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KERBORS (anciennement KERBORZ) et son église ou chapelle primitive.

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Pleuhihan avait pour trêve Kerborz (aujourd'hui Kerbors). Les prieures de Saint-Georges et les recteurs présentés par elles au prieuré-cure de Pleubihan avaient assuré depuis longtemps, dans cette trêve éloignée, le service religieux. Une chapelle vicariale avait été construite très anciennement à Kerborz, et cette chapelle de secours était desservie les dimanches et fêtes chômées, très nombreuses avant le Concordat de 1801. Un cimetière était à l'entour de l'édifice. Le document inédit qui va suivre est un procès-verbal de bénédiction et dédicace d'une chapelle rurale réédifiée à Kerborz. Le 20 septembre 1546, le révérend père en Dieu, messire Louis du Cambout, de l'ordre des Frères Prêcheurs, évêque titulaire d'Aveneste en Thrace, suffragant ou auxiliaire de Quimper en Cornouailles, bénit et consacre solennellement devant plusieurs témoins, prêtres, nobles et roturiers, l'ancien oratoire nouvellement réparé, orné, agrandi. Le prélat consécrateur agissait en vertu d'une délégation canonique de missire Barthélemi Venturini, trésorier et chanoine titulaire de l'église cathédrale de Tréguer, vicaire général au spirituel et au temporel de révérendissime et illustrissime Père en Dieu messire Hippolyte d'Est, cardinal de Ferrare, du titre de Sainte-Marie-in-Aquiro, évêque de Tréguer. Et ce titre d'évêque de Tréguer, donné au cardinal de Ferrare le 20 septembre 1546, rectifie une légère erreur commise par dom Charles Taillandier et fidèlement reproduite par Tresvaux. Ces deux auteurs, sans rien affirmer, disent que le cardinal de Ferrare paraît s'être démis en 1544 de l'administration épiscopale de Tréguer. Albert Le Grand est plus dans le vrai en écrivant que le successeur d'Hippolyte d'Est, Jean Juvénal des Ursins, « pourveu l'an 1546, fit son entrée épiscopale en la ville de Landt-Tréguer le jour des Rameaux de l'an 1548 ». L'autel majeur de la chapelle de Kerborz, placé au chevet et dans l'enceinte de ladite église, fut dédié à la Très Sainte Trinité, à la Vierge Marie, à tous les Saints, et à saint Sylvestre. Un autre autel, situé dans l'aile de ladite église, du côté midi, reçut le vocable de saint David, évêque de Ménévie. La Vierge de Kerborz est Notre-Dame des Neiges honorée par l’Eglise universelle le 5 août de chaque année. Le pardon de Notre-Dame de Kerborz se tenait autrefois le 1er août. Aujourd'hui, suivant la réforme concordataire, la solennité en est reportée au 1er dimanche d'août. En publiant ce document important pour l'histoire de Kerborz-Pleubihan, j'en renvoie tout l'honneur à la mémoire vénérée de mon compatriote et ami, M. l'abbé J.-M. Le Goff, recteur de Hengoat, enlevé trop prématurément au service de l'Eglise. M. Le Goff avait eu l'obligeance de me communiquer une copie de ce procès-verbal qu'il tenait lui-même de l'un de ses amis. Je n'aurais jamais pu arriver à corriger les fautes de copiste, à rétablir le nom et le titre, à ressortir la véritable figure de l'évêque Louis du Cambout, à enrichir cette pièce d'annotations si savantes, sans les patientes recherches que le R. P. Chapotin et M. Joseph de Kersauson de Pennandreff ont eu l'amabilité de me servir. Je remercie du fond du cœur ces deux érudits, auteurs de deux ouvrages remarquables : Souvenirs dominicains dans le diocèse de Saint-Brieuc et l'Epicopat Nantais à travers les siècles, si intéressants pour l'histoire ecclésiastique de notre province [Note : Ces deux ouvrages ont été insérés dans l'excellente Revue historique de l'Ouest, et publiés à part par l'Administration de ce recueil].

L'église de Kerbors (ancienne chapelle) en Bretagne.

20 septembre 1546.

Acte de bénédiction et consécration de la chapelle de Notre-Dame de Kerborz, trêve de Pleubihan, au diocèse de Tréguer.

Noverint universi quod nos Ludovicus, Dei et sanctæ sedis apostolicœ gratiâ, Episcopus Avenetensisi [Note : Le texte de ma copie porte fautivement ANENETENSIS. Voici ce que dit au sujet de ce siège et du prélat qui nous occupe le P. Le Gall, des Frères Prêcheurs : « R. P. in Domino Ludovicus du Combout, § eâdem illustri familia oriendus conventûs FF. Prædicatorum Montis Relaxi (Morlaix) religiosus, titularis d'Aveneste (le Bullaire porte Avenetensis, Aven. in Thraciâ, nunc metropolis) et Cornubiæ modo Corisopiti suffraganus, Sacellum B. Virginis dictam de Virtutibus apud Sanctum Martinum in suburbio fundatum, anno 1445, consecravit an. 1556, annoque sequenti 1557 interfuit comitiis generalibus totius Britanniæ in nostro conventu Monte Relaxi aggregatis, præsentibus nobilissimis, inter alios proceres, dominis duce Hamparum, vice comite coloniæ Martinæ (Martigues) et principe Borbonio de Montpensier ». § eadem illustri familia oriendus. — Observation à la note du P. Le Gall. — Ce membre de phrase eâdem illustri familiâ oriendus, s'applique à un autre travail du même P. Le Gall qui, dans une notice du commencement du XVIIIème siècle envoyée à Rome et où il nomme LOUIS DU COMBOUT, le dit à propos d'Alain de Rohan, prince de Léon, allié à cette illustre famille, eâdem illustri familiâ oriendus. D'où le R. P. Chapotin, qui veut bien nous transmettre tous ces détails, induit avec raison, selon nous, qu'il faut écrire DU CAMBOUT et non DU COMBOUT, famille non moins marquante, mais complètement distincte de la première. En effet, des alliances ont existé entre les du Cambout et les Rohan ; et, chose assez remarquable, à partir de l'époque où vivait l'évêque d'Aveneste, le prénom de Louis prit faveur et s'introduisit dans la famille du Cambout, sans doute par le surcroît d'honneur qui lui venait du suffragant de Quimper. — Donc, d'après le P. Chapotin, dont nous adoptons l'opinion, il faut lire ici DU CAMBOUT et non du Combout. Les du Cambout, d'ancienne extraction chevaleresque, barons de Pontchâteau et de La Roche-Bernard, ducs de Coislin, etc... portent : de gueules à trois fasces échiquetées d'argent et d'azur, ont produit nombre d'hommes remarquables dans l'Eglise et dans les armées. (V. Courcy, Nobiliaire, tome Ier, p. 153, et nouvelle édition Plihon, Rennes, 1890, tome Ier, pp. 197, 198, et Kerviler, La Bretagne à l'Académie, dans la Revue de Bretagne et de Vendée, et édition Palmé)], de licentiâ et permissione Dni Bartholomei Venturini thesaurarii et canonici Ecclesiæ cathedralis Trecorensis ac reverendissimi in Christo patris et Dni Hypoliti [Note : Hippolyte d'Est, fils d'Alphonse Ier, duc de Ferrare, et de Lucrèce Borgia, nommé le cardinal de Ferrare, abbé d'Ainai et de Flavigni, administrateur des diocèses d'Auch, de Narbonne, de Milan et d'Autun, eut aussi en 1543 l'administration du diocèse de Tréguer. Il était de plus archevêque de Lyon et par permutation archevêque titulaire d'Auch, puis d'Arles. Il se démit de ce dernier siège en 1565 et mourut à Rome le 2 décembre 1572. Ce prélat aima les savants et leur fit éprouver les effets de sa générosité. (V. abbé Tresvaux, Eglise de. Bretagne, p. 364, et Dom Morice, Hist. de Bretagne, tome II, p. LXXVII. — Armes du cardinal de Ferrare : écartelé aux 1 et 4 d'azur à l'aigle d'argent, couronnée d'or ; aux 2 et 3 de France à la bordure endentée de gueules et d'argent, qui est Ferrare (V. Courcy Nobiliaire, édit. Plihon, t. Ier, p. 365)] divinâ miseratione tituli Sanctæ Mariæ in Aquiro [Note : Sancta Maria in Aquiro, église de Rome près la Piaza di Montecitorio, entre San Luizi di Francezi et la place Colonna] diaconi cardinalis de Ferrariâ nuncupati et Trecorensis Episcopi, in spiritualibus et temporalibus generalis Vicarii, hodiè, vigesimâ mensis septembris anno Domini millesimo quingentesimo quadragesimo sexto, benediximus et dedicavimus Capellam seu Ecclesiam beatissimæ Mariæ de Kerportz in parochiâ de Plœbihan Trecorensis diœcesis constitutam, necnon missam in pontificalibus, ut moris est, solemnitèr in eâdem ecclesiâ celebrantes, duo altaria, in præfatà ecclesiâ existentia, quorum unum in media et corpore dictæ ecclesiæ, in honorem Sanctæ Trinitatis dictæque Virginis ac omnium Sanctorum ac nomine sancti Silvestri, et aliud altare existens in allâ dictæ Ecclesiæ, ergà meridiem, in nomine sancti Davidis, consecravimus, benediximus et dedicavimus, omnibusque et singulis Christi fidelibus qui de bonis eis a Deo collatis eidem ecclesiæ pro ejus reparatione, ornatione et adauctione elargiaverint manusque porrexerint adjutrices, seu dictam ecclesiam devote die primâ mensis augusti, quâ die indulgentiæ et festum ejusdem capellæ celebrantur, visitaverint, quotiès id fecerint, dies quadraginta de [injunctis] [Note : Il y a ici un mot passé (dans ma copie) que je supplée par injunctis ou impositis. Remettre quarante jours de peines à eux imposées, ce n'est autre chose que accorder quarante jours d'indulgences] eis pœnitentiis, de omnipotentis Dei misericordiâ ac beatorum Petri et Pauli apostolorum meritis, in Deo misericorditer relaxamus et indulgemus.

Datum et actum die et anno prædictis, præsentibus infrascriptis præsbiteris et nobilibus dictæ parochiæ ac aliis plurimis testibus, in quorum fidem præsentes litteras signavimus ac sigillo vicariatûs ejusdem reverendissi [Dni Epi signari] [Note : Après le mot reverendissimi il y a un blanc dans ma copie. J'ai mis entre parenthèse Dni Epi, formule qui se trouve à chaque pas dans les actes. Il faut encore, je crois, sous-entendre le mot signari ou firmari] jussimus.

L+L.

Ludovicus de Combout [Note : Une courte notice des dominicains de Morlaix, envoyée à Rome au XVIIème siècle par le prieur Jac. Augé, l'appelle bien LUDOVICUS DU COMBOUT. Le Bullaire de l'Ordre (tome IV, p. 677) le désigne même sous le nom de COMBOUT, mais sur des renseignements de seconde main, de provenance étrangère à la France et à la Bretagne, où son nom aura été mal lu ou mal traduit de la forme latine qu'on lui avait sans doute donnée — Donc, et pour résumer, les véritables nom et siège de l'évêque consécrateur de la chapelle de N.-D. de Kerportz en 1546 sont Louis DU CAMBOUT, évêque d'Areneste en Thrace et suffragant de Cornouailles (Quimper). — Jamais, à notre connaissance, aucun auteur héraldique et nobiliaire n'a indiqué ce Louis du Cambout dans les illustrations de sa maison. La note du R. P. Chapotin propose par là même, et sur présentation de pièce authentique, une addition à faire à l'article du Cambout. La même addition est à faire au Catalogue historique des évêques de Quimper d'après Albert Le Grand, Taillandier, Tresvaux. Louis du Cambout me semble avoir été l'auxiliaire ou le suffragant de l'évêque Philippe de la Chambre, dit le cardinal de Bologne, nommé à l'évêché de Quimper le 9 juillet 1546 et absent de ce diocèse au même titre que le cardinal de Ferrare l'était de celui de Tréguer.], episcopus Avenetensis, religiosus ordinis Prædicatorum Fratrum ac doctor parisiensis sign[avit]

Louis du Combout, évêque d'Aveneste, religieux de l'Ordre des Frères Prêcheurs et docteur de l'Université de Paris.

Ce sceau est non celui de l'évêque d'Aveneste qui n'avait pas droit de passer des actes notariés en Tréguer, mais bien celui du vicariat général du diocèse.

 

TRADUCTION

Faisons savoir à tous que, sur pouvoir et permission à nous accordée par missire Barthélemi Venturini, trésorier, chanoine de l'église cathédrale de Tréguer, et vicaire général au spirituel et au temporel de révérendissime et illustrissime père en Dieu messire Hippolyte, cardinal diacre de Ferrare, du titre de Sainte-Marie-in-Aquiro, évêque de Tréguer, nous, Louis, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique, évêque d'Aveneste, avons, cejourd'hui, vingtième du mois de septembre de l'an du Seigneur mil cinq cent quarante-six, bénit et consacré la chapelle ou église de Notre-Dame de Kerportz, en la paroisse de Pleubihan, au diocèse de Tréguer, et que, après y avoir, selon l'usage, célébré solennellement et pontificalement la sainte Messe, nous Y avons bénit, consacré et dédié deux autels : l'un placé au milieu et dans l'enceinte de ladite église, sous le vocable de la Très Sainte Trinité de ladite Vierge Marie, de tous les Saints et de saint Sylvestre ; l'autre, situé dans l'aile de ladite église, du côté midi, sous le vocable de saint David. A tous les fidèles du Christ et à chacun en particulier qui auraient contribué des biens à eux donnés par Dieu, ou de leurs mains, à la réparation, l'ornementation ou l'agrandissement de ladite église et qui la visiteront dévotement, et chaque fois qu'ils le feront, le premier jour du mois d'août, dans lequel se gagnent les indulgences et se célèbre la fête de la chapelle, nous accordons et octroyons, miséricordieusement dans le Seigneur, par les mérites des saints apôtres Pierre et Paul, indulgence de quarante jours des peines à eux imposées.

Donné et passé aux jour et an que dessus, en présence des soussignés, prêtres, nobles de ladite paroisse, et nombre d'autres témoins sous la foi desquels nous avons signé et ordonné que l'acte fût revêtu du sceau du vicariat général du révérendissime Evêque.

Et furent présents et appelés à témoigner pour vérification des dites bénédictions et dédications lesdits jour et an que dessus, tant prêtres, nobles, que autres, savoir :

Noble personne maître Jacques … Yvon Bégaignon, recteur de ladite paroisse de Plœbihan.

Prêtres.

Dom Jéhan Jégou. — Dom Jéhan Le Chandellec, ayant la cure de ladite paroisse. — Dom Henry Lesné. — Dom Nicholas Le Discort. — Dom Le Tallec. — Dom Rolland Goudipan. — Dom Pierre Lestic. — Dom Olivier Héour. — Dom Pierre Guyomar. — Dom Olivier Le Dû. — Dom Even Nédellec.

Nobles.

François Bégaignon, sieur et dame de Kancoz, et Catherine de Perrien, sa compaigne. — Yvon Kgadaran, sieur dudit lieu. — Jéhan Lesné, sieur de Kjacob et … sa compaigne. — Jéhan Kleau, sieur du Maeshuel. — Messire Yves Le Pennec, sieur de Coëthuon. — Jéhan de la Villeneuve, sieur de Pen… — Alain Kesperz. — Olivier Cillart. — François Kgadaran. — Jéhan Kesperz. — Pierre de Launay. — François Cillart. — François … — Jéhan Dronyou. — Even du Cosker. — Messire Prigent Jégou.

Et des gens rôturiers.

Menguy Gouronnec. — Prigent Le Picquart. — Jéhan Le Gall. — Louys Le Breton. — Alain ..... — Yvon … — Bertrand Jégou. — Yvon Le … — Jéhan Le Quéré. — Alain … — Prigent … — … Le Flem .... — Emile Le Patézour. — Jéhan Le Barz. — Pierre Le Goff. — Pierre Menguy. — Philippe de Launay. — Pierre Danig. — Pierre Le Mestig. — Pierre Hamon. — Prigent Rivoallan. — Prigent … — Prigent Le … — Even … — Jéhan Guillou. — Yvan de Launay. — Emile Le P… — Yvon Corre. — Henry Jégou. — Charles Meh … — Raoul Le J… — François Le Meur. — Jéhan Le Roux. — Yvon Le Chandellec. — Yvon Le Rouge. — Even Janin. — Olivier Le Saux. — Henry Kneau.

Fait ledit vingtième jour de septembre l'an mil cinq cent quarante-six. Témoings les soussignantz : Jégou, prêtre. — Bégaignon. — Kgadaran. — Discort, prêtre. — Knévez. — P. Picart.

Le correspondant de mon regretté compatriote l'abbé Le Goff ajoute : « Sur plusieurs feuillets ajoutés à cette pièce se trouvent six actes consentis par François Bégaignon, sr de Kancoz, dom Nicholas Le Discort, prêtre, missire Jégou, prêtre, François Kgadraan et autres. Plusieurs de ces actes passés en date du 11 septembre 1554 constatent les donations faites à la fabrique de la chapelle de N.-D. de Kerportz en la paroisse de Plœbihan ».

Les religieuses de Saint-Georges restèrent au prieuré de Pleubihan jusqu'à la Révolution. Elles ont laissé peu de traces dans les archives actuelles de la commune conservées à la mairie. Les livres de raison, les chartes les plus importantes relatives à ce modeste couvent, doivent être déposés aux archives départementales des Côtes-du-Nord et d'Ille-et-Vilaine, possédés ou perdus par les familles des anciens fermiers ou officiers du fief. L'aveu de 1665 établit ainsi les droits, redevances et privilèges de notre prieuré :

« Le prieuré de Saint-George en Plubihan est aussy un membre dépendant de la dicte abbaye, scitué en la paroisse de Plubihan qui est possédé en tiltre par une religieuse d'icelle abbaye, consistant en une maison prieuralle, court et jardin, métairie, fief, domaines et moullin par eaux, desquels fiefs la dicte dame prieuré a droict et a officiers, seneschal, alloué, procureur d'office, notaires et sergents. Et à cause desdicts fiefs et jurisdictions, la dicte dame prieure est seigneur fondatrice et patronne dudict Plubihan ; et outre la chapelle prieuralle dans le dict bourg, elle a dans la dicte église parochialle une chapelle prohibitifve avec une porte aussi prohibitifve à entrer et sortir de la dicte église dans sa court prieuralle, et doibt la dicte dame prieure de rente annuelle à la dicte abbaye douze livres monnoye » [Note : V. Cartulaire, p. 382]. « Plus ont droict (les dictes dames) de présentation aux cures et bénéfices des églises de..... Plubihan… Desquels bénéfices la dame abbesse de Sainct-George en a la présentation et nomination, vacquance advenant » [Note : V. Cartulaire, p. 357]. La dernière abbesse de Saint-Georges, mère Julie Bateau de Girac, évalue ainsi par sa Déclaration du 28 février 1790 le bénéfice de notre prieuré : « Les greffes de notre juridiction de Ploubien, maisons, moulin, terres, dixmes, rentes, lods et ventes, rachapts et tous revenus nous appartenant en la paroisse de Pleubien 5,750 livres ». Les charges consistaient « en acquits de fondations, messes fondées à nos chapelles de Pleubien… ». La règle, dit encore Mme de Girac, « nous oblige de donner à menger et à boire aux passants. Nous ne parlons point ici des aumônes que nous faisons, soit à la ville, soit dans les campagnes ; elles sont proportionnées à nos facultés et à la valeur des dixmes dont nous jouissons dans les différentes paroisses. Faisant des dix dernières années une commune, nous avons payé en réparations et réédifications de chanceaux des trente églises paroissiales en lesquelles nous avons des dixmes, et en réparations pour nos maisons, moulins et bastiments, la somme de 10.508 livres » [Note : V. Cartulaire, p. 467, 468, 469].

(Yves-Marie Lucas).

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