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KERLOUAN |
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La commune de Kerlouan ( Kerlouan) fait partie du canton de Lesneven. Kerlouan dépend de l'arrondissement de Brest, du département du Finistère (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de KERLOUAN
Kerlouan vient du breton « ker » (village) et de saint Louan.
Initialement incorporé dans l'ancienne paroisse primitive de Plounéour-Trez ou de celle de Guissény (anciennement Ploesezni), la trève de Kerlouan acquiert son indépendance religieuse vers 1330 et dépendait alors de l'ancien évêché de Léon. Cette paroisse a certainement des origines seigneuriales : les Kerlouan.
Cette paroisse de l'ancien archidiaconé de Quéménédilly, canton de Lesneven, a pour patron de son église saint Brévalaire, Broladre ou Brandan, abbé irlandais disciple de saint Gildas. Dans cette ancienne paroisse, saint Paul Aurélien fonda un monastère, dit de « Kerpaul », dont le souvenir a longtemps existé grâce à la chapelle Paol, qui n'existe plus aujourd'hui, du moins sous ce vocable. (A. G. 197).
C'est aussi à Kerlouan, ou havre de Poulluhen, que débarqua saint Sezni, où il construisit un petit ermitage appelé Peniti San Sezni, et qui se voyait encore au temps d'Albert le Grand (A. G., p. 532). C'était, au moment du Concordat, la chapelle de Saint-Seni, trève de Lerret ou an Erret.
Un rôle des contributions de 1737 signale, dans la paroisse, les terroirs dont les noms suivent : Lestenguet, Lezerider, Keryot, Le Theven, Le Croazou, Rudolloc, Poulhalec, Kerlouan, Kerizouarn, Saint-Trégarec, Le Goaz, Kerliver, Kerchuern, Cleuzmeur, Kersalvator, Tréguinec, Lerret (trève).
On rencontre les appellations suivantes : Kerlouen (vers 1330), Kerlouan (en 1467).
Note 1 : Saint Elouan ou Eloean, Luan ou Luhan était un ermite du VIIème siècle, il vivait du temps de saint Bili et du roi Judicaël ; son tombeau et sa statue se trouvent dans la chapelle qui porte son nom près de Mur.
Note 2 : liste non exhaustive des RECTEURS DE KERLOUAN AVANT LE CONCORDAT : - En 1535. Alain Keryven, recteur de Kerlouan. - En 1580. Gilles Podeur, recteur, fonde une chapellenie. - En 1585. Guillaume Creff ; se démet. - En 1585. 19 Mai. Mgr. de Neufville nomme recteur Jean Marhec, diacre. - En 1598. Guillaume de Cozkerguen, recteur. - En 1610. Jacques Roudaut, Rector et scholasticus de Kerlouan, maître ès arts de la confrérie de Lesneven. - En 1639. François Blouin, recteur. - En 1699. Décès de Golvin Pinvidic, recteur. - En 1699. 12 Décembre. Guillaume Jégouïc ; pourvu par Rome. - En 1717. Yves Malescot ; résigne pour permuter avec le suivant. - En 1717-1734. Gabriel Corbé ; décédé, était recteur de Delescoet (Vannes). - En 1734-1754. Jean Baron ; décédé. - En 1754-1761. Augustin-François de Kerscau. - En 1761-1766. Pierre Le Baud, décédé. - En 1766-1770. François Abhervé, décédé. - En 1770-1775. François Millour. - En 1776-1790. Bernard Giraudet ; né en 1742 ; il refusa le serment ; était recteur de Goulven (insoumis) en 1798. Liste non exhaustive des RECTEURS DE KERLOUAN DEPUIS LE CONCORDAT : - En 1804-1824. Louis-François Rolland, de Plourin ; était en 1790, recteur de Languengar, près de Lesneven ; s'embarqua à Roscoff, le 3 Octobre 1792, pour l'Angleterre ; fut désigné pour Kerlouan, où il mourut en 1824. - En 1824-1835. Alain Crenn, de Plounéour-Ménez. - En 1835-1843. Guy Déroff, de Saint-Pol. - En 1843-1850. Guillaume Corbé, de Saint-Ségal. - En 1850-1859. Christophe Léon, de Bodilis. - En 1859-1870. Jean-Marie Le Bloas, de Lambézellec. - En 1870-1878. Louis-Joseph Graveran, de Camaret. - En 1878-1890. Claude-Marie Roudaut, de Plouguerneau. - En 1890-1899. Jean-Marie Roudaut. - En 1899. Bernard Gauthier, de Morlaix. Liste non exhaustive des VICAIRES DE KERLOUAN : - Jacques Mallégol. - En 1831. Jean-Marie Le Caill. - En 1834. Olivier Donval. - En 1835. François Tanguy. - En 1838. François Cabioch. - En 1840. Jean Floc'h. - En 1853. Hervé Cocaign. - En 1856. Jean-François Marziou. - En 1857. François Le Guen. - En 1862. Elie Abjean. - En 1871. Pierre Créof. - En 1874. Paul Miniou. - En 1875. Olivier Coroller. - En 1890. Napoléon 0llivier. - En 1892. Jean-René Bleunven. - En 1907. Sébastien Riou. - En 1908. Olivier Le Bras, ... (Archives de l'évêché).
Voir " Jean Habasque, prêtre natif de Kerlouan et guillotiné à Lesneven en 1794 ".
PATRIMOINE de KERLOUAN
l'église Saint-Brévalaire (1864), édifiée entre 1863 et 1865 sur les plans de M. Trischler, architecte à Recouvrance et consacrée l'année suivante. C'est le docteur Lemoine, maire de la commune, qui demanda l'autorisation de construire cette église au gouvernement impérial. Elle remplace l'ancien édifice paroissial (l'actuelle chapelle Sainte Anne), jugée trop petite à l'époque, et située à proxiité. Sa consécration eut lieu le 30 août 1865 par Monseigneur Sergent, évêque de Quimper et Léon. Son saint patron, fêté le 16 mai, est saint Brévalaire, moine et navigateur irlandais. L'édifice actuel comprend une nef de cinq travées avec bas-côtés, un transept avec un choeur de deux travées (l'une avec bas-côtés formant deux chapelles communiquant également avec le transept, l'autre sans bas-côté, mais accostée de deux sacristies, et terminée par un chevet plat). La nef, éclairée directement par des oculis polylobes, est lambrissée en croisée d'orgives. Les grandes arcades en tiers-points reposent sur les chapiteaux des piliers octogonaux. Le clocher, culminant à 47 mètres, est surmonté d'une flèche octogonale à crochets (il a deux galeries et est amorti par une flèche octogonale à crochets). Trois vitraux de Léopold de Lobin et douze vitraux de Léon Payan, figurent des scènes des vies des saints de Bretagne. L'église comprend trois grands vitraux à triple fenêtres : - 1° Au chevet, la Résurrection de Jésus. - 2° Eclairant le transept de droite, la Vierge au Rosaire, avec saint Dominique et sainte Catherine. - 3° Eclairant le transept de gauche, un vitrail moderne datant de 1950 qui représente Sainte Anne et Saint Hervé (Youen), au centre ; sur les côtés d'autres saint de Bretagne dont saint Gwenolé, saint Sesny, saint Guinal, saint Hiltud, saint Eneour et saint Goulven. Les autres vitraux, à droite et à gauche donnant sur les bas côtés de l'église, représentent de nombreux saints et, pour chacun, une scène de sa vie. Nous trouvons ainsi, à gauche : la bienheureuse François d'Amboise et Sainte Hélène, Sainte Thérèse d'Avila et Sainte Catherine, Saint Laurent et Saint Etienne, Saint Jean et Saint Pierre ; donnant sur la chapelle latérale : Saint Brévalaire, Saint Malo et Saint Egarec ... A droite : Sainte Clothilde et Sainte Monique, Sainte Geneviève et Sainte Barbe, Saint Michel et Saint Louis, Saint Paul et Saint Pol de Léon, puis, donnant sur la chapelle latérale, à droite du choeur : l'apparition du Sacré-Coeur, à la bienheureuse Marguerite Marie Alacoque. L'église abrite des statues du XVIème siècle en granit (saint Brevalaire avec mitre et crosse, un groupe de sainte Anne, la Vierge et l'Enfant) et des statues plus récentes : - saint Brévalaire et saint Corentin au fond du choeur ; - saint Goulven, dans la chapelle de gauche ; - saint Antoine, le Sacré Coeur et la Bienheureuse Marguerite Marie Alacoque dans la chapelle de droite ; - la Sainte Vierge et Saint Joseph au dessus de l'autel du transept de droite ; - saint Louis Marie Grignon de Montfort, saint François Xavier et Saint Louis de Gonzague au dessus de l'autel du transept de gauche. On y trouve aussi un très beau Christ en croix en bois polychrome au chevet, au-dessus de l'ancien autel. Les superstructures de l'ancien autel, en dessous de cette croix ont été restaurées en 1990-1991 par des paroissiens bénévoles. Le soubassement de l'autel actuel a été reconstitué à partir de l'ancien autel, également en 1990-1991 : il est orné de statuettes représentant les douze apôtres, en bois polychrome (chaque apôtre porte son emblème et ils entourent le Christ qui se trouve au centre). L'ambon (lieu de la Parole), à gauche de l'autel et daté de 1990-1991, est décoré par les symboles des quatre évangélistes (dorés sur fond orange) : le boeuf de Saint Matthieu, le lion de Saint Marc, l'ange de Saint Luc, l'aigle de Saint ; les fleurs de lys dorés représentent les quatre coins du monde où la Parole de Dieu est annoncée. La paroisse de Kerlouan a aujourd'hui pour patron saint Brévalaire (en breton sant Brévalar) qu'on appelle aussi saint Brandan, venu en Bretagne vers 515 avec saint Egarec et saint Malo (il mourut en 517). Saint Brandan naquit au VIIème siècle, et était abbé de Lancarvan et précepteur de saint Malo. L'ancienne église (1670-1704) qui occupe le milieu du cimetière a été conservée comme chapelle ;
Nota 1 : L'église, reconstruite au XVIIIème siècle, n'a pas grand caractère architectural. M. de Kerdanet y a relevé sur le clocher l'inscription suivante: N. C. JEGOU. CURE. M. V. CASTEL. SYNDIC. M. HABASQUE. 1706. Un des bas-côtés porte la date de 1670. Nous remarquons, dans le travail de M. Dupuy sur les épidémies en Bretagne (Annales de Bretagne, I, p. 125), une note du subdélégué de Lesneven à propos d'une effroyable épidémie de typhoïde qui désolait le Léon en 1776 : « En entrant dans l'église de Kerlouan, je fus si fort frappé de l'odeur, que je fus obligé d'en sortir sur-le-champ. On n'enterre cependant plus dans cette église depuis environ trois semaines. Mais cette odeur subsistera vraisemblablement longtemps encore. Je recommandai à M. le Recteur d'exhorter ses paroissiens à ne pas prier dans les cimetières, et de veiller à ce que les fosses eussent au moins cinq pieds. Cette vapeur cadavéreuse qui règne toujours dans l'église de Kerlouan est bien propre à entretenir le mal. J'envoyai, samedi dernier, un paquet de résine et de soufre au Recteur pour y brûler, et par ce moyen diminuer l'odeur insupportable qu'on y sent ». Plusieurs arrêts avaient déjà été portés pour défendre les inhumations dans les églises, mais les fidèles n'en tenaient aucun compte, et les Recteurs n'avaient pas l'autorité suffisante pour s'opposer à cette manière de faire, et protestaient platoniquement en faisant creuser une tombe dans le cimetière, et en allant la bénir pendant que les parents creusaient à la hâte une fosse dans l'église et y enterraient leur mort. C'est ce que constate un nouvel arrêt du Parlement du 17 Octobre 1776 : « La plupart des actes de sépulture portent que le corps a été inhumé dans l'église paroissiale de Kerlouan, par les parents ou amis, pendant que le Recteur et le clergé ont chanté les prières accoutumées près de la fosse, dans le cimetière ». En 1774, M. Millour, recteur, répondait comme il suit à l'enquête sur la mendicité demandée par Mgr. de la Marche : « Il y a environ quarante-cinq mendiants domiciliés dans cette paroisse. Le nombre des habitants aisés surpasse des deux tiers celui des mendiants. Il y a plusieurs causes de la mendicité dans cette paroisse : la cherté du blé et du lin a augmenté considérablement le nombre des mendiants. Le défaut de travail pendant l'hiver oblige plusieurs à mendier et qui se passent d'aumône pendant l'été par le moyen de leurs journées. Les mendiants de cette paroisse sont presque tous locataires, il n'y en a que trois ou quatre qui aient quelque peu de terre à cultiver ; ils n'ont point de vache. Ceux qui ont quelque terre pourraient peut-être nourrir une vache s'ils avaient les moyens pour l'acheter. Il y a dans cette paroisse des mendiants de différentes espèces : il y a de seize à dix-sept vieux ou infirmes, de douze à quatorze enfants hors d'état de travailler ; les autres sont forts et robustes, mais il leur faut mendier pour sustenter leur famille. Je ne connais pas de moyen plus efficace pour supprimer la mendicité dans cette paroisse que d'y établir trois ou quatre quêtes par an. On irait chez tous ceux qui peuvent faire quelque charité, les uns donneraient du blé, les autres du lin ou de l'argent ; on mettrait toutes ces aumônes entre les mains d'une personne de probité qui prendrait le soin de les distribuer aux pauvres, d'un manière proportionnée à leur indigence. Il n'y a, dans cette paroisse, ni hôpital ni casuel provenant des quêtes, ni fond certain pour les pauvres, que neuf livres par an faisant partie du revenu d'une fondation que le gouverneur a coutume, lorsqu'il rend son compte, de donner au Recteur, qui en fait la distribution ». Autrefois, l'Evêque de Léon était le gros décimateur de la paroisse de Kerlouan. Mais vers le XVIIème siècle, les Evêques abandonnèrent la dîme au général de la paroisse, moyennant une modique redevance à l'Evêché. Voici quel était, en 1786, le revenu total des prêtres, c'est-à-dire du Recteur et de deux vicaires, pour une population de 3.000 âmes : - 1° Une portion de la dîme due au généra!, à la 36ème gerbe, soit 129 livres ; - 2° Une dîme dite des novales, c'est-à-dire due sur les terres nouvellement défrichées, qui, elles, ne payaient pas la dîme au gros décimateur ; elle était estimée valoir 207 livres ; - 3° Une prémice consistant en deux brassées de gerbes par ferme prises sur l'aire ; c'était le revenu le plus considérable et valait 700 livres. Plusieurs fois, les paroissiens s'étaient plaints, non pas tant du total de l'imposition que du mode employé pour le percevoir, ne trouvant pas juste que la moindre ferme payât autant que la plus grande. L'Evêque, pour obvier à cet inconvénient, avait proposé de faire payer également à tous la dîme à la 36ème gerbe, taux ordinaire du diocèse, mais les gros fermiers s'y étaient refusés. Le Recteur avait, de plus, 66 livres de supplément payé par le général, et 87 livres, produit de l'acquit des fondations Il recevait donc en tout 1.217 livres, sur lesquelles il en devait payer 700 pour la portion congrue de deux vicaires. C'était vraiment trop peu pour une si grande paroisse, et en 1786, Mgr. de Lamarche s'occupait d'améliorer le sort du clergé, et à ce propos, il notait : « Il est à la connaissance du diocèse que la paroisse de Kerlouan est attaquée, annuellement pour bien dire, de maladies épidémiques ; que les chemins y sont des abimes ; que le peuple y est litigieux et pourrait, en conséquence contester le droit de prémice, au moins la manière de le percevoir, comme il l'a déjà tenté par le passé ; que le denrées y sont très chères eu égard à la proximité de Brest, et qu'il n'y a d'autre hospitalité pour les étranger que le presbytère » (Archives du diocèse de Quimper et Léon).
la chapelle Saint-Egarec (XVème siècle), édifiée par les seigneurs de Coamenech (ou Coëtmenech) de Plouider et remaniée au XIXème siècle. Cet édifice devient en 1777 propriété de l'abbé Barbier de Lescoat, évêque de Léon. Lors de la révolution, elle fut vendue comme bien national. Lors d'un orage, le clocher fut détruit par la foudre le 13 janvier 1917, et depuis, la chapelle n'est plus surmontée que d'une flèche. Les marches sur la toiture permettaient aux hommes de monter pour réparer les cloches. Il semblerait que l'édifice, à l'origine, ait été plus long qu'actuellement si l'on se réfère aux pierres de soubassement présentes à proximité de la porte centrale. Sur cette même façade, on observe un blason de la famille Rosmadec de Cléder, famille qui aurait, dit-on, fait construire cette chapelle. Il s'agit d'un édifice comprenant une nef de deux travées avec bas-côtés et un choeur à chevet droit. Au droit de la seconde travée de la nef, sur le bas-côté nord, se trouve une chapelle en aile. A l'intérieur, sur l'autel en granit, est gravé un blason qui se retrouve également sur la pierre tombale de l'aile gauche de la chapelle. Cette tombe serait celle du seigneur Kersaint Gilly du manoir de Kérivoas. Le mobilier reste limité. Le tabernacle est niché dans le mur, à droite du choeur. La chapelle a conservé des sablières sculptées en faible relief. La chapelle abrite les statues de saint Corentin, saint Paul Aurélien (saint Pol de Léon), saint Egarec et sa crosse, la Vierge-Mère, saint Jean-Baptiste, sainte Marie-Madeleine et un autre saint moine. Tous les ans, à la Trinité (fin mai), est célébré le pardon de saint Egarec. On y trouve un enfeu des seigneurs de Kerivoas. Egarec fut le compagnon et l'ami de saint Thégonnec ;
Nota 2 : Saint-Egarec ou Saint-Trègarec. C'était un bénéfice connu sous le nom de « gouvernement de Saint-Egarec », dont étaient fondateurs les seigneur le Coetmenech, et dont était présentateur, à la fin du XVIIIème siècle, le prince de Tingry. Le revenu était de 47O livres, avec charge d'une messe basse, les dimanches et fêtes, dans la chapelle. C'était l'un des bénéfices les plus considérables du Léon. En 1503, Guillaume Le Bec, prêtre, en était possesseur, et concédait à cette époque à messire Henri Le Bailly, prêtre un droit de tombe avec voûte au chœur de la chapelle (Archives départementales) ; en 1777, le titulaire était l'abbé Barbier de Lescoët, chanoine comte de Lyon ; il fallait un certain nombre de quartiers de noblesse pour faire partie de ce Chapitre, dont tous les membres avaient le titre de comte de Lyon. Voici ce qu'écrivait à l'Evêque, M. Rolland, recteur, 24 Février 1806 : « La chapelle de Saint-Thégarec est en grande vénération et fort fréquentée par les pèlerins de toute part. Elle mériterait d'être ouverte pour entretenir la dévotion des fidèles ; si vous jugez à propos de permettre de l'ouvrir et de donner la liberté d'y dire la messe sur semaine, quand les pèlerins le demanderont, je voudrais savoir si l'on pourra y célébrer le jour du pardon, qui se trouve le troisième ou quatrième dimanche de Juin. Avant la Révolution, c'était l'usage d'y aller en procession y chanter la messe et les vêpres et d'en revenir de même. J'ai essuyé beaucoup de plaintes de n'y avoir pas été, l'année dernière ». A quelques mètres Sud-Ouest de la chapelle, est une fontaine souterraine, à quelques pas de la grève. Elle est construite en pierre de taille du grossier granit de la côte. On y descend du côté Nord par une vingtaine de marches. L'eau, sans écoulement apparent, y demeure toujours limpide, et l'on y va en pèlerinage. On dit cette eau très efficace pour les maux d'yeux (note de M. l'abbé Antoine Favé, Archives du diocèse de Quimper et Léon).
la chapelle Sainte-Anne (XVIème siècle), modifiée aux XVIIème et XVIIIème siècles et restaurée au XIXème siècle. Il s'agit de l'ancienne église que l'on a amputée de plus de la moitié et dont on a supprimé les bas-côtés, afin d'agrandir le cimetière. L'édifice est de plan rectangulaire avec clocher de type Beaumanoir. La longère Sud porte la date de 1670. Le clocher porte la date de 1704. La chapelle abrite une statue en kersanton de la Sainte-Trinité, provenant de Kersalvator ;
la chapelle Notre-Dame du Croazou (1869), édifiée par François Pons (ou Pont) à lemplacement dune ancienne chapelle ou d'un oratoire (Itroun Varia ar Croazou). Elle fut construite par François Pont, un habitant du quartier, après qu'il eut miraculeusement recouvré la vue (François Pont, aveugle à la suite d'une variole, venait régulièrement prier à cet endroit où il y avait déjà eut une chapelle). Il s'agit d'un petit édifice rectangulaire au chevet duquel sont adossées trois croix pattées en granit (datant du Moyen-Age) auxquelles elle doit son nom (ces croix reposent sur un lech couché). Une stèle gauloise est encastrée dans l'angle droit. La chapelle abrite un groupe en pierre de sainte Anne, la Vierge et l'Enfant (1565). Enfin, il semblerait que lors de l'élévation de la chapelle une statue de François Pont fut brisée en deux : le buste ayant été posé sous l'autel et la tête encastrée dans l'angle du mur ;
Nota 3 : C'est, sans doute, la chapelle dite de Notre-Dame, en 1806, du Croazou, en 1869, et de Sainte-Anne, en 1877. Toujours est-il que, dans cette chapelle du Croazou, se trouve une statue en pierre de sainte Anne (M. Abgrall).
la chapelle Saint Guénal (ou Guénael), restaurée dès 1986 par l'association "Environnement et Patrimoine" et inaugurée en juillet 1990. Cette chapelle remplace l'ancienne chapelle construite vers 1521 et dédiée à saint Guénal, patron des bouchers. A l'époque, un pardon y était célébré chaque Mardi-Gras pour fêter saint Guénal. Au fil du temps, la chapelle fut de plus en plus délaissée, et dans la deuxième moitié du XIXème siècle, un incendie causée par une bougie qu'une jeune fille allumait tous les soirs, détruisit la charpente. L'édifice perdit sa toiture, ses pierres furent dispersées et son autel fût cédé à la paroisse de Lilia. A la fin des années 1980, la chapelle appartenant à une famille de Kerlouan, n'était qu'un tas de pierre envahi par les ronces. Il n'y a pas si longtemps, " on trouva dans la chapelle une feuille de liseron sur laquelle un ver en cheminant avait laissé des traces très visibles semblant représenter une Jeanne d'Arc à cheval ! Ce phénomène fut considéré comme miraculeux et on vint de très loin pour observer cette feuille " ;
l'ancienne chapelle du Sauveur (située jadis à Kersalvator et en ruines depuis 1925). Gouvernement de Kersalvator, en la chapelle du Sauveur, qui existait encore en 1806. En 1777, c'est l'Ordinaire qui nommait à cette chapellenie, dont le titulaire était un infirme, M. Flamand. Les revenus étaient de 60 livres, sans y comprendre les offrandes, une maison et quelques parcelles de terre chaude. Monseigneur avait l'intention d'annexer cette chapellenie à son petit séminaire (Archives du diocèse de Quimper et Léon) ;
l'ancienne chapelle Saint-Sezny, aujourd'hui disparue. Suivant la tradition, elle s'élevait jadis à l'emplacement du Penity Sant Sezny, petit ermitage du saint à son débarquement. Cette chapelle portait aussi le nom de Tref-an-Lerret et sur une de ses corniches, la date de 1574 ;
Nota 4 : Tref-an-Lerret. Le vrai nom semble être Erret, devant lequel on met, soit l'article breton Nerrette, soit l'article français Lerret, soit les deux articles, an Lerret. C'était le nom de la chapelle fondée en l'honneur de saint Sezni, lorsqu'il débarqua sur la côte. On y desservait une chapellenie dite de Coztianbescond, fondée anciennement par maître Yves Silguy, car nous voyons, en 1554, Valentin Silguy, sr. de Coztianbescond, demeurant à Guilers, et son fils Jehan Silguy, demeurant au Treff-an-Lerret, paroisse de Kerlouan, présenter à Mgr. de Léon, comme titulaire de cette chapellenie, messire Jehan de Coetlosquet, prêtre, demeurant à Kerlouan, en place de Guillaume Silguy, naguère décédé (Archives départementales et Archives du diocèse de Quimper et Léon).
les anciennes chapelles, aujourd'hui disparues : la chapelle Saint-Guenael (l'autel a été transporté à la chapelle de Lilia en Plouguerneau), la chapelle Saint-Sébastien, la chapelle Saint-Michel. On trouvait jadis une fontaine près de la chapelle du Sauveur ;
Nota 5 : Autres chapelles, signalées dans un état du mois d'Avril 1794 (L. 2). Chapelles de Saint-Michel, Saint-Venal, chapelle du manoir de Keriscillien, Saint-Egarec, Saint-Séni ou de Nerret, Saint-Sébastien, Saint-Sauveur, chapelle du manoir Quilorne. Cet état signale également une croix près du manoir de Penarméas et près de celui de Kerénès (M. Peyron).
le calvaire Saint-Sauveur (1547) ;
la croix de Tromelin (XVème siècle) ;
d'autres croix ou vestiges de croix : la croix de Cleuz-Meur (XVIème siècle), la croix de Couffon (Moyen Age), la croix ou stèle christianisée de Croazou (Moyen Age), la croix monolithe de Croazou (1847), les trois croix de Croazou (Haut Moyen Age), les deux croix de Croazou (Moyen Age), la croix encastrée dans le mur de la chapelle de Croazou (Moyen Age), les vestiges de calvaire à Croazou (XVIème siècle), la croix de Gorré-an-Dreff (XVIème siècle), la croix de Kerénez ou Skol-ar-Groas (1929), la croix de Kerénez ou Croasic-Ver ou Croix-du-Pontic (XVIème siècle), la croix de Kerhorn ou Croix de Radeneier (XVIème siècle), la croix de Keriot (Moyen Age), la croix de l'ancien cimetière de Kerlouan (1872), la croix du nouveau cimetière de Kerlouan (XVIème siècle), la croix de Kervizouarn ou Croas-Grahen (XVIème siècle), la croix de Kerzenval (XIXème siècle), la croix de Lézérider (Moyen Age), la croix de Mézavel (Haut Moyen Age), la croix de Penquer ou Croaz-Ourc'hant (XVème siècle), la croix de Penquer (XXème siècle), la croix de Rudoloc (Moyen Age), la croix de Saint-Egarec (Haut Moyen Age), la croix de Saint-Sauveur (Moyen Age), la croix de Tréguennec (Moyen Age), la croix de Tréas (Haut Moyen Age) ;
le manoir de Kerénès ou Kerénez (vers 1450 XVIIème siècle), édifié par Yvon Le Barbu, seigneur de Kerénès. Propriété des Kersaintgilly, des Simon, des Coataudon et des Ugen (en 1875) ;
les vestiges du manoir de Kerivoaz (XVIème siècle) ;
la fontaine Saint-Egarec (XVème siècle), restaurée au XIXème siècle. Cette fontaine en granit est surmontée d'une statue en kersanton de saint Hervé et de son loup (provenant du presbytère de Kerlouan). Un escalier en pierre mène à l'eau. A gauche de l'escalier, une ouverture dans le mur. Celle-ci pourrait être l'entrée d'un souterrain menant au manoir de Kérivoas. Son eau est réputé pour la guérison des maux d'yeux et d'oreilles. On raconte qu'un " paysan du quartier aurait voulu détruire la fontaine pour agrandir son champ. Dès qu'il commença les travaux, il devint aveugle et sourd. Il ne recouvra ses deux sens que lorsqu'il remis la fontaine en l'état " ;
la fontaine-lavoir (XIXème siècle) ;
la ferme de Kerliver (XVIIIème siècle) ;
la ferme de Théven (XVIIIème siècle) ;
4 moulins dont le moulin à eau de Keneves, du Pont, de Coufon,
A signaler aussi :
l'allée couverte située sur la plage de Lerret (époque néolithique) ;
la stèle sur la place de la mairie (âge de fer) ;
les vestiges de caserne (XVIIIème siècle) ;
le corps de garde de Ménéham (1720) ;
les vestiges dune chaumière à Ménéham (XIXème siècle) ;
on y voyait aussi, semble-t-il, le monastère de Kerbol, fondé par saint Pol et détruit par les Normands, ainsi que le monastère ou pénity bâti au havre de Poulluhen ou Pouluhen par saint Sény ou Sezni, disciple et compatriote de saint Patrice ;
monuments anciens : - 1° A l'Est de Kervizouarn, menhir de 3 mètres. - 2° Au Nord-Ouest du bourg, près de la mer, deux menhirs de 6 mètres de haut. - 3° A Kermorguel, à 2 kilomètres Ouest du bourg, menhir et deux dolmens. - 4° Au Ménec, dolmen du Rochquequeliou. - 5° Dolmen au Sud du chemin du bourg, sur sommet la montagne, après avoir passé la route nationale au village de Kélorn, dans le champ Parc-An-Dol ; table, 3 m, 60 sur 3 m. 10, sur trois piliers. - A Goarem-ar-Ménez, grotte naturelle de 9 mètres long ; on y a trouvé une hache en diorite et des fragments de poterie. - Pierre branlante, près des deux menhirs n° 2 (du Chatellier) ;
ANCIENNE NOBLESSE de KERLOUAN
MAISONS NOBLES :
- Le Barbu ou Barvet, sr. de Kerénez : d'or au trescheur ou essonier (alias au sautoir fleuronné) d'azur accompagné d'un croissant de gueules en chef ; alias : une tête d'homme barbu.
- Carn, sr. de Ranvelin : d'or à 3 chevrons de gueules.
- Coetaudon, sr. de Kerénez : d'or au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur ; alias : à la bordure componné d'argent et de gueules ; devise : Tout à souhait.
- Coetnempren, sr. de Keraméar et de Kerénez : d'argent à 3 tours crénelées de gueules : devise : Et abundantia in turribus tuis.
- Lesguern, sr. du Clezmeur ; armes antiques : d'or au lion de gueules, à la bordure engreslée d'azur ; modernes : fascé de 6 pièces de vair et de gueules ; devise : Soit !
- Kerlouan, sr. du dit lieu : d'argent à la colombe d'azur, qui est Kerrom ; écartelé d'argent à deux chevrons d'azur qui est Kerlouan.
Note : FAMILLES NOBLES DE KERLOUAN AU XVIème SIECLE : - En 1558. Hervé de Kersaintgilly, sr. de Keryvoas. - En 1561. Gabriel de Kersaintgilly, écuyer sr. de Kerennez. - En 1573. Ecuyer Guillaume Gouziou, sr. de Kervaziou. - En 1574. Yves Le Moine, sgr. de Trévigné. - En 1575. Jean Kerédan, sr. du Cosquer. - En 1582. Pierre Pinart, sr. de Keryven. - En 1587. N. et P. Hervé de Parcevaux, sr. de Mézornou. - En 1587. Guillaume Liscoat, sr. du Kermeur. - En 1587. Alain Lesguern, sr. de Lescoat. - En 1587. Dlle. Jeanne de Kersaintgilly, dame douairière de Traonfagan, épouse de Jean Kerguz, fille aînée de Hervé de Kersaintgilly. - Les archives de Nantes (B. 627) possèdent un procès-verbal des prééminences en l'église de Kerlouan, dressé en 1627, suivant requête de François de Kersaintgilly (Archives du diocèse de Quimper et Léon).
- Miorcec de Kerdanet : d'azur au hérisson d'or, au chef d'argent, chargé de 3 hermines de sable ; devise : Tout pour la charité.
- Parcevaux, sr. de Keranméar : d'argent à trois chevron d'azur ; devise : S'il plaît à Dieu.
- Parscau, sr. de Kerilis : de sable à 3 quintefeuilles d'argent ; devise : Amzeri (temporiser).
- Silguy, sr. de Penher : d'argent à deux lévriers de sable accolés d'argent, passant l'un sur l'autre ; devise : Passe hardiment.
- Simon, sr. de Kerénez : de sable au lion d'argent, armé et lampassé de gueules ; devise : C'est mon plaisir.
Lors de la Réformation de l'évêché de Léon en 1443, plusieurs familles nobles sont mentionnées à Kerlouan :
Carman (de), voy. Kermavan (de) Carn, seigneur de Ranvelin, paroisse de Kerlouan. D’or à deux [aliàs : trois] chevrons de gueules. Nicolas se trouve mentionné entre les nobles de Saint-Frégant.
Kerdanet (de), seigneur dudit lieu, paroisse de Kerlouan. Jean se trouve mentionné entre les nobles de Kerlouan.
Poulhallec (du) Olivier se trouve mentionné entre les nobles de Kerlouan.
A la "montre" (réunion de tous les hommes d'armes) de l'évêché de Léon reçue à Lesneven en 1481, on comptabilise la présence de 12 nobles de Kerlouan :
Yvon LE BARBU (30 livres de revenu), remplacé par Jehan Cornuly : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Jehan BARBU (7 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Yvon GUYDOU (60 sols de revenu) : absent ;
Henry de LA FOSSE, aveugle, remplacé par Yvon Geffroy : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
Guillaume DE L'ISLE (10 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;
Prigent KERDANET (15 livres de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît en archer ;
la veuve Jehan KERDANET, remplacée par Jehan Bealeuc : porteur d'une jacque et comparaît armé d'une vouge ;
Yvon KERGOMEZEN (100 sols de revenu) : porteur d'une jacque et comparaît armé d'une vouge ;
Jehan MABYOU (100 sols de revenu) : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;
Jehan PASCAU (400 livres de revenu), malade, remplacé par son fils Nicolas Pascau : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;
Prigent POULHALEC (100 sols de revenu) : porteur d'un corset et comparaît armé d'une vouge ;
Dom Yves SERGUY, prêtre (100 sols de revenu), remplacé par Jehan Quenquis : porteur d'une brigandine et comparaît armé d'une vouge ;
A la "Montre" de l'Evêché de Léon de l'an 1503 (Voir le Chevalier de Fréminville) qui s'est tenue à Lesneven le 25 septembre, les nobles suivants de Kerlouan apparaissent :
La fille mineure Sezny Pascau, dame de Tuomelin, par Yvon Coetnempren. Injonction d'un autre homme en habillement ;
Jehan Kerdanet. Injonction de s'habiller ;
Yvon le Barbu. Injonction de s'habiller ;
Henry de la Fosse, défaut ;
Guillaume Senguy, par Guillaume son fils, en vougier ;
Guillaume de Lisle. Injonction de s'habiller ;
Prigent Poulhallec, en javeline. Injonction de s'habiller ;
Jehan Guidou, défaut ;
Hervé Mauyon. Injonction de s'habiller ;
Guillaume Mauyon. Injonction de s'habiller.
A la « montre » (réunion de tous les hommes d’armes) de l’évêché de Léon reçue à Saint-Renan le 24 août 1557, plusieurs nobles de Kerlouan sont mentionnés :
Gabriel Kersanguily, sr. de Kerenes ;
Even le Bailliff ;
Jehan Kerouzere ;
Yvon Denys ;
Benoyst Le Gual.
(à compléter)
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