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LE LIÈVRE DE LA BOSCHERAYE : MAISON NOBLE EN LA PAROISSE DE SAINT-SYMPHORIENPRÈS DE HÉDÉ |
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LE LIÈVRE DE LA BOSCHERAYE.
Les Le Lièvre, sieurs de Martigné, du Châtel, de la Grande-Rivière et du Chesnay, de Beauregard, de la Boscheraye et du Bois-Morin, avaient, dit M. P. de Courcy, les mêmes armes : d'azur à une tête de lièvre d'argent en fasce, accompagnée de trois têtes de chiens de même ; ils devaient donc tous avoir une même origine et venaient de Bazouges-la-Pérouze, dont les registres, malheureusement, ne remontent qu'à 1607. Mais comment se rattache la branche de la Boscheraye à la souche commune et d'où descend notre sénéchal de Hédé ? nous ne savons. Peut-être serait-il fils d'un Guillaume Le Lièvre, dit Le Mellaye, décédé à Combourg à l'âge de cinquante-sept ans, et enterré dans l'église de Québriac le 30 avril 1617.
En tout cas, Louis Le Lièvre, écuyer, sieur du Meslay qui avait pour frères et sœurs : Jean, chanoine régulier de l'abbaye de Rillé, prieur recteur de Bazouges-la-Pérouze de 1627 à 1663 ; Christophe, seigneur du Bois-Morin ; Amaurye, mariée à Jean Anger, seigneur de la Blochaye, et Jeanne, épouse de Raoul Gaultier, seigneur de la Bouchardière, morte en 1670, vint s'établir à Hédé vers 1624 pour y remplir l'office de Sénéchal de la Juridiction Royale, qu'il avait acquis de noble homme Jean Busnel, sieur de la Clarté, et vers la même époque y épousa demoiselle Olive Bréal, soeur du seigneur de la Bretèche (voir Bréal). Il en eut douze enfants, dont les onze premiers baptisés à Hédé et le douzième à Saint-Brieuc-des-Iffs : Philippe le 9 octobre 1625 ; François, nommé le 25 octobre 1626 par Messire François Becdelièvre, Conseiller du Roi, et demoiselle Renée Gay, dame du Plessix ; Jeanne et Gilette, jumelles, en 1627 ; Jacquette en 1631, par noble et discret Missire Jean Le Lièvre, Prêtre, Recteur Prieur commendataire de Bazouges-la-Pérouse, oncle, et dame Jacquette Bréal, dame de la Ville-André, cousine germaine de l'enfant, en présence de noble homme Christophe Le Lièvre, sieur du Bois-Morin, sans doute aussi frère du père ; Julienne en 1632, par écuyer Jean de Rollée, sieur du Bois-Louet et de Bon-Espoir, Capitaine enseigne des Gardes du Roi, etc., et demoiselle Julienne Ybert, dame de Querolon, compagne de Messire Pierre de la Touche, Conseiller du Roi au Parlement ; Louise, en 1633, par demoiselle Louise Le Lièvre, dame de Luraigne, femme de écuyer François de Saint-Méen ; René, en 1634, par René de Montigny, Conseiller du Roi et Avocat général au Parlement, et dame Madeleine Grignart, épouse de écuyer Charles Gouyon, sieur de la Mordelière ; René, en 1635, par Messire Charles de Vaucouleurs, seigneur de la Ville-André et de la Boulaye, et dame Renée Le Maczon, dame du Perray-Bréal ; Louis, en 1637 ; Marie, en 1641, par Dom Bernardin Solfy, Prieur de Hédé, et dame Marie Bréal, dame du Plessix, sa cousine germaine ; enfin Françoise, née en 1642 à la Boscheraye, en Saint-Brieuc-des-Iffs.
Louis Le Lièvre abandonna en 1643 son office de Sénéchal de Hédé, qu'il céda à son neveu, François Bréal, pour aller s'établir à Dinan. Mais auparavant il avait acquis dans la paroisse de Saint-Brieuc-des-Iffs la terre noble de la Boscheraye, et le 18 avril 1636 il avait obtenu de Messire Gaspard de Coligny, seigneur de Châtillon, Tinténiac et Montmuran, le droit de « mettre un banc et d'avoir un enfeu dans l'église des Iffs, dans la, chapelle au côté Midi, pour leur servir à entendre le service divin à lui et à ses successeurs, seigneurs de la Boscheraye, et à être inhumé sous ledit enfeu qui sera à rez de terre, à condition qu'il relèvera pour cela de la seigneurie de Tinténiac et rendra aveu comme il relève et rend aveu pour les autres terres et juridiction de la Boscheraye » [Note : Archiv. départ. d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 21].
En 1635, le 4 février, dame Olive Bréal fut marraine, à Feins, de Olive de Saint-Méen, fille d'écuyer Jean de Saint-Méen, seigneur de Luraigne, et de demoiselle Louise Le Lièvre, et quelques années plus tard, le 13 octobre 1644, écuyer Raoul Le Lièvre, sieur de Martigné, tenait sur les fonts, à Saint-Jan de Rennes, Raoul Bréal, fils d'écuyer Jean, sieur du Perray, et de Julienne Le Maczon, petit-neveu de la dame du Meslay.
Dame Olive Bréal mourut à son manoir de la Boscheraye, le 26 août 1650. Elle ne voulut point être inhumée aux Iffs et son corps fut déposé à Dinan, dans la chapelle des Religieuses de Sainte-Claire. Son mari ne resta pas veuf et épousa en secondes noces demoiselle Hélène de Serizay, fille de noble homme Pierre, sieur de la Gastinais, Alloué et Lieutenant de Dinan, et de demoiselle Françoise Lernée, que l'on trouve marraine, en Saint-Malo de Dinan, le 24 août 1674, portant le titre de douairière de la Boscheraye, et qui fut inhumée, le 4 décembre 1684, à l'âge de soixante-douze ans, comme dame du Meslay, « en présence des hauts fonctionnaires de la justice » [Note : Communication de M. Fr. Saulnier].
Nous ne savons en quelle année mourut Louis Le Lièvre. Le silence des registres des Iffs et de Saint-Brieuc-des-Iffs à ce sujet montre qu'il ne profita point du privilège de son enfeu et qu'il voulut reposer, soit à côté de sa première femme, soit peut-être dans l'église de Hédé, dans la chapelle Saint-Nicolas, sous la pierre tombale sur laquelle il avait fait sculpter ses armes, un peu différentes de celles des autres branches de sa famille : de gueules à la tête de lièvre d'or, accompagnée de deux étoiles.
Nous ne croyons pas que le second mariage ait été fécond. Quant aux enfants du premier lit, Philippe, Gilette et Jeanne moururent dans l'année de leur naissance. De tous les autres, sauf de François, Julienne et René, nous ne savons rien ; il est à croire qu'ils ne vécurent point, et, en effet, en 1691, François se dit fils et unique héritier de défunt Louis Le Lièvre, en son vivant sieur du Meslay.
Demoiselle Julienne Le Lièvre épousa Messire Bertrand Bouttier de Château-d'Acy, sieur du Boishamon, fils de Messire Gilles Bouttier, vicomte de Châteaufort, et de Julienne de Saint-Denoual, à qui elle ne donna point d'héritiers. Elle mourut veuve, en Saint-Sauveur de Dinan, le 7 janvier 1687, et fut inhumée le lendemain, âgée d'environ cinquante-quatre ans, dans la chapelle des Religieuses de Sainte-Claire.
René se fit moine. Chanoine régulier de l’abbaye de Rillé, il fut Prieur Recteur de Bazouges-la-Pérouse en 1663, succédant à Frère Jean Le Lièvre, son oncle, et mourut en 1672 [Note : Abbé Guillotin de Corson, Pouillé de l'Archev. de Rennes]. [Note. Il se pourrait que ce ne fut pas ce René qui succéda à Jean Le Lièvre au prieuré de Bazonges-la-Pérouze, mais un autre du même nom, fils de Christophe, né en 1636
Écuyer FRANÇOIS Le Lièvre, sieur de la Boscheraye, fut d'abord Sénéchal de Dinan jusqu'en. 1692. A cette époque il échangea ces fonctions contre l'Office de Secrétaire du Roi en la Chancellerie du Parlement, dont il fut pourvu le 11 décembre et qu'il garda jusqu'en 1704. Il mourut à Baguer-Morvan le 22 septembre 1705
Comme son père, il se maria deux fois. De sa première femme, Marie Petit, demoiselle de la Lande, qu'il épousa à Saint-Malo, le 18 avril 1655, il eut deux fils et une fille : Joseph-Baptiste, Hélène et Jean-Baptiste.
Nous verrons d'abord les cadets du premier lit, puis les enfants du second, pour revenir plus tard à Joseph-Baptiste, dont nous suivrons plus longtemps la lignée.
Demoiselle Hélène Le Lièvre épousa en premières noces Messire Julien-Alexis Marye, sieur de la Higourdaye, fils de Messire Joseph, sieur de la Higourdaye, et de dame Judith de Talhouët de Keravéon, qui lui donna au moins un enfant, Ferdinand Marye, sieur de la Higourdaye, qui succéda à son père, fut marié le 7 septembre 1734 dans la chapelle de Sainte-Marguerite du Val-aux-Bretons, paroisse de Pleine-Fougères, à demoiselle Jeanne-Françoise-Thérèse de Saint-Gilles, fille d'écuyer Gervais-Jean de Saint-Gilles, sieur de la Ville-Clerc, et de demoiselle Jacquemine Le Lou, devint Capitaine des milices gardes-côtes au département de Cancale, et mourut Épiniac le 3 avril 1755.
Après la mort de Julien-Alexis Marye, sa femme se remaria à Pleugueneuc, le 8 avril 1709, à noble homme Alexis-Thomas Pigeon, sieur du Boullay, fils de noble homme Jacques Pigeon et de Carize Gigot, né à La Boussac le 11 mai 1680, nommé par Alexis de Saint-Gilles, sieur du Buat, et demoiselle Thomase Gigot, demoiselle de Belair, ancien capitaine au régiment du Thil en Flandres, commandant pour le Roi la Capitainerie générale garde-côtes au département de Cancale, Chevalier de Saint-Louis [Note : Minutes de Boursin, Notaire Royal à Hédé]. Elle eut de sa seconde union trois enfants, nés à Dol : Scholastique-Hélène, le 13 juillet 1710 ; Alexis-François, le 4 juillet 1711, et Marie-Marc-Antoine, le 25 juillet 1712. Nous ne connaissons pas la date de son décès, mais son mari fut enterré aux Carmes de Dol, à l'âge de quatre-vingts ans, le 11 janvier 1758.
Noble homme Jean-Baptiste Le Lièvre, sieur de Beauregard, fut pourvu, le 31 août 1704, de l'Office de Secrétaire et Notaire en la Chancellerie, que lui cédait son père. Nous ne savons combien de temps il le garda ni quand il mourut.
Après le décès de dame Marie Petit, le sieur de la Boscheraye prit en secondes noces à Saint-Malo, le 18 avril 1673, demoiselle Catherine Crosnier. De celle-ci, il eut quatre enfants : Louis-Bertrand, né le 2 mars 1674, et nommé le 8 août ; à Saint-Malo de Dinan, par Messire Bertrand Bouttier, seigneur chevalier de Boishamon et de Château-d'Acy, mari de sa tante Julienne ; Catherine-Françoise, 24 octobre 1679 ; Jean-Baptiste., 1680, et François-Louis, 27 janvier 1682. De Catherine-Françoise, nous ne savons rien ; des trois autres, nous ne connaissons que peu de choses.
Louis-Bertrand, Secrétaire de la Chancellerie, meurt en 1708.
Jean-Baptiste se fit prêtre ; il fut le premier chapelain de la chapelle de Sainte-Barbe cle Beauregard, que ses père et mère avaient fondée le 10 octobre 1699, dans leur manoir de Beauregard en Baguer-Morvan. Il mourut en 1709, n'ayant pas encore trente ans.
François-Louis fut soldat. Nous le trouvons Capitaine au Régiment de Foulain en 1711 parrain à Saint-Brieuc-des-Iffs au baptême de Jacquemine-Rose-Françoise Gaesdon, fille de Michel, sieur du Vaumarqué, et de dame Marie-Rose Crosnier, sans doute sa cousine.
Ecuyer JOSEPH-BAPTISTE, sieur de la Boscheraye, fils aîné de François Le Lièvre, Conseiller du Roi et Sénéchal de Dinan après son père, alla se marier à Vitré. Il épousa, en 1691, demoiselle Jeanne Marion, dame de la Bretonnière, fille aînée de noble homme Claude Marion, sieur du Val, et de demoiselle Olive Charil. La future, par son contrat de mariage, passé le 31 mai par devant Maître Berthelot, Notaire Royal à Rennes, lui apportait en dot 30,000 livres [Note : Communication de M. Fr. Saulnier].
Nous connaissons deux enfants sortis de ce mariage : François, sieur de la Boscheraye, né vers 1694, qui mourut le 13 septembre 1750, à Saint-Didier, probablement sans alliance, et demoiselle Marie-Anne, née le 31 mars 1698, et baptisée le lendemain à Saint-Malo de Dinan. Celle-ci épousa dans cette même église, le 27 mai 1721, écuyer Louis de la Forest, sieur de la Ville-au-Sénéchal, de la paroisse d'Irodouer, d'où : Claude-Nicolas-Marie de la Forest, né le 16 février 1722 ; Louis-Jean-Baptiste, le 21 août 1723 ; Marie-Louise-Angélique, le 24 octobre 1725, et Louis-Marie, le 26 novembre 1727, qui, lui-même, fut marié en janvier 1748 à demoiselle Marie-Thérèse de la Haye, fille de Messire Pierre-Eustache, sieur de Laubriays, et de dame Thérèse-Anne Lesnet, dont naquit Louis-Marie-Thérèse de la Forest, baptisé le 7 février 1751 à Saint-Malo de Dinan [Note : Communication de M. Fr. Saulnier]. Celui-ci prit pour femme demoiselle N..., de la Maison du Plessix-d'Argentré, dont il eut un fils, Louis, né vers 1800 et mort à soixante-cinq ans, mari de demoiselle Zoé de Couasnon, qui lui donna deux filles, Mlles Zoé et Antonie de la Forest, qui épousèrent A. et J. de Carheil, et un fils nommé Ludovic, né vers 1827, qui s'allia à Mlle Anna Sevoye. De ce dernier mariage est sortie la génération actuelle, représentée par M. Alain de la Forest, né en 1870, et Mlles Gabrielle, Yvonne et Christine de la Forest, épouses : la première de M. Jean Harscouët de Keravel, la seconde de M. V. de Penguern, et la troisième de M. R. de Kerhué [Note : Communication de M. Harscouët de Keravel].
Dame Jeanne Marion mourut n'ayant encore que trente ans et fut inhumée aux Cordeliers de Dinan, le 22 septembre 1699. Nous ignorons la date du décès de son mari, mais il est à croire qu'il eut lieu avant 1721, puisque en cette année on trouve comme Sénéchal de Dinan, Gilles Durand, sieur de la Pennezais, et qu'avec lui s'éteignit la branche des Le Lièvre de la Boscheraye.
La famille Le Lièvre avait été, dans les personnes de Jean Le Lièvre, Prieur de Bazouges-la-Pérouse, de Raoul, sieur de Martigné, de François, sieur de la Boscheraye, de Christophe, sieur du Bois-Morin, et de Jean, sieur de Martigné, son fils, déboutée, le 8 juillet 1670, de ses prétentions à la noblesse, faute de produire ; mais plus tard, sur leurs réclamations, les intéressés furent maintenus à l'Intendance.
(Anne du Portal).
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