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CURES DE KERLAZ AVANT LA REVOLUTION |
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La paroisse de Plonévez-Porzay était anciennement divisée en plusieurs sections ou trèves, comme toutes les grandes paroisses de l'époque. Ogée (Tome p. 346) en signale quatre : le Gorré, Troc'hano, Troc'hoat, et Kerleol. A la tête de chacune de ces sections qu'on désignait sous le nom breton de « Karturennou », il y avait un prêtre appelé tantôt curé et tantôt vicaire, chargé d'administrer la section ou la trève sous la haute direction du recteur qui avait sa résidence au bourg. Outre, les curés, il y avait dans les trèves des chapelains ou des prêtres habitués, chargés de desservir les fondations. Ils avaient presque tous un bénéfice simple. A côté de ces chapelains affectés au service paroissial, il y avait enfin les chapelains des châteaux et des manoirs, qui ne desservaient la paroisse qu'extraordinairement. Kerlaz était dans le même cas que les autres trèves ; elle avait aussi son curé, que était chargé du spirituel de la trève sous la haute direction du recteur de Plonévez-Porzay. Celui-ci conservait le droit, quand bon lui semblerait, d'y exercer lui-même toutes les fonctions pastorales. Aussi voyons-nous le recteur de Plonévez-Porzay se transporter de temps en temps à Kerlaz pour les grandes circonstances. Quand fut baptisée Marie-Thérèse-Josèphe de Névet, fille de Malo,. marquis de Névet et de dame Corentine de Gouzillon, ce fut M. Le Gonidec, recteur de Plonévez-Porzay, qui lui administra le sacrement. M. Le Bot, qui était alors curé de Kerlaz, ne fit qu'assister à la cérémonie.
Outre le curé, Kerlaz avait aussi ses chapelains. Il y en avait un au Ris-Huella et un autre au Coty. La tradition nous a conservé le nom du dernier chapelain du Coty : il s'appelait Bizien.
Voici la
liste des curés de Kerlaz avant la Revolution, d'après le chanoine Peyron :
1°) Guennolé Hémon (1518).
2°) Henri Kersalé (1644), contemporain de M.
Vergoz, recteur de Plonévez-Porzay.
3°) Jean Kersalé (1654), frère ou neveu
du précédent.
4°) Louis Provost.
5°) N... Le Jeune, nom francisé de
Yaouank (1666).
6°) Jean Le Bot (1717-1731), contemporain de M. Le Gonidec,
recteur de Plonévez-Porzay ; mort et enterré à Kerlaz. Sa tombe se trouvait,
dit-on, au pied du Calvaire, à l'endroit où l'on enterra les ossements après la
désaffectation de l'ancien ossuaire.
7°) Yves Philippe (1732), n'a fait que
passer.
8°) François Jézéquel ou Yéquel, on dit les deux.
9°) N...
Gloaguen (1747).
10°) Guillaume Garrec (1748-1753). Il signe aux registres de
l'état-civil de Kerlaz, de 1748 à 1753 : curé de Kerlaz. De 1753 à 1767, il
signe aux registres de Plonévez-Porzay : curé (vicaire) de Plonévez. En 1767 il
est prêtre chapelain de Locronan (Note de M. l'abbé Mével, recteur de
Plonévez-Porzay).
11°) Sébastien Balcon (1753).
12°) Jean Croissant
(1758).
13°) Yves Stank (1765).
14°) Jean-Baptiste Chevalier (1766).
15°) Jean-Guillaume Garrec (1775).
16°) Jean-Guillaume Garrec (1789).
Les deux Garrec, derniers curés de Kerlaz avant la Révolution.
Les deux derniers curés de Kerlaz avant la Révolution portaient les mêmes nom et prénoms. Ils devaient être parents, probablement cousins. Quelques-uns ont même prétendu qu'ils étaient frères ; mais la chose me semble invraisemblable pour cette raison que dans nos familles bretonnes on ne voit jamais deux frères porter exactement le même prénom,. On trouve la signature des deux Garrec sur les registres de Plonévez-Porzay en 1762, 1764, 1765, 1772 et 1775. Ce qui prouve qu'ils ont aussi fait du ministère à Plonévez-Porzay. L'aîné signe : Jean-Guillaume Garrec, et l'autre Jean-Guillaume Garrec, jeune ; mais tandis que le premier signe de ses nom et prénoms en toutes lettres, le second ne met jamais que les initiales de ses prénoms J g m. C'est cette abréviation qui a induit plusieurs en erreur sur le véritable prénom de M. Garrec, jeune.
Jean-Guillaume Garrec, jeune, a joué un rôle très important à Kerlaz et dans les environs pendant la révolution. C'était un saint prêtre, un homme de Dieu, ne connaissant que son devoir. Il fait le plus grand honneur à la paroisse de Kerlaz, où la tradition locale le fait naître. Nous racontons longuement plus loin ses courses mouvementées en Kerlaz et en Plonévez-Porzay, et son refus énergique de passer sous les fourches caudines de la Constitution civile du clergé. Ce digne prêtre appartient à la famille du R. P. Le Floch. Une des nouvelles verrières de l'église le représente célébrant une dernière messe dans une grange au Caouët. Bon sang ne peut mentir. Aussi le Caouët a-t-il été depuis béni de Dieu. Plusieurs vocations sacerdotales et religieuses y ont éclos et germé : M. Joncour, mort vicaire à Melgven ; la, sœur Saint-François, née Marie-Anne Le Floch, de la Congrégation du Saint-Esprit, qui, il y a quelques années, fut décorée par le ministre de la Guerre de la Médaille d'honneur des épidémies, et qui reçut à cette occasion une lettre autographe de Sa Sainteté Benoît XV ; et le R. P. Henri Le Floch, l'éminent supérieur du Séminaire français de Rome, dont nous parlons par ailleurs dans un chapitre à part.
(Abbé Horellou).
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