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Vitraux ou verrières de l'église de Locquenvel (ou Loc-Envel).

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La petite paroisse de Locquenvel (aujourd'hui Loc-Envel) est un ancien prieuré cure de l'abbaye de Saint Jacut. L'église actuelle, classée manument historique le 19 janvier 1911, date du XVIème siècle.

Lorsqu'à l'époque moderne l'on refit en fleur de lys le fenestrage de l'abside, l'on réunit dans la vitre du chevet tous les débris des vitraux anciens de l'église.

Maîtresse vitre de Loc-Envel ou Locquenvel (Bretagne).

Les trois lobes de la fleur sont occupés par trois fragments relatifs au miracle de l'hostie profanée par un Juif de la rue des Billettes à Paris en l'an 1290 [Note : En 1290, un Juif du nom de Jonathas, habitant du fief de la Bretonnerie, commit un sacrilège. En expiration de ce crime et sur l'emplacement même de la maison où il avait été accompli. Rainier Flaming (?), bourgeois de Paris, fit construire une chapelle que l'on appela la Maison des Miracles et dans laquelle Guy de Joinville établit quelques années plus tard un hôpital desservi par les Hospitaliers de la Charité Notre Dame. Ces religieux furent remplacés au XVIIème siècle par les Carmes de l'observance de Rennes qui occupèrent la maison jusqu'à la Révolution].

Dans le lobe du haut, une femme, en robe bleue et tablier vert, fait bouillir une marmite jaune dans une cheminée violette. Au-dessous, à droite, l'hostie bouillie est sur la table devant laquelle est assis le Juif, dont la tête a été coupée à cause de l'exiguïté du panneau. Il porte une robe violette. Un autre personnage, en robe verte et chausses jaunes, entre dans la pièce.

Le troisième panneau, sur fond rouge, représente une femme en robe bleue et un vieillard en robe jaune, chausses rouges, toque et ceinture rouges avec la légende : Comment le Juif prit l'hostie de la tenue et...

Les panneaux des deux lancettes sont relatifs à la vie de saint Envel, ce sont de haut en bas et de gauche à droite :

1° - le Saint Envel en costume de laboureur : béret rouge, pourpoint violet, colobe bleu et chausses rouges, pousse au travail un cerf et une biche attelés à sa charrue. Ces animaux remplacent les chevaux qu'un brigand vient de lui voler et que l'on voit s'enfuir au second plan, en robe rouge, pourpoint bleu, colobe rouge, chausses violettes, béret brun à mentonnière. L'on aperçoit au fond l'ermitage du saint, vert comme la forêt qui l'entoure. Une inscription porte : « Saint Armel voyant ses chevaux prins... et attacha à la charrue les au lieu de ses bêtes ».

2° - Saint Envel, vêtu comme précédemment, mais en colobe rouge à ceinture or, houseaux jaunes et souliers violets, conduit un loup attaché à une herse ; dans le fond, la forêt verte. Il n'y a pas d'inscription, mais nul doute que le loup n'ait été condamné à remplacer les bêtes qu'il avait dévorées.

3° - A droite du panneau, sous un portique renaissance, saint Envel, en évêque. Mitre blanche et or en tête, il est revêtu d'une aube blanche, d'une dalmatique blanche et or et d'une chape bleue à orfrois d'or. Il tient de la main gauche sa crosse et bénit de sa main droite deux personnages qui l'implorent. L'homme, barbu, porte un pourpoint vert, une casaque rouge, des chausses blanches et des bottes jaunes. Il a un genou en terre et tient son feutre à plume à la main. Derrière lui, à genoux et sa robe retroussée, sa femme en robe rose et manteau bleu. Dans le fond, la forêt, au milieu de laquelle on aperçoit un enfant en violet que deux loups se disputent. L'inscription porte : « Ung filz de XIIII ans demeura ung nuité au dict forêt. Deux loups le tenoit l'un au bras dextre, l'autre à senestre, il n'eut aucun mal ».

4° - A gauche du panneau, également sous un portique renaissance, saint Envel, mitré et vêtu comme précédemment, tient un livre dans sa main droite. Devant lui, à genoux et les mains jointes, un homme, en robe violette et la corde au cou, l'implore. Derrière le suppliant et tenant l'extrémité de la corde, un bourreau, en pourpoint rouge, cuirasse d'or et chausses rouges. Sur le fond en grisaille l'on aperçoit les fourches patibulaires avec l'échelle déjà dressée. Un long phylactère nous donne l'explication de cette scène, il porte en effet : « Ung home qui fust mis en justice au Vieux Marché et jugé à estre pendu à tort sans cause, par l'intermédiaire de saint Armel... renvoyé fust ».

5° - Le panneau du bas, côté évangile, contient actuellement les débris d'un arbre de Jessé. Autrefois le panneau représentait au second plan un loup au milieu d'un cercle de moutons terrifiés ; et, au premier plan, des paysans implorant saint Envel avec l’inscription : « Ung bande de brebis demeurèrent en la dicte forest et du loup se trouva prins et par l'intercession de saint Armel furent préservez sans avoir nul mal ne domaige ».

6° - Dans le fond du tableau l'on aperçoit des oiseaux dans les blés. Au premier plan, à droite, le saint, représenté exactement comme sur le troisième panneau, mais sa dalmatique a été refaite en rose. Devant lui deux personnages l'implorent, l'un en casaque violette, chausses blanches et bottes jaunes, l'autre en casaque rouge, chausses blanches et bottes jaunes. L'inscription expliquant cette scène porte : « Les gens malades de la fiebvre et domaigés en leur blez par les oyseaux, par l'intercession de Saint Armel furent par luy délivrez de maladie et leurs blez de tous dommage ».

D'après les costumes et les coiffures des personnages, il semble que l'on puisse dater cette verrière de la fin du règne de François Ier, aux environs de l'an 1540. D'inspiration toute française et très naïve de conception, elle est de facture soignée. Malheureusement, non seulement elle présente des fautes de perspective bien excusables à cette époque, mais également plusieurs fautes de dessin, notamment dans les bras et les mains de saint Envel. Il est par-dessus tout regrettable qu'elle ait été très endommagée pour l'adapter au nouveau fenestrage.

Dans la fenêtre du pignon de l'aile midi du transept se voit également un fragment de vitrail ancien. Dans un médaillon à fond rouge, sous un baldaquin or à rideaux violets, la Vierge, en robe bleue et capeline d'or, tient l'Enfant-Jésus portant une grande croix d'or que soutient un ange. (Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).

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