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La "Vieille Côte" |
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La " Vieille Côte ", " ar Chra Goz ", une ancienne voie romaine est en Saint-Michel-en-Grève, mais cela ne date pas de si longtemps !
En effet, jusquà lordonnance royale du 23 juillet 1828, toute la rive droite de la rivière de Kerdu était en Trédrez. La " ville de Saint-Michel-en-Grève " qui fut pendant quelques années, au temps de la Révolution, chef-lieu de canton, négocia âprement dans les années 1820 le rattachement de Trédrez à son territoire trop exigu. Trédrez, navait plus de recteur depuis 1805, concéda léchange du quartier de la Vieille Côte, des hameaux de Kernévez et de Kerrivoal pour redevenir une paroisse à part entière. Pour faire revenir un recteur dans la paroisse de saint Yves, elle donnait ainsi 143 âmes et son quartier le plus riche.
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Dans la topographie de la ville de Saint-Michel-en-Grève, la dénomination de Martray a l'aspect banal de toutes les places et n'a laissé, dans l'esprit des habitants, aucun souvenir de sa destination ancienne. Les origines de la belle place du Martray de Saint-Michel sont aujourd'hui totalement effacées de la mémoire des habitants ; les mieux renseignés ne savent qu'une chose, c'est que "les vieux en faisaient le marché et les foires".
Les villes possédant un lieu dit ou une place dénommée le Martray sont très nombreuses, à tel point que plusieurs critiques ont essayé de découvrir la signification de cette appellation. Ducange croit que Martroy est une place publique où les coupables étaient mis à la question et punis de mort (Glossarium mediœ et infinœ latinitatis, éd. Henschel). Peiffer pense que ce nom désigne une place où l'on érigeait une croix, c'est-à-dire un calvaire, pour rappeler le martyre du Sauveur du Monde (Recherches sur l'origine et la signification des noms de lieu, p. 214). Pour Quicherat, les lieux dits Martres ou Martray désignent des emplacements de cimetière.
Le terme « martray », issu du latin martyretum, désigne à l´origine le champ des martyrs (la place où l´on torture), puis par extension le cimetière qui a souvent occupé une partie du site.
Certaines villes avait leur "hôpital du Martray" dont l'origine se perd dans les années du haut Moyen-Age. A noter que pour arriver à Saint-Efflam, il fallait savoir exactement l'heure de la marée, afin d'arriver à Saint-Michel-en-Grève au moment des basses eaux. Autrement, il était indispensable d'attendre que la mer se fût retirée, pour traverser la lieue, et arriver à Saint-Efflam. On ne circulait généralement pas la nuit. On évitait de plus les chemins non sûrs, car on craignait les brigands et ils étaient nombreux à cette époque. On faisait donc étape le soir au bourg de Saint-Michel-en-Grève. Le gîte était toujours assuré. Les gens de haut rang eux, avaient leur chambre prête dans les châtellenies des alentours. Les autres trouvaient à s’héberger dans les fermes ou les hostelleries (n’y avait-il pas encore récemment à Saint-Michel, sur la place du Martray, un lieu d’hébergement appelé « l’hôtel de l’abbaye »).
Mais ce terme "Martray", généralement rattaché au centre historique d´une localité, est souvent associé au lieu où étaient appliquées les décisions de justice. Ce qui ne semble pas le cas à Saint-Michel-en-Grève où la place du Martray n'a pas été un lieu d'exécution et que son existence nous aurait été révélée par des invocations de saints qui ont exercé, au moyen-âge, des fonctions bienfaisantes. Dans certaines régions de Bretagne on disait "le Martray Saint-Jacques", c'est-à-dire que l'on invoquait Saint-Jacques, le patron des voyageurs, des aumôneries et des hôpitaux, un saint hospitalier connu dans toute la chrétienté. Le patronage des Martrais varie suivant les régions. Les pèlerins du Tro-Breiz étaient des êtres humains comme nous, ils buvaient, mangeaient et dormaient. Comme on allait à pieds, il fallait les laver, les soigner. Il y avait parmi les pèlerins des voleurs, des assassins, des gens de mauvaise vie et probablement des lépreux. Il y avait donc tout naturellement jadis à un Saint-Michel un lieu dit « l’hôpital », tenu certainement par des moines pour trouver un réconfort et un prieuré pour se recueillir.
Au bourg de Saint-Michel, la place du Martray n´échappe pas à la règle en la matière. Ce martray n'est pas isolé, il est au centre du bourg, près de l'église et du cimetière, et sert de rendez-vous aux marchands. Cet endroit est comme privilégié dans l'opinion des habitants et forains qui le préfèrent à d'autres places. C'est un fait digne de remarque. Mais il faudrait une vaste enquête pour traiter sérieusement ce sujet.
Traversée par la voie romaine reliant Morlaix au Coz-Yaudet (en Ploulec'h) par la grève, Saint-Michel-en-Grève concentre l´essentiel du patrimoine architectural du bourg dont la datation est comprise entre le 16ème siècle et le début du 20ème siècle.
Outre plusieurs édifices construits au cours des 17ème et 18ème siècles, elle comprend notamment l´ancien auditoire de la juridiction de Saint-Michel daté du 16ème siècle. L’auditoire de Saint-Michel situé au bout midi des Halles construit sur trois pilotis ou piliers de bois, portait sur la cloison, du côté de la halle, les armes des seigneurs du Parc en alliance avec "d’argent à la croix lozangée de sable". Mais je noterai que "la pièce de la Justice" (située à Lande-des-Justices) c'est-à-dire la place du Gibet, était toute différente des pièces du Martray.
Note : L'auditoire de Saint-Michel situé au bout midi des Halles [Note : Le seigneur da Parc avait dans ces halles les droits de dîmes, d'étalage et de coutume. Le 9 du mois de mai 1749, le revenu annuel de ces droits, eu égards aux « carènes » et « indigences d'icelles halles » était estimé à cent-quatre-vingt-dix livres] construit sur trois pilotis ou piliers de bois, portait sur la cloison du côté de la halle, les armes des seigneurs du Parc en alliance avec d'argent à la croix losangée de sable. Dans la maçonnerie de la longère d'orient et dans celle d'occident, du coté de la grève, se trouvaient les mêmes armes en relief. Au milieu de la place publique de la dite ville de Saint-Michel-en-Grève [Note : Les seigneurs du Parc possédaient aussi le fief du Reste, en Saint-Michel-en-Grève, sous Tonquédec], se trouvait un scept à collier, garni de son collier de fer, « armoyé » en haut, des armes des dits seigneurs du Parc. Dans une pièce de terre froide nommée « Parc ar justis » il y avait des patibutaires à quatre piliers de pierre de grain, à quatre croisées [Note : Ces patibulaires se trouvaient situées dans le coin de la dite pièce de terre qui cerne, du midi, le grand chemin conduisant au bourg de Coëtedrez. Le 9 mai 1749, elles étaient en état] qui étaient les patibulaires de la juridiction et châtellenie de Coëtedrez (Coëtredrez). Les droits dépendaient de la juridiction et châtellenie de Coëtedrez.
Voir aussi " Le château de Coatrédrez en Trédrez "
Le calice sculpté sur le fronton de la fenêtre de la maison de Touribell (1620) révèle que ce manoir a été la demeure d’un prêtre. D’ailleurs, toutes les maisons de cette rue de la voie romaine ont été construites entre 1600 et 1700. Les édifices numérotés 3 et 5 correspondent à l’ancien auditoire de la juridiction de Saint-Michel-en-Grève.
La place du Martray accueillait jadis les nombreuses foires de Saint-Michel (foires des chevaux) et marchés (marchés des cochons ou divers) car nul endroit ne convenait mieux pour leurs tenues, mais tout cela n'explique pas le nom de martray qui est si usité en Bretagne.
On notera également que les plans cadastraux parcellaires de 1813 et de 1848 signalent la présence, au centre de cette place, d´une croix "la croix de Martray" aujourd´hui malheureusement disparue.
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