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LOCQUENOLE |
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La commune de Locquénolé ( Lokenole) fait partie du canton de Taulé. Locquénolé dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LOCQUENOLE
Locquénolé vient du breton "lok" (lieu consacré) et de Guénolé, saint breton, fondateur de l'abbaye de Landévennec.
Locquénolé est le siège d'un ancien prieuré-cure de Saint-Gwennole, dépendance de l'ancienne abbaye de Lanmeur qui elle-même est une dépendance de l'abbaye de Saint-Jacut. Ce prieuré est détruit par les Normands au IXème ou Xème siècle.
Au haut Moyen-Age, les moines de Landévennec établissent un monastère au lieu dit Lancolvett (qui vient du vieux breton "lann" et de l'altération du nom de la rivière du Queffleut). Ce prieuré est indiqué au XIème siècle dans le Cartulaire de l'abbaye de Landévennec : "Monasteriolum in honore sancti Wingualoei" (XXXVII), passé ensuite au diocèse de Dol. Ce lieu prend, au XIème siècle, le nom de Locquénolé. Locquénolé est une dépendance de l'ancien diocèse de Dol.
D'après une tradition, saint Guénolé quittant le Tréguier pour passer dams le Léon, aurait abordé sur la rive gauche de la rivière de Morlaix à l'endroit qui, de son nom, s'est appelé Loc-Guénolé. Un monastère y aurait été construit et donné à saint Guénolé lui-même pour le remercier d'un miracle accompli en ce lieu (Voir Notice XXXVII du Cartulaire de Landévennec). (Note : Est-il besoin de dire que M. Latouche rejette cette notice ?). Locquénolé dut être d'abord un prieuré de l'abbaye de Lanmeur fondée au cours du VIème siècle, par saint Samson, évêque de Dol, et, pour cette raison, dépendit jusqu'à la Révolution, de ce diocèse, bien qu'entièrement enclavée dans celui de Léon [Note : Aurélien de Courson, Cartulaire de l'Abbaye de Redon, Prolégomènes, p. CCVI : « De tous les diocèses de France, Dol était celui qui possédait, en dehors de son territoire propre, le plus grand nombre d'enclaves disséminées dans d'autres contrées : 22 en l'évêché de Saint-Malo ; 12 en celui de Saint-Brieuc ; 9 en celui de Tréguier ; 1 en celui de Léon ; 1 en celui de Rennes ; 4 en celui de Rouen »). L'origine de ces enclaves a été diversement expliquée. 0. Taillandier n'hésite pas à l'attribuer à l'espèce de primatie exercée par saint Samson sur les autres évêques régionnaires du royaume de Domnonée : « de là vient, dit-il que les lieux qui appartenaient en propre à l'évêque de Dol, lors de l'érection des évêchés de Saint-Brieuc et de Tréguier, sont demeurés sous la juridiction des évêques de Dol » D. Taillandier, dans D. Morice, Histoire de Bretagne II, p. 411. Duine : La métropole de Bretagne, p. 183 : « Ce diocèse avait moins l'aspect d'une circonscription administrative que d'une fédération de petits territoires adjoints au pagus dolensis, ou disséminés dans la Domnonée, dans le Poutrecoët, et jusqu'en Neustrie. On dirait une puissante maison-mère enrichie de colonies. A ce caractère, nous reconnaissons une abbaye-évêché du type celtique »]. Par la suite, la paroisse fut à la présentation d'abord de l'abbé de l'abbaye de Saint-Jacut (Note : Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, 1, p. 550. — On sait que saint Jacut était frère de saint Guénolé), puis du Pape et de l'évêque, chacun en son mois. Dans son Pouillé de la Province de Tours, M. Longnon, indique Locus Guennolay dans l'archidiaconné de Léon, diocèse de Léon, comme taxé pour 30 sous. — Mais ce nom de paroisse ne se retrouve plus dans les comptes de 1467.
On trouve les appellations suivantes : Lancolvett (au XIème siècle), eccl. Guingaloci (en 1163) et Locus Guennolay (vers 1330).
Note 1 : une charte du cartulaire de Landévennec rapporte que saint Guénolé fit jaillir une source au lieu dit qui a gardé son nom, en consacra l'eau au Seigneur, et qu'un petit monastère s'éleva près de cette fontaine sacrée qui coule toujours sous une voûte au bas du cimetière.
Note 2 : liste des Recteurs de Locquénolé avant la Révolution : - 1703 : Allain de la Lande. - 1747-1765 : Gilles Le Merrer. - 1765-1786 : François-Claude Le Duc. - 1786 : Vincent-Augustin Couffon. Liste non exhaustive des Recteurs de Locquénolé depuis la Révolution : - 1803-1839 : Vincent-Auguste Couffon, né à Lanvollon, (Côtes-d'Armor), le 27 juin 1758. Ordonné le 21 septembre 1782 (Le 9 juin 1822, décède à Locquénolé, M. Dourvert, jeune prêtre de grande espérance, auquel le recteur M. Couffon était fort attaché). - 1839-1869 : Pierre-Marie Corre. - 1869-1871 : Alexandre-François-Marie Tanguy. - 1871-1872 : Gabriel Rolland. - 1872-1875 : Philippe-Marie Huet. - 1875-1894 : Yves Roudaut. - 1894-1908 : Victor-Jean-Marie Ely. - 1908-1911 : François Mével. - 1911-1920 : Victor-Jean-Marie Ely. - 1920 : Auguste Conq, .... Liste non exhaustive des Vicaires de Locquénolé : - 1831-1839 : Pierre-Marie Corre. - 1874-1880 : André Le Gall. - 1880-1883 : Sény-Jean-Marie Fily. - 1883-1890 : Alfred Chavet. - 1890-1892 : Louis-François Tanguy. - 1892-1897 : René-Louis-Sébastien Gorgeu. - 1897-1899 : Jean-François Morel. - 1899-1900 : Urcin-Marie Kerouanton. - 1900-1902 : Louis-Charles-Marie Laurent. - 1902-1910 : Louis Morvan. - 1910-1914 : Pierre-Marie Gloarec. - 1914-1916 : Prigent-Marie Gélébart, .... Au cours du XIXème siècle, Locquénolé a fourni deux prêtres (Archives de l'Evêché).
PATRIMOINE de LOCQUENOLE
l'église Saint-Guénolé (XIème siècle), reconstruite au XVIIème siècle. Il s'agit d'un édifice en forme de croix latine comprenant une nef avec bas-côtés de trois travées, un transept roman et un choeur. Elle date en majeure partie du XVIIème siècle, mais elle a gardé des parties romanes de la fin du XIème siècle : les grandes arcades en plein cintre retombant sur des piliers rectangulaires, - les contreforts de faible saillie des bras du transept, - la croisée du transept avec des colonnes engagées, - les chapiteaux de ces colonnes avec leurs tailloirs ornés de dents de scie, de frettes et de damiers, les corbeilles aux crossettes et aux sujets stylisés traités en méplat. Le clocher, à une galerie et deux chambres de cloches amorties par une flèche très courte, porte la date de 1681. Le portail Ouest est gothique. Un clocheton à dôme sur l'arc diaphragme. Petit porche sans arcade au sud. Date de 1671 sur le chevet. Les arcades plein cintre de la nef et le transept datent de la fin du XIème siècle. La nef de Locquénolé se compose de trois arcades de chaque côté, mesurant 2,70 mètres d'ouverture, soutenues par des piles carrées barlongues de 1,80 mètre sur 0,70 mètre d'épaisseur, hautes de 2,50 mètres. Le retable du maître-autel date de la fin du XVIIème siècle : les quatre colonnes torses encadrent les statues de saint Guénolé et de saint François d'Assise ; dans le panneau central, toile de la Sainte Famille, et, dans la prédelle, plusieurs niches abritant les statuettes de saint Pierre, saint Paul et des quatre Evangélistes. Tabernacle à deux colonnettes torses avec un Christ enseignant sur la porte et un Christ ressuscité sur le dais doré. Sur la corniche cintrée, niche à deux colonnes lisses avec un Christ aux outrages, sous un Père Eternel en haut-relief. Aux angles du chevet, les colonnes sont portées par des atlantes. Autel en tombeau galbé. La chapelle de gauche dépendait jadis de la seigneurie de Kerriou et contient un autel et un tableau du Rosaire, surmontés d'un groupe de sainte Anne et de la Vierge. Des deux côtés du groupe de sainte Anne et de la Vierge, les statues de sainte Marthe (ou ange thuriféraire) et de sainte Marguerite (Marguerite d'Antioche) qui foulent aux pieds le dragon. Aux ailes du retable, se trouvent les statues de saint Nicolas (XVIIème siècle, assez rare en Bretagne) et de la Vierge à l'Enfant (un pélican dévorant un poisson sur le bras). Dans la chapelle de droite, consacrée au Sacré-Coeur existe encore l'ancien enfeu des seigneurs de Coatilès. Les fonts baptismaux de granit se trouvent dans une chapelle accolée au flanc ouest du porche. Sur les côtés grande niche à coquille et lambris. Le bras reliquaire (H. 38 cm, en argent sur âme de bois) de saint Guénolé date du XVème siècle : on y trouve, ciselés, de larges motifs végétaux. Le buste reliquaire (H. 0,23 m, en argent) de saint Guénolé date du XVème siècle : "Quatre petits lions couchés constituent les pieds qui portent le buste, dont le vêtement est ciselé de feuilles de chêne et de feuilles découpées. Sur le haut de la tête, qui porte la tonsure monastique, une lunette de cristal permet de voir la relique, qui est un morceau de boîte crânienne. Sous la plaque de la base une inscription tracée à la pointe : Yves Rivoalen 1697". On y trouve aussi une boîte aux saintes huiles qui date du XVIIIème siècle et qui comporte le poinçon de M. Helies, ainsi qu'un groupe de Sainte Anne (h : 38 cm) du XVIème siècle, et une Vierge à l'Enfant (h : près de 1 m) du XIVème siècle. L'église abrite les statues de saint Guénolé (XVIème siècle, située sur le retable du choeur à gauche, H. 1,40 m, abbé en chape, crosse dans la main droite et livre fermé dans la main gauche), saint Nicolas (XVIIème siècle), sainte Marguerite, la Vierge-Mère (XIVème siècle) et un Ecce Homo. On mentionne aussi deux bannières de procession (XVIIème et XVIIIème siècles) ;
Nota 1 : Extérieurement l'église paroissiale n'a rien de remarquable ; les murs sont percés de fenêtres prosaïques du XVIIème ou du XVIIIème siècle, et il est possible que la maçonnerie soit de la même époque ; un enduit de chaux empêche d'en examiner l'appareil. Le clocher, de l681, comprend deux chambres de cloches superposées, entourées à la base d'une balustrade saillante et couronnées d'une mesquine flèche octogonale. L'intérieur devrait offrir, beaucoup d'intérêt à un vrai connaisseur et à un archéologue averti ; je dis : un vrai connaisseur, car un profane n'y verra aucun caractère d'antiquité ni de style ; les piles et les arcades ont leur appareillage dénaturé par un grossier enduit badigeonné qui dissimule les assises et les joints et indique des faux claveaux barbares et illogiques. La nef comprend, de chaque côte, deux piles rectangulaires barlongues qui, sur un simple tailloir en biseau, portent des archivoltes à claveaux étroits et serrés, accusant le style roman du XIème siècle, et qui gagneraient beaucoup à être débarrassés de leur enduit et bien indiqués par un bon rejointoiement correct qui donnerait à ces éléments leur caractère absolument intéressant. Le transept est marqué par deux piles isolées et deux autres piles engagées dans l'entrée de l'abside. Chacune de ces quatre piles est cantonnée de colonnettes à bases moulurées et surmontées de chapiteaux à sculptures bizarres qui ont la prétention de représenter des bonshommes dont les jambes et les bras sont figurés par des lignes sinueuses qui nous reportent aux ornements primitifs du XIème siècle. — Rien ne nous permet de conclure que l'abside ait été tracée en hémicycle. Au maître-autel il y a un petit retable avec tabernacle à petites colonnes et galeries à balustres, puis un grand retable avec niches latérales accostées de colonnes torses, abritant saint Guénolé et saint François d'Assise ; la niché supérieure logeant un Ecce-homo surmonté d'un Père-Eternel ; le tableau central représentant la Sainte-Famille. A l'autel Nord, dans la chapelle qui dépendait jadis de la seigneurie de Kerriou et qui contient l'autel et le tableau du Rosaire (Toscer : Le Finistère pittoresque, I, 432), nous trouvons la statue de la Sainte-Vierge, sainte Anne et sainte Marthe avec bénitier et goupillon : par ailleurs saint Nicolas, sainte Marguerite, puis deux vierges gothiques dont l'une, du XIIIème siècle, d'une figure exquise et vêtue de draperies pleines de grâce et de correction ; elle porte sur le bras gauche un Enfant Jésus vêtu d'une longue robe et tenant un livre ouvert. Dans la chapelle de droite, enfeu des seigneurs de Coatilès et console portant un écusson chargé d'un lion (Le Guennec : La Rivière et la Rade de Morlaix, p. 44). Le trésor de l'église enferme deux reliquaires : - 1° une tête en argent, contenant des reliques de saint Guénolé, mesurant 0m. 22 de hauteur, présentant une ornementation de feuillages, au repoussé, genre XVIème siècle. - 2° un bras d'argent contenant un ossicule du bras du saint Patron ; longueur, 0m. 38, ornementation de feuilles de chardon. (D'après M. Le Guennec, ces objets d'orfèvrerie dateraient au moins du XVème siècle). Une bannière, XVIIème siècle représente, d'un côté, le Christ en croix entre la Sainte Vierge et saint Jean ; de l'autre, la Sainte-Famille, retour d'Egypte, surmontée d'un Père-Eternel, avec rayons descendant sur l'Enfant-Jésus. La croix du cimetière appartient à la catégorie des monuments du XVIème siècle. Sous le Christ crucifié est agenouillée la Madeleine. A l'opposite est saint Guénolé, tête nue, tenant un livre ouvert de la main gauche et une crosse dans la droite. Sur les croisillons, la Sainte-Vierge et saint Jean. Sous la Sainte-Vierge, un ange tenant les armes des Carman ; et sous saint Jean autre ange portant les armoiries des Le Ny de Kerriou. — Locquénolé entendit les prédications du Vénérable P. Maunoir, en 1674. — « Ecuyer René-Marie Gourcun, seigneur de Keromnès, ancien porte-étendard des gardes du Roy, gouverneur de Carhaix, et ex-colonel de cavalerie, meurt à son manoir de Keromnès le 23 août 1762 et est inhumé dans l'église, ainsi qu'Ecuyer Pierre Le Gac de Lansalut, seigneur de Coatilès, ancien sénéchal et gouverneur de Guingamp, décédé à Morlaix, le 1er mai 1763 » (Le Guennec). Mais le 24 mai de l'année suivante, défense fut signifiée au recteur Gilles Le Merrer d'enterrer dans l'église. — Il n'existe aucune chapelle sur le territoire de Locquénolé. Suivant une lettre écrite par le recteur, M. Couffon, à Mgr. André, le 2 floréal an II, 22 avril 1803. Au jour de l'Ascension, fixé pour le pardon, « il était d'usage de porter processionnellement autour de la paroisse, les reliques du saint patron. A cette procession se réunissaient celles de Taulé, d'Henvic, et de Carantec. Le dimanche suivant, jour de l'assemblée d'Henvic, ces mêmes reliques y étaient portées de la même manière, ainsi qu'à Taulé, le dimanche de la Trinité et le jour de la saint Pierre. Ces processions se faisaient jusqu'à l'année dernière, avec la plus grande pompe et parmi un très grand concours de peuple qui y assistait avec la plus grande piété et qui demande à grands cris qu'elles aient encore lieu. Mais d'après votre ordonnance du 20 fructidor dernier, (7 septembre 1802), concernant l'exercice du culte extérieur, je ne puis guère me rendre à leurs voeux, sans être préalablement autorisé de vous ». Il y a une autre fête, le 3ème dimanche de Carême (M. Abgrall, 1924).
Nota 2 : Charges et ressources : Locquénolé, sous la dénomination de Locus Guennolay est portée au compte de 1330, (Longnon, Pouillé de la Province de Tours), comme étant du diocèse de Léon. La taxe imposée est de 30 sols. — Mais le relevé de 1467 ne mentionne plus ladite enclave. D'une étendue seulement de 87 hectares, la paroisse, à la fin de l'ancien régime, ne comptait guère que deux cent cinquante habitants. Néanmoins le Recteur y jouissait d'une honnête subsistance, grâce aux ressources dont le détail sera fourni plus loin, et s'élevant annuellement au moins à 1.800 livres.
Nota 3 : Quelques fondations : Un inventaire de 1703 (Archives Départementales, 131 G 2) mentionne une des plus anciennes fondations. C'est le don fait le 10 août 1598, à la Fabrique, par Catherine Le Duc, veuve de Guillaume Martin, d'un petit lieu nommé Ty Sant Guenole. - Le 12 octobre 1634, appropriement en la juridiction de Pensez, par Guillaume Denis et sa femme Catherine Pohon, de deux lieux et convenants appelés Gorequer et Kermoal, à charge de fournir le pain bénit tous les dimanches. - 7 mai 1672 : donation par Demoiselle Jeanne Le Borgne, dame douairière de Kervidonné, de 20 liv. de rente sur le lieu et convenant appelé Coballan, en Taulé. - « Le 30 juillet 1768, la fabrique concède à François-Gabriel de Poulpiquet de Kermen, demeurant au manoir du Fransic, en Carantec, moyennant une somme de 120 livres, l'emplacement d'un banc attenant à la chapelle des Trépassés, du côté de l'épître et appuyé à la balustrade du choeur, vis-à-vis d'un autre banc appartenant à M. de Lannigou Drillet, bailli de Morlaix, pour sa terre de Kergadoret » (Le Guennec, loco cit.). - Le 26 février 1790, le recteur, M. Couffon, déclare avoir pour revenus : - 1° la dîme douze dans toute la paroisse, sauf pour un champ contenant environ deux journaux où l'on ne lève que la 20ème gerbe. - 2° 16 prémices et demie, dont chacune est un boisseau de froment, mesure de Morlaix, pesant 35 livres. Le tout valant 450 liv. - 3° Le bénéfice de la chapellenie de Kergroadès, estimée valoir de revenu annuel 72 liv. — Cette chapellenie, dite aussi de Kerangomar, était chargée d'une messe par semaine. Elle fut fondée par François de Kergroadez, seigneur dudit lieu, mort en 1617, à son manoir de Kerangomar, en Taulé, et assise sur une maison où demeurèrent les sieurs recteurs, avec ses dépendances, soit deux parcs, Parc-an-Ty, et Parc-Izella, plus un petit courtil, le tout comprenant deux journaux et demi (Archives départementales, 131 G 2). - 4° 30 liv. de la fabrique pour desserte de fondations. - 5° 50 liv. par an pour le tiers des offrandes. Les charges du bénéfice s'élevaient à 126 liv. 16 s., se décomposant comme suit : - 1° Frais de cueillette de la dîme, 60 liv. - 2° Décimes annuels payables par la Rectorie, 14 liv., par la chapellenie, 2 liv. 16 s. - 3° Acquit d'une messe par semaine pour la chapellenie, 52 liv. Après la Révolution, ces ressources ayant disparu, le desservant, M. Couffon, connut la gêne : « Le casuel, écrivait-il, va tout au plus à 30 livres par an... Mes paroissiens ne sont pas riches. Il n'y a que deux propriétaires sur la paroisse (Note : Mademoiselle de Lansalut et M. de Keréver). Les autres sont tous fermiers ou pêcheurs... Je n'ai d'ailleurs qu'à me louer de leurs bons procédés à mon égard. Outre le tiers des offrandes, ils ont consenti à me donner un supplément de 100 livres. J'en ai fait moi-même la répartition, qui a été trouvée si juste qu'elle a été accueillie de tout le monde. Ce modique supplément, joint à l'avantage d'avoir le couvert chez Mademoiselle de Lansalut, me procurera une suffisante aisance... ». Ce M. Couffon, recteur de Locquénolé depuis 1786, refusa le serment prescrit par la loi du 26 décembre 1790. Traqué pour cet incivisme, il n'échappa que « par une espèce de miracle », mais « sans avoir seulement pu sauver un tome de bréviaire ». Ses effets mis sous scellés, furent vendus. Mademoiselle Marie-Anne Le Gac de Lansalut, dont les restes reposent depuis 1803, dans la tombe de sa soeur, Françoise Céleste, au côté droit du porche de l'église, recueillit et cacha le prêtre réfractaire dans son château de Kerriou. Le proscrit maintes fois dénoncé par les intrus, Le Roux, Couppé, Le Brun (vicaire constitutionnel de Locquénolé), et Corfdir, échappait aux recherches des patriotes en se dissimulant sous une futaille renversée. La chambre où il célébrait la messe est dite encore le Paradis. Plus tard, M. Couffon passa à Jersey, et revint ensuite à Locquénolé, où le Concordat lui rendit sa charge de recteur, la paroisse étant désormais rattachée au diocèse de Quimper et de Léon. Sous l'épiscopat de Mgr. de Poulpiquet, M. l'abbé Kervennic, curé de Taulé, fit distraire de sa paroisse 26 ou 27 villages qui furent rattachés à Locquénolé. La maison presbytérale fut acquise sous la Révolution par un sieur B. qui, s'étant trouvé mal dans ses affaires, la revendit pour 4.000 francs au recteur, M. Couffon, lequel, par la suite, en fit donation à la paroisse. Les soeurs du Saint-Esprit, établies depuis 1842 à Locquénolé, doivent la fondation de leur maison à la famille de Keréver. Par un codicille du 22 septembre 1841, Mademoiselle de Lansalut, qui avait déjà légué 600 francs aux familles pauvres de Locquénolé, et 300 francs pour les pauvres de Taulé fréquentant habituellement l'église dudit Locquénolé, et 300 francs pour l'entretien intérieur de cette église, légua en outre six cents francs de rente pour l'entretien de deux religieuses, à charge de donner l'instruction aux petites filles et de prodiguer leurs soins aux malades. Un décret du 31 mai 1875, autorisa la Congrégation du Saint-Esprit à accepter le legs de 3.000 francs fait par un sieur Tilly pour là construction d'une classe.
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Vue du choeur (avec maître-autel) |
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Ornementation des chapiteaux (art primitif) |
Ornementation des chapiteaux (art primitif) |
Ornementation des chapiteaux (art primitif) |
Ornementation des chapiteaux (art primitif) |
Bénitier
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Ornementation des chapiteaux (art primitif) |
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Maître-autel (retable de la fin du XVIIème siècle)
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Détail du retable de la fin du XVIIème siècle : niches abritant plusieurs statuettes Détail du retable de la fin du XVIIème siècle : au centre, toile de la Sainte Famille ; de côté, statues de saint Guénolé et saint François d'Assise Aux angles du retable du maître-autel, les colonnes sont portées par des atlantes |
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Retable situé côté nord (tableau du rosaire) |
Retable situé côté sud (oeuvre moderne offerte en ex-voto) |
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Ange portant un écusson |
Ange portant un écusson |
Reliquaire |
Ange doré |
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Groupe de la Crucifixion (situé contre l'arc diaphragme) |
Vierge à l'Enfant |
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le calvaire de l'enclos paroissial (vers 1600). On y voit le Christ crucifié, la Madeleine agenouillée à ses pieds, la Sainte Vierge et saint Jean ; derrière saint Guénolé (H. 0,50 m, abbé en chape, crosse dans la main droite et livre ouvert dans la main gauche). On distingue les armes (écussons portés par deux anges) des familles Kermavan ou Carman et Le Ny, sieurs de Kerriou. Le piedestal octogonal en kersanton comporte 5 marches ;
le calvaire du cimetière (1960) ;
d'autres croix ou vestiges de croix : la croix de l'église - dalle funéraire (1910), la croix située rue du Butou (1926) ;
la fontaine de Saint-Guénolé, située au bas du bourg de Locquénolé. Elle était autrefois réputée pour la guérison des yeux malades ;
l'ancien château ou manoir de Saint-Guénolé. Cet édifice aurait été édifié par Hilaire du Pontavice et son épouse née Pauline Cazin d'Honninctum (1841-1926). L'édifice appartient au milieu du XXème siècle à la famille Stocks (Richard Leroy Stocks est l'époux d'Anne Marie du Pontavice de Vaugarny) ;
le manoir de Coatilès ou Coatelez (XVIIème siècle). Les premiers propriétaires de la terre de Coatilès ont été les familles de Coatelez, de Kerriou et de L'Isle. Un acte de vente, qui date du 16 octobre 1607, indique que la demeure est cédée au sire de Kergroadès. Des travaux de restauration sont entrepris en 1663 par Meusnier de Quatre-Marre (ou Quatremarre), époux de Fiacre de Gratz. L'édifice est vendu en 1693 à la famille Le Gac de Lansalut, puis devient la propriété de la famille Coëtlogon en 1763 et de la famille Cornic en 1791. On y trouvait jadis un pigeonnier et une chapelle privative. Le porche, cintré et orné de sculptures, date de 1673 ;
le manoir de Kerliviou (XIX-XXème siècle), édifié par le capitaine Ropers qui donna à l'édifice le nom de famille de son épouse Marie Louise de Kerliviou (1850-1882). Cette demeure devient ensuite la propriété de Cécile Guillotou de Keréver (comtesse de Pluvie), puis d'Allyre de Pluvie (en 1905), du comte de Pontavice, d'Auguste Le Goaster, de Le Gonidec de Tressan et de Louis Jules Patault ;
le manoir de Keromnès (XVI-XVIIème siècle), restauré au XXème siècle. L'écuyer René-Marie Gourcun (époux de Marie Quemeneur du Plessis), seigneur de Keromnès, ex-colonel de cavalerie et gouverneur de Carhaix y meurt en 1762. A noter que la famille Gourcun est mentionnée dès 1481 : Clet Gourcun épouse alors Aimée Le Sall. L'édifice devient ensuite la propriété d'Audren de Kerdrel, puis de Pol de Kerdel (vers 1950) et de Henri de Lafforest (maire de Locquénolé de 1977 à 1986). A noter que d'importants travaux de restauration ont eu lieu au XXème siècle à l'instigation de l'architecte morlaisien Loïc de Lafforest ;
le manoir du Clémeur. L'arrière comporte une tour rectangulaire. Propriété de Guillaume Nouël vers 1850, puis de sa fille Marie Jeanne, épouse de Jean Marie Etienne Barazer de Lannurien. L'édifice appartient toujours à cette dernière famille ;
A signaler aussi :
l'arbre de la Liberté (1794), situé près de l'église ;
un ancien camp retranché romain, à 1000 mètres à l'ouest du bourg dit Douvezou Sant Mélar (lieu de décapitation du saint) ;
l'ancien manoir de Kerriou (XVIIIème siècle). Propriété successive des familles Le Ny, Perrot et Chesny fondus en 1757 dans Le Gac de Lansalut ;
ANCIENNE NOBLESSE de LOCQUENOLE
Familles nobles de la paroisse ou y ayant des prééminences :
- DE CARMAN : D'or au lion d'azur, et aussi : écartelé aux 1 et 4 d'azur à la tour sommée de trois tourelles d'argent, le tout porté sur une roue de même, qui est Lesquélen ; aux 2 et 4, d'or au lion d'azur.
- LE NY DE COETELEZ, seigneur de KERRIOU : D'argent à l'écu d'azur en abyme, à l'orle de 6 annelets de gueules. — Devise de Coatelez : Humble et loyal.
- LE GAC DE LANSALUT : D'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules. — Devise : Semper fidelis.
- POULPIQUET, sieur de KERMEN en Carantec : D'azur à 3 pallerons (alias : pies de mer) d'argent, becquées et membrées de gueules. — Devise : De peu assez.
- GOURCUN, sieur de KEROMNES : D'azur à la croix pattée d'argent chargée en coeur d'un croissant de gueules.
- DRILLET, sieur de LANNIGOU en Taulé : Fascé d'argent et de sable de 6 pièces, au lion d'or couronné de gueules brochant.
(à compléter)
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