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DE ROLLÉE : MAISON NOBLE EN LA PAROISSE DE SAINT-SYMPHORIENPRÈS DE HÉDÉ |
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DE ROLLÉE.
Les Rollée, anoblis par les charges, ne remontent pas plus haut que le commencement du XVIème siècle. Il n'est pas facile d'établir la généalogie de cette famille d'une façon précise, au moins pour les générations les plus anciennes, faute de connaître toutes les paroisses que les divers membres qui la composaient ont habitées et de trouver une suite d'actes qui permette de les relier les uns aux autres.
On trouve à Rennes Jacques Rollée, témoin dans un baptême à Saint-Sauveur en 1510, et Maître Julien, parrain, le 16 août 1534. Nous ne savons rien de plus de chacun d'eux.
PIERRE de Rollée, peut-être frère de Julien, fait baptiser à Rennes, dans la paroisse de Toussaints, trois enfants qu'il a de sa femme, Julienne Riveron : Jean, le 12 juin 1535 ; Pierre, le 25 octobre 1536, et une fille, Patrice, le 7 avril 1537, tous les trois dont nous ne connaissons que la date de naissance.
Nous croyons qu'il faut encore attribuer à Pierre de Rollée un autre fils, Thomas, qui serait l’aîné, habitait la paroisse de Thorigné et vivait encore en 1582, où, sous le nom de sieur de Bois-Louail ou Bois-Louez, il est parrain de son petit-fils Nicolas.
THOMAS, marié deux fois, n'eut de sa première femme, Jacquette Royer, qu'une fille nommé Julienne, baptisée le 9 septembre 1554 et qui caûta la vie à sa mère, car, dès l'année suivante, il a de sa seconde femme, Guillemette Bertière, un fils Gilles, baptisé le 5 novembre 1555, et que nous retrouvons parrain en 1577. Il est très vraisemblable que c'est encore de ce mariage que sortirent un certain nombre de frères plus jeunes, nés nous ne savons dans quelle paroisse : Alexandre, sieur du Bois-Louet, parrain à Thorigné, en 1584, de son neveu Christophe ; Jean, sieur de Rigné ; Pierre sieur de Champoury, et Nicolas.
Gilles ne reparaît plus après 1577. Il dut mourir jeune et sans alliance. Jean, sieur de Rigné [Note : Rigné ou Rigny, terre noble dans la paroisse de Betton, près de Rennes], ne fut point marié ou du moins n'eut pas d'héritiers légitimes. En revanche, sa servante, Perrine Niobé, lui donna deux enfants naturels : un fils, nommé Alexandre, baptisé à Thorigné le 27 novembre 1584 qui ne vécut point, et une fille, née au manoir de Rigné, qu'il reconnut et voulut être appelée Julienne de Rigné. Il lui fit épouser un Jean Desclos, fils d'autre Jean Desclos, marchand de drap de soie à Rennes, et, par acte du 17 octobre 1606, au rapport de Maître Lefebvre, la dota de 1,200 livres [Note : Archives départ. d'Ille-et-Vilaine. — Minutes de Lefebvre, notaire royal à Rennes. — Communication de M. Fr. Saulnier]. L'année suivante, le 21 juin 1607, il eut encore d'une Olive Harel une autre fille naturelle nommée Marguerite. Il mourait peu de temps après, dans cette même année 1607, peut-être à Rennes, où il possédait un logis près de la rue Saint-Georges, mais plus vraisemblablement à son manoir de Rigné.
Nicolas, sieur de Champoury, était Référendaire à la Cour des Comptes en 1588 [Note : Liste manuscrite aux Archives du Parlement de Bretagne. — Communication de M. Fr. Saulnier]. Nous le trouvons, le 23 mai 1593, parrain, à Saint-Pierre en Saint-Georges de Rennes, de Nicole Girard, fille de Guillaume et Olive Louel, qui semble être une parente. Il n'eut point d'alliance et résigna son Office en faveur de son frère Pierre peu de temps avant sa mort, qui dut avoir lieu vers 1605.
PIERRE, sieur de Champoury et de la Moinerie, frère du sieur de Rigné [Note : Un acte du 5 janvier 1608 nous apprend que noble homme Pierre de Rollée, sieur de la Moinerie, frère et héritier de Jean de Rollée, sieur de Rigné, a payé à Jean Desclos et Julienne de Rigné six cents livres, en vertu de la donation du 17 octobre 1606], Conseiller du Roi, d'abord Maître particulier des Eaux et Forests dans la Sénéchaussée de Rennes, en 1600, devint plus tard, par suite de la résignation de son oncle Nicolas, Référendaire en la Chancellerie, charge dans laquelle il fut admis en 1605 et qui ne lui donnait, comme à son prédécesseur, que la noblesse personnelle.
Il fût le seul de tous les fils de Thomas qui prit femme et épousa demoiselle Perronnelle Godet, dont nous ignorons la date de naissance, sœur, sans doute, de Georges Godet, auditeur en 1584 à la Chambre des Comptes de Nantes. Il en eut cinq enfants : Thomas, nommé le 4 décembre 1575, à Saint-Sauveur de Rennes, par son grand-père, Thomas, sieur de Champoury ; Nicolas, le 29 septembre 1582, par le même, et Christophe, à Thorigné, le 27 novembre 1584, par Jean, sieur de Rigné, et Alexandre, sieur du Bois-Louet, ses oncles. Nous ne possédons pas les actes de baptême des deux derniers : Jean, qui doit être l’aîné, et Suzanne ; mais d'autres actes nous permettent d'établir d'une façon certaine leur origine et leur parenté.
Le 10 juillet 1607 [Note : Minutes de Lefebvre, notaire royal à Rennes], noble homme Pierre de Rollée, sieur de la Moinerie, paie une dette de son fils Christophe, sieur de Champoury ; or, nous savons que celui-ci cède ses fonctions à la Cour des Comptes à Nicolas, son frère [Note : Histoire de la Chambre des Comptes de Bretagne, par de Fourmont], qui viendra plus tard, en 1656, avec sa sœur Suzanne, en qualité d'oncle, prendre sa part de l'héritage de sa nièce, Louise, fille de Jean, sieur du Bois-Louet, son frère, part qu'il cédera plus tard à sa belle-sœur, dame Françoise Le Mintier [Note : Note dans les registres paroissiaux de Saint-Brieuc-des-Iffs]. Il ne peut donc y avoir de doute sur la parenté.
JEAN de Rollée, seigneur du Bois-Louet, nous le connaissons ; c'est lui qui fut seigneur de la Crozille par son mariage avec demoiselle Françoise Le Mintier, fille de Messire François, seigneur de Carmené, et de dame Louise de Visdelou.
D'humeur plus active et plus entreprenante que ses ancêtres et que ses frères, il avait laissé la Robe pour ceindre l'épée, avait conquis par son mérite les faveurs et les bonnes grâces de Louis XIII, et devenu Gouverneur des ville, château et baronnie de Fougères, de Saint-Brieuc-des-Vaux et de la Tour de Cesson, Maître d'hôtel du Roi de France, Enseigne et Capitaine des gardes du corps, etc., il avait fait dans les armes une fortune relativement brillante.
Dame Françoise Le Mintier ne donna à son mari que deux filles : Anne et Louise-Marguerite. Anne ne vécut que quelques années et fut inhumée au couvent des Carmes de Rennes le 4 février 1650. Louise-Marguerite naquit au manoir de la Crozille le 14 septembre 1645, mais ne fut baptisée que le 15 octobre. C'était une enfant posthume, car son père venait de mourir. Nous n'avons point la date exacte de la mort du seigneur du Bois-Louet, parce que les registres des décès de l'église de Hédé, dans laquelle il avait un enfeu et avait dû être inhumé comme seigneur fondateur, manquent de 1637 à 1646, mais l'acte de baptême de Louise porte « fille de feu Messire Jean de Rollée, etc. ». Louise-Marguerite eut pour parrain son oncle, écuyer Nicolas de Rollée, sieur de Rigné, et pour marraine demoiselle Louise Le Mintier de Carmené. Elle n'eut pas un sort plus heureux que son aînée, elle ne vécut que dix ans et mourut en 1655.
Thomas, le second fils, se fit prêtre ; il devint, en 1622, recteur de Liffré. C'est à lui que sa paroisse dut la Confrérie du Rosaire que, sur sa prière, les Dominicains de Bonne-Nouvelle vinrent établir et pour laquelle il fit construire dans son église une chapelle, aujourd'hui remplacée par une chapelle moderne. Il resta vingt ans dans son rectorat et résigna en 1642 en se réservant 300 livres de rente [Note : Abbé Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'Archevêché de Rennes]. En 1610, il avait été parrain, à Saint-Aubin-du-Cormier ; d'un de ses petits-neveux, Thomas de Caradeuc. Nous ne connaissons ni le lieu, ni la date de son décès.
NICOLAS, sieur de Rigné, d'abord Maître des Eaux et Forêts comme son père, entra ensuite à la Chambre des Comptes, où il succéda à son frère Christophe, qui lui avait cédé sa charge avant de mourir, et fut admis en qualité de Conseiller Maître le 18 octobre 1628. Il garda cet Office jusqu'en 1650, qu'il le rendit alors, comme nous le verrons, à son neveu Thomas. Il vécut encore jusqu'en 1661 et fut enterré dans l'église de Saint-Sauveur de Rennes, le 23 juillet, à l'âge de soixante-dix-neuf ans.
A moins qu'il n'ait contracté précédemment une union dont nous n'avons point connaissance et dont, en tout cas, il n'est point résulté de postérité, il avait attendu longtemps avant de se décider à se marier. Il avait plus de cinquante ans lorsqu'il épousa demoiselle Isabelle Burot, beaucoup plus jeune, puisque, née en 1612, elle n'avait que vingt-trois ans lors de la naissance de son premier enfant, Jean, né à Nantes le 24 juin 1635 et baptisé à Betton le 8 août de l'année suivante, mort jeune ou, du moins, sans postérité. Plus tard, en 1636, vint encore une fille, Isabelle, que nous retrouverons.
Isabelle Burot survécut onze ans à son mari et alla le rejoindre dans son tombeau de l'église Saint-Sauveur le 24 mai 1672. C'était une femme pieuse qui avait fait élever une chapelle à son manoir de Rigné, et la dotait quelques jours avant sa mort, le 10 avril, de 120 livres, pour qu'on pût y célébrer une messe tous les dimanches et jours de fête [Note : Abbé Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'Archevêché de Rennes].
Isabelle de Rollée se maria deux fois. En premières noces, elle prit pour époux Messire Jacques du Châtellier, Conseiller à la Cour du Parlement, fils de Charles du Châtellier, aussi Conseiller au Parlement, et de Jacquemine Denyau, qui mourut au commencement de 1667, puis, avant la fin de cette même année, par acte du 18 octobre, elle épousa Messire Charles-Marie Le Meneust, Président à Mortier, fils aîné de Messire Guy Le Meneust, seigneur de Bréquigny, aussi Président au Parlement, et de Suzanne de Coëtlogon.
Isabelle mourut le 22 décembre 1721, et fut enterrée dans l'église Saint-Etienne, sa paroisse. Elle suivait de près son mari, décédé à Bréquigny le 15 novembre et déposé le 18 dans son enfeu en l'église Saint-Germain [Note : Abbé Guillotin de Corson, Les Grandes Seigneuries de Haute-Bretagne].
CHRISTOPHE ou Philippe-Christophe, dernier fils de Pierre, d'abord sieur de Champoury, puis de la Moinerie, entra à la Chambre des Comptes de Bretagne, où il fut Conseiller Maître le 22 février 1619.
Il mourut jeune et fut inhumé aux Grands-Carmes de Rennes le 6 octobre 1627. Il avait épousé demoiselle Jeanne Rogier, dont il eut au moins quatre enfants : Thomas, Marie, Jeanne et Anne. Dame Jeanne de Rogier resta veuve jusqu'au 25 novembre 1664, jour où son corps fut déposé dans le même tombeau où l'avaient précédée son mari et deux de ses enfants : Thomas et Jeanne.
THOMAS, sieur de la Moinerie, devint Maître des Comptes le 28 février 1650, à la suite de la résignation que fit en sa faveur son oncle Nicolas. Il prit pour femme demoiselle Suzanne Jan, fille peut-être d'un autre membre de la Cour des Comptes, Jérôme Jan, sieur de la Haye, Avocat général le 18 décembre 1628, d'une famille qui, après avoir été déboutée en 1668, fut confirmée et anoblie en tant que besoin, par lettres à la date de 1702, en la personne de Vincent Jan, sieur du- Plessix-Madeuc.
De Thomas et Suzanne Jan sortirent deux filles dont nous n'avons pas les actes de baptême : demoiselle Claude, née vers 1658, mariée d'abord à noble homme Jean Bruneau, sieur de l'Ecochère, puis en secondes noces à Jean Mazureau ou Masuyau, sieur de la Renaudière [Note : Il nous est impossible de fixer la date de cette union. Il se produit, en effet, à son sujet un fait assez curieux. Nous avons deux actes de ce mariage inscrits dans deux paroisses très éloignées l'une de l'autre, Saint-Étienne de Rennes et Saint-Géréon, évêché de Nantes, avec des dates très différentes. Dans les registres de Saint-Étienne, nous lisons que Jean Masuyau, sieur de la Renaudière, âgé de vingt-sept ans, et demoiselle Claude de Rollée, agée de vingt-cinq ans, tous deux paroissiens de Saint-Étienne de Rennes, après trois bannies.., furent conjoints en l'église paroissiale de Saint-Étienne par le Recteur d'Icelle, le 29 mai 1673, en présence de demoiselle Isabelle de Champaigné, mère dudit Masuieau. D'autre part, nous voyons dans les registres de Saint-Géréon le mariage, célébré le 4 septembre 1678, entre Jean Masureau, sieur de la Renaudière, et Claude de Rollée, veuve de Jean Bruneau de l'Écochère, en présence de Louis Durant, trésorier de la Chambre des Comptes, d'Urbain Morin, recteur d'Oudon, et autres. Malgré la légère différence dans le nom du marié, il n'y a pas de doute que les deux conjoints ne soient bien les mêmes. Mais pourquoi ces deux actes ? Quelquefois, quand on croyait que la validité du mariage, pour une raison quelconque, pouvait être mise en suspicion, on renouvelait la cérémonie en ayant soin d'insérer dans l'acte les causes qui l'avaient rendu nécessaire, mais ici il n'y a rien de cela, et nous renonçons à chercher l'explication tout en mentionnant le fait], et Jeanne l’aînée, demoiselle de la Moinerie, femme vers 1668 de Pierre de Lambilly, seigneur de Kergroix, fils aîné de Guillaume et de Suzanne Rogier, fille elle-même de Pierre Rogier, sieur de Crevy, et de Jeanne Descartes, sœur ou cousine de la femme de Christophe de Rollée.
Nous ne savons si Claude eut des enfants de ses deux mariages, mais la dame de Lambilly, sa sœur, en eut plusieurs, dont : Suzanne, nommée à Remungol le 28 février 1670 par Suzanne de Rollée, dame de la Moinerie ; Pierre-Joseph ; Guillaume, baptisé à Taupont le 25 octobre 1673 ; Pierre-Laurent, né en 1679, marié à demoiselle Françoise-Thérèse-Jacquette de la Forêt d'Armaillé. Il était parrain en 1733 à Saint-Pierre de Vannes.
Pierre-Joseph de Lambilly, le fils aîné, prit une part active à l'opposition que firent les États de Bretagne aux entreprises de l'administration royale contre les privilèges de la Province, fut compromis en 1719 dans la conspiration de Pontcallec et dut passer en Espagne, où il mourut en 1733.
« Haute et puissante dame Jeanne de Rollée, dame de Kergrois, Lambilly, etc., fut inhumée dans l'église de Saint-Pierre de Vannes le 5 avril 1715 » [Note : Registres de Saint-Pierre de Vannes].
Marie de Rollée, la première des filles de Christophe, naquit à Betton, où elle fut baptisée le 28 mars 1620. Sans doute elle ne vécut point, car nous ne la rencontrons plus.
Jeanne de Rollée, sa sœur, nommée le 16 février 1624 à Saint-Étienne de Rennes, devint la femme d'écuyer François de la Belinaye, sieur du Plessix, à qui elle donna trois enfants, nés et baptisés à Thorigné : Charles, le 6 février 1641 ; Anne, qui naquit la même année, le 25 novembre, et Isabelle, qui coûta sans doute la vie à sa mère, car elle vint au monde le 29 septembre 1643 et Mme de la Belinaye était inhumée aux Grands-Carmes de Rennes le 12 octobre, à l'âge de dix-neuf ans. Son mari lui survécut jusqu'au 23 juillet 1682.
Anne, la troisième fille, fut mariée le 26 février 1646, dans l'église de Betton, à écuyer Roch de Bregel, sieur de la Couaspelaye, en la paroisse Tinténiac, fils de noble homme Valentin de Bregel, sieur de la Boulaye et de la Chaize, et de demoiselle Bienvenue Lezot, né et baptisé en 1606 dans la paroisse de Saint-Symphorien et mort avant 1680 [Note : Nous devons rectifier ici l'erreur que nous avons commise dans la première partie de ce travail (Terres et Maisons nobles en la paroisse de Saint-Symphorien. - Bulletin de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XXII, p. 95) en donnant pour femme à Roch de Bregel, Anne, la fille aînée du seigneur du Bois-Louet et de la Crozille, trop jeune encore à l'époque du mariage et morte en 1650]. Anne vécut jusqu'en 1684 et fut ensevelie dans l'église de Saint-Jean de Rennes le 13 avril.
Elle avait eu au moins deux enfants, et probablement trois : noble homme Nicolas de Bregel, né vers 1651, habitant la paroisse de Saint-Laurent de Rennes, qui épousa, à l'âge de vingt-neuf ans, en 1680, dans l'église de Saint-Jean, demoiselle Marie Couriolles, et Françoise de Bregel, inhumée en 1672 à Notre-Dame de Hédé, sous le banc de la Couaspelaye. Le troisième enfant serait Olivier, sieur de Villeneuve, marié également à Saint-Jean à demoiselle Julienne Le Menier, en 1688.
Demoiselle Suzanne de Rollée, dernière fille de Pierre et de Perronnelle Godet, épousa en premières noces écuyer Guy de Caradeuc, sieur de la Vallée et de la Bellangerie, Conseiller du Roi et son Sénéchal au siège de Saint-Aubin-du-Cormier, dont elle eut huit enfants, tous baptisés à Saint-Aubin : Michel, fils aîné ; Thomas, nommé le 28 mars 1610 par Thomas de Rollée, son grand-oncle, Recteur de Liffré ; Marie, le 24 mai 1611 ; Jean, 15 juillet 1612, par dame Jeanne de Caradeuc, dame de la Magnannaye ; Nicolas, 22 septembre 1614, tenu sur les fonts par Nicolas de Rollée, sieur de Rigné, son oncle ; François, qui eut pour parrain, le 16 janvier 1617, Mgr François Larchiver, évêque de Rennes, et un autre Jean, le 26 août 1618 [Note : Registres paroissiaux de Saint-Aubin-du-Cormier].
Michel de Caradeuc, sieur de la Vallée, et Nicolas, sieur de la Bellangerie, vivaient seuls en 1670, au moins des enfants mâles, et, par arrêt du 2 septembre, furent déclarés nobles d'extraction. Ils se marièrent tous les deux.
Michel épousa, le 13 avril 1630, demoiselle Marie Anger, fille de Guillaume, Procureur au Parlement, et de Catherine Jacopin, dont vint une fille, Renée, née à Saint-Aubin le 16 janvier 1631, une autre fille et un fils vraisemblablement écuyer Julien, sieur de la Vallée, marié à demoiselle Tondu dont il eut, en Saint-Sauveur de Rennes, dix enfants baptisés de 1660 à 1679, parmi lesquels un fils, Michel, né le 19 janvier 1666, qui épousa, dans la même paroisse, le 8 février 1693, demoiselle Françoise la Douberie.
Michel mourut à Vannes de mort subite et fut inhumé dans l'église des Cordeliers le 14 mai 1672. [Note : Ce Michel, qualifié sieur des Aulnays dans son acte de décès, pourrait bien ne pas être le sieur de la Vallée, fils de Guy, mais appartenir à une autre branche des Caradeuc, celle de Launay, maintenue en 1668 dans la personne de Michel, sieur de Launay, originaire de la paroisse de Guipel, et qui était représentée à la fin du siècle dernier par N. de Caradeuc, seigneur de la Motte-Couvran, époux, en 1769, de dame Catherine-Antoine-Joseph Courcoul de la Ferrière, dont : Jean-Baptiste-Louis-Victor qui eut pour parrain à Carfantain, le 5 novembre 1778, Jean-Baptiste-Anne de Caradeuc, châtelain de Chaillant, Chevalier de Saint-Louis, Capitaine dans la marine, et, aussi, par Anne-Marie-Françoise, mariée le 6 mai 1776, en Saint-Étienne de Rennes, à Louis-Anne-Pierre Geslin de Tremargat. Michel de Caradeuc, sieur de Launay, qui mourut, en 1676, à Saint-Brieuc-des-Iffs, y avait épousé, en 1633, demoiselle Gilette Le Lardoux qui lui donna. de 1636 à 1659, quinze enfants. Parmi ceux-ci nous n'en trouvons point, il est vrai, du nom de Michel, mais entre le 11 octobre 1633, date du mariage, et celle du baptême, le 17 juin 1636, à La Chapelle-Chaussée, de Guillemette, le premier enfant connu, il y a place pour une autre naissance qui pourrait être celle de Michel, fils aîné, sieur de Launay ou des Aulnays, décédé subitement à Vannes, en 1672, avant son père].
Nicolas de Caradeuc, Capitaine de Cavalerie, ne se maria que très tard [Note : Il prétendait avoir, en sa qualité de seigneur de la Bellangerie, dans l'église Saint-Malo de Saint-Aubin-du-Cormier, les droits de prééminence, avec banc, enfeu et armoiries dans la vitre, du côté de l'épître. (Abbé Guillotin de Corson)]. Il avait soixante ans lorsque, le 31 juillet 1674, il prit pour femme, dans la Cathédrale de Vannes, Mlle Marie du Bois de la Salle, âgée de vingt-huit ans, née le 8 mai 1646 de Messire Gabriel du Bois de la Salle, sieur de Roguedas, et de dame Françoise Charpentier.
L'âge avancé de l'époux ne l'empêcha pas d'avoir cinq enfants : Jacques-Joseph, nommé le 20 décembre 1676, dans l'église Sainte-Croix de Vannes, par Messire Jacques de Caradeuc, sieur de la Chalotais, et dame Anne de Lentivy, dame de Kerbreneux ; Julien-François, le 20 septembre 1678, par noble et discret Missire Julien du Bois de la Salle, vicaire perpétuel de l’île et paroisse d'Arz, et Françoise du Bois de la Salle, dame de Roguedas, marraine ; Vincente-Françoise, nommée le 16 septembre 1680, à Saint-Avé ; Suzanne-Jeanne, née et baptisée le 27 novembre 1680, et enfin Mathurine-Jeanne, enterrée le 20 août 1694 dans la cathédrale.
La dame de la Bellangerie, Marie du Bois de la Salle, décéda en 1699 et son corps fut déposé dans la Cathédrale de Vannes le 14 juillet. Nicolas de Caradeuc, son mari, l'y suivit bientôt et y fut inhumé à son tour le 15 janvier 1702.
Des deux fils, nous ne savons rien ; il est à, croire qu'ils ne vécurent point. Les deux filles se marièrent. Vincente-Françoise devint, le 23 novembre 1699, dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de la Cathédrale, la femme de Messire François Le Mintier, chevalier, seigneur de Léhélec, fils de Messire Jean Le Mintier, seigneur de Léhélec, et de dame Olive Pasquier, baptisé à Béganne, le 23 février 1658, dont elle eut de nombreux enfants : François-Jean Le Mintier, né le 5 octobre 1700 ; Jean-Marie, nommé le 18 octobre 1701 par Messire Nicolas-Marie Le Mintier sieur de Léhélec, et qui fut marié le 28 mai 1747 ; à Saint-Gilles de Hennebont, à demoiselle Jeanne-Thérèse Pluvier, dame de Menéhouarn, morte le 15 novembre 1770, à l'âge de quarante ans ; Renée-Françoise, née en 1703, nommée à Béganne le 6 octobre 1704 ; Marie-Hiéronyme, par dame Olive Le Mintier, dame de Coespais, le 25 mai 1705, qui mourut en 1746 et fut enterrée dans l'église des Dominicains le 14 juin, sans alliance ; Marie-Anne-Françoise, le 5 janvier 1707 ; Jeanne-Françoise, 5 février 1711 ; Gilette-Marie-Vincente, née en 1714, nommée à Béganne le 26 octobre 1730, et Pélagie-Françoise, vers 1717, décédée le 20 mars 1785, âgée de soixante-huit ans, sans avoir été mariée.
La dame Le Mintier fut déposée dans l'église des Jacobins de Vannes le 17 septembre 1743 ; son mari avait été inhumé dans l'église de Béganne le 2 janvier 1721.
Demoiselle Suzanne-Jeanne de Caradeuc se maria deux fois. Elle épousa d'abord, le 17 avril 1708, dans l'église de Sainte-Croix-Saint-Pierre de Vannes, Messire Jean-Olivier Couessin, chevalier, seigneur de la Beraye, de Bréséan, etc.., de la paroisse de Caden, né le 19 septembre 1682, de Messire Philippe de Couessin, chevalier, et de dame Madeleine Hamon, sieur et dame de la Beraye, Bréséan, Couesquerel, etc., et après le décès de celui-ci, en 1737, Messire Philippe-François de Talhouët, baron de Séverac, en se faisant la donation mutuelle de leurs biens, donation dont elle profita, car son second mari mourut le 3 avril 1757, et elle lui survécut très âgée, à Augan, jusqu'en 1769.
Après le décès de son premier mari, Guy de Caradeuc, arrivé vers 1618, Suzanne de Rollée prit en secondes noces noble homme Pierre Malescot, dont elle eut encore une fille, Thomasse, qui épousa écuyer Nicolas Mellet, sieur de Mivoye.
Suzanne de Rollée mourut en 1638 et fut inhumée dans la sépulture de sa famille, aux Grands-Carmes de Rennes, le 22 décembre.
Les Rollée présentèrent à la Réformation trois générations. Nous n'avons pas ce tableau, qui ne figure point dans le manuscrit déposé à la Bibliothèque de Saint-Brieuc, mais nous n'en avons pas besoin puisque nous avons pu les suivre dans cette étude. Thomas, sieur de la Moinerie, avec qui semble s'éteindre la branche de la Moinerie, et Jeanne, sa fille, dame de Lambilly, furent maintenus par la Robe. On ne parle pas de l'autre fille de Christophe, mariée à Roch de Bregel, qui vivait cependant encore, sans doute parce que celui-ci avait été débouté.
Leurs armes étaient : d'azur à la licorne rampante d'argent ; aliàs : de gueules à la licorne d'or, avec la devise : A patre et avo. Un autre personnage du même nom, César de Rollée, sieur du Breil, avait aussi produit, mais fut débouté de ses prétentions.
Ce César de Rollée n'appartenait pas à la branche de la Moinerie, dont était sorti le seigneur de la Crozille, mais à une autre, professant la Religion réformée, qui habitait Vitré, puis la paroisse du Petit-Mars, dans l'évêché de Nantes.
Nous ne savons sur cette branche que peu de choses et ne pourrons donner sur elle que quelques indications.
En 1562 et 1581, on trouve un Jacques de Roullé Pasteur à Ercé, près Vitré. M. l'abbé Pâris-Jallobert pense qu'il appartient très probablement à la famille noble de Rollée et qu'il est l'auteur de la branche protestante [Note : Église protestante de Vitré. - Note].
Ce Jacques pourrait être alors un frère de Thomas de Rollée, mari de Jacquette Royer, et l'ancêtre des Rollée habitant Sucé et le Petit-Mars, dans l'évêché de Nantes.
Peut-être est-elle sa petite-fille, cette Marie de Rollée, épouse de Jean Le Fort, originaire d'Amsterdam, mais domicilié de Nantes, et fils de Pierre Le Fort, protestant, né à Vitré le 25 janvier 1594. Marie de Rollée était morte avant 1663.
Peut-être faut-il voir encore un petit-fils et frère de Marie dans un Pierre Roullée, dit fils du sieur du Rocher et de Louise Merel, protestant, décédé à Vitré le 7 septembre 1685, âgé de vingt-trois ans [Note : Église protestante de Vitré, abbé Pâris-Jallobert].
C'est dans la paroisse du Petit-Mars que nous trouvons le César de Rollée dont nous avons parlé ci-dessus, mais il n'y est pas seul. A côté de lui, qui est l'aîné puisqu'il dut naître en 1643, nous en rencontrons trois autres : Louis, sieur de Champoury, né vers 1648, Marie en 1650 et Vizeline ou Urseline en 1651, et tous les quatre, si nous en jugeons par leur âge, les époques de leurs mariages, les renseignements fournis par les actes de baptême, sont frères et sœurs.
Il est à remarquer que Christophe de Rollée, fils de Pierre, sieur de la Moinerie, a été le dernier qui ait pris le nom de Champoury, que nous retrouvons porté par Louis.
Marie épousa noble homme Richard Rouxeau, sieur des Esguillières ou Esguistières, et en eut quatre enfants, nés à Sucé : Urseline-Louise, née le 21 juin 1671, nommée par noble homme Louis de sieur de Champoury, et Vizeline de Rollée, oncle et tante ; Marianne, le 8 avril 1674 ; Henriette, le 15 mai 1675, morte le 27 juillet, et Olivier, le 8 juin 1676 [Note : Marquis des Granges de Surgères, Anciens Registres des Églises Réformées de Nantes et de la Loire-Inférieure].
Le 23 mai 1677, Urseline, Orseline ou Vizeline de Rollée, âgée d'environ vingt-six ans, est mariée, au château de Ponthus, avec noble homme Robert Hus, sieur des Mares, âgé d'environ quarante-cinq ans.
Louis, sieur de Champoury, est inhumé dans le cimetière du Petit-Mars le 2 février 1675 ; il avait vingt-sept à vingt-huit ans [Note : Archives du Greffe du Tribunal civil de Nantes. — Communication de M. Fr. Saulnier].
César, sieur du Breil, avait pris pour femme demoiselle Élisabeth Morel, qui lui donna trois enfants : Urseline ou Vizeline, née le 10 février 1677, nommée le 23 mars ; César, le 11 avril 1679, et Richard-Gédéon en 1680. Il mourut à l'âge d'environ trente-huit ans et fut enterré au cimetière du Petit-Mars le 19 juillet 1681.
Il semblerait que si César de Rollée est resté protestant, il n'en fut pas de même de son fils César, et la présence de celui-ci aux cérémonies du mariage catholique célébré le 29 novembre 1693, dans l'église du Petit-Mars, entre sa cousine Vizeline-Louise Rouxeau, demoiselle du Hardaz, et César Girard, sieur de la Lhorie, Juge ordinaire de la Maîtrise des Eaux et Forêts du Gâvre, qui avait lui-même abjuré en 1685, ferait penser qu'il était rentré dans le giron de l'Église.
Terminons en signalant encore à Saint-Aubin-du-Cormier Georgine de Rollée ou de Raullée, dame de Pleuvignon, décédée à la maison noble de la Mottaye le 31 janvier 1663 et transportée à Mézières, qui, pensons-nous, pourrait encore appartenir à la famille de Rollée.
(Anne du Portal).
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