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LES BESCHARD ou BESCHART, ANCIENS NOBLES DE LA PAROISSE DE SAINT-SYMPHORIENPRÈS DE HÉDÉ |
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BESCHARD OU BESCHART.
Les Beschard sont originaires de Miniac-sous-Bécherel, où ils possédaient la terre de Saint Baud ; de Guenroc, où ils tiennent l'hôtel de la Lande, et de Saint-Méen ; où ils habitent la maison noble de la Gravelle. On trouve en 1288, dans une Charte des Blancs-Manteaux publiée par MM. de Barthélemy et de Geslin dans leurs « Anciens Evêchés de Bretagne, » Johannes dictus Bechaart et Colette, sa femme, achetant de frère Hamon, prieur du prieuré de Bécherel, un domaine dépendant de ce prieuré, au prix d'une rente de quatorze mines de blé, sept mines de fleur de farine et sept d'avoine grosse, mesure de Plouasne, payable chaque année à la Toussaint et gagée sur des dîmes possédées en Plouasne par les acquéreurs. Guillaume est écuyer dans une montre de Bertrand du Guesclin en 1371. En 1415, on trouve encore Guillaume, écuyer dans les montres de Messire Jehan Aimery et de Ollivier Payen ; en 1416, il paraît à la suite de Jehan de Rousserf, avec un autre Beschard (Étienne) ; plus tard encore, en 1426, il marche avec le sire de Gavre [Note : D. Morice, Preuves de l'Hist. de Bretagne].
Le Guillaume de 1371 et celui de 1426 ne peuvent pas être les mêmes, et il y a évidemment, dans la généalogie présentée en 1668, qui fait de l'écuyer de du Guesclin le père d'Eustache, une erreur manifeste. Guillaume, vivant en 1371, ne pouvait avoir pour fils Eustache, qui paraît encore en 1478, c'est-à-dire cent sept ans plus tard. Il y a une génération, au moins, qui manque dans le tableau, et qui peut être représentée par Étienne et le second Guillaume. Étienne serait mort laissant un fils nommé Georget, qui demeure en 1444 avec son oncle Guillaume à la Gravelle, où il fait bâtir une chapelle. En 1479, Georget se présente aux montres à Dinan, « archer en brigandine, assez bien monté et armé ». Il est remplacé en 1513 à la Gravelle par un autre Guillaume, probablement son fils. Eustache, que nous supposons descendant de Guillaume, habite en 1444 l'hôtel de la Lande, en Guenroc ; il possède la terre de Saint-Baud, mais n'y réside point et y a pour métayer Jehan Delalande. En 1479 il se présente aux montres de la paroisse de Guenroc « en sa robe, fait serment et reçoit injonction d'être dans l'état que doibt ; à Miniac il est deffaillant » [Note : Montres des évêchés de Rennes et Saint-Malo pour Miniac-sous-Bécherel, Guenroc et Saint-Méen]. D'autre part, Jeanne Beschard, mariée en 1395 à Jehan de la Sauvagère, ne serait pas sœur d'Eustache, mais celle de son père. M. P. de Courcy signale encore, dans la dernière moitié du XVème siècle et le commencement du XVIème, parmi les abbés du monastère de Montmorel, en l'évêché d'Avranches, trois Beschart qui se succèdent sur le siège abbatial pendant soixante-dix ans : Nicolas, de 1448 à 1475 ; Jean, de 1475 à 1512 et Julien de 1515 à 1520. (Nobil. de Bret., III, p. 486).
Guillaume, sieur de Saint-Baud, fut marié à demoiselle Aliette Ruffier. Nous lui donnons comme fils Guillaume et Étienne, et comme petit-fils Eustache. Celui-ci, mentionné en 1448 [Note : Montres de Miniac-sous-Bécherel en 1448 et 1478], comme seigneur de Saint-Baud, parmi les nobles de la paroisse de Miniac-sous-Bécherel, fut marié à demoiselle Raoulette Guézille, fille ou plutôt sœur de Guillaume Guézille, sieur de la Chaponière en 1478. Il eut pour successeur Guillaume, époux de demoiselle Jeanne de la Provôté, dont il eut un fils, Mathurin, sieur de la Chaponière, qui eut deux femmes : la première en 1509, demoiselle Clémence Lecomte, et après la mort de celle-ci, en 1524, demoiselle Louise Barbe.
Par contrat du 8 avril 1503 [Note : Arch. départ. d'Ille-et-Vilaine, B, 493], Mathurin Beschard vend à Pierre Guézille, de la Chapelle-Chaussée, sa terre de la Chaponière, qui revint un peu plus tard dans la famille. De son second mariage était sorti un fils, nommé Pierre, qui épousa demoiselle Françoise Ginguené, fille de nobles gens Guillaume Ginguené, sieur de la Chapelle, sénéchal de Hédé, et de demoiselle Catherine Levesque.
PIERRE eut à son tour un fils, Jean, et peut-être un second, René, témoin à un mariage en 1651 [Note : Reg. paroisse de Saint-Gondran].
JEAN, sieur de la Chaponière, fut marié deux fois : d'abord en 1582, avec demoiselle Jeanne Châtel, de la paroisse de Melesse, fille peut-être de Gilles Châtel, sieur de la Rouaudais, et de Guyonne de Beaumanoir, et en secondes noces avec demoiselle Rolande Le Roux, née à Hédé le 23 août 1565, de Julien Le Roux, sieur de la Chatière, et de demoiselle Hélène de l'Escu, et veuve depuis 1597 d'écuyer Gilles du Bouays, sieur de Couesbouc.
De ces deux mariages sortirent huit enfants, quatre du premier : Jean, Pierre, Bertranne, Renée [Note : Peut-être faut-il y ajouter Françoise, présente en 1605 au baptême de Noëlle Guinard dans l'église de Langan], et quatre du second : Vincent, Tristan, Perronnelle et Jacques, tous nés et baptisés à Langouet, sauf le dernier. Jean naquit vers 1582, Pierre, le 2 octobre 1584 ; Bertranne, demoiselle de la Rangée, mariée le 29 novembre 1608, à Hédé, à écuyer Pierre du Bouays, sieur de la Martinière, greffier d'office puis sénéchal des juridictions de Langouet et de Couesbouc, fils de François du Bouays, sieur de Couesbouc, et de demoiselle Perrine Fournier, dont elle eut un fils, Pierre, sieur du Mottay, époux en 1633 de Jacquemine de Châteaubriand, fille de messire Gilles et Marguerite Rogon, sieur et dame de Châteaubriand, et plus tard de demoiselle Julienne de Bruc. Elle mourut en 1657 à Saint-Gondran.
Renée, nommée le 10 août 1588 par noble homme Sébastien Bruslon, écuyer, sieur et baron de Texüe, et demoiselle Hélène Bruslon, dame de Trans, la Plesse, etc., devint en 1619 la femme d'écuyer Jean de Beauvais, sieur de la Ville-Allée, né en 1599, à Hédé, d'Amaury, sieur de Beauvais et de la Ville-Allée, et demoiselle Guillemette Robert, et en eut Gilette, née en 1620, morte en 1624 ; Marguerite, Bertrande et Mathurin, tous nés à Hédé en 1621, 1623 et 1628.
Les enfants de demoiselle Laurande Le Roux naquirent les trois premiers en 1598, 1600 et 1601, et le dernier, Jacques, sieur de la Corvairie, tenu sur les fonts de Hédé, le 10 septembre 1606, par noble homme Jacques de Brehant, sieur de la Roche-Saint-Éloy et de la Bretèche, et demoiselle Gilette Le Roux, dame de Boisgardin, sœur de sa mère.
Jean Beschard était Procureur du Roi au Siège de Hédé avant 1595. Cette année même, le 9 novembre, il signe avec Guillaume Ginguené, Sénéchal, et le sieur Dupré, Maître de camp de douze compagnies franches pour le service, du roi, Capitaine et Gouverneur des Ville et Château de Hédé, un Mandement de réquisition aux paroisses de Bazouges, Sain-Symphorien et Saint-Brieuc, pour le ravitaillement des troupes dudit capitaine Dupré à Hédé. Dans cet acte il écrit son nom avec un d final [Note : Arch. départ. d'Ille-et-Vilaine, états A, 295-318]. Il survécut à son fils aîné et mourut en 1627 [Note : Ibid., états B, 439, Déclaration pour le rachat]. Sa femme, dame Laurande Le Roux, fut inhumée dans la chapelle Saint-Nicolas [Note : Aujourd'hui chapelle Sainte-Anne] de l'église de Hédé, le 20 août 1621.
JEAN, le fils aîné, sieur de la Ville-Allaire, puis du Coudray vers 1611, et enfin de la Chaponière après la mort de son père, lui succéda dans son office de Procureur du Roi vers 1608, et comme lui se maria deux fois. Il prit pour femme, vers 1602, demoiselle Pheline Maussifrotte, de la paroisse de La Mézière, dont il eut douze enfants, les sept premiers nés à Langouet et les cinq autres à Hédé Gilles, le 6 septembre 1603 ; Françoise 22 septembre 1604 ; Jeanne, 24 octobre 1606, nommée par écuyer Jean Chatel, sieur de la Rouaudais ; Marguerite, 21 avril 1609, décédée en 1615 ; Firmin et Pierre, jumeaux, 1er janvier 1610 ; Rolande ou Laurande, tenue sur les fonts, le 3 mars 1611, par son grand-père, Jean, sieur de la Chaponière, et Jeanne Chatel, dame de la Rouaudais ; Thomas, 24 janvier. 1614 ; Perrine, 1615 ; Bonabes, 14 avril 1616 ; Marguerite, 1617, morte en 1625, et enfin une autre Perrine, nommée le 1er novembre 1619, en présence d'écuyer Pierre Ginguené, sieur de la Rozaie, et de demoiselle Jeanne Beschard, sa sœur aînée.
Pheline Maussifrotte fut enterrée à Hédé, le 3 janvier 1620, dans l'enfeu de la chapelle dépendant du Bas-Manoir (maison noble à Hédé), et son mari, mort le 6 juillet 1625, déposé le 11 dans celui de la chapelle Saint-Sébastien [Note : Cette chapelle était probablement consacrée aux deux saints Nicolas et Sébastien, où bien il y avait deux petits autels dans la même enceinte. Ces deux autels sont aujourd'hui remplacés par un seul dédié à sainte Anne], aujourd'hui de Sainte-Anne, couvert d'une pierre tombale chargée de l'écusson en relief des Beschard, sommé d'un casque d'écuyer: Cette pierre, qui se trouvait sous le banc particulier du procureur du roi et de sa famille, existe encore, mais a été déplacée et portée à l'entrée de l'église, au bas de la nef, devant la grande porte, où le pied des passants aura bientôt fait disparaître les dernières traces des armoiries. Son Office de Procureur du Roi fut vendu à un nommé Bouillard, ou plutôt Bouillant, dont nous ne connaissons que le nom, probablement noble homme Jean, sieur de la Vallée, d'une famille de Guer, en l'évêché de Saint-Malo, maintenue en 1669, époux de N. Macé et que nous trouvons, en 1634, parrain à Aubigné d'un enfant de noble homme Jacques Perras, sénéchal d'Aubigné. (Arch. du Château de la Bretèche, en Saint-Symphorien ; Reg. paroisse d'Aubigné).
Avant de mourir, le sieur de la Chaponière s'était remarié avec une demoiselle Louise Uguet, présente en 1622, à Langouet, au baptême de Charles Ginguené, fils de Françoise Beschard, sa belle-fille, et dont il n'eut pas d'enfants.
GILLES, sieur de la Chaponière, épousa demoiselle Gratienne Loriot, originaire de l'évêché de Vannes. Nous ne connaissons pas ses parents, mais elle devait avoir un frère, François Loriot, sieur des Brossardières, marié à Anne Barberay, dont vint un fils à qui Gilles Beschard donna son nom et dont elle fut marraine, le 17 mars 1640, à Sautron, assistée de ses cieux sœurs, Isabelle Loriot, femme d'écuyer Martin de l'Isle, et Marguerite Loriot. Nous ne savons où ils vécurent et, par conséquent, où naquirent leurs enfants ; il est probable cependant que ce fut à leur maison de la Chaponière, en Langouet, mais les registres des naissances de la paroisse manquent de 1637 à 1685. Ils en eurent cependant au moins trois : Pierre, Luc, et vraisemblablement Jacquette ou Jacquemine. Nous ne savons quand mourut Gilles Beschard, mais il ne vit plus en 1673, puisque le partage de sa succession est fait le 15 janvier 1674.
PIERRE Beschard, fils aîné de Gilles, fut le principal personnage de la famille. Il recueillit par succession et par achat presque toutes les terres qu'avaient possédées ses aïeux en Langouet la Chaponière, le Coudray, etc., auxquelles il en ajouta d'autres, telles que la terre et seigneurie de Saint-Gilles. Il naquit vers 1645. Le 15 juin 1674, par devant Maîtres Gohier et Bohuon, notaires royaux à Rennes, il signe son contrat de mariage avec demoiselle Anne de Robien, fille de feu Messire Jean de Robien, chevalier, vicomte de Querambourg, Tarcanville, conseiller d'État, et de dame Guyonne des Champs-Neufs [Note : Demeurant, au château de Querambourg, en Landolle ou Landaul, évêché de Vannes], sœur cadette de Messire André de Robien, chevalier, seigneur vicomte de Querambourg, et de Messire Jean de Robien, baron de Couessal. [Note : En 1300, Henry de Kerambourg est propriétaire de la seigneurie. Les propriétaires successifs du château sont les familles Kerambourg, Guer-Malestroit (au XVIème siècle), Montalais et Robien. La terre est érigée en vicomté en 1551 en faveur de Claude de Malestroit. A noter que le château initial de Kerambourg, détruit durant les combats de la Ligue, a été rasé pour être reconstruit au XVIème siècle. Ce château est la propriété de la famille Robien jusqu’en 1789, puis de la famille Parmentier à partir de 1851. Il possédait autrefois une chapelle privée, un colombier et un puits]. Le futur apporte sa part d'héritier principal et noble de son père : 74,634 liv. 6 s. 4 d., d'après un acte de partage du 15 janvier 1674 [Note : Notes de M. Saulnier, conseiller à la Cour de Rennes. Nous n'indiquerons pas toutes les communications que nous avons reçues de M. Saulnier sur les Beschard, les Bréal, les Le Lièvre et les Rollée, car il faudrait le faire à tout instant, mais nous lui adressons ici l'expression de toute notre gratitude pour l'extrème obligeance avec laquelle il nous a offert et fourni, pour nous aider dans notre travail, les nombreux et utiles renseignements qu'il a recueillis avec tant de soin sur ces familles].
Dix jours après son mariage, Messire Pierre, assisté de sa mère, acquiert de écuyer René Cormier, seigneur de la Courneuve, son office de Conseiller du roi, alloué et lieutenant civil et criminel au Siège Présidial de Rennes, au prix de 76,000 liv., plus 250 liv. d'épingles pour Mme de la Courneuve, et l'obligation de fournir à ses frais à son prédécesseur, René Cormier, des lettres de vétéran et d'honneur.
En 1677 sa mère est morte, car le 8 janvier 1678 est faite, chez Bretin, notaire royal à Rennes, une transaction sur partage entre Messire Pierre Beschard, seigneur du Couldray, fils aîné et héritier principal et noble de feu Gilles Beschard, son père, et, démissionnaire de dame Gratienne Loriot, sa mère, et son frère puîné, Luc Beschard, sieur des Faveryes [Note : M. Saulnier].
Messire Pierre Beschard avait acquis à Rennes, par ses talents et sa valeur personnelle, une situation considérable. « C'était, dit Dom Morice, un homme fort considéré dans la province, et qui avait de l'appui à la Cour. Il le fit voir dans l'arrêt qu'il obtint du Conseil et qui lui adjugeait la Présidençe en l'Ordre du Tiers, dans les villes du ressort de Rennes, à l'exclusion des autres Sénéchaux et Présidents, sans cependant tirer à conséquence pour les Alloués... » [Note : Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. III, préface, p. XVIII].
Messire Pierre Beschart, chevalier, seigneur de Saint-Gilles, mourut à Rennes, le 1er mars 1708, et son corps fut déposé le lendemain dans l'église de Saint-Sauveur. Il avait alors soixante-trois ans.
Anne de Robien avait donné à son mari cinq enfants : Gilles, l'aîné, mort avant son père ; André-Marie, son cadet, décédé lui-même en 1709 ; demoiselles Anne-Perrine, Monique et Geneviève. Celle-ci qui vivait en 1694 [Note : Baptême de Geneviève-Monique de la Ferrière. (Reg. de la paroisse de Romillé)], dut sans doute mourir jeune.
Anne-Perrine baptisée à Rennes le 23 mai 1681, épousa, le 3 février 1705, messire Louis-Hyacinthe Visdelou, chevalier, seigneur de la Ville-Théart, d'où sortirent : Jean-Sévère Visdelou, Toussaint-François, un autre fils, dit le chevalier de la Ville-Théart, qui fut inspecteur des Haras en Bretagne, une fille mariée à M. de Vaurouaux, et une autre fille sans alliance [Note : Licitation par devant Me Boursin, notaire royal à Hédé].
Demoiselle Monique Beschart fut mariée en 1707, à Saint-Sauveur de Rennes, avec Messire Jacques-François du Bouettiez, chevalier, seigneur dudit lieu, dont elle eut deux fils et deux filles : Messire Jacques-Pierre du Bouettiez, baptisé à Saint-Gilles-des-Champs, succursale de Saint-Gilles-de-Hennebont, le 2 septembre 1708, mort le 19 février 1783, époux à son tour de demoiselle Charlotte-Jacquette des Portes, dont : Jacques-François du Bouettiez, Thérèse-Charlotte, mariée dans l'église de la trêve de Saint-Gilles, le 31 mai 1763, à Messire Louis-Joseph- François-Ange du Buat, chevalier, seigneur de la Ragotière ; Jacquette, épouse dans la même église, le 24 novembre 1778, de Messire Pierre-Jean de Baud, chef de nom et d'armes, chevalier, sieur de Kermain, fils de Messire Jean-Baptiste de Baud et de Marie-Ursule de la Villeloys, sieur et dame de Kermain ; Jean-Louis, nommé le 13 octobre 1710 par Messire Jean de Robien, seigneur de Çoetsal, et demoiselle Louise du Bouettiez ; Cécile-Monique et Anne.
Demoiselle Cécile-Monique du Bouettiez devint d'abord en 1731, ainsi qu'il résulte du décret de mariage rendu en la sénéchaussée d'Hennebont [Note : Arch. départ. du Morbihan, B, 2529], la femme de Messire Vincent de Broël, chevalier, puis, après le décès de celui-ci, arrivé vers 1736, un noveau décret intervient pour l'autoriser à prendre en secondes noces Messire Marc-Jean-Jacques de Cosnoal, seigneur du Cartier, chevalier, fils de Messire Marc de Cosnoal et de dame Jacquette Belenfant [Note : Arch. départ. du Morbihan, B, 2537].
La dernière fille, Anne du Bouettiez, eut pour mari, en 1738, Messire Jacques de Lantivy, sieur de Kerveno, Trémaudan, etc. [Note : Arch. départ. du Morbihan, B, 2540], dont plusieurs enfants.
Après le décès de Messire Pierre Beschart, sans héritiers mâles, ce fut, Luc, son cadet, qui devint le représentant de la bronche aînée.
Luc Beschart, d'abord dit sieur de Tramchel, n'eut point les goûts sédentaires de ses parents et ne voulut point, comme eux, rechercher un Office de judicature. Doué d'un tempérament plus actif, il employa sa jeunesse à courir le monde, « faisant profession des armes au service de son prince, ayant déjà fait de longs voyages maritimes ». Aussi son père, en 1665, voyant qu'il avait le « dessein de reprendre derechef la route navale soit de Portugal, l'Espagne, Hollande, soit l'Angleterre, ou de faire campagne en Catalonne ou ailleurs, suivant l'ordre de sa Majesté, » jugeant qu'il devait être désormais capable de faire ses affaires par lui-même et craignant surtout les ennuis et les responsabilités que pourraient lui occasionner l'humeur aventureuse de son fils, demanda-t-il pour lui, à la cour de Hédé, une sentence d'émancipation qu'il obtint le août. (Reg. du Greffe de la Sénéch. de Hédé). Luc Beschard, sieur de Tramchel, puis ensuite des Faveryes, revenu de ses campagnes, habita la terre du Val-de-Croyal, en Noyal-sur-Vilaine, et celle de Beauvais, dans la paroisse de Piré. Il épousa demoiselle Anne Beschart. Celle-ci dont nous ne connaissons point les parents et dont nous n'avons point la date de naissance, pourrait bien être cette Anne Beschart, sœur d'Adrien et de Claude, sieur d'Ollivard, qui assiste, le 29 juillet 1680, au mariage de ce dernier avec Georgine Delhomme, dans l'église de Domaigné, près Noyal [Note : Communication de M. l'abbé Pâris-Jallobert].
Anne, avant d'épouser le sieur des Faveryes, était déjà veuve de N... Mellet, qui lui avait laissé un fils, écuyer Luc Mellet, sieur de la Busonnais, marié le 19 août 1716, encore mineur et autorisé d'écuyer Luc Beschard et de dame Anne Beschard, sa mère, dans la chapelle de la Daviais [Note : Reg. de la paroisse de Saint-Gondran], paroisse d'Évran, à demoiselle Louise Le Bel, fille de N... Le Bel, sieur de la Chevalleraye, dont il eut trois fils, nés et baptisés à Saint-Gondran : Luc-Mathurin Mellet, nommé le 17 juillet 1717, par écuyer Luc Beschart et Mathurine Chaton ; Malo-René, le 1er août 1719, âgé de trois semaines, par écuyer René Ginguené, sieur du Boisjean, et dame Anne Beschard, et enfin Joseph-François-Gordien, le 9 mai 1721.
De son second mariage, Anne Beschard n'eut point d'enfants. Elle fut enterrée dans l'église de Saint-Gondran, le 24 août 1722, à l'âge d'environ cinquante-cinq ans. Le seigneur des Faveryes mourut à Bécherel, le 2 février 1724.
Demoiselle Jacquette ou Jacquemine Beschard, sœur de Pierre et de Luc, épousa, le 13 février 1673, à Langouet, écuyer Guy du Bouays, sieur de Couesbouc et de Saint-Gondran fils de Pierre, sieur de Couesbouc, et de demoiselle Pétronille du Perrier, né vers 1643, dont elle eut huit enfants :
Joseph, en 1674 ; Anne-Mathurine, en 1675, religieuse chez les Dames Ursulines de Hédé en 1713 [Note : Testament de Mlle Jeanne du Bouays, demoiselle de Saint-Gondran, du 15 mars 1713. (Minutes de Boursin, notaire royal à Hédé)] ; Pierre, sieur de Couesbouc, né en 1676, mort en 1710 ; époux en 1701 de demoiselle Mathurine de Lines ; Louis, 1677 ; Jean, 1678 ; Marie-Madeleine, en 1680, épouse de Messire Daniel-Bertrand de Lespinay ; Françoise, 1682, et Jeanne, 1684, morte en 1693. La dame du Bouays mourut Saint-Gondran, le 23 février 1704.
La lignée de Gilles Beschart, sieur de la Chaponière, n'ayant plus de représentants mâles, nous revenons à ses sœurs et à ses frères.
Demoiselle Françoise Beschart, la première sœur de Gilles, fut mariée dans l'église de Hédé, en premières noces, le dimanche 14 juillet 1619, à noble homme Pierre Ginguené, écuyer, sieur de la Rozaie, fils aîné de écuyer Charles Ginguené et de défunte Jeanne de Launay, sieur et dame de Bressamin, né en 1595, et dont elle eut deux enfants : Charles Ginguené, nommé à Langouet, le 4 juillet 1622, par son aïeul Jean Beschart, sieur de la Chaponière, et demoiselle Louise Uguet, seconde femme de son grand-père, Jean, sieur du Coudray ; et Jacques Ginguené, sieur de Bressamin, la Meriaillaye, la Bonne-Denrée, né à la Chapelle-Chaussée le 24 avril 1624, époux, plus tard, de Dame Marie-Lucrèce Paillevé, dont il eut lignée.
Pierre Ginguené fut inhumé en l'église de Langan, dans la chapelle du Rosaire, le 22 novembre 1624, et, le 31 mai 1627, sa veuve se remariait, à Hédé, avec écuyer Jean de Cahideuc, sieur de la Haye, veuf aussi, depuis 1624, de demoiselle Guyonne de Saint-Méen, dame de Saint-Gondran. et en eut au moins une fille, demoiselle Anne de Cahideuc, dame de la Haye, qui vivait en 1663. Elle fut inhumée à Saint-Gondran le 1er octobre 1645.
Jeanne Beschard, dame de Launay, la seconde sœur, demeurant à Hédé, en sa maison noble de Brenazé ou du Bas-Manoir, devint, en 1628, la femme de écuyer Bertrand Guézille, sieur du Bas-Bourg, notaire des juridictions de Couesbouc, Saint-Gondran et Langouët, né à la Chapelle-Chaussée le 15 avril 1606, de noble homme Jean Guézille et, demoiselle Françoise Motte, sieur et dame du Chesnay et du Rocher, et mort le 7 février 1685, dont quatre enfants, baptisés les deux premiers à Hédé et les deux autres à Langouet : Jeanne, 14 décembre 1628 ; Laurence, 1630 ; Marguerite, 26 septembre 1632, et Roch, mort en naissant, en 1636.
Laurande Beschard, dame des Vignes, épousa, le 9 novembre 1647, à Saint-Gondran, noble écuyer François Labbé, sieur de la Belleissue, de la paroisse de Saint-Alban. Elle en eut un fils, Pierre, nommé à Langan, le lundi 5 janvier 1654, par demoiselle Catherine de Boisbaudry, et une fille Mathurine, née en 1649, mariée le 28 janvier 1676 à noble homme Jacques de la Houssaye, sieur de Levenesreuc, fils de feu noble homme Barthélemy et de Marguerite Jan. La dame de la Belleissue fut inhumée le 12 mai 1656, par permission du fondateur de la paroisse, M. le Président de la Goublaye, dans le chœur de la chapelle Saint-Jacques, à Saint-Alban, où son mari la rejoignit quelques, mois plus tard, le 15 janvier 1657.
Firmin et Pierre, les deux jumeaux, et les deux Perrine ne semblent point avoir vécu.
THOMAS Beschard, sieur du Bas-Manoir, puis du Coudray, prit pour femme, vers 1639, demoiselle Suzanne Raymond, de la paroisse de Bédée, sœur de noble homme Julien, sieur de la Haye-Marot, époux de demoiselle Jeanne de la Chatière, et de noble homme Bertrand Raymond [Note : Reg. de la paroisse de Langouet]. Il habita Irodouër ; sa femme lui donna deux enfants : Jacques, sieur de Villeneuve, né à Saint-Gondran le 21 janver 1640, et qui fut déclaré écuyer d'extraction à la Réformation de 1668, et Renée, nommée en 1642, à Irodouër, au manoir de Villeneuve, par son oncle Bonabes Beschart, sieur du Bois-au-Vicomte [Note : Communication de M. l'abbé Pâris-Jallobert].
Nous ne savons quand mourut Thomas Beschard, mais il mourut jeune, puisque sa veuve se remariait en 1657 à Pierre, sieur du Bouays-Couesbouc, puis, en janvier 1665, à écuyer Gabriel Ginguené, sieur du Pont, fils d'écuyer Gilles Ginguené et de Jeanne du Verger, sieur et dame de la Chauvraye. Suzanne Raymond fut enterrée en l'église de Romillé en 1677.
Vient ensuite Bonaces Beschard, le dernier frère du sieur de la Chaponière. Mais nous le laisserons provisoirement, en nous occupant tout d'abord de ses oncles et tantes, frères et sœurs de son père, Jean Beschard, sieur du Coudray, dont la ligne s'éteignit avant la sienne.
PIERRE Beschard, d'abord sieur de Bourgneuf, puis de la Chaponière en 1624, et enfin du Coudray, avocat au Présidial en 1625, devint Procureur du Roi au Siège de Hédé, office qu'il avait acquis de noble homme François de Bien, sieur de Lavau, et dans lequel il fut installé le 9 octobre 1638 [Note : Reg. de l'église de Hédé. Il doit y avoir dans la note relevée aux registres de l'église de Hédé une erreur de date et l'on a voulu écrire probablement « 1635, » car, dès cette époque, il porte le titre de Procureur du Roi]. Il se maria deux fois. De sa première femme, Olive Fourel, de la paroisse de la Mézière, il eut deux filles : Jeanne, nommée à Saint-Aubin de Rennes, le 9 mars 1611, par Messire Jehan Beschard, sieur de la Chaponière, son oncle, et Péronnelle, à la Mézière, le 30 octobre 1612, et vraisemblablement trois fils : Gilles, sieur du Bourgneuf, Jean [Note : Arch. départ. d'Ille-et-Vilaine] et Pierre, né et baptisé le 1er janvier 1624, qui eut pour marraine Jeanne Beschard, dame de Launay, femme de Bertrand Guézille, sa cousine.
Demoiselle Olive Fourel mourut en 1628 ; son corps fut déposé le 2 juin au couvent des Dominicains de Bonne-Nouvelle, et, en 1632, Pierre Beschard prit en secondes noces, à Hédé, demoiselle Marguerite de Brehant, fille du seigneur de la Bretèche, veuve, depuis 1627, d'écuyer Julien du Bouays, sieur de Couesbouc, qui lui avait laissé cinq enfants. De son second mariage elle en eut encore deux : Guy et Michelle, baptisés à Hédé en 1635 et 1636. Guy ne vécut point, et Michelle, dame de Lourmel, n'eut point d'alliance et fut enterrée dans la chapelle du Rosaire, en l'église de Hédé, en 1674, à l'âge de trente-huit ans.
Quant aux enfants du premier lit, nous ne connaissons de Jeanne et de Pierre que leur naissance. Gilles, sieur du Bourgneuf, vivait en 1661, mais était mort en 1668, sans alliance ; Péronnelle, dame du Bourgneuf, se maria à écuyer de Sevedavy, sieur de l'Esvelinaye et de la Gonzée, dont elle eut deux filles qui épousèrent : Jeanne, écuyer Pierre de Lines, sieur de l'Étang-Breilmarin et de la Bouëxière, fils de François et de Catherine de Follenay, et la cadette, Marguerite, écuyer Bertrand Geslin, sieur de Richeville. Jeanne de Sevedavy hérita de la terre noble de la Petite-Gonzée, qu'elle céda à son grand-père, Pierre Beschard, et qui, après la mort de celui-ci, passa à son fils Jean, sieur de la Gonzée.
Dame Marguerite de Brehant mourut à Saint-Gondran le 22 septembre 1666 ; son mari l'avait précédée, nous ne savons en quelle année, mais longtemps auparavant.
JEAN Beschart, sieur de la Gonzée, d'abord Substitut du Procureur du Roi, acquit ensuite cet Office de Procureur qu'avait possédé son père. Deux fois il fut Député de la Communauté de ville de Hédé pour la représenter aux États tenus à Nantes en 1647, et à Vitré en 1673. Marié vers 1643 à demoiselle Laurence Tremaudan, il en eut six enfants, tous nés à Hédé : Jeanne et Gratienne, jumelles, en 1644, la première nommée par noble homme Jean Tremaudan, sieur de la Haiche, peut-être son grand-père, mourut en naissant ; René, le 27 avril 1645, nommé par Messire René Ferron, sieur de la Villandon et des Roncerais, président à la Chambre des Comptes de Nantes; Jeanne, en 1646, par demoiselle Jeanne Tremaudan, dame de la Houssaye ; Jean, 1647, le 1er août, et Renée, le 1er février 1649. Celle-ci coûta la vie à sa mère, qui fut inhumée le 28 dans l'église de Hédé.
Le sieur de la Gonzée ne resta pas longtemps veuf et prit en secondes noces demoiselle Sebastienrie Guézille, vraisemblablement sa nièce, fille de noble homme Bertrand Guézille de Jeanne Beschart dont nous n'avons point l'acte de baptême et dont il n'eut que deux enfants, Jacques et Pierre, qui moururent en naissant, en 1653 et 1654.
Jean Beschard mourut en 1681 et fut inhumé dans l'église de Hédé, le 9 février, en présence du Prieur-Recteur de Saint-Symphorien, des Recteurs de Saint-Gondran et de Bazouges, et de tous leurs prêtres. Après le décès de son mari, sa femme, dame Séhastienne Guézille, se trouvant seule, sans enfants, se retira d'abord comme grande pensionnaire chez les Dames Ursulines de Hédé, puis, désireuse de partager plus complètement la vie calme dont jouissaient les Religieuses, se fit recevoir postulante, et en 1685 fut admise à faire profession et à prendre le voile [Note : Minutes de Robiou, notaire royal à Hédé]. Nous ne connaissons pas la date de sa mort, inscrite sans doute dans l'obituaire du couvent, qui n'existe plus.
Des enfants du sieur de la Gonzée et de Laurence Tremaudan, René, Renée, pas plus que de Gratienne, nous ne savons rien.
Jeanne, dame de la Haise, fut mariée le 3 juillet 1678, dans l'église de Hédé, à noble homme Thomas Tizon, écuyer, sieur de Launay, de la paroisse de Toussaints de Rennes, mais demeurant à son manoir de la Haise, à Lanhélin [Note : Son acte de mariage lui donne vingt-six ans, comme à son mari ; mais si l'on se reporte à son baptême, elle devait avoir en réalité trente-deux ans], fils de Raoul, sieur de Launay, et de Jeanne du Creux. Elle eut de son mariage plusieurs enfants, dont Sébastien, en 1679 ; Jeanne, en 1680, baptisés à Hédé et une autre Jeanne, en 1683, à Saint-Symphorien. En outre, cinq autres sont nés : Henriette, à Lanhélin, le 16 mai 1681, morte à vingt-deux ans ; François-Thomas, sieur de Launay, et Julienne, qui semblent jumeaux et meurent tous les deux, à quelques jours de distance, le premier le 5 et le second le 9 avril 1712, à l'âge de vingt-cinq ans ; Françoise-Gilette, nommée à Dol, le 5 décembre 1689, par Marie-Françoise Beschard, dame de Saint-Pair, et Marie-Jeanne, mariée le 27 janvier 1710 à Jean-François Le Poitevin, sieur des Verdières et de la Crochardière, né en 1678 et mort en 1740, Capitaine garde-côtes et lieutenant du Grand Prévôt, dont vinrent plusieurs enfants, desquels deux : Henri-François, né en 1710, sieur de la Crochardière, et après lui Jean-Francois, sieur des Alleux, né en 1718, succédèrent à leur père comme Capitaines de la milice garde-côte. La dame Le Poitevin fut enterrée dans la chapelle des Bénédictines de Dol le 27 juillet 1752.
Jeanne Beschard, dame de Launay-Tizon, mourut en même temps que deux de ses enfants, probablement d'une maladie contagieuse, à son manoir de la Crochardière, en Carfantain, le 11 avril 1712, à l'âge de soixante-cinq ans. Elle était veuve depuis vingt ans et son mari avait été inhumé à Lanhélin le 9 décembre 1692.
JEAN Beschard, sieur de la Broce, épousa avant 1678 demoiselle Francoise Gillot, dont il eut au moins quatre enfants : Michel-Sébastien, baptisé à Saint-Sauveur de Rennes le 25 février 1679 ; Marguerite-Jeanne, née vers 1680 et décédée le 10 août 1739, à Brecé, chez son beau-frère ; Jeanne-Françoise, née le 14 août 1684, et Jean-François le 10 août 1686, tous les deux bâptisés à Saint-Gondran, où le dernier eut pour marraine sa sœur Marguerite.
Demoiselle Jeanne-Françoise Beschard fut mariée en premières noces, à Quédillac, à Pierre Aubault, écuyer, sieur de la Hautière, dont elle eut deux fils : Jacques-René Aubault, nommé le 14 janvier 1705 par écuyer Jacques-Claude de Guric, sieur de Beauvais, et Renée-Catherine Hay, dame de Brondineuf, femme de Messire Jean-Baptiste de Derval ; et François, né le 8 février 1706, qui se fit prêtre et devint Doyen de la paroisse de la Nouée, évêché de Vannes.
Le 28 août 1721, la veuve de Pierre Aubault prit en secondes noces écuyer François-Julien Guyet, sieur de Brecé, de la paroisse de Brecé, et en eut plusieurs enfants, dont l'aîné, écuyer Marie-Pierre-François Guyet, sieur de la métairie de Brecé, épousa dans l'église de la Baussaine, en 1753, demoiselle Françoise de Quillien, fille aînée de Charles-François de Quillien, sieur du Plessix, et de feue dame Anne Theault, née le 27 juin 1722, à la Baussaine. Le mariage fut célébré en présece de écuyer Jean-Guillaume Guyet, sieur de la Ville-Neuve, et Jean-Baptiste, sieur du Plessix, les deux autres fils de dame Jeanne-Françoise Beschard, qui n'assistait pas à la cérémonie, car elle ne vivait plus à cette époque [Note : Reg. de la paroisse de la Baussaine].
Jean Beschart quitta sa terre de la Broce pour aller habiter le manoir du Val de Croyal en Noyal-sur-Vilaine, où sa femme vivait encore en 1701, puis vint mourir à Brecé, chez son gendre, le 20 février 1711. Il fut le dernier de sa branche.
Nous arrivons à Jacques Beschard, fils d'écuyer Jean, sieur de la Chaponière, et de sa seconde femme, dame Laurande Le Roux.
Écuyer JACQUES Beschard, sieur de la Corvairie et de la Chatière, épousa à la Mézière demoiselle Marguerite Fourel, sœur cadette vraisemblablement d'Olive, femme de son frère Pierre, sieur du Coudray. Il naquit de ce mariage quatre enfants : Pierre, nommé à la Mézière le 13 août 1625 par écuyer Pierre Beschard, sieur de la Chaponière, son oncle ; Julien, Guillaume et Gilles [Note : Reg. de l'église de Hédé. Décès, 1665], sieur de la Broce [Note : Jacques Beschard avait acquis, par contrat d'échange du 23 avril 1649, le Bailliage de la Broce, dont était homme, entre autres, écuyer Jean Beschard, sieur de la Gonzée. (Déclaration de 1680, arch. du château de Couesbouc)].
Dame Marguerite Fourel mourut Saint-Gondran, où elle fut enterrée dans l'église, le 11 novembre 1636. Cinq ans plus tard, le 15 juillet 1641, son mari se remariait à la Chapelle-Chaussée avec demoiselle Jeanne Nouel, dame de la Chapelle, veuve de écuyer François Ginguené, sieur de la Chapelle, conseiller au Présidial de Rennes, fils de écuyer Guillaume Ginguené, sieur de la Chapelle, sénéchal de Hédé, et de dame Gilette Becdelièvre, qui ne paraît pas lui avoir donné d'enfants. Le seigneur de la Corvairie fut en 1659 nommé, avec Édouard Le Lymonnier, écuyer, sieur de la Marche, et Jean Larcher, sieur de Tréogat, commissaire enquêteur, chargé, à la requête de Messire Nicolas Le Long, seigneur de la Coudraye et de Jeanne de la Bouexière, veuve de François Le Long, seigneur du Dreneuc, fils de Messire Jean Le Long, héritière principale et noble dudit feu sieur du Dreneuc et de ses enfants, de constater les droits et prééminences qu'ils possédaient dans l'église paroissiale de Fégréac, à cause de leur seigneurie du Dreneuc [Note : Inventaire du château de Penhoët, par le marquis de l'Estourbeillon].
Messire Jacques Beschard mourut à Hédé en 1663 et fut inhumé dans l'enfeu de sa famille, en l'église, le 26 avril. Il ne semble pas avoir occupé de fonctions au siège de Hédé, comme plusieurs de ses parents.
Des quatre fils nés du mariage du seigneur de la Corvairie et de dame Marguerite Fourel, Pierre était mort à dix-neuf ans, en 1644, et son corps déposé, le 12 juillet, au chanceau de l'église de Saint-Symphorien, proche la muraille ; Gilles, sieur de la Broce, avait précédé son père au tombeau, et fut enterré à Hédé, le 9 juillet 1658, sous le banc des Beschard ; Guillaume, sieur du Bois et de la Thebaudais, et, après la mort de son frère, sieur de la Broce, fut, à la Réformation de 1668, avec son aîné, déclaré écuyer d'extraction. Il fut inhumé le 17 février 1669, ayant épousé demoiselle Anne de Champaigne, demoiselle de la Chesnardaye, née à La Boussac, le 9 septembre 1613, fille de Fiacre de Champaigne et de Barbe Guillemot. Il vécut à La Boussac, au manoir de la Chesnardaye, où il eut, de son mariage, plusieurs enfants, savoir : Louis, seigneur de la Thébaudaye et de la Chesnardaye, vivant, en 1669 ; Augustin-Louis, sieur de la Chesnardaye, mentionné en 1676 ; Renée, morte à La Boussac, le 3 novembre 1685, agée de vingt-trois ans, et Marie-Françoise, mariée, le 16 novembre 1681, à écuyer Jean de Saint-Pair et morte à Saint-Broladre, le 8 octobre 1713. Le 5 décembre 1689 elle était marraine, à Dol, de Françoise-Gilette Tizon, fille de Jeanne Beschard, sa cousine. Elle eut un fils. Guy de Saint-Pair, né le 21 novembre 1682, qui épousa demoiselle Marguerite Mellet.
JULIEN Beschard, seigneur de la Chatière, puis de la Corvairie, fut le seul qui se maria. Il alla prendre pour femme à Dingé, le 19 juin 1659, demoiselle Louise de la Haye, de la maison du Plessix-au-Chapt, fille aînée, sans aucun doute, de Messire Nicolas de la Haye, seigneur du Plessix-au-Chapt, et de dame Renée Hay. Il en eut cinq enfants : Renée, morte à la Chatière en 1661 ; René (Marie), nommé à Saint-Symphorien, en 1661, par écuyer Jacques Beschard et dame Renée Hay, ses grand-père et grand'mère ; Marie ou Marquise, née le 28 août 1664, tenue le 13 janvier 1665, sur les fonts, par écuyer Guillaume Beschard, sieur du Bois et de la Thebaudais, son oncle ; enfin deux jumelles, Anne-Renée et Perrine, baptisées dans l'église de Vignoc le 16 février 1668.
René mourut très jeune ; demoiselles Anne, dame de la Chatière, et Perrine, dame de la Corvairie, ne se marièrent point, et, à cette occasion, il convient rectifier l'erreur commise par ailleurs, où il est dit que Anne épousa Messire de Visdelou, tandis que la femme de celui-ci se nommait Anne-Perrine et était fille, comme nous l'avons vu plus haut, de Pierre Beschard, alloué de Rennes, et de dame Anne de Robien. Anne et Perrine ne quittèrent point Saint-Symphorien et moururent au manoir de la Chatière. Elles furent enterrées dans le cimetière, la première le 18 décembre 1724, et la seconde le 13 juillet 1730.
Marie ou Marquise Beschard épousa, vers 1683, Messire Jacques-Philippe. Le Normand, seigneur de Noyal, fils aîné de Pierre Le Normand et de dame Pétronille Le Bouteiller, baptisé à Noyal le 1er mai 1663. Quatre filles et un fils sortirent de ce mariage, tous baptisés à Saint-Symphorien : Pétronille en 1684, nommée par son grand-père paternel, écuyer Julien, Beschard, sieur de la Chatière, et sa grand-mère maternelle, dame Pétronille Le Bouteiller, dame douairière de Noyal, mariée à écuyer Pierre Rouxel, sieur de Villougly. (Reg. par. de Plénée-Jugon. Baptême 16 septembre 1727) ; Marquise-Marguerite, en 1685, par écuyer Thomas du Chatellier, sieur de la Boëxière, et dame Marquise Le Mintier, femme de écuyer Julien Rolland, sieur du Rochay, qui ne vécut point ; Anne-Guyonne, en 1691, par dame Anne de Robien, femme de Messire Pierre Beschard, sieur de Saint-Gilles, en présence de Jacquine et de Marie Beschard ; demoiselle Marie-Jeanne-Élisabeth vers 1703, et enfin Messire René-François-Fleuriant, sieur de Noyal et de la Chatière.
Demoiselle Marié-Jeanne-Élisabeth Le Normand prit pour mari, vers 1727, Messire Alexis-Gordien du Bouays, sieur de Couesbouc, fils de Pierre du Bouays, sieur de Couesbouc, et de demoiselle Mathurine de Lines, né et mort à Saint–Gondran (1710-1759), qui lui donna huit enfants, tous baptisés à Saint-Gondran, sauf la dernière, nommée à Hédé : Marie-Louise-Jacquemine du Bouays, 1728, morte en 1762, sans alliance ; Anne-Renée, 1729 ; Marguerite-Mathurine, 1730; Alexis-Louis-Gordien, en 1731, marié en 1766 à dame Renée-Thérèse de Goyon [Note : Renée-Thérèse de Goyon, dame des Hurlières, septième enfant de Armand-François de Goyon, sieur des Hurlières, prés Vitré, avocat général en la Chambre des Comptes de Bretagne, qui avait épousé en 1736 Renée de Luynes. Cette famille Goyon ou Gouyon était originaire de Guyenne et n'appartenait point à la famille Goyon-Matignon. Une de ses branches vint s'établir en Bretagne, en 1683, dans la personne de Armand de Goyon. De Luynes ou de Loynes était originaire de Beaugency et porte coupé au 1er de gueules à la fasce gironnée d'or et d'azur de six pièces, accompagnée de deux vivres d'argent ; au 2e d'azur à deux besans d'or. Renée de Loynes, mère de Renée de Gouyon ou Goyon, était fille d'Augustin de Loynes dit de Luynes, seigneur de la Bouvetière, en Ligné, juge consul de la ville de Nantes, secrétaire du roi en la chancellerie de Bretagne de 1739 à 1751, et de Renée Guillet de la Brosse, [qu'il avait épousée à Nantes. (Supplément à la généalogie de la maison de Cornulier)], dont lignée, et mort en 1780 ; Marie-René-Jacques, 1732 ; Charlotte-Silvie-Victoire, 1734, morte en 1739 ; Olive-Élisabeth, morte en naissant, 1737, et enfin Louise-Charlotte-Victoire, nommée en 1743.
Messire René-François Le Normand, sieur de Noyal et de la Chatière, épousa demoiselle Angélique de Rochefort, dont il eut quatre enfants, nés à la Chatière : Angélique-Renée, tenue sur les fonts de l'église, en 1731, par deux pauvres de Hédé ; François-Joseph, nommé à Hédé, en 1733, par dame Pélagie-Françoise Odye, épouse de Messire François de Derval, chevalier, seigneur de la Gromillaie, ne vécut point ; Jeanne-Thérèse, le 9 mai 1734, à Saint-Symphorien, par écuyer Jean-Mathurin Le Normand, sieur de la Ville-Éven, et dame Pélagie Gouyon, dame de Rochefort, en présence d'écuyer Gilles de Rochefort, sieur de la Villedanne ; enfin Floriand-Louis, né et mort en 1735.
Mlle Marie-Jeanne-Élisabeth Le Normand, seule enfant qui survécut de ce mariage et héritière de la Chatière, épousa le 6 mai 1750 M. Eugène Chatton, sieur des Morandais, né à Evran le 22 janvier 1724, fils de M. Pierre Chatton, sieur des Salles, et de demoiselle Renée-Guillemette du Bois, dont : une fille, Jeanne, née à la Chatière en 1754, et morte en naissant ; Eugène-Charles-César Chatton, né en 1755, époux le 26 avril 1797, à Jersey, de Marie-Marthe-Louise Tuffin de la Rouërie ou Eugène-César-François, né à Evran, le 24 octobre 1755. Le mariage civil fut célébré, à Rennes, le 9 germinal an XI (30 mars 1803) ; Jean-Louis, marié le 16 mai 1789 à Mlle Anne-Marie Fremont, fille de Messire Pierre Fremont et de Marie Hubert, sieur et dame des Essarts ; Céleste-Jeanne, née le 11 octobre 1764, admise en 1776 à Saint-Cyr, où elle est restée jusqu'en 1784 ; enfin, Charles-Louis, baptisé le 13 avril 1768, marié à Mlle Marie-Thérèse de la Marque [Note : Preuves des demoiselles bretonnes à Saint-Cyr, par le baron de Rosmorduc].
Le dernier représentant de la famille Chatton, arrière-petit-fils de Charles-Louis, s'est éteint vers la fin du XIXème siècle.
Messire Julien Beschart fut, par arrêt du 15 novembre 1688, maintenu écuyer d'extraction, mais il ajouta, comme brisure à titre de cadet, aux armes de la famille, qui étaient d'azur à trois besches d'argent en pal, un lambel de même [Note : Extrait des Reg. de la Chambre établie pour la Réformation de la noblesse], afin de se différéncier de la branche aînée. Il mourut en 1710, et l'inhumation fut faite en l'église de Hédé, en son enfeu, le 11 avril, en grande cérémonie, avec le concours des recteurs de Saint-Gondran, Vignoc, Saint-Symphorien, Bazouges-sous-Hédé, et de tous leurs prêtre. Sa femme lui survécut encore douze ans, et ne fut inhumée dans le cimetière de Saint-Symphorien que le 19 mars 1722, à l'âge de quatre-vingt-quinze ans.
Messire Julien fut le dernier des Beschard qui résidèrent dans les paroisses de Saint-Gondran, Saint-Symphorien et Hédé.
Nous revenons à Messire Bonabes Beschard, le dernier fils de Jean, sieur du Coudray, et de Pheline Maussifrotte, qui représente la branche aînée et dont la lignée se continue certainement jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, et peut-être même jusqu'à la fin du XIXème siècle.
Messire BONABES ou BARNABÉ Beschard, seigneur du Bois-au-Vicomte, épousa vers 1647 demoiselle Jeanne Lamendé, d'où vinrent deux enfants, Pierre et François, baptisés à la Chapelle-Chaussée : le premier le 14 mars 1648, et le second le 7 mars 1649. Ce dernier seul vivait lors de la Réformation de 1668.
La dame du Bois-au-Vicomte, Jeanne Lamendé, mourut veuve en 1680, à la Chapelle-Chaussée, et fut inhumée dans l'église le 14 avril.
Nous ignorons quelle fut l'alliance de leur fils, François, les registres de la paroisse de Saint-Gondran, où il dut vivre, n'existant plus. Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'il devait être le grand-père de René-Marin Beschard, dont nous allons voir le mariage en 1722. Nous disons grand-père, parce que entre la date de naissance, 1649, et la date du mariage de René, 1722, il y a soixante-treize ans, c'est-à-dire largement la place d'une génération.
En 1722, le 19 septembre, écuyer RENÉ (ou RENÉ-MARIN) Beschart, de la paroisse de Saint-Gondran, épousait dans l'église de Romillé demoiselle Marie Ginguené, née en 1696 de écuyer François Ginguené, sieur de Malabry, et de demoiselle Mathurine Tizon. Le mariage eut lieu en présence d'écuyer Luc Meslet, sieur de la Bussonais, fils du premier lit de dame Anne Beschard ; de François Ginguené sieur de Malabry, frère de l'épouse [Note : Reg. de l'église de Romillé], etc.
Un fils vint de cette union, Alexandre, nommé à Saint-Gondran le 20 avril 1724 par écuyer Alexandre Maudet, seigneur de Penhouët, et demoiselle Louise du Bouays, demoiselle de Couesbouc. Dame Marie Ginguené mourut en couches deux ans plus tard, dans sa maison du bourg de Langan, et fut inhumée avec son enfant le 16 septembre 1726.
Six ans après ce décès, Messire « René-Marin Bechard, écuyer, sieur du Bois-au-Vicomte, chef de nom et d'armes, de la paroisse de Langan, » prend en secondes noces, dans l'église de Feins, le 12 février 1732, dame Louise-Thérèse Le Blanc, en présence de demoiselle Marie de Caradeuc, de François-Anne de Caradeuc, etc.
La nouvelle épouse, née vers 1693, de écuyer Louis-Hercule Le Blanc, sieur du Chesnay, et de dame Anne Duault, était veuve depuis 1723 d'écuyer Henri de Caradeuc, sieur du Demaine, qu'elle avait épousé, encore mineure, en 1716, et qui lui avait donné trois enfants au moins : Joseph-Louis de Caradeuc, né le 27 février 1717 et mort en 1720 ; Charles, le 17 octobre 1719, et François-Anne, le 20 avril 1722. De son second mariage elle eut encore un fils, écuyer Louis-René-Marin Beschard, sieur de la Rozaie, qui fut baptisé à Feins le 19 octobre 1732, mais qui ne vécut que dix-huit ans, et fut inhumé sans alliance dans l'église en 1751. Nous ne connaissons pas d'autres actes de baptême, cependant nous sommes porté à croire que ce Louis-René dut avoir des frères cadets.
Messire René-Marin Beschard mourut à Feins, âgé de cinquante-six ans, en septembre 1753, et fut inhumé dans l'église, où sa femme alla le rejoindre l'année suivante, à l'âge de soixante et un ans.
Messire ALEXANDRE Beschard, chevalier, sieur du Mottay, chef de nom et d'armes après son père, s'était marié vers 1750 et était allé à Carhaix épouser demoiselle Bonne-Félicité de Raguideau, fille de Maître Jean de Raguideau, sénéchal de la juridiction royale de cette ville, et d'une dame Charlotte-Catherine-Françoise de Mellon de Trégain, dont le frère, sans doute, Messire Guy-René, était venu à Saint-Gondran prendre pour femme une voisine des Beschart, demoiselle Louise-Madeleine du Bouays de Couesbouc. La dame Beschart avait aussi un frère, Charles-Antoine Raguideau, qui partage avec elle l'héritage de ses parents [Note : Arch. du Finistère, F, 469].
Messire Aléxandre Beschard alla s'établir à Quimper, où il remplit les fonctions d'avocat au Présidial; mais auparavant il avait eu un fils, nommé comme lui Alexandre, né ou du moins mis en nourrice à Langan, où il mourut en 1755, à l'âge de trois ans. Cet enfant ne fut pas le seul, et lorsque le 12 février 1762 dame Bonne-Félicité de Raguideau, âgée de trente-cinq ans, était inhumée dans la chapelle de Notre-Dame-du-Paradis de la paroisse de Saint-Mathieu, en présence de MM. de Kératry, du Bois-Guéhéneuc, du chevalier de Kergariou, capitaine d'infanterie au régiment de Brie, etc., elle en laissait plusieurs. Cela résulte de l'inventaire des meubles et effets composant la communauté d'entre les époux, fait le 1er mars 1762, où il est dit : « Sont inventoriés et sont tous les meubles et effets, comprenant ma communauté, le montant desquels calculé porté à la somme de 460 liv. 2 s., de la moitié de laquelle je m'oblige à tenir compte à mes enfants » [Note : Arch. du Finistère, B, 469]. Quels étaient ces enfants et quel en était le nombre ? Nous n'en savons rien. Nous n'en connaissons qu'un seul, dont voici l'acte de baptême :
« Armande Emmanuelle Anne Félicité Beschart, fille de Mire Alexandre Beschard, chef de nom et d'armes, chevalier, Sgr du Mottay, et de dame Bonne Félicité de Raguido, son épouse, née le 18 mars dernier, baptisée à la maison à cause de cas de nécessité, a reçu les cérémonies du baptême par moi, Rr, le 2e may 1760 ; ont été parrain Armand Duplessis Richelieu, duc d'Aiguillon, pair de France, comte d'Agenois et de Condomois, et de Plelo, baron de Pordic, marquis de Monernet, Sgr de Veret, l’Orcoy, et autres places, chevalier des Ordres du Roi, lieut. général de ses armées, noble Génois, gouverneur, pour Sa Majesté, de la ville, citadelle, parc et château de la Fère, lieut. général de la province de Bretagne au départ. du comté Nantois, commandant en chef de ladite province, et tenue sur les Saints fonts de batême en vertu d'une procuration spéciale de Mr le duc d’Aguillon datée du 15 may, même année, par Messire Jean Vincent de Kerguelen de Pennanjeun, commandant général de la capitainerie garde-côte de Pont-Croix, et marraine, delle Urbane Félicité Mahé de Kerrouan, qui ont signé avec plusieurs MM. et dames ».
Mahé de Kerrouan, de Kerguelen Penenjeun, Raguideau Beschart, du Cetty Ville Seigneur, de Poulpiquet, oncle, Beschart, La Ruffie [Note : Maître Julien-François La Ruffie, sieur de Guikerneau, sénéchal de la Cour royale de Concarneau], Anne Papias de Kerrouan Mahé [Note : Dame Anne-Nicolas Papias, femme de Messire Sébastien Mahé, sieur de Kerrouan], de Penandreff, le chevalier du Rozel, Le Faucheux, Rr de de St Mathieu [Note : Reg. de la par. de Saint-Mathieu de Quimper. Communication de M. l'abbé Peyron, chanoine de la Cathédrale].
Le veuvage du seigneur du Mottay ne fut pas de longue durée, car l'année suivante, le 26 mars 1763, nous trouvons l'acte du mariage célébré dans l'église de Guémené entre « Messire Alexandre Beschard, chef de nom et d'armes, chev. Sgr du Mottay, et demoiselle Claude Françoise Adelaïde de Kerouallan, originaire de la paroisse de Lignol, fille de feu Messire Jean-François de Kerouallan et de dame Françoise de Poulnic ».
Qu'arriva-t-il de ce nouveau mariage ? Nous ne savons. Nous ne pouvons suivre plus loin Messire Alexandre Beschard et sa descendance.
Dans l'évêché de Vannes, nous rencontrons une autre branche des Beschard, vivant à Auray aux XVIIIème et XIXème siècles. Sans prétendre lui fixer une place certaine dans notre généalogie, nous savons déjà qu'elle ne peut être qu'une branche cadette, puisque Alexandre est chef de nom et d'armes, et nous croyons pouvoir faire de Jean-François Beschard, époux de Marie Lainé, un jeune frère de René-Marin Beschard, sieur du Bois-au-Vicomte.
JEAN-FRANÇOIS Beschart eut de son mariage avec dame Marie Lainé une fille, demoiselle Renée-Élisabeth-Marthe, qui mourut à Auray, sans alliance, le 11 mars 1834, âgée de quatre-vingt-huit ans, et qui était née par conséquent vers 1746.
C'est à lui que nous attribuerons aussi écuyer Pierre-Jean Beschard, époux, vers 1770, de demoiselle Marie-Jeanne Lorho Kercado, fille de noble homme Joseph Lorho, sieur de Kercado, de la ville d'Auray.
Du mariage de Pierre-Jean Beschart et de Marie-Jeanne Lorho nous connaissons quatre enfants : François-Marie, Joseph, Marie-Josèphe-Élisabeth et Amédée-Marie-Gilbert.
François-Marie Beschard, le fils aîné, né en 1772, épousa en premières noces demoiselle Marie-Joséphine de Boutouillic, fille de Messire Jean-Hélène de Boutouillic, chevalier, seigneur de Kergonan, de la Porte, le Faouëdic, etc., capitaine au régiment royal de marine infanterie, et de dame Armande-Anne-Élisabeth Coynard, née à Vannes et baptisée dans l'église de Saint-Pierre le 2 décembre 1774. L'union ne semble pas avoir été longue, et le 24 mars 1813, alors âgé de quarante et un ans, M. François Beschart se remariait avec Mlle Marie-Louise Duvois de Prademeur. Nous ignorons si le premier mariage avait été fécond, mais du second vint au moins un fils, nommé Eugène-Marie, né à Auray le 4 janvier 1814.
Joseph Beschard, le second fils, fut baptisé à Auray le 22 février 1773 ; c'est tout ce que nous en savons.
Mlle Marie-Josèphe-Élisabeth Beschard fut mariée à M. Olivier-Vincent-Pascal de Kernavanois du Bois-David, dont elle était veuve lorsqu'elle mourut, le 17 mars 1851. Elle avait alors soixante-dix ans, ce qui fait remonter la date de sa naissance à 1781.
M. Amédée-Marie-Gilbert Beschart naquit longtemps après ses frères et sœur, en 1808, puisque lors de son décès, le 2 février 1874, il n'avait que soixante-six ans. Il avait épousé Mlle Louise-Pascalie-Zoé Morvant, morte avant lui.
Nous ne savons rien de plus sur ces personnages, et nous ne pouvons dire si cette famille, que nous avons suivie jusqu'à nos jours, existe encore, les renseignements sur ces Beschard, que nous devons à l'obligeance de M. E. Martin, d'Auray, n'ayant pu être complétés par lui. Toutefois ce sont bien. eux, logés à Rennes rue des Bouchers, que nous voyons figurer sur la liste des députés dans l'Ordre de la Noblesse, aux États de Bretagne, en 1770, 1772 et 1780, et qui, en 1790, sont inscrits parmi les émigrés du district d'Auray passés à Jersey, où ils signent en 1791 au contrat de mariage de Mlle Tuffin de la Rouërie avec M. Eugène Chatton, arrière-petit-fils d'une Beschart de la Chatière.
A côté de tous ce Beschard, dont nous avons pu suivre la filiation, nous en avons rencontré un certain nombre que nous ne pouvons rattacher, mais qui appartiennent incontestablement à la même famille, et que, pour cette raison, nous devons signaler :
Marie, morte en 1712, âgée de soixante-six ans, en Saint-Jean de Rennes ;
Marie-Françoise, dame de Saint-Pair, marraine en 1689 de Françoise-Gilette Tizon, fillé de dame Jeanne Beschart ;
Marguerite, dame de la Vallée, marraine en 1632, à la Chapelle-Chaussée, de demoiselle Marguerite Guézille ;
Françoise, dame de la Chenardaye, y demeurant avec sa mère, 1680 ;
Claude, sieur d'Ollivard, marié en 1680, à Domaigné, avec Georgine Delhomme, en présence de Adrien et Anne Beschard, son frère et sa sœur ;
Personnelle, épouse d'écuyer Pierre Ginguené, d'Irodouër, sieur de la Chapelle, dont un fils, Augustin, sieur de Villeneuve, marié en 1721 à Henriette-Françoise Urvoy ;
Geneviève, femme de Claude de la Goublaye, sieur de Gueury et de la Tremblaye, dont : Claude-Alexandre de la Goublaye Guillaume-Célestin, Pierre-Luc et Claude-François, maintenus le 16 mars 1710 ;
Jacquine et Marie, présentes en 1691 au baptême, à Saint-Symphorien, de demoiselle Anne-Guyonne. Le Normand, fille de Marie ou Marquise Beschard.
Peut-être faudrait-il encore joindre à ces noms ceux de demoiselles Jacquette et Vincente, mariées à Saint-Malo : la première avec Olivier Beaugeard, fils d'Olivier et de Jacquette Jallobert, dont : Noël en 1591 et Nicolas en 1593, et la seconde publiée en 1590 avec Jacques Boulain. (Reg. paroisse de Saint- Malo).
Pour terminer, il nous reste à signaler, dans les registres de la paroisse de Derval, un acte de naissance ainsi conçu :
« Je soussigné, recteur de Derval, certifie avoir conféré le St sacrement du baptême à Anne Briande, fille de Pierre Beschard, escuyer, sieur de la Garenne, et de demoiselle Françoise Charette, sa compagne. Parrain fut Pierre Broc, escuyer, sieur des Moulins, et marraine demoiselle Anne-Briarde du Bouëxic, femme et épouse d'escuyer Pierre Charette, sieur de la Pommeraye, le quinziesme jour de fevrier 1665. Briande DU BOUEXIC, Pierre BROC. Jacques DU HAINDREUFF. Jeanne CHARETTE, Thomas PERRET, Rr. de Derval.
Le 14 novembre 1661 et le 4 décembre 1662 avaient eu lieu, dans la même église, les baptêmes de René et Michel-Julien Beschaye, fils de écuyer Pierre Beschaye et de Françoise Charette, sieur et dame de la Garenne. Que veulent dire ces trois actes? Ces trois enfants sont-ils les fils d'un même père, comme ils semblent l'être d'une même mère, et doivent-ils tous porter le nom de Beschaye ? Nous ne le croyons pas. Demoiselle Françoise Charette, née en 1634 à Derval, fille de écuyer Pierre Charette et demoiselle Anne de Melliant, sieur et dame de la Pommeraye, eut successivement deux maris : en premier lieu écuyer Pierre Beschaye, d'une famille assez nombreuse à Derval, qui dut mourir vers 1663 ; puis, après lui, écuyer Pierre Beschard. Les noms des deux époux se ressemblent, leur prénom est le même, ils s'intitulent tous deux sieurs de la Garenne, on pourrait croire qu'ils ne font qu'un seul et même personnage. Cependant le nom de Pierre était assez commun pour qu'il n'y ait pas lieu de s'étonner qu'il soit porté par les deux maris d'une même femme ; la Garenne appartenait sans doute à Mlle Charette, ce qui a permis à ses deux époux de se dire sieurs de la Garenne ; dans les actes de 1661 et 1662, les parrains et marraines sont des Beschaye, qui apposent leurs signatures ; dans celui de 1665, on ne trouve aucun nom ni aucune signature de Beschaye ; enfin l'orthographe des noms est indiscutable, ainsi que le constate M. l'archiviste du département de la Loire-Inférieure [Note : Inventaire des Arch. départ. de la Loire Inférieure, E, 2253]. Enfin, une dernière preuve qu'Anne Briande est bien une Beschard, c'est le nom de son parrain, écuyer Pierre Broc, sieur des Moulins, qui n'avait aucunes relations de famille ou d'alliances avec les Beschaye ou autres dans l'évêché de Nantes, mais qui, au contraire, était le voisin le plus près et le plus intime des Beschard à Saint-Symphorien, puisque leurs manoirs de la Tuvelière et de la Chatière n'étaient séparés l'un de l'autre que par la largeur de la route de Rennes à Hédé.
Maintenant, quel était ce Pierre Beschard et d'où venait-il ? Nous avouons notre ignorance. Peut-être son acte de mariage, que nous n'avons point trouvé, nous l'eût-il dit. Mais puisque ce ne peut être le fils aîné de Bonabes, sieur du Bois-au-Vicomte, né en 1648, et trop jeune pour être marié et avoir des enfants en 1665, que nous n'en connaissons d'autres du même prénom, en âge d'être le mari de Mlle Charette ; que le fils cadet de Pierre, sieur du Coudray, né en 1624, qui, lui, serait peut-être un peu âgé, nous avons cru devoir le placer parmi ceux dont nous ne connaissons pas l'attache, d'autant, du reste, qu'il devait être mort avant 1668, puisqu'il ne paraît point à la Réformation.
(Anne du Portal).
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