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Le siège de Guingamp par les Royaux

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La Ligue ou Sainte Ligue ou Sainte Union est un mouvement religieux et politique qui regroupe les catholiques français de 1576 à 1594, lors des guerres de Religion.

La population entière de Bretagne va combattre pour sa foi et pour le Duc de Mercoeur contre le Roi. Des brigands tels le sieur de La Fontenelle, vont ravager le pays. En province les derniers chefs de la Ligue se soumettent en 1598.

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Bretagne : Histoire des guerres de la Ligue

Siège de Guingamp par les Royaux.

En l'an 1591, le prince de Dombes ayant augmenté son armée du secours d'Angleterre, qui descendit au port de Paimpol, en Tréguier, environ cinq mille hommes, va assiéger la ville de Guingamp, propre patrimoine de la dame duchesse de Mercoeur, dépendant de son duché de Penthièvres. Le duc de Mercoeur ayant bien prévu le siège, y avait envoyé un capitaine de gens de pied nommé La Cointerie, fils d'un pâtissier d'Angers. Il se fiait beaucoup en La Cointerie parce qu'il avait été élevé à son service et depuis qu'il était garçon, avait suivi la guerre et de degré en degré était parvenu à être capitaine d'un régiment. Quelques années auparavant, il avait été mis en une garnison par ledit de Mercoeur, de laquelle il se portait gouverneur, jusques à ce que les seigneurs du pays, voyant que c'était un trop gros morceau pour lui, duquel les plus grands se trouveraient honorés, délibèrent de l'en mettre hors par le moyen qui s'ensuit. Dans la maison de Quinipily ou d'Aradon, l'une des meilleures de l'évêché de Vannes, il y avait cinq fils, tous braves et généreux, très affectionnés au parti de l'union, ayant toujours été bons catholiques. Toutes les maisons de Vannes leur touche de parenté ou d'alliance. Leurs noms sont les sieurs de Quinipily, du Plessix, d'Aradon, de Camors et de la Grandville, lesquels ont tous fait parler d'eux avec honneur en cette guerre, comme nous le ferons voir en son lieu. Cette féconde semence, proche de la ville de Vannes, avide d'honneurs qui s'acquièrent par la vertu, et de laquelle, de père en fils, ceux de cette famille ont été émulateurs, et étant fâchés de voir cet étranger commander en cette place, en demandèrent le gouvernement au seigneur de Mercoeur, s'assurant qu'ils ne seraient pas refusés, comme il advint ; car son altesse, considérant leur noblesse et alliances, richesses, les grands services reçus d'eux, et qu'il pouvait recevoir dans la suite en leur accordant ce gouvernement, il s'assurait de tout l'évêché, rempli d'une belle noblesse ; et, en les refusant, il était à craindre qu'il les mécontentât tous, ce qui eût fort reculé ses affaires en toute la province. Il octroya donc le gouvernement au sieur d'Aradon (Note : Des frères d'Aradon, le sieur de Quinipily seul laissa postérité dans la personne de Renée d'Aradon, qui épousa Claude de Lannion. Feue madame la duchesse de Liancourt était le dernier rejeton de la maison de Lannion), troisième fils, car le second, appelé le sieur du Plessix, en était évêque. Son altesse mande donc La Cointerie, lui déclarant qu'il le voulait retenir près de sa personne, où il jugeait lui être plus utile qu'en une garnison, et lui ordonne de le venir trouver avec son régiment au lieu qu'il lui assigna. Ce fut un crève-coeur à La Cointerie de quitter son gouvernement, qui était beau, pour le bailler à un autre ; il ne fit pas semblant et dissimula, trouva tout bon pour le présent, jusques à trouver l'occasion de s'en ressentir, ainsi que lui-même m'en a fait le récit tout au long, l'an 1594, en cette ville de Quimper, où il était en garnison, lors pour le roi, après la reddition de la ville au maréchal d'Aumont. Il cacha ce désir de se venger pour quelques temps, sans que son altesse se doutât d'aucun ressentiment. Ayant donc su que l'intention du prince de Dombes était d'attaquer Guingamp, il y envoie La Cointerie, le croyant fidèle comme il l'avait été au passé avec son régiment ; lui. bien joyeux de cette commission, non à dessein de rendre service à son maître, comme son devoir l'obligeait, mais pour y faire éclore ses mauvais desseins, et qu'il avait prémédités en l'âme, qui étaient de livrer la ville de son seigneur entre les mains de son ennemi et s'acquérir le nom de traître et une corde, enfin comme il arriva dans la suite quelques années après. Il se va donc jeter dedans Guingamp, où il fut bloqué dans peu de jours, et la batterie posée du côté vers occident continua jusques à brèche. Il y avait du monde assez dedans pour la défendre, et bien affectionnés à son altesse comme étant ses vassaux ; mais au lieu de se défendre, La Cointerie leur conseilla de capituler ; et les habitants n'en voulant rien faire, lui-même, avec quelques autres, qui n'étaient pas néanmoins de son intelligence, sortent et vont trouver le prince de Dombes qui savait bien ses intentions d'auparavant par les lettres qu'il avait reçues de La Cointerie. Le prince, pour faire voir ses forces devant ceux qui sortaient, et afin de les étonner, les fit mettre en bataille, comme s'ils eussent voulu à l'heure même donner l'assaut général, ce qui se faisait pour les épouvanter, et ce qui se faisait par les conseils dudit La Cointerie, lequel étant devant le prince, ils eurent une grande conférence de part et d'autre ; mais La Cointerie, à part, sans le su des autres, promet rendre la ville moyennant dix mille écus, desquels il reçut deux mille comptant, et le surplus sous le seing du prince de Dombes, à être payé dans un temps qui n'est encore échu et qui n'écherra jamais, quoique ladite promesse fût sous foi de prince, ainsi qu'il m'en a lui-même conté toute l'histoire ; mais je lui dis que promesse de prince et argent comptant étaient deux choses bien différentes. La Cointerie donc étant de retour dans la ville, avec ceux qui l'avaient accompagné, commença à réciter aux habitants l'effet de sa légation ; et leur remontrant les forces de l'ennemi et la faiblesse de leurs murailles, la brèche faite, le peu de résolution qu'il voyait de la défendre, faisait le tout grand d'un côté et rien de l'autre, tâchant d'étonner les plus résolus, et, quant à lui, il était d'avis qu'il valait mieux plier que de rompre, et de rendre la ville plutôt que de la perdre avec si grand nombre de gens de bien qui y étaient ; et si personnes disaient le contraire, il leur remontrait qu'ils ne pouvaient espérer aucun secours de la part du seigneur de Mercoeur, qui était empêché ailleurs et n'était en état, dès longtemps, de leur donner aucun secours ; que le prince était tout résolu de ne bouger de là que la ville ne fût à lui ; qu'il valait beaucoup mieux expérimenter sa clémence par une bonne et avantageuse capitulation, telle qu'il l'offrait ; que la rigueur et la cruauté du soldat entrant de force n'y épargneraient ni bien ni honneur de femmes ni de filles. Par ses belles paroles il étonna si bien ceux de la ville qu'ils consentirent tous à se rendre, étant persuadés que le traître leur disait la vérité. Le prince de Dombes entra donc dans la ville, la garnison en étant sortie bagues sauves. La Cointerie n'osa plus se retirer vers son premier maître, le sieur de Mercoeur, sachant bien que sa trahison était découverte. Le duc de Mercoeur fut très fâché de cette prise, ayant du secours tout prêt pour faire lever le siège, et encore plus fâché de ce que c'était par la trahison d'un des siens qu'il avait élevé et tant fait de bien. Il fit informer, par voie de justice, de la trahison, laquelle bien avérée s'ensuivit arrêt au parlement de Nantes, par lequel La Cointerie est atteint et convaincu de trahison en la reddition de Guingamp et, pour réparation, est condamné à être tenaillé et puis pendu au Bouffay de Nantes. Mais cet arrêt ne fut sitôt exécuté car il ne tenait pas le condamné qui était demeuré, comme nous l'avons dit, en l'armée du prince de Dombes, sans avoir aucun commandement, en qualité de chevau-léger. Son régiment qu'il avait en la ville, ne voulut pas changer de parti et s'en retourna à l'armée du duc de Mercoeur, où il accusait son capitaine. Il y avait un vieux soldat en la ville, cadet de la maison de Kergouanton, qui fut soupçonné d'être de la trahison de La Cointerie ; mais il s'en purgea fort bien et ne voulut jamais prendre d'autre parti que de l'union et se retira en cette ville après la prise de Guingamp.  

(M. le chanoine Moreau)  

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