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Vitraux ou verrières de la chapelle Notre-Dame de la Cour de Lantic. |
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Des neuf verrières du XVème siècle qui décoraient encore à la Révolution la chapelle de Notre-Dame de la Cour en Lantic, six furent détruites au début de 1793, « parce que les sujets les offusquaient », par des énergumènes armés de marteaux attachés aux extrémités de longues perches (Voir les Notes de M. Gicquel, ancien recteur de Lantic).
Trois seules trouvèrent grâce : la maîtresse vitre, la verrière surmontant l'autel de Saint Sébastien dans l'unique aile du transept, enfin la verrière la plus près de la chaire dans la longère nord. Cette dernière fut détruite depuis par un incendie, le 30 décembre 1873. Elle représentait un seigneur de la Feillée présenté par son saint patron. Chardin, qui l'avait examinée, en a fort heureusement publié le dessin qu'il en avait fait (P. Chardin : Recueil de Peintures et de Sculptures héraldiques).
Au XIVème siècle également, quelques vestiges de la grande verrière éclairant le pignon méridional du transept et représentant la Création du Monde, furent détruits, pour être remplacés par la verrière actuelle, qui, à défaut du moindre intérêt artistique, offre les portraits de plusieurs notabilités contemporaines de Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) assistant à la procession du 15 août autour de la chapelle.
I - Maîtresse vitre.
La maîtresse vitre, qui avait beaucoup souffert au début du XIXème siècle par suite du manque d'entretien, et avait perdu plusieurs de ses panneaux, fut nettoyée et consolidée en 1847, grâce à l'intervention de Geslin de Bourgogne, puis restaurée complètement, en 1878, au Carmel du Mans sous l'habile direction de E. Hucher et de E. Rathouis, grâce aux libéralités de la comtesse de Kergariou, née Chrestien de Tréveneuc, héritière du manoir de Bourgogne.
Cette verrière est d'autant plus précieuse pour l'histoire du vitrail en Bretagne, qu'outre l'intérêt artistique qu'elle présente, elle est signée et peut être datée avec une grande exactitude ainsi que nous le montrerons.
Aussi, a-t-elle fait l'objet de plusieurs descriptions, notamment de la part d'A. de Barthélemy (A. Barthélemy : Revue d'Histoire nobiliaire T. XIII, 1876, pp 177 et suiv.), de E. Hucher (E. Hucher. Bulletin Monumental, T. VII Paris , 1879, pp 314 et suiv. avec réduction mathématique de la verrière), de Barthélemy et Geslin de Bourgogne (Mémoires du Congrès scientifiques tenu à Rennes en 1849, t II, p 94 et Anciens Evêchés de Bretagne, t. V, pp 93 et suiv.), enfin de J. Morvan.
Rappelons que, large de quatre mètres et haute de près de huit mètres, elle comprend deux parties : le tympan et la verrière proprement dite. Celle-ci est elle-même divisée par les meneaux de la fenêtre en six lancettes comprenant chacune, dans les deux tiers inférieurs, trois panneaux de la vie de la Vierge, et, dans le tiers supérieur, un vaste dais flamboyant.
Le tympan renferme des anges musiciens, d'autres chantant le Te Deum, d'autres portant des écussons blasonnés. Les autres mouchettes sont décorées d'ornements stylisés, et d'autres armoiries, qui portent à quatorze les écussons représentés, ce sont :
1° En supériorité, une bannière des armes pleines de Bretagne surmontées de la couronne ducale.
2°-3° Au second rang, deux écus en bannière surmontés également chacun de la couronne ducale.
Le premier, mi-parti de Bretagne et de Bretagne, armes de Marguerite de Bretagne, femme de François II (16 novembre 1455 - 25 septembre 1469). Comme l'a très justement indiqué Hucher, et comme le confirme d'ailleurs la couronne ducale, le fait que le premier parti ne porte aucune brisure montre que François II était déjà duc de Bretagne (1458), et que ce sont ses armes qu'il faut voir en supériorité.
Le second écusson en bannière porte mi parti de Bretagne et coupé d'Amboise et de Thouars, armes de la bienheureuse Françoise d'Amboise, alors veuve du duc Pierre II décédée le 4 novembre 1485.
4°-5° Au troisième rang, deux écussons, l'un des armes pleines de Dinan Montafilant et l'autre mi-parti des mêmes et de Rohan. Ces écussons ont remplacé, lors de la dernière restauration, les armes des Rosmadec-Gouarlot et celles des Geslin en alliance avec de La Lande de Calan, qui y avaient elles mêmes été mises au XIXème siècle. Il y aurait le plus grand intétêt à ne pas opérer de restaurations, comme celles ci, sans textes précis. En effet, les armes ainsi figurées sont celles de Jacques de Dinan et de Catherine de Rohan sa femme. Or Jacques de Dinan mourut le 30 avril 1444 soit prés de vingt ans avant l'exécution du vitrail.
6°-11° Au quatrième rang, six écussons, : au centre, deux écus en bannières, l'un écartelé des armes de Kerimel et de Penhoet, l'autre mi-parti des mêmes armes et de Coetmen, armes de Guillaume de Penhoet, sr. de Kerimel et chambellan du duc (+ en 1475) et de sa femme Béatrix de Coetmen dame de Maupiron et de Barnabarec et veuve de Jean de Kersaliou.
Du côté gauche, sont les armes de Jean Prigent, évêque de Saint Brieuc (1439-1472) , et de Jean de Coetquis, évêque de Tréguier (1454, + 23 septembre 1464) ; à droite, celles de Vincent de Kerleau, abbé de Bégard (1443), évêque de Saint Pol-de Léon en 1473 (+ 1476), et de Pierre Huet, abbé de Beauport 1444 ou 1456 (+ après 1472).
12° Au cinquième rang, armes de Salomon Mahault, archidiacre de Goello.
13°-14° Au sixième rang, armes des Geslin de Bourgogne et des Botherel.
Comme nous venons de l'indiquer, Hucher, en identifiant les armes de Marguerite de Bretagne, a daté la verrière de 1458-1469 ; mais il est possible, croyons-nous, de préciser davantage.
En effet, d'une part, l'évêque de Tréguier, Jean de Coetquis, dont les armes figurent dans le tympan, mourut le 23 septembre 1464 ; d'autre part, l'on ne doit pas oublier qu'à la suite des mutations de juillet 1450, il y eut competition pour l'évêché de Saint Brieuc entre le nouveau titulaire Jacques de Penhoadic, et l'ancien évêque, Jean Pregent (Prigent) revenu de Vannes à Saint-Brieuc. L'anarchie était telle que le pape dut nommer administrateur du diocèse l'abbé de Bégard, Vincent de Kerleau. L'absence des armes de Jacques de Penhoadic demeurerait, semble-t-il, inexplicable, alors que celles de Jean Pregent y figurent, si la verrière avait été commandée avant sa mort survenue le 25 août 1462.
C'est donc entre septembre 1462 et septembre 1464 que l'on doit en placer la commande, date qui s'accorde parfaitement d'ailleurs avec le mandement ducal du 27 avril 1463, faisant remise aux paroissiens le Lantic de leurs tailles et fouages, la moitié devant servir à parachever et édifier la chapelle de Notre Dame de la Cour.
La verrière est consacrée à la vie de la Vierge. Au dessus de chaque lancette, un dais flamboyant, traité en grisaille avec touches de jaune d'argent, surmonte les panneaux. Sauf le troisième en partant de la gauche qui est intact, et le premier et le cinquième qui n'ont été que partiellement restaurés, les autres ent eté refaits entièrement.
Des dix-huit panneaux historiés doivent se lire de gauche à droite et de haut en bas, ce sont :
1° Saint Joachim, en manteau vert orné de galons d'or, présente son offrande, sous forme d'un calice, au grand prêtre. Celui-ci, en costume d'évêque avec chape rouge à orfrois, la refuse, et déclare Joachim maudit de Dieu. Au premier plan, à droite, deux personnages à genoux, dont l'un en robe rouge brune. La scène se détache sur un fond bleu.
2° Ce panneau devrait être interverti avec le quatrième. Sainte Anne en prières, en robe rouge brune et manteau vert, devant une chapelle à toit bleu, voit apparaître un ange, aux ailes vertes tenant un phylactère, sur lequel on lit en français : Tes prières sont exsauscées sic va à la porte dorée. La scène se détache sur fond rouge.
3° La rencontre à la porte dorée. Devant une porte fortifiée flanquée de deux tours, de couleur or, et se détachant sur un fond bleu, sainte Anne et saint Joachim s'embrassent. Saint Joachim porte une longue robe rouge brune, serrée à la taille par une longue ceinture à laquelle pend un grand couteau dans un fourreau.
4° Saint Joachim s'est retiré dans les champs parmi les pastoureaux. Vêtu d'une robe bleue, une houlette à la main, il garde ses moutons, et l'on voit certains animaux, tels que lapins, sortant de leurs terriers. Un ange, en blanc et or, lui apparaît et tient un phylactère portant l'inscription suivante en latin : « Vade ad portam auream ». La scène se détache sur fond rouge brun.
5° Naissance de la Vierge. Sainte Anne, en robe jaune, est couchée dans un lit à baldaquin avec couverture rouge. Elle tient la Vierge complètement emmaillotée, qu'elle remet à une sage-femme, dont une partie du corps a été refaite. Derrière le lit, saint Joachim en robe verte. La scène se détache sur fond bleu.
6° Présentation de la Vierge au temple. Au second plan, la Vierge, en robe rouge, monte seule les degrés du temple au grand étonnement de ses parents. Sainte Anne porte une robe bleue ; la tête de saint Joachim et le haut de son buste ont été refaits ; le toit du temple est bleu. La scène se détache sur fond rouge brun.
7° Le Chastoiement de la Vierge. Un moine, en froc brun, scapulaire blanc, capuchon vert et calotte brune, apprend à lire à la Vierge, vêtue d'une robe bleue. Au premier plan, trois des compagnes de celle-ci lisent. Les têtes de celle de droite et de gauche ont été refaites ; fond rouge.
8° La Vierge, à genoux sur un prie-Dieu, porte un manteau rouge brun bordé d'un large galon orné de lettres gothiques où alternent les inscriptions m a et i. h. s. Les cheveux sont d'or nimbés de vert. Dans le fond une tente à pavillon blanche et or dont le dais est soutenu par deux angelots. La scène se détache sur fond bleu.
9° La Vierge, en surcot bleu et or et nimbée de bleu, est assise devant son métier à tisser où la couleur verte est placée.
Dans le fond, des angelots lui apportent des navettes aux couleurs variées. Le fond de la scène est rouge brun, les angelots sont assez lourds.
10° Mariage de la Vierge. Au premier plan, la Vierge, en manteau rouge, et saint Joseph, en robe bleu pâle et portant, dans la main gauche le lys symbolique, tiennent leurs mains droites enlacées tandis qu'un évêque en chape violette les bénit. On reconnaît derrière la Vierge saint Joachim et sainte Anne. La scène se détache sur fond bleu.
11° La Salutation angélique. La Vierge, en robe violette et manteau bleu, à genoux sur un prie Dieu et sous un dais, reçoit la salutation de l'ange Gabriel aux ailes vertes. Le phylactère porte « Ave gratia plena dominus tecum ». La scène se détache sur fond rouge.
12° La Nativité. C'est le tableau classique. La Vierge, en manteau rouge, est à genoux devant l'enfant nu (une partie du corps de celui-ci a été refaite). Saint Joseph se tient à côté de la Vierge ; la scène se détache sur fond bleu.
13°-14° Adoration des rois mages, en deux tableaux.
Celui de gauche a été entièrement refait en 1878. Le plus ancien des mages, Gaspar, présente son offrande à l'enfant tenu dans les bras de la Vierge. Celle-ci, en robe blanche et manteau bleu, porte un nimbe d'or. Le roi mage est en damas blanc ; le fond de la scène rouge.
Le second panneau renferme les deux autres rois. L'un, barbu, est vêtu d'une longue robe violette avec aumônière à la ceinture, et d'un manteau de damas blanc. L'autre, imberbe, porte une robe courte blanche et des chausses de deux couleurs, l'une bleue, l'autre verte. Tous deux portent sur la tête une lourde couronne et à la main de lourds ciboires. Dans les deux tableaux, phylactères.
15° La Circoncision. La Vierge porte un manteau rouge ; le grand prêtre (tête moderne) en manteau violet. La scène se détache sur fond bleu.
16° La Crucifixion. Le Christ imberbe (la tête a été refaite) est crucifié sur une croix d'or, les pieds croisés sur un seul clou. A gauche, la Vierge en robe blanche et manteau bleu ; à droite saint Jean (figure refaite), en robe verte et manteau bleu.
Dans le fond, fabriques sur fond rouge représentant Jérusalem (la partie droite a été refaite).
17° Résurrection du Christ. Le Christ, imberbe, sort du tombeau tenant en mains une croix d'or. Il est revêtu d'un manteau rouge et porte un nimbe rouge à croix d'or (tête refaite). Devant le tombeau, un soldat en armure du XVème siècle, en grisaille rehaussée d’or ; derrière, deux autres soldats.
18° Assomption de la Vierge. Ce panneau date de la réfection de 1878, et remplace une Ascension, à la demande de la donatrice. Sur un fond bleu, la Vierge, en robe blanche et manteau bleu, est entourée d'une gloire soutenue par quatre angelots.
Au bas de la verrière, on lit la portion si précieuse d'inscription : «... estant procu... bitore recteur pour le temps... d'Olivier le Coq et Jehan le lavenant vitriez de lantreguer et fut la dicte Vitre faite de l'oblation et aumosnes de.. ».
Nous ignorons d'où Olivier Le Coq et Jehan Le Lavenant étaient originaires et où ils firent leur apprentissage. Bien qu'en effet, à la suite de Barthélemy, tous les auteurs aient répété qu'ils étaient Bretons et même originaires de Tréguier, ces surnoms sont trop communs pour permettre d'être affirmatif. Dans le livre de taille de Paris, pour l'an 1292 (Voir l'édition d'Hercule Géraud, réalisée en 1837. Le registre fiscal de 1292 est conservé à la Bibliothèque Nationale, ms. fr. 6220), nous trouvons par exemple plusieurs Le Coq et Lavenant ; et ces surnoms ne sont nullement suivis du qualificatif de brito qui accompagne tous les Bretons. Au XVème siècle, nous trouvons même à Paris, parmi les imagiers peintres, un Jean Lavenant.
En dehors de la mention transcrite au bas de la verrière de Notre-Dame de la Cour, nous savons qu'en 1466, ils vinrent à Quintin et à l'Ermitage ; ils sont alors qualifies de vitriers de Saint Fiacre.
De 1468 à 1484, ils sont mentionnés dans les comptes du chapitre de Tréguier comme auteurs de la grande vitre de la cathédrale qu'ils posèrent en 1468, de deux vitres du cloître et de diverses réparations.
Olivier Le Coq travailla seul à la chapelle de Kermartin de 1469 à 1484 et dut décéder peu après.
Quant à Jean Le Lavenant, nous le trouvons associé avec Jehan Le Coq, vitrier de Tréguier, et Jehan Perrault, vitrier de Morlaix, pour l'exécution de la grande vitre de la chapelle Saint Fiacre de Tréguier dont le marché date du 18 juillet 1486.
Lorsque l'on regarde la verrière de Lantic à une certaine distance, l'on est frappé de la teinte grise qu'elle présente et de la faible surface qu'offrent les parties colorées par rapport à l'ensemble.
Le dessin, d'un trait extrêmement fin et delié, est en bistre, procédé employé dans de nombreuses verrières, à Troyes par exemple, et donnant de jolis reflets sur les teintes vertes notamment.
Les artistes ont suivi l'alternance des fonds bleus et des fonds rouges d'un panneau à l’autre ; les couleurs sont foncées, principalement le rouge qui est d'un rouge brun caractéristique ; l'emploi de jaune d'argent est assez abondant.
De quel carton les artistes se sont ils inspirés ? La tente à pavillon soutenue par deux angelots, comme on en voit sur les miniatures flamandes et certaines tombes de l'école de Tournay, les manteaux à larges bordures brodées d'inscriptions, les longs cheveux de la Vierge et des personages féminins indiquent nettement une influence des Pays-Bas. Cependant, les nimbes très importants des personnages, la longue barbe des hommes et l'implantation des cheveux, la lourdeur des angelots, l'importance des couronnes des rois mages et des orfèvreries qu'ils tiennent, les plis, plus simples et non cassés, indiquent plutôt l'école rhénane qui avait d'ailleurs, comme l'on sait, subi à cette époque l'influence profonde des Pays-Bas.
Il est à remarquer également que la figure de la Vierge des 8ème et 15ème panneaux se rapproche beaucoup de celle d'une Vierge de l'Annonciation d'un vitrail provenant de Landau (1427) actuellement au musée historique de Bâle.
II. — Verrière du transept.
La fenêtre surplombant l'autel Saint-Sébastien, dans le transept, comporte deux lancettes surmontées d'un tympan. Elle est ornée d'un vitrail dont la facture est la même que celle de la maîtresse vitre et doit être attribuée aux mêmes artistes.
Dans le tympan, en supériorité, sont les armes de l'évêque de Saint Brieuc, Jean Prégent (Prigent), et, dans les deux mouchettes inférieures, des angelots tenant des phylactères.
La lancette gauche comprend trois panneaux consacrés à saint Nicolas de Tolentino. En haut, sous un riche dais gothique, le saint, en froc brun, se détache sur un fond bleu. Il est couronné d'un nimbe moderne à rayons en forme de flammes sur le bord duquel on lit : saint Nicolas de Tolentino. Devant le saint, à hauteur de ses mains, une étoile rouge.
Dans le panneau au-dessous, de petits personnages nus, sans doute des âmes, implorent le saint. Seuls, les deux du premier plan sont habillés et portent respectivement, celui de gauche une robe rouge et celui de droite une robe bleue. Un petit cartouche porte en lettres gothiques : Grand S. Nicolas de Tollenlino Salvez esleze.
Le panneau du bas est moderne. Le saint, agenouillé sur un prie Dieu recouvert d'une tenture rouge semée d'étoiles d'or, est en prières devant le Crucifix. En haut, trois anges musiciens, aux ailes respectivement rouges, bleues et rouges, l'assistent.
L'autre lancette est consacrée à saint Bernardin de Sienne. Sous un dais gothique semblable à celui abritant saint Nicolas, saint Bernardin, en froc brun, se détache sur un fond rouge. Il tient de la main droite un soleil d'or avec le monogramme i. h. s.
Au-dessous, sur un fond bleu, sont trois mitres d’or, richement ornées de pierreries, avec l'inscription : Les trois mitres signifient comment saint Bernardin fut à III évêchés.
En bas, panneau moderne, saint Bernardin sur un tréteau prêche le peuple. Si l'on veut bien se rappeler que saint Bernardin, décédé en 1444 fut canonisé en 1450, il est très remarquable de voir, treize ans plus tard, dans une modeste chapelle bretonne, un vitrail, fait certainement d'après un carton allemand consacré au nouveau saint [Note : Il y a lieu d'observer que saint Bernardin figure déjà sur le livre d'heures du duc Pierre II (1455-1457) et que ce saint est mentionné dans le testament du duc].
Mais, d'Italie, sans doute par les couvents, les gravures de saint Bernardin se propagèrent très rapidement en Allemagne où elles furent imitées. Une gravure du Maître de Bileam représentant saint Bernardin avec à ses pieds les trois mitres et les trois crosses est très peu postérieure à la canonisation du saint. (Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).
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