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HISTOIRE SAINTE - ANCIEN TESTAMENT

(de la sortie d'Egypte à la Royauté)

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Depuis la Création de l'homme jusqu'au déluge (de 1500 à 1095 environ avant Jésus-Christ).

Les faits remarquables de cette époque sont :

- l'entrée des Hébreux dans le désert.

- la manne donnée en nourriture aux Israélites.

- l'eau tirée du rocher d'Horeb.

- la promulgation de la loi.

- la construction de l'arche et du tabernacle.

- la consécration d'Aaron et de la tribu de Lévi pour le service des autels.

- l'institution des sacrifices et des fêtes.

- les châtiments infligés à un grand nombre de coupables.

- la mort de Moïse.

- le passage du Jourdain.

- la conquête de la Terre promise.

- le gouvernement des Juges.

 

DE LA SORTIE D'EGYPTE JUSQU'A LA ROYAUTE

 Bretagne : Histoire Sainte et Ancien Testament

L'entrée dans le désert ; les eaux de Mara 

Au sortir de la mer Rouge, les Hébreux marchèrent vers le désert de Sur, sans rencontrer de source. Après trois jours d'une marche pénible au milieu des sables, ils ne trouvèrent que des eaux de Mara, dont ils ne purent boire à cause de leur amertume. Moïse les rendit douces en y jetant un bois que le Seigneur lui indiqua.

Les cailles 

Lorsque les provisions apportées d'Egypte furent épuisées, le peuple murmura contre Moïse et Aaron, en disant : "Plût à Dieu que nous fussions morts dans l'Egypte par la main du Seigneur ! Pourquoi nous avez-vous amenés dans ce désert, pour nous y faire mourir de faim ?". Le Seigneur dit à Moïse : "J'ai entendu les murmures des enfants d'Israël ; dites-leur : Vous mangerez ce soir de la chair et au matin vous serez rassasiés de pain, et vous saurez alors que je suis le Seigneur votre Dieu". Vers le soir, une multitude de cailles s'abattirent sur le camp.

La manne 

Le lendemain du jour où Dieu avait envoyé les cailles, le sol se trouva couvert de petits grains menus et comme pilés au mortier. Les Israélites, étonnés, s'écrièrent : Manhu, c'est-à-dire, qu'est-ce que cela ? (d'où est venu le mot manne). "C'est le pain que le Seigneur vous donne, dit Moïse, prenez-en une mesure pour chaque personne".

Pendant les quarante ans que dura le voyage dans le désert, les Israélites furent nourris de la manne. Elle tombait du ciel chaque jour, et ressemblait à ces petits grains de gelée blanche qui se forment l'hiver. Il fallait la ramasser dès le matin, car elle fondait aux premiers rayons de soleil. Elle ne tombait pas le jour du sabbat ; mais la veille on en faisait double provision, et ce jour-là seulement elle ne se corrompait pas.

L'eau tirée du rocher d'Horeb 

Les Israélites, ne trouvant point d'eau, murmurèrent encore contre Moïse en disant : "Pourquoi nous as-tu fait sortir de l'Egypte ? Est-ce pour nous faire mourir de soif, nous, nos enfants et nos troupeaux ?". Moïse cria vers le Seigneur et lui dit : "Que ferai-je pour contenter ce peuple, car peu s'en faut qu'il ne me lapide ?".

Ne crains point, lui répondit le Seigneur ; va à la tête du camp ; choisis quelques anciens que tu conduiras sur la montagne d'Horeb, où je te précéderai ; tu frapperas le rocher de la verge, et il en sortira de l'eau, afin que le peuple boive". Moïse exécuta l'ordre de Dieu devant les anciens : l'eau sortit du rocher et se répandit dans le camp.

Défaite d'Amalec 

Les Amalécites vinrent attaquer les Israélites à Raphidim, près du rocher d'Horeb. Moïse leur opposa Josué, et gravit la montagne avec Aaron et Hur, pour implorer le secours de Dieu. Lorsque Moïse tenait ses mains élevées vers le ciel, les Israélites étaient victorieux, et quand il les abaissait, les Amalécites reprenaient l'avantage. Or les bras de Moïse s'appesantissant, Aaron et Hur les soutinrent à droite et à gauche, jusqu'à ce que Josué eût entièrement défait les ennemis.

La promulgation de la loi 

Trois mois environ après la sortie d'Egypte, les Israélites arrivèrent au pied du mont Sinaï. Dieu appela Moïse sur la montagne, et lui commanda de dire au peuple : "Purifiez-vous aujourd'hui et demain, et soyez prêts pour le troisième jour, car je descendrai sur la montagne du Sinaï".

Dès le matin du troisième jour, on entendit des tonnerres et l'on vit briller des éclairs ; une nuée épaisse couvrit la montagne ; une trompette mystérieuse sonna avec grand bruit ; le peuple qui était dans le camp fut saisi de frayeur. Alors Dieu se fit entendre au milieu des feux, et publia sa loi qu'on appelle le Décalogue.

1- Je suis le Seigneur votre Dieu qui vous ai retirés de la terre d'Egypte, de la maison de servitude ; vous n'aurez pas de dieux étrangers devant moi.

2- Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur votre Dieu.

3- Souvenez-vous de sanctifier le jour de sabbat.

4- Honorez votre père et votre mère, afin que vous viviez longtemps sur la terre que le Seigneur votre Dieu vous donnera.

5- Vous ne tuerez point.

6- Vous ne commettrez point d'adultère.

7- Vous ne déroberez point.

8- Vous ne porterez point de faux témoignages contre votre prochain.

9- Vous ne désirerez point la femme de votre prochain.

10- Vous ne désirerez point sa maison, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni rien de ce qui est à lui.

Les premières tables de la loi 

Les Israélites effrayés, se tinrent éloignés de la montagne, et dirent à Moïse : "Parle-nous toi-même et nous t'écouterons ; mais que le Seigneur ne nous parle pas, de peur que nous mourions". Moïse rassura le peuple, et remonta ensuite sur la montagne, où la Majesté divine se rendait sensible.

Il y demeura 40 jours et 40 nuits, sans boire ni manger. Dieu lui donna ses ordres pour la construction du tabernacle, le ministère des prêtres et les cérémonies du culte ; enfin, il lui remit deux tables de pierre sur lesquelles il avait lui-même gravé la loi.

Le veau d'or 

Le peuple, inquiet de voir que Moïse restait si longtemps sur la montagne, s'assembla autour d'Aaron et lui dit : "Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car nous ne savons ce qu'est devenu Moïse, cet homme qui nous a tirés de l'Egypte". Aaron eut la faiblesse de céder à leurs instances séditieuses, il fit apporter tous les pendants d'oreilles, les fondit ensemble et en fit un veau d'or, en souvenir de l'idole des Egyptiens. Alors le Seigneur dit à Moïse : "Descends de la montagne, car les Israélites se sont écartés de la voie que tu leurs as montrée".

Arrivé près du camp, Moïse aperçut le veau d'or et le peuple qui dansait autour en chantant. Saisi d'une sainte indignation, il jeta les tables de la loi qu'il tenait à la main, et les brisa au pied de la montagne. Il prit ensuite l'idole, la mit dans le feu et la réduisit en poudre qu'il répandit dans l'eau que buvait le peuple. Puis, Moïse appela les enfants de Lévi restés fidèles à Dieu, et leur ordonna de punir les idolâtres. Les hommes de la tribu de Lévi prirent les armes, et, allant et venant à travers du camp, ils tuèrent environ trois mille coupables.

Les secondes tables 

Après la punition des adorateurs du veau d'or, Moïse, par l'ordre de Dieu, tailla deux tables de pierre, semblables à celles qu'il avait brisées, et les porta sur le mont Sinaï. Comme la première fois, il resta sur cette montagne 40 jours et 40 nuits.

Lorsque Moïse descendit avec ces deux tables, sur lesquelles Dieu avait de nouveau gravé sa loi, son visage était environné de rayons lumineux, qui lui étaient restés de son entretien avec le Seigneur. Aaron et les anciens n'osaient l'approcher. Moïse les rassura, et publia les ordonnances du Seigneur la face découverte. Quand il eut cessé de parler, il mit sur son visage un voile, qu'il n'ôtait que lorsqu'il entrait dans le tabernacle pour converser avec Dieu.

Moïse s'empressa d'exécuter les ordres du Seigneur, tant pour l'organisation religieuse et civile des Israélites, que pour la construction des divers objets destinés au culte de la nouvelle loi. Le peuple fournit à la dépense par des offrandes volontaires. Les travaux furent dirigés par Béséléel et Ooliab, que le Seigneur avait lui-même désignés et remplis de son esprit.

Le tabernacle 

Le tabernacle était une tente portative qui avait trente coudées de longueur, sur dix de largeur et dix de hauteur. Un voile le partageait en deux parties : la première était le Saint, ou le lieu saint ; la seconde le Sanctuaire, ou le Saint des saints.

Dans le Saint, étaient placés l'autel des parfums, le chandelier à sept branches, et la table des douze pains de proposition. Dans le Saint des saints était l'arche d'alliance.

Devant le tabernacle se trouvait le parvis, sorte de cour fermée où le peuple se réunissait, et où les prêtres offraient des sacrifices sur l'autel des holocaustes. Le tabernacle devait servir de temple aux Israélites jusqu'à leur établissement dans la Terre promise.

L'arche d'alliance 

L'arche d'alliance était un coffre en bois de sétim (acacia), tout revêtu de feuilles d'or au dedans et au dehors. Elle avait deux coudées et demie de longueur, une coudée et demie de largeur et une coudée et demie de hauteur. Les deux tables de la loi et une mesure de la manne furent placées dans l'arche.

L'arche était recouverte d'une table d'or, nommée propitiatoire. Deux chérubins d'or, placés vis-à-vis l'un de l'autre, aux extrémités du propitiatoire, le voilaient de leurs ailes déployées. Dieu se manifestait sur ce trône par l'apparition d'une nuée, et il y rendait de vive voix ses oracles.

Les sacrifices 

Les sacrifices étaient la base du culte extérieur et public de la religion judaïque. Il y en avait de deux sortes : les sacrifices sanglants et les sacrifices non sanglants.

Les sacrifices sanglants consistaient dans l'immolation de certains animaux ; ils étaient de trois espèces : l'holocauste, le sacrifice expiatoire et le sacrifice pacifique.

Les holocaustes étaient offerts pour honorer le Seigneur ; les sacrifices expiatoires, pour implorer le pardon des péchés ; les sacrifices pacifiques, pour remercier Dieu des grâces reçues et pour en demander de nouvelles. 

Celui qui offrait un sacrifice sanglant amenait la victime devant l'autel, et lui mettait la main sur la tête, pour indiquer qu'elle allait être immolée à sa place.

Dans le sacrifice d'holocauste, la victime était entièrement brûlée, tandis que dans les autres sacrifices on réservait quelques parties de la victime qui n'étaient pas consumées sur l'autel.

Les sacrifices non sanglants consistaient en des offrandes de fleur de farine avec de l'huile et de l'encens, de gâteaux, de pain sans levain avec de l'huile, d'épis grillées au feu, et en des libations de vin.

Chaque journée était sanctifiée par deux sacrifices, l'un sanglant et l'autre non sanglant ; ils étaient la figure du sacrifice perpétuel de l'Eglise. Le sacrifice sanglant consistait en deux agneaux qu'on offrait en holocauste, l'un vers neuf heures du matin, l'autre vers trois heures du soir. Le sacrifice non sanglant consistait dans les parfums que l'on brûlait sur l'autel des parfums. 

Les fêtes des Israélites 

La fête du Sabbat (du vendredi soir au samedi soir) se célébrait en mémoire du repos de Dieu, après la création. Personne ne travaillait le jour du sabbat. Plus tard, on réunit le peuple dans les synagogues, pour la prière, la lecture et l'explication des livres saints. Outre le sabbat, les Israélites avaient chaque année quatre fêtes principales : la Pâque, la Pentecôte, la fête des Tabernacles et la fête des Expiations.

La Pâque fut instituée en mémoire de la sortie d'Egypte ; elle commençait le quatorzième jour du premier mois (mars). Vers le soir du premier jour, on immolait un agneau dans chaque famille. La fête durait sept jours, pendant lesquels il n'était pas permis de manger d'autre pain que du pain azyme ou sans levain.

La Pentecôte fut instituée pour rappeler la promulgation de la loi sur le mont Sinaï ; elle se célébrait cinquante jours après la Pâque.

La fête des Tabernacles ou des Tentes durait huit jours ; elle commençait le quinzième jour du septième mois, lorsqu'on avait recueilli tous les fruits de l'année. Les Israélites quittaient les villes et vivaient sous des tentes ou des berceaux de feuillage, en mémoire du séjour de leurs pères dans le désert.

La fête des Expiations se célébrait par un jeûne général, cinq jours avant la fête des Tabernacles, et lui servait de préparation. C'était la seule fois de l'année que le grand prêtre entrait dans le sanctuaire pour faire l'expiation des péchés de tout le peuple. Au sortir du Saint des saints, on lui amenait deux boucs : l'un était immolé au Seigneur ; l'autre, appelé bouc émissaire, était chargé avec imprécation de tous les péchés d'Israël, et chassé ensuite dans le désert.

Le sacerdoce 

Toute la tribu de Lévi fut consacrée au service de Dieu, et le sacerdoce fut divisé en trois ordres : les pontifes, les prêtres et les lévites.

Moïse, de la part de Dieu, choisit Aaron et ses enfants pour exercer les fonctions de pontifes ; il les revêtit des habits sacerdotaux, et les consacra avec l'huile sainte. En cette circonstance, un feu venu du ciel dévora l'holocauste que Moïse offrit à Dieu.

Ce feu devait être entretenu perpétuellement sur l'autel ; il était défendu, sous peine de mort, d'en employer un autre dans les cérémonies du culte. Nadab et Abiu, fils aînés d'Aaron, ayant manqué aux prescriptions divines, furent foudroyés par une flamme mystérieuse qui sortit de l'autel, et l'on transporta leurs cadavres hors du lieu saint.

Le grand prêtre avait l'administration générale du culte ; il présidait aux fêtes solennelles, revêtu d'ornements magnifiques. Les prêtres  étaient surtout chargés d'offrir les sacrifices et d'expliquer la loi ; mais ils n'étaient exclus d'aucun emploi public.

Les lévites remplissaient les emplois inférieurs ; ils étaient les gardiens et les serviteurs du sanctuaire. Au désert, ils campaient auprès du tabernacle et en transportaient les diverses pièces. Plus tard, une de leurs principales fonctions fut de chanter, dans le temple, les louanges de Dieu.

Nature de la législation mosaïque 

Outre les institutions religieuses et les règlements qui concernaient le culte de Dieu, la loi de Moïse renfermait toutes les institutions politiques, militaires et civiles nécessaires à un peuple. Cette législation, morale, sanitaire et pénale, examinée surtout en vue du but qu'il fallait atteindre, atteste que l'auteur d'une oeuvre semblable, à l'époque où elle a été conçue, fut divinement inspiré.

Moïse donne aux hommes, sur la Divinité, des pensées et des connaissances auxquelles la raison humaine ne se serait jamais élevée par ses seules forces. Il leur enseigne, par rapport à eux-mêmes, une doctrine d'humanité, de bienveillance et de justice à laquelle leurs passions ne leur auraient pas permis d'atteindre. Si le peuple hébreu ne fut pas le premier des peuples de ce temps, c'est qu'il ne voulut pas se conduire d'après les principes établis par son législateur, ou plutôt par Dieu même, dont Moïse n'était que l'interprète.

Moïse, parlant au nom de Dieu, promet aux Juifs qu'ils seront heureux tant qu'ils resteront fidèles à la loi, et que leur désobéissance sera toujours suivie de châtiment, ce que l'histoire a constamment vérifié. Cette législation était si complète qu'il n'a jamais été nécessaire d'y rien ajouter ni d'en rien retrancher.

Le départ du Sinaï 

Les Israélites restèrent près d'un an au pied du mont Sinaï. La nuée miraculeuse donna le signal du départ en s'éloignant du tabernacle. Aussitôt les trompettes sacrées se firent entendre, les tribus prirent l'ordre de marche indiqué par le Seigneur, et sous la conduite de la nuée se dirigèrent vers la Terre promise, en passant par le désert de Pharaon.

Murmures du peuple 

La marche des Israélites était pénible, dans un désert qui ressemblait à une mer de sable. Epuisés de fatigue, ils murmurèrent contre le Seigneur ; mais un feu venu du ciel dévora l'extrémité du camp, et ne s'éteignit qu'à la prière de Moïse. On appela cet endroit l'Embrasement, parce que le feu du Seigneur s'y était allumé contre son peuple.

Cependant les Israélites, dégoûtés de la manne, se mirent à regretter la nourriture de l'Egypte, et demandèrent de la chair à manger. Dieu, pour les satisfaire, envoya dans le camp une si grande quantité de cailles, que tous purent s'en rassasier ; mais il châtia une grand nombre de ces "murmurateurs", en les frappant de mort. Cet endroit fut appelé les Sépulcres de concupiscence, parce qu'on y ensevelit ceux qui avaient demandé avec convoitise de la chair à manger.

Moïse eut à supporter les murmures de sa propre famille. Marie, sa soeur, et Aaron, son frère, lui reprochèrent d'avoir épousé l'Ethiopienne Séphora, fille de Jéthro ; ils allèrent jusqu'à dire : "Le Seigneur n'a-t-il donc parlé que par Moïse ? N'a-t-il pas aussi parlé par nous ?".

Moïse ne se plaignit pas, car il  était le plus doux des hommes, Dieu prit lui-même sa défense : il fit venir les deux coupables à l'entrée du tabernacle, leur fit l'éloge de Moïse, et frappa Marie d'une lèpre blanche comme la neige. A cet vue, Aaron dit à Moïse : "Je vous conjure de ne pas nous imputer ce péché que nous avons commis follement".

Moïse se hâta de prier pour sa soeur. Dieu voulut qu'elle passât sept jours hors du camp. Après cette pénitence, elle fut guérie et revint au milieu des enfants d'Israël.

L'exploration de la Terre promise 

Les Israélites, parvenus aux frontières méridionales de la Terre promise, campèrent à Cadès-Barné, dans le désert de Pharan ; ils étaient à une journée de marche de Bersabée, où avaient séjourné Abraham, Isaac et Jacob. Après avoir consulté le Seigneur, Moïse choisit douze hommes, un de chaque tribu, et les envoya reconnaître le pays à conquérir. Ils mirent 40 jours pour en faire le tour ; ils rapportèrent des grenades, des figues d'une grosseur extraordinaire, et une branche de vigne si chargée de raisins, qu'elle était portée par deux hommes sur un levier.

Dix de ces envoyés dirent aux enfants d'Israël : "Nous avons parcouru un beau pays, où coulent le lait et le miel ; mais les villes sont défendues par de hautes murailles. Les habitants sont d'une taille énorme ; auprès d'eux nous paraissions comme les sauterelles. Nous ne pouvons aller combattre ce peuple, parce qu'il est plus fort que nous"

La multitude se mit à murmurer en disant : "Plût à Dieu que nous fussions morts en Egypte ! Puissions-nous périr dans cette solitude plutôt que d'entrer dans un pays où le glaive de nos ennemis va nous immoler avec nos femmes et nos enfants. Donnons-nous un chef, et retournons en Egypte".

Josué et Caleb, qui faisaient partie des douze, essayèrent en vain de les apaiser ; ils allaient être lapidés, lorsque le Seigneur parut avec éclat sur le tabernacle de l'alliance, et dit à Moïse : "Jusqu'à quand ce peuple m'outragera-t-il et ne me croira-t-il pas, après tous les miracles que j'ai faits pour lui ?. Je le frapperai de la peste et je le détruirai entièrement". Moïse intercéda pour Israël, comme il avait fait lors de l'adoration du veau d'or.

Dieu se laissa fléchir, mais il déclara que les Israélites retourneraient au désert, qu'ils y séjourneraient 40 ans en punition de leur endurcissement, et que ceux qui avaient plus de 20 ans, Josué et Caleb exceptés, n'entreraient point dans la Terre promise.

A peine cette sentence était-elle prononcée, que les envoyés qui avaient causé le trouble furent frappés de mort, en présence de tout le peuple.

Les Israélites vaincus reviennent dans le désert 

Les Israélites, condamnés à ne pas entrer dans la Terre promise, voulurent cependant en faire la conquête, malgré la défense de Moïse. Mais ils furent vaincus par les Amalécites et obligés de rentrer au désert, où ils séjournèrent 38 ans.

L'événement le plus remarquable arrivé pendant ce long séjour est la révolte de Coré, de Dathan et d'Abiron.

La révolte de Coré, de Dathan et d'Abiron - la verge d'Aaron 

Coré, Dathan et Abiron se révoltèrent avec 250 des principaux d'entre les Israélites. Ils accusaient Aaron d'avoir usurpé le sacerdoce, et Moïse de gouverner avec une tyrannie insupportable. Moïse se jeta le visage contre terre, et dit aux révoltés : "Prenez chacun vos encensoirs : et qu'Aaron prenne aussi le sien ; le Seigneur fera connaître ceux qui lui appartiennent"

Le lendemain, Coré avec ses partisans se mit d'un côté, et Aaron de l'autre. Dieu parut alors dans sa majesté, et commanda à tout le peuple de se séparer de ces "murmurateurs", qui demeuraient seuls à l'entrée de leurs tentes, avec leurs femmes et leurs enfants.

Moïse prit à témoin tout le peuple qu'il n'avait rien fait que par les ordres de Dieu, et que la mort extraordinaire de ces rebelles le justifierait en leur présence. A peine eut-il cessé de parler, que la terre s'ouvrit sous les pieds des trois factieux, et les engloutit avec leurs tentes et tout ce qui leur appartenait. Au même instant le Seigneur fit sortir un feu qui consuma leurs 250 partisans.

Dieu voulut confirmer le sacerdoce d'Aaron par un miracle. Il ordonna que l'on mit devant l'arche douze verges portant chacune le nom d'une tribu, et, pour la tribu de Lévi, une treizième vierge avec le nom d'Aaron. Le lendemain, la verge d'Aaron avait reverdi, et portait des fleurs et des fruits ; elle fût conservée depuis dans l'arche d'alliance.

Châtiments des violateurs de la loi 

De sévères exemples de la justice de Dieu imprimèrent dans les coeurs un grand respect de ses commandements.

Un Israélite qui avait blasphémé le saint nom de Dieu fut lapidé par tout le peuple ; un autre eut le même sort pour avoir ramassé du bois le jour du sabbat.

Les eaux du rocher de Cadès 

Au commencement de la quarantième année après la sortie d'Egypte, les Israélites revinrent camper à Cadès, où mourut Marie, soeur de Moïse. Comme on manquait d'eau, des murmures s'élevèrent de toutes parts contre Moïse et Aaron. Moïse, ayant reçu de Dieu, l'ordre de commander au rocher de l'eau, ne se contenta pas de parler au rocher, mais il le frappa jusqu'à deux fois de la verge comme s'il eût douté de la bonté de Dieu envers un peuple si ingrat. L'eau jaillit avec abondance ; toutefois Dieu dit à Moïse et à Aaron : "Puisque vous n'avez pas cru à mes paroles ..., vous ne ferez point entrer ce peuple dans la terre que je lui ai promise".

Le roi d'Edom refuse le passage 

A Cadès les Israélites se trouvaient sur la frontière des Iduméens. Le plus court chemin, pour se rendre en Chanaan, était de traverser ce pays ; mais le roi d'Edom refusa le passage. Ils furent donc, obligés de faire un grand détour, parce que Dieu leur avait défendu de combattre les Iduméens, descendant d'Abraham par Ismaël et Esaü.

La mort d'Aaron 

Pendant que les Israélites étaient au pied de la montagne de Hor, le Seigneur donna à Moïse, l'ordre de conduire Aaron sur le sommet de la montagne, et de le dépouiller de ses habits de grand prêtre pour en revêtir Eléazar, son fils aîné. Après quoi Aaron mourût à l'âge de 123 ans, et tout le peuple le pleura pendant 30 jours.

Le serpent d'airain 

Les Israélites, partis de la montagne de Hor pour contourner le pays d'Edom, recommencèrent à murmurer. "Que ne sommes-nous demeurés en Egypte, disaient-ils, et pourquoi faut-il que nous mourions dans cette solitude ?. Nous n'avons pas de pain, l'eau même souvent nous manque, et il y a longtemps que cette nourriture si légère nous est devenue insupportable".

Le Seigneur, irrité, envoya des serpents brûlants dont la morsure était mortelle. Ce châtiment fit rentrer le peuple en lui-même ; il s'humilia et demanda pardon. Dieu se laissa fléchir, et voulant figurer Jésus-Christ, qui devait être crucifié à la vue du peuple pour notre salut, il ordonna à Moïse d'exposer un serpent d'airain à la vue de la multitude, l'assurant que les blessés qui le regarderaient seraient guéris.

La conquête de la rive gauche du Jourdain 

Moïse n'avait en vue que la conquête du pays de Chanaan proprement dit, situé à l'occident du Jourdain. Arrivé à la frontière des Amorrhéens, il fit demander à Séhon, leur roi, un libre passage sur ses terres. Sur son refus il lui livra bataille par ordre du Seigneur, le défit complètement et s'empara de tout le pays situé entre le torrent d'Arnon et la rivière de Jéboc.

Og, roi de Basan, voulut prévenir les Israélites, et vint les attaquer à Edraï ; mais il fut vaincu et tué dans le combat.

Moïse, après s'être rendu maître de la plus grande partie du pays situé sur la rive gauche du Jourdain, vint camper auprès des Moabites, en face de Jéricho.

Balac et Balaam 

Balac, roi des Moabites, effrayé des conquêtes des Israélites, eut recours au prophète Balaam, et lui promit une grande récompense si, par ses enchantements, il lui obtenait la victoire sur les Hébreux.

L'ambition et l'amour des richesses aveuglèrent le prophète, qui sella son ânesse, et se mit en chemin. Comme il se trouvait dans une gorge étroite, un ange tenant une épée nue fit reculer l'ânesse. Le prophète, pour qui l'ange était invisible, la frappait à coups redoublés, lorsque, par un miracle inouï, elle se mit à parler et à lui reprocher sa dureté. En même temps Balaam vit l'ange, et se prosterna devant lui. "Poursuis ton chemin, lui dit l'envoyé du Très-Haut ; mais tu ne diras que ce qui te seras inspiré".

Balac, averti à l'arrivée du prophète, vint à sa rencontre, et lui fit de magnifiques promesses. "Prince, lui répondit Balaam, pensez-vous qu'il me soit possible de proférer d'autres paroles que celles que Dieu mettra dans ma bouche ?". Trois fois il voulut satisfaire le roi, en maudissant Israël, et trois fois le Seigneur, conduisant sa langue, lui fit proférer les bénédictines les plus magnifiques. "Le Seigneur m'a conduit ici pour bénir, s'écria-t-il. Que tes tabernacles sont beaux, ô Jacob ! que tes demeures sont brillantes. Bénis soient ceux qui te bénissent, et maudits ceux qui te maudissent ! Une étoile sortira de Jacob, et un rejeton s'élèvera d'Israël ; mais, hélas ! qui vivra quand le Seigneur accomplira ces choses ?".

Après ces prophéties, Balaam, oubliant les miracles opérés en sa faveur, fit tomber les Hébreux dans le vice de l'idolâtrie ; le Seigneur irrité, en fit périr vingt quatre mille. Une bataille eut lieu ensuite ; Balac fut défait, et Balaam lui-même resta parmi les morts.

Les Israélites s'établissent sur la rive gauche du Jourdain 

La victoire ayant rendu les Israélites maîtres de tout le pays situé sur la rive gauche du Jourdain, les enfants de Ruben et de Gad le demandèrent pour leur part d'héritage. Moïse leur permit de s'y établir avec une partie de la tribu de Manassé ; mais il mit la condition que les hommes de ces tribus en état de porter les armes resteraient dans l'armée, pour aider leurs frères à faire la conquête du pays situé à l'occident du Jourdain.

La mort de Moïse 

Moïse, sachant sa mort prochaine, assembla les Israélites pour la dernière fois. Il leur rappela les bienfaits dont ils avaient été comblés, leur promit toutes sortes de biens s'ils servaient fidèlement le Seigneur, et leur annonça les plus grands malheurs s'ils l'abandonnaient ; puis il chanta un cantique admirable, et bénit chacune des douze tribus d'Israël.

Il alla ensuite sur le mont Nébo, d'où le Seigneur, lui montrant la terre des Chanaan, lui dit : "Voilà le pays que j'ai promis à Abraham, Isaac et Jacob ; tu l'as vu, mais tu n'y entreras pas".

Moïse mourut à l'âge de 120 ans, et nul homme, jusqu'à ce jour, n'a connu le lieu de sa sépulture. Tout le peuple le pleura pendant 30 jours.

Josué - le passage du Jourdain 

Après la mort de Moïse, Josué, son successeur, fit avancer les Israélites vers le fleuve du Jourdain, les avertissant de se tenir prêts pour le traverser. "Sanctifiez-vous, leur dit-il, car le Seigneur renouvellera demain, sous vos yeux, les plus étonnantes merveilles qu'il ait opérées depuis votre sortie d'Egypte".

A la tête du peuple s'avançait l'arche d'alliance, portée par les prêtres. Lorsqu'ils furent arrivés au bord du fleuve, les eaux de droite s'arrêtèrent et demeurèrent comme suspendues, tandis que celles de gauche s'écoulèrent dans la mer Morte, laissant le fond à sec. Ce prodige dura tant que l'arche resta dans le lit du Jourdain, et le peuple passa le fleuve à pied sec.

Josué - la prise de Jéricho 

La première ville que trouvèrent les Israélites, après le passage du Jourdain, fut celle de Jéricho. Josué, par l'ordre de Dieu, fit faire à son armée le tour de la ville, une fois par jour, pendant six jours de suite. Des prêtres, portant l'arche, précédaient les hommes de guerre. Au septième jour, on fit sept fois le tour de la ville ; au dernier tour, les prêtres sonnèrent de la trompette, et le peuple jeta de grands cris : à l'instant les murailles tombèrent, et chacun entra par la brèche qu'il avait devant lui. Tous les habitants furent passés au fil de l'épée.

Les Gabaonites - le soleil arrêté 

Les peuples de Chanaan, alarmés des progrès des Israélites, se liguèrent pour les combattre. Mais les habitants de Gabaon préférèrent se soumettre, et usèrent d'un stratagème pour tromper Josué. Ils se présentèrent avec des vêtements en lambeaux, des pains durs et réduits en poussière, des outres rompues et décousues. "Nous venons d'une terre lointaine, dirent-ils, et nous désirons faire la paix avec vous". Josué et les chefs du peuple, sans consulter le Seigneur, s'allièrent par serment avec les Gabaonites. Trois jours après la conclusion de cette alliance, Josué apprit qu'ils habitaient le voisinage, et que les Israélites allaient bientôt se trouver au milieu d'eux.

La démarche des Gabaonites déplut aux peuples voisins, qui vinrent attaquer Gabaon. Les habitants de la ville assiégée demandèrent du secours à Josué. Celui-ci, malgré la fraude dont on avait usé, se crut obligé de tenir son serment.

Lorsque Josué partit avec une armée, Dieu lui dit : "Ne crains point les peuples que tu vas combattre, je les ai livrés entre tes mains ; nul d'entre eux ne pourra te résister". A la vue des Israélites, leurs ennemis, saisis d'épouvante, prirent la fuite en désordre. Dieu fit alors tomber une grêle de pierres qui en tua un grand nombre.

Josué, craignant que le jour ne finit avant leur entière défaite, dit en présence des enfants d'Israël : "Soleil, n'avance point sur Gabaon, ni toi, lune, sur la vallée d'Aïalon". Et le soleil et la lune s'arrêtèrent, jusqu'à ce que le peuple se fût vengé de ses ennemis.

Le partage de la terre promise 

Josué défit successivement tous les peuples de Chanaan. En peu d'années, il se rendit maître de toute la Terre promise, et la partagea entre les douze tribus d'Israël.

La tribu de Juda, qui s'était distinguée au-dessus des autres par le courage, reçut en partage le pays des Jébuséeens, dont la capitale était Jébus ou Jérusalem, ville destinée à devenir le centre de la religion.

Les enfant de Lévi, consacrés au service du temple, n'eurent pas de terres ; mais le Seigneur leur donna pour subsister la dîme et les prémices de tout ce que la terre produisait ; ils eurent pour demeures 48 villes appelées villes lévitiques.

Jacob ayant adopté Manassé et Ephraïm, fils de Joseph, leurs tribus entrèrent dans le partage : Manassé représentant son père Joseph, et Ephraïm remplaçant Lévi.

Mort de Josué 

Josué, près de mourir, assembla les douze tribus, leur rappela les bienfaits du Seigneur et les exhorta à ne jamais abandonner son saint culte. Il mourut ensuite, âgé de 110 ans.

Le gouvernement des anciens 

Après la mort de Josué, les Hébreux furent gouvernés par le Conseil des anciens, dont la fonction, depuis Moïse, consistait à régler les affaires générales.

Dans chaque ville, des magistrats étaient chargés de maintenir l'ordre et d'administrer la justice ; ils ne relevaient du Conseil des anciens que pour les questions importantes qui intéressaient toute la nation.

A cette époque, l'Etat judaïque formait comme une république fédérative, dans laquelle chaque tribu avait en temps ordinaire ses chefs propres et se gouvernait par elle-même.

Les relations des tribus entre elles se maintirent par l'observation de la loi de Moïse, l'unité du sacerdoce, la répartition des lévites dans Israël, et par l'obligation, pour tout Israélite, de venir chaque année offrir les prémices des fruits de la terre devant le tabernacle établi à Silo.

Le gouvernement des Juges (de 1427 à 1095 ans avant Jésus-Christ) 

Les servitudes - les Juges

Les générations qui avaient vu les prodiges opérés par Moïse et Josué disparurent peu à peu, et les Israélites oublièrent insensiblement les ordonnances de leur loi. Ils contractèrent des alliances illicites avec les peuples infidèles qui les entouraient ; comme eux ils voulurent avoir des dieux visibles, et tombèrent dans une stupide idolâtrie.

Pour les punir, Dieu les livra à leurs ennemis, qui les réduisirent sept fois en servitude. Lorsque les Israélites se repentaient de leurs crimes, le Seigneur leur envoyait des libérateurs, que l'on a désignés sous le nom de Juges, qui retiraient le peuple de la servitude et le gouvernaient après sa délivrance.

On compte quinze juges : Othoniel, Aod, Samgar, Débora aidée de Barac, Gédéon, Abimélech, Thola, Jaïr, Jephté, Abesan, Ahialon, Abdon, Samson, Héli et Samuel.

- la 1ère servitude - Othoniel :

Pour punir les désordres des Israélites, le Seigneur les livra d'abord à Chusan, roi de Mésopotamie, qui pendant huit ans réduisit le pays en servitude. Ce malheur ayant fait rentrer le peuple en lui-même, le Seigneur suscita Othoniel, neveu de Caleb, qui défit les ennemis, et gouverna le peuple avec le titre de juge pendant 40 ans.

- la 2ème servitude - Aod :

Après la mort d'Othoniel, de nouveaux crimes attirèrent de nouveaux malheurs. Eglon, roi de Moab, vainquit les Israélites, et les assujettit à sa domination. Ils ne furent délivrés de cette servitude que 18 ans après, par Aod, leur second juge.

- la 3ème servitude - Samgar :

Aod étant mort, les Israélites, inconstants, adorèrent de nouveau les idoles et furent punis par les Philistins, qui vinrent ravager le pays. Dieu les délivra par le ministère de Samgar, qui tua six cents Philistins avec un soc de charrue ; après cette victoire, il fut pendant quelques années juge du peuple d'Israël.

- la 4ème servitude - Débora et Barac :

Les Israélites, à cause de leurs désordres, furent assujettis pendant vingt ans à Jabin, roi d'Hazor. Le Seigneur pardonna encore à leur repentir. La prophétesse Débora, que Dieu avait établie pour gouverner son peuple, fit venir Barac, et lui dit : "Voici l'ordre du Seigneur : Prends avec toi dix mille combattants ; conduis-les sur la montagne de Thabor ; je t'amènerai Sisara, général de l'armée de Jabin, avec ses neuf cents chars armés de faux, et je le livrerai entre tes mains". Sisara vint ; son armée fut taillée en pièces, et lui-même contraint d'abandonner son char, et de fuir à pied. Epuisé de fatigue, il entra dans la tente de Jahel, lui demanda à boire, se coucha à terre et s'endormit. Alors cette femme courageuse, voyant l'ennemi du peuple de Dieu entre ses mains, le tua en lui enfonçant un gros clou dans la tête ; elle le montra ensuite dans cet état à Barac, qui le cherchait. Débora et Barac célébrèrent cette mémorable journée par un cantique d'actions de grâces. Vingt ans de paix suivirent la mort de Sisara.

- la 5ème servitude - Gédéon :

Le peuple de Dieu, ayant péché de nouveau, tomba entre les mains des Madianites. Durant sept années ces étrangers ravagèrent les moissons et réduisirent le pays à une misère extrême.

Dieu se montra touché des gémissements de son peuple, il suscita Gédéon qui, par humilité, ne consentit à commander qu'après avoir obtenu plusieurs miracles pour preuve de sa mission. Le feu du ciel consuma un sacrifice qu'il avait préparé. Il demanda au Seigneur qu'une toison exposée la nuit en plein air fût trempée par la rosée, tandis que toute la terre demeurerait sèche : le Seigneur lui accorda ce miracle. Le lendemain, Gédéon, demanda que la toison fût sèche et la terre couverte de rosée, et le Seigneur l'exauça de nouveau.

Alors, plein de confiance en la protection céleste, il leva une armée de trente deux mille hommes. Mais Dieu, ne voulant pas qu'Israël s'attribuât la victoire, dit à Gédéon : "Tu as trop de soldats que je te livre Madian ; laisse partir ceux qui le voudront". Il ne resta que dix mille hommes. Ce nombre parut encore trop grand au Seigneur ; il ordonna de ne garder que ceux qui, en passant près du torrent, se contenteraient de prendre de l'eau dans le creux de la main, et sans fléchir le genou pour boire. Il n'y eut que trois cents, ils furent seuls jugés dignes de combattre ; tout le reste de l'armée se retira.

Ces trois cents hommes prirent chacun une trompette d'une main, et de l'autre un vase de terre renfermant un flambeau ; ainsi armés, ils descendirent la nuit dans le camp des Madianites. Au signal donné, ils brisent les vases et sonnent de la trompette en criant : Le glaive du Seigneur et de Gédéon !. Les ennemis se croient surpris par une puissante armée, ils s'enfuient de toutes parts, et se tuent les uns les autres sans se reconnaître. Cent vingt mille Madianites périrent.

- la 6ème servitude - Jephté :

Les Philistins et les Ammonites opprimaient depuis dix-huit ans les enfants d'Israël, Jephté marcha contre eux et les défit complètement. Mais le succès lui coûta des larmes bien amères ; car il avait fait imprudemment le voeu d'offrir au Seigneur, s'il obtenait la victoire, la première personne qui sortirait de sa maison, et viendrait à sa rencontre.

Comme il approchait de Maspha, il aperçut sa fille unique qui accourait vers lui, au son des tambours. A cette vue, le malheureux père déchira ses vêtements ; mais sa fille, instruite de ce qui était arrivé, demanda deux mois pour se disposer à son sort, et vint ensuite se mettre entre les mains de son père, qui accomplit son voeu.

- la 7ème servitude - Samson :

La septième et dernière servitude eut lieu sous les Philistins : elle dura 40 ans. Cette fois, Dieu voulut secourir son peuple en se servant d'un seul homme : il suscita Samson, qu'il doua d'une force extraordinaire. Un ange apparut à sa mère et lui dit : "Tu auras un fils dont le rasoir ne touchera point la tête, car il sera nazaréen, c'est-à-dire consacré à Dieu dès son enfance ; c'est lui qui commencera à délivrer Israël de la main des Philistins".

A l'âge de 18 ans, Samson fit le premier essai de ses forces, en mettant en pièces un jeune lion qui voulait le dévorer. Outragé par les Philistins, il prit au piège 300 renards (chacals), les lia plusieurs ensemble et leur attacha à la queue des flambeaux ardents ; ces animaux coururent à travers les champs des Philistins, ils incendièrent les blés, les vignes et les oliviers.

Les Philistins, irrités contre Samson, demandèrent aux Israélites de le leur livrer. Ceux-ci eurent la faiblesse d'y consentir, et l'abandonnèrent à leur haine après l'avoir lié avec de grosses cordes neuves. Au grand étonnement de ses ennemis, Samson brisa ses liens ; puis, saisissant une mâchoire d'âne qu'il trouva à terre, il s'en servit comme d'une arme, tua mille Philistins et mit le reste en fuite.

Plus tard, comme il était enfermé dans Gaza, il enleva les deux battants de la porte de cette ville, les mit sur ses épaules, et les transporta sur le sommet d'une montagne voisine, en passant au milieu de ses ennemis épouvantés.

Les Philistins promirent une grosse somme d'argent à une femme nommée Dalila, si elle découvrait la cause d'une force si prodigieuse et le moyen de la dompter. Après avoir longtemps résisté aux instances de cette femme, Samson eut la faiblesse de lui déclarer que sa force l'abandonnerait s'il perdait sa chevelure. Dalila lui fit couper les cheveux pendant qu'il dormait, et le livra ensuite aux Philistins, qui lui crevèrent les yeux, et le condamnèrent à tourner la meule d'un moulin, à Gaza.

Les cheveux de Samson repoussèrent, et ses premières forces lui revinrent. Un jour de fête en l'honneur de Dagon, les Philistins le firent venir pour leur servir de jouet. Samson, qui se regardait encore comme le défenseur de son peuple, se fit conduire entre deux colonnes qui soutenaient le temple ; après avoir invoqué le Seigneur, il les secoua en s'écriant : "Que je meure avec les Philistins !". L'édifice s'écroula, et Samson périt avec trois mille Philistins, les plus notables de la nation.

- le grand prêtre Héli :

Après Samson, Héli, déjà souverain pontife, fut juge du peuple d'Israël. Il était vénérable par son âge et par sa piété ; mais sa douceur, qui allait jusqu'à la faiblesse, le rendit malheureux. On murmurait des désordres de ses deux fils, et il se contentait de leur faire de légères remontrances, qui, en les rendant plus inexcusables, ne les rendaient pas meilleurs.

- l'enfance de Samuel :

Anne, mère de Samuel l'avait longtemps demandé à Dieu par des prières ferventes. Elle le voua au Seigneur, même avant sa naissance, et, lorsqu'il eut atteint l'âge de trois ans, elle le présenta au grand prêtre, pour servir dans le tabernacle. Héli prit soin de son enfance, et le jeune Samuel croissait en âge et en vertu sous les yeux du pontife.

Samuel dormait dans le temple près de l'appartement du grand prêtre. Une nuit, l'enfant s'entendit appeler par son nom. C'était la voix du Seigneur, et Samuel crut entendre celle du grand prêtre. Il se leva promptement, et se présenta devant Héli. "Me voici, lui dit-il, car vous m'avez appelé". "Mon fils, répondit Héli, je ne t'ai point appelé, retourne dormir".

L'enfant, à peine rendormi, s'entendit appeler de nouveau. Il alla retrouver Héli, qui lui fit la même réponse. La voix se fit encore entendre, et le grand prêtre comprit qu'elle venait du Seigneur, qui voulait révéler quelque secret. Retourne, dit-il à l'enfant ; et si l'on t'appelle, tu répondras : "Parlez, Seigneur, parce que votre serviteur écoute".

Samuel fut appelé pour la quatrième fois, il répondit comme le grand prêtre le lui avait ordonné. Alors le Seigneur lui révéla les grands malheurs qui allaient fondre sur Israël.

- la prise de l'arche par les Philistins - la mort d'Héli :

Les Israélites, plusieurs fois défaits par les Philistins, crurent que la présence de l'arche leur rendrait la victoire ; ils la firent donc apporter dans le camp.

A l'arrivée de l'arche, toute l'armée d'Israël jeta de grands cris de joie. Les Philistins les entendirent et furent saisis de crainte ; mais, reprenant courage, ils résolurent de combattre vaillamment. Israël fut vaincu, parce que le Seigneur était irrité. Trente mille hommes périrent, parmi lesquels se trouvaient les deux fils d'Héli, et l'arche tomba aux mains des Philistins.

Un homme échappé du combat accourut à Silo, où était Héli, et lui dit : "Israël a fui devant les Philistins, vos deux fils sont morts, et l'arche de Dieu a été prise". Héli, qui avait alors 98 ans, et dont les yeux étaient obscurcis, ayant entendu nommer l'arche de Dieu, tomba de son siège à la renverse, se brisa la tête, et mourut aussitôt.

- le retour de l'arche :

Les Philistins placèrent l'arche de Dieu à Azot, dans le temple de Dagon ; le lendemain ils trouvèrent l'idole renversée, le visage contre terre, devant l'arche. On transporta alors l'arche de ville en ville pendant sept mois ; partout de cruelles maladies et des fléaux terribles accompagnaient son passage.

Désespérés par ces prodiges, les Philistins se décidèrent à renvoyer l'arche avec des présents expiratoires. D'après les conseils de leurs devins, ils la mirent sur un chariot neuf, traîné par deux vaches dont on avait renfermé les veaux dans l'étable. Ces vaches prirent d'elles-mêmes le chemin de Bethsamès, première ville frontière des Israélites. Elles avançaient toujours d'un même pas, en mugissant, sans se détourner ni à droite ni à gauche. On transporta ensuite l'arche à Gabaa dans la maison d'Abinadab, où elle demeura longtemps.

- Samuel, dernier juge :

Vingt ans après le retour de l'arche, Samuel fut reconnu pour juge. Il s'établit à Maspha, et renouvela l'alliance du peuple avec le Seigneur.

Les Philistins vinrent attaquer les Israélites au moment où Samuel offrait un agneau en holocauste. Mais le Seigneur prit la défense de son peuple. Il fit fondre sur les ennemis un orage si terrible, que, prenant la fuite, ils abandonnèrent toutes les villes qu'ils possédaient, depuis Accaron jusqu'à Geth. Les Philistins n'osèrent de longtemps revenir sur les terres d'Israël, et le peuple de Dieu vécut en paix tant que le saint Prophète le gouverna.

- Ruth et Noémi :

Au temps des Juges, un homme de Bethléem nommé Elimélech, et sa femme Noémi, furent obligés par la famine de passer avec leurs deux fils dans le pays des Moabites. Quelques temps après leur arrivée, Elimélech mourut. Ses deux fils épousèrent deux filles de Moab, dont l'une s'appelait Orpha et l'autre Ruth, et au bout de dix ans ils moururent.

Noémi, ayant perdu son mari et ses fils, voulut retourner dans son pays après dix ans d'absence. Elle annonça cette résolution à ses deux belles-filles, et leur fit ses adieux : "Allez dans la maison de votre mère, dit-elle, et que le Seigneur vous fasse miséricorde comme vous l'avez faite à ceux qui sont morts et à moi".

Orpha, après quelque résistance, suivit ce conseil ; mais Ruth, voyant Noémi pauvre et accablée de vieillesse, ne voulut jamais la quitter. "En quelque lieu que vous alliez, lui dit-elle, je vous suivrai ; votre peuple sera mon peuple, votre Dieu sera mon Dieu, et la mort seule pourra me séparer de vous".

Elles partirent donc ensemble pour Bethléem ; elles y arrivèrent au temps de la moisson des orges. Ruth, pour fournir à leur subsistance, alla ramasser les épis laissés par les moissonneurs. Or elle glanait dans le champ d'un homme riche nommé Booz, et Booz lui dit : "N'allez point dans un autre champ, mais joignez-vous à mes filles. Quand l'heure du repas sera venue, prenez place parmi mes serviteurs et mangez avec eux". Puis il dit à ses moissonneurs : "Vous laisserez des épis, afin qu'elle n'ait point honte de les recueillir, et vous ne reprendrez point ce qu'elle aura ramassé".

Booz, ayant appris que Ruth était sa parente, l'épousa pour obéir à la loi qui obligeait le plus proche parent d'un homme mort sans enfant d'épouser la veuve. Il eut d'elle un fils nommé Obed, qui fut le grand-père du saint roi David.

F.F.

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