Jugon et de Hédé), sortis du manoir de ce nom situé également en Guipel. Philippette de Maillechat apporta le Chesnay, au commencement du XVème siècle, à son mari Alain Le Prévost. Cette dame mourut en juillet 1456 et le Chesnay passa successivement à ses trois fils, dont les deux premiers décédèrent jeunes : Gilles en janvier 1461, Jean en octobre 1462, et Pierre Le Prévost qui rendit aveu en 1470 (Archives de Loire-Inférieure, voir Guipel). Celui-ci épousa Bertranne de Pontbriant et en eut Jacquemine Le Prévost, femme de Raoul Ferron ; ces derniers possédaient le Chesnay en 1513 et ils en rendirent aveu en 1519 et 1523. Le Chesnay vint ensuite aux mains de la famille de la Piguelaye par le mariage de Guillemette Le Prévost, probablement nièce des précédents (nota : elle était la fille de Jean Le Prévost, seigneur de la Touche, et de Catherine de Lesmeleuc), avec Jean de la Piguelaye, seigneur dudit lieu, en Mouazé. Ceux-ci étaient morts dès 1539 et le Chesnay appartenait alors à leur petit-fils Jean de la Piguelaye, issu du mariage d'Abel de la Piguelaye avec Jeanne Challet. Ce Jean de la Piguelaye, seigneur du Chesnay, épousa en 1544 Gabrielle Bruslon, dont il eut François de la Piguelaye, marié en 1570 à Jeanne Langlois de la Bertaudière ; ces deux seigneurs du Chesnay furent créés chevaliers de l'ordre du Roi ; François de la Piguelaye joua même un certain rôle pendant la Ligue, fut capitaine de cinquante hommes d'armes et député vers la reine d'Angleterre ; il obtint du roi l'érection du Chesnay en vicomté et laissa pour fils Guy de la Piguelaye, vicomte du Chesnay, qui épousa en 1617 Jeanne Bonnier de la Coquerie. De cette union sortit Louis de la Piguelaye, aussi vicomte du Chesnay, époux de Magdeleine Gouyon, et père de Marie-Jeanne de la Piguelaye (Archives d'Ille-et-Vilaine et de Loire-Inférieure). Cette dernière, ayant perdu jeune son frère Dominique de la Piguelaye, hérita de la vicomté du Chesnay ; elle épousa : - 1er Toussaint des Nos, seigneur de la Villethébaud, décédé sans postérité ; - 2° François Brecheu , seigneur de la Raoulletrie, conseiller au Parlement de Bretagne. De ce second mariage naquirent plusieurs enfants, notamment en 1682 un fils baptisé à Rennes sous le nom de Louis-Alexandre ; mais en 1686 Jeanne-Marie de la Piguelaye était morte laissant une succession fort obérée (Dès 1668 cette dame avait dû demander mainlevée de la saisie apposée sur la terre du Chesnay - Archives de la Loire-Inférieure, B. 1611). Il semble néanmoins que son mari ne vendit, au nom de ses enfants, la vicomté du Chesnay qu'au commencement du XVIIIème siècle. Ce furent François de Keraly et Philippette de Coëtlogon, sa femme, seigneur et dame du Foz, en Melrand, qui achetèrent les terre et seigneurie du Chesnay. François de Keraly mourut doyen des conseillers au Parlement de Bretagne le 24 juin 1731 et fut inhumé en l'église paroissiale de Saint-Etienne de Rennes ; sa femme l'avait précédé dans la tombe le 13 mars 1710. Ils laissaient deux fils, mais l'aîné, François de Keraly, vicomte du Chesnay, mourut sans postérité, le 19 juillet 1732, à l'âge de 38 ans, et fut inhumé près de son père ; l'autre, nommé Louis-Jean de Keraly, rendit aveu pour le Chesnay en 1734 Toutefois, celui-ci ne conserva pas cette vicomté qu'il vendit, le 1er juin 1757, à François Rolland du Roscouët et Marguerite Bidou, sa femme, seigneur et dame de Tranfantan (Archives de Loire-Inférieure, voir Guipel). Le nouveau vicomte du Chesnay en fit hommage au roi le 9 avril 1754 ; il maria en 1776 sa fille unique, Marguerite Rolland du Roscouët, avec François de Langle et mourut à Rennes en 1781 ; son corps fut apporté à Guipel le 20 octobre de cette année-là, et fut déposé dans l'enfeu seigneurial du Chesnay, au chanceau de l'église paroissiale. François de Langle fut avant la Révolution le dernier vicomte du Chesnay, pour lequel il fit hommage en 1786. Il eut de Marguerite Rolland du Roscouët deux enfants baptisés à SaintEtienne de Rennes : Bertrand-Marie en 1782 et Marie-Fidèle en 1784 ; l'aîné de ces garçons est décédé au Chesnay en 1836 (Registres des baptêmes, mariages et sépultures de Rennes et de Guipel).
Le Chesnay fut érigé en vicomté — et non pas en comté, comme le dit à tort M. Potier de Courcy — par lettres royales enregistrées au Parlement de Bretagne le 14 février 1590. Pour cela le roi unit en faveur de François de la Piguelaye les trois seigneuries du Chesnay, de Maillechat et de la Ménardière, toutes également situées en Guipel. La vicomté ainsi composée comprenait une vingtaine de fiefs s'étendant en Guipel et dans les autres paroisses environnantes. Le tout relevait directement du roi, partie sous son domaine de Hédé (le Chesnay et Maillechat), partie sous son domaine de Rennes (la Ménardière). Vers 1720 le subdélégué de l'intendant de Bretagne estimait cette vicomté valoir 4 000 livres de rente. La juridiction du Chesnay était une haute justice exercée au bourg de Guipel où se trouvaient aussi les « cep et collier » pour punir les malfaiteurs. Le vicomte du Chesnay avait droit d'y tenir trois foires le 6 mai, le 2 juillet et le 6 août, et une assemblée au mois de mai ; il lui appartenait de nommer seul les trésoriers de la fabrique de Guipe ; enfin il pouvait y exercer son droit de faire les nouveaux mariés de la paroisse courir chaque année la quintaine (Archives nationales, P 1614). Dans l'église paroissiale de Guipel, comme dans la chapelle frairienne de Saint-Vincent, le même seigneur avait tous les privilèges de fondation, supériorité et prééminence. Il avait dans le choeur de cette église son enfeu et son banc armoriés ; de plus une litre en pierres de taille sculptées reproduisait ses armoiries tout autour de l'édifice à l'extérieur, tandis qu'elles s'y trouvaient peintes à l'intérieur. Dans l'église nouvellement construite de nos jours à Guipel on a eu le bon esprit de replacer deux de ces vieux écussons ; l'un porte les armes de la Piguelaye : d'argent à l'épervier au naturel, armé et becqué d'or, longé, grilleté et perché de gueules ; l'autre est celui de Jeanne de la Piguelaye, veuve en 1668 de Toussaint des Nos : parti au 1er de la Piguelaye, au 2ème, d'argent au lion de sable, armé, lampassé et couronné de gueules, quiest des Nos.
Le domaine proche de la vicomté du Chesnay se composait de ce qui suit : le château du Chesnay « avec cour murée entourée de douves pleines d'eau et pont-levis », sa chapelle fondée de messes en 1677 par François Brecheu et Jeanne de la Piguelaye sa femme, son colombier et sa garenne, ses bois de décoration et ses avenues, son étang et son moulin, etc. — l'ancien manoir de Maillechat avec ses « mottes et anciennes douves » et les ruines de sa chapelle — les anciens manoirs de la Menardière (avec étang et moulin) et de la Crocherie — enfin les métairies de la Porte du Chesnay, de la Crocherie, de la Menardière et de la Rochelle (Déclaration de 1680 et 1783). Terminons par la description de l'état actuel du château du Chesnay (Nous l'empruntons à M. Orain qui a publié sur Guipel un intéressant article dans l'Almanach des adresses de Rennes, 1887) : « Cet antique manoir appartient aujourd'hui à M Auguste Lemoine, de Saint-Malo, qui vient de le faire restaurer. Il a conservé une partie de ses douves avec cour d'honneur flanquée d'un côté d'une chapelle en bon état et de l'autre d'un colombier. On voit aussi des traces de pont-levis et une tourelle suspendue. Le rez-de-chaussée, de plein pied avec la cour, renferme de vastes et belles pièces boisées en vieux chêne avec des plafonds ornés de poutrelles. Un immense escalier de bois conduit à une galerie du premier étage, qui longe tout le devant du bâtiment et sur laquelle ouvrent les portes des appartements. La chambre d'honneur possède une cheminée très remarquable, avec sculptures et incrustations en marbre. Malheureusement les armes des anciens seigneurs qui existaient sur des médaillons ont été enlevées ou mutilées. Les abords du château sont charmants : un bel étang, qui alimente un moulin, est dominé par une charmille qui porte le nom de Promenoir de Madame, et une autre promenade ombragée de chênes longe la pièce d'eau dans toute sa longueur ». Il faut déplorer toutefois la disparition des avenues ou « rabines » séculaires qui conduisaient jadis au Chesnay et le dessèchement de l'Etang Neuf. Cette superbe nappe d'eau environnée de bouquets d'arbres offrait, dit-on, avec son encadrement de verdures, le plus joli paysage de la contrée (abbé Guillotin de Corson).
Lors de la Réformation faite en 1427, dans l'évêché de Rennes, par les commissaires Jamet Baude et Eon Poffraye, plusieurs nobles sont mentionnés à Guipel (82 contribuants et 9 métayers) :
Jean
de Saint Gilles, sr. du manoir du Boaisgeffroy (Bois-Geffroy) ;
Louise
de Saint Gilles, dame de l'hôtel de la Menardière ;
Thomas
Flambart, sr. de l'hôtel de la Barre ;
Jean
Crumel (Grumel), sr. de la métairie de Monniou (Mounion) ;
Philipotte
de Maillechat, dame de l'hôtel du Chesnay et de celui de la Fontaine ;
Jeanne
des Vaulx (Vaux), dame du manoir de Maillechat ;
Guillaume
Piedevache, sr. du Souboais et de la Babelière ;
Bertrand
de Chevigné (Chevaigné), sr. du manoir de la Crocherie et de celui de Launay ;
Charles
Baradel ;
Pierre
du Pont ;
Bertran
Regerul vel Rageoul ;( ?) ;
Olivier
Cardinal qui se dit noble.
(à compléter)
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