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Jeanne JUGAN

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Jeanne Jugan et les Petites Soeurs des Pauvres     

Jeanne Jugan (Soeur Marie de la Croix), fondatrice des Petite Soeurs des Pauvres (au service des personnes âgées).

 

Sa mission continue de nos jours !

 

Jeanne Jugan est née à Cancale, petit port de mer (au hameau des Petites Croix), le 25 octobre 1792 (en pleine révolution), de parents pauvres, mais honnêtes et vertueux. Son père, marin de profession, se nommait Joseph Jugan et sa mère Marie Horel. De leur union naquirent sept enfants (deux garçons et cinq filles) : Jeanne vint au monde la cinquième. Des sept enfants, trois moururent en bas âge. Joseph Jugan s'en allait chaque année comme la plupart des Cancalais sur les bancs de Terre-Neuve pour la grande pêche... et un jour il ne revint pas. Il disparut en mer en 1798. Jeanne Jugan n'avait que cinq ans. 

Afin d'aider sa mère, Jeanne passa plusieurs années comme employée de cuisine, au service de Mme la Vicomtesse de la Chouë, à la Mettrie-aux-Chouettes, en Saint-Coulomb (paroisse limitrophe de Cancale). Puis elle entra comme infirmière à l'hôpital de Rosais, sur la Rance. Jeanne avait alors pensé se marier, puis au cours d'une mission, elle avait compris que Dieu la voulait toute à lui, pour une oeuvre,... mais sans savoir laquelle... Alors elle attendait, en secourant les malheureux. 

Obligée de quitter la maison paternelle en 1817 à cause de la pauvreté de sa famille, Jeanne vint à Saint-Servan (Ille-et-Vilaine) à l'âge de vingt-cinq ans. Elle  y a servi en plusieurs maisons avec une grande fidélité et sa conduite y a toujours été d'une régularité parfaite. Elle a servi, entre autres personnes, une ancienne demoiselle, Mlle Marie Lecoq, toute occupée de bonnes œuvres et alors sa joie la plus douce était de seconder sa chère maîtresse dans les pieux exercices de sa charité. Celle-ci étant morte, Jeanne s'est retirée à sa part, sans revenus et travaillant pour vivre. Mais pressée du désir de faire le bien, elle n'a pas été longtemps sans trouver l'occasion d'exercer son zèle, aidée en cela par une amie de rencontre Françoise Aubert, dite Fanchon, avec laquelle elle se mit en ménage (Fanchon restait au logis tandis que Jeanne allait en journée pour gagner le pain quotidien). 

Saint-Servan, quoique comptant une population assez considérable, et une population de marins, qui trop souvent, décimés par les dangers de la mer laissent leurs vieux parents sans ressource, Saint-Servan n'avait point d'hospice ni aucun lieu pour recueillir la vieillesse indigente de l'un et l'autre sexe, de sorte que beaucoup de malheureux vieillards y étaient exposés à toute sorte de misères.

Leur triste position attendrit le cœur de Jeanne, elle entreprend de venir à leur secours. Mais comment fera-t-elle ? Elle n'a pas de fortune, n'importe. Elle se confie en Dieu... Au commencement de l'hiver 1839, elle apprend qu'une vieille femme pauvre infirme et aveugle (nommée Anne Chauvin, veuve Haneau) vient de perdre sa sœur, l'unique personne qui la soignait et qui allait lui chercher son pain ; touchée de son sort, Jeanne la fait transporter dans sa maison et l'adopte pour sa mère. La nourriture de cette première ne l'inquiète pas beaucoup : pour la faire vivre, elle travaillera plus avant dans la nuit.

Peu de temps après, une ancienne servante (nommée Isabelle Coeuru ou Quéru) qui avait servi fidèlement et sans gages jusqu'à leur mort ses maîtres tombés dans la détresse, et qui non seulement les avait servis ainsi, mais avait dépensé pour eux toutes ses économies, et, tout étant épuisée, avait fini par aller leur chercher du pain et à elle aussi ; après leur décès, faible et infirme elle expose à Jeanne son triste sort : celle-ci à l'instant la recueille avec joie.

Cette double conquête ne fait que stimuler son zèle et celui de ses deux nouvelles amies Marie Jamet (fille d'un maçon) et Virginie Trédaniel (orpheline) qui décident le 15 octobre 1840, à eux trois, de former une association de charité. Ce groupe allait bientôt compter de nouveaux membres. C'était déjà l'embryon d'une grande congrégation qui s'appellera bien plus tard, les "Petites Soeurs des Pauvres". Ne pouvant plus, dans sa maison trop petite recevoir d'autre malheureux, Jeanne Jugan en loue une plus grande et y entre le 1er octobre 1841. Un mois après sa nouvelle maison est remplie partout ; douze pauvres vieilles femmes y trouvent un abri. Mais pour les nourrir que fera Jeanne? Quelque peu d'argent qu'elle avait réservé est bientôt consommé. Alors sa charité la rend ingénieuse. Puisque je n'ai plus de pain à leur donner, dit-elle, eh bien ! j'irai leur en chercher : aussi bien, cette tâche me convient mieux qu'à ces misérables, cassés par les ans et les infirmités. Elle réalise ainsi sa pensée : elle demande à chacun de ses pauvres le nom des personnes bienfaisantes qui l'assistaient, et elle va elle-même solliciter leurs aumônes. Tous consentent volontiers, et avec juste raison ; car, au lieu qu'auparavant ces malheureuses avaient la fatigue et l'humiliation de mendier, et souvent ils abusaient de ce qui leur était donné, Jeanne remplit cette tâche à leur place, et chacun est sûr que son aumône est bien placée.

Le 29 mai 1842, le groupe d'associés s'assemble avec l'abbé Le Pailleur afin de s'organiser en vue de l'avenir. Elles décident de prendre alors le nom de "Servantes des Pauvres" et choisissent Jeanne Jugan (qui prend le nom de "Soeur Marie de la Croix") pour supérieure et lui promettent obéissance. 

On va visiter la maison de Jeanne, l'intérêt général s'attache à une œuvre si douce. On sent le besoin de donner enfin un asile à la vieillesse abandonnée. Plusieurs personnes généreuses se réunissent pour procurer une maison plus spacieuse. Cette maison est acquise. On la cède à Jeanne ; mais on ne peut faire davantage ; ainsi on la prévient que si le nombre de ses pauvres augmente, ce sera à elle à pourvoir à leur nourriture et à leur entretien. N'importe, Jeanne accepte, pensant que la Providence, qui l'a si bien servie jusqu'ici, ne lui fera pas défaut, et elle entre avec joie dans sa nouvelle demeure le 1er octobre 1842.

Bientôt, au lieu de douze pauvres, elle en a vingt, de vingt elle passe à trente ; un an après, sur la fin de 1843, elle en avait quarante, et aujourd'hui, ô bénédiction ! elle compte autour d'elle une famille de soixante-cinq misérables des deux sexes, tous vieux ou infirmes, ou estropiés, ou manchots, ou idiots, ou atteints de maux incurables, tous arrachés à la misère dans leurs greniers, ou à la honte de mendier dans les rues, beaucoup arrachés aux vices que le vagabondage traîne après soi.

Mais qui pourrait dire le zèle de cette fille à recueillir les pauvres ! Que de fois, allant elle-même les chercher en leur triste réduit, elle les a déterminés à la suivre, ou, s'ils ne pouvaient marcher, se chargeant d'eux comme d'un précieux fardeau, elle les a emportés avec bonheur dans sa maison. Un jour, elle apprend qu'un vieillard de soixante-douze ans, Rodolphe Laine, ancien marin, non pensionné, est abandonné dans un caveau humide. Elle s'y rend, elle aperçoit un homme au visage exténué, couvert de haillons à moitié pourris, et jeté sur ce qui avait été de la paille autrefois et n'était plus qu'un hideux fumier. Ce malheureux avait une pierre pour oreiller ; son caveau étant au bas d'une maison de pauvres, ceux-ci lui donnaient quelques morceaux de pain, et il vivait ainsi depuis deux ans. A cet aspect Jeanne est émue de la plus vive compassion, elle sort, va confier ce qu'elle a vu à une personne bienfaisante, et arrive un instant après avec une chemise et des vêtements propres. Quand le vieillard est changé, elle transporte ce nouvel hôte en sa maison, et aujourd'hui il jouit d'une bonne santé. On pourrait citer bien d'autres traits du même genre. Elle a recueilli une petite fille de cinq ans, Thérèse Poinso, orpheline et estropiée, de laquelle personne ne voulait ; une autre fois, une jeune personne de quatorze ans, Jeanne Louette, que ses parents dénaturés, quittant notre ville, avaient abandonnée ; elle a recueilli cette malheureuse lorsqu'on la traînait à un lieu de prostitution. Un jour, une fille de mauvaise vie, ne pouvant plus sustenter sa vieille mère, la veuve Colinet, l'apporte et la jette dans la rue en face de la maison de Jeanne : cette pauvre femme avait à la jambe un ulcère horrible, c'est une raison pour qu'elle soit reçue avec plus de bonté. Un autre jour, c'était au milieu de l'hiver, par un froid rigoureux et à la nuit tombante, deux enfants de neuf à dix ans du fond de la Basse-Bretagne et ayant fui, parce qu'ils n'avaient pas de pain, la maison paternelle, sont trouvés dans nos rues errant et frappant à toutes les portes. Personne ne les reçoit les pauvres petits car ils n'ont pas d'argent. Une voix s'écrie : il faut les conduire à Jeanne ; Jeanne, en effet, les reçoit et les nourrit jusqu'à ce que, par les soins de l'Administration, qu'elle en informe, ils soient reconduits au domicile de leurs parents. (A l'exception de ces deux enfants, les autres malheureux que Jeanne a recueillis, ceux-ci dessus dénommés et les autres, sont domiciliés de Saint-Servan).

Excités par son exemple, trois personnes (Fanchon, Marie et Virginie) se sont unies à elle pour partager ses soins et ses fatigues. Celles-ci vaquent à l'intérieur à tous les ouvrages les plus pénibles avec un dévouement admirable et même au détriment de leur santé, tandis qu'à l'extérieur Jeanne, infatigable, se multiplie en proportion du nombre de ses pauvres. Elle est sans cesse en marche, quelque temps qu'il fasse, un panier au bras, et elle le rapporte toujours plein. Car, non seulement, ainsi que nous l'avons dît, elle recueille les aumônes des personnes charitables qui veulent bien l'assister pour les pauvres qu'elle a chez elle et qui ne fréquentent plus leur porte ; mais elle recueille encore, par une pieuse industrie, les restes de leur table, le vieux linge et les vêtements qui ne servent plus ; et ainsi, ce qui souvent serait perdu lui aide à nourrir et à vêtir ses pauvres. Pour plaider leur cause, elle est vraiment éloquente, on l'a vue souvent fondre en larmes en exposant leurs besoins ; aussi il est difficile de lui résister, et presque toujours elle a réussi à amollir les cœurs les plus durs. Du reste elle n'importune personne : si on la rebute, elle se retire aussitôt sans manifester le moindre mécontentement, disant : une autre fois vous nous assisterez.

Elle a identifié véritablement son sort avec celui des pauvres, elle est vêtue comme eux de ce qu'on lui donne, elle se nourrit des restes comme eux, ayant soin de réserver toujours la meilleure part à ceux qui sont malades ou plus infirmes ; et les personnes qui la secondent imitent son exemple.

Enfin l'ordre règne dans cette maison. Le travail y est organisé. Un docteur médecin a la bonté de visiter gratuitement ceux qui sont malades, il y a même élevé une petite pharmacie. Les pauvres sont traités avec douceur et tenus avec une grande propreté. Ceci est à la connaissance de tous ceux qui ont visité la maison, et est attesté par les vieillards eux-mêmes qui s'y plaisent.

Ainsi, par tant de soins et par les moyens faciles qu'elle a su employer et qui ne grèvent personne, en même temps qu'elle a gagné la confiance de la ville de Saint-Servan, Jeanne Jugan est parvenue à arracher soixante cinq malheureux au froid, à la misère, elle a débarrassé nos rues du hideux spectacle de leur mendicité, et en moins de quatre ans elle a commencé de fonder un véritable hospice ou, comme on l'appelle généralement, une maison d'asile pour les pauvres vieillards et infirmes.

(extrait du texte écrit par Douville, le 21 décembre 1844)

Jeanne Jugan mourut le vendredi 29 août 1879 à 86 ans, après avoir passé les 26 dernières années de sa vie à la Tour Saint-Joseph, dans le village de Saint-Pern - 35 (il s'agit de la maison où étaient formées les jeunes filles qui voulaient être Soeurs des Pauvres). Ses funérailles auront lieu dans la plus grande simplicité. Jusqu'à son exhumation, qui eut lieu le 5 mars 1936, le corps de Jeanne Jugan reposait dans le paisible cimetière de la Tour Saint-Joseph. A l'époque où Jeanne Jugan passa de vie à trépas, l'Institut qu'elle avait fondé comprenait, après seulement quarante années d'existence, 2 488 religieuses, 177 maisons dispersées à travers le monde, et il hospitalisait environ 20 500 vieillards. Jeanne Jugan est proclamée "Bienheureuse" le 3 octobre 1982. Aujourd'hui l'on compte par le monde 6 000 Petites Soeurs, 307 maisons et près de 52 000 vieillards.

Nota : sa maison actuellement lieu de pèlerinage et de méditation, a été conservée telle qu'elle était en 1792.

 

Canonisation de Jeanne Jugan

(en religion : Sœur Marie de la Croix)

Fondatrice de la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres

(1792-1879)

 le 11 octobre 2009 à Rome

 

 Dossier de presse :

- Dates importantes de la vie de Jeanne Jugan ;

- Biographie de Jeanne Jugan ;

- Miracle attribué à Jeanne Jugan ;

- Les petites soeurs des pauvres ;

 

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