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L’ILE DE BRÉHAT SOUS LA LIGUE DE 1591 A 1595.

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L'île de Bréhat, poste avancé de la côte nord de la Bretagne, donne, en guerre, au parti qui la tient, la plus grande facilité pour entretenir ses communications d'un bout à l'autre de ce littoral et pour rompre celles du parti contraire.

Aussi, voyons-nous, pendant la Ligue, les ligueurs et les royaux se disputer cette île avec acharnement et attacher à sa possession la plus grande importance.

En avril 1591, elle est aux mains des ligueurs, mais menacée par le prince de Dombes et par les Anglais, alliés d'Henri IV, qui la prennent effectivement vers le milieu de mai. Elle ne leur reste guère : du 1er au 3 juin, elle est reprise sur eux de vive force, pour le compte de la Ligue, par un hardi capitaine malouin, Jean Jonchée, sieur des Portes, qui en garde le commandement sous l'autorité du Conseil de ville de Saint-Malo.

Les délibérations de ce Conseil, dont le Registre pour 1590-1591 nous a été conservé, relatent ces événements comme on le voit par huit extraits de ces délibérations - du 24 avril au 25 juin 1591 — que nous publions ci-dessous et qu'on trouve dans le Registre original aux fol. 167 R°, 177 R°, 179 R°, 189 V°, 192 V°, 194 V°, 195 V°, 203 et 209 R°.

Il y a lieu de croire que les Malouins surent conserver cette île jusqu'au temps où, Henri IV s'étant converti au catholicisme, Saint-Malo reconnut volontairement son autorité (1594). Alors Bréhat dut, comme Saint-Malo, rentrer dans le parti du roi.

En 1594 et 1595, on voit effectivement commander dans cette île un gentilhomme royaliste, appelé M. de Kerhalec. Aux Manuscrits français de la Bibliothèque Nationale, dans le volume [Note : Ce volume est formé de pièces autrefois comprises dans le n° 3 de la collection des Blancs-Manteaux] coté maintenant 22311, nous avons trouvé, aux fol. 167-170 et 179, dix-huit lettres missives inédites adressées à ce Kerhalec, la première par John Norris, chef des auxiliaires anglais, les autres par le maréchal d'Aumont, gouverneur de Bretagne pour le roi, ou par son lieutenant Saint-Luc.

Ces lettres montrent l'utilité singulière que retirait le parti du roi de la possession de Bréhat ; elles renferment nombre de détails curieux et nous semblent fort instructives pour l'histoire de la Ligue en Bretagne. On n'a point les originaux de ces lettres, mais on en possède l'équivalent car les copies d'après lesquelles nous les reproduisons sont toutes de la main de dom Lobineau (Arthur de la Borderie).

EXTRAITS DU REGISTRE DE LA COMMUNAUTÉ DE VILLE DE SAINT-MALO

I

(1591, 24 avril). — Sur la demande adressée par l'évêque de St-Brieuc et Mr de St-Laurent, lieutenant du duc de Mercœur, aux habitans de St-Malo, de « vouloir secourir ceux de l’iste de Bréhat de quelques forces et pataches, à raison que le prince de Dombes est aux environs d'icelle, lequel fait faire par La Tremblaye estant à Paimpol tous préparatifz de pataches et bateaux pour entrer en ladicte isle et s'emparer d'icelle et y establir l'Angloys, au grand préjudice de nostre saint party et de ceste province, » — il est ordonné « qu'il sera envoyé deux pataches équipées de cent hommes aux fraiz et gaiges de ceste ville pour ledict secours, et pour chef et capitaine desquelz Pierre Gravé, sr de Bellechaussée, a esté commis et député... auquel est donné pouvoir et commission de faire le plus promptement qu'il sera possible la levée de ladicte compagnye, laquelle sera payée par le miseur de ceste ville pour un moys... et attendant que lesdictes pataches et levée d'hommes soient préparées, Françoys Grout sr de Boisouse a esté député de soudain équiper une petite patache avec 20 soldatz pour aller audict Bréhat les advertir de la diligence que l'on fait de les secourir et s'informer de leurs affaires, lequel retournera par deçà en donner avis à MM. du Conseil, ce qu'il a accepté ».


II

(1591, 11 mai).« Sur l'advertissernent que Messieurs ont reçu que l'armée angloise est aux isles de Jarzay, preste à passer en Bretaigne et vers Bréhat : pourquoy a esté conclud qu'il sera envoyé une patache audict Bréhat avec 12 ou 15 hommes pour avertir le capitaine Bellechaussée et sa compagnye du dessein de ladicte armée, à ce qu'ils tiennent fort en ladicte isle si faire se peut, si elle (l'armée anglaise) y veut faire descente, vu qu'ils auront une bonne composition, et qu'ils regardent et avisent avecq le capne d'icelle isle s'il est besoing d'avoir leur navire te Pierre avecq son artillerye ou qu'ils le retiennent, le tout à leur discrétion et selon qu'ils jugeront à propos. — Pour la conduite duquel bateau Guillaume Dupré a esté commis ».

III

(1591, 13 mai).« Mr le procureur remonstre que Guillaume Dupré est retourné de Bréhat, lequel luy a faict entendre avoir veu l'armée angloise, qui est nombre de XXXIII voiles, faisant route droit à l'isle de Bréhat, tellement que ceux de ladicte isle voiant ladicte armée, il y a apparence qu'ils se rendront, pource qu'ils n'ont moyen de tenir contre icelle, joinct que l'armée du prince de Dombes est aux environs dudict Bréhat. Lesquelz ayant prins ladicte isle pourront entreprendre sur l'isle de Saezambre, afin de travailler et empescher l'entrée de ce hâvre, si bien qu'il seroit à propos y remédier » (Pris sur l'original).

IV

(1591, 1er juin).« Est permis au capitaine Jan Jonchée, sr des Portes, d'armer et équiper navires pour faire la guerre aux ennemys, parce qu'il ne pourra prendre sur les Angloys, Allemans, Flamans, Hirois et Ecossois, et amènera les prinses qu'il fera en ce lieu pour les faire juger, et particulièrement essayer à surprendre les ennemys qui ont pris l'isle de Bréhat, démolir leurs fortifications ».

V

(1591, 3 juin).« Lecture faite d'une lettre missive présentée par Mr le Procureur [Note : Le procureur syndic des bourgeois, chef de la communauté de ville de Saint-Malo : c'était le maire d'alors], luy escrite par le capitaine Jan Jonchée sr des Portes, par laquelle il donne avis avoir conquis l'isle de Bréhat sur l'ennemy, qu'on luy envoye du secours, et quel ordre on veut donner pour la conservation et garde d'icelle, en laquelle il délibère demeurer jucq à ce qu'on y ait pourvu.

Ce que mis en délibération, a esté conclud qu'il sera, le plus promptement que faire se pourra, envoyé 30 ou 40 soldatz à ladicte isle pour secourir et fortifier ledict sr des Portes, lesquels seront aux fraiz du butin qui sera prins sur les ennemys d'icelle.

Sera par Mr le Procureur escrit à Mr de St-Laurens de la forme de ladicte reprise, à ce qu'il pourvoye pour la conservation et garde d'icelle isle et qu'il y envoye de ses soldatz s'il le juge nécessaire, et en donne avis à Mgr de Mercueur s'il le juge à propos.

Cependant lesdiz soldatz qui ont conquis ladicte isle et ceux qu'on y envoye seront advertiz se comporter honnestement, sans faire aucun ravaige aux isliens, ains les traiter le plus doucement que faire se pourra ».

VI

(1591, 8 juin). — Le sr des Portes présente requête « tendante que luy soit adjugé de bonne et légitime prise le capitaine Lespine, le capitaine Lefour et autres soldatz du party contraire, qu'il a prins dans le chasteau de Bréhat, comme aussi deux bateaux de Grand-ville qu'il a prins audict Bréhat, appartenans aux Grandvillais ». — Le surlendemain (10 juin) la prise est déclarée bonne et légitime, après information et rapport, par le Conseil de ville.

VII

(1591 17 juin).« Ordonné qu'il sera délivré par moy greffier commission à Bernart Lequéré, de l'isle de Bréhat, d'équiper et armer une patache pour courir sus et faire la guerre aux ennemys de nostre saint party, parce que les prisses qu'il fera il les amènera en ce hâvre pour les faire juger, la huitiesme partie réservée pour la cause ».

VIII

(1591, 25 juin). — Le Conseil, après information et rapport, déclare bonne et légitime la prise faite par Bernart Lequéré, Robert Le Drehenec et consorts, Bréhatins, d'un bateau de Grandville chargé de soldats, marchands, et d'un grand nombre de balles de laine, pris par la patache dud. Lequéré.

 

LETTRES A M. DE KERHALEC, GOUVERNEUR DE BRÉHAT.

I

Lettre du général anglais Norris.

(18 juin 1594). — Monsieur, come il est tres nécessayre pour le servyce du Roi d'avoir proptement (sic) de shalouppes bien garnies des maryniers et des remes jusques à troys ou quatre, sy cela se peult, je vous prye de faire promptement equiper lesdits shalouppes avec des mariniers et remes, et de les envoyer en cest havre, et faysant un estat des gages qu'ils doyvent avoir, tant pour leurs barques que pour le (sic) mariniers, je leur feray payer touts les jours. Cest affayre requiert grand haste : parquoy je vous prie d'y tenyr la mayn, comme aussy de tenir prest des pilotes pour des navyres de guerre de la Royne, qui pourront arriver bientost en ce pays. Vous me trouverez toujours vostre tres affectionné à vous fayre service. J. NORREYS.

A Lanion, ce XVIIIème de juin 1594.
Les shalouppes doyvent estre de syx à huyct tonneaux ou moindres.
(En superscription) : A Monsieur Monsieur de Carralec, ou en son absence, à Monsieur des Forges, commandant à Brehat.
Pris sur l'original.

II

Lettre du maréchal d'Aumont.

(5 août 1594). — Monsieur de Kerallec. J'ai receu lettre de Monsieur le collonel de Baskerville, par laquelle il mande qu'il n'a point receu encore les batteaux que vous vous estiez chargé de faire venir de Painpol pour transporter les vivres des Anglois à Lanion, à quoi je pensais que vous eussiez desjà satisfait, comme à une chose qui est necessaire et pressée, d'autant que, sans avoir de vivres, lesdits Anglois ne peuvent déloger de là où ils sont pour aller audit Lanyon : qui me fait vous prier de mettre ordre à cela en toute dilligence, pour envoier lesdits batteaux et en faire provision encores de quatre ou cinq pour un effet que je vous dirai mais que je vous voie. Priant Dieu, Monsieur de Keralec, qu'il vous conserve. A Guingamp, ce 5 aoust 1594. Vostre entierement affectionné amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur de Kerallec.
Pris sur l'original.

III

Lettre du même.

(1er janvier 1595). — Monsieur de Kerallec. Je viens presentement d'estre adverty que le vaisseau où sont les munitions et canon que je fais venir de Brest est arrivé à Breal [Note : Breal et ailleurs Brehal, c'est toujours ici Bréhat] : qui me fait vous prier de faire tout descharger ce qui y est dans vostre place, en lieu où rien ne se puisse gaster, et faire un inventaire de tout ce que vous trouverez. Je vous feray payer de ce qu'il vous coustera pour ce faire. Priant Dieu qu'il vous ait en sa garde. Am camp devant Corlay, ce 1er jour de janvier 1595.
Vostre entierement bien bon amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur de Keralec, commandant pour le Roy à Breal.
Pris sur l'original.

IV

Du même.

(4 janvier 1595). — Monsieur de Querhalayt. Je vous prie de faire tout debvoir et dilligence de faire trouver des batteaux et barques necessaires pour conduire toutes les pouldres, balles et maiches qui sont descendues à Brehal, et assister et favoriser Monsieur de Meneuf en tout ce qu'il vous demandera pour cela, ou ceux qui iront de sa part, sans y espargner auchuns frais ni dilligence, d'autant que cela importe trop le service du Roy. N'estant ceste pour autre effait, je prie Dieu, Monsieur de Queralayt, qu'il vous ait en sa garde. A Kimpercorentin, ce IV jour de Janvier.
Vostre entierement bon amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur Monsieur de Querralay.
Pris sur l'original.

 

LETTRES A M. DE KERHALEC, GOUVERNEUR DE BRÉHAT

Bibliothèque Nationale, Ms. tr. 22311, f. 168, 169, 170, 179.

V

Lettre de M. de Saint-Luc.

(28 février 1595). — Monsieur de Queralec. Laissez donc aller les deus navires que vous avez arrestez, puisque l'autre a eu pareille courtoisie, et soudain que les picques seront à Breal [Note : C'est Bréhat], avertissez m'en, ou donnez charge à celluy qui commande en vostre absence de me le mander aussitost. Ce mot n'estant pour autre subjet, je prie Dieu, Monsieur de Queralec, vous donner en santé heureuse et longue vie. Au camp de Quimpergaizenec, le XXVIII febvrier 1595. Vostre plus affectionné amy à vous servir SAINT LUC.
En superscription : A Monsr Monsr de Kerhalec.

Donnez, je vous supplie, un bateau à ce soldat de mes gardes et luy baillez escorte de six soldats et des matellots pour aller jusques à Beny [Note : Binic] prendre ce que je luy ay commandé m'apporte de là, qu'a le cappitaine La Varenne, qui sont cent picques ; que vostre lieutenant me les face après rendre à Pontrieu. Je feray payer la despense du bateau.
Pris sur l'original.

VI

Lettre du même.

(15 mars 1595). Monsieur de Kerrallet. Si les cent picques vous sont arrivées, je vous supplie, s'il est au monde possible, de les envoier, incontinent que vous aurez receu ce mot, à Lantreguer, et y user de toute la diligence que vous pourrez. Priant Dieu qu'il vous donne, Monsieur de Kerrallet, en santé ce que desirez. Au camp de la Rochederien, ce XV mars 1595.
Vostre plus affectionné amy à vous servir SAINT LUC.

Si les picques ne sont arrivées, poursuivez les et hastez ce marché en quelque sorte que ce soit. Nous en avons affere, et faites venir les picqs et pelles à Lantreguier.
Pris sur l'original.

VII

Du même.

(16 mars 1595). Monsieur de Kerhallec. Je vous envoye cest homme exprès, qu'est un des officiers de l'artillerie, pour faire embarquer les picqs et pelles qui sont à Breal. Je vous prie qu'en toutte dilligence vous lui faciez delivrer et les faire embarquer, car j'en ay extremement affaire. Ceci n'estant pour autre effect, je prie Dieu, Monsieur de Kerhalec de vous donner en santé heureuse et longue vie.
Vostre plus affectionné amy à vous servir SAINT LUC.
J'ay aussi donné charge de faire embarquer les poudres et d'autres munitions dont nous avons affaire. Baillez lui un bateau propre pour venir mesme à Lanion, s'il en estait besoing. A la Rochederien, ce jeudy matin XVI de mars 1595.
En superscription : A Monsr de Kerhallec, à Breal.
Pris sur l'original.

VIII

Du même.

(20 mars 1595). Monsieur de Kerhallec. Il faut necessairement que nous ayons cinquante tonneaux de bled des navires qui sont arrestez en vostre caste, de quoi nous avons extremement affaire, mesmes pour envitailler Guingamp qui en a besoing. Voyez donc quelles barques bouclées vous pourriez recouvrer pour faire mettre ledit bled, lequel je feray payer contant ou donner de bonnes assignations aux marchands pour en aller achapter d'autre. Envoyez nous au reste les picqs et les pelles à Pontrieu. J'ay donné charge au garde des munitions de vous laisser trois milliers de poudre pour envoyer à Quimper au premier vent. Je prie Dieu vous donner, Monsieur de Kerrallec, ce que desirez. Au camp de la Rochederien, ce XX mars 1595.
Vostre plus affectionné amy à vous servir SAINT LUC.
En superscription : A. Monsr Monsr de Kerhalec, commandant pour le service du Roy à Breal.
Pris sur l'original.

IX

Lettre du maréchal d'Aumont.

(22 mars 1595). Monsieur de Keralec. D'autant qu'il est plus que necessaire que je munisse le chasteau de ceste ville de vivres et de munitions de guerre pour esviter au mal qui pourrait arriver par faulte de cela advenant un siege, j'escris à Messieurs de Saint Malo et les supplie de me vouloyr envoyer le contenu du mémoire que je vous envoye, avec lequel je vous prie d'aller en diligence audit Saint Mallo, et les solliciter vous mesme de tout cela. Vous y trouverez le commissaire de l'artillerie La Mouchette, qui vous y aidera. Je fis hier une pareille depesche par un bourgeois de ceste ville. Mais parce qu'il s'est allé embarquer à Roscoff et que le temps est contraire, je crains qu'il ne mette trop à s'y rendre. C'est pourquoy je vous prie de rechef d'y aller vous mesme et incontinent la présente receue, sur autant que vous avez d'affection au service du Roy, auquel cela importe extremement. Et m'assurant que n'y ferez faute, je prieray Dieu qu'il vous ayt, Monsieur de Kerallec, en sa sainte garde. A Morlaix, ce XXII mars 1595. Vostre entierement affectionné amy D'AUMONT.
Je vous prie user en tout cela de la plus grande diligence qu'il vous sera possible, de sorte que tout le contenu audit mémoire soit icy dans trois ou quatre jours au plus tard. Vous n'aurez que faire de venir icy. Il faudra seullement faire embarquer le tout, et que La Mouchette s'envienne dans le mesme vaisseau.
En superscription : A Monsieur de Keralecq, gouverneur pour le Roy à Brehal.
Pris sur l'original.

X

Lettre du même.

(30 mars 1595). Monsieur de Keralec. J’avois escrit au sieur de Coetrousault et au cappitaine Martinière, qu'ils allassent jusqu'à Pimpol trouver le cappitaine Wistoc et faire marché avec luy, tant de deux pièces de fonte que des pouldres, balles et armes qu'il a charge de vendre ; mais comme ils se y acheminoient tous deux, le malheur a voullu qu'ils ont esté pris, dont j'ay un extreme regret. Et parce que je ne veux pour cela laisser d'achepter ce que dessus, je vous prie d'aller audit Pimpol et faire ledit prix et marché comme eussent fait lesdits Martinière et Coetrousault ; et suyvant cela, le maistre de la Monnoie qui est à Guingamp donnera ordre à faire payer comptant ce que dessus audit Wistoc, ainsy que je le luy ay mandé. Et me promettant que n'y ferez faulte, je prieray Dieu, Monsieur de Kerallec, qu'il vous ayt en sa garde. A Morlaix, ce XXX mars 1595.
Vostre entierement bien bon amy D’AUMONT.
En superscription : A Monsieur Monsr de Keralec, commandant pour le Roy à Brehal.
Pris sur l'original.

XI

Du même.

(30 mars 1595). Monsieur de Keralec. Je vous ay escrit aujourd'huy. Ce mot ne servira sinon pour vous prier que, quand vous serez à Painpol, de faire veoir par tous les vaisseaux des marchands qui y seront, et d'y prendre tout ce que vous y trouverez de picques, vous promettant de les faire payer. Priant Dieu, Monsieur de Keralech, qu'il vous conserve. A Morlaix, ce XXX mars 1595.
Vosire entierement bien bon amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur Monsr de Kerallec, commandant pour le Roy à Brehal.
Pris sur l'original.

XII

Du même.

(31 mars 1595). Monsieur de Kerallech. Je vous ay escrit que vous vous en alliez à Paimpoul ; mais auparavant que partir, je vous prie de donner ordre que nous ayons ces picques et pouldres, car nous en avons nécessairement affaire. Priant Dieu qu'il vous conserve. A Morlaix, ce dernier jour de mars 1595.
Vostre entierement bon amy D’AUMONT.
En superscription : A Monsieur de Keralech, commandant pour le Roy à Breal.
Pris sur l'original.

XIII

Du même.

(8 avril 1595). Monsieur de Kerallec. D'autant qu'il seroit malaisé de mener les quatre pieces aux armes d'Espagne que vous avez à moi par terre depuis Breal jusqu'à Rennes, vous regarderez de les faire mettre en un bon vaisseau et conduire seurement à Saint Malo, où vous les mettrez ez mains du Procureur de ville, à qui j'escris, et vous envoye la lettre. Je feray poyer le fret dudit vaisseau, mais regardez que cela soit mené seurement. Priant Dieu, Monsieur de Kerallec, qu'il vous conserve. A Morlaix, ce VIII avril 1595.
Vostre entierennent bon amy D'AUMONT.
Prenez recepissé desdites pieczes dudit Procureur de ville, et vous m'envoyerez ledit recepissé.
En superscription : A Monsieur Monsr de Kerallec, commandant pour le Roy à Breal.
Pris sur l'original.

XIV

Du même.

(25 avril 1595). Monsieur de Kerallec. Parcequ'il n'y auroit point trop de seureté d'envoyer les pieces et armes qui sont à Pimpol à Morlaix par le vaisseau Olonois dont avez escrit à Lesmoal, j'aime mieux qu'attendiez que la barque par laquelle vous avez envoyé les quatre pieces de fonte à Saint Malo soit de retour, et lors vous la ferez repartir pour porter lesdites deux pieces et armes qui sont à Pimpol audit Morlaix. On m'a dit que les Angloys ont quinze ou seize paires d'armes complettes, faites à la françoyse, et qui sont bonnes et à bon marché, comme quinze ou seize escus, et vingt escus celles qui sont dorées. Je vous prie de les aller veoir et les achepter ; et m'advertissant, je donneray ordre tout aussitost à les faire payer. Priant Dieu qu'il vous ayt, Monsieur de Kerallec, en sa sainte garde. A Guingamp, ce lundy XXV apvril 1595. Vostre entierement affectionné amy D'AUMONT.
Je ne veulx pas envoyer lesdites quinze ou seize paires d'armes à Morlaix, ains les faire venir ici, si tant est que je les puisse avoir.
En superscription : A Monsieur Mr de Kerallec, commandant pour le service du Roy à Breal.
Pris sur l'original.

XV

Du même.

(26 avril 1595). Monsieur de Kerallech. J'ai yen la lettre que m'avez escrite. Quand donc vostre barque sera de retour de Saint Malo, faites-la aussitost repartir pour porter les pièces et armes, qu'a achaptées Lesmoal, à Morlaix ; et celuy qui les conduira s'adressera à Mr Hardy, qui luy fera bailler recepissé de celuy que j'ay commis à la garde des munitions de guerre, qui est un fort riche marchand dudit Morlaix. J’escris audit sieur Hardy une lettre que je vous envoye, pour bailler à celui qui menera lesdites pieces et armes. Quant aux Anglois, s'ils continuent les mauvais déportemens que vous m'escrivez, je serai bien aise que vous les en empeschiez ; mais s'ils n'en donnent pas beaucoup d'occasion, vous ne le ferez pas, car ce ne serait que les irriter et les convier à faire du mal davantage. J'en escris au cappitaine Huistoch, et m'assur qu’il fera cesser ces desordres, car il est homme de police. Priant Dieu qu'il vous ayt en sa sainte garde. A Guingamp, ce XXVI avril 1595.
Vostre entierement bien bon amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur de Kerallech, commandant pour le Roy à Breal.
Pris sur l'original.

XVI

Du même.

(3 mai 1595). Monsieur de Kerhallec. Comme je vous ay cy devant escrit, vous ne faudrez d'envoyer à Morlaix les pieczes, balles et armes qu'achapta Lesmoal à Painpol, et ferez mettre à part quatre cens balles du calibre du canon de ceste ville, que ledit Lesmoal a encore depuis achaptées, lesquelles j'envoyeray querir. Je croy que vous avez aussi envoyé audit Morlaix le reste des pouldres que vous avez. Si vous ne l'avez fait, vous ne fauldrez de les envoyer avec lesdites pieczes, balles et armes. Priant Dieu qu'il vous conserve. A Guingamp, ce III may 1595. Vostre entierement bien bon amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur de Kerallec, commandant pour le Roy à Breal.
Pris sur l'original.

XVII

Du même.

(29 mai 1595). Monsieur de Keralech. J'ay veu la lettre que m'avez escrite et comme vous avez fait embarquer tout ce que je voulois estre mené à Morlaix. Je vous feray rendre les douze escus qu'en a cousté le port, sitost que vous m'aurez envoyé le recepissé de celuy qui aura tout receu audit Morlaix. Quant aux deux cent piques que vous avez achaptées, j'en suis très aise, et vous prie de les faire venir en ceste ville. Je vous en feray rembourser. Quant aux trois cens autres, prenez les à un escu la piece, je les achepteray aussi. Quant à permettre ceste traitte de bled, je desirerois faire davantage et pour luy et pour vous ; mais considerez que je ne puis deroger à mes ordonnances, et d'ailleurs ce seroit faire une ouverture qui causeroit la ruine du pays, car chacun en voudroit faire autant, mesmes deux ou trois conseillers de la Court, que j'en ay refusez. Priant Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde. A Guingamp, ce XXIX may 1595.
Vostre entierement bon amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur Monsr de Keralech, commandant pour le Roy à Breal.
Pris sur l'original.

XVIII

Du même.

(19 juin 1595). Monsieur de Kerallech. Ne faillez, incontinent la présente receue, d'envoyer à Guingamp les deux cens picques que vous avez achaptées, ensemble les trois cens autres dont vous m'avez escript, si elles sont arivées. Mais n'y faillez ; autrement vous me donnerez occasion de mescontentement. Je vous feray rembourser de ce qu'elles vous auront cousté. Priant Dieu sur ce qu'il vous conserve. Au camp de Saint Meyn, ce XIX juing 1595. Vostre entierement bien bon amy D'AUMONT.
En superscription : A Monsieur Monsr de Keralech, gouverneur pour le Roy.
Pris sur l'original.

(J. Geslin de Bourgogne).

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