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Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans l'arrondissement de Lannion.

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L'arrondissement de Lannion, plus riche que celui de Dinan, compte trois sanctuaires de la Mère de Dieu. Le premier, situé dans la paroisse de Saint-Gouéno, est Notre-Dame des Sept-Douleurs, appelée autrement, de sa position sur une éminence, Notre-Dame du Tertre. Pillée et profanée à l'époque de la Révolution, délaissée ensuite pendant plusieurs années, elle n'a été restaurée, bénite et rendue au culte qu'en 1824. On a une grande dévotion à cette chapelle, non pas au loin, mais à Saint-Gouéno et aux environs. On y vient prier dans les temps de calamités, demander la santé des infirmes ou des malades en danger ; et quand la messe doit s'y célébrer pour conjurer quelque fléau, la foule s'y presse jusqu'à ne pouvoir être contenue dans la chapelle. Le vendredi d'avant les Rameaux et le jour de la Nativité de la sainte Vierge attirent aussi beaucoup de pèlerins, et surtout beaucoup de mères qui y font bénir leurs petits enfants. Le vendredi d'avant les Rameaux, non-seulement on y chante la grand'messe et les vêpres, mais on s'y rend de l'église paroissiale en procession, et on s'en retourne de même.

Le second sanctuaire de Marie, dans l'arrondissement de Lannion, est Notre-Dame de la Clarté, située sur la paroisse de Perros-Guirec. C'est un pèlerinage célèbre dans cette partie de l'ancien diocèse de Tréguier. On y vient souvent prier, principalement pour obtenir la guérison des maux d'yeux ; l'Assomption surtout, qui en est la fête patronale, y amène grand nombre de pèlerins. L'édifice du reste, qui paraît être du seizième siècle, est irrégulier dans sa forme ; il a trois autels, une nef, un bas-côté au nord et une grande chapelle latérale au midi.

La paroisse de Ploulech possède le troisième sanctuaire, c'est Notre-Dame de Kozgéodek ou Koz-Yeoded (aujourd'hui du Yaudet), mot celtique qui signifiait : vieille ville maritime ou vieille ville fortifiée, parce que là était autrefois l'ancienne Lexobie, place importante à l'époque gallo-romaine. C'était, dans le principe, un siège épiscopal fondé par Drennulus, disciple du noble décurion Joseph d'Arimathie, qui ensevelit Notre-Seigneur, comme l'expose l'auteur des Catalogues historiques et chronologiques des anciens évêchés de Bretagne (Descriptio utriusque Britanniœ, lib. IX, cap. LVI) ; c'est même, selon plusieurs, la première église qui ait été élevée à la sainte Vierge dans l'Armorique. En 836, Lexobie ayant été attaqué et détruit par les Danois ou Normands (Pierre le Baud, Histoire de Bretagne, chap. XIV), les habitants, rentrés dans leurs foyers après le départ de ces cruels ennemis, reconstruisirent une autre église de la sainte Vierge, qui, malgré la translation du siège épiscopal à Tréguier en 849, conserva son ancienne renommée et continua d'attirer la foule des pèlerins [Note : Mémoires sur l'état des évêchés, chapitres, clergé et monastères de la province, par un Carme qui écrivait antérieurement à l'histoire générale de Bretagne, édition de 1675]. Au commencement du quatorzième siècle, on la rebâtit de nouveau, en la surmontant d'un clocher et d'une flèche dont le sommet, de couleur blanche, servait et sert encore de point de reconnaissance aux marins ; mais comme l'affluence toujours croissanté des pèlerins rendit bientôt insuffisante la nouvelle église, et que les généreuses offrandes qu'ils y déposaient donnaient les moyens de l'agrandir, on éleva, vers la fin du seizième siècle, une nouvelle nef, du côté du midi, parallèle à la première, et qui est aujourd'hui la principale, ayant à son chevet l'autel de Notre-Dame, patronne de l'église. Au-dessus du retable de cet autel, on voit la sainte Vierge couchée dans son lit, ayant a ses côtés l'Enfant Jésus et saint Joseph ; tristes restes d'un groupe d'un seul bloc représentant le lit, les draperies et toute la sainte Famille, qui fut brisé par la révolution de 1793.

Cette église était desservie par un prêtre, chargé de recevoir la multitude des pèlerins qui y venaient en tout temps, mais spécialement pendant le mois de mai, aux jours de fête et de dimanche de ce mois, que dès lors on regardait comme le mois de Marie. Aussi, sauf la Pentecôte et l'Ascension, qui se célébraient toujours à l'église de la paroisse, l'office paroissial se faisait, pendant tout le mois, à cette sainte chapelle ; et il s'y fait encore aujourd'hui non-seulement pendant ce mois, mais à toutes les fêtes de la sainte Vierge, sauf la Purification.

Enlevé au culte par la Révolution, ce sanctuaire ne fut couvert qu'en 1829 : après une si longue interruption, les pèlerinages ne reprirent pas immédiatement leur cours ; mais peu à peu les anciens souvenirs se ranimèrent ; des grâces furent obtenues, et aujourd'hui le sanctuaire est assez fréquenté. (Hamon André Jean-Marie).

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