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CAHIER DE DOLÉANCES D'HILLION EN 1789

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Subdélégation de Lamballe. — Département des Côtes-du-Nord, arrondissement et canton de Saint-Brieuc.
POPULATION. — En 1793, 1.173 hab. (D. TEMPIER, Rapport… au Préfet, dans le volume du Conseil général des Côtes-du-Nord, session d’août 1891, 3ème partie, p. 159).
CAPITATION. — Total en 1770, 1.677 l. 14 s. 1 d., se décompossant ainsi : capitation, 1.144 l. 10 s. ; 21 d. p. l. de la capitation, 100 l. 2 s. 10 d. ; milice, 152 l. 16 s. ; casernement, 280 l. 5 s. 3 d. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 3981). — En 1778, 116 articles supérieurs à 3 l. et 329 inférieurs à 3 l. (Ibid., C 3982). — Total en 1789, 1.830 l. 12 s. 9 d., se décomposant ainsi : capitation, 1.200 l. 10 s. ; 21 d. p. l. de la capitation, 105 l. 11 d. ; milice, 153 l. 7 s. 11 d. ; casernement, 371 l. 13 s. 11 d. (Arch. des Côtes-du-Nord, C 43).
VINGTIÈMES. — En 1787, 4.206 l. 2 s. 8 d.
FOUAGES. — 79 feux 1/3 1/10 1/36. — Fouages extraordinaires et garnisons, 1.495 l. 7 s. 7 d.
DÎMES. — 3.000 boisseaux de froment.

OGÉE. — A 1 lieue 3/4 à l'E.-N.-E. de Saint-Brieuc ; à 19 lieues de Rennes et à 3 lieues de Lamballe. — 1.700 communiants. — Ce territoire forme une presqu'île ; il est environné de la mer au Nord, à l'Ouest et à l'Est. Dans la partie de l'Ouest, on fait du sel blanc avec l'eau de mer qu'on fait bouillir dans des chaudières. Les terres sont fertiles en grains et en légumes de toute espèce, mais il s'y trouve des landes.

PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 3 avril, au lieu ordinaire des délibérations, sous la présidence de Jean-Baptiste-François Delaporte, avocat militant dans la juridiction de Lamballe, en l'absence des juges. — Comparants : François Fremin, syndic ; Guillaume Guinard ; Olivier Guernion ; Toussaint Hammoneaux ; René Guinard ; Joseph Dayot fils ; Guillaume Rault ; Mathurin Rault ; René Couessurel ; Charles Chaplain ; François Benoist ; Mathurin Chaplin ; Désiré Lemaire ; Jean Benoist ; R. Quintin ; René Rault ; Julien Collet ; Jean Lemaître ; Guillaume Gautier ; Noël Lemaréchal ; Jean Lemonnier ; Etienne Gaudu ; René Campion ; Joseph Guernion ; Jean Collet ; Toussaint Rouault ; Jean Guernion ; Mathurin Fremin ; François Gaultier ; René Lorant ; Mathurin Guernion ; L. Delanoë ; Pierre Calavel ; Jean Vautier ; Gilles Seradin ; Marc Jaffrelot. — Députés : Marc Jaffrelot et Gilles Seradin, auxquels l'assemblée donne pouvoir « d'adhérer à ce qui sera trouvé de plus juste par l'ordre du Tiers et de demander, pour l'intérêt particulier de notre paroisse, que le règlement qui défend de mettre les lins à rouir dans les rivières et ruisseaux soit révoqué pour la paroisse de Hillion, parce que sa principale culture est celle des lins, que les ruisseaux qui coulent dans la paroisse n’ont pas de poissons, qu’ils tombent aussitôt dans la mer ; enfin, que cette paroisse serait ruinée, si ce réglement était exécuté. Nous demandons de plus que les pensions congrues soient doublées (voir note qui suit) ; que les établissements d'étalons soient supprimés ; qu'il soit permis de franchir les rentes féodales et foncières (voir note qui suit) ; que les francs-fiefs soient supprimés ; que les couvents des mendiants des deux sexes soient entretenus par les plus riches ».

Note : Les décimes payés par le recteur d'Hillion montaient à 45 l., ceux de la fabrique à 7 l. 10 s. ; des cinq prêtres habitués dans la paroisse en 1783, l'un payait 3 l. et les autres 1 l. 10 s. chacun ; il y avait quatorze fondations (Arch. des Côtes-du-Nord, série G, rôle des décimes de l'évêché de Saint-Brieuc en 1783). Vers 1775, le revenu de la cure était de 1.100 l. (Le clergé du diocèse de Saint-Brieuc ...., loc. cit., p 297).

Note : Un aveu de 1738 nous donne des renseignements très précis sur les rentes qui étaient percues par la seigneurie des Mareix : François Hamon, sieur des Croix, avoue tenir de cette seigneurie la maison du Tertregour « dans le fief consort, solidaire, égaillable, amendable et revengeable, sur le grand duquel sont dus par tous les hommes du fief 9 sous monnaie rente convenant, qui double de trois ans en trois ans une fois, et trois quarts froment mesure et apprécis de Lamballe, rente mangière, mangière, chacun an et jour Saint-Etienne lendemain de Noël, et, faute de paiement desdites rentes, chacun an se peut le seigneur prendre auquel des hommes qu'il lui plaît, soit à celui qui a bien, peu ou rien payé, amende de 15 sous monnaie et de 7 s 6 d., attendu la différence des rentes, et outre sont sujets à devoir de foi, hommage, chambelenage. lods et ventes, recette, rachats et , autres droits et devoirs seigneurieaux, obéissance à la coutume, à la suite de cour…. », et devoir de portage au bourg d’Hillion (Arch. des Côtes-du-Nord, E 2370). La maison noble de la Villegeffroy, relevant de la seigneurie de Lamballe, possédait la tenue consorte du Pont-Neuf, sur laquelle elle percevait 6 d. monnaie ; la tenue consorte de la Rivière, qui lui rapportait 2 d. monnaie de taille, 1 d. de cens, 6 d. monnaie de convenant, 1 perrée de froment, mesure de Lamballe ; la tenue de Grandfolleville, produisant trois quarts de méteil, froment et seigle, 3 d., 5 s. monnaie convenant, 7 d. taille monnaie ; la tenue de la Petite-Folleville, 2 s. monnaie convenant ; la tenue du Tertre-Tual, 20 s. monnaie (Ibid., E 590, Minu de 1770). — Des aveux de 1736 à la seigneurie de Lamballe mentionnent un droit de guet, en cas de réédification du château (Ibid., E 263).

 

Placet fait par moi, Jan Jafferlot.

Monsieur le sénéchal de Rennes, j'ai vous écris ces marques en concience pour la vérité dont j'ai vous dit et prouverai par beaucoup de personne dont certifie le presant qu'il soit remontré dans la cour du Roi même, Monsieurs, comme j'ai vous prie et prétant que vous daingneré prêter la main à ce sujet, j'ai vais vous distinguer en foi d'oneste homme les sujets les plus intéressants d'abolir et di faire justice.

1° Pour le juste, il faut que les trois rolle qui se font dans la paroisse de Hillion et autre paroisse qui sont levé pour les droit du Roi, savoir : capitation, vingtième, tailles, pour les tailles surtout, jai vais vous dirre l'injustice qui si fait : ce rolle ce faisant à l'idès des égailleurs et délibérant, qui, après l'avoirre fait, se mette à le cerer ; pourquoi cela, Monsieurs ? Environ trois cent livres de coltage, voilà l'injustice qui si fait. Monsieur, à ce sujet jai vous prie de faire représentation que ces trois rolle seraent fait par un notaire et un autre homme mis par état du Roi pour le juste, celui qui fera ces rôles de tailles seroit payé de la même somme que ceux qui le font présantement.

2° Que les canonnier garde côtes qui se sont trouvé au service du Roi dans la guer dernier étaient obligés de monter la garde cinque jours pour quatre livres de pain et un habit seullement dans les cinq années de service (voir note qui suit).

Note : La paroisse d’Hillion n'était pas soumise à la milice provinciale (Arch. d’Ille-et-Vilaine, C 4704).

3° Que la corvois des grand chemins qui se fait aux frais du pauvre paisans soit suporté par les noble, qui ont tous les biens (voir note qui suit) ; qu'il soit donné un arrest de la cour que les noblesse ne pourraient point envoié des brevet pour cest rante féodal dont presque tout les paisant ne connaisse rien ; que pour le bien du publique il serait à propos que cest rante soit détruite ; beaucoup de gens sont ruiné par ce sujet, pour le bien du publicque ; que tous les fromment de rante soient taxé à trois livres le cart ; que tout ceux à qui il en est dù serons obligés de recevoir par argent selon l'ordre qui leur cera prescrite par ordre du Roi.

Note : La tâche d’Hillion, sur la route de Montauban à Châtelaudren, était de 1.908 toises, et son centre se trouvait à trois quarts de lieue du clocher (Ibid., C 4883).

4° Qu'il soit par états du Roi prescrit conbiens les recteur ceront paié par chacun an ; ceux de qui leurs bénéfice dépende de l'Evecque ou chanoine, que tous les prêtres que leur paiement pour ce qu'il font dans l'église seroient taxés plus bas.

5° Qu'il ceroit biens juste que toute dixme seroit levé du vingt-quatre dans les paroisse (voir note qui suit).

Note : Dans les aveux rendus à la seigneurie de Lamballe, on mentionne la dîme perçue par la seigneurie à la 12ème gerbe (Arch. des Côtes-du-Nord, E 263). La maison noble des Aubiers possédait aussi « un droit sur la dîme d’Hillion de 5 perrées froment, mesure de Lamballe, de 10 milliers de paille de froment, d'un lit de paille d'avoine et de 18 l. en argent, lequel droit paraît représentatif de la sixième partie des pailles, gaspas blancs et noirs, grabos et gresbures des grandes dîmes d’Hillion et de la dîme de lin sur la cour de la Rivière en ladite paroisse, dont les possesseurs de la seigneurie des Aubiers sont propriétaires ». En 1776, ce droit a produit 150 l. (Ibid., E 590, Minu de la seigneurie des Aubiers, 1777).

6° Que pour la garde qui se fait à la coste, il sceroit avantageux pour le Roi que cest gens de coste, c'est-à-dir les maltoutiers, qu'ils soient démoli, c’est-à-dir qu’il n’en seroit besoin que de douze homme par chacum port de merre, faire faire un petit vesseaux pour homme par chacun port de merre, faire faire un petit vesseau pour cest gens à cette fin qu'il i aura toujours six hommes dans ce vesseaux, que ces vesseaux rouleroient toujours le bort de la coste, cela seroit plus sûr, ce qui épargnera beaucoup d’argent au Roi.

7° Pour la sugission des moulins, Monsieur, il seroit bien avantageux à tous les paisant que sous la distance d'une demie lieue toute au plus, parce que l'incomodité des chemins fait bien de la peine à bien des gens (voir note qui suit).

Note : De la seigneurie de Lamballe dépendaient les Moulins-Neufs, en Morieux, et le moulin de la Perche ; ce dernier, en 1769, fut afféagé par le duc de Penthièvre à M. Baudouin, seigneur du Guémadeuc (Arch. des Côtes-du-Nord, E 554). Le meunier des moulins des Pont-Neufs intentait un procès au métayer de Lanniguen, qui suivait les moulins de Bonnabry. La comtesse du Bouilly de Launay ayant pris fait et cause pour son métayer, le duc de Penthièvre, par une transaction du 11 juin 1785, transporta à cette dame le droit de suite de moulin sur la métairie de Lanniguen, à charge d'une rente de 6 godets de froment, mesure de Lamballe, payable à Noël (Ibid., E 590). Les sujets de la seigneurie de Lamballe en Hillion étaient astreints à des corvées de moulins ; dans le marché passé, le 6 septembre 1749, avec les entrepreneurs Pillard et Chaplet, de Plurin, et Daguenet, de Hénon, pour les réparations des Moulins-Neufs et du moulin de la Perche, il est dit : « à l’égard des charrois nécessaires pour la conduite des matériaux, les entrepreneurs se serviront des harnois de corvées, autant qu’il sera possible, et ils les paieront suivant l’usage du duché, à raison de 30 s. par harnois » (Ibid., E 589). Voy. aussi un rôle des harnois, qui doivent porter du bois du bourg de Meslin aux moulins du Pont-Neuf, en 1757 (Ibid., E 543).

Fait sous mon signe comme j'ai servi le Roi cinque années. Si vous daigné faire cette représentation pour moi, Monsieur, comme c'est la vérité que jai marque ici pour toute cest cause, si j'aitais trouvé capable pour l'exécution de ces chose ci-devant marqués, je les ferai du mieux qu'il me sera possible. Monsieur, je suis avec tout le respect possible.

JAN JAFFERLOT, canonnier garde côte, demeurant à Bécheri paroisse d’Hillion.

(H. E. Sée).

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