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LES BAZOUGES : ANCIENS NOBLES DE LA PAROISSE DE SAINT-SYMPHORIEN

PRÈS DE HÉDÉ

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BAZOUGES.

Messire René de Bintin, chevalier, seigneur de Bazouges, la Corbonnaye, Tixue, la Boulaye, etc., avait été marié à demoiselle Françoise de Tournemine, fille de messire Raoul de Tournemine, dont n'était point venu de postérité et, avec lui, s'était éteint le nom de Bintin. Mais, s'il n'avait pas eu d'héritiers légitimes, il laissait deux enfants naturels : l'un, appelé Jehan, qu'il avait eu d'une Jeanne Thebault, et un second, d'une autre femme, dont le nom nous est inconnu. Lorsque vint le moment de mourir, messire René fit un testament, le 25 août 1549, dans lequel il avoua ces enfants, les reconnut et voulut que tous deux prissent le nom de Bazouges. Il constitua pour chacun d'eux, durant leur vie, une rente annuelle de 50 liv. monnaie, à prendre sur les revenus de la terre du Bois de Miniac, et ordonna qu'on payât au précepteur qui les avait élevés et instruits les gages qui lui étaient dus [Note : Arrêts du Parlement, par Frain, p. 185]. Ce testament fut reconnu bon et valable par son neveu, Messire Laurent de la Motte de Vauclair, fils de Christophe de la Motte de Vauclair et de dame Jeanne de Bintin, sœur et unique héritière de Messire René.

Des deux enfants naturels du seigneur de Bazouges, nous connaissons Jehan, sieur de Brignerault ; quant à l'autre, nous ignorons quel il peut être. Est-ce Jehan qui meurt en 1558 ? Est-ce noble homme Briand, inhumé dans l'église de Hédé en 1588 ; Julien, sieur des Chapelles, en 1597 [Note : Julien fut tué en duel. On était dans les dernières années de la Ligue ; le pays de Hédé était alors très troublé et les morts violentes n'étaient pas rares. Ainsi, quelques jours après Julien de Bazouges, le 6 juin, « Jean Ruault, dit Trehonais, fut tué et assassiné au combat contre les paysans auprès de la lande de la Bourdonnais, » et auparavant, le 14 mars 1592, nous disent les registres de Hédé, « avait été inhumé dans l'église le corps de noble Pierre de la Lande, lequel fut occis par des souldarts ». Voici l'acte de décès du sieur des Chapelles : « Le mardi 20e jour de may, environ quatre heures du matin, trepassa noble homme Jullian de Bazouges, seigneur des Chapelles, lequel fut blessé sur le tetin gauche d'un coup de espée du capitaine Biard (est-ce le capitaine qui commandait au château de Hédé ?), au combat de duel, et mardi seguant fut inhumé dans l'église de Bazouges Dieu, par sa sainte miséricorde et pitié, veuille oublier les fautes…. qu'il a commises en ce val de misere contre sa volonté et mettre son âme au repos perdurable au paradis. Amen. » (Reg. de l'église de Hédé)] ? Est-ce, enfin, un Jehan, prieur d'Iffendic en 1570, qui résigna en 1572 en faveur de François de Cahideuc [Note : Pouillé de l'archevêché de Rennes, abbé Guillotin de Corson] ? Nous ne savons ; mais il est probable que Messire René de Bintin n'eut pas seulement les deux bâtards dont nous parle Frain, mais encore plusieurs autres, des mêmes mères ou de mères différentes, d'autant que nous pouvons ajouter à ces noms connus celui de Jehanne, qui vivait en 1565 et en 1576 [Note : Registres de l'église de Hédé].

Quoi qu'il en soit, « les deux bâtards eurent des enfants et nous pensons que Jehan, prieur d'Iffendic en 1570, qui résigne én 1572 en faveur de Jehan de Cahideuc, peut être fils de Briand et qu'on peut en attribuer quatre à Jehan : Jehanne, dame de la Bovais, vivant en 1565 ; Julien, sieur des Chapelles, tué en duel en 1592 ; Jehan et Gilles qui suivent. Ecuyer Jehan de Bazouges, sieur de Brignerault et de la Haye Porcon » [Note : Il y eut encore un autre Jehan qui eut des enfants d'une autre Jeanne Thebault, Nous trouvons, en effet, dans les registres de Hédé cet acte de naissance : « Le 29 novembre 1559, Martine. Thebault, fille Johannis de Bazouges, nobilis, et Johanne Thebault ; parrain, Martin Pasquin, sieur de Hault..., etc. ». Quel est encore ce Jehan de Bazouges, et cette Jehanne Thebault qui porte le même nom que la mère du sieur de Brignerault ?], terres qui dépendaient de la seigneurie de Bazouges et qui lui avaient sans doute été données par son père, avait, pris pour femme demoiselle Guyonne de Parthenay, « d'une maison nôble et ancienne, » nous dit Frain, et en avait eu plusieurs enfants : Anne, vers 1585 ; Claude, nommé à Bazouges le 22 avril 1587, qui ne vécut point ; Olive, vers 1590 ; et Gilette, tenue sur les fonts, le 5 novembre 1595, par demoiselle Gilette Gedouin, dame de Francheville, en présence d'écuyer Pierre de Fontelebon, capitaine du château de Québriac et dame de Langottière.

La dame de Brignerault, Guyonne de Parthenay, mourût à Rennes le 17 mai 1598, et le lendemain son corps fut rapporté dans l'église de Bazouges. Jehan de Bazouges vécut jusqu'en 1612.

Demoiselle Anne de Bazouges fut mariée en 1605 à un gentilhomme nommé René Gaultier, fils (?) de André Gaultier, sieur de l'Étang. Nous lui connaissons un enfant, nommé Laurent, tenu sur les fonts à Hédé, le 22 décembre 1614, par demoiselle Ysabeau de Brehant, fille du seigneur de la Bretèche, et Missire Laurent Lorand, prêtre.

Demoiselle Olive de Bazouges épousa, vers 1614 ou 1615, écuyer Pierre Broc, sieur de la Meilleraye. (Voir Broc.).

Par son contrat de mariage, Anne de Bazouges reconnaissait que la succession de sa mère était noble et devait être partagée noblement, comme aussi celle de son père quand arriverait le décès de celui-ci ; et en 1609, en effet, du consentement de tous les enfants, la succession de dame Guyonne de Parthenay fut partagée noblement. En 1612, après la mort de Jehan de Bazouges, il n'en est plus ainsi. Jehan de Bazouges s'était toujours considéré comme gentilhomme, fier de descendre, même à titre illégitime, de René de Bintin, « des qualifiez seigneurs de la province et duquel les predecesseurs portaient le titre de chevalier il y a deux cents ans » [Noble : Frain, Arrêts du Parlement], et prenait le titre d'écuyer. Il était allé chercher femme dans une des meilleures familles du pays, et eût voulu que ses enfants continuassent à vivre comme lui, sans déroger à leur qualité de nobles ; mais ceux-ci, ou plutôt les filles, préférant l'argent à l'honneur, ne voulurent plus entendre parler de partage noble et prétendirent avoir une part égale à celle de leur frère, tant dans l'héritage de leur père que dans celui de Guyonne de Parthenay, déjà réglé, et obtinrent du roi des Lettres pour annuler le partage de 1609. La Cour de Hédé refusa de prendre en considération les Lettres du roi. Une sentence du sénéchal déclara qu'il n'y avait pas lieu de toucher à la succession maternelle ; que, quant aux biens paternels, on ferait la distinction de ceux qui sont nobles et de ceux qui sont partables, et que le partage serait établi en conséquence. Les demoiselles de Bazouges appelèrent de cette sentence devant le Parlement qui, le jeudi 6 avril 1615, rendit un arrêt cassant le jugement du sénéchal de Hédé, et portant que les partages seraient faits également et par tête. C'était la question de noblesse tranchée : les Bazouges ne sont plus que bâtards, car « les bastards, quoy qu'ils soient issus de père et mère nobles, ne sont nobles et leurs biens ne se partagent noblement ».

Gilles, le fils cadet de Jehan, sieur des Bruslais en 1609 [Note : Archives du château de la Bretèche], devint sieur de Brignerault après son père. C'est lui qui, sous le nom de Gilles de Brignerault, épousa à Hédé, en 1600, Guillemette Chantreau, dont il eut Tanguy et Jehan de Brignerault, jumeaux, baptisés le 8 octobre 1601, en présence de demoiselle Gilette de Vandel et François, nommé en 1602 et aussi Macé ou Marc qui vit en 1651 et Etienne, prêtre, prieur de la Madeleine près Hédé, à la même époque. Après le décès de Guillemette Chanteau, Gilles se remaria avec une fille de maison noble, demoiselle Marguerite Julienne, dont la tante, portant le même nom, était femme de son voisin, écuyer Bonabes de Saxe, sieur de la Chesnaye. Il en eut Jean, né le 4 juillet 1630, et Anne, née Bazouges le 18 janvier 1632, et tenue sur les fonts par écuyer Gilles du Bouays, sieur de la Brosse, qui mourut en 1690, femme de Laurent Bourthourault, à Hédé, où elle fut inhumée dans l'église. Gilles de Bazouges mourut avant 1651 et l'acte d'émancipation de ses enfants encore mineurs eut lieu le 5 juillet. (Reg. du Greffe de la Sénéchaussée de Hédé). Tanguy de Brignerault ne paraît pas avoir vécu. Julien épousa demoiselle Jeanne André, demoiselle de Champfleury, fille de Maître Julien, sieur de la Palfraire, fermier de la terre de Bazouges, d'où vinrent trois enfants : Gilles, tenu sur les fonts le 11 avril 1634 par son grand-père, Gilles, sieur de Brignerault ; Marguerite, le 24 mai 1638, par Pierre Broc, sieur de la Tuvelière, et dame. Marguerite de Brehand, qui devint la femme de Jean Le Lion, dont deux enfants jumeaux, baptisés en 1660 à Toussaints de Rennes, et enfin Julienne, qui eut pour parrain Messire Ollivier Tienard, sieur de la Coraillère, de la paroisse de Betton.

François, le second fils, sieur de Cramou, fut marié à demoiselle Renée de Bois-Adam, dont un fils, Charles, né le 13 septembre 1630, qui ne fut nommé qu'en 1649 par écuyer Charles du Fournet, sieur de la Guéhardière, et demoiselle Gilette des Fougerais, et probablement aussi une fille, Marguerite, dame de Cramou, marraine en 1647.

Le 30 août 1646, dame Françoise Frotet, dame de Bazouges, veuve de messire Julien Gedouin, seigneur de la Dobiays, obtient du Sénéchal de Hédé une sentence faisant défense « à Jehan de Bazouges, sieur de Brignerault, et à tous portant le nom de Bazouges, issus enfants naturels d'icelle maison, d'usurper et porter en leurs armes la croix engreslée, ny pleine, ny aultre, icelles armes estans de la Maison de Bazouges. » (Reg. du Greffe de la Sénéch. de Hédé).

Nous ne savons plus rien des Bazouges ; nous ignorons les dates de leur mort et de celle de leurs femmes ; ils quittèrent le pays, et c'est l'un d'eux, ce Jean, sieur de la Couldraye, habitant de la paroisse de Saulnières, qui se présente à la Réformation comme noble au ressort de Hédé, et qui est débouté en 1668, ce qui ne pouvait manquer d'arriver, puisque les descendants de René de Bintin, quoiqu'ils continuassent à prendre les titres de noble homme et d'écuyer, avaient eux-mêmes, en 1612, renié leur qualité de nobles.

(Anne du Portal).

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