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TENTATIVE DE SUPPRESSION DU COUVENT DES AUGUSTINS DE LANNION

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Etienne-Charles de Loménie de Brienne, né le 9 octobre 1727 à Paris et mort le 19 février 1794 à Sens, est un homme d'Église et homme politique français, cardinal et ministre. En 1772, il préside la commission des réguliers qui supprime certaines maisons religieuses ou certains ordres religieux en déclin dont l'ordre des Augustins : "... Les Augustins, dit-il ont une réputation peu satisfaisante. Presque chacun a son pécule. Chacun sort souvent sans permission et presque toujours sans compagnon. L'office se fait sans édification. Les études dans l'Université sont une occasion de dissipation, et après que l'ordre aura formé ses lois, il faudra prendre les précautions les plus déterminantes pour s'assurer qu'elles ne sont pas enfreintes. Le collège méritera singulièrement votre attention.... Il pourrait faire un établissement utile et glorieux à l'ordre, et il s'en faut de peu qu'il ne lui soit inutile et qu'il n'en fasse le déshonneur ".

Etienne-Charles de Loménie de Brienne (1727-1794).

Mais Brienne cherche à se décharger de la responsabilité de ces mesures sur les supérieurs de l'ordre qui les auraient approuvées ou même suggérées.

Le vérité est que les supérieurs et les chapitres, sommés de désigner les couvents à fermer et sachant que chaque province devait être mutilée, indiquaient ceux dont le sacrifice leur paraissait le moins préjudiciable à leur ordre et à la religion.

Ainsi Brienne a pu dire que la suppression de Lannion " a été regardée comme indifférente par le chapitre " mais il faut rapprocher la réponse du chapitre des requêtes adressées à la Commission en faveur de cette communauté par le gouverneur de la ville, le recteur, les religieuses, les avocats, notaires, etc., et de cette lettre de l'évêque de Tréguier : " Le 22 février 1775. Il existe, Monseigneur, à Lannion, ville de mon diocèse, un couvent d'Augustins de la suppression duquel votre Commission semblait vouloir s'occuper sous le prétexte de sa pauvreté et de son inutilité. Mais après avoir examiné les choses par moi-même, j'ai l'honneur, Monseigneur, de vous représenter et de vous assurer que ces deux motifs ne sont pas fondés. Le premier est détruit par l'état actuel de cette communauté dont les affaires ont été rétablies par la sage et économique administration du prieur actuel, homme d'un vrai mérite ; et le second est démenti par mon temoignage. et celui de tout ce qu'il y a de gens honnêtes à Lannion, prêts à certifier la bonne conduite et l'utilité de ces religieux. J'espère donc, Monseigneur, que vous voudrez bien les conserver à mon diocèse, etc. ".

Lannion échappa jusqu'à la Révolution au sort dont il était menacé dès 1770 ; c'est Carhaix qui fut sacrifié. Cette communauté peu nombreuse soupçonna sa destinée dès que la Commission l'eut interrogée sur ses revenus et sur son personnel. Le P. Mailfer qui signe : Prieur des Augustins, licet indignus, terminait sa réponse, datée du 9 octobre 1766, par ces mots : " Je ne sais, Monseigneur, ce qui en résultera. Je souhaite que tout ce qui en arrivera, ce soit pour la plus grande gloire de Dieu !".

Lorsque le péril devint imminent, tous les habitants du pays, ecclésiastiques et séculiers, se portèrent les témoins et les défenseurs de leurs Augustins : " Nous soussignés, disaient-ils, gentilshommes, ecclésiastiques et notables de la ville de Carhaix, certifions à tous qu'il appartiendra que les Pères Augustins y sont très utiles et très nécessaires, qu'ils y rendent des services continuels, et que, si l'on avait le malheur de les perdre, les habitants en souffriraient un préjudice d'autant plus grand que, etc.... Supplions, en conséquence, avec toutes les instances dont nous sommes capables, Nosseigneurs composant actuellement l'Assemblée du clergé de France de laisser subsister la communauté desdits Pères Augustins de Carhaix dans le même état qu'elle est présentement, son revenu n'étant pas suffisant pour entretenir un plus grand nombre de religieux ".

Cette pièce fut signée le 15 mars 1771. La veille, avait été prise une délibération analogue par les maire et échevins de la ville et communauté de Carhaix, " tenue après le son de la campane, à la manière accoutumée ".

Le couvent de Carhaix fut supprimé, et je suis tenté de croire que sa condamnation a pu être déterminée par la supplique adressée en sa faveur à l'Assemblée du clergé de France. La Commission dut tenir à prouver qu'elle était seule arbitre, sous le bon plaisir du roi, du sort des ordres religieux, et à décourager ceux qui seraient tentés de mettre leur confiance dans une autre antorité que la sienne.

(R. Frey).

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