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SUBSTRUCTIONS GALLO-ROMAINES A KERLAZ

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Plages du Ris et de Trémalaouën. — Substructions gallo-romaines et antiquités qu'on trouve le long de la côte, entre le Ris et Trémnalaouën.
Kerlaz possède deux plages qui rivalisent avec les plus belles du Finistère. Après les plages de Morgat, ce sont les plages du Ris et de Trémalaouen que les touristes recherchent de préférence.

1°) La plage du Ris mesure, à marée basse, près d'une lieue de long. La blancheur de son sable la fait ressembler à un immense tapis que sillonne un ruisseau limpide, courant, tel un serpent liquide, sur un lit de galets fins et polis, en pente douce vers la mer. Tout le long des côtes de Lanévry se dressent des roches brunes, couvertes d'algues marines ; les flots en se retirant, laissent çà et là de petites flaques d'eau où la crevette s'oublie. Sous les hautes falaises s'ouvrent des grottes fraîches, aux colorations remarquables ; chacune a sa légende, et toutes servent de cabines et d'abris pour les baigneurs. Le Ris est le rendez-vous favori des sportmen ; les familles y viennent en voiture, de, plusieurs lieues à la ronde, y passer la journée. Chacun apporte, ses provisions et l'heure de midi rassemble les convives autour du menu. Un coin de rocher sert de table. L'air salin et le vent du large ont creusé l'estomac et aiguisé l'appétit ; la gaieté se lit sur tous les visages, tandis que le bon vin pétille dans les verres. Après ces repas champêtres ; chacun court à ses amusements favoris. De tous côtés s'organisent les jeux les plus divers, le croquet, le football, le lawn-tennis, etc. Les uns, l'hameçon à la main, taquinent dans les trous d'eau crevettes et petits poissons ; les autres cueillent, sous la chevelure de goëmon des roches, les bigorneaux, les moules, les berniques, les oursins piquants et les crabes mordants, dont les puissantes cisailles font ruisseler le sang des mains avides mais inexpérimentées. A l'heure du bain, la mer pacifique, étincelante sous le soleil, offre le spectacle le plus animé. Les baigneurs, prennent leurs ébats ; les flots battus et soulevés rejaillissent en écume ; ce sont des rires, dés appels joyeux partout, cependant que dans la baie des centaines de barques sillonnent les flots. C'est délicieux et charmant.

Le Ris, longtemps dépourvu d'habitations, est aujourd'hui entouré de villas, de chalets et d'hôtels. Les baigneurs, enthousiasmés par la beauté grandiose de la plage, y affluent de plus en plus nombreux tous les ans.

2°) Plus au Nord, se trouve la plage de Trémalaouen. Elle est séparée de la plage du Ris par la pointe de Lanévry, et de celle de Kervel par la pointe de Penn-Karrek. On y accède par des chemins creux et ravinés ; car les routes carrossables n'existent pas. Le seul avantage que la plage du Ris a sur celle de Trémalaouen, c'est que celle-ci est dépourvue de falaises et de rochers. Un temps fut où elle était presque déserte mais depuis que des patronages et des cercles d'études de Paris y ont fondé une colonie de vacances, cette plage est très animée pendant la belle saison.

3°) Le long du littoral bordant la baie de Douarnenez, dans la trève de Kerlaz, existent des restes d'établissements gallo-romains. Dans le courant de juillet et août 1895, M. Quiniou, maître-d'hôtel au Ris, voulant agrandir le courtil qui avoisine sa maison, se mit à entamer le coteau, par le nord. Les premiers déblais enlevés, il se trouva en face d'un mur d'un mètre d'épaisseur, maçonné en petits cailloux d'un grès schisteux provenant de la localité, mais, d'une solidité remarquable, grâce au mortier excellent dont il était hourdé. La démolition de ce mur demanda plusieurs jours de travail. Plus loin, on découvrit cinq autres murs perpendiculaires au premier, formant quatre cases, ressemblant à la gueule de quatre grands fours se faisant suite. L'intervalle de ces murs était rempli de décombres de toutes sortes, tels que quartiers de maçonnerie, amalgame de chaux et de pierres, fragments d'enduits rougeâtres, tuiles, ossements d'animaux, coquillages marins, coquilles d'escargots, etc. Une de ces cases, celle de l'extrémité ouest, a été déblayée et explorée par le baron Halna du Fretay. On a pu en déterminer les dimensions exactes : elle mesure 3 m. 10 de large sur 3. m. 70 de profondeur. Les deux qui la suivent ont la même largeur ; mais la dernière du côté Est est beaucoup moins large, 1. m. 60 seulement. Les murs qui les séparent ont 0 m. 60 d'épaisseur, et sont couverts d'une couche de ciment romain.

Que signifient ces cases ? Quelques-uns y ont vu des fours à briques, d'autres des salines, d'autres enfin des magasins à sel. Le baron Halna du Fretay, après avoir écarté et réfuté toutes ces hypothèses, y voit des substructions ou caves d'une ancienne habitation gallo-romaine, analogues à celles dont on a trouvé les vestiges tout autour de la baie de Douarnenez.

4°) A un kilomètre environ de ces substructions, en longeant la côte dans la direction de Trémalaouen, on se trouve en face d'un camp romain. Un peu plus bas, à l'endroit où aboutissent les « Karrigellou », le petit sentier qui borde la mer, coupe en diagonale une construction carrée où l'on voit encore quelques traces de murs et de pavés. A en juger d'après les matériaux employés, et particulièrement d'après le ciment, il s'agit encore ici d'une construction romaine.

5°) Non loin de ces ruines, existe une fontaine très ancienne, appelée « Feunteun Lescaven », dont l'eau passe pour être la meilleure du pays. Elle sort du roc, et a toujours la même abondance, été et hiver. L'eau de cette fontaine, qui allait auparavant se perdre dans la grève, a été captée dernièrement par les propriétaires de la villa de Trémalaouen.

6°) Entre les Karrigellou et la pointe de Penn-Karrek, non loin de l'endroit où le ruisseau qui marque la séparation entre Kerlaz et Plonévez-Porzay, se jette dans la mer, on voit après les grandes tempêtes que refoulent le sable, une grande pierre ronde qui a sa légende. Les riverains prétendent que c'est la pierre pinale d'un des clochers de la ville d'Is. Les tempêtes découvrent encore dans la grève des rangées d'arbres pétrifiés, sans écorce et sans aubier, que d'aucuns prennent pour des vestiges d'une allée de la ville d'Is.

Voie romaine de Kerstrat.
Les voies romaines se présentent sous l'aspect de larges chemins sensiblement rectilignes, circulant principalement sur les hauteurs, les plateaux, franchissant des côtes très raides sans faire de lacets. La trève de Kerlaz possède une chaussée de ce genre, offrant tous les caractères d'une voie romaine. Elle descend de Plonévez-Porzay, passe auprès du château de Moëllien qu'elle laisse à gauche, et à partir de Keradeün, suit l'ancienne route de Plonévez-Porzay à Douarnenez, pour aboutir au Ris, après avoir traversé le village de Kerstrat, en Kerlaz. Nous l'appelons voie romaine de Kerstrat, parce que ce village semble tirer d'elle son nom. Kerstrat peut se traduire en latin par « villa strata », village pavé. Le docteur Picquenard, dans un article très documenté paru dans la Revue de Bretagne, constate, sur le parcours des voies, romaines, plusieurs villages portant ce nom. Les étymologistes se récrieront peut-être, et diront que Kerstrat signifie « village situé à l'extrémité de la paroisse ». Le malheur est que la situation topographique de plusieurs Kerstrat ne justifient pas cette interprétation.

La voie romaine de Kerstrat conserve sa direction générale dans la partie qui traverse la trève de Kerlaz. Elle a sa largeur normale auprès de Kerguilligi ; mais elle se rétrécit au village de Kerstrat, Les riverains ont empiété sur la voie, les uns pour élargir leurs champs, les autres pour construire leur maisons. Dans le environs du Ménéhir, elle est parsemée d'ajoncs, à travers lesquels s'avance un mauvais chemin landier avec ses ornières séculaires.

Arrivée au Ris, cette voie bifurque et longe le littoral, en montant vers le nord. Elle est d'abord très large, ensuite, elle se rétrécit de nouveau. Aux Karrigellou ce n'est plus qu'une lande, sauvage.

Vestiges druidiques, tumulus et stations fortifiées dans les environs de la forêt de Névet.

Dans son livre Les antiquités du Finisstère, M. de Fréminville dit qu'on ne signale aucun vestige druidique dans la commune de Plonévez-Porzay. Sur son affirmation, sans se donner la peine de la contrôler, d'autres écrivains après lui ont répété la même erreur.

1°) Non loin de la ferme de Kermark, dans la partie de la forêt nommée Pastel ar Gazek C'hlaz, existe une pierre bizarre qui, de l'avis de toutes les personnes compétentes qui l'ont visitée, a toutes les apparences d'un autel druidique. Elle a la forme d'un dolmen, sauf qu'elle ne repose sur aucun support comme les dolmens ordinaires. Elle ne dépasse guère de plus de 0 m. 60 en hauteur le niveau du sol. Cette Pierre curieuse a échappé pendant longtemps aux investigations des chercheurs et amateurs d’antiquités. C'est le baron Halna du Fretay qui fut le premier à la signaler. Il fit pratiquer des fouilles tout autour, et en publia les résultats dans un article du Bulletin de la Société d’Achéologie du Finistère (10ème livraison, p. 236-237).

Cette Pierre, qui a donné son nom à la partie de la forêt où elle se trouve, est appelée Ar Gazek C’hlaz, la Jument Verte. Quelques-uns orthographient « Ar Gazek-laz », la Jument de la Mort. Quoiqu’il en soit il semble bien établi que nous sommes ici en présence d’une pierre druidique. Un simple coup d’œil jeté sur ce bloc, nous montre, sans aucun effort d’imagination, qu’il a servi autrefois aux sacrifices humains. La pierre ressemble à sacrifices humains. La pierre ressemble a une table ; elle est travaillée et creussée de telle facon qu’un corps humain peut s’adapter aux rigoles et aux trous qu’on y a pratiqués. Deux rigoles assez profondes et parallèles indiquent la position des jambes. Plus haut, se trouve une excavation un peu plus profonde, destinée évidemment à recevoir la tête de la victime, et de cette excavation part un petit sillon par aù devait s’échapper le sang.

Le nom singulier sous lequel cette pierre est connue a intrigué plusieurs. D’aucuns en ont cherché l’explication dans la forme qu’elle présente. C’est bien à tort, car on ne voit aucune ressemblance, même lointaine, entre cette pierre et un cheval. Au milieu des landes sauvages de Gorréker, en Locronan, se trouve un gros rocher, autour duquel défile la procession de la Troménie, appelé aussi Ar Gazek-Ven ou Vean, la prononciation permet d'hésiter entre ces deux formes. C'est le pendant du Gazek-C'hlaz. La tradition rapporte que saint Renan, au retour de ses pérégrinations dans la montagne, venait s'asseoir sur ce rocher. Le lieu de ses siestes était admirablement choisi, dit M. Tiercelin, et l'immensité de l'horizon de ciel et de mer devait plaire à son rêve. Les pèlerins de Cornouaille ont pour cette chaise la même vénération que ceux du Léon pour le lit, du saint, Guele sant Ronan, qu'on montre non loin de Saint- Renan, à l'endroit consacré par le premier séjour du pieux solitaire en Bretagne (Louis Tercelin, La Bretagne qui croit, p 53)

2°) Non loin du Vieux-Châtel, au lieu dit « Ar Vern-Vihan », le baron du Fretay a culbuté et fouillé jusqu'au sous-sol, une station entourée de retranchements en terre, circulaire, avec douve, n'ayant qu'une seule entrée continuée par une allée, elle même fortifiée, allant jusqu'à une source très abondante, distante de 150 mètres. Le baron y a trouvé des objets curieux, haches, socs de charrue, fusaïoles, silex, etc.

A côté de cette station, c'est le nom que lui donne le baron, se trouvaient trois tumulus qu'il a également fouillés et où il a fait encore de curieuses trouvailles.

3°) A l'endroit dit « Pastel Liboroc », dans le taillis qui domine le village de Mescalet, le baron du Fretay a encore découvert un tumulus très ancien. Les fouilles de ce tumulus n’ont pas donné les résultats auxquels on s'attendait. On y a cependant trouvé quelques débris de poterie gauloise et une urne funéraire renfermant des cendres.

4° ) Tout à côté des limites de Kerlaz, mais sur le terrain de Plonévez-Porzay, dans un champ appartenant à Jean Horellou, de Kervriel, on a découvert en 1918 plusieurs alignements d'urnes funéraires contenant des cendres, avec une petite pierre grise et cles haches en silex, dont quelques-unes finement travaillées. Le propriétaire affirme que sa charrue déterre tous les ans quelques nouveaux débris.

5°) Dans une grande l'ande, voisine du Coty, mais sur les dépendances du Vieux Châtel, à quelques pas des bois, le baron du Fretay a découvert, il y a quelques années, un monument mégalithique, composé de 35 mégalithes. Il a la forme d'un rectangle, mesurant à l'intérieur 10 m. 40 de longueur, sur 1 m. 65 de largeur. Le baron du Fretay a fait transporter ce monument auprès du Vieux-Châtel, et l'a reconstitué aussi fidèlement que possible sous la grande futaie qui protège son château. Les fouilles du monument ont enrichi le musée du Vieux-Châtel d'une foulle d'objets anciens et bien curieux.

6°) L'attention du baron du Fretay fu attirée par les inégalités de terrain qu'on voyait çà et là autour du même monument. Des fouilles y furent pratiquées, qui lui révélèrent des substructions multiples en pierre, indiquant un grand nombre d’habications disparues, toutes de même dimension, et couvertes par le même système de clayonnage sur branches, avec l'argile durci par un feu violent. Il découvrit encore une foule d'objets dans ces fouilles. Ce qu'il y a de remarquable en tous, c'est le mélange de la pierre polie et de la pierre taillée, associées au bronze. Le baron fait remonter ces ruines et substructions au VIIIème siècle avant notre ère. C'est peut-être remonter bien haut (Bulletin de la Soc. d’arch. du tome XXIII, 6ème livraison, 1896. p 94-102).

Les empreintes des pieds du diable. Légende de la grosse cloche du Juch.

Non loin de la carrière du Roc'hou, au milieu du chemin qui conduit au Juch, presque en face du Gazek C'hlaz, se trouve une pierre usée par les pieds des passants, portant deux empreintes bien nettes, orientées en sens opposé, qu'on prendrait pour des traces de sabots de cheval ou de mulet mal ferré. Cette pierre a sa légende. On dit que le diable, en punition d'un de ces mauvais coups dont il est coutumier, fut un jour condamné par le bon Dieu à transporter la grosse cloche du Juch, depuis la fonderie jusqu'a son lieu de destination. Il chargea la cloche sur ses épaules, et comme il venait de très loin (on ne dit pas d'où) et que la cloche était bien lourde, arrivé à cet endroit du chemin, le souffle lui manqua. Il s'arrêta sur cette pierre pour reprendre haleine. Or, la cloche pesait si lourdement sur ses épaules que ses sabots pénétrèrent dans le roc comme dans de l'argile, et comme il était mal ferré ce jour-là, ayant dû, en cours de route, recourir aux bons offices d'un maréchal inexpérimenté, une des empreintes indique qu'il marchait vers le Juch, tandis que l'autre marque la direction de Locronan. Cette légende sent terriblement le voisinage du Juch et de son fameux diable XVème siècle, Diaoul ar Yeuc'h. Tous ceux qui ont l'habitude de fréquenter ce chemin solitaire connaissent la légende et aiment à la raconter. Aujourd'hui la fameuse pierre légendaire n'existe plus. Les carriers du Roc'hou l'ont fait sauter à la dynamite, pour aplanir la route et faciliter l'accès de la carrière. Ainsi s'en vont peu à peu les belles légendes bretonnes que nos ancêtres nous avaient léguées.

(Abbé Horellou).

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