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Les événements à Lannion en 1791

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Lannion possédait même une garnison composée de deux détachements des régiments de Beauce et de Normandie, commandés par Messieurs De Fornets, Desfontaines, Dulac ; mais des différends ne tardèrent pas à s’élever entre la municipalité et la garnison. En avril 1790, un caporal du régiment de Beauce enseignait un jour l’exercice à des jeunes recrues de la garde nationale sur le Quai Planté. Cela ne plut pas à son officier, Monsieur de Maisonneuve qui le punit pour cette preuve de civisme. Il y eut protestation des soldats et le porte parole fut emprisonné, puis envoyé dans ses foyers avec des cartouches jaunes, marque infamante. La municipalité s’en émut et protesta, mais je doute que sa protestation eut de l’effet. 

Quelques temps après, en Mai, les deux détachements furent rappelés du jour au lendemain. M. Le Bricquier du Meshire, remplissant les fonctions de maire, ordonna aux troupes de rester, en leur montrant le peu de sécurité des campagnes. Les officiers intimidés obéirent et les soldats restèrent jusqu’au mois de Juin de la même année. Les troupes furent remplacées en 92 par les volontaires du district de Rostrenen qui logèrent au nombre de 500 aux Ursulines et qui se signalèrent, paraît-il, par leur indiscipline et leur débauche.

C’est en avril 90 qu’eurent lieu les élections des membres du district et du département. L’assemblée de Lannion fut fort mouvementée, elle se tint aux Augustins. Le citoyen Despoiriers fut nommé membre de l’Assemblée Départementale ; Le Bricquier du Meshire et Daniel membres de l’assemblée du district. Il résulta de ces différentes nominations que des élections complémentaires durent être faites en Novembre. Beaudoin fut donc nommé maire, le citoyen Robinet, Villar, Rome Gancel, Cadiou, Couppe, Bahic et Morand furent ajoutés au conseil général de la commune pour remplir les vides. Quelques temps après furent élus les juges de district, du tribunal de paix et du tribunal de conciliation. Le recteur de Lannion était alors M. Le Barazer (NDLR: Jean-François Le Barazer de Kermorvan, refusa le serment. Un ordre d'arrestation devait être lançé contre lui le 17 mars 1792. Il fut emprisonné en 1796). Lorsqu’il fut question d’appliquer la Constitution civile, Monseigneur Jacob fut nommé évêque de Saint-Brieuc. Il semble bien que le curé resta à Lannion et fut élu mais dans le courant de l’année 1791, il est remplacé (1er juin 1791), par le citoyen Le Marec, sa conduite ne donnant pas assez de confiance.

La municipalité de Lannion était fort religieuse, tout en étant partisane des idées nouvelles. En juin 1790, pour célébrer son avènement, elle fait dire une messe du St-Esprit, elle assiste en corps à la Fête-Dieu ; mais elle était avant tout partisane de l’application intégrale de la Constitution civile du clergé. Celle-ci rencontre de fortes résistances de la part du clergé du Trégor.

Les Ursulines refusèrent de prêter le serment civique. Dans le carême de 1791 différents prédicateurs vinrent faire des sermons incendiaires dans la chaire du Baly. La municipalité leur interdit le droit de prédication. Cette partie de l’année 1791 semble fort troublée, les prêtres de Lannion se révoltent contre le nouvel évêque constitutionnel et refusent de lire ses lettres pastorales ; les Ursulines sont dispersées par la force et leur établissement est confisqué par l’état qui donne à la ville le droit de s’en servir. La ville en fait une prison, une caserne et une école des deux sexes. Plus tard, l’établissement sera donné en apanage au général de Choiseul Beaupré, à la Restauration, car ce général devait être un ancien émigré. A la mort de ce général, une partie de l’établissement définitivement passée à la ville, fut employée par elle à loger le collège, la partie concédée au département fut transformée en gendarmerie, et celle concédée à l’Etat, en prison. La communauté des Jacobins étant dissoute, la ville acheta le terrain ; l’ancienne école des frères actuelle est bâtie sur l’emplacement du couvent, aujourd’hui détruit.

Un des premiers actes de la municipalité avait été d’uniformiser les glas, qui, paraît-il, étaient différents selon la condition sociale du mort. Elle avait décidé que les bancs de l’église du Baly seraient remplacés par des chaises, que le tour de l’église serait aplani pour permettre aux processions de se développer librement, que le cimetière qui y était jusque-là demeuré serait désormais abandonné et qu’on enterrerait dorénavant à St-Nicolas (Juin 1790). Considérant dans le courant de l’année 1791, que le pavé de l’église paroissiale est fort détérioré, l’assemblée en décide la réfection complète ; mais, comme les fonds manquent, on se sert des pavés de la vieille chapelle de Kermaria, déjà abandonnée. Pendant la réparation, le service divin se fit aux Augustins et le conseil général décida qu’une inscription ainsi conçue serait inscrite sur les pierres du parvis : Dieu – Le Roi – La Nation. En avril 1791, la municipalité fit dire un service aux Augustins en l’honneur de Mirabeau, mort les jours précédents à Paris.

C’est de cette époque que date le projet de création d’une route reliant Lannion à Callac par le Vieux-Marché et Plounévez. Nous avons vu que les travaux publics, même nationaux, étaient à la charge des municipalités.

Lannion était alors divisée en quatre sections appelées : Section de la Corderie, du Marhallac’h, des Halles et de la Rive. Il est à noter que la Corderie, loin d’être à l’emplacement actuel, semblait plutôt être dans les environs du pont de Kermaria.

A part les manifestations religieuses aux abords des Ursulines et de l’hôpital général, je ne vois plus grands troubles à Lannion durant les années 1790-1791. Il est à noter cependant que à la suite de la lecture des décisions du Conseil, on sent que le pays est loin d’être sûr. Mais Lannion semble intimider les masses réactionnaires. C'est tout au plus si nous voyons, en novembre 90, des rassemblements armés partir de Lannion pour la commune de Plounévez, dans le but sans doute d’aller brûler les chartres de quelque château. La vérité est que je ne vois aucun indice sur la nature du mouvement révolutionnaire ou rétrograde. C’est le district qui demande des troupes au Conseil général et celui-ci demande des garanties et supplie les soldats de ne faire usage de leurs armes contre leurs frères qu’à la dernière extrémité, ce que ferait présager que le mouvement était plutôt Révolutionnaire.

En Février 91, à l’époque des troubles religieux, nous voyons un rassemblement de nobles se diriger vers Pleumeur-Bodou et être arrêté par la garde nationale de Lannion.

Mais voici que la Révolution entre dans sa phase la plus dangereuse. Le roi a trahi la nation, ses serments, il s’est enfui. La nouvelle n’arrive à Lannion que quatre jours après la fuite : le 24 juin. C’est Guingamp qui l’apprend à sa voisine par courrier spécial. La municipalité comprend le danger, toutes les campagnes étaient prêtes à s’insurger, elles n’attendaient qu’un signal, ce signal n’est-il pas la fuite du roi, et elle met la ville en état de siège : défense de sortir de ville sans autorisation, défense aux hôteliers de louer des voitures, permanence du conseil général à la Mairie.

Mais le roi est rentré , la Nation lui a pardonné, la vie normale reprend son cours ; les idées Républicaines commencent à prendre corps. Déjà, depuis les derniers jours de 90, une société des amis de la Constitution, correspondant avec les Jacobins de Paris, s’est formée à Lannion et tient ses séances aux Augustins. Les premiers membres en sont MM. Le Coat, Tassel, Chauvin et Martinot.

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