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LES SEIGNEURS DE LEZARSCOET A KERLAZ |
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Familles seigneuriales qui ont passé par le manoir des Lezarscoët.
1°) Olivier de Lezarscoët, vivant au commencement du XIVème siècle. Il est question de lui dans le cartulaire de Quimper (Cart. 51, f° 82) . L'acte dans lequel il est cité est de l'année 1332.
2°) Famille de Languéouëz. — Le berceau de cette famille était le château de Languéouëz, en Tréouergat. Il y avait une autre famille de Languéouëz, en Crozon. C'est à cette dernière, croyons-nous, que devait, appartenir le fief de Lezarscoët. Le nécrologe des Cordeliers parle d'un Maurice de Languéouëz tombé à la bataille d'Auray, en 1364, et inhumé aux Cordeliers.
Un Jean de Languéouëz assista à la cérémonie de la pose de la première pierre de la tour de la cathédrale, sous l'épiscopat de Bertrand de Rosmadec, à titre de représentant de Jean, duc de Bretagne (Bull. de la Soc. d'arch., tome XXV, 3ème liv., p. 120).
3°) Famille de Guengat. — De la maison de Languéouëz, Lezarscoët passa dans l'illustre maison de Guengat, par le mariage de Jeanne de Talhouët, héritière de la maisson de Languéouëz, et comme telle dame de Lezarscoët, avec Jacques de Guengat, vice-amiral de Bretagne.
Les Guengat portaient « d'azur à trois mains dextres appaumées d'argent en pal ». Devise : « Trésor ». D'après M. de la Colombière, cette disposition des mains indique le geste de quelqu'un qui va frapper. Aussi disait-on autrefois, quand on menaçait quelqu'un d'un soufflet, qu'on allait lui appliquer les armoiries de Guengat (Ulson de la Colombière, La Science héroïque, c. XXIII, p. 374).
4°) Famille de Kergorlay du Cleuzdon. — De la famille de Guengat, Lezarscoët passa dans la famille de Kergorlay du Cleuzdon, par le mariage de Louise ou Marie de Guengat, car il y a désaccord sur le prénom, fille unique et dernière héritière de la maison de Guengat, avec René de Kergorlay, sieur du Cleuzdon, en l'année 1636.
Les Kergorlay portaient « vairé d'or et de gueules » avec pour devise : « Ayde-toi, Kergorlay, et Dieu t'aydera ». Le berceau de cette famille était le château de Kergorlay dans la paroisse de Motreff (Pol de Courcy, Nob., p. 200).
5°) Famille du Cleuz du Gage. — De la maison de Kergorlay du Cleuzdon, la seigneurie de Lezarscoët passa dans la famille du Cleuz du Gage par le mariage de Claudîne de Kergorlay, fille de René de Kergorlay, avec Julien du Cleuz, seigneur du Gage, en l'année 1666. Cette famille avait pour berceau le château du Cleuz dans la paroisse de Roslandrieux, évêché de Dol (Marquis de l'Estourbeillon, Arm. de Bret., tome Ier p. 170).
6°) Famille de Roquefeuil et de Quemper de Lanascol. Vers le milieu du XVIIIème siècle, Jacques-Charles du Cleuz épousa Charlotte de Lesmo, dernière héritière de la maison de Lesmo, fille de Pierre de Lesmo et de Marie de Plœuc. De ce mariage naquirent un fils et deux filles. C'est aux deux filles, dit M. de Mesmeur, qu'échurent en partage les terres de Guengat et de Lezarscoët, qui semblent être à cette époque un bien indivis. La première de ces deux filles se maria au comte Aymard de Roquefeuil, et la seconde à Jacques-Yves-Joseph-Marie Quemper de Lanascol (M. de Mesmeur, Bull. d'arch., tome XXI, année 1894).
Le 10 août 1765, Mme de Roquefeuil figure comme marraine d'une des cloches de Plonévez-Porzay. Voici le procès-verbal de cette cérémonie :
« Le 10 août 1765, bénédiction de la seconde cloche de Saint-Méliau, de Plonévez-Porzay. Elle eut pour parrain messire Joseph-René de Moëllien, chevalier, chef de nom et d'armes, seigneur de Moëllien, Louc'houlou, Kerdoutous, Vieux-Châtel, Keryar, Poullou-Pri, ancien capitaine des vaisseaux du roi, lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France ; et marraine Jeanne-Jacquette de Roquefeuil, dame marquise du Gage. Ainsi signé au registre : Jeanne-Jacguette de Roquefeuil du Gage, Joseph de Moëllien, Gabriel-François de Salles, Corentin de Moëllien, prêtre Jésuite, Le Mais, chanoine, Galard de Kerdréin, Mathurin Le Maître, recteur » (Registres de la paroisse de Plonévez-Porzay).
A la Révolution, Jacques-Yves-Joseph-Marie Quemper de Lanascol était seul propriétaire de la seigneurie de Lezarscoët. Nous avons vu qu'il avait épousé une des filles de Jacques-Charles du Cleuz du Gage. Dans un partage du village de Troc'hoadour, en Plonévez-Porzay, M. Pouchous a lu les noms et titres du seigneur de Lezarscoët, en 1786 :
« Haut et puissant seigneur Messire Jacques-Yves-Joseph-Marie Quemper, chevalier, seigneur, marquis de Lanascol, du Guerrand, comte de Guengat, vicomte de Lezarscoët, de Quéménet, du Quilliou, et autres lieux, fiefs et seigneuries » (Monog. de Plonévez-Porzay).
« Pour montrer l'étendue du fief de Lezarscoët et son importance, dit M. Pouchous, je dirai que la terre de Lesens, en Plomodiern, avec l'arrentement de la ferme, du manoir et des bois à 950 livres, au marquis d'Ouessant, rapportait, en 1789, 6.000 francs de revenu au propriétaire, le marquis de Plœuc, n'était que la prévôté du fief de Lezarscoët ».
Les Quemper de Lanascol portaient « d'argent au léopard de sable, avec trois coquillies de même en chef ».
Le seigneur de Lezarscoët émigra en Angleterre à la Révolution. Ses biens furent confisqués et vendus. Voici, à titre de curiosité, l'acte de vente du village de Talac'hoat, voisin de Lezarscoët :
« Il a été allumé un premier feu, pendant la durée duquel le fond du convenant Talac'hoat et dépendances, produisant de revenus 42 livres, un boisseau de seigle, quatre boisseaux d'avoine, détaillé au procès-verbal d'estimation du 24 messidor an VI situé commune de Plonévez-Porzay, canton de Plonévez-Porzay, provenant de l'émigrés Quemper de Lanascol, affermé à Jean Quéméner, faisant bail du 20 août 1788, a été exposé à l'enchère sur une mise à prix de 1.586 livres, et porté à 2.000 livres par le citoyen Rosaven, à 3.000 par le citoyen. Fraboulet, et 4.000 par le citoyen Billette. Ce premier feu étant éteint, il en a été successivement allumé 12 autres, pendant la durée desquels la plus forte enchère a été portée à 16.100 livres par le citoyen Rosaven. Un 14ème a été allumé et s'est éteint sans enchère. L'administration, ouï le commissaire du Directoire exécutif, a adjugé ledit bien au citoyen Lessègues-Rosaven de Locronan, faisant pour Jean Quéméner, cultivateur, comme dernier enchérisseur, moyennant la somme de 16.100 livres et aux conditions précitées » (Archives de famille de M. Hémon, de Kernaléguen, en Plogonnec).
(Abbé Horellou).
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