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HERNOT, FAMILLE DE SCULPTEURS |
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Yves Hernot Ier |
Trois générations des Hernot prouvèrent leur talent, accomplissant chacune à son tour, le vœu du premier Yves « relever les calvaires effondrés, repeupler les églises et les chemins bretons ». |
Yves Hernot II |
Jean Hernot (vers 1793-1857) et son épouse Isabelle Has vivaient à Plouaret (au hameau de Kerroué) au début du XIXème siècle. Jean Hernot exerçait alors le métier de maçon. L’aîné de leurs trois enfants, Yves (surnommé Yves Ier, né à Plouaret le 14 février 1829 et décédé à Lannion le 17 février 1890) se révéla très tôt particulièrement doué : de maçon avec son père, il devint tailleur de pierres, puis sculpteur. Il devint même barde, ami de Jaffrenou-Taldir (Carhaix) et de Guillaume Carpec (Saint-Brieuc).
A vingt ans, il se fit embaucher à Lannion comme tailleur de pierres. Désireux de s’instruire, il sollicita alors l’aide du curé de Lannion, qui l'aidera à enrichir ses connaissances. Yves le remercia en lui offrant un crucifix taillé au couteau, puis s’en alla créer son entreprise à Plouaret, son village natal.
En 1844, Yves s’installa à Lannion, rue de Tréguier (à l’emplacement occupé par les Pompes funèbres). Son entreprise va alors vite prospérer. Yves Hernot ouvre des carrières de granit à Plouaret, à l’Abber-Ildut, à Daoulas. L’effectif passera rapidement à 50 employés, puis à 80 employés. Son œuvre, le calvaire de Saint-Jean-de-Baly lui vaudra une médaille à l’exposition universelle de Paris en 1867.
Son fils (1861-1929), prénommé Yves comme lui (surnommé Yves II) devint son « bras droit » après avoir fait l’école des Beaux-Arts à Paris. Il épousa Marie Gourhant (1868-1950) et ils eurent huit enfants.
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La famille Hernot était spécialisée dans les croix et les calvaires, les statues et l’art funéraire. Le père (Yves Ier) et le fils (Yves II) furent à l’origine de 967 calvaires de granit. Entre 1844 et 1908, on a répertorié 854 calvaires, croix et grands monuments : quelques 517 croix et calvaires sculptés par Yves Ier, et environ 450 croix et calvaires sculptés par Yves II. Leurs croix et calvaires jalonnent la Bretagne. Il y en a aussi en Normandie, en Vendée, en Corrèze. A Lourdes, sur l’esplanade, le grand Calvaire des Bretons (1901), oeuvre des Hernot, fut élevé d’après les plans de l’architecte Le Guerranic : Yves II sculpta la croix, la Vierge, Saint-Jean, Marie-Madeleine et Longin, le soldat romain qui perça le flanc du Christ. Dans le Jardin du Vatican, la Grotte de Lourdes (1868-1875), offerte au Pape Pie IX par Yves Ier, vient également de Lannion.
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Yves Hernot : "A Saint-Jean, il y avait une fontaine en pierres de taille. La fontaine était belle, l'eau était claire, mais le saint avait été décapité. Et cet enfant qui allait avec tant de plaisir à l'église pour entendre les paroles de mon Dieu, pour être plus sage ensuite.. était chagriné à ce spectacle et, dans mon esprit, je cherchais comment restaurer le saint. Un dimanche pendant la messe, j'étais resté seul à la maison. Je saisis une pierre de peigne de lin et quelques marteaux. J'ai travaillé dur ce dimanche là pour restaurer la tête du saint. Quand les gens revinrent de la messe, la tête du saint était près de moi. Elle était mise sur ses épaules il y a quarante ans de cela. On peut l'y voir encore. Et c'est une joie pour moi ! J'avais alors huit ou neuf ans. Je ferais mieux maintenant peut-être si j'ai santé et joie". |
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Des monuments ont même été expédiés à l’étranger : à Jersey, au Carmel de Jérusalem, à Haïti, en Colombie britannique, au Sénégal. Yves Ier pouvait se prévaloir d’innombrables tombes dont celle de Mgr Le Mintier (dernier évêque de Tréguier), ou de l’amiral de Kerjegu et les nombreuses statues parmi lesquelles celle de l’amiral Duquesne à Concarneau.
Léon Hernot, le fils de Yves II, a sculpté le monument aux morts de Lannion. Paul Hernot, autre fils, le calvaire de Ploulec’h avant de choisir la marine. Ce n'est que vers 1932 que l'entreprise Hernot ferma ses portes.
Nota : une croix Hernot se signale surtout par un fût, souvent circulaire, parfois à quatre pans écotés. Les branches de la croix présentent aussi des écots et leurs extrémités s'évasent souvent en une sorte de corolle éclatée. Quant au Christ, sa tête est le plus souvent penchée sur l'épaule droite, le torse saille et se détache du fût. Les pieds ne sont jamais croisés l'un sur l'autre.
inspiré d'un article de Roger Laouénan
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