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Le duc de Mercoeur passe à Quimper

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La Ligue ou Sainte Ligue ou Sainte Union est un mouvement religieux et politique qui regroupe les catholiques français de 1576 à 1594, lors des guerres de Religion.

La population entière de Bretagne va combattre pour sa foi et pour le Duc de Mercoeur contre le Roi. Des brigands tels le sieur de La Fontenelle, vont ravager le pays. En province les derniers chefs de la Ligue se soumettent en 1598.

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Bretagne : Histoire des guerres de la Ligue

Le duc de Mercoeur passe par Quimper.

Le duc de Mercoeur se rendit à Quimper, n'ignorant rien de ce qui se brassait, et peut-être lui avait-on donné à entendre que difficilement lui donnerait-on entrée en la ville, tant les habitants pour la plupart étaient détournés de son parti. Il y fut néanmoins reçu avec honneur, avec tant de gens qui y voulurent entrer, qui fut une grande partie de sa cavalerie. Il fut logé à l'évêché. Ayant dîné, il fut faire le tour des murailles avec grand nombre des siens, entre autres le marquis de Belle-Isle (Note : Charles de Gondy, marquis de Belle-Isle, tué en 1596, en voulant surprendre le Mont-Saint-Michel, mourut avant son père ; il avait épousé Antoinette d'Orléans-Longueville. Ce fut son fils qui succéda au duché de Retz, à la mort de son grand père), qui fut, après la mort de son père, duc de Retz, et qui fut quelques années après, tué à la porte du Mont-Saint-Michel en Normandie, fort désastreusement ; le sieur de Talhoët Kerédern, gouverneur de Redon et plusieurs autres. Je me mis aussi parmi les autres ; et d'autant que j'étais seul de la ville près de lui, il m'interrogea du nom des portes, du nombre et de la forteresse et entra dans la tour Bihan où il y avait garnison d'habitants, desquels l'un, maître Etienne Hamon, notaire, lui dit : Monseigneur, vous plaît-il de goûter le vin de nos pauvres soldats ? A quoi il ne fit que sourire, et le sieur de Talhoët qui suivait, dit audit Hamon : Demandez plutôt le vin à Monsieur que de lui en offrir. S'étant promené tout à l'entour de ladite tour par les guérites, en sortant il baille six écus aux soldats et acheva son tour de la ville. Etant arrivé aux degrés de la muraille de la porte de la rue Neuve, il était presque nuit, il me demanda où était la porte des Regaires, de laquelle vous m'avez parlé ; je lui dis qu'il l'avait déjà passée. Lui montrant l'endroit : voyons-la, dit-il encore, et s'en va tout seul, suivi seulement de moi, jusque à la porte des Regaires, par-dessus la muraille qu'il regarde assez longtemps, comme aussi la tour du coin (appelée la tour Furic) qui était plate-formée de fortes planches, où il y avait dessus des pièces de fonte verte, couleuvrines et quelques-unes de fer. Il monta dessus ladite plate-forme, appuyé sur mon épaule, et descendit de même, n'ayant personne avec lui que moi, jusques à ce que, retournant près de l'évêché, trouva ses gens à qui il tardait qu'il ne retournait car il était nuit. Et étant descendu, ils allèrent souper, pendant lequel quelques-uns de la ville l'entretinrent de propos touchant la boutade de Lézonnet aux faubourgs de cette ville, depuis les trois semaines ou un mois précédent ; et comme il avait pensé demeurer sur la place d'un coup d'arquebuse qu'il reçut à la gorge, dont il n'était encore guéri, alors le seigneur duc, qui n'avait rien dit : C'eût été dommage qu'un si méchant homme fût mort d'une si belle mort ; sa fortune l'appelle sur un échafaud pour y mourir de la main d'un bourreau. Pendant le souper arrivèrent les sieurs comte de La Maignane, de Rosampoul et de Rostin qui venaient de Morlaix avec la permission du maréchal, qui les avait laissés aller sur leur bonne foi, à la charge de se trouver à leur prison au premier avis de la part de monsieur le maréchal. Ledit sieur duc fut fort triste toute cette soirée qui donna occasion au sieur Talhoët de dire aux autres capitaines : Je vois Monsieur tout triste contre nous ; que je lui aille demander la cause, ce sera bien fait. A donc le sieur de Talhoët lui dit : Monseigneur, nous vous voyons ce soir plus triste que de coutume, ce de quoi mes compagnons et moi sommes marris. Ledit duc répondit, en se détournant à demi vers le sieur de Talhoët qui lui parlait : Que direz-vous de cet Espagnol qui n'a pas voulu donner, et qui nous a fait perdre une si belle occasion ? Lors le sieur de Talhoët lui répliqua : Monseigneur, acceptez les offres que vous fait le roi de quitter l'étranger. A quoi son altesse ne fit aucune répartie. Or les offres que le roi faisait , étaient entre autres, que se rendant à lui, il serait continué dans son gouvernement de Bretagne et qu'il aurait main-levée de toutes ses terres et seigneuries, de la confiscation jadis faite par le duc Jean pour le crime de félonie, jadis commis par la dame duchesse de Penthièvres, quand elle fit prendre prisonniers le duc Jean et son frère Richard, à Chantoceaux, près de Nantes, en février 1419, pour lequel crime tous les biens de ladite dame de Penthièvres furent confisqués au duc. Et combien que longtemps après elle et les siens fussent remis en possession de partie d'iceux, ce néanmoins les meilleures pièces demeurèrent, comme Châteaulin (Châteaulin-sur-Trieuc), Goélo, Concarneau, Fouesnant, Rosporden, Clisson, Chantoceaux, où fut commis la félonie, la châtellenie de Torfou et plusieurs autres. C'étaient les offres que faisait le roi au duc de Mercoeur, desquelles entendait parler le sieur de Talhoët, qui étaient à la vérité très-belles et très-avantageuses pour ledit sieur duc de Mercoeur ; et s'il y eût voulu entendre, la guerre était finie en Bretagne, et ce pays bas eût évité les ruines qu'il encourut de là en avant, car ledit duc ne fut pas plutôt retiré de cette ville que ledit pays fut suivi d'un déluge de misères.

(M. le chanoine Moreau)  

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