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LA SEIGNEURIE ET LES SEIGNEURS DE HÉDÉ. |
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LES SEIGNEURS.
De 1894 à 1897, M. le chanoine Guillotin de Corson a publié, dans les Mémoires de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, des notices sur « Les Grandes Seigneuries de la Haute-Bretagne comprises dans le département actuel d’Ille-et-Vilaine ». Naturellement celle de Hédé y a son chapitre.
Certes, dans un travail aussi considérable que celui de M. le chanoine Guillotin de Corson, où le nombre des sujets à traiter est si grand et où l'auteur est obligé de se limiter, chacun ne peut prétendre à une grande place qui serait aux dépens des autres ; aussi les Notices sont-elles, en général, brèves et succinctes. Celle de Hédé tient en quatre pages [Note : Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XXIII, pp. 239 à 243]. C'est peu. Ce que dit l'auteur est exact, mais il ne dit pas grand chose ; ce n'est, en somme, qu'une armorce d'un travail à continuer et il y aurait encore beaucoup à ajouter pour arriver à en faire l'histoire complète.
Aussi n'est-ce point notre prétention ; les moyens nous manquent, ainsi que le temps. Notre but est bien plus modeste. Ce que nous désirons, c'est, en employant le résultat de nos recherches personnelles, les documents que nous avons pu recueillir par nous-même qui peuvent avoir un intérêt général aussi bien que local, et plus particulièrement pour les habitants de Hédé, nos concitoyens, en même temps que réparer quelques légères erreurs dans notre Notice sur le « Château de Hédé », écrire pour eux un nouveau chapitre de l'histoire de leur petite ville.
La seigneurie de Hédé dut commercer avec l'arrivée des Bretons et leur installation sur le plateau élevé qu'ils avaient choisi pour s'y arrêter et s'y fixer [Note : Voir Origines de Hédé, par A. Anne Duportal].
Ces Bretons n'arrivaient point isolés, mais en groups de familles réunies sous la conduite d'un chef pour aller chercher à l'étranger une autre patrie et ces groupes, comme aussi le lieu où ils s'établissaient, étaient désignés sous le nom de Plou.
« Le Plou, c'est proprement et primitivement la petite colonie formée par la bande bretonne émigrée » [Note : A. de la Borderie, Histoire de Bretagne, t. I, p. 280].
« Quant au chef du Plou, continue M. de la Borderie, dignité héréditaire en Bretagne, son premier et principal privilège, c'est la puissance judiciaire dans toute l'étendue du Plou et sur tous ses habitants ; le titulaire y possède, en outre, certains droits spéciaux, péages, rentes ou redevances, et aussi certaines terres formant la dotation de sa dignité. Tous les Plebenses, ou hommes du Plou, sont tenus envers le chef au devoir de fidélité et d'assistance comme envers leur seigneur né ; il peut réclamer d'eux main-forte s'il est attaqué dans sa personne ou dans ses biens et pour assurer, en cas de besoin, l'exécution de ses jugements ».
Cependant, l'autorité du Chef du Plou ou Princeps plebis n'était point absolue et sans contrôle. Auprès de lui existait « une sorte de Conseil d'Anciens qui l'assistait dans ses jugements ».
Ce sont bien là tous les attributs, les droits et les devoirs du Seigneur, et nous pouvons dire que le Chef Halduc, Hadoc, fut bien le premier seigneur de Hédé. Du reste, nous allons en avoir la preuve. Puisque ses fonctions sont héréditaires, nous devons les retrouver plus tard chez ses descendants.
En effet, après plusieurs siècles, alors que le Plou, ayant prospéré, devenu plus puissant par la construction de son château de terre et de bois élevé sur la Motte-Jouhan, eut, par suite de son contact avec les populations Gallo-Romaines voisines, s'assimilant certaines de leurs habitudes et de leurs coutumes, modifié peu à peu la consonnance bretonne de son nom « Hadoicum » pour la forme latine « Hedeium », les héritiers de Hadoc devinrent seigneurs de Hédé « Hedeyo ».
C'est ainsi qu'au milieu du XIIème siècle est appelée la femme de Raoul II, de Montfort, Havoise de Hédé.
Quelle est cette Havoise de Hedeyo ou de Hédé ? Quels étaient son père et sa mère ? Il ne nous est pas possible de le dire ; les documents relatifs à cette époque étant d'une excessive rareté. Cependant, il n'y a aucune raison de ne pas croire qu'elle descendait des premiers possesseurs de la terre et que si elle pouvait se dire dame de Hédé et porter la seigneurie à son mari, c'est qu'elle était fille et unique héritière, en l'absence de frères, de la branche aînée.
Toutefois, si la seigneurie était tombée en quenouille et passait dans une autre maison, le nom des seigneurs de Hédé n'était pas éteint, et à côté d'Havoise vivaient des branches cadettes collatérales dont nous retrouverons longtemps encore des descendants.
Ainsi nous trouvons Guillaume de Hédé (Guillelmus de Hedeyo) au nombre des hommes distingués (probis viris) réunis en 1274 aux Chanoines de Nantes pour protester avec ceux-ci contre la prétention du Bailli de Touraine de leur interdire leur Cours Séculier [Note : D. Morice, Hist. de Bret., t. 1er, col. 1030] ; Alain de Hédé qui figure parmi les Receveurs des revenus de la terre, devenue ducale, aux termes de la Toussaint 1288 et de mai 1289, pour le compte des exécuteurs testamentaires du duc Jean Le Roux [Note : « Per manum. Thome Ruphi (Thomas Le Roux, noble de Gévezé et Langouet) et Alani de Hedeio de firma de molend(inis) de Hédeio et passagio forensi [Note : Passagium, droit de passage sur les marchandises étrangères qui traversaient la terre] ejusdem Ville 23 l. 14 sous ». « Per manum. Alani de Hédeio per firm(a) de Hédeio et de semianno per parti exequtorum, 10 l ». (Recueil d'actes inédits des ducs de Bretagne publiés par M. de la Borderie, Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XIX, pp. 271 et 278)].
C'est encore un des leurs probablement, ce Guillaume de Hédé, noble à Andel en 1427 [Note : Montres de la paroisse d'Andel en 1427], peut-être le même qui, en 1437, est cité parmi ceux qui prêtent serment au duc Jean [Note : Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. II, col. 1304], et ce Robert de Hédé appelé en 1488 à jurer fidélité et dévouement aux deux filles de François II, Anne, la future duchesse, et Isabeau, mais dispensé par mandement de comparaître parce qu'il était à Rennes « pour la garde et seureté d'icelle ville » [Note : Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, t. III, col. 462] ; un autre Guillaume de Hédé aussi, passe en 1513, dans un accord entre la reine Anne et le vicomte de Rohan [Note : D. M., Pr., t. III, p. 916]. Peut-être faut-il y ajouter encore Julien Hédé, ligueur du bourg de Saint-Martin de Vitré, déclaré rebelle en 1590 par le sr de Brequigny [Note : D. Mor. Pr., t. III, col. 1508. - Ordonnance du Sénéchal de Rennes contre les Ligueurs].
Du reste le nom de Hédé, qu'il provienne ou non de cette famille, est encore vivace et s'est répandu un peu partout ; témoin, pour Rennes, seulement, entre autres « Maître Jean Hédé, sr des Rosaires, huissier à la Table de marbre du Palais, époux de dlle Raoulette Perrotin, vivant 2 août 1652 dans la paroisse de Saint-Etienne, et Nicolas Hédé, époux de dlle Jacquemine Le Normand, vivant 8 juillet 1694, dans celle de Saint-Pierre en Saint-Georges » [Note : Registres de ces deux paroisses].
Si nous ne connaissons de Havoise de Hédé que son nom et son alliance, nous en savons un peu plus de son mari.
D'origine très illustre, puisqu'ils descendaient des anciens rois de Bretagne, les sires de Gaël, du nom de la terre qu'ils avaient obtenue lors du partage du domaine royal, étaient de vaillants hommes de guerre.
Raoul 1er, en 1066, accompagne le duc Guillaume de Normandie à la conquête de l’Angleterre et y obtient, en récompense de ses services, les terres de Nortfolk et de Suffolk, qu'il perdit, du reste, pour s'être révolté contre celui qu'il avait contribué à placer sur le trône.
En 1096, il partit avec son fils Alain, pour aller, à la suite du duc Alain Fergent, tenter la délivrance de Jérusalem et mourut peu de temps après son retour, en 1099.
C'est en 1096 qu'il avait entrepris la construction d'un château à Montfort (sur le Meu) et qu'à son titre de Sire de Gaël, il joignit celui de Montfort dont il fut le premier seigneur.
De Emme, fille de Roger, seigneur de Breteuil et de Hercfort, il avait eu trois fils, dont Raoul, l’aîné, qui hérita des titres et des biens de son père.
Raoul II fut un des plus braves chevaliers de son temps et joua un grand rôle dans les affaires de cette époque.
Le roi d'Angleterre, Henri, pour lequel il combattit, à la tête des Bretons, à la bataille de Tinchebray, déclare qu'il était « celui qui avait montré plus de preuves de bravoure, de courage et d'habileté » [Note : Levot : Biographie bretonne].
En 1118 il revint habiter Montfort, se mit au service de Conan III, son souverain, et mourut en 1143.
C'est lui qui fut le mari d'Havoise, qui lui apportait en dot sa terre de Hédé. Il en eut huit enfants dont : Guillaume et Robert.
Ce dernier, époux d'Anne de Fougères fille de Henri et Olive de Penthièvre, dans la lutte qui s'engagea pour la succession de Conan III, prit parti, avec son fils Hugues, pour Conan, petit-fils du dernier duc par sa fille Berthe, épouse d'Alain Le Noir, soutenu par le roi d'Angleterre, lui livra, vers 1150, le château de Hédé qu'il commandait et l'aida à s'emparer de Montmuran.
Guillaume de Montfort, le fils aîné, fut marié à Anne ou Amice de Porhoët, fille d'Eudon II, Comte de Porhoët et Vicomte de Rennes, qui lui donna cinq enfants, parmi lesquels Raoul III qui mourut jeune, Geoffroy et Bonabes.
Geoffroy, s'apercevant que le prince dont il défendait la cause sacrifiait celle de la Bretagne à l'ambition de l'Angleterre, l'abandonna et, se souvenant qu'il était descendant des seigneurs du Porhoët, se retourna vers son adversaire et concurrent, Eudon de Porhoët, son oncle, second mari de Berthe, et après avoir repris son château, le remit à celui-ci, qui lui en confia la garde, mais qu'il ne put défendre. Il mourut en 1181, époux de Rolande de Saie [Note : Obiit vir plangendus carissimus meus Gaufredus de Monteforti in Britannia, cui successit filius ejus natus ex Ruolandi de Saie. (Chronique de Robert, Abbé du Mont Saint-Michel, p. 135)].
C'est au troisième petit-fils d’Havoise, Bonabes, qu'échut la terre de Hédé, car lorsque, à la suite de l'assassinat du jeune duc Arthur par son oncle Jean-sans-Terre, les nobles du duché furent appelés à Vannes, en 1203, pour délibérer sur les affaires du gouvernement de la Province, c'est avec le titre de seigneur de Hédé qu'il figure parmi les assistants [Note : Dom Lobineau, Histoire..., t. I, p. 189].
Ce sera quelques années plus tard que la seigneurie de Hédé va changer de propriétaire et se rattacher au domaine ducal.
« On ne sait rien des conditions dans lesquelles Pierre de Bretagne acquit l'antique chatellenie de Hédé. On ne sait pas par qui elle fut vendue » [Note : Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie, t. III, p. 354].
Le vendeur fut, vraisemblablement, ce Bonabes, mort sans enfants, ou, après le décès de celui-ci, Raoul V qui vivait dans seconde moitié du XIIIème siècle.
Les Montfort avaient ainsi possédé la Seigneurie de Hédé pendant trois générations.
Quant à Pierre de Bretagne, comte de Léon, l'acquéreur, fils cadet du duc Jean Le Roux, et qui mourut à Paris en 1268, sans alliance, ce n'était pas pour lui-même qu'il travaillait, mais pour son père qui s'occupait activement par achat, échange ou autres moyens, de l'agrandissement de son domaine et dont il était le prête-nom et l’intermédiaire. Ses acquisitions n'étaient pas pour lui et il s'empressait de les transmettre au véritable destinataire.
C'est ainsi que, par acte en date du jour de l'Octave de Saint-Martin d'hiver (18 novembre) 1265, il cède au duc, en même temps que les terres de « Dinanno, Lehon, Nogento-Rotrodi, Henbont et Rocha-Derrieni..., terrain de Hédé... cum omnibus juribus suis et pertinentiis quibuscumque... transferentes in cum quidquis juris, dominii, proprietates et possessiones... quas habebamus. Anno Domini millesimo ducentesimo sexagesimo quinto » [Note : D. Mor. Pr., I, Col. 909].
Par ce fait la situation de Hédé est changée. Ce n'est plus la terre d'un simple vassal soumis à la suzeraineté du due, mais la terre même du prince, son domaine proche, qui va prendre sa petite place parmi les rouages de l'administration de la Province. A partir de ce moment, les Seigneurs supérieurs de Hédé seront toujours les ducs de Bretagne et les revenus de la terre en seront employés, en tout ou en partie, soit pour récompenser des serviteurs fidèles, soit pour les besoins de la famille ducale en dots, douaires, etc., soit, enfin, pour le service de la province en certains cas urgents. Nous allons citer quelques-uns de ces derniers.
Yolande de Dreux, comtesse de Montfort-l'Amaury, fille de Robert IV, de la Maison de France, et de Béatrix, comtesse de Montfort-l'Amaury et de Rochefort, fille unique de Jean, comte de Montfort-l'Amaury et de Jeanne de Châteaudun, mariée d'abord en 1286 avec Alexandre III, roi d'Ecosse, avait épousé en secondes noces, en mai 1692 [Note : Sainte-Marthe. Histoire généalogique de la Maison de France], Arthur II, duc de Bretagne, veuf lui-même de Marie, vicomtesse de Limoges.
Au décès d'Arthur II en 1312, il devint nécessaire de constituer à la duchesse douairière un revenu convenable pour son état de maison et lui permettre d'élever selon leur rang, ses cinq enfants. Ce revenu fut réglé par le nouveau Duc, Jean III, son beau-fils du premier lit, qui le fixa à 7.000 l. de rentes à prendre sur diverses terres, entre autres celle de Hédé.
La duchesse Yolande jouit de son douaire jusqu'au 2 août 1330, qu'elle mourut.
Lorsque la guerre pour la compétition à la couronne ducale entre Jean de Montfort et Charles de Blois fut terminée par la mort de celui-ci et celle de sa femme, Jeanne la Boiteuse, elle n'en continua pas moins entre le nouveau duc et le Connétable Olivier de Clisson qui avait, marié sa fille, Marguerite, à Jean de Blois, dit de Bretagne, comte de Penthièvre, fils et héritier de son ancien adversaire.
La lutte fut activement menée avec des péripéties très diverses : le duc et Clisson, prisonniers par trahison, l'un après l'autre ; Clisson mis à rançon de 100.000 l. les châteaux et terres de Jean de Penthièvre, son gendre, saisis, pillés, confisqués et distribués aux favoris, etc.
Cependant, cet état de choses entre le Souverain et un Vassal presque aussi puissant que lui, dans une province épuisée par vingt-quatre ans de discordes et de guerre civile, devait avoir un terme.
Le roi de France intervint. Un traité avait déjà été conclu à Guérande ; un nouveau fut signé par l’intermédiaire du roi Charles VI, à Tours, le 26 janvier 1392, par lequel le comte de Penthièvre, Jean de Blois, reconnaissant le duc comme souverain légitime et lui faisant hommage lige, renonçait à toutes ses prétentions à la couronne de Bretagne et à porter les armes, pleines d'hermines.
En revanche, le duc dut rendre gorge, rembourser à Clisson les 100.000 l. qu'il lui avait extorquées, restituer à Jean de Blois tous les biens dont il s'était emparé et, quant à ceux qu'il ne possédait plus pour en avoir disposé, l'en indemniser par d'autres de valeur égale.
Cette indemnité avait été fixée à 8.000 l. de rentes. Il avait été convenu au traité de Guérande renouvelé à Tours que, pour ces indemnités, le duc pourrait donner pour assiette des terres là où il lui plairait le mieux, « chastel et chatellenie entière et ville fermée si le cas y eschet ô tous les profits, droits, hommages et noblesses quelconques, excepté la souveraineté ; et nonobstant la foy et hommage que les vassaux et sujets auront faicts et feront à Monsieur Jehan (le duc), serment de féauté et de ligence ».
Les terres accordées furent : Châteauneuf-du-Faou, Huelgoat, Gourin, Duault, Châteaulin de Cornouailles, Saint-Père-en-Raiz, Hédé, La Guerche et Lannion.
La remise des terres de Hédé, etc., fut effectuée entre les mains des procureurs des sires de Penthièvre et de Clisson par Robert Brochereul, Sénéchal de Rennes, Jean de Saint-Just, écuyer, et Monde Redounet, Procureur général de Bretagne [Note : Archives de la Loire-Inférieure, Série E].
Hédé avait été estimée 600 l. de revenu.
Du reste ce ne fut pas pour longtemps, pour Hédé tout au moins.
Une clause du traité portait que « toutes ces terres pourraient être retirées quand le duc le voudrait en les échangeant contre d'autres fonds de même valeur et, en effet, avant qu'un nouveau traité signé le 17 octobre 1395, à Aucfer, près Redon, fut venu le ratifier, les terres de... Hédé... rentrèrent au domaine ducal et furent remplacées par celles de Châteaulin-sur-Trieur..., qui furent données en échange et acceptées par M. de la Villéon, procureur du Comte de Penthièvre, qui en donna reçu ».
Il y avait à la Cour de Bretagne, un chevalier, vaillant homme de guerre et habile courtisan, Messire Pierre de la Marzelière, qui, depuis l'année 1418 où nous le rencontrons pour la première fois, fut toujours le serviteur fidèle des cinq Ducs qui se succédèrent sur le trône jusqu'à sa mort en 1462.
Nous ne le suivrons pas dans sa longue carrière. Nous ne raconterons pas les événements auquels il fut mêlé, les expéditions auxquelles il prit part, la grande estime que lui témoignèrent ses souverains, les marques nombreuses de faveurs que lui et sa femme en reçurent, nous nous en tiendrons à ce dans sa vie, se rapporte à notre sujet.
Chambellan du duc Jean V dès avant 1426 [Note : Comptes de Jean Dronyou, trésorier, D. Morice], il est institué par lui Capitaine de Hédé, puis, confirmé le 9 novembre 1442 [Note : Obligation de Pierre de la Marzelière pour la garde du château de Hédé (Arch. dép. de la Loire-Inférieure. Trésor des Chartes du château de Nantes. Armoir. N. Cassette C)], par François Ier, et après lui par Pierre II, son fils, ainsi qu'il résulte du mandement par lequel « audit an (1450) le vingt-deuxième juillet, le duc Pierre second étant en son château de l'Hermine à Vennes, par ses lettres datées desdits jours et an testifie que ses père et frère instituèrent son bien aimé et féal chevalier et Chambellan, Messire Pierre de la Marzelière, Capitaine et garde du Chastel et forteresse de Hédé... Et à cause qu'il s'est bien et duement porté, en rémunération de ce et des bons et loyaux services à nos dits seigneurs père et frère et, en espérance qu'il lui en serait au temps advenu, l'institue et ordonne (ou, pour mieux dire, continue) Capitaine et garde dudit Châtel de Hédé ô pouvoir de commettre Officier, tant à la juridiction et à la recepte qu'à la garde du château, tout ainsi qu'il faisait du vivant de ses dits père et frère, durant son bon plaisir, aux droits, gage, profits et émoluments à ce accoutumez... » [Note : Du Paz, Histoire de plusieurs maisons illustres de Bretagne, p. 678].
Ce pouvoir de « commettre Officier tant à la juridiction qu'à la recepte et à la garde du château » tendrait à faire croire qu'avec la Capitainerie, il avait aussi la seigneurie sur la terre.
En effet, s'il était naturel que le Capitaine eut la nomination des officiers qui devaient servir sous ses ordres à la garde de la forteresse qui lui était confiée, cela était plus extraordinaire en ce qui concernait ceux qui étaient chargés de rendre la justice ou de faire la cueillette des revenus, droits seigneuriaux auxquels les suzerains tenaient beaucoup et qu'ils déléguaient rarement et seulement comme marque d'une grande confiance.
Aussi n'était-ce qu'une apparence.
Si la seigneurie avait été donnée à Pierre de la Marzelière, il aurait eu non seulement la nomination des Receveurs, mais la propriété des recettes et revenus de la terre. Or, il n'en était rien et des lettres patentes du duc François Ier nous apprennent ce qu'il en touchait.
« Voulons et octroyons, dit-il en 1451, par ces présentes audit Chevalier (Pierre de la Marzelière), que de l'Office de Capitaine de Hédé et des cent livres de pension qu'il prend en outre et a accoutumé prendre sur la recepte dudit lieu, que lui et son héritier principal les tiennent et possèdent sans que Nous et nos successeurs les puissent désappointer jusques à tout premier leur être faite l'assiette des... deux cents livres de rente... » [Note : D. Mor. Pr. II, Col. 1594] que le Duc lui avait promis précédemment.
Si Pierre de la Marzelière ne fut pas seigneur de Hédé, il posséda, du moins, dans le ressort de la Chatellenie, aux paroisses de Gévezé et de la Mézière, la terre noble de la Touche-Huet, que lui avait apportée en mariage la dame Anne ou Annette du Boishamon, veuve de Jean de Beaumanoir, qu'il avait épousée, vers 1427 et dont il n'eut qu'une fille, Plézou, mariée à Messire Olivier Giffard, autre Capitaine de Hédé, qui, après la mort de son beau-père, prit le nom et les armes de sa femme.
Parmi ceux qui furent encore créanciers de la terre de Hédé, citons Messire Jehan, sire de Derval et de Châteaugiron, Premier et Grand Chambellan de Bretagne, neveu et cousin par sa femme, Hélène de Laval, fille de Guy et d'Isabeau de Bretagne, sa sœur, du duc Pierre, auquel il avait vendu pour la somme de 3.000 réaux ou 150 l. de rente, les terres de Corcelle et Chaly en Anjou et qui n'étaient point encore payées lors du décès de celui-ci. Mais cette dette, Pierre ne l'avait point oubliée et dans le testament en date de 1457 qu'il fit avant de mourir, il ordonne « en attendant lui faire (au sire de Derval) le paiement de la dite somme de 3.000 réaux d'or, notre, neveu ait et prenne, par assignation et gage de sadite récompense, le jouissement de 150 l. de rentes sur les fruits et revenus de notre seigneurie de Hédé, hors le châtel et ville dudit lieu... » [Note : D. Mor. Pr. II, Col. 1708. Testament du duc Pierre II].
Nous ne nous sommes occupé jusqu'à présent que des personnages qui, à titres divers, gratifications, remboursements, etc..., furent appelés à prendre sur la recette de la chatellenie de Hédé une part plus ou moins grande et il y en eut, certainement, encore bien d'autres que nous ignorons. Venons-en maintenant à ceux qui nous intéressent plus particulièrement, puisqu'ils sont notre sujet même, et qui possédaient, non plus une partie des revenus, mais la totalité avec tous les droits de cueillette, de justice et autres afférant à la seigneurie, les Seigneurs de Hédé.
La Seigneurie de Hédé appartenait aux ducs de Bretagne depuis son achat par Pierre II et faisait partie du domaine de la couronne, mais ceux-ci pouvaient toujours en disposer, momentanément, quand ils le jugeaient bon et qu'une occasion se présentait, et nous allons voir que toutes les fois qu'ils usèrent de cette faculté, ce fut en faveur d'un membre de leur famille.
En l'an 1315 nous trouvons Béatrix de Bretagne, dame de Hédé.
Dame est le synonyme féminin de Seigneur.
Béatrix était fille d'Arthur II, duc de Bretagne, et d'Yolande de Dreux. Elle « naquit l'an mil deux cent quatre vingts et quinze et fut mariée à l'âge de vingt ans, en l'an mil trois cents quinze, avec Guy (de Montmorency) dixième du nom, Baron de Laval et de Vitré, seigneur de Gâvre et de Aquiny, comte de Caserte, fils de Guy IX (de Montmorency, de la branche de Laval) et de Béatrix de Gavre. Elle lui apporta en mariage la seigneurie de Hédé (dont une partie du revenu était déjà affectée, ainsi que nous l'avons vu, au douaire de sa mère) et deux mille livres de rentes sur les revenus du Comté de Champagne dont le Roy promit de faire faire le payement par ses Officiers et Receveurs... » [Note : Sainte-Marthe, Histoire généalogique de la Maison de France, t, II, p. 466].
Guy X de Montmorency-Laval alla, avec le duc Jean III, au secours du roi Philippe de Valois, puis, ayant pris le parti de Charles de Blois pendant la guerre de succession fut tué le 18 juin 1347 à la bataille de la Roche-Derrien et son corps ayant été rapporté à Vitré y fut inhumé au chœur de l'église collégiale de la Madeleine.
La dame de Hédé « vesquit longtemps en viduité et jusques en l'an mil trois cens quatre vingt et quatre auquel estant aagée de quatre vingts et neuf ans, elle décéda, le vendredy après la Conception Notre Dame et fut inhumée dans l'Abbaye de Clermont, près Laval, sépulchre des anciens seigneurs de Laval ». Son épitaphe était ainsi conçue : « cy gist noble Dame Biatrix de Bretaigne, fille du duc Artur, jadis duc de Bretaigne et de la reine d'Ecosse ; laquelle décéda le VII décembre l'an MCCCLXXXIV » [Note : D. Mor. Pr. II, C. 1257].
La dame de Hédé avait eu trois enfants : deux fils et une fille. La fille, Catherine de Laval, épousa Olivier de Clisson, et Guy, le fils aîné, ne vécut point.
Jean, le cadet, qui, selon la tradition de la famille, devint Guy XII, fut marié deux fois, d'abord à Louise de Chateaubriant, sans enfants ; puis, en secondes noces, à dame Jeanne de Laval, dame de Châtillon, sa cousine, fille de Jean de Laval, seigneur de Châtillon-en-Vendelais, et de dame Isabeau de Tinténiac et veuve de Du Guesclin, dont il eut une fille unique, Anne.
Celle-ci, à son tour, se maria en 1404 avec Jean de Montfort, Seigneur de Kergorlay, fils de Jean VIII de Montfort et de Jeanne, l'héritière du nom et des biens de Kergorlay, qui lui porta les riches héritages de la Maison de Laval, entre autres la terre de Hédé, que nous voyons figurer, si nous en croyons Ogée et Marteville, parmi les nombreuses terres et seigneuries possédées par lui. C'est ainsi que rentra dans la Maison de Montfort la seigneurie de Hédé, que deux cents ans auparavant Havoise y avait déjà apportée.
Jean de Montfort, changeant encore une fois, abandonna le nom de Kergorlay pour prendre, avec les armes de sa femme, celui de Laval tombé en quenouille, et dont, sous le nom de Guy XII, il continua la lignée.
Après le décès de duc Jean V, en 1442, eut lieu un partage entre trois de ses fils : François, qui lui succcédait sous le nom de François Ier, Pierre et Gilles.
A Pierre échurent le Chastel et la Chatellenie de Hédé et Chateaulin en Cornouailles.
Pierre fut donc seigneur de Hédé, pendant quelques années, jusqu'au moment, en 1451, où, monté sur le trône après son frère, la terre fit ainsi retour au domaine.
Pierre avait épousé, par contrat du 20 juillet 1431, Françoise d'Amboise, fille de Louis, seigneur d'Amboise et Vicomte de Thouars, et de Marie de Rieux, princesse instruite, douée de tous les talents que pouvait posséder une femme à cette époque, aussi bien que de toutes les vertus de piété et de charité. Lorsqu'elle devint veuve, la Duchesse quitta une cour fastueuse et mondaine dont le séjour lui semblait incompatible avec ses goûts de calme et d'humilité et se fit religieuse. Elle prononça ses vœux le 15 mars 1467, au couvent des Carmélites des Coëts, près Nantes, dont elle devint Prieure et y mourut, en odeur de sainteté, le 4 novembre 1485. L'Eglise l'a placée au nombre des Bienheureux et chaque année célèbre sa fête.
Les ducs de Bretagne, comme les rois de France et autres souverains, et même les grands seigneurs, ne se montraient pas toujours d'une fidélité irreprochable envers leurs épouses. Ils avaient souvent des enfants en dehors du mariage, mais ces enfants n'étaient point abandonnés. Si la loi ne permettait pas de les assimiler aux enfants légitimes, ils n'en étaient pas moins considérés comme des frères issus du même père et élevés dans la famille dont ils portaient le nom et les armes, soit avec la barre de bâtardise, soit même quelquefois pleines.
La qualification de Bâtard n'était point, du reste, considérée comme injurieuse, elle était simplement la constatation d'un fait et nous verrons le duc François appeler le fils naturel de son frère, « Notre cousin le Bastard ».
On compte un grand nombre de Bâtards parmi les hommes les plus illustres de leur temps : Dunois, bâtard d'Orléans, qui combattait aux côtés de Jeanne d'Arc ; le Maréchal de Saxe, Hermann Maurice, fils bâtard de l'Electeur de Sage, Auguste II, qui fut roi de Pologne, et de la Comtesse Anne de Koenismarck, maréchal de France qui commandait les armées de Louis XIV, et tant d'autres qui, par l'éclat de leurs grandes actions et de leur renommée, ajoutaient un nouveau lustre à leur Maison. Du reste, nous verrons les bâtards de Bretagne aller prendre leurs alliances dans la plus haute noblesse et même dans les Maisons royales.
Mais ces bâtards n'étaient point riches. Ils n'avaient rien que ce qu'ils pouvaient tenir de leur mère. Or les filles nobles ne possédaient pas grand'chose ; d'un autre côté, ils ne pouvaient prétendre au partage avec les enfants légitimes. Il était donc indispensable, afin qu'ils puissent tenir le rang auquel ils seraient appelés, qu'on leur constituât des rentes et une fortune suffisantes. Hédé va plusieurs fois servir à cet usage.
En outre des quatre fils que lui avait donnés Jeanne de France, sa femme, le duc Jean V laissait un fils naturel, Tanguy de Bretagne, déjà âgé à la mort de son père, en 1442.
Messire Tanguy, seigneur d'Avaugour, dans la Notice que lui consacre le Père Anselme [Note : Histoire chronologiqne et généalogique de la Maison de France, t. I, p. 457], est qualifié par lui Seigneur de Hédé, et c'est à ce titre qu'il figure ici.
Si cette notice est exacte, et nous n'avons point de raisons d'en douter, Tanguy ne posséda la terre que quelques années puisque nous avons vu qu'en 1442 elle était attribuée à son frère légitime Pierre.
Mais si peu de temps qu'il ait été seigneur de Hédé, comme, en plus, il eut la Capitainerie du château, en 1466, succédant à Pierre de la Marzelière, fait dont nous avons déjà émis [Note : Anne Duportal, Hédé. Histoire d'une petite ville. Le Château] la probabilité et que nous pouvons confirmer aujourd'hui, nous allons dire de lui ici le peu que nous savons et que nous aurions dû dire alors.
En 1431, le duc, son père, lui confie la défense de la Guerche assiégée par le duc d'Alençon, puis, ensuite, le nomme Gouverneur de Dol avec une garnison de trente hommes d'armes et trente-cinq, hommes de trait pour l'entretien desquels il recevait 870 l. [Note : Comptes de Auffroy Guinot].
Pendant son gouvernement il eut de graves discussions avec les habitants de Dol et avec l'évêque, Jean de Bruc, qui lui reprochait de persécuter les Normands réfugiés dans sa ville, persécutions qu'il continua malgré les ordres réitérés du duc jusqu'au 22 février 1435.
Ce fut pendant le siège d'Avranches auquel il prenait part fut fait Chevalier par les Français.
En 1451 et 1455, il siège aux Etats tenus à Vannes et, en 1459, soutient, devant la Cour de Hédé, un procès contre le sire de Montauban au sujet de la terre de la Béhardière.
Monseigneur Tanguy, Bastard de Bretaigne, portait les armes de son père, c'est-à-dire « d'hermines plein ». Il avait épousé dame Jeanne fille d'Antoine, de la Maison de Crissé, en Poitou, et de Villers, et de Anne de la Grézille, descendante ou parente de ce Guyon Turpin qui avait été lui-même Capitaine de Hédé avant La Marzelière.
Il meurt sans enfants vers 1471, car c'est cette même année que sa veuve remettra à Ollivier Giffart, successeur de son mari, l'artillerie et les armes qui servaient à la défense de la place.
Le duc François II, lors de la naissance de son fils Antoine, le seul enfant qu'il avait eu de sa femme, Marguerite de Bretagne, en avait fait un Seigneur de Hédé, mais ce n'avait pas été pour longtemps, car cet enfant ne vécut point et la terre passa à un bâtard de Gilles de Bretagne.
Le malheureux Gilles de Bretagne que nous avons vu partageant, en 1442, avec ses frères François et Pierre, n'avait lorsqu'il finit si tristement sa vie, assassiné dans les cachots de la Hardouinaye, aucun enfant légitime de Françoise de Dinan, sa jeune femme. En revanche, il laissait au moins huit bâtards, dont : Guillaume qui commande un des dix vaisseaux de la flotte envoyée par François II sur les côtes d'Angleterre pour faire cesser les déprédations des marins anglais ; Anne, accordée, par traité du 19 mars 1412, encore toute jeune, avec Jean Ier, duc de Bourbon, et morte en 1415 ; Isabelle, mariée le 1er octobre 1430 à Guy XIV de Montfort-Laval qui avait été d'abord fiancé à sa sœur Marguerite (ou Catherine) ; enfin Edouard, seigneur de Hédé.
Nous ignorons la date de naissance d'Edouard, mais nous savons qu'en 1475, lorsque, malgré le traité signé en 1472 avec le roi Edouard IV les incursions des Anglais ne cessant point, le duc se vit obligé au mois de mars d'armer à Saint-Malo, sous le commandement d'Allain de la Motte, une nouvelle flotte de cinq vaisseaux, portant près de 1.400 hommes pour aller poursuivre les pillards jusque dans le port de Fanwic, leur repaire, il faisait partie de l'expédition et dirigeait un des vaisseaux.
C'est l'année précédente (1474), après le décès d'Antoine, que le duc lui avait concédé pour son estat, la terre de Hédé, réservant la capitainerie pour Olivier Giffart et Plézou de la Marzelière, sa femme [Note : Bertrand d'Argentré, Histoire de Bretagne, p. 979].
Il est encore dit Seigneur de Hédé en 1476 et le fut vraisemblablement jusqu'à sa mort. L'année suivante, par lettre du duc du 12 février 1476 (1477 n. style), il est institué Commissaire avec le Sire de Rieux, Maréchal de Bretagne, le Sieur de la Clartière et Guillaume Guillemet pour la tenue des Montres dans l'évêché de Rennes [Note : D. Mor. III, C. 322].
En 1481, il cède au seigneur d'Avaugour (François de Bretagne) les vingt lances et vingt archers dont il avait la charge, pour prendre, quelques mois plus tard, le commandement de vingt archers de la Garde du corps.
Voilà tout ce que nous avons à dire sur Edouard, bâtard de Bretagne, seigneur de Hédé. Fut-il marié ? Nous n'en savons rien, mais ce qui est certain, c'est qu'il ne lui est pas connu de lignée. Quant à sa mort qui dut avoir lieu vers 1481 et la façon dont elle se produisit, un doute s'est élevé. Il semblerait qu'elle a été tragique, comme celle de son père et le résultat d'un crime.
En 1485, lors du procès qui fut intenté au ministre Pierre Landais, son ennemi, celui-ci fut vivement accusé, entre autres crimes, de l'avoir fait décapiter méchamment par haine. « On ne sait point ce que Landais répondit à l'article Edouard, bastard de Gilles de Bretagne, et ce n'est point sans mystère que les auteurs nous ont caché ce qui le regarde » [Note : Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, t. I, p. 748].
Le duc François II, dans le cours d'un voyage en Normandie, fit une rencontre qui devait avoir sur sa vie une grande influence. « Le duc de Bretaigne se retirant de Normandie en son pays, il se accointa de une damoiselle nommée Antoinette de Meillezais (Maignelais), dame du Chatel, femme épouse du sieur de Villeclerc (Villequier), laquelle il emmena et entretint publiquement en grand estat jusques à la mort d'icelle (néanmoing qu'il avait épousé lors une belle et jeune dame, fille du feu duc de Bretagne (François Ier) et d'une fille du roi d'Ecosse, tellement que cet adultère public estoit et de très mauvais exemple et de très dangereuse conséquence pour la postérité masculine (de la lignée de Bretaigne) comme plusieurs sages hommes prévoyaient assez dès lors et l'expérience l'a montré depuis » [Note : Grandes Chroniques de Bretagne, livre IV, f° 214 v°]. Antoinette de Maignelais, fille de Jean, dit Tristan, et de Marie de Jouy et veuve de André, seigneur de Villequier, était d'une grande beauté. « En cest an 1455, dit Jacques Duclercq, Mademoisselle de Villequier estoit très bien en la grâce du roy (Charles VII) et comme on disoit, en faisait le roy ce qu’il en vouloit ».
Entièrement subjugué par les charmes d'Antoinette de Maignelais, aussi intrigante que jolie, il n'hésita pas à amener avec lui et introduire à la Cour, malgré la présence et la confusion de la duchesse, cette ancienne maîtresse de Charles VII et it en faire la sienne. Il en eut trois enfants : François, Antoine, dit Dolus, et une fille que nous ne connaissons que sous le nom de « la petite dame ». François II n'ayant pas d'enfant légitime, puisque le seul que lui eut donné la duchesse, Antoine, qui fut, pendant quelques jours, Seigneur de Hédé, mourut en bas âge, et espérant peut-être que ses bâtards pourraient lui succéder, voulut leur donner une situation en rapport avec celle qu'il avait faite à la mère et conforme à ses espérances.
Le fils aîné, François, fut richement pourvu, Il reçut pour son état la terre d'Avaugour qui fut érigée en baronnie en 1480 pour lui, le Comté de Vertus, les Seigneuries de Clisson, Châtelaudren, Paimpont, etc... Il était encore tout jeune lorsque son père voulant le marier lui chercha une femme dans la Maison de Bretagne et lui fit épouser, en 1490, dit Dom Lobineau, en 1495, selon Dom Morice, Madeleine de Brosse, dite de Bretagne, veuve de Jean ou Janus de Savoie, Comte de Genève, fille de Jean de Brosse, Comte de Penthièvre, et de Louise de Laval, et descendante de Charles de Blois.
Ce fut un des plus riches seigneurs de Bretagne et la tige de la Maison d'Avaugour, Comtes de Vertus, qui se continua jusqu'en 1704 pour se fondre dans la Maison royale de Courtenay, descendant des Empereurs de Constantinople et Rois de Jérusalem, par le mariage de Marie-Claire avec Charles-Roger, prince de Courtenay.
Antoine, le second fils, n'était point oublié. Quoique moins richement doté que son aîné, il avait reçu de son père la terre de Château-Fromont, en 1480 ; puis celui-ci, prévoyant le cas où son frère viendrait à mourir sans hoirs, déclarait, par lettres du 24 septembre 1481, le substituer à la baronnie d'Avaugour, mais en attendant un événement qui pouvait fort bien ne pas se produire, par autres lettres du 24 décembre, il ajouta au don de Château-Fromont, celui de la Seigneurie de Hédé.
Le nouveau Seigneur ne jouit pas longtemps de sa seigneurie. Il môurut jeune, nous ne savons en quelle année, et sans histoire. Les prévisions du duc ne s'étaient point réalisées et c'était l'aîné qui survivait au cadet et qui reçut, à son tour, la terre de Hédé qu'il possédait encore en 1520 [Note : Aveu de François de Québriac et Julienne de Couesmes, sa femme, qui se déclarent vassaux de François de Bretagne, Sire d'Avaugour et de Hédé, pour leur manoir de Maillechat, ert Guipel. (Arch. dép. de la Loire-Inférieure, B. 1543)].
La seigneurie de Hédé passa-t-elle aux héritiers de François d'Avaugour. Nous n'en sommes pas certain. Mais un Etat des revenus du Roi en Bretagne, en 1534, nous apprend que M. d'Avaugour, l’année précédente, s'il n'avait plus la terre, « jouissait à temps des revenus du domaine de Hédé ».
En tous cas on peut dire que François d'Avaugour, Comte de Vertus, etc., fut le dernier Seigneur de Hédé de la race des ducs de Bretagne.
Le duc François II, après le décès de la duchesse, Marguerite de Bretaigne, en 1469, et celui quelques années plus tard, de Antoinette de Meignelais, ayant perdu femme et favorite et n'ayant pas d'enfants légitimes pour lui succéder, se décida à se remarier et épousa Marguerite de Foix, fille de Gaston, Comte de Foix, prince de Navarre, et, en 1476, lui naissait une fille, cette duchesse Anne, si populaire en Bretagne, deux fois reine de France, qui, par ses deux mariages avec Charles VIII, puis avec Louis XII, allait préparer l'union des deux pays.
On peut dire qu'a la mort de la duchesse Anne finirent les ducs de Bretagne.
Le roi François Ier eut bien, pendant quelques années l'administration du duché à cause de sa femme Claude ; leur fils aîné avait bien été, il est vrai, comme héritier de sa grand'mère ; le 12 aoft 1532, officiellement reconnu duc de Bretagne et couronné dans la cathédrale de Rennes, sous le nom de François III, mais ce n'avait été qu'une cérémonie et quelques jours après, sur la demande des Etats de la Province siégeant à Vannes, la réunion de la Bretagne et de la France avec, toutefois, les réserves stipulée, était accomplie.
Hédé, ville ducale devint ville royale.
Les rois de France, comme les ducs de Bretagne, avaient aussi leur famille à pourvoir, mais ils trouvaient facilement dans toute la France de riches apanages pour leurs fils et pour leurs filles et n'avaient pas besoin pour cela de venir chercher si loin de petites seigneuries comme Hédé.
En revanche, ils avaient souvent besoin d'argent, et ces terres qu'ils dédaignaient pour eux, ils s'en servaient pour s'en procurer. Ils les « aliénaient », autrement dit, en échange d'une somme versée comptant, ils en cédaient à titre provisoire, et pour un temps, à leurs créanciers, avec la jouissance de tous les revenus, celle de tous les droits seigneuriaux, privilèges et honneurs qui y étaient attachés.
Voici ce que nous dit, en 1554, le roi Henri II : « Henry, par la grâce de Dieu, roy de France..., comme dès le commencement de la présente guerre, aurions pour soulager nore peuple faict vendre plusieurs parts et portions de nos domaines.., et que, pour ne surcharger (les peuples), par de nouveaux subsides pour le faict desdites guerres... a arresté continuer lesdits deniers et constitutions de nos domaines et revenus jusqu'à la somme de soixante-quatorze mille libres tournois... à la condition de rachapt perpétuel, au plus offrant. 26 juin ».
Le premier seigneur par acquêt de la terre de Hédé semble avoir été François du Breil.
Messire François du Breil, ou du Breuil, Breul, Le Brueul,... comme il signait lui-même de sa grande écriture de soldat, descendait de la branche de Raiz de cette famille du Breil, si ancienne et si nombreuse en Bretagne, qui lui a fourni tant d'hommes distingués dans l'armée, dans la magistrature et dans l'église et qui blasonnait « d'azur au lion morné d'argent ».
Messire François du Breil, dit le Capitaine du Breil de Bretaigne, était le fils aîné de Messire Guillaume du Breil, seigneur de Raiz, et de dame Philippe de Mué, fille de Gilles de Mué et de Guillemette Bouttier, dame du Breil en Meillac, et né vers 1504.
Il eut deux frères cadets, Jean, sieur de la Touche, et le second portant le même prénom que lui, seigneur de la Roche-Colombière, connu sous le nom de Capitaine La Roche.
Les trois frères furent, soldats et le Capitaine La Roche fut souvent le compagnon d'armes de son aîné ; mais, quelque fussent la bravoure et les mérites des cadets, ils n'atteignirent point à la réputation du Capitaine du Breil de Bretagne. « Ce fut l'un des plus hardis, valeureux et expérimentez chefs de guerre de son temps » [Note : Du Paz. Histoire généalogique de plusieurs maisons illustres de Bretagne].
Suivons-le dans la vie longue, très occupée et très mouvementée qui fut la sienne et qu'il dépensa toute entière au service de la France à combattre les Anglais et les Espagnols de Charles-Quint et de Philippe II.
La première mention que nous connaissons de lui nous le montre en 1543, en Piémont, servant comme Enseigne dans la compagnie du Capitaine Nicolas, contre les Espagnols [Note : Mémoires de Montluc] ; puis revenu en France, il est chargé, en 1549, par Henri II d'une expédition pour reprendre aux Anglais les îles de Berck et de Chausey, qu'il dut abandonner en 1551 à son frère La Roche qui l'y remplaça.
Il est dit à cette époque Capitaine de Grandville où nous le retrouverons et, en 1552 il reçoit, par commission de Jean de Bretagne, duc d'Etampes, du 27 novembre, renouvelée après lui par Sébastien de Luxembourg, comte de Martigues, son gendre, puis, le 19 août 1578, par Marie de Beaucaire, femme de celui-ci, le gouvernement de la Ville et Château de Moncontour qu'il garda jusqu'à sa mort.
La guerre s'était portée à l'Est, vers les Marches allemandes et au Nord vers les Flandres.
A la fin de cette année 1552, les Espagnols étaient venus mettre le siège devant Metz où il était enfermé, mais malgré la présence de Charles-Quint qui était venu activer les travaux, ne purent s'en emparer.
L'année suivante, 1553, il est moins heureux. Il faisait alors partie de la garnison de Thérouanne qui succomba le 20 juillet et où il fut fait prisonnier. Heureusement pour lui, les soldats qui l'avaient pris ne le connaissaient pas ; il en fut quitte, cette fois, à bon compte s'empressa de reprendre son service.
Mais il n'était pas en chance, car quelques jours après, le 3 septembre, pendant le cours d'une reconnaissance autour de la ville de Bapaume, il fut frappé d'un coup d'arquebuse qui lui fit à la cuisse une blessure qu'il dut aller soigner dans ses terres de Bretagne.
La blessure fut guérie, grâce aux bons soins de Jehanne de Tréal, sa femme, mais n'en eut pas moins des conséquences graves pour lui, car il en resta boiteux pour toute sa vie.
Son repos ne fut pas long et, malgré son infirmité, il n'attendait que le moment d'aller rejoindre ses compagnons. Il n'attendit pas longtemps.
L'année suivante 1554, le 26 juin, la ville de Mariembourg ayant été enlevée aux Espagnols, le roi Henri II cherche un capitaine pour la place et « considérant qu'il estoit nécessaire... pour la garde et seureté et deffence de pourvoir de quelque bon et experimenté Capitaine... institue, par lettre du 6 juillet, pour la bonne et entière confiance qu'il avait en son très cher et bien aimé, le Capitaine François du Breil.. et de ses suffisance, vaillance, loyauté, preudomie et experience au faict des armes et bonne diligence... lui donne restat et office de Capitaine de ladite Ville » [Note : Du Paz, p. 175].
Six mois plus tard, le 10 janvier 1556, sa mission remplie à Mariembourg, il reçoit de Henri II le gouvernement d'Abbeville, où il reste environ un an.
La ville de Saint-Quentin, position stratégique très importante et vivement convoitée par les Espagnols, était, cependant, en très mauvais état de défense. Ses fortifications avaient été mal éntretenues ; sa garnison était insuffisante ; les munitions et les approvisionnements manquaient. La situation était très grave et presque impossible pour celui qui allait avoir la charge de la défense. Ce fut à François du Breil qu'elle fut confiée.
On le connaissait ; on appréciait sa science militaire et son dévouement et c'était lui qu'on allait toujours chercher dans les moments difficiles, certain que l'on était qu'il ne reculerait jamais devant un devoir à remplir, si dangereux qu'il put être. Cette marque de confiance qu'on lui donnait devait lui coûter cher.
La ville fut investie et violemment attaquée par les soldats de Philippe II et les Anglais leurs alliés. Le siège dura près de deux mois, mais, malgré toute l'énergie qu'il déploya, la résistance acharnée des Bourgeois et des soldats réunis contre l'ennemi commun, il fallut céder au nombre. Le 27 août 1557, la place fut emportée d'assaut et François du Breil, pris en combattant sur la brèche, fut emmené au camp du roi d'Angleterre.
C'était la seconde fois qu'il était prisonnier. Malheureusement pour lui, ceux qui le tenaient le connaissaient bien cette fois. Ils savaient en quelle estime le tenaient le roi et l'armée, quels services il pouvait rendre à la France et se montraient peu disposés à le laisser aller. Aussi la rançon qu'on lui demanda fut-elle considérable et fixée à 10.000 l. au moins. Nous disons « au moins » car, si c'est bien la somme qu'il dut finalement verser pour recouvrer sa liberté, il n'est pas sûr qu'il n'eût pas déjà donné préalablement des acomptes.
La première chose à faire était de chercher de l'argent et il s'empressa d'écrire à son frère la Roche, mais celui-ci ne semble pas avoir réussi à en trouver.
Heureusement pour lui, sa vaillante femme, Jehanne de Tréal, ne l’avait jamais abandonné et, bravant tous les dangers, n'avait pas craint d'accourir, accompagnée de deux de ses damoiselles, jusque sur le théâtre de la guerre pour se rapprocher de lui et venir à son aide.
Le Capitaine du Breil était alors enfermé dans la citadelle de Gennapes, dans les Flandres. Si elle ne put arriver jusqu'à son mari et partager sa captivité, Jehanne de Tréal s'en rapprocha le plus posible, à treize lieues, va-t-elle nous dire, et parvint à entrer en communication avec lui. C'est, en effet, pour lui et d'après ses ordres qu'elle écrit à son beau-frère la lettre suivante : « A Monsieur mon frère, M. de la Roche, cappitaine de Chausey, à la Colombière.
Monsieur mon frère, je suys en ce lieu de Maubert-Fontaine [Note : Canton de Rocroy, département des Ardennes], ou M. vostre frère m'a envoiée attendant quil soyt miz à ranson, ce que j'espère qui sera bientost et mesmes que, en ce lieu ne suys que à XIII lieues de luy ou j’ay moien de scavoir souvent de ses nouvelles et aussy de advertir vous et aultres de noz amys qui sera nécessaire de faire pour luy. Il commanda vous escripre quil vous prye faire por luy par dela ce que voudriez qu'il feisse pour vous sy estiez en fortune comme luy. Il voue escripvit estant au camp du roy d'Espaigne qu'il vous pryoit de luy envoier 300 escutz par son secrétaire... et trouve bien étrange que son secrétaire ne face aucune diligence... pour avoir pourchassé ses estatz...
Monsieur mon frère, il nous est deu la levée de deux années de Hédez... Je escriptz au recepveur des Hommeaux, de la Marre et de Moncontour qu'ilz aient à amasser tout l'argent quil nous reste deu pour le nous envoyer quant il fauldra la ranson de vostre dict frère. La ferme dudict Hedez est écheue...
J'ay charge de vous escripre pareillement que ayiez en recommandation le jardin et verger du Brueil. Vostre dict frère vous prye entre moien que ledict verger soit achevé de planter et que des deux cotez des grandes allées, tant celles de la croisée que celles qui font le tour dudict verger, que on y mette force vignes. Dom Bertrand fera bien tout cela avec un planteur de vignes qu'il se pourra recouvrer au paîs Rennès ou de Chateauneuf...
De Maubert-Fontaine, ce XXVIIème jour de novembre 1552.
Vous scavez quant il sera délivré de prison il sera dépourveu de chevaulx de armes et de touttes choses.
Jehanne de Tréal ».
La date de cette lettre que nous avons recueillie dans la Notice de M. le comte de Palys sur « le Capitaine François Breil de Bretagne », et qu'il applique à une captivité plus que problématique qui lui serait survenue à la suite du siège de Metz, est évidemment une erreur et le résultat d'une mauvaise lecture.
En effet, dans cette lettre, François du Breil est dit propriétaire de Hédé et même depuis un certain temps puisque plusieurs termes lui en sont dus. Or nous allons voir un peu plus loin que l'acquisition de la terre et la prise de possession n'eurent lieu qu'en 1554 et que, d'autre part, l'acquéreur est qualifié dans l'acte Capitaine et Gouverneur de Mariembourg, charge à laquelle il ne fut nommé que le 6 juillet 1553.
La lecture de cette lettre démontre clairement qu'elle a été écrite, en 1557, après la prise de Saint-Quentin, et, même, semble-t-il, peu de temps après, puisque la rançon du Capitaine n'est point encore fixée.
Nous avons cru devoir reproduire cette longue lettre presque intégralement parce qu'elle nous a paru présenter un grand intérêt à certains points de vue ; d'abord parce qu'elle nous indique les ressources dont François du Breil pouvait disposer, puis qu'elle nous montre l'affection que ce rude soldat gardait pour son pays natal, le soin que, malgré ses préoccupations, malgré son éloignement presque constant, il prenait pour le bon entretien de ses terres qu'il n'habitait cependant que dans les rares moments où la guerre lui laissait quelque répit pour se reposer de ses fatigues ou guérir ses blessures ; enfin, en troisième lieu, au point de vue de l'industrie du pays, à l'occasion de ces vignes dont il fait garnir son jardin et son verger. Il ne faut pas oublier qu'autrefois, en Bretagne, on cultivait la vigne pour faire du vin. On en trouve dès le IXème siècle dans la Loire-Inférieure, à Redon où elles existent encore, à Bain, à Langon, à Tréal, à Loc-Mariaker, à Guer, à, Lehon près Dinan..., etc ; que cette culture s'étendit plus tard dans presque tout le pays, et même jusqu'à Rennes, où les vignobles des Religieuses de Saint-Georges s'étageaient, dit-on, au-dessous du Monastère sur les coteaux de la Vilaine, et dans toutes les paroisses où le soleil pouvait faire suffisamment mûrir le raisin. Partout, encore aujourd'hui, des noms significatifs de clos, de champs, de villages, viennent rappeler l'existence de la vigne dans nos campagnes et, sans aller chercher bien loin autour de nous, ne trouvons-nous pas à Hédé même la Prée de la Vigne, d'une contenance d'un journal, située dans les vallons au-dessous du jardin du Prieuré, la pièce de la Vigne, en la Chapelle-Chaussée ; les villages de la Vigne, en Saint-Domineuc ; de la Vignette et de la Vigne, en Tinténiac ; le Clos de la Vigne, servant d'assiette à la Chapellenie de la Vigne, en la Chapelle-des-Fougeretz, et jusqu'en la Chapelle-aux-Filtzméens, limitrophe de Meillac, la paroisse du Capitaine et à la porte de son Manoir du Breil et de son verger, le Clos de la Vigne.
Du reste, s'il était besoin d'une preuve certaine et indiscutable, le Rentier du Domaine royal établi en 1601 nous la fournit de la façon la plus précise et la plus complète quand il mentionne « la Pièce de terre nommée le Clos derrière la Haye, en Saint-Gondran, appartenant au sieur Fougerais, contenant neuf sillons, plantée en vignes ».
Certes, au milieu du XVIème siècle, cette culture avait beaucoup diminué, mais n'avait cependant pas complètement disparu puisqu'on trouvait encore si facilement des « planteurs de vignes » à Rennes et à Châteauneuf. D'autre part, cette persistance de l'achat de Vin breton par les Fabriques pour offrir aux Communiants les jours de Pâques et de Noël et qui se continua jusqu'au milieu du siècle suivant, n'était-elle pas une grande présomption de la fabrication du vin dans le pays et de la facilité qu'on avait de s'en procurer ? [Note : Reg. de délibérations du général des paroisses de Gévezé, Saint-Gondran, Bazouges]
Il est à croire que Meillac figurait avec Saint-Gondran parmi les paroisses retardataires et que François du Breil continuant les habitudes anciennes, voulait se servir de cette « force de vignes » dont il emplissait son verger, pour faire du vin, sinon pour le service de sa table, du moins pour l'usage de sa maison.
La lettre de Jeanne de Tréal n'eut point, pour le prisonnier, le résultat heureux qu'elle escomptait, la délivrance ne vint pas.
En vain François du Breil renouvela- t-il à son frère la prière de s'occuper de « recouvrer des deniers pour se délivrer de prison par tous les moyens qu'il pourroit, mesmes jusques à vendre de ses boistaillis et en bailler les fonds à féage » [Note : Du Paz] ; la somme nécessaire était trop forte. En outre, les dépenses que lui coûtaient ses campagnes et les avances considérables qu'il avait dû faire au roi à Abbeville pour l'entretien de la garnison et qui ne lui avaient point été remboursées, jointes à l'insuffisance des revenus de ses terres, le mettaient clans l'impossibilité de payer.
Il lui fallut rester dans sa prison de Gennapes et sa captivité fut longue.
En vain sa femme essaya-t-elle de le faire évader ; la tentative ne réussit pas. En vain aussi, ses amis, et il en avait de puissants, s'entremirent-ils en sa faveur, ils ne purent obtenir sa libération. L'intervention même du roi qui agissait activement pour lui par ses ambassadeurs n'était pas plus heureuse.
L'évêque de Limoges, Sébastien de Laubépine, ancien évêque de Vannes, envoyé en mission auprès du roi d’Espagne, essayant de parler en sa faveur, le 11 juillet 1559, n'obtenait même pas de réponse et le 2 août renouvelait sa demande, « se plaignant fort à Philippe que le Capitaine Bruel... estoit si estroitement détenu par deça, sans que j'en puisse avoir raison, le menassant ses maîtres de l'emmener en Hespaigne » [Note : Documents pour servir à Histoire de France. Négociations de François II (Louis Paris)].
Quelques jours après, un autre ambassadeur, le Sieur de la Forest, envoyé auprès de la Duchesse de Parme, Régente des Pays-Bas, était chargé de s'adresser à elle et de lui représenter que « le Capitaine Brueil, Gouverneur de Saint-Quentin, est demeuré par delà seul notable prisonnier ; son procès est faict et instruict sur la remontrance qui a été faicte qu'il n'est tenu à seconde rançon suipvant l'accord signé desdits deux roys, dont aussi est baillé un double au sieur de la Forest qui y tiendra la main et saura ce qui a été fait depuis le parlement dudit évesque de Limoges » [Note : Documents pour servir à l'Histoire de France. Négociations de François II (Louis Paris)].
Rien n'y faisait. François du Breil avait contre lui des influences occultes et haineuses qui mettaient des entraves à tout arrangement. La paix elle-même, signée au commencement de juin, ne parvint pas à lui rendre la liberté.
Il fallait donc trouver de l'argent à tout prix ; et le 6 octobre il autorisait son frère La Roche et Noël de Tréal, Sr du Beaubois, son beau-frère, à traiter avec le duc d'Etampes, qui consentit à lui fournir la somme de 10.000 l. tournois contre une rente de 833 l., six soulz, huict deniers, c'est-à-dire à, 8 l. 33 %.
Sorti enfin de sa prison de Gennapes où il avait été enfermé plus de deux ans, il s'empressa de revenir en Bretagne revoir ses terres qui le préoccupaient sans cesse et s'occuper de ses affaires trop longtemps négligées.
Son premier soin fut de rembourser le duc d'Etampes et d'amortir cette rente de 833 l. qu'il trouvait trop onéreuse. Pour cela, il lui fallut consentir un grand sacrifice et aliéner sa « Maison, terre et seigneurie de la Marre-Jouan, en Hénon..., avec toutes ses dépendances » [Note : Arch. dép. des C.-d.-N. E. 660], qu'il vendit à Guillaume de Lescouet pour la somme de 10.000 l. qui lui permit de s'acquitter.
Ainsi dégagé vis-à-vis de son créancier et n'ayant plus de soucis de ce côté, il reprit ses travaux militaires en organisant la défense de Granville, dont il avait toujours le gouvernement, contre les Anglais qui recommençaient la guerre.
Après avoir ainsi rempli ses devoirs envers le roi, il put s'occuper de ses intérêts personnels et de ses débiteurs dont le principal était le roi lui-même. Il presenta son compte s'élevant à la somme de 60.000 l. à lui due tant pour ses gages que pour les dépenses d'Abbeville.
Le compte était exact ; mais, selon son habitude, la caisse royale était vide.
Le 8 mai 1563, il recevait de la reine Catherine de Médicis, régente pour son fils mineur Charles IX, la lettre suivante : « Cappitaine Breul, j'ay veu par la lettre que m'avez escripte du XVIIème du passé le bon ordre que vous avez donné dedans votre place pendant ces derniers troubles et mesmes en voyaige que mon cousin l'admiral feist à Caen pour conserver lad. place en l'obéissance du roi, Monsieur mon fils auquel je l'ay faict entendre ; et vous puys asseurer qu'il vous en scayt fort bon gré et moi pareillement qui suys bien marye de ne vous pouvoir faire bailler une bonne partie de ce qui vous est deu de votre pension, mais nos despenses ont esté si grandes et si infinies et continuront encore telles tan pour le licenciement qu'il Nous fault (faire) d'une partie de nos estrangiers, que pour les préparatifs nécessaires pour Le Havre de Grâce, qu'il n'y a moyen du monde que je vous en puisse rien faire payer pour le présent. Mais asseurez-vous que ce sera si tost que nous aurons eu le loisir de reprendre alaine... Il me souvient de la promesse qui vous a esté faicte d'une place de Gentilhomme de la Chambre du roy, Monsieur mon fils, que je n'oublieray pas au premier estat qui se fera. Catherine » [Note : Comte de Palys. Capitaine Breil de Bretagne].
La lettre est adressée « au sieur du Breul, gentilhomme de la Chambre du roy, Monsieur mon fils, Cappitaine de Granville ».
Cette lettre était fort gracieuse et aimable. On lui faisait des promesses ; on lui donnait même un titre qu'il n'avait point encore, mais c'était tout. C'était de l'eau bénite de cour. Quant à l'argent, il n'y fallait point compter, le trésor royal était à sec.
Malgré de nouvelles réclamations, malgré ses comptes loyaument fournis et approuvés, malgré les ordres mêmes du roi, s'il réussit enfin à se faire payer, il ne l'était, toutefois, pas encore en 1571.
Il n'avait pas cessé de s'occuper de sa Capitainerie de Granville, toujours menacée, jusqu'au moment où, sur le désir manifesté par Charles IX, il la céda, en 1568, au seigneur de la Rivière, puis, malgré son âge, continua à remplir jusqu'au bout son devoir de soldat en combattant les Huguenots.
Cependant, le moment était venu où il s'aperçut qu'il fallait s'arrêter, que la vieillesse arrivait, qu'il ne pourrait plus supporter les fatigues de la guerre et qu'il était temps de laisser reposer ces armes qu'il avait si longtemps et si glorieusement portées.
C'est alors, vers 1570, qu'il écrivait au roi que « en raison des grands et excessifs travaux qu'il a soufferts depuis quarante ans aux guerres... et s'estant, à la fin des derniers troubles, retiré à sa maison, il serait thumbé en grande perplexité de maladie qui l'a tenu presque deux ans, à raison de laquelle il a été tellement attenué et diminué de ses forces corporelles auront perdu la parolle, l'ouye et tout le mouvement de son corps et membres » [Note : Comte de Palys. Capitaine Breil de Bretagne].
Si, au point de vue physique et matériel, la situation du Capitaine du Breil était devenue mauvaise, au point de vue des honneurs, elle avait considérablement grandi.
En 1563 il est nommé Gentilhomme de la Chambre ; l'année suivante, le roi le convoque à siéger aux Etats de Bretagne qui vont s'ouvrir à Saint-Brieuc le 25 septembre 1564 ; le 16 février 1568, il est appelé au grand et rare honneur d'être élu, par ses pairs, Chevalier de Saint-Michel, choix que deux jours plus tard le roi Charles IX, Grand-Maître de l'Ordre, confirme et ratifie en ces termes : « Monsieur du Breil, pour vos vertus, vaillances et mérites, vous avez esté choisy et esleu par l'assemblée des chevalliers frères et compaignons de l'Ordre Monsieur Saint Michel pour estre associé à ladicte compaignie pour laquelle eslection vous nottifier et vous bailler de ma part le collier dudict Ordre sy vous l'avez pour agréable, jenvoye présentement mémoire de pouvoir à mon cousin le sieur de Martigues auprès duquel vous vous rendrez et serez contant d'accepter l'honneur que la Compaignie vous désire faire, qui sera pour augmenter de plus en plus l'affection et bonne volonté que je vous porte » [Note : Les Chevaliers de Saint-Michel, par M. Gaston de Carné].
Si l'on ajoute à tout cela les titres que nous connaissons déjà de seigneur du Breil, de Hédé, baron des Hommeaux, etc., de capitaine de Moncontour, de Granville, puis, successivement, de gouverneur de Mariembourg, d'Abbeville et de Saint-Quentin ; les charges qu'il occupait de Conseiller du roi en ses Conseils d'Etat et privé, de Maître de camp d'un régiment d'infanterie, de Capitaine de 50 hommes d'armes des Ordonnances du roi, de 100 Chevau-légers et de 300 hommes de pied, etc.., la haute estime dans laquelle le tenaient, autant pour sa loyauté que pour ses talents militaires et sa bravoure, les grands chefs de guerre qui avaient été ses compagnons d'armes, les amitiés qu'il avait su se créer dans tous les partis et chez les plus hauts et les plus distingués seigneurs de la Cour, la reconnaissance des cinq souverains qu'il avait servis pendant sa longue carrière, François Ier, Henri, II, François II, Charles IX et Henri III, pour lesquels il avait prodigué sans compter son sang et ses forces, tout cela en faisait un personnage considérable dont du Paz pouvait dire sans flatterie : « il tenoit un grand estat en sa maison, ayant gentilshommes servans et officiers comme appartient à grand seigneur célèbre et relevé, comme de faict il l'estoit ».
Rentré dans son Manoir des Hommeaux pour se remettre de ses fatigues, soigner sa santé délabrée et essayer de guérir ses infirmités, il n'y rencontra pas toute la tranquillité qui lui aurait été nécessaire.
S'il avait dû renoncer à la vie active, abandonner les champs de bataille et déposer ce harnois militaire devenu trop lourd pour ses épaules, il n'eut pas la paix pour cela. En Bretagne, dans sa famille même, il trouvait des ennemis et des envieux et il lui fallut encore combattre, mais cette fois, devant les tribunaux, contre son neveu Julien du Breil qui lui cherchait chicane au sujet de cette terre des Hommeaux, que celui-ci lui avait autrefois vendue. La lutte fut longue et dure, mais François du Breil finit par triompher.
Grâce à sa forte constitution, sa santé aussi s'était améliorée, mais, en même temps, un grand malheur venait le frapper. Il eut la douleur de perdre sa femme.
Jehanne de Tréal était fille de Briand, seigneur de l'Adventure, du Beaubois, de la Varenne, etc., et de dame Françoise de Vandel, fille elle-même de écuyer Guyon, sr du dit lieu et de Lanrigan, du Plessix, de Launay, de la Villepie, de Montbrun, etc., et de Etaisse de Langan [Note : Sa sœur cadette, Catherine, était elle-même devenue la femme du frère de son mari, le capitaine La Roche].
Cette vaillante femme, dont l'affection et le dévouement ne s'étaient jamais démentis, qui l'avait suivi dans toutes les péripéties de sa vie si rude et si pénible, qui avait partagé toutes ses joies et ne l'avait jamais abandonné dans les phases les plus critiques, le laissait, au moment même où il aurait eu le plus besoin de son appui.
Cette mort l'avait profondément atteint. Cependant se voyant seul, désormais, sans enfant au milieu d'une famille hostile, il résolut de se remarier.
Sa seconde femme fut demoiselle Louise Le Sénéchal, dame du Rocher-Sénéchal.
La nouvelle épouse était riche. Il en profita, en ajoutant les biens qu'elle lui apportait à ceux qu'il possédait lui-même pour faire ériger sa terre des Hommeaux en baronnie.
Le 26 mai 1576, il recevait de Henri III une gratification de 6.000 l. en raison de ses services depuis cinquante-cinq ans et en dédommagement de 3.000 l. de pension que Sa Majesté lui avait promises sur le premier bénéfice qui le pourrait porter pour « s'être demis, par son exprès commandement, du Gouvernement de de Granville, en faveur du sieur de la Rivière, Capitaine de ses Gardes » [Note : Les Chevaliers bretons de Saint-Michel, par M. Gaston de Carné].
Ce second mariage ne fut pas plus heureux que le premier, et, comme lui, fut stérile ; en outre, il ne dura que peu de temps car Louise Le Sénéchal s'éteignait en novembre 1573.
François du Breil ne se montra point inconsolable, ou, du moins, chercha une troisième compagne qui, cette fois, fut une fille de la Maison de Lampâstre, damoiselle Isabeau de Porcon.
Cette fois, le mariage eut un résultat meilleur que les précédents et le vieux soldat eut, enfin, la joie, que son grand âge ne semblait pas devoir lui laisser espérer (il devait avoir environ soixante-quatorze ans) et si longtemps désirée, de se voir revivre dans un fils, Guy, qui naquit en 1579 et lui survécut.
Le Capitaine du Breil dut vivre encore quelques années et mourut vers 1583.
C'est en 1554 que François du Breil fit l'acquisition de Hédé, Si long que soit l'acte de vente, nous n'hésitons pas à le donner dans son entier.
« A tous ceulx qui ces présentes l(ett)res verront, Nous, Julien Gauchart et Pierre Robert, notaires et tabellions roiaulx, jurez et establiz en la jurisdiction et senneschaucée de Rennes, Scavoir faisons que, devant Nous, ont présentement comparu noble homme Nicolas de Troyes, seigneur du Boisregnaud, Conseiller du Roy, trésorier de France et général de ses finances en ce pais et Duché de Bretggne, procureur spécial commis et dépucté par ledit Sieur roy en ceste partie par ses lettres patentes expédiées à Fontainebleau le vingt troisiesme jour de Feburier l'an mil cinq cens cinquante trois (1554) [Note : Il ne faut pas oublier qu'a cette époque l'année commençait encore à Pâques et que le 23 février 1553 était, en réalité, le 23 février 1554, de nos jours], signées Henry et au desoubz... par le Roy... Burgensis... et scelées à simple queue de cire jaulne. et noble hom(me) Messire Bertrand d’Argentré, seigneur de la Guischardière, Conseiller du Roy et son Sénéchal au siège présidial de Rennes, aussi com(mis) et député par ledit sieur Roy en ceste partie par l(ett)res patentes} expédiées au Marchais le vingt seixiesme jour de juign l'an mil cinq cens cinquante quatre signée... par le Roy... Burgensis... et scellées à simple queue du grand sceau de cire jaulne, desquelles l(ett)res sera faict insertion en la fin de ces présentes, d'une partie, et noble homme Vincent Gourdel, Sieur du Boys, procureur spécial quant à f(air)e, consentir et tenir le contenu cy-après et qui ensuit, de Messire François du Breil, chevalier, sieur dudit lieu du Breil et des Hommeaux, Gouvern(eur) pour lediet Sieur Roy et Capitaine de Maria(mbourg) et Capitaine l'une des vieilles bandes francoises, demeurant audit lieu des Hommeaux en la paroisse de Saint Bouladre (Broladre), diocèse de Dol, ainsi que de son dit pou(voir) il nous a presentement fait apparoir par acte de procure consenty par ledit sieur du Breil par la Court de Dol, daté du premier jour de juign l'an mil cinq cens cinquante quatre..., signé E. Simon et J. Maingaré et scelée de cire verde à queue simple duquel est à la fin de cest... présentes pareillement faict insertion d'autre partie.
Lesquels seigneurs du Boisregnaud et de la Guischardière et suivant ces Voulloir et Intention du Roy déclarés par icelles lettres expédiées au mois de decembre mil cinq cens cinquant(e) trois, signées... Gurand... et scellé... : Ont en nos présences vendu, cédé, quitté, délaissé et transporté, vendent, cèdent, quittent, délaissent et transportent par héritage dès maintenant pour touzjours et promettent, garantir et garder de tous troubles et empêchemens audit Sieur du Breil acceptant en la personne dudit Vincent Gourdel, son procureur spécial et, pour ses hoirs, successeurs et aians cause, c'est, à scav(oir) la place, Chastelennie, terre, jurisdiction et seigneurye de Hédé, assise et située en la jurisdiction et evesché de Rennes, estant du dommaine audit Sr Roy, assise et s'extandante ès paroisses de Hédé, Bazouges, Vigneuc, la Chapelle-Chaussée, Guypeel, Gevezé, Langouët, Langan, Sainct Gondran, Sainct Symphorien, Tintiniac, Monstreul-le-Gast et Saint-Brieuc, et partout ailleurs, en quelque lieu et evesché que ladicte jurisdiction, Chastellennie et Seigneurie de Hédé se puisse contenir et extendre ô toutes et chacune ses appartenances et dépendances, rentes et revenuz seigneuriaulx et féodaulx et auctres, de quelque qualité et condition qu'elles soient et puissent estre, tant par argent, bledz, avoines que aultres grains, chappons, poulles, dismes et debvoirs de terreages, chasteaulx, maisons, logeix, dommaines, moullins à eaux et à vent ô tous destroictz, estangs, rivières, ruisseaulx, frostz, gastz, mestairies, borderies, boys de haulte fustaie et de revenu, tant forestables qu'aultres, pourpris, jardins, vergers, terres labourables et non labourables, prez, prairies, landes comme en quelque lieu qu'ils puissent estre assis et sittuéz, ventes, lodes, foys et hommages, rachatz, sourachatz, espance, galloiz, taxes, admandes, sceaulx, papiers et tous profiltz, revenuz et esmoluemens de greffes et aultres offices de ladicte jurisdiction et chastelenie de Hédé, successions de Bastards, deshérences à défault de ligne et tous aultres profiltz, revenuz et esmoluement de fief et jurisdiction, droictz de patronage et présentations de chappelenye et cures, pryeurés et aultres bénéfices, enfeus, sépultures, lizières, bancs, escabeaulx et toutes aultres préhéminences et prérogatives d'église que, à cause de ladicte terre, chastellenie et Seigneurie de Hédé sont deuz et qui y appartiennent à l'heure de présent et, en général, toute ladicte terre, Chastelennye et seigneurie de Hédé ô tous ses droitez et appartenances, rentes et revenus, honneurs et subiectz queulconques avecq le privilleige de menée à la Court de Rennes sans aucune réservation... et, spéciallement et divisement le Chasteau, logeix et maison dud. lieu de Hédé et ses pourpris, jardins, vergers, estables, escuryes, forteresses, murailles et appartenan(ces) dudit lieu, guetz, arrières-guetz et assens et toutes aultres choses appropriées et deues pour le service et entretenement des dictz Chasteau, four à ban et moullins dudit Hédé ainsi que tout se poursuit et contient et en tel estat que le tout peut estre à présent assis et situé près ladicte Ville de Hédé avec la Halle et cohue, foires et marchés publicques et ordinaires dud. lieu et les estangs avecques les moullins à eaux et à vent de lad. Chastelennye.... de Hédé, tant a bled que foulleretz, le four à ban situé en ladicte ville ô cours, destroictz, hommes et subiectz..., ô les debvoirs qui y sont deuz par chacun an et toutes aultres choses appropriées pour le service desdictz chasteau, four-à-ban, Halles, Cohue et Moullins avecques le revenu de tous profilz de la terre... de Hédé pour celuy du Breil en l'advenir..., jouyr et user a touziours par ses mains et ainsi que bon leur semblera desdictes choses..., tout ainsi et de la maniè(re) que en a faict et peu faire le temps passé, led. sieur roy et ses prédecesseurs ducs du pays de Bretaigne et aultres usufructuaires soubz et de par eux sans que, pour la jouissance et perception des dictz fruictz qu'il en fera faire tant par luy que ses commis et députtéz ledit seigneur du Breil..., puissent estre contrainctz... à faire baill à ferme de tout ou de partie de ladicte seigneurie et chastelennie de Hédé aux plus offrans et derniers encherisseurs à extinction de chandelle ou aultres, ny à rendre compte des fruictz et revenuz d'icelle en la Chambre des comptes du pays ny que lesd. sieur du Breil et ses commis et officiers puissent estre troublez et empeschez sur la possession et jouissance perpetuelle de ladicte terre..., et chastelennye de Hédé, à la charge expresse..., au dit Vincent Gourdel, seigneur du Boys et procureur dud. Sieur du Breil quel, en lad. qualité, a promis au temps advenir tenir en souveraineté, prochement et noblement à foy et hommage sans aucun rachapt dudit Seigneur roy ladicte terre..., et seigneurie de Hédé...., sans qu'il soit tenu, ny ses hoirs, faire audit seigneur roy aucun aultre hommage, fournir adveu ne dehombrement, ne paier aucuns rachapts de la dicte terre de Hédé à cause de sa jurisdiction et seigneurie de Rennes, ladicte terre, seigneurie et Chastelennie de Hédé et de entretenir bien et duement durant la jouissance et tenue que en fera led. seigneur du Breil..., les chasteaux, logeix, maisons, estables, granches, halle, moullins, chaussées, attaches et four à ban de ladicte chastelennie et seigneurie de Hédé en bonne et suffisan(te) réparation et de les rendre audict sieur roy lorsqu’il vouldra prendre et av(oir) en sa main ladicte seigneurie... de Hédé, en tel et pareil estat de réparation que lesd. choses sont à présent et qu'elles seront trouvées par le rapport, description et procès-verbal qui en sera faict par l'un des juges roiaulx ou Conseillers audit siège Présidial de ladicte Cour de Rennes, lesquels et chacun à ladicte fin ont esté par lesd. sieurs du Boisregnaud et de la Guischardière commis avecq tant pour quant à ce, appellant avec luy le Procureur dit Roy audit Siège de Rennes et son Substitut et le seigneur Dupin, greff(ier) criminel de ladicte Court et gens expers à ce connaissans pour faire ladicte description de lestat des dictes choses, lequel sr du Breil.. pourront si bon semble, faire augmentations telles que bon semblera tandis qu'ils auront la jouissance de ladicte terre et seigneurie de Hédé, aux moullins, Halle, four-à-ban, chasteau dudit lieu, chaussée, pontz, passages... ou requis sera..., pourveu quelles soient nécessaires et utiles et qu'elles tournent au profilt et utilité de ladicte seigneurie de Hédé, pour faire lesquelles sera tenu appeler l'un des dictz juges ou Conseillers de Rennes ou Hédé, le Procureur du Roi ou son Substitut au Siège de Rennes ou Hédé ; le controll(eur) dudict dommaine dudit sieur roy audit Rennes... et, avecques leurs advis et délibération, seront lesd. augmentations et réparations nécessaires et utiles que... seront allouées et dont ils seront paiés, satisfaicts et récompensés à la raison lorsqu'il plaira audit Sr roy reprendre en sa main lad. terre et chastelennie de Hédé. Quel paiement sera faict entièrement par ledit Sieur roy audit Sieur Du Breil auparavant que d'estre désaisy desd choses et ce, tant du principal, augmentation et mises sur ce faictes... Quel en la dicte qualité a promis, et s'est obligé paier et acquitter au temps advenir durant le temps que le digit Seigneur du Breil, ses dicts hoirs et aians cause, aura jouissance et possession de la dicte terre..., de Hédé toutes et chacunes les rentes, charges et debvoirs aultres assises et constituées et deues sus et par cause de lad. chastelennie... de Hédé avecques les fondations, dotations, aumosnes, prières et oraisons et aultres accoustumées estre paiées par ledit seign(eur) roy... par cause de ladicte seigneurie... à ceux à qui elles... seront trouvées estre deues et paiées.
Faczon que, par ces dictes présentes, il nous soict faict expresse declaration et de paier en argent pour l'advenir, à ses frais et despens, les gages des Officiers, des Senneschal., Alloué, Lieutenant, Procur(eurs), Greffiers, sergens féodés, forestiers et aultres officiers de lad. seigneurie... et d'entretenir et faire exercer ordinairement et actuellement la jurisdiction ordinaire de lad. seigneurie de Hédé et faire pugnir et corriger les mauvais, de manière que ce soit exemple à ung chacun..., sans que, toutefois, ledict Seign(eur) du Breil puisse destituer pour le présent ne pour l'advenir les Officiers estans à present instituez... par ledit Sieur Roy, sauf le recepveur de ladicte terre et seigneurie que led. Sieur du Breil pourra, si bon luy semble, destituer..., sinon par mort, résignation ou forfaicture, auquel cas pourra et estre permis audit seigneur du Breil qu'il puisse y nommer... des officiers qu'il trouvera estre cappables, mesmes à ceux qui, à présent, sont vaccans et my pourveus qui seront establiz et instituez par le roy à ladicte nomination et non aultrement... qui seront suffisans à l'exercice de ladite jurisdiction.
Les dictes ventes, cession et transport faicts par lesdits sieurs de Troyes et de la Guischardière... moiennant et pour la so(mm)e de seix mil livres monnoie tournois, compris enladicte (so(mm)e le droict de ventes et lodes qui pourraient appartenir audit sieur roy à cause du présent achapt ; Laquelle so(mm)e de seix mil livres tournois, ledit Gourdel, procureur dudit Sieur du Breil doibt et sera tenu et a promis et s'est obligé par ces dictes présentes sur hipothèque de tous et chacuns les biens meubles et immeubles dudit sr du Breil par les mains de Maistre Aignan du Taillis, Conseiller du roy et recepveur général de ses finances en ce pais...
Tout ce que dessus fait à, la charge et condition expresse que ledit Sieur roy et ses successeurs roys et ducs de ce pais de Bretaigne pourront perpétuellement et toutes fois que bon leur semblera rav(oir) et recouvrer à... ladite terre, jurisdiction, chastelennie et seigneurie de Hédé et appartenan(ces) d'icelles, en rendant et paiant préallablement et ayant sen désister, le Sieur du Breil à une seulle foix et, à ung seul paiement audit sieur du Breil ses hoirs et aians cause pareille somme de seix mil livres tournois, ensemble tous loiaux cousts, augmentations et améliorations que pourra ledit seigneur du Breil y avoir faicts,... sans qu'ils puissent estre dépossédés par subrogation dudit sieur roy,... si ce n'est pour revenir entre les mains dudit sieur comme est à p(résen)t ladite terre et chastelennie de Hédé moiennant ledit remboursement... » [Note : Archives du département d'Ille-et-Vilaine, C. 3211].
Quelques mois plus tard, le 9 octobre, se fit la prise de possession solennelle de la terre de Hédé.
Nous croyons devoir donner cet acte in extenso, parce que, en raison des nombreux détails qu'il nous fournit sur Hédé, sur le château et dépendances de la terre, Halles, Moulins, Auditoire, etc., sur les nobles des environs et sur les habitants eux-mêmes dont il nous présente les noms, il nous paraît d'un intérêt tout particulier et tout spécial pour la ville.
« Prinse de po(ssessi)on de la terre de Hédé.
L'an mil cinq cens cinquante quatre, le mardy neufiesme jour d'octobre, nous Bertrand d'Argentré, Conseiller du Roy, Sénéchal de Rennes et, par ledit Sieur Roy, députté et commis en cette partye pour..., après mentionné ce requérant Vincent Gourdel, Escuyer, sieur du Boys, procureur spécial de Messire Françoys du Breil, Chevallier, Sieur dudit lieu du Breil et des Hommeaux, Gouverneur pour ledit Sieur Roy et Capitaine de Marienbourg, Capitaine de l'une des vieilles bandes francoyses, nous transportasmes au lieu, Ville et chasteau de Hédé mentionnés par le contrat et coppies des lettres royaux insérez et attachez à la fin, d'en mettre et induire ledit du Breil en la réelle et actuelle possession selon quest mandé par les dites lettres insérées aud. contrat, appelé avecq nous et présent Maistre Julien Pépin, pour lors Procureur du Roy audit Siège et Maître Jan Dougé, commis par le Contrôleur d'iceluy lieu pour adjoint, avecq nous Me Denis Boussemel, Notaire royal audit Rennes, auquel lieu de Hédé estant arrivez ledit jour, en la présence et à la poursuilt dudit Gourdel, après avoir veu les contratz et lettres royaux susdictz, estans au devant et à la porte prin(cip)alle du Chasteau dudit lieu se présenta à nous Jan Généreaux et nous dict avoir esté porveu de l'office de recepte dudit Hédé et, comme tel et commis de Ramonnet-Généreau, son filz, Contrôleur et Garde dudit Chasteau, garder et avoir les clefz dudit Chasteau lesquelles il nous aparut et d'icelles fismes faire ouverture dudict chasteau auquel nous entrasmes en présence des dessuses et dudit Gourdel et de Gilles de Vaucouleurs, sieur des Chasteaux et Gilles de Porcon, sieur de l'Espine, Francoys de Monmoron, sieur de la Crozille, Geffroy Ginguené, sieur de la Pontelais, François de la Reigneraye, sieur dudit lieu, Gilles Robiou, Greffier de Tinténiac, Jan Boullé, André de la Parefrairre et de plusieurs autres et diceluy avecq et de touttes et chascunnes les appartenances et dépendances de la dite terre, seigneurye de Hédé, ledit sieur du Breil en la personne dudit Gourdel, son procur(eur) acceptant, mismes et induisismes en la réelle et actuelle pocession laquelle celuy Gourdel prist et accepta par ladite entrée, ouvrit et referma (plusi(eurs) huisseryes dudit chasteau, alla et vint par dedans et mesmes hors, tous les estans au dedans en manière que à luy seul demeura sans trouble la détenpstion et pocession, issant duquel nous requist ledit Gourdel allencontre dudiet Généreau délivrance des clefs ce que luy fust par led. Généreau débatu et empesché disant que ledit Ramonet, son fils, estait institué par le Roy garde et Contrôleur du dit Chasteau avecq deffances à tous autres de les y troubler, offrant néantmoings communiquer lesdictes clefz et ouvrir ledit Chasteau audit Gourdel, procureur susdit, lors et en foys que en aura mestier, sans autrement sen desaisir. Contre quoy ledit Gourdel insista disant qu'il ne pouvait se soutenir par raison que aucune personne gardast lors les clefz de la Maison par Iuy acquise et de ses deniers et que la rétention des clefz ferait évidemment juger que sa pocession ne serait que verballe, sur quoy ouy ledit Pépin, Substitut dudict Procureur du Roy, et, aussi ledit Dougé, procureur et substitué dudit Controlleur, nous ordonnasmes et fismes commendement audit Généreau de bailler les dites clefz audit Gourdel, de quoy led. Généreau interjecta appel nonobstant lequel et, sans préjudice diceluy, Nous ordonnasmes qu'il s'en désaisirait et icelles baillerait audict Gourdel, ce qu'il fit sans préjudice dudit appel et, icelles, mises entre les mains dudit Pépin, furent présentement baillées audit Gourdel lui les prist et reteint pour la garde et pocession dudit chasteau, maintenir, conserver et garder pour et au nom dudit du Breil et pour ce que ledit Gourdel nous requist être fait description et procès-verbal de l’estat des ruines et démollitions dudict chasteau pour luy servir ce que de raison. Ce que lui fut par ledit Substitut du Procureur du Roy accordé et fismes appeler Pierre Ruault, Ollivier Ferté et Guillaume Fouliole, maîtres maçons, Jan Linciseult Maître Charpentier et Alain Bain, priseur desquelz en chascun pris et receu le serment de bien et fidèlement voire et nous faire raport des ruines, démollitions et estat dudit chasteau et, après avoir bien et dilligemment fait voire par lesditz artisans les dites ruisnes et démollitions, nous fisdrent le rapport tel que ensuit après avoir le tout veu et mesuré, scavoir qu'ils ont trouvé le dehors du donjon de soixante pieds en carré en tous endroits fors que lavanmeur ne tient qu'un pied d'épaisseur. Quant à la hauteur dudict donjon, raportèrent l'avoir trouvé de cinquante piedz hors de terre et les murailles d'alentour d'épaisseur de huict piedz et demy et le pourpris…. de la cour et closture dudit chasteau nous disrent l'avoir trouvé de sept cent soixante piedz, de hauteur par endroictz de vingt piedz et par autres de quinze et sy nous disrent que ledict chasteau estait en grande ruine et que grande party des murailles n'en sauraient servir non plus que pierre en monceau, réservé que bien peu de taille qui pourrait valloir. Au-dedans de laquelle court furent trouvées environ vingt et deux marches, partye faites en taille et les autres non, lesquelles marches ils nous raportèrent bien vallon, l'unne portant l'autre, environ vingt soldz pièce. Item fut trouvé audit chasteau, en ladite court, trèze pièces de pierres, partyes escarrées et autres non, pour servir, comme ils nous dirent à seillettes ou à corbeaux de cheminée, vallant l'unne portant l'autre dix soldz et ainsin nous le raportèrent ; de là nous transportasmes en présence des dessus-nommez en la halle et cohue dudict lieu de Hédé, quelle trouvasmes couverte, partie d'ardoises, partie de tuiles, portée de vingt quatre posteaux se jettant au dehors, et au dedans d'icelle dix appiettes, de laquelle, comme chose dépendant de ladite seigneurye, nous baillasmes aud. du Breil en la personne dudit Gourdel son procureur, la réelle pocession en faisant commandement ausdictz artisans de par mesme moyen, voire et faire rapport de l'estat, ruisnes et réparations requises à ladite halle et, en cest endroit, nous requist ledit Gourdel allencontre dudit Génereau que iceluy Génereau eust à luy mettre et rendre entre mains tous les sceaux, Rolles rentiers, papiers en enseignements concernant le revenu de lad. ju(risdicti)on et seigneurye de Hédé, ensemble tous les minus et aveux par luy receuz. A quoy dudit Génereaux fut dit que ce n'estoict contre luy que l'on s'en devait adresser ains au procur(eur) de la juridiction pour le regard des minuz et tenues et, pour les déaux et papiers, aux greffes quels en sont les vrais gardes et conservateurs, disant que sy aucuns papiers et déaux luy avoient esté par cy-devant baillez, ils estoient en la Chambre des Comptes de ce pays demeurés à la reddition des comptes par luy tenus et rendus en ladite Chambre et ors qu'il les aurait, qu'il ne seroit tenu s'en désaisir, ains d'en faire seullement communication.
En l'endroit de quoy Me Nouel Hattes, sieur de la Bellenaie et Louys de Hirel, sieur de la Couespelais sur ce présents, nous disrent qu'il y avait bien dix ans que le dict Génereau avoit et gardoit le livre et déal des minus et tenues et adveuz de ladite seigneurye de Hédé, au moien de quoy ordonnasmes que ledit Génereau aparoistroit ledit Déal pour, iceluy ven, estre ordonné sur la requeste dudit Gourclel, ainsin que de raison, et sortant, en présence des susnommez nous transportasmes au Grand moulin Suzain dudit Hédé, au devant duquel trouvasmes Estienne Cotterel qui nous dist estre meusnier d'iceluy moulin et, par luy nous furent les huisseryes dudit moulin ouvertes, auquel sortant ledit Gourdel, entra et diceluy, comme chose dépendant de ladite seigneurye de Hédé, luy délivrasmes la réelle pocession par y avoir commedit estre entré, allé et venu par ledit moulin et iceluy faict moudre et, parce que veismes led. moulin en mauvaise repara(ti)on que ledit Gourdel, nous recquist certification des ruisnes, fismes appeller Mathurin André et Alain Joudier, meusniers, desquels le serment par nous pris et receu de dire verité après avoir dilligemment et, à l'œil veu et visité les ruisnes diceluy moulin, nous raportèrent et, mesmes ledit Cotherel, meusnier, aussy juré de dire vérité et adverty de nous faire vroy et fidèle raport, que la meulle suzainne dudit moullin, ne valloit pour lors comme rien. Au moien de quoy les boullangers et autres moustaux avoient délaissé et cessé de plus y venir comme ils avoient accoutumé, outre que la chaussée estoit au milieu rompue et naguère réparée et non encore assurée. Ce que nous veismes, et quant à la barbecanne et esclotouère disrent quelle (était) seulement de boys, ce que nous aparut à l'œil et nous disant davantage que pour mettre ledit moulin en bon ordre il faudrait racoustrer ou avoir eunne meulle suzainne de la grandeur et époisseur de celle qui, de présant, y estoit laquelle fut trouvée d'époisseur de un pied et un poulce et, celle de dessoubz de troys doigtz de moullage, de quoy avons, à la requeste dudit Gourdel, fait le présent raport en celuy nostre présent procès-verbal pour servir comme de raison.
Et advenant ledit jour de landemain qui estoit mardy, dixiesme jour desdictz moys et an, retourné par devant nous ledit Gourdel nous resquist parachever de l'induire en la réelle pocession dudit lieu et seigneurye de Hédé, surtant présent les Me Jullien Pepin, Substitut dudict procureur de Rennes, le dit Boussemel, notaire adjoint et ledit Dougé, commis pour ledit Contrôlle, nous transportasmes en l'Auditoire et lieu Tribunal dudit Hédé et, de recheff, ledict Gourdel requist lecture des contrats d'acquets de ladite seigneurye de Hédé, ce que nous ordonnasmes estre faict et, nous présenta ledit Gourdel, pour exercer le greffe de ladite Court et seigneurye de Hédé, ledit Me Denys Boussemel, nottaire royal, lequel, après deue informa(ti)on de sa capacitté et serment de bien et fidellement se y porter, Nous, à la requeste dudit Gourdel, et consentem(en)t desdictz Pepin et Dongé, commismes et députasmes à l'exerçice et office et estat dudit Greffe de Hédé et luy ordonnasmes de fidellement enregistrer lesdictz contracts avecq la lecture et publica(ti)on d'iceux audit Heddé, au moien desquelz et l(ett)res du Roy et commissions à nous adressée, fismes commendement à tous les hommes et subiects de ladite Cour, terre, juridiction et seigneurye de Héddé d'estre obéissant audit du Breil, ses procureur, gens et officiers tout ainsy quilz faisoient par le passé sur peinne destre pimiz comme rebelles à la volonté du Roy et autres punitions au cas pertinentes et, en l'endroit, ledit Gourdel dist et déclara que, de par ledit du Breil, il avait été commis et institué Recepveur ordinaire de ladite seigneurye de Hédé, requérant, tant en qualité de Recepveur que comme procureur dudict du Breil, deffances à tous de le y troubler. Sur quoy ledit Génereau s'est représenté, dist et maintenu avoir esté, tant par le feu Roy, que Dieu absolve, que celuy da présent pourveu dudit office et en avoir lettres patentes, par vertu desquelles lettres ils dist empescher et se opposa que ledit Gourdel feust ne s'entremist en rien quelconque de ladite recepte, Nous requérant acte de son opposition ; A quoy ledit Gourdel pour ledit du Breil déclara ne vouloir que ledit Génereau ni autre en son nom à l'advenir sentremist de percevoir ni recueillir les deniers et revenus de ladite seigneurie suivant le pouvoir luy donné par ledit du Breil comme il a paru par acte de procure du vingt et huictiesme jour du may dernier, Requérant à cette cause comme donnant deffanses à grosses peinnes estre faite audit Génereau et à tous, avoir de plus à ladvenir eux ingérer à la recepte et perception desdictz fruictz et revenus de ladicte seigneurye ; Suivant laquelle requeste fismes prohibtion et deffances audit Génereau de non se empescher de ladite recepte et perception de fruicts contre la vollonté dudit Gourdel sur peine de cent marcqs dargeant et de la…, quelle prohibition nous ordonnasmes estre banye A ce que aucun, soubz coulleur de son ancienne Office, ne fust surpris, sauf à luy à se pourvoir sur son opposition devant le Roy et où métier sera. Et en cest endroit resquist ledit Gourdel que les cy-après hommes de ladite seigneurye eussent estés condamnez satourner avecq luy, scavoir : Me Nouel Hattes, sur ce présent, lequel confesse tenir dudict Hédé, à foy, hommage et rachapt et chambellenage, quand le cas y eschet, sans autres rentes, le lieu, maison, terres et apartenances de la Bellenaye, lequel est attendant autrement en estre ordonné, volontairement s'atourna avecq ledit Gourdel..., promist obéir, requérant estre mis et sans respit jusques à la prochaine venue dudit sieur ou assignation d'hommage. Ce que nous fismes. Et, en pareil, satourna ledit Génereau qui confesse estre homme et subiet de ladite Terre et seigneurye de Hédé et, successivement, Jouachim Hattes, sieur de la Haye, Me Michel Robinaud au nom de tutteur de René le Chanoine, escuyer, sieur de la Jandière, le sieur de la Gahardière pour partye de la Maison de la Gahardière et pour un fieff en Guippel, François de la Reignerays, garde naturel de Franç(ois), son fils, pour la terre de Couesbouc, Jullien de Hingraye, sieur de la Tuvelière, soy sont atournez vers ledit sieur du Breil et conséquentement Louys de Hirel sieur de la Couespelaye en son nom et curateur de Marguerite de Vandel, sa femme, dame de l'Estang, Me René de Porcon, Raoul Hattes, Sieur de l'Espinay pour le fief de Saint-Siphorien, Me Rolland Mallier pour le lieu de la Lande-Maine qu'il dist et décla(re) tenir à foy et Chambellenage, Raoul Caradreux pour Anne Le Channon (le Chanoine ?), sa mère, à laquelle il promist faire ratiffier et est pour deux pièces de terres appellées les Champs Berard, Mathurine de Vandel pour la Louvraye et unne maison en ladite ville de Hédé, Jullien Hattes pour eunne maison et jardin qu'il dist avoir en ladite ville. Gilles Pirouays pareillem(ent) déclara satourner pour Jan Pirouays, son père, auquel il promist faire ratiffier et bailler par déclaration les choses par luy tenues. Par après se présentèrent et atournèrent comme hommes et subiects de ladite Court de Hédé Guillaume Le Grand, Jan Couvé, Jan Bédel le jeune, Ollivier Bertaud, Dom Françoys Trochet, curateur des enfants Guillaume Trochet et Joanne Picault, sa femme, Jan Gallays, Julien Judier et chascun confessant tenir terres et hérittages soubz ladite jurisdi(ct)ion à debvoir qu'ilz promisrent bailler par déclaration et, pour recepvoir le surplus des autres déclaration et atournances dhommes au nom dudit du Breil, furent par Nous et ledit Gourdel oudit nom, commis les juges de ladite Court de Hédé et chascun, lequel Me Noel Hattes, sur ce présent, en prist et accepta la charge et promist de bien et diligemment se y porter et acquitter. Auxquels hommes et vassaux et tous autres subiectz de ladite Court de Hédé fismes deffances de, en ladvenir, faire payement de rentes et debvoirs par eux deuz à autres que audit sieur du Breil et ses commis sur peine de les perdre et de rébellion à la justice.
Outre nous transportasmes en la maison en laquelle était le four à ban de ladite chastelenye de Hédé, aux moullins foulleretz dudit lieu, desq(uelles), maisons, moullin et four baillasmes en pareil audit Gourdel, la réelle pocession et, en général, du tout d’icelle terre et chastelenye, ville, foretz, bois de haute fustaye, taillist, préz, prairies, landes communes, galloiz et autres apartenances sans reserva(ti)on. Quelle pocession ledit Gourdel prist et accepta par avoir entré esdites maisons de moulin et four, en mist qui y estant hors, circuité et environné ladite Ville et Cohue, allé et venu par lesdicts hérittages et faict tous exploitz, pocessions et requis pour bonne pocession acquerir, desquels four et moulin ledit Génereau bailla les clefs audit Gourdel. Faict soubz nostre seing et celuy de nostre adioint, lesdictz jour et an.
Signé : Dargentré, Pepin et Boussemel ».
Nous avons vu le Seigneur de Hédé lors de la prise de possession de son acquisition s'empresser de profiter d'un des droits qui lui étaient dévolus en destituant le sieur Jan Génereau de son office de Receveur pour le remplacer par Vincent Gourdel, son procureur spécial, nous allons le voir, en 1555, user d'un nouveau droit, celui de la vente et de l'afféagement d'une partie de la terre qu'il avait acquise. Mais, comme cette vente constituait une aliénation du domaine royal, alors qu'il n'en était possesseur que pour un temps, il lui fallait tout d'abord obtenir du roi, souverain propriétaire, son approbation.
C'est ainsi que ce ne fut qu'après que Michel Robinault, sieur de Montineuc, Lieutenant en la Sénéchaussée de Hédé, eut reçu les « Lettres patentes du Roy données à Blois le vingt deuxiesme jour d'avril mil cinq cents cinquante six après Pasques... dont la teneur s'ensuilt : Henry, par la grâce de Dieu, Roy de France, aux Sénéchaux, Alloués ou Lieutenant de Rennes et Hédé, Sallut. Comme par le contract de vendition et allienation que nous avons faict à Nostre Amé et féal François du Breil, Chevallier, Seigneur dudit lieu, Capittaine et Gouverneur d'Abbevile, de la terre et seigneurye dudict Hédé, Nous luy avons, entre aultres choses permises pour l'augmentation de nostre domaine, arenter les communes et terres gastées en ladite Seigneurye, ce qui n'aurait encore esté faict, Nous requérant ledict Seigneur du Breil. luy donner jugée pour se faire, Nous, à ces causes, à plain confiance... suffisance et capacités, Vous mandons, et pour ce que lesdictes choses sont assises et situées en et sous vos resorts et juridictions, commettons et expressement enioignons que chacqu'eun en votre ressort, appellé Nostre Procureur ou son Substitut gardant les solennités en tel cas requises et accoustumées..., Vous ayés incontinent les présantes receues à procéder au bail et arrentement desd. terres communes et gastées au plus offrant et dernier enchérisseur... et Voullons que ceulx ausquels vous aurés ainsy délivré lesdictes terres qu'ils en jouissent comme de lems propre herittage et, sur icelle édiffient et batissent maisons et mestairyes pour les accomoder, les nomps et surnomps desquels ensemble de ce que chacqu'un aura prins et a quelles rentes, charges et debvoirs, vous ferez mettre en un déal et papier terrier que ledict seigneur du Breil sera tenu mettre entre nos mains lorsque retirerons ladicte seigneurye de Hédé en luy rendant les fraictsraisonnables, car tel est nostre plaisir... » que François du Breil fut autorisé à procéder aux formalités.
En conséquence après que Maistre François Robert, seigneur de Saint-Gondran, Procureur du Roi a Hédé, chargé par son Office de la défense des intérêts du roi eut été entendu, on put procéder à la vente à « adstainte de chandelle » à noble homme Pierre Le Roux, escuyer, sieur de la Rinaudaye, comme plus offrant et dernier enchérisseur ..... de la queue de l'estang dudit Hédé, contenant trois journaux, deux seillons, joignant d'un bout au Pont Guillaume Le Roux, d'aultre bout à l'eschaussée du Moulin de Bintin et des costés, par endroit aux hères de la Chatière et de la Corvairye... pour jouir de tous fruicts, proffits... parce que ledict Le Roux paiera au seigneur de Hédé a scavoir... pour chacun journeau de la queue de l'estang, neuff sols, le tout monnoyé forts de Bretaigne, de rente, chasquun an le jour de Noël, à perpétuité.
C'est en 1565 que François du Breil abandonne la seigneurie de Hédé, peut-être parce que ne pouvant se faire payer, ni par la reine Catherine, ni par le roi de ce qui lui était dû, il se voit dans la nécessité de chercher des ressources ailleurs.
En tous cas, par quittance du 14 novembre 1565, signée à Nantes « en la maison de la Chapelle Saint-Clair ou demeure Jan Coutard », Messire François du Breil reconnaît avoir reçu par les mains de Maître Guillaume Lodin, sr de la Chesnaye, son procureur spécial, de noble homme Jean Avril, Sr de Lourmaye et de Couaybo, Trésorier des Etats, la somme de six milles livres tournoys en douzains et gros de Nesle [Note : Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine, C. 3211], par suite de quoi « le roi rentre en sa terre de Hédé, appartenances et dépendances sans nulle réservation ».
Vingt ans plus tard, un acte de baptême, célébré en l'église de la Chapelle-Chaussée, nous fait connaître l'existence d’un nouveau seigneur de Hédé.
« Le unzième jour de juing mil cinq cens quatre vingt et cinq fut baptisé en l'église de la Chapelle-Chaussée, Franczoys Ginguené, fils légitime de nobles gens Maistre Guillaume Ginguené et damoyselle Gillette Becdeliepvre, sa compaigne et espouze, Sr et dame de la Chapelle et le tint sur fons escuyer Franczoys du Plessix, Seigneur de Hédé ; Thesmoings, escuyer Ginguené, sr de la M...ray, et damoyselle Franczoyse Becdeliepvre. Ledit baptême faict et célébré en ladite église par moy soubzsigné, recteur d'icelle..., Joubault » [Note : Registres paroissiaux de la Chapelle-Chaussée].
Le père de l'enfant, Messire Guillaume Ginguené, était le Sénéchal de la juridiction de Hédé.
Quant au parrain, Seigneur de Hédé, il appartenait à la famille des du Plessix, seigneurs de Grénédan, qui portaient : « d'argent à une bande de gueules chargée de trois macles d'or et surmontée d'un lion de gueules couronné et lampassé d'or ».
Il était fils de Messire René du Plessix, seigneur de Grénédan et de la Villetual, et de dame Françoise Ginguené, dame de la Chapelle, sœur ou tante du Sénéchal.
Peut-être même étaient-ils doublement parents et y avait-il double alliance entre les deux familles, puisque lui-même avait épousé aussi une fille de la Maison de Becdelièvre, dlle Claudine, dont il eut un fils, Messire Sébastien, vicomte de Grénédan, Conseiller à la Cour, marié à dame Jeanne Morel, qui continua la lignée.
A quelle époque Messire François du Plessix devint-il acquéreur de la terre de Hédé et pour combien de temps, nous l'ignorons, mais ce ne semble pas avoir été pour longtemps.
En effet, une requête adressée le 12 octobre 1659 au Sénéchal de Hédé par Maître Jan Robiou, avocat et Procureur au siège royal, pour arriver à être reçu l'un des Notaires royaulx établis en la Cour, va nous fournir le nom d'un autre seigneur de Hédé.
A l'appui de sa requête, Maître Jan Robiou apporte « des lettres patentes dudit Office obtenues de Sa Majesté par feu Maître Gilles Jugant, lors vacant par mort de feu noble homme Gilles Piedelou, vivant Sieur de Lessichère, suivant les lettres de présentation et nomination en faictes par Anne de la Ronce, dame douairière de la Moussaye, propriétaire de la... et de Hédé…. avec la quittance dudit Office, le tout attaché soubz le contresceau aud. lettres, signées sur le reply... par le Roy... Combaud, en date des 22 février et dernier septiembre 1594 ; le contract d'acquêt fait par led. feu Jugant du droit d'hérédité dud. office, du 21 septembre 1602 » [Note : Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine. Registres du Greffe de la Sénéchaussée de Hédé. B. n° 67].
Anne de la Ronce, dite propriétaire de la terre de Hédé, est bien, en effet, dame et Seigneur, puisque c'est à l'occasion de l'exercice d'un droit de la seigneurie, celui de la nomination aux Offices de judicature que nous la rencontrons ; mais c'est aussi tout ce que nous savons d'elle. De qui est-elle fille et d'où vient-elle ? Nous l'ignorons.
Le nom de la Ronce ne figure pas dans l'Armorial de Pol de Courcy. Il n'a pas paru à la Réformation de la Noblesse en 1668.
Un seul personnage de ce nom nous est connu, celui de Guillaume de la Ronce, homme d'armes parmi les seigneurs fidèles accourus sous la bannière du seigneur de la Bellière pour coopérer à la délivrance du duc Jean V traîtreusement fait prisonnier par Jean de Blois, en 1420.
Peut-être la famille était-elle éteinte avant 1668 et Anne de la Ronce en avait-elle été la dernière représentante.
Quant à son mari, ce La Moussaye, dont on ne nous donne pas le prénom et dont elle était veuve en 1594, il nous a été impossible, malgré toutes nos recherches, de l'identifier. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que, vraisemblablement, si nous en jugeons d'après les dates, ce sont eux qui succédèrent aux du Plessix.
Après les inconnus de la Ronce et de la Moussaye, la terre de Hédé passe entre les mains de la famille de Bréhant.
Les Bréhant, nobles d'extraction comme les du Breil, originaires des paroisses de Bréhant-Loudéac et de Bréhant-Moncontour, dans les Côtés-du-Nord, dont ils portaient le nom, avaient pour armoiries : « de gueules au léopard d'argent, brisé d'un chapeau de triomphe d'or et couronné de lauriers sur la tête du léopard ».
Si nous nous en rapportons à la généalogie de la famille de Bréhant, Messire René de Bréhant, de la branche de la Roche-Saint-Eloy, en Trédaniel, fils de Messire Thibault, seigneur de la Rocherousse par sa femme, Margilie de la Roche, épousa, vers 1531, dlle Jeanne du Cambout fille de Messire Alain et de Péronnelle de Coëtquen, et en eut plusieurs enfants dont, entre autres, deux fils, Antoine, l'aîné, et Jacques.
Jacques de Bréhant, le cadet, vint s'établir dans la paroisse de Saint-Symphorien près Hédé, dans le ressort de la Chatellenie, où il épousa, vers 1595, demoiselle Anne Gédouin, fille de n. et p. Messire Claude Gédouin, seigneur de Bazouges, de la Dobiays et des Bretèches, et de dlle Jeanne de la Moussaye, qui lui apportait, en dot, cette dernière terre.
Il eut dix enfants, dont deux filles seulement se marièrent : la première, dlle Suzanne, fille aînée, le 1er septembre 1609, avec écuyer Pierre Le Valloys, seigneur de Séréac, et la seconde, dlle Marguerite, d'abord avec écuyer Julien du Bouays, seigneur de Couesbouc, Langouët, la Piedevachais, mort en 1627, puis, en secondes noces, en 1632, avec écuyer Pierre Beschard, sr du Coudray.
Antoine de Bréhand, le fils aîné, seigneur de la Roche. Gouverneur de Guingamp en 1570, Capitaine du Château de la Bastille en 1598, écuyer ordinaire de l'écurie du roi, prit pour femme, vers 1580, demoiselle Catherine de Reillac, dame d'atours de la reine Marie de Médicis, fille de Guillaume, baron de Guerre, en Brie, Seigneur Bonneuil, au Maine, et en eut deux enfants : un fils, Louis, et une fille, dlle Claude.
Louis, d'abord Abbé Commandataire de Saint-Jacut de l'Ile en 1600, tout jeune, résigna son abbaye en 1614, pour se marier et continuer la lignée.
Demoiselle Claude épousa, par contrat du 17 décembre 1598, devant Mathurin Perrier et Jehan Charles, Notaires au Chatelet de Paris, son cousin, Messire Jehan de Bréhant, de la branche de l’Isle. Il résulte d'un acte « du 9 septembre 1603 que ses parents auraient en faveur dudit mariage, baillé et délaissé au seigneur vicomte et à ladite dame Claude, son épouse et acceptante, la terre et seigneurie de Hédé, ses appartenances et dépendances sans en rien réserver » [Note : Généalogie de Brehant]. C'est donc vers 1598, ou quelque temps auparavant, que Antoine de Bréhant et sa femme auraient acquis cette seigneurie pour la donner en dot à leur fille.
Le nouvel époux de Claude de Bréhant, Jehan, Chevalier, Vicomte de Lisle, Seigneur de la Pommeraye, du Boisboissel et de Hédé par sa femme, écuyer ordinaire de la petite Ecurie du roi Louis XIII, était fils de Messire Jehan de Bréhant, Chevalier, Vicomte de Lisle, seigneur de Coëtquelen, de la Pommeraye et du Boisboissel, et de darne Jacquemine du Rouvre, fille et héritière de Bertrand, seigneur du Rouvre et du Boisboissel, et de dame Françoise Henri.
Jehan de Bréhant et sa femme Claude, seigneur et dame de Hédé, eurent au moins huit enfants, parmi lesquels Louis-Antoine, né à Paris, continua la descendance.
Ils possédèrent Hédé pendant quelques années, mais il semble qu'il n'en eurent que la jouissance et que leur père et mère en avaient gardé la propriété, car nous voyons, en 1617, Catherine de Reillac, alors veuve, ne voulant pas, pour une raison ou pour une autre, laisser plus longtemps la seigneurie à sa fille, demander aux Etats le remboursement de son acquisition.
Son mari, le seigneur de la Roche, avait acheté, en même temps, les terres du Bois de Nisdecor et de Hédé au prix de 43.144 l. dont 6.143 l. pour Hédé.
En ce qui concerne le Bois de Nisdecor tout se passa très facilement et très simplement, mais il n'en fut pas de même pour Hédé ; le règlement n'alla pas sans quelques difficultés.
On sait que les acquéreurs du domaine royal, s'ils avaient droit de jouir de tous les revenus et de tous les privilèges de la seigneurie, avaient, par contre, les charges qui en étaient la conséquence naturelle, entre autres le bon entretien du domaine et des bâtiments qui servaient à l'exercice de ces droits : l'Auditoire où se rendait la justice, les prisons où l'on enfermait les malfaiteurs, les halles, etc...
Or il ne semble pas que Catherine de Reillac l'ait suffisamment compris.
Aussi, lorsqu'elle présenta ses comptes, le Procureur Sindic des Etats, prétendant que les 2.500 l. qu'elle y portait comme ayant été employées par elle aux réparations de l'Auditoire et des Prisons ne l'avaient point été, « maintenant lesd. réparations n'avoir point été faictes, ny mesme rendu aucun renable... » refusait-il d'accepter les comptes présentés par dlle Catherine Hennier, veuve de n. h, Gabriel Hux, ancien Trésorier des Etats, et par n. h. Michel Poullain, sieur de Gèvres, son successeur, et demandait qu'il fut fait une enquête. Cette enquête, ordonnée par les Etats et dirigée par le Procureur-Syndic, « aidé d'un juge royal non suspect, trouvé sur les lieux pour éviter aux grands frais et despenses d'un voyage exprès, attendu le peu de revenu que l'on tire de ladicte terre de Hédé, à l'effet de dresser procès-verbal de l'estat desdictes prisons et Auditoire » permit de constater « que les prisons dudict Hédé sont en assez bonne réparation, mais que, pour l'Auditoire, il y manque toute la couverture, ce qui contraint les Officiers dudit lieu de tenir leurs audiences au-dessus desdites prisons ; que les réparations qui y manquent pourroient bien s'élever à la somme de huit cens libres ou environ ». 30 octobre 1617 [Note : Arch. dép. des Côtes-du-Nord. Registres des Procès-verbaux des Etats de Bretagne siégeant à Rennes en 1617].
C'est, vraisemblablement, à la suite et en conséquence de ce procès-verbal que fut réglée l'indemnité à laquelle fut condamnée la dame de Reillac et que la terre de Hédé fit retour au domaine royal et pour longtemps, semble-t-il ; du moins est-ce en 1685 seulement, c'est-à-dire après près de soixante ans, que nous apparaît un nouveau seigneur de Hédé.
« Haut et puissant Seigneur Jacques Le Mintier, Chevalier, seigneur de Carmené, les Essarts, Gomené, Quimbic, le Raucouët, Seigneur de Saint-Gouënno et de Plouguenas, Chastelain de Bonespoir, la Croizille, le Boisorquand ; Seigneur de Bazouges et du Chastelier, Juveigneur de Hédé [Note : Aveu (imprimé) rendu par missire Pierre de la Croix, prêtre, entre les mains de Maître Jan Ruaulx, sr de la Tribonnière, commissaire et sénéchal dudit seigneur de Carmené, le 8 février 1685, en l'auditoire de Hédé, pour le Clos du Rossignol au Carrouer du Pont de la Haye en Saint-Brieuc, évêché de Saint-Malo, tenu prochement et noblement du Roi, sous la seigneurie du Chatellier, à devoir d'obeyssance, Foy, Hommage, Chambellenage, Ventes, Lods, Recepte, Rachapt et autres devoirs seigneuriaux suivant la Coûtume... (Mes Archives)].
Ce titre de Juveigneur peut sembler, au premier abord, singulier.
Le Juveigneur était un cadet de famille auquel son aîné, pour lui faire un état, donnait une ou plusieurs de ses terres nobles à titre de juveigneurie ou de parage, tout en restant le seigneur supérieur. Or, si nobles qu'ils fussent, les Le Mintier n'avaient pas la prétention de se dire Cadets de la Maison royale ; mais il y avait un autre genre de tenue en juveigneurie, dit juveigneurie simple, lorsque, par exemple, « le parage se finit et que la terre est transportée en mains étrange » [Note : La Vieille Coutume de Bretagne, article 342]. C'était le cas des Le Mintier et nous verrons plus tard ceux qui leur succéderont agir comme eux et se dire aussi seigneurs juveigneurs.
Jacques Le Mintier, « de gueules à la croix engreslée d'argent », était fils de Messire Thébault Le Mintier, seigneur de Carmené, etc..., et de dame Françoise de Coëtlogon et, en même temps, neveu et héritier par son père, mort vers 1684, de dame Françoise Le Mintier, dame de la Croizille et de Bazouges, mariée en premières noces à Messire Jan de Rollée, seigneur du Boislouet, et en secondes à Messire Pierre Le Gonidec, seigneur des Aulnays.
Il devait être jeune en 1685, puisque ce n'est qu'en 1694, neuf ans plus tard, qu'il épousa le 9 novembre dlle Marie-Françoise Huart, fille de Messire François, seigneur de Bœuvres, Conseiller au Parlement de Bretagne, née et morte à Rennes et inhumée le 9 juin 1701, à l'âge de 50 ans, en l'église Saint-Sauveur [Note : Registres de la paroisse Saint-Sauveur de Rennes].
A quelle époque et comment Messire Jacques Le Mintier devint-il Seigneur de Hédé ? Ce n'était pas, sans doute, comme successeur de sa tante Françoise, car, si Messire Jean de Rollée, son premier mari, avait obtenu en 1636 du roi Louis XIII [Note : Arch. dép. de la Loire-Inférieure. B. 1495. (Requête de Jean Rollée pour l'enregistrement de lettres patentes de Louis XIII, relatives à des droits honorifiques dans l'église de Hédé)], à titre de don gracieux, mais, vraisemblablement, à cause de sa terre de la Crozille et de Bonespoir qu'il allait faire ériger en chatellenie, les droits de supériorité, de prééminences, d'enfeu, etc., dans l'église Notre-Dame de Hédé, privilège dont lui-même, sans doute, mort en 1645 [Note : Les registres de décès de l'église de Hédé manquant de 1637 à 1646, nous n'avons pu trouver l'acte d'inhumation], mais certainement sa femme, et Mathurin Le Mintier, comte de Carmené et des Essarts, frère aîné de Jacques, usèrent en se faisant enterrer dans l'église [Note : Registres de l'église N.-D. de Hédé] au bout du maître-autel du Côté de l'Evangile [Note : L'ancien maître-autel enlevé pour faire place à l'orgue était accolé au mur séparant l'église de la sacristie actuelle et la pierre tombale armoyée aux armes de la famille existe encore recouverte par le plancher, en avant de la porte condamnée], jamais, du moins, ni lui, ni elle ne se sont dits Seigneurs de Hédé.
Fut-il lui-même l'acquéreur de la terre ? C'est peu probable, car il était bien jeune. Il y a tout lieu de croire qu'il l'avait trouvée dans l'héritage de son père qui venait de mourir et qu'on peut considérer celui-ci comme seigneur avant lui. En tous cas, il possède encore Hédé jusqu'en 1690 [Note : Aveu rendu en 1690 par Jean Bazin à haut et puissant seigneur Jacques Le Mintier... juveigneur de Hédé, pour terres au baillage de Bodinière, soue la juridiction de Bazouges], mais peu de temps après, par suite de la liquidation qu'il fut obligé de faire de la succession de sa tante Françoise pour le partage avec dame Louise Le Mintier, veuve de Messire Gilles de Marbré, seigneur du Bas-Venins, son autre tante, il lui fallut mettre en vente toutes les terres qu'il en avait héritées et il est possible que, ne possédant plus alors aucune terre autour de Hédé, il ait cru devoir se dessaisir aussi de la Seigneurie.
C'est la famille de la Bourdonnaye que nous trouvons à Hédé après lui.
Les La Bourdonnaye, nobles d'extraction qui blasonnent : « de gueules à trois bourdons de pelerin d'argent en pal », semblent tirer leur origine, au moins pour l'une de leurs branches, de la paroisse de Gévezé, dépendant de la Chatellenie de Hédé, où nous trouvons, dans les Montres de 1427, Eon de la Bourdonnaye en possession, de la terre de la Bourdonnaye, puis, en 1440, Jeanne du Breil, probablement sa femme ; en 1448 le fils de « feu Messire Eon de la Bourdonnaye, chevalier, seigneur de l'Hôtel de la Bourdonnaye, noble et ancien ab omni oevo et décoré de toutes les espèces de noblesse », peut-être ce Guillaume ou un frère qui tiennent les Maisons de Raims et de la Chaigne, en la même paroisse, enfin dans la Réformation du domaine ducal, en 1513, Jehan de la Bourdonnaye, et qui s'y continuent jusque dans la dernière moitié du XVIIème siècle.
Au XVIIIème siècle, les La Bourdonnaye, occupant une situation des plus considérable au Parlement de Bretagne, et puissamment riches, travaillaient à arrondir leurs domaines. La succession de Mme Le Mintier, veuve de Maître Jean de Rollée, puis de Messire Jacques Le Gonidec, mise en vente par ses héritiers, leur parut l'occasion souhaitée. Cette vente comprenait tout ce que la défunte possédait dans les paroisses de Saint-Symphorien, Bazouges, Guipel, Vignoc, la Chapelle-Chaussée, etc. Messire Jacques Renaud de la Bourdonnaye et dame Louise Le Gonidec, sa femme, acquirent d'abord le 8 février 1695, au prix de 50.000 l., la Maison principale de Bonespoir... plus le Manoir et maison de la Crozille, courtz, déportz, douves autour, murailles, tourelles, pont-levis, chapelle, prisons, colombier, etc., les moulins à eau et du foulleretz, etc., etc., le Grand fief du Boisorquant, hommes, subjets, rentes, et redevances par argent, grains, poulies, poullets, chappons..., droit de pêche dans le grand estang de Hédé et de la propriété du mesme estang par afféagement, droit de haute, moyenne et basse justice et de foire le jour de la feste Saint-Jacques, droit de bancq qui appartenoit dans l'église de Hédé avec, aussi, le droit de fondation de la même église... lisière, enfeu, prières nominales et toutes autres prééminences et droicts honorifiques, de plus droict de fondation de l'église et paroisse de Saint-Sympliorien et tous autres droits attribués... au seigneur fondateur et donateur, et finallement la terre et seigneurie du Châtellier, la Métairie de l'Alleu, etc., tenues noblement... du Roy... sous sa Cour et juridiction de Hédé.
Puis c'est la terre et seigneurie de Bazouges, acquise, d'abord le 17 novembre 1698, avec toutes ses dépendances et apartenances pour la somme de 30.800 l. par écuyer Jan Picquet, seigneur de la Motte, qui la lui cède le 30 août 1707 [Note : Sommier des droits relevant du domaine royal. — Bureau de l'enregistrement de Hédé].
Messire Jacques Renaud de la Bourdonnaye, Chevalier, Comte de Blossac, en Goven, Conseiller du roi au Parlement de Bretagne, puis Président à Mortier et démissionnaire en 1722 en faveur de son fils, était né le 30 décembre 1660 de Messire Louis de la Bourdonnaye, Chevalier, Vicomte de Couëtion, Comte de Blossac, Conseiller en la Grande Chambre du Parlement, et de dame Louise Le Tresle, sa seconde femme, fille unique de Messire Jacques Le Tresle, seigneur de Kerroland, et de Renée de Trevelec, inhumé le 1er novembre 1703 aux Jacobins de Rennes. Il avait épousé à Saint-Etienne de Rennes, le 30 octobre 1681, dame Louise-Claude Le Gonidec, darne des Aulnays, née le 31 août 1668 et morte le 22 décembre 1723, fille unique de Messire Ignace Le Gonidec, Seigneur des Aulnays, et de dame Françoise Budes de Guébriant. Il mourut le 14 septembre 1724 à son château de Blossac et fut inhumé en l'église de Goven.
Louis-Gabriel, leur fils, Chevalier, seigneur de Bazouges, etc., naquit à Rennes le 8 février 1691. Conseiller à la Cour et Commissaire du Parlement, puis Président à Mortier après son père jusqu'à sa mort le 26 août 1729, il s'était marié le 7 février 1713, en l'église Saint-Jan de Rennes, avec demoiselle Françoise Ferret, dame du Tymeur, née le 9 novembre 1692, fille de Jean Ferret, Chevalier, seigneur du marquisat du Tymeur, Bosquigeau, et Kergoët, Conseiller au Parlement, et de dame Marie-Anne Pélissier, et en eut un fils, Paul-Esprit-Marie, né en Saint-Etieune de Rennes, le 26 août 1716.
Messire Paul-Esprit-Marie de la Bourdonnaye, Chevalier, Seigneur Comte de Blossac, Marquis du Tymeur, seigneur de Bazouges, la Crozille, Bonespoir... etc..., occupa, de 1750 à 1788, la haute situation d'Intendant de la Généralité de Poitiers, d'où il passa à celle de Soissons. Le 1er mai 1740, il épousa à Paris demoiselle Louise Charlotte Le Pelletier de la Houssaye, baptisée le 7 mai 1723, en l'église Saint-Sulpice, morte le 3 avril 1764 à Poitiers et inhumée en la Cathédrale Saint-Pierre, sur la demande du Chapitre, fille de Félix-Claude Le Pelletier de la Houssaye, Intendant de finances, et de dame Charlotte Lallemand.
Il émigra pendant la Révolution, mais revint mourir à son château de Blossac, le 14 septembre 1800, laissant deux fils: Charles-Esprit-Clair et Charles-Esprit-Marie, qui continuèrent la lignée.
Messire Jacques Regnaud de la Bourdonnaye et ses successeurs furent-ils, tous les trois, Seigneurs de Hédé ? C'est possible, mais nous n'oserions l'affirmer, du moins pour les deux premiers, les preuves nous faisant défaut.
L'arrivée des nouveaux acquéreurs fut un bienfait pour le pays. Les La Bourdonnaye, continuant la tradition de Françoise Le Mintier, qui avait fait construire à la place de la Maison de la Crozille, tombée en ruines, le Manoir de Bonespoir, pour y habiter pendant la belle saison, firent comme elle et, profitant du semestre de vacances que leur laissaient chaque année les travaux du Parlement, négligèrent les autres châteaux qu'ils possédaient pour venir s'y installer de préférence, dans le calme et la tranquillité et s'occuper de leurs terres et aussi de leurs vassaux et des intérêts de ceux-ci.
Ils en eurent l'occasion en 1720. Un Hôpital pour les malheureux, dû à l'initiative et au dévouement de Mademoiselle Hel ne Ravenel, venait d'être fondé il y avait un an à peine, à Hédé Monsieur de la Bourdonnaye n'attendit point pour en faire profiter les hommes de ses terres qui en auraient besoin.
Par un acte de 1722, nous dit le Général de la paroisse de Saint-Symphorien, haut et puissant seigneur Messire Louis Gabriel de la Bourdonnaye, Chevalier, seigneur de Blossac, Conseiller au Parlement de Bretagne, propriétaire du Bois Maingner (Maigné) et seigneur possesseur des terres et seigneuries et chatellenies du Chatelier, le Bois Orcquant, Bazouges et la Crozille et, par ladite terre de la Crozille, seigneur supérieur et fondateur de la paroisse de Saint-Symphorien, demeurant ordinairement hors son semestre (de service au Parlement) à son château de Bon Espoir, autorisé par son père, haut et puissant seigneur Messire Jacques Renaud de la Bourdonnaye, chevalier, Seigneur de Blossac, Bréal, Lassy, Lampastre, Beaumont, la Forest, la Villeneuve, les Aulnays-Galisson et autres lieux et seigneur des dites terres de Hédé cy- dessus mentionnées…, fonde un lit à l'hôpital de Hédé représenté par damoiselle Helleinne Ravenelle, Directrice dudit Hôpital de la Ville de Hédé, pour un pauvre homme ou femme malade ou vieillard de ses terres et particulièrement de Saint-Symphorien [Note : Délibérations du Général de la paroisse. Mairie de Saint-Symphorien].
En 1739, la grosse cloche de l'église ayant eu un accident et ayant été fendue, le Recteur fut chargé par le Général de la faire refondre et « accorder au-dessus de l'autre » et d'y faire mettre le nom et les armes des La Bourdonnaye.
La chose faite, le 2 avril 1740 eut lieu la cérémonie de la bénédiction. Le parrain fut naturellement M. le Comte de Blossac, seigneur fondateur de la paroisse, et la marraine, demoiselle Marie du Han, représentés, le premier par n. h. Joseph Bédouin, ancien habitant et Trésorier, et dlle Janne Courtin, épouse de n. h. Philippe Arribart, sr du Chesnay, également ancien trésorier, en présence de Maître Augustin Bienvenue, Sr du Colombel, avocat au Parlement et Sénéchal de la seigneurie du Chatelier, et de Maître Pierre Jamet, Sr de Pennabat, Procureur fiscal d’icelle [Note : Registres de la paroisse de Saint-Symphorien].
En 1752 le seigneur de Bonespoir fit bâtir, en son Manoir, une chapelle particulière dédiée à sainte Emérence, qui fut bénite le 9 janvier 1753 par Missire Jean-François-Judith de la Mare, prêtre licencié ès-lois et Recteur de Bazouges et Hédé [Note : Registres de la paroisse de Bazouges].
Nous avons connu jusqu'à présent les La Bourdonnaye, Jacques Renaud, aussi bien que Louis-Gabriel, seulement à titre de comtes de Blossac, seigneurs de la Crozille et de Bazouges, et Messire Paul-Esprit-Marie, lui-même, en 1753, ne nous apparaît que sous la désignation de « Chevalier, seigneur Comte de Blossac, Châtelain de Bonespoir, le Chatelier... demeurant en son château de Bonespoir » [Note : Minutes de Cochery, notaire royal à Hédé. Bail de la métairie noble de la Grande Planche].
Mais trois ans pins tard nous allons trouver le Seigneur de Hédé. En 1756 et 1757 deux aveus par François Guihard et Jacques Picart sont rendus à Messire Paul-Esprit-Marie de la Bourdonnaye, seigneur Comte de Blossac, etc., etc., Juveigneur de Hédé. En 1770, dans un acte d'afféagement fait par lui, il est dit « Seigneur de Hédé » ; la même année, dans un bail de la métairie noble de la Grande-Planche, il est qualifié Seigneur Juveigneur de Hédé ; enfin, le 25 novembre 1779, nous le trouvons encore Seigneur de Hédé dans un aveu pour terres situées au taillage du Chesnay, en Vignoc.
En revanche, partout ailleurs, dans les autres actes, rares du reste, que nous connaissons de lui entre ces deux époques, cette qualification fait défaut. Que faut- il en conclure ?
Probablement que les La Bourdonnaye très riches et possédant de très nombreuses terres, les Notaires, ne jugeant pas utile d'en reproduire chaque fois la longue liste, avaient établi une formule et se contentaient de citer, avec l'état des honneurs et des fonctions des personnages, les terres titrées, comté ou baronnie, chatellenie... et celles qui étaient plus spécialement soumises à la cour de Hédé à laquelle ils étaient attachés.
Quant au titre de Seigneur de Hédé, ils l'ajoutaient dans certaines circonstances, soit, lorsque le seigneur était présent à l'acte, soit à cause de l'importance de l'acte lui-même, un afféagement par exemple, soit pour tout autre motif spécial.
Faut-il dire aussi que, parce que la seigneurie de Hédé n'apparaît qu'avec Messire Paul-Esprit-Marie de la Bourdonnaye, c'est celui-ci qui l'a acquise et que ses prédécesseurs, père et grand-père, ne l'avaient point possédée avant lui ? Rien ne le prouve.
La qualification de seigneur de Hédé ne se produisait, comme nous l'avons que très accidentellement et son absence ne serait pas une raison suffisante, car, enfin, nous n'avons renc
ontré qu'un nombre infime de leurs actes, trois ou quatre à peine, et peut-être que si nous en connaissions davantage, il y en aurait quelques-uns où elle y serait jointe.
Quoi qu'il en soit, qu'il ait été le successeur de ses parents à la possession de la terre de Hédé, ou qu'il en ait été lui-même l'acquéreur, il en fut le dernier Seigneur, l'Assemblée Constituante, dans la nuit du 4 août 1789, ayant décrété l'abolition de tous les droits féodaux.
II. LA SEIGNEURIE.
Il aurait semblé naturel de s'occuper, tout d'abord, de la Seigneurie avant de parler des Seigneurs. Si nous n'avons pas agi ainsi, c'est que, parmi les documents que nous avons eu à citer au sujet de ceux-ci, il s'en trouvait précisément quelques-uns, entre autres ceux concernant François du Breil, qui, par leur nature, en étaient déjà un commencement, un prélude, pour ainsi dire, nous apportant sur elle de précieux renseignements.
Seigneurie, dit le Dictionnaire de Trévoux, est la terre d'un Seigneur dont relevaient d'autres fiefs ou Censives.
Pour Larousse, la Seigneurie est l'ensemble des Mouvances et droits féodaux d'une terre appartenant à un Seigneur. — Seigneur, propriétaire féodal.
Tout cela ne nous explique pas grand'chose.
A défaut d'une définition peut-être difficile et incomplète, essayons de nous rendre compte très succinctement de l'origine des Seigneuries, de la façon dont elles se sont formées et de leur raison d'être.
Prenons pour exemple ce Clan dont nous avons parlé en débutant [Note : Histoire d'une petite ville Hédé. Origines. Extrait des Mémoires de l'Association Bretonne (1898)].
Cette réunion nombreuse (car il ne faut pas oublier que le Clan tel qu'il était constitué, comprenant, non seulement la famille immédiate du Chef, mais l'ensemble de tous les descendants à quelques degrés et si éloignés qu'ils pussent être, les nombreux serviteurs qui y étaient attachés, tous de même race, ne formant qu'une même et grande famille sous une autorité unique et respectée, tous portant le même nom et arborant les mêmes couleurs, ainsi qu'on le voyait, il y a seulement quelques années et qu'on le voit peut-être encore en Ecosse), représentant souvent une population importante d'émigrés bretons arrivés sous la conduite de leur chef, pour coloniser les côtes de la Bretagne, hommes énergiques, de race prolifique, bien décidé à se créer une nouvelle patrie, devait réussir.
En effet, bientôt l'augmentation de la population et, par suite, les nouvelles familles qui se fondèrent et avaient besoin de terres pour élever leurs enfants, la nécessité pour le chef lui-même de créer un état à ses enfants, fils et filles et parents proches, eurent pour conséquence forcée l'obligation de recourir à un agrandissement de territoire, soit par des alliances, soit par l’envahissement de terres voisines incultes et inhabitées.
Il en profita.
A la suite de ces acquisitions, le Chef du Clan put tout d'abord satisfaire aux besoins des familles nouvelles et nombreuses qui se fondaient et puis profiter, en outre, de ce qui restait pour disposer, sous certaines conditions et en y joignant quelques avantages et quelques privilèges, de diverses parcelles, non seulement en faveur de ses proches, mais encore à titre de récompense aux soldats qui l'accompagnaient dans les guerres tant pour sa défense personnelle que pour celle des intérêts généraux du clan, terres d'origine noble comme provenant d'un démembrement du domaine, dont les bénéficiaires furent les premiers seigneurs et qui, plus tard, se divisèrent à leur tour, suivant les besoins des possesseurs, en seigneuries de plus en plus nombreuses et, par conséquent, de moins en moins importantes, qui pullulèrent plus tard en Bretagne.
Mais il faut, avant tout, constater que, si le Chef se montrait généreux envers ceux qui le méritaient, il y avait quelque chose qu'il n'aliénait pas avec la terre ; c'était la suzeraineté. Il restait toujours le souverain seigneur dont ses obligés se reconnaissaient sujets obéissants et auquel ils devaient « Foy et Hommage » et, quelque riches et puissants que ceux-ci pourront devenir par la suite, ils seront toujours vassaux tenus, de par la loi féodale, à l'Obéissance envers le Suzerain.
Qu'on ne s'étonne pas de cette qualification de Vassal, considérée généralement aujourd'hui comme injurieuse, attribuée à de hauts personnages. Dans le système féodal la Vassalité était la règle et tout le monde était Vassal.
Certes, il y avait des degrés. Le Roturier et le paysan étaient le vassal d'un petit seigneur qui obéissait à un Seigneur plus important qui faisait lui-même hommage au Seigneur Supérieur.
La règle était la même pour tous et personne ne pouvait s'y soustraire.
Le Duc de Bretagne, prince souverain, faisait aveu au roi d'Angleterre pour le Comté de Richemont qu'il possédait dans son royaume et, d'autre part, se déclarait Homme et sujet du roi de France pour le comté de Montfort-l’Amaury qui lui venait de ses ancêtres et dont il portait le nom ; et le Roi de France lui-même pouvait être vassal d'un seigneur inférieur lorsque, par acquêt, par mariage, ou pour une raison quelconque, il se trouvait à posséder une terre en pays étranger.
Tout se tenait dans l'organisation féodale. Il y avait solidarité partout, entre le riche et le pauvre, le grand seigneur et le roturier, avec des devoirs et des obligations différents, mais réciproques.
Le Seigneur avait de grands devoirs à remplir envers ses inférieurs. Il devait les défendre contre les ennemis du dehors, les protéger contre les malfaiteurs, assurer la tranquillité publique, et la sécurité des routes, la liberté du commerce et veiller à la satisfaction de leurs besoins matériels en leur procurant toutes facilités pour la nourriture et l'alimentation.
Il avait pour cela ses châteaux fortifiés, ses cours de justice avec leurs Officiers, le Moulin banal auquel les Vassaux apportaient leur blé pour le faire moudre et le Four à ban ou ils venaient cuire leur pain, etc.
Il est. vrai, que, en revanche, le seigneur, lorsqu'il s'agissait d'intérêts généraux comme la construction de ces châteaux ou de leur entretien, de leur garde et de leur défense, du droit de guêt sur leurs murailles pouvait faire appel à ses vassaux, ce qui était naturel puisque c'était en réalité pour eux qu'ils travaillaient, mais ne se faisait pas, cependant, toujours sans protestations, principalement lorsque les travaux devaient se faire en dehors de la paroisse et qu'il fallait abandoner pour un temps, quelquefois long, sa demeure et sa famille.
C'est ainsi que les habitants de Gévezé, par exemple, s'ils consentaient, en 1622, sur le commandement du Sénéchal de Hédé, à « faire conduire en la ville de Hédé le nombre de saize charties de bois pour servir au rebastissement des Halles dudict Hédé », à transporter, en 1628, par l'ordre du Gouverneur de Bretagne, jusqu'au bourg de Langouët un canon qui traverse la paroisse pour aller de Dinan à Auray, c'est qu'il n'y avait là, qu'une affaire d'argent, un contribution de 24 l. en 1622, et une autre, en 1628, de 48 soulz tournois, payées par le général de la paroisse. Mais il n'en avait pas été de même en, 1444, lorsqu'il leur avait fallu s'en aller à plusieurs lieues de chez eux, jusqu'à Hédé, dont le duc Pierre Il voulait restaurer la forteresse.
Ils protestèrent et obtinrent, le 22 juin, du Parlement siégeant au Monastère de Saint-Melaine, près de Rennes, un arrêt portant défense aux « Cappitainnes, Chastelains, au Procureur de Hédé de non contraindre les paroissiens dudict Gévezé à la bêche, pionne, charrois, guect ny garde dudict chasteau, ny leur donner trouble, ennuy, vexation ny dommaige én corps ny en biens, jusques à ce qu'en eust été par ledict Parlement ordonné », arrêt qu'ils n'oublièrent point et qu'ils eurent bien soin de se rappeler lorsque, 200 ans plus tard, le 21 juin 1641, sur l'ordre du Procureur du Roy de la juridiction, ils furet convoqués avec les autres paroisses du ressort, d'avoir à venir parachever la démolition du château de Hédé », en refusant d'obéir [Note : Registres du Général de la paroisse de Gévezé, au Presbytère].
En raison de ces obligations et du dédommagement qui lui était dû pour la valeur des terres qu'il avait données, ou, qu'au contraire, il avait acquises, le seigneur avait encore d'autres droits nombreux et de natures diverses.
Ces droits du seigneur sur son vassal ou, si l'on veut, les devoirs du vassal envers son seigneur, nous en avons vu la longue énumération dans l'acte d'achat de la terre par François du Breil, nous ne les répéterons pas pour le moment; nous nous contenterons de dire qu'ils étaient de plusieurs sortes.
Les premiers étaient surtout honorifiques, comme les prééminences d'église, bancs, enfeus, litres armoriées
Et surtout les actes de Foi et Hommage et de soumission à la seigneurie, constatés dans les Aveux ; puis venaient les Devoirs généraux établis à l'occasion de l'exercice de la justice, des successions, du commerce, etc., qui formaient le revenu de la seigneurie ; enfin, devoirs d'ordre plus particulier, consistant dans le paiement au seigneur, par l'occupant, de redevances, soit en nature, soit en argent, pour la jouissance de sa maison ou des terres qu'il cultivait.
Nous expliquerons et dirons ce qu'étaient ces diverses obligations et redevances au fur et à mesure que nous les rencontrerons.
Nous avons eu la bonne fortune de trouver dans les anciens registres des Insinuations du Domaine royal déposés au bureau de l'Enregistrement de Hédé, deux Rôles rentiers de la Seigneurie, l'un daté de l'année 1455. [Note : Cette date de 1455 n'est pas exacte, au moins en ce qui concerne la ville de Hédé, car elle n'indique que le début de l'information qui ne se termine qu'en 1458, ainsi qu'il résulte du début du Rentier cijoint. « Sont rapportées les rentes dues au duc, souverain seigneur en sa chatellenie et seigneurie de Hédé….. des personnes qui en sont détenteurs ..... ledit livre fait par Pierre de Bonnabry, Auditeur des Comptes... Allain Labbé, Clerc desdits Comptes... et Jean Le Compte, Procureur dud. lieu, en vertu des Lettres du duc Pierre à eux adressées l'an 1455, desquelles la copie est insérée au livre de Rentier, fait à Rennes par led. Bonnabry et autres demeuré en la Chambre des Comptes….. en leurs compagnies Jehan Robert, Châtelain et Receveur, Bertrand de Lépinay, Sergent, et autres officiers de Mondit Sieur audit lieu et gens des parties connoissants en ce cas nécessaires à être présents ès mois de juillet, août et septembre de l'an 1455, juin, juillet et août 1456, may et septembre 1458 et ainsi a été ledit livre fait et parachevé en vertu des Lettres et Mandements du duc Artur, dont la teneur suit : ……. « Artur, par la grâce de Dieu, duc de Bretagne, Comte de Montfort et de Richemond, seigneur de Partenay, Connétable de France, à nos amés et féaux Pierre de Bonnabry et Allain Labbé, Auditeur et Clerc en la Champre de nos Comptes…. (ayant) connaissance que paravant (ayant reçu) commission de feu Monsieur..... le Duc Pierre dont Dieu aît l'âme (de commencer) à réformer le rentier des terres en notre recœpte de Hédé... en quoy n'avez fait fin ny conclusion par avant son deceiz..... vous mandons et commmandons..... que vous vous transporterez aud. lieu de Hédé, appeler avec vous Procureur…. pour parachever ledit rentier… ; vous avons commis et commettons en vous donnant plein pouvoir et authorité, mandons…….. à tous nos féaux et sujets vous obéir et diligemment entendre, rédiger et faire rédiger en écrit, en un livre de parchemin, ledit rentier…… car c'est notre plaisir..... Donné en notre ville de Nantes, le 11 mai 1458, ainsi signé Artur, écrit de sa main »], c'est-à-dire du temps des Ducs et le second, plus récent, de 1601, donnant pour chacune des paroisses dépendant du Ressort, un état détaillé des droit et devoirs incombant à chacun.
Ces deux documents, que nous considérons comme très importants pour l'histoire, non seulement de Hédé mais encore du pays en général à ces époques reculées et si peu connues, nous les donnerons tous les deux simultanément, malgré leur longueur en supprimant seulement les détails inutiles ou d'un intérêt médiocre, à cause de tous les renseignements qu'ils nous fournissent sur les hommes et les choses et parce qu'ils ne font pas double emploi, mais, au contraire, nous permettent d'apprécier plus facilement la valeur des terres, les charges qu'elles supportent, les changements qu'elles subissent, etc., dans l'intervalle de 150 ans qui sépare ces deux dates.
HÉDÉ
1458
Thomas Lefeuvre et ses consorts tiennent une maison et herbrègement seise en la Ville de Hédé, joighant d'un côté à la rue à aller de la Cohue au grand Etang... et en doivent chacun an au terme d'août, 6 sols et obéissance [Note : Le devoir d'Obéissance consistait dans l'obligation de faire acte solennel de soumission et de fidélité au seigneur. La Foi est la reconnaissance, l'hommage qu'un Vassal rend à son seigneur. On dit faire Foi et Hommage. Les deux mots ne se séparent point].
Item, une autre Maison et herbrègement joignant... d'un bout au Champ à l'Avoir... et en doit chacun an, 6 s. et obéissance.
Jehan Bidoche, lesné, tient une maison et herbrègement qu'il acquit d'Olivier Bernard... joignant d'un côté à la terre de Dom Gilles de Champclin, d'autre à la terre de Raoul Bidoche et d'un bout au pavé devant la Cohue et en doit, au terme d'août, 6 s. et obéissance.
Item, la moitié d'un placis et herbrègement qui fut autrefois à Honoré Bougeri dont il est héritier en partie, joignant d'un côté le hoirs de Pierre Bidoche, d'autre bout au chemin d'aller de la Cohue à l'église et en doit au terme d'août 3 s. et à la Saint-André, 6 d. et l'obéissance.
Jehan Guérin et sa femme, à cause d'elle, tient une maison avec une place de maison... en la ville de Hédé joignant à la terre de Jehan Bidoche, le jeune, d'autre à la terre de Jehan Bidoche, l'esné, et d'un bout à la douve de Hédé, et en doit... au terme d'août 9 s. ô l'obéissance.
Item, la moitié d'une place, maison et herbrègement par indivis entre lui et Jehan Bidoche dont il doit... pour Honoré Bougery et Jeanne, sa fille, au terme d'août, 3 sols de rente et à la Saint-André 6 deniers.
Item, lesd. Guerin et femme, deux tiers d'une place de maison... joignant à autre moitié appartenant à Jean et Raoul Bidoche, et d'autre au chemin d'aller de la Cohue au châtel de Hédé et d'un bout au chemin à aller des quatre Croëz au moulin Suzain et doit..., au terme d'août, quatre sols monnoie ô l'obéissance.
Item, tiennent deux pièces de terre à Maufant… joignant ès terres, Raoul Bidoche, Guillaume de Hirel, à cause de sa femme, d'autre à terre de Artur de Vandel... et en doit, à Noël, deux bouessaux et demi froment.
Jehan Bidoche, le jeune, tient une maison et herbrègement... joignant la douve de Hédé, dont il doit, de rente en août, 10 s. et à la Saint-André, doze deniers, ô l'Obéissance.
Item, quantité de terre ès Courtillets, joignant terre des hoirs Perrot Bidoche et d'un bout à la douve de Hédé, dont il doit à la Mi-Carême 3 deniers ô l'obéissance.
Raoul Bidoche tient deux maisons dont il y a partie d'acquets et l'autre de succession .... joignant d'un côté à la herbrègement de Jan Bidoche l'aîné, d'autre à la maison de Raoul Bidoche... et d'un bout au chemin à aller de la Cohue à l’Eglise et en doit, en août, doze sols et l'obéissance.
Item, le tiers d'une place... joignant la maison de Dom Gilles de Champclin, d'autre côté au chemin à aller de la Cohue au Châtel, et d'un bout au pavé de la rue devant la Cohue et en doit, chaque année au terme d'août, 4 sols et l'Obéissance.
Gilles Colas tient en ladite ville une maison et herbrègement, joignant... à la maison de Nouelle Le Chevrier, femme veuve de Jean Cavars, et d'un bout au chemin à aller de la Cohue…. au grand Moulin et dit devoir au terme de Mi-Carême, un parisis [Note : La Monnaie Parisis était plus forte d'un quart que la Monnaie Tournois : ainsi, 100 l. Parisis valaient 125 l. Tournois ; mais c'était cette dernière qui, le plus généralement, servait pour les comptes et c'est elle que, sauf indication contraire, nous emploierions toujours ici pour l'évaluation des revenus en la marquant ts] ô l'Obéissance.
Guillaume Ruyaux et sa femme, tiennent une maison et herbrègement... joignant à une place qui a été froste et en main de Court et de nouvelle baillée, de premières prinses a Berthelot Mouazan... et d'un bout au chemin à aller de la douve de Hédé à la Cohue et en doit, en août doze sols et à Saint-André doze deniers.
A Berthelot Mouezan, fut, le sixiesme jour de juillet l'an 1456, baillé par led. Bonabry et autres Commissaires faisant le rentier, une place froste et en main de Court contenant de large par le bout d'avant trante huit pieds venant à rue et, de long douze pieds joignant... d'un bout à la douve de la ville, pour en payer au terme d'août six sols... et à Saint-André doze deniers ô l'obeissance et led. Mouezan tenu herbrèger, lad. place et y faire une maison.
Nouelle Le Chevrier, femme de Jan Cavars, tient deux maisons et herbrègement joignant à la place étant entre deux, nommée la Place Vitré, joignant... d'un côté à la maison de Gilles Colas, d'autre à la douve et d'un bout au chemin, à aller de la Cohue au Grand-Moulin-Suzain.
Item, la place nommée la Place Courant.
Item, une Planche, nommée la Planche Colline ès Courtillets, joignant d'un côté a la terre de Guillaume de Hirel, sa femme,... d'autre au bout du Chemin Horain et en doit, à la Mi-Carême, un Parisis, ô l'Obeissance.
Item, quantité de terre en pré, deux journaux ; joignant à la terre de Guillaume de Hirel, d'autre au chemin de Horain et d'un bout à la terre de l'Etang et doit en août 20 s. ô l'Obeissance.
Item, tient le Champ au Compte, contenant environ deux journaux joignant à la terre de Guillaume Aubert, d'autre à la terre de ladite Nouelle, tenue des Hospitaliers, et, d'un bout au chemin à aller de Hédé au Moulain Suzain et en doit par an au terme de Mi-Carême, 10 s. ô l'Obeissance.
Dom Raoul Gautier, pour Jeanne Blanchart tient maison et herbrègement, joignant à maison de Guillaume Davy et femme et d'un bout aux douves et en doit, au terme d'août, 3 s. ô l'Obeissance.
Jeanne Blanchart tient la moitié d'une maisons…… joignant d'un côté à l'autre moitié que tient Guillaume Riollier, d'autre côté au placis nommé le Chauchien [Note : Chauchix ?] et d'un bout au chemin à aller de la Cohue audit placis et en doit au terme d’aout 18 d. monnaie ô l'Obeissance.
Gilles Letard, tient une place et herbrègement joignant... d'un bout au chemin à aller de la Cohue au Moulin Suzain et en doit 6 s. ô l'Obeissance.
Item tient une maison et herbrègement, joignant d'un côté à la maison... de Guillaume Vollant... et d'un bout au Marché à l'avoine et en doit, au terme d'août, 6 s. ô l'Obeissance.
Les Enfants et hoirs de Geffroy Gentel tiennent une maison... contenant deux seillons, joignant d'un côté à la maison de Thomas Lefeuvre et consorts... et d'un bout à la rue pour aller de la Cohue au Moulin Suzain et en doit... au terme d'août 6 s. ô l'Obeissance.
Item, tient au Champ au Compte, près les Courtillets, un quart de journal, et en doit au terme de Mi-Carême 5 s. ô l'Obeissance.
Dom Gilles du Champclin tient une Maison et herbrègement qui fut autrefois à Guillaume Le Chevrier... joignant d'un côté à la rue à aller de la Cohue au Moulin Suzain... et en doit en août 6 s. ô l’Obeissance.
Item, autre maison et herbrègement..., joignant d'un côté à la terre de Jean Bidoche et d'un bout à la Douve... et en doit au terme d'août... seize sols et à la Saint-André, dote deniers ô l'Obeissance.
Item, autre maison et herbrègement, contenant deux seillons, joignant d'un côté à terre de Jean Bidoche et consorts... et d'un bout au chemin à aller de la Porte... au Moulin. Suzain... et en doit en août 8 s. et à la Saint André, 12 d. ô l'Obeissance.
Geffroy Thébault et sa femme et les enfants de Guillaume Maugard, tiennent une maison et quantité de Courtil qui fut Montaillis, joignant à terre de Jan Robert,... d'autre à une place froste en main de Court et, d'un bout à la rue à aller de la Cohue au Prieuré... et en doit au terme d'août 3 s. ô l'Obeissance.
Audit Geffroy Thébault a été de nouveau baillée par les Commissaires faisant le Rentier, le 6e de juillet l'an 1456, une place froste contenante 44 pieds de laize et de long 101 pieds, joignant d'un côté à la maison... de Jeanne Blanchard, d'autre a la maison précédente dudit Geffroy... et en doit au terme d'août 2 s. 6 d…. monnaie.
Guillaume Vollant tient une place- qui fut a Dom Pierre Mahé... joignant au chemin à aller de la Cohue au Châtel, et d'un bout à la rue de devant ladite Cohue dont il doit Obeissance et la Corvée en la manière accoutumée.
Item, tient une maison et herbrègement, joignant la place précédente et en doit... onze sols de rente ô l'Obeissance.
Item, terre sous le Tertre de Hédé, joignant... d'un bout au chemin a aller à Tinténiac et en doit 2 d. de rente ô l'Obeissance.
Allain Bidoche et sa femme à cause de la fille de feu Thomas Rondel tient une maison et herbrègement contenante environ deux seillons, joignant d'un côté à la terre de Gilles Letard et sa femme, d'autre au herbrègement de Jan Letart et d'un bout ès douves de la Basse Cour du Chastel de Hédé, en doit par an 6 s. ô l'Obeissance.
Item, le Courtil du Fout, contenant 5 seillons, joignant d'un côté au chemin par où l'on va de Hédé à Tinténiac, d'autre aux douves de ladite Basse Cour et d'un bout à la sante par ou l'on va à pied de Hédé à Tinténiac ou plutôt à la Couaspelays et en doivent à la Saint-André, 12 d. ô l'Obeissance.
Item, terre arable seize à Maufan, joignant à terre d'Artur de Vandel et en doit au terme de Noel, un bouesseau froment ô l'Obeissance.
Item, un seillon et demi de prés ès Rivières de Hédé, joignant d'un côté ès prés de la Couaspelais, d'autre ès Hayes au Duc, et d'un bout au ruissel qui che des étangs de Hédé et dit n'en devoir que Obéissance.
Audit Allain Bidoche a été baillé par les Commissaires faisant le rentier, quantité de terre, nommée l’Egoutil dont depuis il avait accueilli la possession, de quoy le Procureur de Hédé disait que celuy Allain avoit fait tort et qu'il n'y avoit nul droit, contenante environ quart de journal, joignant des deux côtés à la terre de la Couaspelais et d'un bout au chemin à aller de Hédé au Clos au Prieur, à ce que le procèz d'entre lui et le dit Procureur cessât, à la somme de cinq sols de rente ô l'Obeissance ; quelle baillée fut faite environ le premier jour d'août 1455, par lesdits Commissaires Pierre de Bonabry et Allain Labbé en présence et à l'avisement de Jan le Compte, Procureur, Jan Robert, l'aîné, Chatelain et Jan Robert, le jeune.
Item, une place froste... joignant la maison... de Gilles Le Tard et sa femme, d'autre à la maison dud. Allain et d'un bout au Marché à l'Avoine...
Jehan Le Tard, tient maison et herbrègement en la Ville de Hédé, contenant quatre sellions, joignant d'un côté à terre de Thomas Lefeuvre, d'autre à terre d'Alain Bidoche et, d'un bout, à la Basse-Cour du Chatel et douve d'icelle et en doit 13 s. ô l'Obéissance.
Guillaume Bertaut tient... une maison et herbrègement, contenant deux sellions, joignant d'un côté au herbrègement de Gilles Colas,... et du bout à la Grande Rue à aller de la Cohue au Moulin Suzain et en doit à, la Mi-Carême un Parisis ô l'Obeissance.
Item, le Clos de la Grange, froste baillée pour neuf sols de rente, joignant maison et terre de Renaut de Bintin, d'autre à maison de Gilles de Champclin et d'un bout au chemin à aller de Hédé à Rennes... pour en payer... 3 s. monnaie et 3 d. ô l'Obeissance.
Jehan et Thébault de Bintin, tiennent deux maisons et herbrègements, joignant d'un côté au chemin à aller à la fontaine de Gregnon (Grignon), d'autre à la terre à la fille de Renault de Bintin, d'autre à la terre de Raoul Binart... et en doit 9 s. ô l'Obeissance.
Raoul Binart et sa femme tiennent une maison et herbrègement attenante d'un côté à la Maison précédente, d'un autre et d'un bout à aller à la Fontaine de Grignon, et en doivent 6 s. de rente.
Item, autre maison joignant d'un côté à la maison de Raoul Bidoche, et d'un bout au chemin à aller de la Cohue à l'église et en doivent 6 s. ô l'Obéissance.
Item, la moitié d'une maison et en doit 2 d. obole.
Item, moitié du Clos du Perray, joignant d'un côté à la terre de la Couespelais et du bout au chemin pour aller de Hédé à Tinténiac, et en doit au terme Saint-André, 2 d. de rente.
Alain Mailler et sa femme, à cause d'elle, tiennent une Maison et herbrègement avec deux courtils, joignante d'un côté à la sante à aller de Hédé à la Couespelais, d'autre a une place froste entre lad. Maison et celle de Guillaume Binart, et d'un bout au chemin à aller de la Cohue à Tinténiac, et en doivent, pour la prince que en firent ladite femme et Jan Lebreton, son premier mary, de Jan Robert, Chatelain de Hédé, en nouvelle baillée l'an 1440, 15 sois ô l'Obeissance.
Jacques Rozé tient une Maison et Herbrègement... joignante d'un côté à place froste cy-après, d'autre au chemin à aller de la rue à la douve...
Aud. Jacques a été baillée une place froste... joignant d'un côté à la maison précédente dud. Rozé, d'autre à la sente à aller ès Courtillets,.. et d'un bout à la Rue Basse, pour en payer 3 s. ô l'obéissance.
Jan Blanchart et femme, tiennent moitié de maison, et en doivent 10 d. ô l'Obeissance.
Guillaume Davy et sa femme tiennent une maison et herbrègement qui fut autrefois à Macé Blanchart... joignant d'un côté à une herbrègement qui fut à Ollivier Brizard... et en doivent 9 s.
Guillaume Riollier et sa femme, à cause d'elle, tiennent une maison, place et herbrègement joignant la maison aux hoirs Montaillys….. et d'un bout au chemin à aller de la Cohue à Tinténiac... et en doivent au terme d'août seix sols ô l'Obéissance.
Item, la moitié d'une maison….. joignant d'un côté ès places frostes cy-après, d'autre au Placis nommé le Chaucheix et l'autre moitié Jeanne Blanchard... et en doivent au terme d'août 8 d. ô l'Obéissance.
Jehan Pirois tient maison et herbrègement joignant d'un côté à terre, maison et herbrègement de Dom Gilles de Champclin, d'autre à Guillaume de Hirel... et d'un bout au pavé de la rue à aller de l’hostel Jan Robert au Moulin Suzain et en doit 6 s. 8 d. ô l'Obeissance.
Jan du Rocher tient une maison, place et herbrègement, joignant d'un côté et d'un bout au chemin à aller de la Cohue à l'église, d'autre à terre de Jan Robert et en doit par an, au terme d'août 12 s., sauf environ 19 pieds du bout devers l'église qu'il dit être du Fief du Prieur et lui en devoir 6 deniers.
Guillaume Aubert tient une maison et quantité de terre contenant environ quart de journal, joignant au chemin à aller de la Cohue au grand Moulin Suzain... d'autre ès douves de la Basse Court du Châtel... et en doit au terme d'août 3 s. ô l'Obeissance.
Item, autre maison et quantité de terre contenant deux seillons, joignant d'un côté au chemin à aller de la Cohue au Moulin Suzain, d'autre à la douve et d'un bout ès Courtillets.
Julien Bernard tient une Maison et herbrègement contenant environ 4 sellions, joignant à Maison et terre Dom Gilles de Champclin, d'autre à terre et place qui fut Jan Mahé et d'un bout à la douve de la Basse-Cour du Chastel et en doit... 12 s. ô l' Obéissance.
Item, tient une place qui fut aux hoirs de Guillaume Mahé, près la Porte du Bailli [Note : Bayle. Cour] du Chastel, contenant environ un demi seillon, joignant des deux côtés et d'un bout à la maison précédente et d'autre bout au chemin à aller de la Cohue au Chastel et en doit 3 s. ô l'Obéissance.
Jan Goupil, sr de Grommelet, tient en la ville de Hédé, noblement à Foy, Rachat [Note : Le Rachat est le droit dû au seigneur à l'occasion de certaines mutations de propriété, particulièrement des successions, et qui consiste, pour les terres nobles, dans la jouissance d'unie année de revenu de la terre du décédé, ou son estimation] et Chambellenage [Note : Droit dû au seigneur féodal par le vassal en raison de certaine mutations], la Maison, terre et herbrègement nommé Brénazé [Note : Aujourd'hui maison du Bas-Manoir, occupée par l'école des Religieuses de l'immaculée-Conception], contenant un quart de journal, joignant d'un côté à la douve de Hédé, d'autre côté et d'un bout au chemin et rue [Note : Actuellement ruelle du Bas-Manoir allant de l'église jusqu'aux routes de Tinténiac et de Dol où elle aboutit, à côté de la fontaine, par un petit escalier de construction moderne] pour aller de l'église à la Couespelaye et pour ce, Obéissance.
Guillaume de Hirel et sa femme tiennent deux maisons et herbrègement,.... joignant d'un bout à la maison subséquente qui fut à Gouze et d'un bout au pavé de la ville à aller... au Moulin Suzain et en doit 12 s. et 12 d. ô l'Obeissance.
Item tiennent une place et herbrègement que Guillaume Piedevache a baillé et transporté à Jean de la Gouze et sa femme [Note : Fille de feu Guillaume Piedvache, en juveigneurie de Pierre de Bintin], quels Gouze disent le tenir noblement à foy et rachat qui l'ont fait arrenter aussi à Guillaume de Hirel et sa femme à 3 s. de rente, joignant d'un côté à la maison précédente, d'autre à la place... subséquente.
Item tiennent de nouvelle baillée faite par lesd. commissaires une place froste et en main de cour... joignant d'un côté à la place précédente baillée dud. Gouze, d'autre à feu Pirois et d'un bout au pavé de devant la Cohue et d'autre à la Douve de la Ville, 4 d... froment, mesure de Hédé.
La fille de Renaud Bastard, tient maison et courtil, joignant la maison de Thébault et Jan de Bintin et d'un bout au chemin à aller de la Cohue au Moulin Suzain, et en doit à Noel 6 s. ô l'Obéissance.
Jehan Robert tient deux maisons, cours et herbrègements joignant d'un côté au chemin à aller de la Cohue au blé à Tinténiac, d'autre à la terre de Jan du Rocher et autres places ey après déclarées et d'un bout au chemin à aller de ladite Cohue à l'église et d'autre bout à un autre chemin à aller des Quatre Crouez à lad. église.
Les dittes places baillées à Jan Robert par le duc « a qui Dieu pardonne » à la somme de 5 s. de rente au terme d'août et 6 esteufs à la Saint Jean ô l'Obéissance.
Item, led. Jean Robert tient une autre maison près de l'Ourme de l'Abbaye en lad. ville, contenant environ un seillon, joignant d'un bout au chemin à aller de la Cohue à la Porte Combourgeoise.
Item, un courtil contenant 3 seillons, joignant d'un côté à la douve de Hédé, d'autre au chemin de l'Hôtel que fut Dom Ollivier Brisard à l'église et d'un bout au jardin de la Porte Combourgeoise que tient à présent Jan Bachelier.
Jan Bachelier pour une baillée que lui fit led. Jan Robert, Receveur dud. lieu d'un courtil sein près la Porte Combourgeoise, joignant d'un côté au chemin par lequel on va de lad. Porte à l'Eglise, d'autre côté à la terre dud. Receveur, d'un bout à la Douve de Hédé, d'autre bout au chemin par lequel on va de l'Hôtel Dom Ollivier Brisard à lad. église, ladite Baillée du 6 février 1441, pour la somme de 20.d. par an.
A Guillaume Bidoche a été baillée par les Commissaires une place froste joignant d'un côté au Four à ban de lad. ville et d'un bout au chemin a aller de lad. ville à l’Eglise et en doit 12 s. 8 d. de rente.
Geffroy de Hirel [Note : Seigneur de la Couaplaie] tient à Foy et Rachat ès parouasses de Hédé et de Tinténiac, cinq pièces de terres joinctifiées, nommées le Clos dessous Hédé, contenant, tant en prés qu'en terres arables, qu'autre terre... journaux, joignant d'un côté à la terre d'Olivier Hattes [Note : Seigneur de la Crozille, époux de dame Thomine de Plouër] et d'un bout à Jan Robert.
Item, une autre pièce de terre nommée le Pré de la Vigne, joignant d'un côté à la terre de Jan Robert, l'autre à la terre de Jan Pirois.
Artur de Vandel [Note : Fils de messire Guillaume de Vandel. seigneur de l'Etang, et de Julienne de Brignerault] tient à foi et Rachat l’Hosteil et demeure de l'Etang en la paroisse de Hédé, contenant environ 40 journaux de terre, joignant d'un côté au chemin à aller de la Ville de Hédé à Rennes et, par endroits, à l’Etang de Hédé, d'autre au chemin de Horin et d'un bout au domaine de Bon-Espoir, et en doit, par an, au terme de Noël, treize bouesseaux et quart de bouessaux froment, mesure de Hédé [Note : Le boisseau de blé, mesure de Hédé, contient 4 déc. 618 litres].
La place ou les hoirs de Perrotte Boscher avaient autrefois une maison devant la Cohue est froste... et en eut Messire Robert de L'Espinay, pour lors Capitaine de Hédé, autrefois la pierre et merrains par donaison du Duc, comme dit Jean Robert qui en rendit le Grand sur ses comptes [Note : Arch. dép. d'Ille-et-Vilaine. G. paquet n° 25. Livre terrier et rentier du Domaine de Hédé, fait par Pierre de Bonnabry].
1601
L'emplacement et ce qui reste des murailles ruinées, mazures du Château dudit Hédé, au côté vers Occident de la Ville, étant sous superficie, poutres, planchers, portes, fenestres, la plus grande part desdites fenêtres sapées et portées sur pillotins. La Bassecour revoistue de murailles, cuisines avec quelques restes de cassemattes, contenant le tout ensemble, en fond, quarante quatre cordes de terre, prisé avec le reste des matereaux de pierres étant sur le lieu la somme de 15 livres tournois de rentes : 15 l.
Quantité de terre au devant du Château vers Orient..., compris le chemin qui conduit de la Ville au Château, avec les doulves, vallons et rochers étant à l'environ dudit Château jusques au chemin qui conduit dudit Hédé à Tinténiac, contenant sept journaux trois quarts, prisé ensemble, un écu : 3 l.
Autre quantité de terre en pastis et non close, de l'autre part du chemin conduisant à Tinténiac vers la Prée au Duc contenant un journal et quatre cordes, prisée dix sous tournois de rente : 10 s.
La Halle et Cohue de ladite Ville de Hédé, portée sur pillottins de bois, couverte, partie d'ardoises et, l'autre partie de thuiles, en laquelle s'exerce le Siège et Juridiction dudit Hédé, située au milieu de ladite ville, contenant, en longueur, quatre vingt-dix-huit pieds et, de laise, quarante trois pieds... contenant, le tout, vingt-deux cordes et trois quarts de terre ; Prisé l'édifice, réduit à fond, considéré que ladite Halle et Marché n'apporte aucun profit ni revenu à ladite seigneurie, à cause de la franchise dudit Marché, la somme d'un écu de rente : 3 l.
Dépendant de ladite seigneurie un droit appelé Mesurage [Note : Droit de vérification des poids et mesures de toutes sortes servant à la vente des boissons et marchandises de toute nature apportées aux marchés et aux foires], Levage [Note : Droit qu'avait le Seigneur de faire lever ou percevoir par les mains d'un de ses tenanciers certaines rentes qui lui étaient dues] et Trespois [Note : Trespois ou Trespas ou Passagium, Impôt de Transit que percevait le Seigneur sur toutes les marchandises apportées par des étrangers qui traversaient la ville sans s'y arrêter] de toutes marchandises passant et sortant hors le Terroir dudit Hédé que nous avons estimé valoir, communs ans... fa somme de dix-huit livres tournois de rente. 18 l.
Le Four à Ban dudit Hédé, situé près la rue du Prieuré, qui consiste en un corps de logix non doublé, au bout duquel il y a trois fours pour la cuisson du pain des habitants... ; desquels fours est, à présent, inutile et presque ruiné, contenant, ladite maison, quarante-sept pieds de long et, de laise vingt-trois pieds, couverte d'ardoises et thuiles et duquel Elie Raffray est à présent fermier, prisé, ayant égard au mauvais état en quoi est à présent, tant les logis que les dits fours, la somme de dix livres tournois de rente : 10 l. ts.
Deux quantités de terre où étaient anciennement les Douves de ladite ville, dont partie se peut profiter en jardins, contenant, le tout, un journal, trente deux cordes, prisées trente sous de rente : 30 s. ts.
Une quantité de terre appelée la Motte du Château-Jouan, environnée de chemins et sans aucune clôture, avec la quantité de terre au même. tenant qui joint du chemin conduisant de Hédé à Bazouges, contenant, le tout, par fond, deux journaux, prisée deux sous tournois : 2 s. ts.
La Prée dépendant de ladite seigneurie apellée « la Prée-au-Duc » , située au-dessous du Château vers Tinténiac, contenant douze journaux et quart, quatre cordes de terre compris le chemin qui sert de passage pour aller à ladite prée ; l'herbe de laquelle prée est, chacun an, fauchée et amulonée par les habitants de ladite ville de Hédé, à leurs frais et sans leur être dus aucuns dépens, mais, à la charge que lesdits habitants occupés à l’abiennement de l'herbe de ladite prée jouissent du regain et seconde herbe d’icelle…. prisée avec ses charges et considérations la somme de 72 l. ts. [Note : En outre des habitants de Hédé, il y avait encore un autre privilégié, le seigneur de la Bretêche, qui, en raison de l'obligation à la quelle il était tenu de fournir le Bourreau pour l'exécution des criminels condamnés par la Cour de Hédé, avait, entre autres, le droit de « râtelis des foings... en la prée de Hédé apprès que les foings ont esté fauchés, cueillis et levés avec la fourche sans rateau » (Minutes de Boursin, Notaire royal à Hédé). Ajoutons que cette servitude de pacage pour les animaux au profit des habitants de Hédé avait survécu à la Révolution et n'a pris fin, par suite d'un arrangement avec la commune de Tinténiac, que vers 1860].
Le Rentier ajoute dans une note en marge : « Les Demourans en la ville de Hédé, au fief du Duc, savoir chacun qui tient fumée en ladite ville, doit la Corvée à lever les foins de la Prée au Duc et les mettre en mulons en la manière accoustumée et, s'ils sont en défaut, on peut les condamner à l'amende de douze deniers chacun. Et n'est tenu le Receveur... à faire auxdits demeurans aucunes dépenses, ni rien leur bailler durant le temps qu'ils feront ladite corvée ».
Il y avait encore les fermiers du Fief de Launay sous Hédé, (Voir Tinténiac).
Le grand Moulin à eau appellé Moulin au Duc ou moulin Suzzain, situé près ladite ville de Hédé, sur le Grand Chemin conduisant à Rennes ; le logis duquel est construit de maçonnail, couvert de thuiles et paille, contenant, de longueur trente-deux pieds, et, de laise, vingt-deux pieds avec ses bieds, estangs, chaussée, passage et couaille, contenant ensemble quarante huit journaux trois quarts, treize cordes, prisé avec son destroit et suite des hommes et vassaux subjects audit moulin, le tiers déduit et rabattu pour l’entretenement dudit Moulin et chaussée, la somme de deux cents livres de rente....... 200 l. ts.
La pêche dudit étang, ayant égard aux fermes de passé et de présent, prisée dix livres tournois de rente : 10 l. ts.
Le droit à un emplacement de Moulin, à, présent du tout ruiné, situé au côté du ruisseau descendant du Grand Moulin, qui était, comme nous avons appris par cy-devant, Moulin à papier, anciennement afféagé quinze sous monnoie de rente, ladite rente à présent non payée, ni depuis les trente ans derniers et plus ; ledit emplacement non avoué ni possédé d'avec aucun particulier, prisé dix huit sous tournois de rente : 18 ts.
Item est dû cent livres tournois de rente à ladite seigneurie par le sieur de la Piguelais [Note : François de la Piguelais, seigneur du Chesnay et de Maillechat et de la Crocherie, en Guipel] pour l'afféagement et prise qu'il a faite d'un emplacement de moulin qui, anciennement se nommait Moulin à seigle, situé au-dessous dudit Château, sur le cours d'eau fluant dudit étang, à présent à la Recette de Rennes à raison que ladite Terre de Hédé était lors dudit afféagement, comme elle est encore à présent, possédée par autre que le Roi [Note : La seigneurie de Hédé était alors entre les mains de Messire Jehan de Bréhant, vicomte de Lisle, qu'il avait acquise par son mariage, en 1598, avec Claude de Bréhant, sa cousine] ; icelle rente multipliée suivant la coutume, comme rente féodale en nature de haute justice, prisée deux cents livres tournois de rente : 200 l. ts.
Et outre, pour le droit de rachat dudit Moulin à mutation d'homme [Note : Lorsque le bien sur lequel pesait le Rachat n'était pas la propriété du tenancier, mais une simple jouissance à durée variable, le droit ne se percevait pas au décès du possesseur, mais à chaque changement qui se produisait dans la jouissance] sur l'autre ; plus du revenu d'icelui moulin par dessus ladite rente, prisé quatre livres 6 s. tournois : 4 l. 6 s.
Les Terres et vallons, rochers, dépendant de ladite seigneurie situés entre ledit château..., le bourg de Saint-Symphorien et le Grand Moulin, qui joignent d'un côté au ruisseau et au chemin qui conduit à Saint Symphorien et dudit Saint-Symphorien vers Tinténiac, prisés soixante sept sous 6 deniers de rente : 67 s. 6 d. ts.
Autre et pareille somme de cent livres de rente dues à ladite seigneurie par damoiselle Jehanne Hattes, dame de la Crosille [Note : Veuve trois fois : 1° de Laurent ou François de Montmoron ; 2° de Messire Jean de France et 3° de noble homme Bastien de Gaudemont], pour autre prise et afféagement d'un emplacement de moulin, anciennement appelé Fouleret, à présent construit à usage de moulin à bled, situé sur le même cours du ruisseau descendant dudit Grand Moulin, icelle somme payable à la Recette dudit Rennes pour les mêmes causes que devant ; icelle rente, multipliée comme rente féodale en nature de haute justice, prisée deux cents livres : 200 l.
Et, en outre, pour le droit de rachat dudit moulin à mutation d'hommes sur l'autre, plus du revenue d'icelle par dessus la dite rente, prisé le dit droit à la somme de quarante livres six sous : 40 l. 6 s. ts.
Un contenant de terre plantée pour la meilleure partie en bois taillis... avec une petite quantité en bois de haute futaie appelée la Chesnaye du Mesnil-Vetil, le tout dud. contenant appelé la Forêt de Nidecor [Note : En la paroisse de La Chapelle-Chaussée], qui contient deux cent quarante-cinq journaux, revenant, à raison de quatre-vingt cordes par journaux... au nombre de deux cent soixante et dix-sept journaux et demi, sept cordes et demi... le tout prisé la somme de quatre-vingt-trois livres, deux sols de rente, sur laquelle somme le seigneur du Chatelier prend une moitié... vient à la somme de quarante et une livres, onze sous tournois de rente : 41 l. 11 ts.
Autre contenant de terre... avec quelques petits cantons de bois taillis, le reste en landes, etc., nommé la Lande de Tanouarn [Note : En la paroisse de Dingé], sans comprendre ce qui a été afféagé prisé trente livres tournois : 30 l. ts.
Autre contenant de Landes et terres vagues, appelées les Landes de Brignerault [Note : En la paroisse de Bazouges-sous-Hédé], contenant quarante-cinq journaux, trois quarts, sans comprendre ce que prétend le sieur de Launay du Han, prisé 4 livres dix sous tournois de rente : 4 l. 10 s. ts.
Rentes et Juridictions.
Les rentes par deniers dues par les habitants de la Ville et fauxbourgs de Hédé pour les emplacements de leurs logeix et déports d'iceux valant à présent chacun an, selon le rapport et déclarations que nous en a fait le Procureur du Roi que les dites rentes valaient anciennement jusques à la somme de vingt-cinq livres monnaie, dont reste faire éligement de partie d'icelle vers les détenteurs... prisée... comme de rente en haute justice......compris le casuel et profit du fief, 60 l. tournois.
Autres rentes par froment dues par espèce à lad. seigneurie, tant par le sieur de l’Etang... que par plusieurs autres circonvoisins habitants dudit Hédé, monte trente bouexeaux froment... prisé chacun bouexeau vingt et cinq sous, le casuel et profit du fief monte à 37 l. 10 s., quelle rente en nature de haute justice, revient a... soixante quinze livres tournois. 75 l. ts.
Autres rentes par deniers dues à ladite seigneurie apellées... tailles à compte deus par les sieurs du Bois Maigné, de Champagné, de Chambellé, de ses fiefs de Gévesay, du Chastelier, du Chesnay, de Maillechat, de la Crocherie, de Clairefontaine, de Tremigon ; pour les fiefs de Langan, du Sauboys, de la Chaussée, du Breil, de Bazouges, de la Bretêche, de Couesbouc en Langouët, de Tixue, de la Chaponière en Langouët et autres vassaux... monte trente sept livres quinze sous, deux deniers monnaie ou, à tournois quarante cinq livres, 6 s. 2 d. prisés, en nature de haute justice. 90 l. 12 s. 4 d. ts.
Plus autres rentes féages dues à la seigneurie de Hédé pour les afféagements et arrentements faits aux Landes de Tenouart... à certains particuliers aux années 1580... montant à 100 l. tournois de rente multipliée, en nature de haute justice, vient à la Somme de… 200 l. ts.
Les Baus et Amendes qui proviennent de la juridiction et seigneurie de Hédé estimés, suivant l'attestation des Officiers et Receveur fermier, valoir en commun vingt livres tournois de rente : 20 l. ts.
Le fief et baillage de Travagu (?) és paroisses de la Chapelle-Chaussée et Langan, vaut, par deniers trente six sous monnaie, revenant à tournois, quarante-trois sous quatre deniers de rente, les hommes et tenanciers... quittes et exempts du rachat pour les héritages mouvants dudit fief, rente en nature de haute justice, prisée compris le casuel et droit de fief. 4 l. 6 s. ts.
Le fief et baillage s'étendant es paroisses de Langouet et de la Chapelle-Chaussée, appelée le fief Nidcort pour les prisés dont apartient moitié de la rente au seigneur du Chatellier, montant pour ce qui appartient au Roy, treize sous, quatre deniers monnaie, est à tournois quinze sous onze deniers, prisé comme en fief de haute justice, compris le casuel. 31 s. 10 d. ts.
Le baillage des Guibarets [Note : Près de la Motte Jouan] en la paroisse de Hédé, vaut par deniers cent dix sous tournois et un gant estimé trois sous... Le droit de rachat, prisé trois sous huit deniers de rente : 3 s. 6 d. ts.
Déclarations des maisons, terres et héritages nobles, fiefs et juridictions et autres terres roturières tenues prochement du Roy en sa seigneurie de Hédé à Foy, devoir de rachat et Chambellenage à mutation d'hommes aux paroisses cy-après déclarées, comme il nous a été montré par le Procureur du Roy, sans toutefois avoir fait corder, ni arpenter le fonds... mais par avoir descendu sur les lieux et nous être rneurement enquis de la valeur d'icelles et instruits par ledit Procureur du Roy pour l'effet du prisage dudit Rachat.
BAZOUGES
1455
Jehan Bidoche, l'aîné, tient une pièce de terre nommée le Clos de Maufant, joignant des deux côtés à la terre des Hoirs Olivier Olive et, d'un bout, du chemin à aller du Grand Moulin à la Ville Aleix, et en doit chacun an au terme de Noel, deux bouesseaux de froment ô l'Obeissance.
Allain Bidoche et sa femme tiennent un sillon et demi ès Rivières sous Hédé... et dit n'en devoir que Obéissance.
Jehan Guérin et sa femme, deux pièces de terres arables, sises à Maufaut, joignant d'un côté ès terres de Raoul Bidoche, Guillaume de Hirel à cause de sa femme et Jehan Bidoche, l'aîné... et d'un bout à la terre d'Arthur de Vandel et en doit, par chacun an au terme de Noël, deux bouessaux et demi de froment.
Raoul Bidoche, une pièce de terre nommée le Clos de Maufant... joignant d'un côté à la terre de Guillaume Berthaut, d'autre côté ès Hayes au Duc et d'un bout au chemin à aller de Hédé à la Ville Aleix et en doit, par an au terme de Noël, trois bouesseaux et quart... de rente ô l'Obeissance.
Alain Bidoche, quantité de terre arable sise à Maufant, joignant d'un côté à la terre d'Artur de Vandel, d'autre à terre des hoirs d'Olivier Houitte.... dont il doit par an, au terme de Noel, un boisseau froment, ô l'Obeissance.
Guillaume Davy. Vingt sillons au Clos du Moulin, autrefois à Jeanne Bougerie, fille de René, de la Crozille, joignant d'un côté à la terre de Jan Robert, d'autre... aux enfants de Pierrot Le Breton, et d'un bout au chemin de Hédé à la Ville Aleix et dit n'en devoir que Foi et Obéissance et rachat quand le cas y échet.
Guillaume de Hirel et sa femme tiennent le Clos de la Porte... joignant d'un côté à Jan Bidoche, d'autre à Guillaume Bertaut et d'un bout au chemin à aller à Maufant, et en doit de rente au terme de Noël, nommée le Mangier à l'Abbesse, quatre boisseaux froment, mesure de Hédé.
Les mêmes tiennent noblement à foi et rachat le Clos Gouyon, joignant d'un côté Jan Bidoche, d'autre Noëlle Le Chevrier et d'un bout à terre de Alain et Raoul Bidoche.
Fief du Bois-Maigné.
Messire Thomas de Québriac, seigneur dudit lieu et du Bois-Maigné, tient du Duc... et prochement sous la seigneurie de Hédé, à foi, rachat et Chambellenage, le Manoir, terre et seigneurie du Bois-Maigné… contenant environ soixante journaux de terre, joignant d'un côté à la forêt de Tenouar, d'autre côté à l'étang de Pierre de Bintin [Note : L'étang de Bâzouges] et à la Noë de Belesme ;... le Pré Hellon, le Pré Suzain, toutes les rentes que tient ès paroisses de Bazouges et Saint-Symphorien ès villages de Trigneuc et de la Touche, au terroir de Hédé, dont Gilles Fillole, Jan Fillole et autres sont hommes.
Sur quoi il doit au Duc par son Chastelain de Hédé, outre quarante sous que paie pour son acquit Pierre de Bintin sur ce qu'il tient de lui comme jouveigneur d'aîné, et doze deniers Messire Geffroy de Bintin pour le fief de la Grémillère, savoir, au terme d'août, de taille, cinq sous, six deniers et, au terme de Noël, pour le manger à l'Abesse, vingt et un deniers : 21 d. ts.
Pierre de Bintin, seigneur de Bazouges, tient à foi et rachat, une partie du Moulin et Etaing de Bazouges, le Moulin à vent de Brignerault, le fief de Bellême, de Roullay (!) et plusieurs autres rentes dont il doit de Taille à compte : 22 s. ts.
Artur de Vandel tient... du duc à foi, rachat et devoir de Chambellenage, certaines rentes et devoirs lui dûs de Jan Le Chevrier et ses consorts, les hoirs de Guillaume Dugault, Guillaume Hannier et autres, dont il doit, au terme d'août, dix deniers de taille qui se paient par son Sergent qui les paie au Sergent de Jan de la Gouze, qui les baille au Sergent dudit Bintin pour les payer au Sergent du Chatelier ô plus grande Somme : 10 d. ts.
Pierre de Bintin, tient au fief de la Pulirais environ quatre livres dix sous par deniers, deux boisseaux avaine menue une geline... par acquet de feu Raoul de la Touche et femme.
Gilles Bernard, tient à Foi, rachat du Duc, l'Hôtel de la Haye, ô ses apartenances, dont partie en juveigneurie de Olivier Hattes, seigneur de la Crozille,…… soixante six journaux de terre, joignant d'un côté au chemin à aller du Bois-Maigné à la forêt de Tenouard, d'autre au chemin à aller de la Croix-Bernard au Gué de l'Epinay et d'un bout au chemin à aller de ladite Croix à la terre de Brignerault
Tient semblablement, a foi et rachat du duc l'Hôtel, terre et domaine de la Bautraie...
A cause desquelles choses, combien que celui Gilles Bernard dit ne devoir fors foi rachat et obéissance, parce qu'on a trouvé une ancienne tenue autrefois baillée de son père nominé Olivier Bernard qu'il devait de taille, par une part, cinq deniers et, par une autre, dix huit deniers venant au chastelain de Hédé, par la main de feu Jan de l'Epinay, mari d'Agnès Simon sur les doze sous de rente qu'elle devait sur l'hôtel et domaine de l'Epinay qu'elle tient en retour et récompense de sa terre que son mari vendit... ledit Gilles Bernard veut….. que ses deux domaines... soient hypothéqués au paiement des dits vingt trois deniers de rente ô l'obéissance sur lesdits doze sous.
Guillaume Bos, les enfants de Jean Bos, Jan Hattes, l’aîné, causéant de Thomase et Janne Bos, tiennent à foi et rachat, la pièce de terre du Clos,... sur quoi ils doivent de taille à compte au terme d'août, un denier ô l'Obéissance.
Jeanne du Bouays, héritière en partie de deffunte Julienne de Brignerault, tient noblement à foi et rachat la moitié d'une maison et Herbrègement sise près Brignerault.
1601
Le Lieu, Manoir et apartenances de Bazouges-sous-Hédé qui consiste en la principale maison, jardin, pourpris, verger, bois taillis et de haute futaie, prés, prairies ; terres arables, contenant le tout... quinze journaux de terre, prisé trente et une livres de rente : 31 l. ts.
Le rachat de laquelle somme avons estimé 23 sous.
La métairie de la Porte dudit lieu de Bazouges, qui consiste en maison, jardin, prairie et terres labourables, contenant quatre-vingt-dix journaux ....... prisés : 219 l. ts.
Le droit de rachat revenant de rente 9 l. ts.
Le Moulin, à eau proche ladite maison de Bazouges avec l'étang et retenue d'eau, prisé neuf vingt six livres tournois.
Revient le droit de rachat, de rente : 4 l. ts.
Le Moulin à eau de la Bezardière dépendant de ladite maison de Bazouges, avec l'étang et retenue d'eau, prisé, l’entretenement considéré et rabattu, neuf vingt livres tournois de rente... et le rachat six libres tournois : 180 l. ts et 6 l. ts.
Fiefs et Juridictions dépendant desdits lieux et Maison de Bazouges.
Le Grand Baillage vaut, par deniers, trente quatre livres dix-sept sous monnaie revenant à tournois quarante et une livres seize sous quatre deniers ; dix-huit gélines [Note : Géline, nom ancien de la poule], à raison de 3 sous chacune, trois chapons à six sous pièce ; vingt corvées à trois sous chacune ; quarante-deux bouesseaux d'aveine menue, mesure de Hédé à cinq sous le bouesseau ; un bouesseau de froment, dite mesure, vingt-cinq sous [Note : Le boisseau, mesure de Hédé, pour l'avoine et le blé noir, vaut 11 décal. 545 litres].
Revient le grand dudit baillage àla somme de 60 l. ts 3 sous 4 deniers de rente et le rachat prisé 1 l. 9 s. 6 d. ts.
Le fief et baillage de la Hasplais vaut 7 l. me qui est à tournois 8 l. 8 s. et le rachat 5 s. 3 d. de rente.
Autre fief, nommé le Baillage de Mondidier vaut 8 l. monnaie (9 l. 12 s. tz) et le rachat 6 sous 2 deniers.
Le fief de la Pulirais vaut, par deniers, 114 sous (6 l. 9 s. tz) ; six boisseaux avoine menue comblée, foulée. et recomblée prisés 6 sous le bouesseau ; deux corvées à 3 sous [Note : « La Corvée était le devoir d'un certain travail et service dus par le paysan ou le tenancier à son seigneur, soit en journées de son corps, soit en journées de chevaux, boeufs et harnois. » (Dictionnaire de l'Académie française, 5° édition, an VI de la République). Cette redevance, imposée aussi bien pour le service général tant pour l'entretien des routes, par exemple que dans l'intérêt d'un seigneur pour l'aider dans la culture de ses métairies, qui pouvait être si lourde et si préjudiciable pour le vassal quand elle venait l'arracher à ses propres travaux dans les moments où sa présence y était le plus nécessaire, ne l'était pas, cependant, autant qu'on pouvait le craindre, par le fait que, comme toutes ces redevances, elle était rachetable. Nous avons vu, en effet, le général de Gévezé payer pour ses paroissiens et, en ce qui concernait le seigneur, la valeur en être estimée à trois sous, c'est-à-dire qu'on pouvait s'en affranchir à ce prix. Dans le Bro-Erek (pays de Vannes), le paysan devait six corvées par an, deux par attelage, deux par cheval et deux par homme, pour la récolte du seigneur et transports pour l'entretien de son manoir. Celui de Cornouailles en fournissait neuf pour les mêmes causes ; mais pendant ces corvées le seigneur nourrissait hommes et animaux. En outre, s'il trouvait que ces corvées l´éloignaient trop de sa demeure pour qu'il put y rentrer le soir, il pouvait refuser. Du reste, il ne faut pas se dissimuler que les Corvées n'ont point été détruites par la Révolution, mais qu'elles existent toujours. On a changé le nom, mais on a gardé la chose en l'aggravant, du reste, en les appelant des Prestations qu'il faut payer à l'État, soit en argent, soit « par son corps, ses chevaux, boeufs et harnois » exactement comme autrefois. Et n'est-ce point encore la Corvée due au seigneur que cette obligation insérée dans presque tous les baux par le propriétaire à son fermier d'avoir à fournir un certain nombre de journées d'hommes et de charrois nécessaires pour le bon entretien de sa métairie ?] ; le tout duquel Baillage vaut 8 l. 19 s. ts et le rachat prisé 5 s. 5 d. ts de rente.
Le Fief et Baillage et Retenue autrefois dépendant de ladite maison de Bazouges, à présent appartenant à écuyer Amaury de Beauvais et damoiselle Guillemette Robert sa compagne, valant par deniers 4 l. 18 s. 6 d. ; huit poules, deux tiers de poule à, 3 sous chacune, une corvée, 3 sous. Monte le tout dudit Baillage 7 l. 7 s. 1 d. et le droit de rachat 4 d. 9 d. de rente.
Le Lieu et Maison du Bois-Maigné appartenant au Seigneur de Québriac, scavoir : une maison, bois de haute futaye, prairies et terres arables, contenant 68 journaux prisés ensemble de revenu annuel neuf vingt-six livtes (234 l.) le droit de rachat 6 l. ts.
Le Fief et Baillage du Bois-Maigné vaut par denier 20 l. (24 l. ts) ; dix-huit devoirs qui valent cinquante quatre bouesseaux d'aveine menue, mesure de Hédé, à raison de 5 s. chacun bouesseau ; dix-huit corvées à 3 sous et dix-huit poules à la même raison ; trois chapons à raison de 6 s. Le tout valant 43 l. 16 s. ts. de rente et le rachat estimé 25 sous 2 d. de rente.
La Maison et Métairie du Haut-Brignerault appartenant au sieur Jehan de Bazouges, qui consiste en maison, jardin, verger et prairie..., prisés ensemble six vingt quatre livres de rente et le rachat 4 l. ts.
La Maison et métairie de la, Haye-Porcon, ou Grande Haye, appartenant audit Jehan de Bazouges... prisée quatre vingt-treize livres de rente et de rachat 60 s. ts.
La Maison et métairie du Bas-Brignerault appartenant aux héritiers de feu Jehan de Vandel, contenant 20 journaux de terre, prisés 62 l. ts et le rachat 40 s.
Autre Maison et métairie appelée le Petit Brignerault, possédée par damoiselle Janne de Vandel, contenant 6 journaux... prisée 31 l. de rente et... de rachat 20 s.
La Maison et métairie de la Bautrais, appartenant à la veuve de Pierre Cintré, prisée 93 l. et le droit de rachat estimé 60 s. ts.
La Maison, métairie, terres et prairies de l'Etang Breilmarin, près Hédé, contenant 60 journaux, prisée 248 l. ts de rente et le rachat estimé 8 l. ts.
Le Moulin à eau dud. lieu de l'Etang Breilmarin, situé au-dessous du Grand Moulin du Roy audit Hédé, estimé de revenu, le quart rabattu suivant la coutume, 4 l. 16 s. 9 d.
La Maison, métairie, terres et dépendances de Bon-Espoir appartenant à noble homme Pierre de Landrin, sr de Mesvoisins, consistant en ce qui dépend de l'ancien patrimoine et des acquets adjoints à ladite métairie, 74 journaux prisés 96 l. ts. et pour le rachat 9 l. 8 s. 6 d.
Les Fiefs et Baillages dépendant dudit lieu de Bon-Espoir : scavoir :
Le Fief de la Haplais de Bon-Espoir valant : par deniers 108 s. monnaie (6 l. 9 s. 10 d. ts) ; six corvées à 3 sous chacune, trois gélines, 9 s. ; dix boisseaux d'avoine menue, à raison de 5 s. par boisseau ; le tout... revenant à 10 l. 5 s. 10 d. et le rachat, 6 s. 9 d.
La Maison et métairie de la Gouérière, appartenant à écuyer Pierre de la Haye, seigneur de la Bougrais et damoiselle Marguerite de Saint-Pern (fille de Messire Thomas et dame Anastasie Guiguen), à cause d'elle, contenant 34 journaux, prisée 62 l. ts de rente à le rachat, 40 s.
Le Fief et Baillage dudit lieu de la Gouérière s'étendant en Saint-Meleuc (Saint-Méloir-des-Bois) et Tinténiac, valait par deniers 7 l. 4 monnaie (8 l. 12 s. 8 d. ts) ; neuf boisseaux avoine menue, à raison de 5 sous ; douze poules à 1 s. 6 d. chacune ; trois gélines, à 3 s. chacune ; neuf corvées à 3 s. chacune ; une paire de gant prisée 5 s. ; le tout du revenu dud. baillage vaut 13 l. 16 s. 8 d. et le rachat 9 s. ts.
La Maison et métairie de la Grande-Planche, appartenant à dlle Janne Hattes, dame de la Crozille, contenant 38 journaux... prisée 50 écus, et le droit de rachat, 4 l. 15 s. ts.
Terres possédées par personnes roturières à devoir de rachat.
Plusieurs maisons et terres au village de la Géholais... appartenant à Robert Ruaut, Marie Morel et autres particuliers jusqu'au nombre de 33 journaux, prisés l'un aidant l'autre, cent livres de rente et le rachat : 3 l. 5 s.
Autres Maisons au village de la Tréhonnaye, contenant 5 journaux, prisées 6 l. 10. s. ts de rente et le droit de rachat 15 s. de rente.
Une Maison et héritage qui, autrefois, appartenait à Janne Bubois [Note : Dlle Janne du Bouays], près le Haut-Brignerault, avec plusieurs pièces de terre... prisée le tout 58 l. 2 s. 6 d. et le rachat 1 l. 17 s. 6 d. de rente.
Les Terres et héritages possédés par Jehan Ruault-Tribonière et enfants de Maître Jan Générau, Jacques Denoual et Macé Pottier, sa femme et autres habitans de la Ville de Hédé, en la paroisse de Bazouges, contenant 23 journaux…. estimés à 69 l. ts de rente et de rachat 44 s. 8 d.
GUIPEL
1455
Pierre Chesnel, tant en son nom que comme garde naturel de ses enfants, seigneur détenteur de la terre de Malechat [Note : Maillechat] tient l'Hôtel, domaine, terres, courtils, prés, taillis, garenne, moulin et autres appartenances de Malechat, contenant 50 journaux, noblement à Foi et rachat... ; item, seize livres de rente par deniers, sept mines [Note : Mine, mesure valant huit boisseaux] trois boisseaux d'avoine menue, dix poulets, vingt-sept corvées que lui doivent chaque année, Jan de Chavaigné, Guillaume Dupau, Jan Bellet, Regnauld Bellet, Olivier Brizard et autres... et généralement tous les hommes et teneurs qu'à celuy Chenel ès dits noms lui appartient... à cause de quoi, outre ledit rachat quand le cas y avient, il doit, par an, pour le Fief de Malechat, y compris les rentes que lui doivent Jan de Chevaigné, Bertrand Piedevache, les sieur et dame du Chemay, François Juette qui viennent par sa main au Duc par son châtelain de Hédé, au terme d'août de rente nommée Taille à compte, 60 sous et, au terme de Mi-Carême, 20 sous... ô l'Obéissance.
Jan de Chavaigné tient noblement à foi et rachat, comme juveigneur d'aîné du sieur de Mallechat, et, en ligence du Duc, le lieu et Domaine de la Crocherie, contenant 50 journaux en la lande de Malechat et la lande Bouvier,.., le domaine de Launay, le fief de la Baubouchère, le fief de la Raynière, le fief de Montaillé, le fief de Guypel, montant à environ treize livres, gélines et corvées et 18 deniers monnaie et rentes de Robert de Melesse ; sur lesquels tenanceurs il doit au Duc par la main dudit seigneur de Malechat qui en fait le paiement audit châtelain de Hédé, au terme d'août, 36 sous monnaie de rente, y compris 18 deniers que Perrote Chrétien lui paie.
Perrote Chrétien, veuve de Jan Rageul, tient prochement à foi et rachat du duc à cause de Janne Garaboet [Note : Seigneur de la Garabouétaie aux paroisses de Melesse et de Montreuil-le-Gast, famille éteinte vers le fin du XVème siècle], sa mère, 8 journaux de terre, sauf qu'elle doit juveigneurage à Robert de Mallechat, Sr du Lorier,... à cause de laquelle terre elle doit, outre ledit foi et rachat quand le cas y avient, de rente nommée taille à compte par an au terme d'août, 18 deniers monnaie qu'elle paie à Jan de Chevaigné, sieur de la Crocherie qui paie au sieur de Malechat 36 sous.
Bertrand Piedevache, seigneur des Mesnils, des Jardraux, etc., en Gévezé, et dame Janne du Breil, sa compagne [Note : De la Maison du Breil, en Gévezé, fille de messire André du Breil], tenant à cause d'icelle comme juveigneur d'aîné et en ligence du duc : l'Hôtel, domaine et terre de la Babélière, contenant 60 journaux..., joignant d'un côté au domaine de Malechat et d'autre au village de la Baubouchère... et en doivent chacun an, outre foi et rachat, 3 sous, 9 deniers ô l'obeissance...
Alain Le Provost et sa compagne, seigneur et dame du Chesnay tiennent semble comme juveigneurs d'aîné dudit sieur de Malechat et en ligence du Duc, à foi et rachat... environ 13 l. 12 s. 2 d. Obole [Note : Petite monnaie de cuivre valant la moitié d'un denier] de rente et 8 mines 4 boisseaux d'aveine menue, mesure d'Aubigné, 26 corvées et quart et neuf poules, leur dus de plusieurs leurs hommes proches et teneurs, sur quoi ils doivent au duc, par chacun an, au terme d'août, 5 sous 6 d. ô l'Obeissance.
François Juette, seigneur du Boishamon, tient environ 65 s. de rente sur six hommes... sur laquelle il doit chacun an, au terme d'août, de taille à compte, 4 sous et à la Mi-Carême, 2 s.
Alain Le Provost et sa femme tiennent prochement du Duc à foi et rachat : le Manoir et Maison du Chesnay ô ses appartenances, contenant 80 journaux et en doivent par an au terme de Noël, pour le fief de Monganon, 10 s. de rente ô l'obeissance...
1601
Le fief de la Bodinière, vaut : par deniers 9 l. 1 s. 7 d. monnaie ; 6 boisseaux aveine menue, mesure de Hédé, à 5 s. ; une corvée, 3 s. ; le tout montant à 12 l. 10 s. 9 d. et le rachat prisé 8 s. 2 d.
Autre fief et baillage appelé Roussigneul, vaut par deniers, 7 l. 4 s. monnaie et le rachat 5 s. 6 d.
La Maison et terre de Malechat [Note : Maillechat] appartenant à Messire François de la Piguelais, Sr dudit lieu, et du Chesnay, contenant 60 journaux, estimés neuf vingt six livres tournois de rente et le droit de rachat sur lesdites choses prisé 6 l. ts de rente.
Le Grand fief et Baillage de Malechat, montant : par deniers seize livres monnaie, qui reviennent à 19 l. 4 s. ts de rente, sept mines trois boisseaux d'avoine à la raison de huit boisseaux pour mine et cinq sous pour chaque boisseau, mesure de Hédé, dix poulets, à la raison de 3 s. chaque ; vingt-sept corvées, à ladite raison de trois sous chacune ; le tout revenant ensemble à 39 l. ts de rente et le droit de rachat, déduit et rabattu quatre livres monnoie de rente dues sur les dites choses audit Hédé, prisé 22 s. 6 d. ts de rente.
La Maison, Manoir, terre, seigneurie du Chesnay, audit sieur de la Piguelais [Note : François de la Piguelais, Chevalier de l'Ordre du roi, Capitaine de 50 hommes d'armes, époux de dame Jehanne Langlois, dame de la Bertaudière], contenant 80 journaux estimés avec le Moulin à eau, étang d'iceluy, proche ladite maison, 372 l. ts de rente. Le droit de rachat sur lesdites choses prisé 12 l. de rente.
Fiefs dépendants de ladite maison du Chesnay :
Le Grand Baillage dudit lieu vaut : par deniers 13 l. 11 s. 9 d. monnaie de rente, huit corvées à raison de 4 sous chacune, quatre boisseaux d'avoine grosse, mesure d'Aubigné, à raison de 8 s. ts., vingt-six corvées à raison de 3 sous chacune ; neuf poulets à 3 sous ; le tout montant à 4 l. 15 s. 6 d. ts et le droit rachat 16 s. ts.
Autre fief nommé le baillage de Montaillis [Note : Montaillé] vaut : par deniers 6 l. 6 s. monnaie 13 boisseaux d'avoine menue à raison de 5 s., 5 corvées et 3 poules à raison de 3 s. chacune ; le Baillage prisé 12 l. 2 d. ts.
Autre fief nommé la Normandays [Note : Normandière] vaut : par deniers 16 s. monnaie ; quart boisseau d'avoine et un quart de poule estimé 2 s. ; le tout dud. baillage estimé 21 s. 2 d. de rente et le rachat 8 d. ts.
Autre fief appelé le Baillage du Val vaut : par deniers, 53 s. 9 d. monnaie de rente ; cinq boisseaux d'avoine menue à raison de 5 s. Une corvée et quart de corvée, une poule et quart de poule valant ensemble 7 s. 6 d. ts ; le tout dud. baillage estimé 4 l. 17 s. et le rachat 3 s. 1 d.
Autre fief appelé le Baillage de Guipel, anciennement du Boishamon, vaut 14 l. 16 s. monnaie (115 s. 2 d. maille ts) et le rachat, déduit 6 s. monnaie de taille à compte au audit Hédé, prisé, 3 s. 6 d. ts.
Les Maison et terre de la Crocherie qui appartenaient autrefois à Jehan de Chavaigné, contenant 80 journaux estimés sept vingt quinze livres tournois de rente et le droit de rachat 100 s. ts de rente. Le fief et baillage de la Baubouchère dépendant dudit lieu de la Crocherie, compris les fiefs de la Rivière, valant par deniers 13 l. monnaie (15 l. 12 s. ts) et le rachat prisé 10 s. ts de rente.
Les Maison et terres de la Babelière appartenant à écuyer Guillaume Ginguené [Note : Seigneur de la Chapelle, Sénéchal de Hédé] contenant 60 journaux estimés valoir 24 l. ts de rente et le droit de rachat de ladite Métairie prisé 4 l. tournois.
MONTREUIL LE GADE
1455
Les seigneur et dame du Chesnay [Note : Alain Le Provost et sa femme (Philippotte de Maillechat ?)] tiennent, comme juveigneurs d'aîné du sieur de Malechat, et, en agence du duc, en la paroisse de Montreuil- le-Gade, environ huit livres, 9 s. 1 d. de rente, deux journées et quart de corvée, dix boisseaux d'avoine menue, mesure d'Aubigné, et deux poules, sur plusieurs de leurs hommes et teneurs dont ils doivent, par an, savoir : au terme d'août, la taille à compte, 21 s. et, au terme de Mi-Carême, 4 s. par la main dudit seigneur de Malechat, outre Foi, rachat et Obéissance.
TINTÉNIAC
1455
Une pièce de terre en courtil près les Rivières, contenant 4 sillons joignant d'un côté et d'un bout à la ruelle à aller de Launay à la rivière... et en doivent par an pour le fief de Launay-sous-Hédé, dix sous de rente amendable par chacun an, au premier jour que les faucheurs commencent à faucher les prés de Hédé appartenant au Duc.
Et disent ceux detempteurs que, pour cause de ladite tenue, ils peuvent mener leurs bêtes paître et paturer ès gains des prés de ladite Rivière au Duc, ainsi et de la manière que font les mouvants en la ville de Hédé qui doivent la Corvée [Note : Voir Hédé].
Geffroy de Hirel, seigneur de la Couespelais, tient prochement sans moyen à foi et rachat, le village et fief de la Chauffetais... dont les hommes lui doivent par an, 28 s. 9 d., deux boisseaux d'avoine menue, demigeline et demi-corvée, dont il ne doit aucune chose fors l'Obeissance.
Le Prieur de la Magdeleine de Hédé tient prochement du Duc certains hommes auxquels les terres de l’Hôteil de la Fosse... en Tinténiac, contenant 30 journaux entre le village de Treigneuc et le Pontieul, furent baillées et arrentées ; quels hommes lui doivent par an, 52 s. de rente dont il doit au Duc, par chacun an, au terme de Noël entre les deux messes de Mi-nuit et de jour, 4 d. de rente amendables.
Jan Goupil, sr de Gromelet, tient à foi et rachat du duc... le fief de la Touche, en la paroisse de Tinténiac, ès villages de Trimeur [Note : Plutôt Trigneuc ou Trignoux] et, en ladite paroisse 30 s. 6 d. de rente sur quoi il doit de Taille au terme d'août 5 sous ô l'Obeissance.
Le Baillage de la Touche, en Saint-Méloir et Tinténiac, vaut : par deniers, 72 s., dix poules à 3 s., douze boisseaux d'avoine menue, mesure de Hédé, à, 5 s. ; le tout dud. baillage vaut 8 l. 8 s. ts.
Le Baillage de la Chauffetais vaut : par deniers 43 s. monnaie.
Le lieu, maison, métairie et héritages nobles de la Besnelais, appartenant à dame Rolande Hates [Note : Epouse de noble homme Pierre Chouard, sieur de la Motte],... contenant 22 journaux, estimés 70 l. de rente et le droit de rachat 45 s. 2 d.
Le trait de dixme dud. lieu de la Besnelais, valant commun an, selon la commune estimation, quinze boisseaux de bled, seize de aveine et bled noir, mesure de Hédé. Le rachat sur ledit droit de dixme prisé 6 s. ts [Note : Les Dîmes étaient des redevances sur les produits de la terre qui représentaient, en général, ainsi que l'indique le nom, la dixième partie de la récolte. Pour le blé, on prenait la dixième gerbe. Quelquefois, cependant, on comptait à la neuvième, mais, le plus souvent, au contraire, elles n'étaient réclamées qu'à la douzième, treizième et même quatorzième. Si certains seigneurs les comptaient dans leurs revenus, la plupart des décimateurs étaient les membres du Clergé à qui elles étaient données pour leur fournir des moyens d'existence et l'entretien des fondations et charges auxquelles ils étaient obligés. Nous n'avons pas besoin d'aller loin en chercher des exemples. Le Prieur de N.-Dame de Hédé en levait en Bâzouges, en Vignoc, en Saint-Brieuc, en Pleumeleuc. Le Recteur de Saint-Symphorien en récoltait dans sa paroisse ; le recteur de Québriac avait une partie de celle de Québriac ; le Prieur de la Madeleine de Tinténiac jouissait de celles de la Besnelaye, etc. Cette façon de payer son fermage contre laquelle on a tant crié était-elle donc si onéreuse et si exagérée ? Il ne le semble pas, car, en définitive, on ne payait que proportionnellement à ce qu'on récoltait. Un peu plus, si la récolte avait été bonne, moins si elle avait été mauvaise, tandis qu'aujourd'hui le fermier tenu par son bail à prix fixe, que les années soient prospères ou ruineuses, n'en devra pas moins payer toujours la même somme].
Un fief nommé le fief de la Besnelais qui vaut : par deniers 2 s. 9 d. ts de rente, trois godets de froment rouge, mesure de Tinténiac, estimé 7 s. 6 d. de rente ; le tout valant 16 s. 3 d. et le droit de rachat 4 d.
Le Fief et Baillage de la Chauffetais que possèdent à présent les héritiers de Anne Le Roux [Note : Fille de noble homme Guillaume Le Roux, sieur de la Rinaudaye, et épouse de noble homme François Denoual], vaut : par deniers 28 s. 9 d. monnaie, demi-boisseau avoine menue estimé 2 s. 6 d. ; 2 gélines et demi corvée, 3 s. ; le tout valant 4 s. de rente et le rachat, 1. s. 4 d. ts.
Le Fief et baillage de la Madeleine, appartenant au sieur Prieur dudit lieu, s'étendant en la paroisse de Tinténiac, entre le village de Trigneuc et le Pont Riou, contenant 30 journaux qui vaut par deniers 52 s. monnaie (62 s. 6 d. ts) et le rachat prisé 2 s. de rente.
Le Fief et baillage de Gromelet, autrement le fief de la Touche qui apartenait à feu Jan Goupil, montant, par deniers 30 s. 6 d. monnaie (36 s. 7 d. ts) et le rachat prisé, déduit la rente ordinaire due sur iceluy, 20 s. ts.
Un fief, nommé le fief de la Fosse aux Bécasses, vaut un sol maille [Note : Petite monnaie de billon inférieure au denier qui n'est plus employée. On s'en sert cependant pour les fractions. Ainsi on dira: trois sous deux deniers et maille. (Dictionnaire de l'Académie française ; 5ème édit. An VI de la République)] monnaie qui est 15 d. ts de rente.
SAINT-SYMPHORIEN
1455
Guillaume de Hirel et sa femme, tiennent noblement à foi et rachat, une pièce de terre contenant 4 journaux ; le fief Commun qui monte à 20 s. monnaie et trois boisseaux et demi d'avoine grosse.
Messire Geffroy de Bintin tient le fief de la Grémillère... et en doit chacun an, de taille à compte au terme d'août doze deniers de rente qui sont payés au Chatelain de Hédé par la main du Sergent du sieur du Bois-Maigné.
Pierre de Bintin, seigneur de Bazouges, tient prochement du Duc, à foi et rachat, les maisons, terres et apartenances de la Bretêche, contenant 60 journaux et aussi le Moulin dudit lieu.
Item, semble au Grand Baillage de Saint-Symphorien, 25 l. de rente par deniers, 17 bouesseaux d'avoine menue, neuf gélifies, huit corvées, à cause de quoi il doit, de taille, par an, selon les anciens rentiers, pour le fief de Saint-Symphorien, 3 s. 10 d. de rente ô l'Obeissance.
Julien de la Hingueraye tient dudit de Bintin, comme juveigneur d'aîné, et, en ligence du Duc, a foi et rachatle lieu, terre, domaine et apartenances de la Bretêche contenant 45 journaux. Ledit de Bintin tient, pour cause des Hulotières qui furent arrentées du domaine de la Bretêche, comme il dit, montant 7 l. ts. dont il doit, par an, au terme d'août, de Taille, outre foi et rachat quand le cas y échet, 10 s. de rente ô l'Obeissance.
Pierre de Bintin tient ès paroisses de Saint-Symphorien et Vignoc, savoir : aux baillages du Chesnay et de la Crozille, 9 l. de rente par deniers, 5 boisseaux aveine menue et 3 gélines, sur quoi il doit par an, au terme d'août, et, dit-on que c'est du Fief de la Crozille, mais il ne le confesse pas, 16 s. 6 d. de rente taille à compte.
Agnèse Simon, dame de l'Epinay [Note : Veuve de Jean de l'Epinay] tient du duc à foi et rachat, en ligence et comme juveigneur d'aîné dudit Pierre de Bintin, l'Hostel et domaine de l'Epinay ô ses appartenances, contenant 16 journaux, sur quoi elle doit au terme d'août 12 s. ô l'Obeissance.
Guillaume Simon, l'aisné et Jean Simon l'aisné, tiennent à foi et rachat leurs maison et Herbrègement nommée la Simonière, contenant 7 journaux, dont ils doivent au terme d'août, 5 d. de taille, qu'ils paient à Alain André qui les baille à Jan Robert, seigneur de la Chatière, et ledit Jan Robert et Julien de la Hingueraye pour le fief de la Simonière, comme juveigneur d'aîné et en ligence du Duc... et ledit de la Hingueraye à Thomas Chassant qui les rend ô plus grande Somme au Châtelain de Hédé.
Jean Robert tient à foi et Rachat l'Hosteil, terres et domaine de la Chatière, contenant 32 journaux entre l'étang de Hédé, la terre de Jan de la Hingrais d'autre côté et le placis des Restières... et ledit hoteil tenu en juveignerie de Julien de la Hingrais, auquel il paie 5 d. de taille, à août qu'il reçoit d'Alain André auquel les Simon en font baillée et viennent au Châtelain de Hédé par Thomas Chassant à qui iceluy de la Hingrais baille iceux cinq deniers et le par sus dud. lieu de la Chatière, tient du Duc nuement.
Olivier Hattes, seigneur de la Crozille tient du duc Hédé foi et rachat... le Grand Baillage duquel les rentes et revenus lui dûs des hommes et teneurs, montent : par deniers 27 l., aveine menue 30 boisseaux, 22 gélines, 22 corvées dont il doit de rente au terme d'août 4 s. 3 d. ô l'obéissance.
Item, tient au Baillage du Clos, de la Padochère, etc., 100 s. de rente, 16 boisseaux aveine menue, 2 gélines, 2 corvées dont il doit au terme d'août pour le fief de la Crozïlle, 2 d. ô l'obéissance.
Ledit Olivier Hates, Sr de la Crozille, est chef desdits fiefs de la Crozille qui doit au terme d'août, 23 deniers et du fief au Roux... et doit semble, 26 s. 11 d.
Messire Jacques de la Feillée tient à foi et rachat ès paroisses de Saint-Symphorien et de la Chapelle-Chaussée, le Fief de la Merceraie et le fief de la Corvairie qui montent environ 8 l. de rente en sont hommes et teneurs Alain Simon, Jan Robert, Gilles Thébault, Robert de la Haye, Olivier de Lesnouen, Perrot Le Texier et autres, sur quoi il doit au terme d'août 2 s. de taille à compte, ô l'Obeissance.
1601
La Métairie, terres arables, prés, prairies de l'Espinay que possèdent à présent les sieur et dame de Pérouze, prisé de revenu annuel 48 l. ts. et le droit de rachat 51 l. ts de rente.
Le Fief et Baillage de la Ville Courgeul, appartenant au Sr de l'Etang, vaut 10 s. 4 d. et le droit de rachat prisé 3 s. 7 d. ts de rente.
Item, le Fief et Baillage de la Cavretière, valant : par deniers : 72 si monnaie (4 l. 6 s. 4 d. ts), 2 boissaux avoine menue, mesure de Hédé, à 5 s. le boisseau, une poule, 3 sa, revient à 101 s. 6 d. et le rachat estimé 3 s. 4 d. ts. de rente.
La Maison, métairie, jardin, terres arables, prés, prairies de la Grande-Bretèche, contenant 74 journaux, au sr et dame de la Roche [Note : Ecuyer Jacques de Brehant, sr de la Roche Saint-Eloy, et dame Anne Gédouin], estimés 200 l. de rente.
La Métairie et terre de la Petite Bretèche auxdits Sr et dame de la Roche, par acquêt qu'ils ont fait d'avec défunt Gilles de Lines, sr de l'Etang-Brémarin, contenant 35 journaux, estimés 100 l. ts de rente et le rachat 65 s. ts.
Le Moulin à eau proche de la Petite Bretèche nommé le Moulin du Perray, sur le cours de l'eau venant du Grand-Etang de Hédé, avec sa réserve, le tiers rabattu, estimé 200 l. ts de rente et le rachat prisé 6 l. 9 s. ts.
Fiefs et baillages dépendant de ladite maison de la Bretêche :
Le Grand Baillage s'étendant ès paroisses de Saint Symphorien et de Tinténiac et.. compris le Fief de la Chalotière, valant : par deniers, 32 l. monnaie (38 l. 8 s. ts), 17 boisseaux d'avoine, comblée, foulée et refoulée à 6 s. le boisseau, 9 gélines à 3 s., 8 corvées à 3 s., le tout montant 64 l. 1 s. de revenu et le rachat prisé 30 s. ts. de rente.
Autre baillage appelé la Brosse, audit sieur, vaut : par deniers 65 s. monnaie (78 s. ts) etc., le rachat prisé 11 d. ts de rente.
Item, le Fief Mouazin, montant 21 s. 8 d. et le rachat 9 d.
Item, le baillage de la Corvoirie, montant 53 s. 8 d. monnaie (3 l. 4 s. ts) et le tout dud. baillage valant 119 s. 4 d. et le droit de rachat 3 s. 6 d. de rente.
Autre Baillage appelé Baillage du Chesnay, valant 12 l. 3 s. et le rachat 7 s. 6 d. ts de rente.
Le Bailliage de la Thebaudais valant par deniers 11 l, 9 s... etc., ensemble 18 l. 5 s. ts., et le rachat 11 s. 9 d. maille.
Le Baillage de l'Escoublère vaut par deniers 6 l. 6 s. monnaie (7 l. 11 s. ts) et le droit de rachat, 4 s. 6 d. ts.
Le Baillage de la Gremillère, vaut par deniers 11 s. monnaie, etc., le tout valant 28 s. 3 d. et le rachat 10 d. ts de rente.
Le Baillage de la Simonière vaut 20 s. monnaie (24.s. ts) et le rachat prisé 8 d. ts de rente.
Le Baillage de la Palfraire vaut : par deniers 30 s. monnaie (36 s. ts) une géline, 3 s., demie corvée, 18 d. ; le tout estimé 40 s. 6 d. et le rachat 14 d. ts de rente.
La Maison, Manoir et Métairie de la Crozille, appartenant à damoiselle Jehanne Hattes, contenant en jardins, vergers, bois de haute futaie, terres arables, prés et prairies, 73 journaux... estimés 250 l. ; le droit de rachat, 7 l. 18 s. ts de rente.
Le Moulin à eau dudit lieu de la Crozille avec son étang, estimé le quart rabattu, 150 l. de rente et le rachat 4 l. 11 s. de rente.
La Métairie du Clos, à, ladite dame de la Crozille, contenant 50 journaux estimée 279 l. et le droit de rachat prisé 9 l. de rente.
Fiefs et Baillage dépendant de la Maison de la Crozille appartenant à ladite demoiselle :
Le Grand Baillage valant : par deniers, 27 l. monnaie (32 l. 8 s. ts), 30 boisseaux d'avoine menue à 5 s. chacun, 22 poules à 3 s., 2 corvées 6 s. Le tout valant 43 l. 10 s. ts de rente et le rachat prisé 28 s. 3 d. de rente.
Le Fief et Baillage de la Padochère valant : par deniers 100 s. monnaie, etc., le tout estimé de revenu 7 l. 17 s. et le rachat 5 s. 10 d. de rente.
Autre Baillage appelé de la Limonière et de la Grémillière, valant : par deniers 58 s. monnaie, etc. ; le tout du revenu se monte à 7 l. 3 s. 6 d. et le rachat prisé 4 s. 10 d. ts de rente.
Autre Baillage appelé le Fief commun, valant : par deniers 8 l. monnaie (9 l. 12 s. ts), etc., le Grand dudit Baillage estimé 13 l. 10 s. et le droit de rachat, 8 s. 8 d.
Autre fief appelé le Baillage de Beauchesne, montant : par deniers 28 s. 2 d. monnaie, une géline, 3 s., un boisseau d'avoine menue 5 s., 2 tiers de corvée, 2 s. ; le tout estimé 38 s. 2 d. et le rachat, 1. s. 3 d.
La Maison, Métairie, bois de haute futaie, terres arables, prés et prairies de la Chatière, à présent possédés par écuyer Jehan Beschard et damoiselle Rolande Le Roux, sa femme, à cause d'elle, contenant 34 journaux estimés 24 l. de rente et le droit de rachat prisé 4 l. ts.
La Maison et terre de la Corvairie appartenant auxdits Beschard et femme, contenant 16 journaux estimés 62 l. de rente et le rachat prisé 40 s. ts de rente.
Un dixmereau dépendant dudit lieu de la Chatière qui se lève sur lesd. terres de la Corvairie et autres circonvoisines qui a droit de prendre les deux tiers ès dimes de tous fruits avec le Curé de Saint-Symphorien qui prend l'autre tiers, qu'avons estimé valoir, commun an, selon l'attestation desd. Beschard et femme, la somme de sept livres, 15 s. ts de rente ; le rachat dud. Dixmereau, 5 s. ts.
Les terres et heritages de Commolous (?) et des Grandes et Petites Brosses, auxd. Sr et dame de la Chatière, contenant 26 journaux, estimés 93 l. et de rachat, 60 s.
La Maison, terres et héritages de la Tuvelière, appartenant à dlle Jehanne Piedevache, dame de Launay, contenant 45 journaux, estimés sept vingt quinze livres de rente, le rachat 100 s.
La Maison, métairie, terre et héritages de la Salle, appartenant à Jehan Coupé, sr de ..., contenant 18 journaux estimés valoir 69 l. 15 s. et le rachat 45 s.
La Maison, métairie, terres et héritages de la Chèze, appartenant à noble homme Messire Valentin Bregel, contenant 9 journaux, estimés 31 l. et le rachat 20 s.
Le Fief et Baillage de l'Escoublère, appartenant aux enfants de Guillaume Denoual, vaut : par deniers 21 s., 2 boisseaux d'avoine menue à 5 s. estimé de revenu 135 s. et le rachat 10 d. de rente.
SAINT-GONDRAN
1455
Guillaume Piedevache seigneur de Langouet, doit, sur le fief qu'il tient en Saint-Gondran, qui monte 6 l. de rente ; pour le Fief de l'Alleu comme héritier de la femme de Guillaume de Pleguen, semble, au terme de Noel 6 s. monnaie, nommé le Manger à l'Abbesse ô l'Obeissance, outre Foi et Rachat.
Geffroy de Hirel tient, en la paroisse de Saint-Gondran, le Fief de Baranton dont sont hommes Gilles Thébault, les hoirs de Jan Le Metayer, les hoirs de Guillaume des Fougerais, dom Gilles Carré, Perrot Sauboys et sa femme, les enfants de Gilles André, Guillaume Berard, etc., etc.
Le Sire de Malestroit et Seigneur de Maure tient en Saint-Gondran, à foi et rachat du duc à Hédé, le Fief de la Trumelière qui monte 60 s., 8 boisseaux avoine menue et 8 gélines et, en sont hommes, Gervais Guerin, Guillaume Guerin, Jan Guérin, Raoul Billard, etc., dont il doit et que son sergent paie au terme d'août 2 s. 6 d. de rente ô l'Obeissance.
Olivier Hattes, seigneur de la Crosilie, tient... au village des Fougerais : par deniers, 112 s. de rente, 14 boisseaux avoine menue, 9 gélines et 9 corvées, dont il doit, par an, au terme d'août, de taille à compte que on dit être du fief de Couesbouc, 2 s. 6 d. de rente ô l'Obeissance.
Messire Jacques de la Feillée, seigneur de Couesbouc, tient prochement du Duc à Hédé, à Foi et rachat, son Hosteil domaine et appartenances de Couesbouc, contenant 200 journaux.
Jan de Saint-Gilles, seigneur de Peronnay, tient à foi et rachat... l’Hosteil, terre et domaine de Saint-Gondran, contenant ô ses appartenances 25 journaux, joignant au bourg de Saint-Gondran.
1601
Le Fief et Baillage des Fougerais valant 79 s. 3 d. ts et le rachat 2 s. 6 d. maille.
Autre baillage appelé le Baillage de la Brosse, valant, le tout 70 s. ts ; le rachat estimé 2 s. 3 d. de rente.
Le Fief et Baillage de Langevinais, valant 4 l. 4 s. ts et le rachat 2 s. 8 d. ts de rente.
Autre Baillage appelé le Baillage du Bois-Orcant, ès paroisses de Saint-Gondran et Langouet, valant... de revenu, 8 1. 8 s. 6 d. et le droit de rachat, prisé 5 s. 6 d. ts de rente.
La Maison, métairie, terre et héritages de Couesbouc, appartenant au sieur de Couesbouc, contenant 180 journaux de terres labourables, prés, bois taillis et terres vagues avec un moulin à eau, deux fiefs et baillages en dépendant, estimés le tout, le quart dud. moulin rabattu et 79 s. de taille à compte due au Roi sur lesd. choses à la seigneurie de Hédé, 248 l. ts de rente et le rachat, 8 l. ts.
La Maison, métairie, terre de Saint-Gondran appartenant aux enfants de défunte demoiselle Guillemette Robert, contenant 45 journaux avec le Moulin à eau et les fiefs et juridictions en dépendant, consistant en six baillages ; l'un appelé le baillage du Bourg, l'autre le Baillage de la Ruellière, l'autre le Baillage de la Mongueras ; le tout ensemble estimé, le quart du moulin rabattu, et 72 s. de rente taille à compte dus à la seigneurie de Hélé sur lesd. choses, neuf vingt-six livres tournois de rente et le droit de rachat prisé 6 l. ts de rente.
Le Baillage de Chenias (Chenais ?) appartenant au Sr de Lesnouan, estimé valoir 4 l. 1 s. 2 d. de rente et le rachat prisé 2 s. 7 d. maille.
Terres roturières situées en la paroisse de Saint-Gondran :
La métairie et terre de la Brosse appartenant à écuyer de L'Ecu, estimées de revenu 46 l. 10 s. ts et le rachat 30 s. ts.
Quantité « en vignes » nommée le Clos derrière la Haye, qui appartient au sr Fougerais, contenant 9 sillons... Le tout des terres roturières revenant au nombre de 20 journaux estimés 62 l. ts de rente et de rachat 40 s. ts de rente.
LANGOUET
1455
Le Fief de Nidecort pour prinses nouvelles dont appartient au Duc la moitié avec l'Obeissance et au Seigneur du Châtelier sans Obéissance, monte, selon les anciens rentiers, 13 s. 3 d. au terme d'août.
Guillaume Piedevache, seigneur du Clocher, tient semblablement le Clos aux Faux... et en doit par an, au terme d'août 4 s. 6 d. dont appartient au Duc 2 s. 3 d. ô l'Obeissance...
Macé de Maigné tient la Motte-Aubert, joignant à terre appartenant à la femme d'Artur de Vendel.
Thébault de l'Espinay et Eonnette Goupil, sa femme, à cause d'elle, tient prochement du duc, à foi et rachat aux fiefs de Nidecort et de la Hardouinais, les rentes, juridictions, seigneuries et obéissance que leur doivent : Alain Simon, etc., etc., dont il doit par an au Duc de rente 18 d. monnaie, taille à compte et à terme de Noel, demi boisseau d'avoine menue et demi poule ô l'obeissance et autant au sr du Châtelier, sauf obeissance.
Perrot Guezille tient... le Courtil Rouyé dont... au terme d'août 18 d. dont moitié pour le Duc ô l'Obeissance.
A Pierre Le Mulot, et Perrotte Guenille, sa femme, a été, par Jan Robert, le jeune, à présent Receveur de Hédé et Jan le Compte, Procureur dud. lieu, baillée au mois de janvier 1456 la pièce de terre appelée le Courtil Relesse, pour 3 s. 4 d. de rente au terme d'août chacun ô l'Obeissance.
Guillaume Piedevache, seigneur de Langouet, doit, à cause du fief de la Motte qu'il tient à foi et rachat du duc 6 s. de rente taille à compte ô l'Obeissance.
Pierre Le Mulot et Perrotte Guenille, sa femme, tiennent à cause d'elle l'Hoteil et terre de la Chaponière, contenant 15 journaux, de Guillaume Piedevache, seigneur de Langouet comme juveigneur d'aîné et, du Duc à Hédé, en ligence, à Foi et rachat et en doivent de taille à compte au terme d'août 3 s. 6 d.
Thomas Chassant tient du Duc à Hédé, à foi et rachat, les juridictions et seigneurie et obéissance et 3 deniers de rente amendable que lui doit chaque année Robert Vincent. Item semble Raoul Jugant deux deniers par cause des fiefs proches qu'ils tiennent prochement dud. Thomas Chassant.
Bertrand Piedevache et dame Janne du Breil tiennent à cause d'elle, à foi et rachat, le fief de Pennabat valant 20 l. de rente sur quoi ils doivent chacun an au terme d'août, de taille à compte 4 s. et, à Noël, pour le Manger de l'Abbesse, 4 s ô l'Obéissance.
Philippe de Quelineuc tient à foi et rachat ès paroisses de Langouet et de Saint-Gondran, 16 l. par an, deux buées (!) avoine menue, une géline, une corvée, une paire d'éperons que lui doivent le seigneur de Langouet, Alain Menu y, Jan Méréas, etc., etc., dont il doit par an au terme d'août de taille à compte 4 s. 2 d. ô l'obéissance.
1601
Le Fief et Baillage de la Huardais, valant par deniers 7 l. 9 s. 5 d. monnaie (8 l. 19 s. 5 d. ts), 2 poules, 6 s., une corvée et deux tiers de corvée, 5 s., cinq boisseaux d'avoine grosse, à. 8 s. et trois quarts de boisseau, 46 s., le tout dud. baillage 11 l. 16 s. 5 d. de rente et le droit de rachat 7 s. 6 d. ts.
Le Fief et baillage de la Hardouinais, appartenant, à dlle Guillemette Robert, dame de Saint-Gondran, vaut 7 l. 1 s. monnaie et le rachat, déduit et rabattu 18 d. monnaie et demi-boisseau d'avoines et demi-poulet dus au roi, prisé 5 s. ts. de rente.
Les Maison et terre de la Piedevachais appartenant aux enfants de feu écuyer Gilles du Bouays, sieur de Couesbouc, contenant 9 journaux de terre, estimées 25 l. ts de rente et le rachat prisé 6 l. ts.
Fiefs dépendant de de la Maison de la Piedevachais :
Le Fief Martignère vaut : par deniers 78 s. 4 d. monnaie (4 l. 14 s. ts), trois boisseaux trois quarts de froment, mesure de Hédé, à 30 s. le boisseau, une paire d'éperons blancs valant 7 s. 6 d., le tout du Baillage revient à 10 l. 14 s. de rente, et le rachat 5 s. 11 d.
Le Fief et baillage des Mottes, valant ensemble 108 s. 8 d. de rente et de rachat 3 s. 6 d.
Autre fief appelé Baillage de la Rouxaie vaut 4 l. 10 s. ts, et, de rachat, 2 s. 11 d.
Autre fief dit de la Moyennerais vaut 43 s. 6 d. monnaie et le rachat prisé 1 s. 8 d. ts.
Le fief et Baillage du Pontheron, vaut ensemble 7 l. 16 s. 8 d. ts, de rente et le rachat 5 s. 1 maille.
Autre fief et Baillage. appelé le Bois de la Rouxays vaut : par deniers 102 s. 2 d. monnaie (6 l. 2 s. 6 d. ts) de rente, une poule 5 s.. et un poulet, 1 sol ; le tout 6 l. 11 d. et le rachat 4 s. 1 d. ts.
Autre fief, dit le Petit-Bois, nouvellement afféagé, montant 6 l. 17 s. ts de rente et le rachat 5 s. 11 d. ts.
La Maison, métairie et terre de la Chaponière, appartenant à écuyer Jehan Beschard, sr dud. lieu, contenant 15 journaux, estimés 46 l. 10 s. ts de rente et le droit de rachat prisé 30 s. ts.
La Métairie et terre de la Loueras, appartenant aux héritiers de demoiselle Thomase de la Hingrais, dame du Coudray, fille de écuyer Julien et dlle Françoise Piedevache et épouse de : 1° écuyer René de Champaigné ; 2° de écuyer Gilles du Bouays, seigneur de Couesbouc, contenant 55 journaux estimés six vingt quatre livres de rente et le droit de rachat, prisé 6 l. ts. de rente.
La Maison, métairie et terre du Coudray, appartenant aud. héritiers, contenant 30 journaux estimés 93 l. de rente ; le droit de rachat 60 s. ts.
Le Fief et Paillage du Coudray s'étendant au Pontheron, vaut 100 s. monnaie (6 l. ts) et le rachat 3 s. 6 d.
La Métairie et terre de Pennabat appartenant aux mêmes héritiers, contenant 30 joumaux estimés 93 l. ts de rente et le rachat prisé 4 l. ts de rente.
Un fief et baillage... qui fut à Artur de Vandel et appartenant au seigneur de Trans vaut 6 l. monnaie (7 l. 4 s. ts) de rente et le droit de rachat, déduits 3 s. 6 d. monnaie dus à la seigneurie de Hédé, prisé 3 s. 9 d.
Le Fief de Pennabat qui, anciennement, dépendait du Breil, s'étendant en Langouët, se monte, pour la portion de la dame de Tixue, 6 l. monnaie (7 l. 4 s. ts) et trente devoirs chéant et levant, chaque devoir de deux boisseaux avoine, une poule et une corvée, outre les rentes ordinaires, 60 boisseaux avoine, à raison de 5 s. chacun ; 30 peules et 30 corvées à 3 s. chacune. Le tout dud. baillage revenant à 13 s. 4 s. ts de rente et le droit de rachat prisé 20 s. 1 d. maille de rente.
LA CHAPELLE-CHAUSSÉE
1455
Jan Le Comte [Note : Procureur du Duc à Hédé] tient au joignant du bois de Nidecort les Fouguz (Fougurs ou Fougères ?) contenant 6 journaux à 24 sillons par journal... et en doit chacun an au terme d'août 32 s. 6 d., par la baillée qui depuis fut faite par Jan Robert, Châtelain de Hédé, en la présence des officiers du seigneur de Beaufort à Jamet Grandin, mari de la mère dud. Jan Le Comte, de laquelle, rabattu moitié pour led.. Sr de Beaufort, reste au Duc 16 s. 3 d. ô l'Obéissance.
Michel Ferron et sa femme [Note : Damoiselle Michelle de Chateaubriand], fille du Seigneur de Beaufort à cause d'elle, doivent pour la seigneurie du Châtelier sise ès paroisses de la Chapelle- Chaussée, Saint-Brieuc et Langouët, à cause des richesses et revenus qu'ils ont esd. paroisses qu'ils tiennent prochement du Duc sous la juridiction de Hédé à Foi et rachat, savoir : au terme d'août, 40 s. taille à compte, 6 deniers que en paie Guillaume Piedevache, seigneur de Langouët qui les reçoit de Perrot Gicquel ; au terme de Noël pour le Manger à l'Abesse, 11 s. et, entre les deux messes de minuit et de jour, 12 d. de rente amendable ô l'obéissance.
Et aussi compris en lad. rente, 24 s. qu'il en paie pour Geoffroy Le Roux, rapporté pour ce qu'il tient de lui comme juveigneur d'aîné pour l'Alleu.
Perrot Gicquel tient comme juveigneur d'aîné de Guillaume Piedevache, seigneur de Langouët, et, en ligence du Duc à Hédé, une pièce de terre nommée le Clos de Lamboul, dont il doit à Guillaume Piedevache par an au terme d'août de taille à compte, 6 d. de rente, lequel Piedevache les paie aud. Ferron et femme qui en fournissent au Châtelain de Hédé.
Gilles Le Roux, comme juveigneur d'aîné du seigneur du Chastelier et en ligence du duc à Hédé, tient l'Hôtel et Domaine de l'Alleu, en la Chapelle-Chaussée, contenant 80 journaux.... et aussi le Moulin à eau de l'Alleu desquels il doit, par chacun an, au terme d'août, 24 s., qui viennent au Châtelain de Hédé par la main dud. Seigneur du Chatelier ô plus grande somme.
Et est bien à savoir que led. Hôtel est obligé à la Foresterie [Note : Droit de garde et de surveillance des forêts et des bois] dud. Bois de Nidecort.
Gilles Gasrel tient à foi et rachat les fiefs de Launay et la Chevrue montant... de rente par an, sur quoi il doit au terme d'août 4 d. de rente ô l'obéissance. Et il tient Launay, comme juveigneur d'aîné du Châtelier, et la Chevrue comme juveigneur d'aîné de la Marêche.
1601
La Maison de l'Alleu, terres arables, prées et prairies, bois de haute futaie et taillis appartenant aux enfants et héritiers de damoiselle Anne Le Roux, dame de la Rivaudaie, contenant 80 journaux, estimés 96 l. de rente et le droit de rachat prisé 60 s. de rente.
Le Moulin à eau de l'Alleu, autrement dit de la Hingrais, à présent caduc et non tournant ; la chaussée rompue, estimé avec son distroit, 96 l. de rente, le quart déduit et rabattu ; le droit de rachat prisé 60 s.
Fief et baillage dépendant de lad. Maison de l'Alleu appelé Lescoublet, vaut 35 s. 3 d., et le rachat prisé 1 s. 1 d. ts.
Les Maison, terres et héritages de la Chevaleraye, appartenant à n. g. Jan Le Bel et Perrine Guézille, contenant 35 journaux, estimés six vingt-quatre livres tournois de rente.
La Maison, métairie et terre de la Rochiant (?) appartenant à demoiselle Jehanne Ginguené, contenant 20 journaux, estimés 62 l. ts et le Rachat 40 s. ts.
La Maison et terre des Mesnils appartenant aux enfants de feu Geffroy Mignot, estimées 46 l. 10 s. de rente et le Rachat prisé 30 s. ts de rente.
Les Fief et Baillage de la Hersandais appartenant n. h. Guillaume Ginguené, seigneur de la Chapelle, valant, par deniers 7 l. 13 s. 5 d. monnaie, 7 boisseaux deux godets avoine grosse, mesure de Tinténiac à 8 s. ; trois poules et trois corvées à 3 s., le tout valant 11 l. 8 s. 11 d. et le droit de rachat, 7 s. 4 d. ts.
Au même seigneur de la Chapelle, le Fief et baillage de la Cointrais, valant, le tout, 47 s. 10 d. ts et le droit de rachat, 1 s. 6 d. ts.
Item, autre Baillage nommé Launay, valant 24 s. monnaie (29 s. ts) ; le droit de rachat prisé 11 d. ts.
Item, autre Baillage appelé le Châtelier et la Rivière, vaut par deniers 20 s. monnaie (24 s. ts), un boisseau avoine grosse à 8 s., quatre écuelles froment 1 sol 6 d. ; le tout valant 35 s. le rachat 21. s. 1 d.
Autres héritages appartenant aud. sieur Ginguené, contenant environ 20 journaux, estimés 62 l. ts et le rachat prisé, 40 s.
Fiefs du Bois-Orcant.
Le Grand Baillage qui vaut, par deniers, 29 l. 15 s. 7 d. monnaie (36 l. 6 s. 9 d. ts) trente boisseaux ; trois godets et demi et tiers de godet avoine grosse, mesure de Tinténiac, à 8 s. le boisseau, 7 gélines à 3 s., 3 corvées 9 s., un boisseau et demi froment 45. s. ; le tout estimé 52 l. 4 s. 2 d. de rente et le droit de rachat 35. s. ts.
Le Baillage du Pertuis Boschet, valant 37 s. 3 d. monnaie et le rachat 1 sol. 10 d.
Le Baillage de la Trotinière, valant 48 s. 10 d, monnaie et le rachat, 1 sol. 10 d.
La Tenue de la Seigneurie du Chatelier (tant en proches que arrières-fiefs. sous la seigneurie de Hédé), enjoignant la forêt et taillis de Nidecort, ci- devant afféagée par dlle Magdeleine de l'Espinay, lors douairière de la Marre et Métairie Froron, à plusieurs particuliers, contenant 40 journaux, monte led. afféagement à la somme de 10 l. ts. de rente et le droit de rachat, 5 s. 6 d. ts.
Le droit appartenant aud. Sr du Chatelier sur la forêt, bois et terre de Nidecort qui est d'avoir et jouir d'une moitié des deniers provenant de la vente des bois et attents (?) de lad. forêt, etc. ; lequel droit estimé 23 l. 5 s. de rente, et le rachat 15 s. ts.
Un Fief et Baillage s'étendant esd. paroisses de la Chapelle-Chaussée et Langouet appelé le Baillage dud. Chatelier, valant 70 s. monnaie et le droit de rachat, 2 s. 9 d. de rente.
Le Fief, proche fief et Baillage appelé le Grand Baillage de la Chapelle dépendant de lad. seigneurie du Châtelier, tenu prochement du roi à Hédé vaut 13 l. 16 s. ts et le droit de rachat prisé 9 s.
Le Fief noble du Chatelier, en la paroisse de Saint-Brieuc, valant : par deniers 70 s. monnaie (4 l. 4 s. ts), et 12 boisseaux avoine grosse, mesure de Tinténiac [Note : Le Boisseau, mesure de Tinténiac, contient, pour le blé, froment, 4 décal. 704 et, pour l'avoine et le blé noir, 11 déc. 760], à 8 s. ; le tout revenant à 9 l. de rente et le droit de rachat 5 s. 10 d.
LANGAN
1455
Pierre de Bintin tient les Maison et domaine de la Chaussaie ô toutes les rentes et revenus lui appartenant en la paroisse de Langan, dont il doit semble 40 s., sur lesquels 40 s. Jan de la Gouze et sa femme, fille de feu Messire Guillaume Piedevache, lui paie, à cause du fief de la Haplais qu'ils tiennent dud. Bintin comme juveigneur d'aîné et en ligence du Duc, et en sont hommes Jan Ruaux, Olivier Hattes, Jan Le Chevrier et les trésoriers de la Fabrique qui lui en doivent 7 l. de rente, outre laquelle ils lui paient 2 s. par la main du sergent d'icelui Gouze au sergent dud. Bintin, qui les paie au châtelain de Hédé, au terme d'août.
Dom Guillaume Chevé, tient le Grand Clos de Pontechart, le Pré de Pontechart dont il doit par an au terme d'août 5 d. obolle, ô l'Obeissance.
Jan Ginguené tient à foi et rachat quand le. cas y échet, une pièce de terre et en doit par an au terme d'août, 5 d. monnaie, ô l'Obéissance.
Le Fief de la Tuillais à Pierre de la Touche, dont sont hommes Guillaume Le Bodiou etc... qui lui doivent 60 s. de rente ô l'Obeissance.
Messire Pierre de Langan, seigneur dud. lieu et de Lanrigan, tient prochement à foi et rachat 7 l. de rente dont il doit chacun an, au terme d'août la taille à compte,... pour le fief de Langan ô l'Obéissance.
Guillaume Piedevache, seigneur de Langouët, tient à foi et rachat le Fief de la Lande dont sont hommes... qui lui doivent chacun an au terme d'août, 13 d. de taille qu'il paie au seigneur de Lanrigan qui en fournit au châtelain de Hédé.
Item aud. Piedevache, sur le fief de la Blère que tiennent... 13 d. obolle de taille au terme d'août au châtelain de Hédé ô plus grosse somme.
Geffroy Ginguené à cause de la terre de la Rue, comme juveigneur d'aîné dud. Piedevache et, en ligence du Duc, doit 10 d. obolle aud. Guillaume Piedevache, qui les fournit aud. Sr de Lanrigan.
Jehan de Saint-Gilles, seigneur de Peronnay, tient en Langan, noblement à foi et rachat l'Hôtel et herbrègement du Sauboys ô ses prés, moulin et autres apartenances, contenant 60 journaux, joignant d'un côté et d'autre au chemin à aller du village du Verger à l'hôtel Jan Amice Brieux et d'un bout au chemin à aller de Langan aud. Hôtel du Sauboys. Item, les hommes et juridictions qu'il a, sur lesquelles il doit, par an, de taille au terme d'août, 2 s. 9 d. à Guillaume Piedevache, seigneur du Breil, qui les paie au seigneur de Lanrigan qui les paie ô plus grande somme au Duc par son châtelain à Hédé.
Bertrand Piedevache et dame Janne du Breil, sa compaigne, tiennent comme juveigneurs de Langan, et en ligence du Duc à Hédé, à foi et rachat, 10 l. de rente sur plusieurs hommes et teneurs, à cause de quoi ils doivent chacun au terme d'août 18 s. 1 d. au Sr de Lanrigan qui en fournit au châtelain de Hédé, ô plus grande somme.
Pierre de Bintin doit sur les Hôtel, terres et domaine de la Chaussaie, 4 s. de rente au terme d'août au seigneur de Lanrigan qui les paie au Duc... ô plus grande somme, outre foi et rachat.
Geffroy le Vayer, seigneur de Clais, tient, comme juveigneur d'ainé du seigneur de Lanrigan et en ligence du Duc, le fief de Clais, montant 12 l. de rente, dont sont hommes, Jan Ginguené, etc., sur quoi il doit par an de taille 8 s. que son sergent paie au seigneur de Lanrigan, qui en fournit au châtelain de Hédé.
Messire Jacques de la Feillée, seigneur de Couesbouc, tient à foi et rachat, le fief du Bourgneuf dont sont hommes..., sur quoi il doit par an, au terme d'août, 2 s. 4 d. ô l'Obeissance.
1601
Le Fief et baillage de la Chevaleraye, en Langan, s'étendant au village de la Rue du Pertuis-Borcher et la Menière (?) vaut par deniers 4 l. 15 s. 5 d. monnaie (114 s. 6 d. ts), quatre boisseaux sept écuelles [Note : Nous ignorons la valeur de l'écuellée comme mesure du froment] froment, mesure de Hédé au Guerdon (?) Robert, à 30 s. le boisseau, dix boisseaux avoine menue dite mesure à 5 s., quatre boisseaux, avoine grosse à 8 s., 5 gélines à 3 s., le tout dud. baillage vaut 16 l. 15 s. et le droit de rachat prisé 10 s. 9 d.
Les Maison, métairie et terre de Sauboys et de la Chaussaie avec les deux Moulins à eau en dépendant appartenant à Messire Pierre du Bois-Baudry, seigneur de Tressé, contenant sept vingt dix journaux estimés 620 l. de rente, le quart du revenu des moulins rabattu, et le droit de rachat prisé, 20 l. tournois de rente.
Fiefs et baillages dépendant desdites Maisons :
Le fief de la Travelas vaut 72 s. tournois de rente ; droit de rachat, 2 s. 2 d.
Autre fief nommé le Baillage du Breil vaut 10 l. tournois de rente et le droit de rachat prisé 7 s. 9 d. ts.
Autre fief appelé Baillage du Clais, autrement le fief de la Ménardière vaut 12 l. monnaie et le droit de rachat 9 s. 4 d. ts.
Autre fief appelé le Baillage de Langan vaut : par deniers, 45 s. ts, 4 boisseaux 3 écuelles froment à 30 s. le boisseau, 5 boisseaux une écuelle avoine menue à 5 s. le boisseau, deux corvées et deux tiers de corvées et une géline à 3 s., le tout dud. baillage vaut 10 l. 10 s. 11 d. et le rachat 6 s. 9 d. ts.
Le Grand Baillage de Langan au sr de Tressé et qui, anciennement, dépendant de Bazouges, vaut : par deniers, 24 l. 6 s. 6 d. monnaie (29 l. 2 s. 7 d. ts), trois mines cinq boisseaux et deux écuellées froment, 29 l. 1 s. 8 d.
Item, deux quarts d'avoine grosse estimés 32 s. ts, 51 boisseaux avoine menue à 5 s., 49 quarts [Note : Quart ou demi-boisseau] avoine menue, cinq corvées et demi et 29 gélines et demi à 3 s. le tout dud. baillage revient 108 l. 5 s. ts de rente et le droit de rachat prisé 69 s. 11 d.
Autre fief aud. sr de Tressé vaut 78 s. monnaie et le rachat 3 s. ts.
Le Baillage de Trémigon, au Sr et dame de Pezé, vaut 7 l. monnaie et le rachat, déduit et rabattu 65 s. de rente taille à compte dus sur led. baillage à la seigneurie de Hédé, 2 s. 11 d. de rente.
Le Fief et baillage du Bourgneuf, en Langan, qui, autrefois, dépendait de Couesbouc, vaut 4 l. de rente et le rachat 3 s. 1 d.
Le lieu et terre de la Mériaillais, appartenant à N. H. Jan Ginguené, avec le lieu et terre de la Haute-Morinais, estimés 62 l. ts de rente et le rachat 40 s. ts.
Diverses pièces de terre appartenant à Dom Jehan Guivart, près la Mérillays estimés 46 l. 10 s. ts de rente et le rachat prisé 30 s. ts.
La Maison, métairie, terres et héritages du bourg de Langan, autrefois au sieur de Treveleuc et, à présent à Charles Ginguené, sieur de Bressamin, estimés 23 l. 5 s. de rente.
Un fief appartenant au sieur de la Fontaine (Ginguené), dit le Baillage de Langan, dépendant de la Merillais, vaut 50 s. monnaie et le droit de rachat 36 s. ts.
Le fief appelé Craing, autrefois à Robert Ginguené, vaut 16 s. monnaie, deux boisseaux un quart froment à 30 s. chacun, 5 boisseaux avoine menue à 5 s., une poule et deux corvées à 3 s. chacune ; le tout revenant à 6 l. et le rachat prisé 3 s. 10 d. de rente.
GÉVEZÉ
1455
Guillaume Piedevache, seigneur de Langouët, tient la métairie de Bains et aussi le Moulin dud. lieu... et la Métairie nommée Ville, noblement à foi et rachat du Duc et en doit au terme d'août 24 s. 8 d. ô l'Obéissance.
Pierre de Malestroit, seigneur de Maure tient à foi et rachat ès village de la Pelicochère au fief de Maure, en Gévezé et La Mézière, 6 l. 10 s. de rente ; sur lesquels il doit par an, au terme d'août, 10 s. 6 d. et au terme de la Pollieu [Note : La Pollieu était une foire qui se tenait à Rennes le 2 juin], 9 deniers obolle ô l'Obeissance.
Pierre de la Touche tient le fief de la Fauboucheraie qui fut, autrefois, à feu Messire Jan Hattes, dont sont hommes Jan Fauboucher, Raoulette Fauboucher, Guillaume Fauboucher...
Item, le fief de Coasleu.
Item, au village de la Rouaudière, 4 l. 10 s. ; sur lesquels rentes et revenus, il doit par an, outre le rachat quand le cas y échet, au terme d'août, 21 s. et au terme de la Pollieu, 3 s. 6 d. ô l'Obeissance.
Messire Briand de Beaumanoir, pour la terre de la Berue (?), qui fut à nommé de Cornillé (?) tient prochement du duc, à foi et rachat, 21 l. de rente ès villages de Limot..., item tient semble l'Hôtel et partie du Domaine de la Touche-Huet et..., en doit chacun an, de taille à compte, au terme d'août, 5 s. de rente ô l'Obéissance.
Bertrand de Texue, seigneur de la Rivière-Texue, tient à foi et rachat du Duc, comme juveigneur d'aîné de François de Montbourcher, l'Hôtel et Domaine de la Rivière, terres arables, prés, bois, etc., 20 journaux ; Item, 32 s. de rente ; Item, le droit ès landes et communs de Claret et de Pentel et le Clos de Champaigné...
François de Montbourcher, seigneur de Champaigné, tient prochement à foi et rachat, l'Hôtel et herbrègement de Champaigné ô ses apartenances, tant moulins, domaines, prés, bois, etc., contenant 60 journaux. Item les rentes, juridictions et seigneuries à lui dues et appartenant ès villages de la Guérinais, etc., montant 20 s. par an, et, en doit au terme d'août de taille à compte, pour led. fief, 10 s.
Thomas Chassant tient du Duc à foi et rachat les juridictions et obéissances que tiennent d'icelui comme juveigneurs d'aîné Perrin Chantrel et autres teneurs du fief de la Guérinais qui lui paie 22 d. de rente, venant par sa main à la Cour de Hédé..., Item, la juridiction que tient de lui Jean Goupil, sr de Gromellet.
Guillaume Buffer tient prochement du Duc, à foi et rachat, le Champ Poiron, dont il doit par an, 1. d. qu'il paie à Thomas Chassant, pour le fief de Launay-Péan. Jan Goupil, sr de la Grémillière, tient du duc à Hédé, certains héritages, rentes, juridictions, seigneuries et obéissances, dont il doit, outre la foi et rachat quand le cas y échet, 6 s. 9 d. de taille au terme d'août qui viennent à la main du Châtelain de Hédé par led. Thomas Chassant.
Georges Chantrel et sa femme et Guillaume Dondel, tiennent du Duc à foi et rachat, maisons et herbrègement au village de la Guérinaie dont ils doivent au terme d'août, un denier taille a compte qu'ils paient pour le fief de Launay-Péan aud. Thomas Chassant..
Pierre Chateigner, seigneur de la Thébaudais, tient nuement et prochement du Duc à foi et rachat, son Hostel et domaine de la Thébaudais, contenant 80 journaux ; item plusieurs hommes, Robert Lorand, Guillaume Piedevache, seigneur du Clocher, et autres qui lui doivent 35 s. 11 d., sur quoi il doit, par chacun an, au terme de la Pollieu, 14 d. de rente ô l'Obéissance.
Jan Le Sénéchal tient prochement du Duc à foi et rachat le Moulin du Guérif, qui monte 8 l. de rente dont il doit par an au châtelain de Hédé 7 s. 4 d. au terme de la Pollieu et, au terme de Noël, pour le fief de Villes, 10 s. ô l'Obéissance.
Bertrand Piedevache [Note : Seigneur des Mesnils, des Jardreaux, de la Gonzée, etc., fils de Geoffroy, sr des Mesnils et des Jardreaux, mort en 1427] et Janne du Breil [Note : Fille de Messire André du Breil, sr du Breil], tiennent du Duc à foi et rachat, l'Hôtel et Manoir du Breil par sa femme, contenant 80 journaux et en doivent, comme ils disent, au terme de la Pollieu, 16 d. de par la main de Jan Le Sénéchal duquel ils tiennent led. hôtel en juveigneuraige.
Jan Marcillé, seigneur de la Motte-Marcillé, tient du Duc à foi et rachat en juveigneuraige de Jan Le Sénéchal, l'Hôtel, domaine et appartenances de la Motte-Marcillé, contenant 40 journaux.
Item, le Moulin dud. lieu.
Guillaume de Saint-Chen, prêtre, tient, comme hoir, de feu Charles de Saint- Chen, en son vivant seigneur dud. lieu, au fief de Limo, 100 sols.
Artur de Vandel tient à foi et rachat ès paroisses de Gévezé et Langouët des hommes dont il doit, par an, au Duc par son chatelain de Hédé au terme d'août 3 s. 6 d. de rente ô l'obéissance.
Bertrand Tillard tient, comme juveigneur d'aîné du sieur de la Besrue et, en ligence du Duc, à foi et rachat, le Clos des Touches, et en doit, de taille au terme d'août 2 s. 8 d. qui viennent au châtelain de Hédé par la main du sergent de la Berue ô plus grandes sommes.
1601
Le Grand Baillage du Chêne en la paroisse de Gévezé vaut : par deniers 6 l. 1 s. 4 d. monnaie (7 l. 5 s. 7 d. ts), 15 boisseaux avoine menue à 5 s., 5 corvées doubles à 6 s., 3 poules et demi à 3 s., cinq paires de gants blancs à cinq sous la paire ; revient à 4 l. 10 s. et le rachat prisé 9 s. 5 d. ts de rente.
La Maison, métairie et terres de la Rivière-Tixue avec la Métairie et terre de Tessart appartenant à dame Gabrielle Bruslon, fille de Pierre et Bonne de Texue, épouse de Messire Georges de Chateaubriand, seigneur de Beaufort... dame de Beaufort, contenant, en ce qui est tenue prochement de Hédé, 30 journaux avec les Moulins à eau de Guérif, estimés, le tout ensemble, le quart dud. moulin rabattu, neuf vingt-six livres tournois de rente ; et le droit de rachat prisé 6 l. ts de rente.
Fiefs dépendant de lad. Maison de la Rivière, savoir :
Le fief de la Rivière vaut 32 s. monnaie de rente.
Le Baillage de Gévezé vaut 8 l. monnaie et le droit de rachat, 5 s. 6 d. ts.
Le fief de Ville vaut 8 l. 5 s. de rente et de rachat 5 s. 4 d.
Le baillage de la Cornilière vaut 40 s. monnaie et le rachat 1. s. 6 d. ts.
Le Baillage de Fremesson qui, anciennement, dépendait de Langouët, vaut 40 s. monnaie et le rachat 1 s. 6 d. de rente.
Autre fief appelé Fremesson qui, de tout temps, dépendait de lad. Maison de Tixue, vaut 38 s. monnaie de rente et le rachat, 1 s. 6 d.
Le baillage de Gallet vaut 37 s. 7 d. ts de rente et le rachat 1 s. 2 d.
Autre fief nommé Painteuc vaut 100 s. monnaie et 11 boisseaux d'avoine à 5 s. le boisseau.
La Maison, terres et héritages de Champaigné, contenant 60 journaux... avec deux moulins à eau sur la rivière de Saune (?).
Le fief et juridiction de lad. Maison de Champaigné appartenant à Messire René de Montbourcher, seigneur du Bordage ; le tout ensemble estimé, le quart des Moulins rabattu, la somme de 620 l. tournois... et le droit de rachat prisé 20 l. ts.
Le fief et juridiction de Chambellé, appartenant à Messire Jehan de Champaigné, sieur de Chambellé, vaut 30 l. monnaie et le droit de rachat prisé, déduit 64 s. 6 d. monnaie de taille à compte dus à lad. seigneurie, 20 s. 9 d. ts de rente.
Les Maison, métairie, terres et héritages de la Touche-Huet, appartenant au baron de Molac (Beaumanoir), contenant 40 journaux avec trois fiefs et baillages en dépendant : l'un nommé la Clorinde, l'autre les Cardoux, l'autre, la Berue, valent ensemble neuf vingt-six livres tournois de rente et le rachat prisé, déduit 40 s. 6 d. monnaie rente à compte due au roi pour led. baillage à Hédé, 6 l. ts.
Le fief appelé Baillage de Maure, appartenant au seigneur de Millé.
Le fief des Faubouchères ensemble le fief de Coualas [Note : Cousleu], appartiennent à Pierre de la Touche..., le tout revient à 11 l. ts de rente et le rachat 7 s. 2 d. ts.
Le fief de la Rouardière, dépendant de la Cotardière, appartenant à Jehan Blondeau, vaut 4 l. 10 s. monnaie et le rachat prisé 3 s. 6 d.
La Maison, métairie, terre et héritage de la Thébaudais, contenant six vingt journaux, avec le Moulin à eau du Passe Malle dépendant... de la Motte-Marcillé avec quatre fiefs et baillages, appelés le grand baillage, le petit baillage de la Thébaudais, la Hablinais et le baillage de la Cocheras, le tout appartenant à écuyer François du Chasteigner, estimés ensemble le quart desd. moulins rabattu, 420 l. tournois de rente et le rachat prisé 20 l. ts.
La Maison, métairie et terre du Breil avec le fief en dépendant..., appartenant au sieur de Trans..., parcelles de terre contenant 80 journaux ; le tout estimé douze vingt-huit livres tournois de rente.
Un fief appelé le Baillage de Lymer qui appartenait à Guillaume de Saint-Jouan, vaut 100 s. monnaie et le rachat 3 s. 6 d. ts.
Trois pièces de terre labourables dépendant de la métairie de la Maudelais, appartenant à demoiselle Claude Becdelièvre...
Le baillage de la Rouaudière dépendant dud. lieu de la Maudelais qui vaut... le tout ensemble 54 l. 5 s. ts et le rachat prisé 35 s. ts.
La Maison et heritage du Boisbriand, appartenant à Messire Gilles Boussemel, contenant 46 journaux.
La Maison et heritage du Boisbriand, appartenant avec six baillages en dépendant : le baillage de la Rouandière, le baillage du Bourg, le petit baillage, le bailage de la Silaudais, le baillage de la Marquerais et le baillage de la Rivotais, etc., etc.
La Maison et métairie de la Grande-Gonzée, appartenant à Jan et Julien de Sepdavy, contenant 60 journaux estimés neuf vingt six livres tournois de rente et le droit de rachat prisé 6 l. ts.
La Métairie et terre de la Petite-Gonzée aux enfants de Messire (?) [Note : Maître ?]. Pierre Fourel, contenant 31 journaux estimés 93 l. tournois de rente et le rachat prisé 60 s, ts.
La Maison, métairie et terre de Launay-Geffroy appartenant au sieur des Mesnils [Note : Gilles Piedevache], contenant 60 journaux avec le Moulin à eau et deux fiefs et baillages en dépendant estimés, le quart du revenu dud. Moulin rabattu, 317 l. 15 s. ts de revenu et le droit de rachat prisé 10 l. 5 s. ts.
La Métairie et terre de la Chateigne appartenant en partie à demoiselle Guillemette Robert, contenant 40 journaux avec le fief et baillage en dépendant, estimés 24 l. ts de rente et le rachat 4 l. ts.
La Maison et métairie du Bas-Sévigné appartenant à écuyer Claude Pépin, conseiller à la Cour du Parlement, contenant 40 journaux, avec deux moulins à eau et le fief et baillage de Rillé, estimés 310 l. ts de rente et le droit de rachat prisé 10 l. ts.
La Maison et Métairie du Bas-Sévigné, appartenant à Perrine Amice, contenant 21 journaux, vaut 62 l. ts de rente et le rachat 40 s. ts.
La Maison et Métairie de Beauvais, appurtenant à noble homme Bonabes Biet, contenant 60 journaux, compris les acquêts faits par lui et ses auteurs en son fief, avec son droit de communage dans la lande Pointas, joint à lad. Maison le fief en dépendant valant 9 l. monnaie de rente ; le tout estimé neuf vingt six livres de rente et le droit de rachat prisé 6 l. ts.
La métairie de la champronière, contenant 40 journaux, estimée 93 l. ts de rente et le droit de rachat prisé 60 s. ts.
La Maison et métairie des Basses-Provostais, appartenant à la veuve [Note : Damoiselle Macée Marot], et enfants de Messire François Durand contenant 20 journaux, tenus du Roy à Hédé, estimés 69 l. de rente et le rachat 45 s.
Le lieu et herbregement des Touches et terres possédées par Alain Fourel, etc., etc., estimés 23 l. 5 s. et le rachat prisé 15 s.
Terres possédées par plusieurs particuliers ... le Baillage de la Basse-Gonzée qui appartenait à Jehan Biet... ; la. Maison et terres de la Gonzée-Biety à Pierre Ruat… ; la Métairie du Domaine et terres appartenant aux Sèvedavy en la grande-Gonzée et la Gonzée Biety, le tout estimé 93 l. tournois de rente et le rachat 60 s. ts.
VIGNOC
1459
Pierre de Bintin tient ès paroisses de Saint-Symphorien et Vignoc, savoir : au Baillage du Chesnay et de la Crozille, 9 l. de rente, 5 boisseaux avoine menue et 3 gélines ; et, sur le fief qu'il tient en Vignoc, qu'on dit être du fief de Maigné, combien qu'il ne le confesse pas, doit au terme d'août 6 s. 11 d. de rente ô l'Obeissance.
Geffroy de Hirel tient à foi et rachat le fief de la Giliotais dont sont hommes Lucas Le Breton et sa femme, Jan Gicquel et femme... qui lui doivent par an 38 s. 9 d..., dont il doit au terme d'août 8 d, ô l'Obeissance.
Pierre de la Touche tient le Manoir et appartenances des Roncerais, contenant 40 journaux.
Item, tient au baillage de la Jannais, plusieurs hommes, qui lui doivent chacun an, 8 l. de rente, à cause de quoi il doit, outre foi et rachat, au terme d'août, pour le fief des Roncerais, 10 s. 6 d. et, au terme de Saint-André, pour dame Gillote de la Chesnais, 3 s. 6 d. ô l'Obeissance.
Dom Martin Bernard tient à foi et rachat, la Frèche de la Gilliottais, et en doit au terme d'août de taille, 5 d. ô l'Obéissance.
Quelle rente pour led. fief de la Gilliottais vient et est payée au châtelain de Hédé par la main de Guillaume Thébaut, et, en outre, 8 d. par Geffroy de Hirel pour le fief de la Gilliottais.
Rolland de la Roussaye, tient à foy et rachat... les Buatz et en doit taille au terme d'août 3 d. pouges ô l'Obeissance.
Messire Noël de Texue tient semblablement le Clos à la Rousse et en doit 2 d. obolle pouge ô l'Obeissance.
Olivier Hattes, seigneur de la Crosille, tient semblablement ès paroisses de Vignoc, Guipel et Montreuil, au fief de la Crosille ou fief commun, 8 l. de rente, 12 d. avoine menue et 3 corvées ès village de Beauchêne, en Vignoc et en doit au terme d'août 3 s. 4 d. ô l'Obeissance.
Le sire de Malestroit, seigneur de Maure, tient... le fief du Sablon qui monte par deniers 100 s., 2 chapons, 2 boisseaux avoine menue, à foi et rachat... Item, le bois de Maigné, contenant 5 journaux..., ou est l'Hosteil de Maigné.
Jan de la Marèche tient noblement à foi et rachat au village de la Paumerais, auquels sont teneurs... qui lui doivent, par deniers 10 l. de rente, 4 boisseaux avoine menue et 4 poules, dont il doit par an, au terme d'août taille à compte, et que son sergent paie au Chatelain de Hédé.
Jan de la Motte, tient à foi et rachat... au trait de Maigné, l'Hoteil et herbrègement de la Motte contenant 11 journaux et en doit de taille au terme d'août, outre 4 d. qui viennent par la main du seigneur du Roncerais duquel il est juveigneur, 2 d. à Noël et août 2 d. de rente ô l'Obéissance.
Guyonne Guézille tient à foi et rachat... le Clos de la Lande, et en doit de taille au terme d'août 6 d. ô l'Obéissance.
Julien de la Hingrais tient à foi et rachat.. le fief de Trotilière auquel il est dû de plusieurs hommes 4 l. 10 s. dont il doit au terme d'août 8 s. 6 d. et, au terme de Noël, de Manger à l'Abesse, 6 d. ô l'Obeissance.
Rolland de la Roussaie [Note : Monnoyeur] et sa femme tiennent au trait de Maigné l’Hôtel l’herbrègement et domaine de la Couardière, contenant 40 journaux.
Guillaume Bouedrier tient à foi et rachat le fief de Beauchêne qui monte 60 s. sur quoi il doit 20 d. de rente ô l’Obeissance. Item, tient semblablement ès paroisses de Vignoc et de Saint-Symphorien le fief de Claire-Fontaine que Messie Noël de Texue lui a transporté, se monte 16 l. de rente, dont il doit 12 s. 3 d. maille de taille à compte et, à Noel, de Mangier à l'Abbesse, 20 d. de rente ô l'Obeissance.
François Juette, seigneur du Bois-Hamon tient du duc à foi et rachat ès paroisses de Vignoc et de Guipel certaines rentes montant à 6 l. 10 s. que lui doivent par an,... sur quoi il doit au terme d'août de taille à compte, 21 d. et, au terme de Saint-André, 8 d. de rente ô l'Obéissance.
Yvon Chouart tient semble à foi et rachat au fief de la Troussonière, 9 l. 18 s. 9 d. pouge... que lui doivent Olivier Hattes, seigneur de la Crozille..., dont il doit, par an de taille, 8 s. ô l'Obeissance.
1601
Le fief de Bauchêne vaut 50 s. monnaie (60 s. ts) et le droit de rachat prisé 1 s. 10 d. de rente.
La Maison, métairie et héritage des Roncerais avec métairie du Mourillon, bois taillis en dépendant, et le Moulin à eau dud. lieu appartenant aux enfants de défunt écuyer René de Beaurepère, contenant 80 journaux, vaut neuf vingt six livres de rente, et le droit de rachat, 6 l. ts.
Le fief et baillage dud. lieu des Roncerais, à présent de... et de la Bodinière, vaut 8 l., monnaie et le rachat prisé 5 s. 7 d. ts.
Autre baillage appelé le Boishamon, valant : par deniers 4 l. monnaie..., une corvée, quatre chapons de 6 s. chacun, 5 boisseaux avoine menue ; le tout dud. baillage vaut 7 l. 8 s. ts de rente et, de rachat, 4 s. 9 d.
Autre baillage appelé le baillage de la Troussonière..., le tout revient à 12 l. 10 s. ts de rente et le droit de rachat 8 s. 4 d. ts.
Les Maison, terres et héritages de Claire-Fontaine, appartenant au sieur de Launay du Han valant 16 l. monnaie, et le rachat prisé 6 l. ts.
Le fief et baillage dud. lieu de Claire-Fontaine vaut 16 l. monnaie et le droit de rachat prisé 12 s. 4 d. ts.
Le bois taillis dud. sieur de Launay du Han, appelé le Bois de Maigné, contenant 50 journaux estimés 10 l. 10 s. 8 d. de rente, et le droit de rachat prisée 8 d. ts.
Les Maison, terres et héritages de la Testerie, appartenant à écuyer Charles de Champagné, contenant 30 journaux estimés 93 l. ts. de rente, et le rachat prisé 60 s. de rente.
Fiefs et baillages de la Villouyère, savoir : Le baillage du Sablon, appartenant aux enfants mineurs de feu écuyer de la Bélinays, sr dud. lieu valant : par deniers 25 s. monnaie... deux chapons à 6 s.. chacun ; 4 boisseaux avoine menue, 3 gélines ; le tout valant 8 l. 7 s. de rente, et le droit de rachat 5 s. 4 d. ts.
Le baillage du Tertre..., le tout valant 105 s. ts de rente et le droit de rachat 3 s. 5 d.
Le baillage nommé la Trotilière monte 45 s. 8 d. monnaie, etc., le tout revient 74 s. 3 d. de rente et le droit de rachat prisé 2 s. 5 d. ts.
Le baillage de Beauchêne vaut par deniers 63 s. monnaie, et le droit de rachat prisé 2 s. .6 d. ts.
Le baillage de la Paumeraye appartenant à la dame de Chesnelaye vaut, par deniers, 10 l. monnaie (12 l. ts)..., le tout ensemble revenant à 13 l. 10 de rente et le droit de rachat prisé 8 s. 9 d. de rente.
Un baillage appelé le Baillage de Vignoc qui, autrefois, était de Saint-Gondran et, à présent appartenant à Amaury de Beauvais et Guillemette Robert, sa femme, montant, par deniers à 4 l. 8 s. 5 d. monnaie (106 s. 1 d. ts) de rente, 5 poulets à 3 s., demi-corvée, I s. 6 d. un boisseau avoine grosse à 8 s., 2 boisseaux avoine menue à 5 s. ; le tout revenant à 6 l. 4 s. 6 d. et le droit de rachat 4 s. 4 d. ts.
La Maison, métairie et terres de la Grassevache, appartenant à Sire Le Breton, estimés neuf vingt six livres tournois de rente et le rachat prisé 6 l. tournois de rente.
Le fief et baillage dud. lieu de Grasse-Vache vaut 32 s. monnaie (38 s. 5 d. ts) de rente et le droit de rachat prisé 1 s. 2 d. de rente.
La Maison, métairie et terre de la Couardière appartenant à n. homme Jan Geslin, et ses consorts, estimés valoir sept vingt dix livres tournois de rente et le droit de rachat prisé 4 l. 14 s. ts de rente.
Le lieu, terre et maison de la Motte appartenant à Michel de la Motte, contenant 11 journaux estimés 31 l. 10 s. et le rachat 20 s. ts.
Fiefs appartenant à écuyer Tristan de la Haye, seigneur de la Rochette : Le fief et baillage de la Trotilière vaut 4 l. monnaie (4 l. 16 s. ts) de rente et le droit de rachat, déduit 9 s. de taille à compte dus à la seigneurie de Hédé, prisé 2 s. 9 d. ts.
Autre fief appelé le Fief de Beauchêne, vaut 60 s. monnaie (72 s. ts) de rente et le droit de rachat 2 s. 4 d. de rente.
Le fief et baillage de la Giliottais appartenant à la dame de la Crosille ; vaut par deniers 38 s. 9 d. monnaie, le tout duquel se monte à 57 s. 6 d. et le droit de rachat prisé 57 s. 6 d.
Manque la paroisse de Saint-Brieuc sous les Iffs.
Un troisième Rentier existe encore dans les Archives de l'ancien Bureau de l'Enregistrement ou des Insinuations de Hédé. D'une date plus récente, puisqu'il est de la fin du XVIIIème siècle, il ne comprend que ce que concerne Hédé [Note : Pour chacune des autres paroisses de la Seigneurie, il ne contient que quelques lignes], mais nous présente cet intérêt tout particulier qu'il complète la topographie détaillée de la ville dans la partie dépendant du Domaine royal, c'est-à-dire, un peu plus des deux tiers, dont celui de 1458 nous avait déjà donné une idée, en nous faisant parcourir successivement les rues les unes après les autres, marquant d'une façon précise, dans chacune d'elles, la place qu'y occupaient les Maisons relevant du Roi, les numérotant même, avec le taux des redevances auxquelles elles étaient assujetties. Il nous fait connaître, en outre, tous les propriétaires ou tenanciers dont les noms, soit par la descendance directe, soit par des alliances, sont encore, pour la plupart, représentés dans le pays ou les environs.
« Rôle rentier de la Ville de Hédé contenant les Maisons et Héritages, relevant de Sa Majesté et les rentes deus sur iceux qui les paient au terme de Noël de chaque année. Lesdites maisons et héritages enrollées par ordre des places et rues.
Première Isle de ladite Ville de Hédé [Note : La Grande Rue, côté Occidental, jusques à vis la Place].
4° La quatrième maison est une closture de jardín et maison ensuite avec jardinet et verger au derrière appartenant à Pierre et Bonabes Thébault, doit par chacun an quatorze sols monnaie, cy. ... 14 s. [Note : Toutes les rentes sont ici évaluées au compte « monnaie » et, non plus « tournois »].
15e La quinzième maison est une clôture de jardín ou une maison appartenait aux enfants de François Raoul, doit, 6 sols.
16e La seizième Maison appartenant à Bonabes Narcisse (?) et Anne Chotard, 4 s.
17e La dix-septième maison appartenant à Maître François Blanchart, paie 3 s.
18e La dix-huitième maison appartenant à Jacques Godineau, sieur de la Mettrie, doit 3 s.
19e La dixneufvième maison appartenant à Maître Jacques Breillu de la Ricardais, doit 3 s. 6 d.
20e La vingtième maison appartenant à François Rufflé, doit 3 s.
21e La vingt-unième maison appartenant à Charles Hardy, sr. du Chêne-Gaudin, doit 4 s.
22e La vingt-deuxième maison et jardin au derrière appartenant à Geffroy Morsel, doit 6 s.
24e La vingt-quatrième maison appartenant à Guillemette Alleix (Allix), doit 4 s. 6.
25e La vingt-cinquième maison et une espèce de déport au joignant au Pavé de rue, appartenant aux hers d'Anne Courtin, doit 4 s.
26e La vingt-sixième maison appartenant aux enfants mineurs de Pélage Emmanuel de Saint-Gilles, seigneur du Buat, doit 5 s.
27e La vingt-septième maison est une portion de maison appartenant à Maître Emmanuel Legendre, doit 12 s.
28e La vingt-huitième maison doit solidité de rente sur la maison précédente.
29e La vingtneuffieme maison est deux corps appartenant à Michelle et Perrine Brechard et Michel Bodin, tuteur de Catherine Godet, doit 6 s.
Continuation de la Grande-Rue sur le même costé, avis de la Place jusques Halle, Siège et Prison et comme se poursuit jusques au chemin à Porte de Tinténiac avis les quattre Croix.
30e La trentième maison appartenant à demoiselle Mathurine Hallais, mère de M. François Hubert, sieur de la Grisière, doit 27 s.
31e La trente-unième maison appartenant à Julien Boursin, doit 10 s.
32e La trente-deuxième est une ouverture de deux maisons appartenant à Michel Bodin, sieur de la Ville-Morin, tuteur de Jan Herisson, et Françoise Rufflé, doit 14 s. 3 d.
33e La trente-troisième maison à Maître François Harand, sieur de Chefmont, 8 s.
34e La trente-quatrième maison appartenant à Maître René Hervoches, sieur de la Paviais, et à Maître Jan Robiou, doit 11 s.
35e La trente-cinquième maison nommée Saint-Juvat appartenant à Maître François Courtin, doit 15 s.
38e La trente-huitième est un jardin appartenant à Maître Pierre Beillet, doit 4 s.
39e La trente-neuffiesme maison et dernière de ladite Isle est un jardin, vulgairement le jardin « des Quattres Croix » appartenant audit Jan Beillet, cy-devant tuteur de François Rouget, doit 12 d.
Deuxième Isle de ladite ville à commencer de l'autre costé de la Rue et Chemin de Tinténiac, au bout septentrional avis lesdites Quattres Croix et, de midy à septentrion continuer par une jusqu'au Prieuré et l'Eglise, ensuite jusqu'au chemin qui conduit de la ville a Combourg. .............
Troisième Isle à commencer au côté méridional de la rue allant de Hédé à Combourg à commencer près Porte Combourgeoise et suivre par la rue du Hault-Chauchix jusqu'au Caroiel de l'Abbée [Note : L'Abbaye] et, par lune ruelle qui conduit dudit Caroiel aux douves de la Ville.
3e La troisième est une clôture de jardin appartenant Allain Thébault et enfants et Macée Louvel et ensuite une maison en deux corps, 1 s.
4e La quatrième maison de ladite rue du Chauchix appartenant à Farabel Forbet, doit trois sols monnaie de rente, 3 s.
5e La cinquième maison appartenant à Guillaume Hannier, doit 3 s.
6e La sixième appartenant à Jan Baudouin, doit solidité de trois sols monnaie sur la précédente.
7e La septième est une clôture de jardin et Maison ensuite appartenant aux enfants de Pierre Bastard, doit 18 s.
La quatrième Isle de ladite Ville à commencer à la Maison de Jan Bidoche faisant coin à face des rues du Chauchix et de la rue Bouyère, à suivre par ladite rue Bouyère, ensuite à une ruette ci-après o est un puits public et de ladite rue de l'Abbaye à retourner à ladite rue du Chauchix jusqu'à la maison de Jean Bidoche qui est la première de cette isle.
1re La première maison appartenant à Jan Bidoche doit 1 s. 3 d.
2e La deuxième Maison appartenant à Guillaume Simon doit 2 s. 6 d.
3e La troisième Maison appartenant à Jan Bidoche doit 1 s. 3 d.
4e La quatrième maison, divisée en trois corps de logis au bout les uns des autres, au sieur Procureur du Roi (?) Gilles Guinot, compris le jardin au derrière, doivent 3 s.
5° La cinquième maison de laditte rue de l'Abbaye est ensuite et, au bout de laditte maison dudit Clostart (Chotart ?) est un jardin appartenant à François de Launay doit hypothèque et la rente de douze deniers monnaie.
6° La sixième est un petit jardin appartenant aux héritiers de Pierre Lohac et Perrine Chotard, doit 12 d.
7e La septième à Julien Nobilet doit Obeissance.
8e La huitième, faisant la deuxième de la rue du Chauchix, appartenant à Macé Louvet, veuve d'Allait Thébault, doit 8 s.
9e et 10e Les neuf et dixième faisant la troisième et la dernière de ladite quatrième isle appartenant à Macé Louvet, doivent 1 s.
La cinquième Isle, à commencer à la Maison ou pend pour Enseigne à l'Ecu de France, laquelle sera la première de la présente isle, maison faisant le coing de la Rue de l'Abbaye et de la Ruelle du Bas-Manoir et, continuant ladite Isle par ladite rue de l'Abbaye jusqu'à la place avis l'Eglise et, ensuite, le long de la place jusqu'au chemin qui descend de l'Eglise allant vers les quattres Croix.
1re La première Maison qui est où pend pour enseigne l'Escu de France, en deux corps de logis appartenant à Maître Sebastien Hervoches, doit vingt et un sols monnoie, six esteuffs [Note : Eteuf. Petite balle pour jouer à la Paume] valant un sol pièce, et rechargée de 34 s. et 6 esteuffes.
2e La deuxième est un déport à côté et un logis et closture de jardin appartenant à ecuyer Pierre de Saint-Jean, sieur du Clos du Breil, et sa femme, doit 2 s.
Sixièsme Isle à commencer au côté meridional de la rue Bouyère [Note : Actuellement rue de l'Abbaye] et ruelle qui conduit aux susdites douves et conduire le long de la rue de la Bouyère et, par continuation à celle de l'Abbaye [Note : Actuellement rue du Four, à cause du Four Banal qui s'y trouvait] jusqu'à l'entrée de la Grande-Rue et continuant sur le côté Oriental d'icelle Grande-Rue jusqu'au chemin des Barettes et au chemin Orain vis de la Croix de la Forge [Note : Croix placée tout d'abord sur le Placis de l'Hôpital. au Carrefour de la Grande-Rue et du chemin des Barrettes, puis transportée, pour la facilité du passage, sur le bord du chemin Horain où elle existait encore il y a une trentaine d'années] et, après continuer du depuis ledit chemin le long du chemin de la Forge retournant vers l'Etang dudit Hédé.
Côté midi de la rue Bouyère :
1re La première maison faisant le coin des dittes rues Bouyère appartenant à François Harant doit 6 s. 6 d.
2e La deuxième appartenant à Etienne Chotard, doit 2 s.
3e La troisième maison appartenant à Thomasse Honoré, veuve, doit 7 s. 8 d.
4e La quatrième appartenant à Vincent Charles, doit 5 s.
5e La cinquiesme maison appartenant à Jacquemine Noël, doit 6 sols.
6e La sixième est un emplas de matière appartenant aux héritiers de Julienne Denoual, doit 15 s.
7e La septième maison appartenant à Maître Gilles Aubry, sieur de la Villemarte, doit 12 s.
8e La huitième maison à Maître Pierre Beillet doit solidité de la rente de celle cy-devant.
9e La neuffiesme maison appartenant à Jacques Brilleu (Breillu), sieur de la Ricardais, doit 2 s. 6 d.
11e L'unziesme maison faisant le coing de laditte rue de l'Abbaye appartenant à Jan Le Géant et Charles Denis, doit 5 s. 2 d.
Grande Rue avis la Halle du costé du septentrion et Orient.
1er La première maison, la douzième de ladite Grande Rue, appartenant à Pierre Beillet, notaire royal et Renée Le Géant, doit 8 s.
2e La deuxième maison à Maître Jan Breillu, père et garde naturel de ses enfants, doit 6 s.
3e La troisième, appartenant aux mineurs de Jan Breillu, doit 5 s.
4e La quatrième maison appartenant aux héritiers de dlle Jeanne Denoual, doit 5 s.
5e La cinquième appartenant à François Bihan, sieur de Montdidier, doit 10 s.
6e La sixième appartenant à Julienne Blanchart, doit 5 s.
7e La septième maison appartenant à François Morel, doit 5 s.
8e La huitième est une grande maison au-devant de partie de laquelle à présent le Couvent des Ursulines de Hédé, doit 12 s.
9e La neuffiesme appartenant aux dittes Religieuses, doit 6 s. 4 d.
10e La dixième appartenant à Maître François Hubert, sieur de la Grisière et femme, doit 5 s.
12e La douziesme maison ou pend pour enseigne « la Maison rouge » appartenant à Guillaume Huchet, doit 13 s.
13e La treiziesme est un Portail et un logis ensuite appartenant à Maître Jan Rouault, doit 4 s.
14e La quatorziesme maison doit solidité de lad. rente cy-devant et appartient à Amaury Du Pont.
15e La quinziesme est un jardin, maison appartenant à François Rufflet, doit 2 s.
16e La seiziesme est une maison et moitié de la susdite ruelle (des Courtillets ?) appartenant à Jan Buan et enfant, doit 2 s.
17e La dix-septiesme apartenant à François Bidoche, doit 4 s.
18e et 19e La dixhuitiesme et dixneuffiesme appartenant à François Corvaisier et Thomas Dubois, doivent 2 d.
20e La vingtiesme maison appartenant à Jan Boursin et femme, doit 2 s.
21e La vingt-uniesme maison appartenant à Jan Beillet et femme, doit par chacun an, 2 s.
22e La vingt deuxiesme maison appartenant à Pierre Le Breton, doit 1 s. 6 d.
24e La vingt quatriesme maison appartenant aux enfants de feu Jan Lambert, doit 7 s.
25e La vingt cinquiesme est une maison qui appartient à la veuve et hers d'Allain Thébault, doit 7 s.
26e La vingt sixiesme au joignant et ensuite de ladite Ruelle (des Barrettes) est un jardin et une maison en deux aistres appartenant à Jan Houitte, relève de la Commanderie de la Guerche.
Quelle importance pouvait avoir la terre de Hédé pour le seigneur et quelle pouvait en être la valeur au point de vue pécuniaire ? Il faut penser, en effet, que celui qui l'achetait du roi ne le faisait point seulement pour devenir seigneur de Hédé et se contenter d'un titre honorifique, mais dans un but de spéculation et pour en tirer le plus grand revenu possible.
En outre des redevances qu'il retirait de ses tenanciers sur le produit des terres qu'ils tenaient de lui, comme nous venons de le voir, le seigneur en avait encore un certain nombre d'autres dont il pouvait tirer profit.
Sans parler du droit qu'il avait d'obliger ses vassaux à porter leur blé moudre au moulin seigneurial et leur pain cuire à son four, parce que cela était compris dans l'estimation du revenu tant des moulins que du four banal, c'était les Lods et Ventes, droits « sur toutes choses, héritages, rentes foncières, etc., tenues en fiefs vendus » [Note : La Coutume de Bretagne, art. 52] ; les successions tombées en déshérences, les successions des bâtards, etc., cas qui devaient être très rares ; certains produits de la juridiction comme Baux et Amendes estimés 20 l. tournois seulement, etc.
Il y en avait d'autres encore qui pesaient sur le commerce : droits sur les Marchés et Foires, sur les denrées qui y étaient exposées, les breuvages qu'on y débitait, les animaux qu'on y amenait. Mais ces droits étaient illusoires à Hédé et ne profitaient pas au seigneur parce que, dès le XIVème siècle, les ducs de Bretagne et, après eux, les rois de France avaient, par Lettres patentes, dans l'intérêt des habitants et pour faciliter leur commerce, affranchi leurs foires et marchés de tous impôts et de toutes charges ; et, si plus tard, au XVIIème siècle, les bourgeois crurent devoir demander au Roi de leur permettre de s'imposer eux-mêmes et de prélever certaines taxes en forme d'octroi sur les boissons, c'était à défaut d'autres ressources que l'exiguité de son territoire ne pouvait leur fournir, afin de se constituer un revenu suffisant pour subvenir aux dépenses de la Communauté [Note : C'est là l'origine des Octrois de Hédé qui s'y perçoivent encore dans les mêmes conditions]. Les Halles « à cause de la franchise dudit marché, n'apportent aucun profit ni revenu à ladite seigneurie » [Note : Rentier de 1601]. Le droit de Trespas ou Passagium, droit de Transit qui aurait dû être, semble-t-il, assez important à cause de la situation privilégiée de Hédé sur la route la plus courte et la plus fréquentée pour le commerce entre Rennes et Saint-Malo d'une part et la Normandie par Dol, d'autre part, nous savons le peu qu'il rapportait.
En somme, la terre de Hédé était « de peu de valeur » nous disent les enquêteurs des Etats, et ce revenu ne devait guère dépasser celui que les Rentiers nous ont mis à même d'apprécier, en déduisant, tout d'abord, les charges.
Au XIVème siècle, lors de la remise qui en fut faite à Jean de Blois la seigneurie de Hédé avait été estimée valoir 600 l. de rente, qui pouvait être alors sa valeur réelle, mais ceux qui, deux cents ans plus tard, songèrent à l'acquérir, mettant en balance, d'une part, les risques à courir du fait des dépenses obligatoires d'entretien [Note : Ces charges d'entretien et de réparations pouvaient être lourdes ; ainsi sans parler de celles qu'avait dû faire la dame de Reillac à l'Auditoire en 1617, nous voyons qu'en 1662 il y en eut pour une somme de 450 liv. à faire au Four banal dépendant du Domaine royal et qui incombaient sans doute au Seigneur. (Reg. du Greffe de la Sénéchausée de Hédé, H. n° 66, Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine)] et autres frais et, d'autre part, les bénéfices qu'ils prétendaient en retirer, ne voulurent la payer, l'un, François du Breil, 1554, que 6.000 l. et Messire Antoine de Bréhant et dame Catherine de Reillac, sa femme, en 1598, que 6.143 l. et l'on peut croire qu'en 1612, pendant que celle-ci en était encore en possession, l'estimation, lors de l'évaluation du Domaine royal à cette époque, à un revenu de 459 l. 3 deniers [Note : Arch. dép. de la Loire-Inférieure, B. 1103] seulement pour la terre de Hédé, était la bonne.
(A. Anne Duportal).
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