Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

HISTOIRE DE L'EGLISE DE KERLAZ

  Retour page d'accueil       Retour page "Ville de Kerlaz"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

L'église de Kerlaz, sous le vocable de Saint-Germain-l'Auxerrois, a été construite à différentes reprises, à en juger d'après les différentes dates qu'on lit sur les murs. Elle est assez grande, mais irrégulière. Quoique d'ordre assez modeste, elle présente, dit M. le chanoine Abgrall, un caractère de noblesse et de distinction, surtout pour ce qui est de l'extérieur. Le portail ouest est surmonté d'un clocher à flèche élancée, portant la date de 1660, et flanquée de deux tourelles couronnées de pyramides aigües, dont l'une porte la date de 1671. Ces dates semblent en désaccord avec la physionomie gothique de tout cet ensemble, mais elles doivent cependant être vraies, car les profils de certaines moulures et des bandeaux horizontaux concordent avec le style de cette époque. La hauteur totale du clocher est de 40 mètres. La flèche est postérieure de plusieurs années à la base, sur laquelle on lit les dates de 1620 et 1630. Outre ces dates, le clocher porte diverses inscriptions. Au-dessus de la porte principale on lit : M. P. BOCER : DE PLONIAFF. Y. LUCAS. F. BRELIVET. FA. Les ouvriers de M. Gassis ont rendu plusieurs de ces inscriptions illisibles en voulant les rajeunir. Le clocher possédait jusqu'au rectorat de M. Salou une ancienne cloche portant l'inscription suivante : « 1644 : S. GERMAIN P. P. N. LORS ETAIT RECTEUR GUILLAUME VERGOZ ET HENRI KERSALE, CURE. J. CARADEC. F. ». Cette cloche était fêlée depuis longtemps et sa voix n'était guère harmonieuse ; malgré cela, la population était restée très attaché à cette relique de l'ancien temps, et lorsqu'il fut question de la remplacer, M. Salou, alors recteur de la paroisse, rencontra une opposition très sérieuse ; mais on se consola bien vite lorsqu'on entendit le nouveau carillon jeter aux quatre coins de la paroisse ses notes argentines et harmonieuses.

Sur la facade midi, fait saillie un porche qui est absolument dans la note gothique de la première moitié du XVIème siècle. A l'intérieur du porche, de chaque côté de la porte d'entrée de l'église, on voit des écussons portant les armoiries des Quélen-Vieux-Châtel. Sur le mur Ouest, à gauche quand on entre sous le porche, on lit le nom de PHILIBERT CARADEC. F. 1572.

Entre ce porche et l'angle de la façade ouest, était autrefois un petit ossuaire ajouré de deux baies moulurées, à cintres surbaissés. M. Latreille a transformé cet ossuaire en une élégante petite chapelle où se trouvent aujourd'hui les fonts baptismaux.

A l'intérieur de l'église, sur le mur nord, on lit : SEB. CAUNAN 1606. JEAN, BRELIVET. F. 1603 et plus loin la date de 1588.

L'église est pourvue d'un mobilier neuf, datant du temps de M. Latreille. Le maître-autel, les deux autels latéraux, la balustrade, la chaire à prêcher et le nouveau confessionnal sont en châtaignier sculpté et verni.

Les statues vénérées dans l'église sont saint Germain l'Auxerrois, patron de la paroisse, et Notre-Dame de Tréguron, qui est invoquée surtout par les mères et les nourrices qui ont besoin de lait pour leurs nourrissons. Outre ces deux grandes statues, on voit encore sur la façade Est, du côté de l'Epître, les statues de Jeanne d'Arc, de la Sainte-Famille, groupe bizarre et de mauvais goût, de saint Even et de saint Sébastien, que quelques-uns ont pris pour un Ecce Homo. Cette dernière porte sur son socle un écusson avec les armoiries des Quélen-Vieux-Châtel.

Sur la même façade, du côté de l'Evangile, on voit les statues du Sacré-Cœur, de saint Jean-Baptiste, de saint Michel terrassant un dragon, cette dernière provenant de la chapelle de Saint-Michel en Plonévez-Porzay. Plus loin, sur le mur nord, se trouve une autre statue très ancienne, ne portant pas de nom. On dit qu'elle est venue de la chapelle de Saint-Even.

On voyait, aussi autrefois, adossé au pilier midi, un groupe en pierre, très curieux et très primitif, représentant saint Hervé, le chanteur aveugle, guidé par son petit compagnon Guic'haran, qui conduit un loup en le menaçant d'un fouet armé de gros nœuds. Ce groupe provenait ide la chapelle de Saint-Mailhouarn, à Lesvren (Plonévez-Porzay). M. le chanoine Abgrall déplore à juste titre sa disparition de l'église de Kerlaz. Sous prétexte que c'était une œuvre de style un peu barbare, on a cédé, pour une destination profane, cette statue qui avait été vénérée pendant quatre siècles par les paroissiens de Kerlaz. En attendant sa rétrocession et sa réinstallation à la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter, le R. P. Le Floch a eu la bonne et pieuse pensée de la reproduire aussi fidèlement que posible dans un des nouveaux vitraux.

La fenêtre absidale contenait autrefois, une maitresse-vitre qui a disparu. Elle était composée des sujets suivants : 1°) Couronnement d'épines ; 2° Notre Seigneur en croix entre deux larrons ; 3°) Descente de croix ; 4°) saint Jean-Baptiste présentant un chanoine donateur, avec un écusson portant « d'azur à trois poissons d'argent ». Au bas se trouvait cette inscription : « L'AN.. M. D XLI. FUST. FAICT. CE PANNEAU ». Le nouveau vitrail reproduit toutes ces scènes, à l'exception de la dernière.

Au milieu de la nef, en face de la chaire à prêcher, se trouvent deux pierres tombales qui pourraient faire croire au visiteur non averti qu'il y a là deux sépultures. La première porte l'inscription : « Jean Le Bot, curé de Kerlaz » ; la seconde : « Corentin Billova, etc. ». Le reste est illisible. D'après les renseignements fournis par M. l'abbé Briand, recteur de Plomeur, ce Corentin Billova est né à « Maner ar Goff », en Plomeur. Il fut pendant quelques années recteur de sa paroisse natale, d'où il fut transféré à Plonévez-Porzay, le 2 février 1666, et où il mourut le 11 juin 1700. La présence de cette pierre tombale à Kerlaz a fait croire à plusieurs que M. Billova y a été enterré. C'est une erreur. Cette pierre provient du cimetière de Plonévez-Porzay. Lors du dallage de l'église, du temps de M. Latreille, on dut transporter du cimetière de Plonévez-Porzay un grand nombre de vieilles pierres, tombales qu'on utilisa comme dalles à Kerlaz. La pierre tombale de M. Billova, qui méritait assurément un meilleur sort, se trouva du nombre. C'est ce qui explique sa présence à Kerlaz ; mais il ne faut pas en conclure autre chose, et croire, par exemple, que M. Billova, a été enterré à Kerlaz. L'autre pierre tombale vient du cimetière de Kerlaz, du tombeau de M. Le Bot, ancien curé de la trève.

Cimetière de Kerlaz.

Le cimetière de Kerlaz n'offre rien de particulier à signaler. C'est le vieux cimetière de campagne assis à l'ombre de l'église paroissiale. Kerlaz, quoique trève de Plonévez-Porzay, possédait de temps immémorial le privilège d'enterrer tous ceux qui mourraient dans la trève. Un petit arc de triomphe de tournure Renaissance, portant la date de 1558, donne entrée dans le cimetière. Deux niches renfermant deux anciennes statues en bois encadrent la porte d'entrée appelée « An or varo ». A l'angle sud se trouve un calvaire décapité. Au milieu du cimetière s'élève un autre calvaire d'une tournure plus artistique portant la date de 1645, avec, cette inscription : « HIERONYME CARO : F. ». Autrefois, dit M. Pouchous, on exposait les Reliques à toutes les foires de Pouldavid, sur la pierre qui est au-dessus de cette inscription, et qui était appelée pour cette raison : « Aoter ar Relegou », l'autel des Reliques. Au-dessous des pieds du Christ, il y a un écusson rongé par le temps, avec les armes de Lezarscoët. Le grand vitrail du transept Sud représente le P. Maunoir, debout sur les marches du Calvaire, prêchant aux paroisiens de Kerlaz la grande mission de 1658.

(Abbé Horellou).

© Copyright - Tous droits réservés.