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CAHIER DE DOLÉANCES DE IRVILLAC EN 1789 |
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CHATELLENIES D'IRVILLAC ET DE LOGONNA.
Ces châtellenies, acquises en 1760 par Nicolas Magon,
seigneur de la Gervaisais, furent annexées à la vicomté du Faou pour former, à
partir de 1768, le marquisat de la Gervaisais dont le siège était au Faou, en la
sénéchaussée de Châteaulin. Aucun officier de la juridiction ne parut aux
assemblées des deux paroisses.
IRVILLAC.
Irvillac avait pour trève
Saint-Eloy, pauvre hameau situé sur les dernières pentes des montagnes d'Arrée.
Saint-Eloy a été érigé en commune.
Subdélégation de Landerneau.
— District de Landerneau, arrondissement de Brest, canton de Daoulas,
POPULATION. — 200 feux
(Procès-verbal) ; — 2.000 habitants en 1790 ; 2.083 habitants en 1800.
CAPITATION. — 401 cotes (3 l. et au-dessous : 149 ; au dessus : 252). Total 2.389 l. 6 s. 1
d. (capitation, 1.630 l., 21 deniers p. l. 142 l. ; milice, 217 l. ; casernement,
398 l.).
CAPITATION NOBLE EN 1788. — M. de Roscerff-Dourguy, 9 l. ; Mlle de
Roscerff, 1 l.
VINGTIÈMES. — 3.199 l. 19 s.
FOUAGES. — 23 feux 1/3.
— Total : 799 l. dont 467 l. 14 s. 2 d. pour f. ext.
CORVÉE. — Route Landerneau-Le Faou,
1.310 toises. Dist. 2 kilom. Cap 1.798 l. — Le territoire d’Irvillac est fécond
; on y trouve des landes, des prairies et quelques
bois si rares dans ces contrées. Terres légères en général (CAMBRY, p. 250).
RECTEUR. — Corvaisier, 2300 l. — Décimes : R. 169 l. F 100 l. — Dîmes à l’abbaye de Daoulas.
PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale le 7 avril, sous la présidence de Me Alain Le Bouguen, sieur de Kerdanet, demeurant en sa terre de Kerdanet, paroisse d'Irvillac, notaire royal et apostolique du siège présidial de Quimper, en l’absence de MM. les juges du marquisat de la Gervaisais du Faou, priés, à cette fin, de s’y trouver. — Comparants : voir les signataires du cahier. — Députés : Jean Le Goff, ménager à Quiguilvarn, Gabriel Cren, ménager à Creach carnel.
[Cahier de doléances d'Irviliac].
La paroisse d'Irvillac, évêché de Quimper, en Bretagne, supplie Sa Majesté, par ses députés, de vouloir bien supprimer ou diminuer, autant que sa bonté paternelle le permet, le joug onéreux des charges dont elle est accablée par la capitation, tailles, vingtièmes et corvées des grands chemins, franc-fief et droits de contrôle, qui sont excessifs. impôts et billots et droits sur toutes sortes de boisson, tabacs, etc…, les droits rectoriaux qui sont exorbitants. Déclarant à Sa Majesté, par ses députés, que c'est une province unie à sa couronne, fidèle et attachée à sa sacrée personne et à son royaume et se fait un devoir essentiel d'y être toujours attachée ; suppliant Sa Majesté, par sa bienfaisance pour son peuple, de sonder au fond de son cœur paternel le moyen de la soulager.
1° — Elle demande spécialement la suppression du franc-fief.
2° — La sujétion aux fours et moulins banaux à supprimer.
3° — Défense soit faite aux fermiers généraux des devoirs, par eux et préposés, de faire commerce de vins.
4° — Que si Sa Majesté ordonne aux marchands de vins de payer 12 livres par barrique, cette somme serait plus que suffisante pour faire face au don gratuit.
5° — On supplie Sa Majesté d'ordonner que les corvées des grands chemins seront indistinctement faites par les trois ordre, ainsi que l'imposition des tailles et la capitation chacun suivant ses facultés personnelles et jouissances, comme aussi pour les charroie des troupes, des vivres et autres munitions de guerre, d'une ville à l'autre seulement.
6° — Que les eaux-de-vie seront distribuées au même prix, aux trois ordres indistinctement, à meilleure raison que faire se pourra.
7° — Enfin, on supplie Sa Majesté que quand il s'agira de voter aux Etats généraux, d'ordonner que ce soit par tête et non par ordre.
Fidèlement collationné, conforme à l'original, par nous, Me Allain Le Bouguen, sieur de Kerdanet, y demeurant, paroisse d'Irvillac, notaire royal et apostolique du siège présidial de Quimper.
A. LE BOUGUEN, notaire royal.
Par addition aux doléances de l'autre part :
[8°] On supplie Sa Majesté de considérer que c'est le peuple qui est la Nation, que les deux autres ordres, qui se disent ses supérieurs, en sont venus et, par l'ignorance des textes, l'ont accablé, l'ont surchargé de tous les impôts et se sont arrogé toutes les exemptions et privilèges.
[9°] On supplie encore Sa Majesté d'ordonner que les fermiers généraux des devoirs que l'on met sur les boissons en Bretagne ne fassent pas le commerce du vin ni d'aucune boisson. S'il a la bonté de faire cette défense, il y aura plus de deux mille particuliers dans la Province qui, à l'appui de ce commerce, nourriraient leurs familles et aideraient à payer les charges et subsides, que tout citoyen doit à son souverain, que nous ne refusons pas de payer ; mais que sa bonté paternelle nous mette à même de le faire.
[10°] Que les vassaux, sujets aux moulins, sont dans l'impossibilité de mettre des bornes à la cupidité des meuniers qu'on peut regarder comme les sangsues du genre humain.
[11°] Que le Tiers Etat ait autant de députés aux Etats de la province que les deux autres ordres.
[12°] Que les privilèges et les honneurs soient égaux entre les trois ordres.
[13°] Nous prions nos députés qui iront aux Etats généraux d'assurer Sa Majesté de notre profond respect, que nous sacrifierions nos biens et nos vies pour la conservation de sa personne, la gloire de sa couronne, que nous prions le Seigneur de le bénir et son auguste race et qu’elle règne jusques à la fin des siècles. C'est le vœu de ses sujets fidèles de la paroisse d'Irvillac, en Basse-Bretagne.
A. LE BOUGUEN, notaire royal.
(H. E. Sée).
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