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TEHEL : TERRE ET MAISONS NOBLES EN LA PAROISSE DE SAINT-SYMPHORIEN

PRÈS DE HÉDÉ

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LA MAISON DE SAINT-SYMPHORIEN OU DE TEHEL.

En 1427, on trouve « l’hostel Ollivier Tehel, Sieur de Saint-Symphorien ». Les Tehel, Sieurs de la Bouvais, qui donnèrent leur nom à la Seigneurie de Saint-Symphorien et dont les armoiries portaient : d’argent à la chasne de sable soutenue d’une fleur de lys de même, avaint une origine ancienne. N… Tehel, Sénéchal, est témoin dans la donation faite par Alain, duc de Bretagne, à sa sœur Adèle, du Bouteillage de Quimper Corentin, vers 1084, Mensinit Dapifer Tehellus ; en 1179, Geoffroy, aussi témoin dans la donation faite par Yves de la Jaille au Monastère de la Vieuxville ; Raoul, écuyer dans la Montre de Jehan de Tournemine, Sieur de la Hunaudaye, en 1421 ; Thomas, Receveur de l’Isle, en 1423.

A Ollivier Tehel succède Jehan, qui tient en 1444 sa maison, où il réside encore en 1478. Était-il mort en 1480 et sont-ce ses enfants qui se font représenter en cette année, dans une Montre à Dol, par Alain du Parc, Jusarmier en brigandine [Note : 1. « Alain du Parc, jusarmier en brigandine pour Robert du Parc et sa femme, et les enfants de Jehan Tehel, fait le serment.» (Montre recue à Dol pour la paroisse de Notre-Dame de Dol). Ce qui pourrait faire croire que la femme de Jehan Tehel serait une fille de la maison de Parc] ? En 1513, c'’est encore un Jehan, mais qui ne peut être que le fils ou le petit-fils du précédent. Ce fut le dernier ; mais la famille ne s’éteignit pas avec lui, nous la retrouverons bientôt encore. Du reste, le nom de Tehel n’a point entièrement disparu du pays, su moins jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, mais il n’existe plus comme nom noble.

C’est à la famille Tehel que l’on doit la construction, au XVème siècle, du Manoir auquel ils ont laissé leur nom. Fin du XIXème siècle, simple ferme, il est encore remarquable par la fenêtre qui éclaire sa grande salle. Elle est composée de deux baies étroites et longues, trilobées au sommet et reliées ense,ble par une croisée en pierre. Cette forme est rare dans les fenêtres des habitations de notre pays, et nous ne savons s’il en existe d’autres semblables dans l’Ille-et-Vilaine.

En 1532, la Maison de Saint-Symphorien appartient à Jehan Hattes, fils d’Olliviers, Seigneur de la Crozille. Ce nouveau Seigneur de Saint-Symphorien mourut en 1540, laissant de demoiselle Jehanne d’Angerou [Note : Demoiselle Jehanne Dangerou ou d’Angerou était vraisemblablement fille ou sœur de Jehan d'Angerou, Sieur de Tahan, qui « tient et habite en 1513 le lieu et domaine noble de la Rivière, dans la paroisse de Saint-Aubin-d’Aubigné, qu’il avait acquis » (Montres de 1513)], sa femme, une fille, Jehanne, qui était encore mineure sous la tutelle de sa mère lorsqu’elle épousa, en cette même année, noble Écuyer Julien de Saint-Gilles, Sieur de Boisjean, à qui elle porta, comme héritière principale et noble, la Maison de Saint-Syphorien et le baillage de Ville-Courgeul. Il ne semble pas que les deux époux soient restés bien longtemps en possession de leur Seigneurie, car, en 1553, le bailliage de Ville-Courgeul, qui appartenait en 1515 aux Ginguené, Sieurs de la Chevalleraye, leur est retourné, et en 1554, Raoul Hattes, Sieur de l’Espinay « confesse être homme et sujet de la Terre et Seigneurie de Hédé pour le fief de Saint-Symphorien » [Note : Prise de possession de la Seigneurie de Hédé par François du Breil. (Arch. départ. d’Ille-et-Vilaine)].

Comment s’est faite la transmission de la propriété de la terre de Saint-Symphorien des Tehel aux Hattes ? Faut-il croire que Ollivier Hattes, dont nous ne connaissons pas l’alliance, aurait épousé une fille aînée des Tehel, dont Jean, son fils aîné, puis la dame de Saint-Gilles, sa petite-fille, et enfin Raoul, Sieur de l’Espinay, son fils cadet, seraient devenus tour à tour les héritiers ? Cela n’est pas impossible. Il est certain, du moins, que dans la seconde moitié de XVIème siècle la famille Tehel était encore représentée, puisque Messire Jan de Perouze de la ville de La Guerche, Chevalier des Ordres du Roi, épousait demoiselle Janne Tehel fille vraisemblablement d’un fils cadet de Jehan, Seigneur de Saint-Symphorien, en 1513, Celle-ci donna à son mari trois enfants : Renné et Jacques, qui ne vécurent point ou moururent sans alliances, et César, le dernier, nommé le 22 janvier 1571 par noble Écuyer César de la Vieuville, Seigneur de Pouez, qui lui coûta la vie. Il semblerait qu’elle ait recueilli l’héritaghe de Raoul Hattes, ce qui serait tout naturel d’après notre hypothèse, car ce ne peut être que du chef de sa mère que César de Perouze se trouve, se 1601, Seigneur de Saint-Symphorien et de l’Espinay.

César de Perouze se maria en novembre 1614 avec demoiselle Marguerite Gault, puis plus tard avec demoiselle Suzanne Grimaud, de la Maison de Procé. Du second lit il n’y eut pas d’enfants, mais du premier sortirent Bertrand, marié en février 1647 à demoiselle Renée de Castellan de la Giraudais, René, Sieur des Bonnais, Maréchal de Camp de l’armée du Roi et Lieutenant d’Arras, et enfin demoiselle Marguerite ou Madeleine, qui resta dans le pays, où elle s’allie, d’arborb vers 1643 avec Écuyer Jan Paillevé, Sieur de Pont-Denieul, puis ensuite avec Écuyer Guillaume Uguet, Sieur de Bois-Boterel.

Combien de temps le Seigneur de Perouze posséda-t-il le Tehel ? Nous l’ignorons, car il ne l’habita point et on ne trouve point ses traces dans les registres de la paroisse. Toutefois, il est à croire qu’il le garda au moins jusqu’à l’époque du mariage de sa fille. En 1618, il afféage « deux aistres de maisons…, situés près le bourg, dont le fond est de dix sillons, pris dans le pré de la Priousté, dépendant de la Métairie de Tehel…, à charge de… trois demeaux d’avoine grosse, mesure de Hédé, au rée, par chacun an, payable à la main du Seigneur de Saint-Symphorien… au terme de la my-aout, et un verre de cristal au jour de l’Assension, et un sol amendable, payable lors de Messe de Minuit de Noel, en l’Église de Saint-Symphorien…, lesdittes rentes à titre de cens ou d’arrentement…, avec soumission à la juridiction de Saint-Melaine » [Note : Minutes de Deslandes, Notaire Royal à Hédé].

En 1652, le Tehel est entre les mains de Guillaume Couppé, Sieur de Salle [Note : Arch. de la Bretèche]. Il fut acheté probablement vers cette époque et dès lors fut réuni à la Salle, dont il ne fut plus séparé, et quand n. h. J. Couppé essaya, en 1682, de se défaire de celle-ci en faveur de Christophe de Saint-Georges, la Maison de Saint-Symphorien est comprise dans la vente. « Plus la Maison de Saint-Symphorien [Note : Où demeurait alors Missire Guy Couppé, Sieur du Quilliou, prêtre, grand-oncle du vendeur, et demoiselle Jeanne Bréal], sise en la paroisse du même nom, consistant en salles, cuisine, chambre, galeryes, grange, écuries, tuilleryes, four, puits, coulombier, cour et deport, jardin au derrière, le Courtil à haut, le Clos derrière, contenant le tout par fonds deux journaux et demy ; le Clos Tehel, autrement le Clos devant la Merceraye, contenant cinq journaux ; le Clos long, un journal ; le Clos du Tertre, deux journaux ; le Bois des Cailles, un journal et demy ; la Priouté, contenant deux journaux, en laquelle est bastye l’église de Saint-Symphorien, dans laquelle pièce il y a aussi une masse de coulombier ; la pièce du Grand Montriou, six journaux ; la pièce de la Rivière, trois journaux ; la prée des Vaux, un journal et demy…, à cause de laquelle Maison ledit Sieur vendeur a droit d’enfeu dans le Chanceau de ladite église de Saint-Symphorien, aux prières nominales à l’endroit du prosne les dimanches de l’année, plus un bouesseau et demy d’avoine, un vaire de cristal, un sol amendable, le tout deub à ladite Maison de Saint-Symphorien, le jour de Nouel, à la Messe de Minuict de chacun an, par demoiselle Olive Bottes, dame du Rocher Ferré, et demoiselle Pheline Lecamet, sa fille, sur les terres qu’elles possèdent......, tenues prochement, savoir : les Maison, Jardin, Courtil, Champ Tehel et Clos long, de la Juridiction et Seigneurie de la Bretèche ; le Clos du Tertre, le Bois des Cailles et la Priouté, de la Juridiction de Saint-Malaine ; la pièce de Montriou et la pièce de la Rivière, de la Juridiction de la Couaspelaye, et le pré des Vaux, de la Juridiction de Bazouges ».

Séparés de la Maison de Saint-Symphorien et de l’église seulement par le sentier, devenu aujord’hui chemin vicinal, qui conduit à Saint-Brieuc-des-Iff, existent d’autres bâtiments appelés le Petit Tehel, sis en cette dernière paroisse et relevant d’autres juridictions. Ces bâtiments, qui n’étaient évidemment qu’une dépendance du Grand Tehel, en avaient été distraits et vendus séparément en 1680 par le Seigneur de la Salle à Messire Francois Maingart, Sieur de Bellestre. En 1694, sa veuve, Dame Servanne-Sébastienne Frotet, remariée à Messire Auffroy de Lescouet, Chevalier, Seigneur de Lescouet, revend à Jan Guinot, Marchand à Hédé, « le lieu, maison et métairie nobles, et roturier de Tehel, en Saint-Brieuc, tenus prochement des Seigneuries du Châtellier et de la Talmachère » [Note : Registre des Insinuations de Hédé].

En 1715, nous avons vu le Tehel vendu à noble homme Julien Hervoches, avec la Salle, dont il ne sera plus séparé et qu'il suivra désormais dans tous ses divers changements successifs.

(Anne du Portal).

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