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LOHEAC

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La commune de Lohéac (bzh.gif (80 octets) Lohieg) fait partie du canton de Pipriac. Lohéac dépend de l'arrondissement de Redon, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LOHEAC

Lohéac est un démembrement de la paroisse primitive de Guipry. Lohéac doit son existence au château édifié à l'emplacement d'un oppidum gallo-romain : ce château s'élevait au milieu d'un étang creusé de mains d'hommes et aujourd'hui desséché et était le chef-lieu d'une importante seigneurie au moyen-âge. On signale sur le territoire de Lohéac quatre buttes dont l'une est la motte féodale de la baronnie de Lohéac qui portait ses fourches patibulaires. Voici ce que mentionne un aveu de 1494 : « Les vieilles mottes anciennes, lesquelles y avaient autrefois château et forteresse sises au lac de Lohéac, contenant environ deux journaux de terre y compris les vieilles douves et portails de l’enclos de la ville de Lohéac, compris la basse-cour en laquelle autrefois y avait un monastère de religieux et à présent une chapelle ancienne fondée de Monseigneur Saint-Sauveur ».

Ville de Lohéac (Bretagne).

Rien n'indique toutefois que la paroisse de Lohéac existât à cette époque reculée ; tout porte à croire, au contraire, que le territoire actuel de Lohéac dépendait alors de la paroisse de Guipry. Ainsi, les nombreuses donations faites aux moines par les seigneurs de Lohéac ne mentionnent que la paroisse de Guipry ; le doyenné de Lohéac, — peut-être aussi ancien que l'archidiaconé de Porhoët, signalé au XIème siècle, et appelé parfois même archidiaconé de Lohéac, — eut de bonne heure son siège à Guipry ; la paroisse de Lohéac a toujours été enclavée dans celle de Guipry, etc. Il paraît donc probable que les sires de Lohéac avaient leur château dans la paroisse de Guipry et qu'ils n'obtinrent l'érection de Lohéac en paroisse qu'à la suite de la fondation du prieuré de Saint-Sauveur. A cause de ce prieuré, l'abbé de Redon dut à l'origine présenter les premiers recteurs de Lohéac, mais il perdit ce droit dont jouissait l'ordinaire au siècle dernier. Le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) nous apprend que la cure de Lohéac jouissait alors de 800 livres de revenu, que les dîmes de la paroisse étaient cueillies par l'évêque et le Chapitre de Saint-Malo, et que la fabrique avait 80 livres de rente à cause d'une foire se tenant le jeudi de la Pentecôte, appelée foire du Pain d'avoine, et lui appartenant. Le prieuré de Lohéac fut uni à la cure de ce nom en 1782, « attendu l'insuffisance des fonds de cette cure ». Lohéac renferme aujourd'hui l'église de l'ancienne paroisse de Saint-Germain-des-Prés, dont il nous faut dire ici quelques mots. On croit que Saint-Germain-des-Prés fut érigée en paroisse durant le XVIème siècle, à la requête de la prieure dudit lieu, dépendant de l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois. Ogée dit que cette érection eut lieu vers 1578 ; mais l'on trouve mention des recteurs de Saint-Germain-des-Prés dès 1558 ; toutefois nous allons voir que la situation de cette église n'était pas claire. En 1623, en effet, Louise de Maure, dame de Mortemart et baronne de Lohéac, fit faire une enquête au sujet de ses droits dans l'église de Saint-Germain ; or, écoutons les témoins entendus à cette occasion : Jacques Becan dit que « à un quart de lieue de la ville de Lohéac y a une église fondée de S. Germain qui est une fillette de l'église parochiale de Lohéac, en laquelle fillette les habitans d'un petit bourg qui y est, entendent le service qui est fait par un curé commis par le recteur de Lohéac, de laquelle église de S. Germain ladite dame (de Lohéac) est supérieure et fondatrice ainsi que de ladite église parrochiale de Lohéac ». — Jean Peschart, sieur de Cantezac, demeurant à sa maison du Bois-au-Voyer, dit « que luy déposant a banc et accoudouer, droit de sépulture en l'église de S. Germain qu'il dit estre parrochiale par concession des anciens sieurs de Lohéac qui estoient alors seigneurs de Laval » (nota : Guyonne XVIII, comtesse de Laval, vendit la baronnie de Lohéac à Claude, sire de Maure, vers 1550) — Olivier Trampé, demeurant à Lohéac, sans se prononcer sur la question de paroisse, déclare « que l'église de S. Germain, qu'aulcuns disent estre paroisse et aultres que ce n'est qu'une fillette de Lohéac parce qu'il n'y a point de fonts à baptiser, est assise sous le fief proche de Lohéac ». (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Piré). Ainsi, au commencement du XVIIème siècle, l'église de Saint-Germain n'ayant pas de fonts baptismaux et étant desservie par un simple vicaire de Lohéac, ne pouvait être regardée comme véritablement paroissiale. Toutefois il est vraisemblable que l'érection de la paroisse de Saint-Germain avait été légitimement faite, mais qu'elle n'avait pas eu de longues suites, peut-être par suite du départ des religieuses du prieuré de qui dépendait cette église. Cette petite paroisse de Saint-Germain, reconnue toutefois sans conteste au XVIIIème siècle, ne renfermait alors que soixante communiants d'après le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767). Son recteur, présenté par l'abbesse de Saint-Sulpice, décimatrice de la paroisse, recevait alors de cette dame une portion congrue d'environ 350 livres. La paroisse de Saint-Germain-des-Prés fut supprimée en 1803 ; son territoire, réuni alors à celui de Mernel, en a été distrait depuis et annexé en 1846 à la paroisse de Lohéac (Pouillé de Rennes).

Ville de Lohéac (Bretagne).

Les seigneurs de Lohéac obtiennent avant 1338, l'érection d'une paroisse. Cette seigneurie de Lohéac exerce sur la paroisse un droit de haute justice avec auditoire. Une autre motte est celle du prieuré de Saint-Sauveur. A Lohéac se trouve également une commanderie templière. Lohéac possédait autrefois trois églises.

Le château de Lohéac, édifié sur l'emplacement d'un oppidum gallo-romain, changera plusieurs fois de mains entre bretons et français (en 1488 et en 1491), et durant les guerres de la Ligue. Sa démolition a lieu au XVIIIème siècle par la famille de Rosnyvinen. La seigneurie de Lohéac était jadis une baronnie d'ancienneté, relevant directement du duc. Ses possesseurs exerçaient au bourg de Lohéac un droit de haute justice : on y trouvait un auditoire, des ceps et colliers. L'un des premiers sires de Lohéac, Judicaël accompagne Alain Fergent en Angleterre, à la suite de Guillaume le Conquérant, en 1066. L'un de ses successeurs, Riou de Lohéac, prend part à la première croisade en 1096 et y meurt, en laissant à son écuyer un morceau de la vraie croix que celui-ci ramène en Bretagne, et qui est déposé solennellement, en 1101, par Gautier de Lohéac, dans l'église nouvellement achevée de sa seigneurie, en présence de l'abbé de Redon, de celui de Saint-Méen, et du célèbre Robert d'Arbrissel..

La paroisse de Lohéac dépendait jadis de l'ancien évêché de Saint-Malo. On cultivait la vigne à Lohéac au XIIème siècle. Mercoeur passe à Lohéac la nuit du 14 mars 1589 et un traité de paix y est conclu le 21 juin 1796 entre Hoche et Cadoudal.

On rencontre les appellations suivantes : Lochiacum (au XIème siècle), Lohoiac (en 1101), Lohéac (au XVIème siècle).

Ville de Lohéac (Bretagne).

Note 1 : il est aisé de comprendre que les sires de Lohéac, qui figuraient parmi les plus grands seigneurs de Haute-Bretagne, durent construire un hôpital près de leur château ; il est également vraisemblable que la disparition de cette noble et puissante famille de Lohéac, éteinte dès le XIIIème siècle, causa la ruine de ce pieux établissement. Aussi la seule trace de l'existence d'un hôpital à Lohéac se trouve-t-elle dans les déclarations des regaires de l'évêché de Saint-Malo : on y voit encore mentionnée au XVIIème siècle une tenue située « près la chapelle de l'hôpital, à Lohéac » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 4 G, 62). C'est tout ce que nous savons de cet hospice, détruit depuis plusieurs siècles, et dont la chapelle elle-même a complètement disparu (Pouillé de Rennes).

Note 2. liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Lohéac : Jean Orain (1610 et 1630). Jean Jan (1640, décédé en 1647). Guillaume Truillot (1647-1662). Mathurin Chauvin (1663-1670). Henri Deno (en 1672, décédé en 1681, et inhumé dans l'église). François Mauxion (1682-1703). Mathurin Chévré (sieur des Mennères, pourvu le 17 mars 1704, résigna en 1707). Guy de Rouillac (pourvu le 19 novembre 1707, gouverna jusqu'en 1712). Germain-Thaddée Fouace (pourvu vers 1712, résigna en 1714). Jean Bouquay (natif de Saint-Senoux, il fut pourvu le 24 juillet 1714 ; décédé le 21 avril 1758, âgé de soixante-seize ans, et inhumé dans le choeur de son église). Jean Bouquay (neveu du précédent, lui succéda en 1758 ; décédé le 4 mai 1766 et inhumé dans le cimetière, au pied de la croix). Jean Ruaud (pourvu le 7 octobre 1766, perdit la raison en 1774 et fut emmené à Rennes). Jean Lamballe (il fut pourvu le 2 octobre 1774 ; décédé le 30 juin 1784, âgé de cinquante-huit ans, et inhumé dans le cimetière). Jean Rivière (pourvu le 6 juillet 1784, gouverna jusqu'à la Révolution ; caché dans les environs pendant la Terreur, il fut réinstallé en 1803 ; décédé le 18 octobre 1813, âgé de soixante-dix ans, et inhumé dans le cimetière, près de la croix). N... Collin (1813-1816). François-Vincent Barbot (1817-1820). Pierre Jollive (1820-1828). Jean-Joseph Orain (1828-1831). François-Marie Levêque (1831, décédé en 1851). Jean Coutance (1851, décédé en 1862). Jean-Marie Coignard (1862-1864). Urbain Herveleu (1864, décédé en 1865). Victorien Théard (1866-1875). François Datin (1875-1876). Adolphe Vaugeois (à partir de 1876), ......

Note 3. liste non exhaustive des recteurs de l'ancienne paroisse de Saint-Germain-des-Près : Guillaume Conayseau (décédé vers 1558). Guillaume Hus (il fut pourvu en 1558, à la place du précédent). Pierre Caris (il paraît en 1681 ; décédé en 1703). Jean Le Texier (natif de Maure, présenté par l'abbesse de Saint-Sulpice le 5 janvier 1704, il fut pourvu le 28 juin ; décédé en 1740). Michel-Jean Le Texier (prêtre de Rennes, il fut pourvu en 1740 ; décédé en septembre 1765). Julien Le Lièvre (pourvu le 18 novembre 1765, il prit possession le 3 décembre ; décédé en 1788). Pierre Moison (présenté par l'abbesse de Saint-Sulpice et pourvu le 3 décembre 1788, il fut le dernier recteur de Saint-Germain-des-Près).

Voir   Ville de Lohéac (Bretagne) " Le cahier de doléances de Lohéac en 1789 ".

Voir   Ville de Lohéac (Bretagne) " Le cahier de doléances de la paroisse de Saint-Germain-des-Prés en 1789 ".

Ville de Lohéac (Bretagne).

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PATRIMOINE de LOHEAC

l'église Saint-André (1890-XXème siècle). L'église primitive dépendait du prieuré de Saint-André qui appartenait à l'abbaye Saint-Sauveur de Redon : Anne de Bretagne avait commandé en 1494 treize vitraux suite à son séjour à Lohéac. Dédiée à l'apôtre saint André, l'église actuelle de Lohéac ne semble pas remonter bien loin, mais elle en a remplacé une beaucoup plus ancienne, détruite vers 1780. On vient de découvrir un document très-curieux, relatif à cette vieille église ; c'est « une commande de vitraux peints faite en 1494 pour l'église de Lohéac, en Bretagne, par Thomas de Riou, argentier d'Anne de Bretagne, à un peintre verrier de Paris nommé Amé Pierre. Ces vitraux, au nombre de treize à deux meneaux, devaient représenter soixante-dix-huit histoires de la généalogie de Madame Saincte Anne » ; le prix convenu pour l'exécution et la pose était de 300 livres tournois (Revue archéologique, numéro de juillet 1882). L'on se demande pourquoi ce don vraiment royal fait à une simple église de campagne? Etait-ce un voeu de la bonne duchesse quand, luttant contre la guerre civile, elle vint en 1489 coucher à Lohéac, se rendant de Redon à Rennes? Nous n'en savons rien et nous ignorons même si ces belles verrières furent posées selon le désir de la reine Anne. Quant à l'église de Lohéac, elle fut interdite en 1779 comme menaçant ruine. Le culte divin fut alors transféré d'abord dans la chapelle du manoir des Champs, en Guipry, puis dans l'église de Saint-Germain-des-Prés. Pendant ce temps-là, on reconstruisit en grande partie l'église de Lohéac — dont la nef fut bénite le 4 novembre 1782. En 1623 on voyait dans l'église de Lohéac, « au mitan du grant autel d'icelle, un croissant montant vairé d'argent et d'azur, qui sont les armes des sires de Maure, eslevé et peinct sur la pierre ; en la vitre la plus proche dudict grant autel, du costé de l'espitre, la bannière des armes de Claude de Maure et de Françoise de Pompadour, sa femme, et à costé une autre bannière escartelée de Maure et du Plessix-Anger ; et deux bancs joignant ledict autel, armoyés de même » (nota : c'est sous son banc placé au côté de l'évangile, dans le choeur, que fut inhumée en 1778 Gabrielle-Judith Picquet, baronne de Lohéac et comtesse de Maure, veuve de Jean de Rosnyvinen, marquis de Piré, et surnommée à cause de ses charités la mère des pauvres). C'est qu'en effet la comtesse de Maure, baronne de Lohéac, était alors dame supérieure et fondatrice de l'église de Lohéac. Toutefois, le seigneur du Bouëxic, en Guipry, avait obtenu permission d'avoir une chapelle prohibitive en cette église, à cause de ses terres de Baron et de la Fauvelaye ; c'est ce que déclara en 1756 Bernard du Bouëxic, seigneur de Pinieuc et du Bouëxic. Cette chapelle n'existe plus. Parmi les anciens usages particuliers à l'église de Lohéac, notons ceux-ci : les bouchers de Lohéac élisaient chaque année un prévôt qui devait offrir à la fabrique, le jour Saint-André, fête patronale de l'église, un cierge de cire du poids de 6 livres « pour estre allumé au devant du grand autel pendant les grandes messes qui se disent en ladite église les jours de festes et de dimanches ». — Le mardi de Pâques, la dernière mariée de la paroisse de Lohéac devait « comparoistre à la passée du cimetière de l'église Saint-André, et là déclarer qu'elle doit un baiser à la seigneurie et après quoy chanter une chanson à danser hors dudit cimetière ; ce qui se fait à l'issue des vespres » (Déclaration de 1698). La confrérie du Rosaire était érigée en l'église de Lohéac au siècle dernier. Il s'y trouvait aussi un certain nombre de fondations, parmi lesquelles nous signalerons celle de la messe du matin (Pouillé de Rennes). La nouvelle église construite en 1782, est reconstruite en 1889 (car frappée par la foudre en 1875). Elle avait au sud un porche surmonté d'un ossuaire et un clocher bas à son centre. Elle renfermait jadis les armes des seigneurs de Maure. Les seigneurs du Bouëxic y avaient au XVIIIème siècle une chapelle prohibitive ;

Eglise de Lohéac (Bretagne).

l'ancien Prieuré de Saint-Sauveur (XVIIème siècle), situé au lieu-dit L'Abbaye (sur la motte à Justin), et jadis membre de l'abbaye de Redon. Le seigneur de Lohéac confia vers 1062 à Justin abbé de Saint-Sauveur de Redon, le desservie de la Chapelle Saint-Sauveur qu'il venait de construire dans son château. Un prieuré fut fondé à côté de cette chapelle sur l'une des buttes et fut transporté plus tard près de l'église Saint-André. Le prieuré jouissait jadis d'un droit de haute justice.

Nota : Vers l'an 1062, Judicaël, seigneur de Lohéac, et Gasceline, sa femme, donnèrent aux moines de Redon une terre appelée Goven, avec la chapelle qui s'y trouvait, le tout en la paroisse de Guipry. Ils joignirent à ce don celui d'une vallée voisine de leur château de Lohéac, où autrefois avait été plantée une vigne, afin que les religieux pussent y construire un monastère et un bourg ; et ils donnèrent encore le ruisseau qui arrose cette vallée pour être converti en étang («Terram que Govent nuncupatur, cum capella que in illa constituta est, cum omni territorio suo ... preterea juxta opidum clivum ubi vinea quondam, fuit, ubi monasterium et domos atque suburbium edificare possint necnon rivulum qui sub clivum decurrit ad stagnum faciendum » - Cartulaire de l'abbaye de Redon, 234). Ce même seigneur commença la construction d'une autre chapelle dans son propre château, en l'honneur de Notre Sauveur ; son fils et successeur, Gaultier, acheva cet édifice, qui fut également donné aux Bénédictins de Redon, et il demanda à l'abbé Justin des religieux pour le desservir (« Ecclesia quœ in illius castro erat quam pater ejus in honore Sancti Salvatoris construere incœperat et monachis dederat » - Cartulaire de l'abbaye de Redon, 319). Pour doter le nouveau prieuré de Saint-Sauveur de Lohéac, Gaultier donna aux moines deux maisons voisines de son château, une excellente vigne, deux portions des dîmes de Guichen, et ses revenus du port et du moulin de Glanret, en cette même paroisse. Le seigneur de Lohéac confirma aussi le don fait précédemment par son père de la terre de Goven et les autres donations faites par ses frères à la même abbaye de Redon, savoir : le don des terres d'Inisan, de Gérard et de Rethvéten, fait par Guéthenoc, et les dons d'une partie des revenus de l'église Notre-Dame de Guipry, du jardin de Gleuden, d'une autre terre en Guipry et de la dîme des trois moulins du port de Messac, de Baron et de Gravot, le tout donné par Riou de Lohéac. Enfin, Gaultier concéda aux religieux le droit de tenir une foire auprès de leur prieuré, pendant le Carême, à cause des nombreux pèlerins qui viendraient y visiter les saintes reliques de la Passion qu'il se préparait à déposer dans l'église du Sauveur. Cette foire existe encore à la fin du XIXème siècle et se tient alors le Samedi-Saint. De son côté, Justin, abbé de Redon, acceptant avec reconnaissance les généreux bienfaits de la famille seigneuriale de Lohéac, y ajouta la somme de 500 sols pour aider à construire la maison conventuelle, et la terre d'Allérac pour nourrir les religieux du prieuré. Tout étant ainsi réglé et l'église Saint-Sauveur étant achevée, Gaultier, seigneur de Lohéac, déposa très-solennellement dans ce sanctuaire un morceau de la Vraie Croix et un fragment du sépulcre de Notre-Seigneur, que Riou, son frère, avait rapportés des Croisades (nota : ce Riou de Lohéac était, comme on vient de le voir, l'un des bienfaiteurs du nouveau prieuré ; il mourut à son retour de la Terre-Sainte, avant d'avoir pu regagner le sol natal ; ce fut son écuyer, Simon de Ludron (de Lieuron ?), qui remit les précieuses reliques entre les mains du seigneur de Lohéac, en présence de Gonnor, veuve de son maître, et de Geffroy, son fils). Cette cérémonie se fit le 28 juin 1101, en présence de Judicaël, évêque d'Aleth ; Riwallon, son archidiacre ; Guillaume, abbé de Saint-Méen, et Justin, abbé de Redon. Le bienheureux Robert d'Arbrissel assistait aussi à cette fête, ainsi qu'un grand nombre de nobles et de moines et une multitude de peuple. Le sire de Lohéac profita de cette nombreuse assistance pour mettre les moines de Saint-Sauveur en possession de tous les biens donnés par lui et ses frères (Cartulaire de l'abbaye de Redon, 318, 320). Le prieuré de Saint-Sauveur fut construit sur une des grandes buttes du château de Lohéac, qu'environnait jadis un vaste étang ; cette butte supportait naguère encore les ruines de l'église Saint-Sauveur ; on y voit maintenant un calvaire ; la foire du Samedi-Saint se tenait encore à la fin du XIXème siècle sur cette butte. A côté est une autre éminence moins considérable, appelée la Motte-à-Justin ; c'est, semble-t-il, l'ancienne motte seigneuriale du monastère fondé par l'abbé Justin. De même que la seigneurie de Lohéac, si considérable au XIIème siècle et si tristement morcelée depuis, le prieuré de Saint-Sauveur perdit beaucoup de son importance dans la suite des temps. Voici en quoi il consistait au XVIIème siècle : « Une maison située proche l'église paroissiale de Saint-André de Lohéac, nommée la maison du prieur de Lohéac ; — la chapelle du prieuré, située proche la ville de Lohéac, avec les buttes et emplacements autour, contenant le tout 2 journaux ; — une juridiction seigneuriale avec haute justice ; — une petite dîme, nommée la dîme aux moines, laquelle s'étend en la paroisse de Guignen, sur le fief du Courrouët ; — une dîme et un fief et bailliage nommés la dîme et le fief de Goven, qui s'étend en la paroisse de Guipry, au village de Goven » (Déclaration de 1681 - Archives Nationales, P. 1708). Tout le revenu du prieuré n'était estimé, en 1730, que 200 livres ; encore le prieur d'alors ne recueillait-il que 115 livres 24 sols, ayant 84 livres 6 sols de charges (Etat des bénéfices de l'évêché de Saint-Malo). Comme l'on voit, la maison priorale de Lohéac, située primitivement sur les buttes, mais tombée en ruine, se trouvait dans les derniers siècles, non plus auprès de l'église priorale de Saint-Sauveur, mais près de l'église paroissiale de Saint-André ; au reste, en 1774, le prieuré se desservait dans cette dernière église, à cause de l'état de ruine dans lequel se trouvait celle de Saint-Sauveur, alors interdite. En 1782, du consentement du prieur Jean Chesnel, Mgr des Laurents, évêque de Saint-Malo, fit faire une enquête pour procurer la réunion du prieuré de Lohéac à la cure du même nom. Cette enquête constata qu'il n'existait plus alors « que les vestiges d'une ancienne chapelle ruisnée », et que « les bâtiments servant autrefois de logement au prieur étaient entièrement assolés, à l'exception d'une petite maison attenante auxdits anciens bâtiments démolis ». Le 18 août 1782, Henri Des Nos, abbé de Redon, consentit à l'union projetée, et le 4 septembre les religieux de cette abbaye firent la même concession. Enfin, le 22 septembre 1782, Mgr des Laurents décréta « l'union du prieuré de Saint-Sauveur de Lohéac à la cure de Saint-André du même lieu, attendu l'insuffisance des fonds de cette cure et l'état d'indigence des bâtiments dudit prieuré ». Mais cette union se fit aux conditions suivantes : Jean-François Chesnel « conservera la jouissance pendant sa vie de tous les droits utiles et honorifiques et de toutes les prérogatives du prieuré de Lohéac » dont il était pourvu ; après sa mort, le recteur de Lohéac, entrant seulement en jouissance, pourra faire disparaître ce qui reste des bâtiments du prieuré, mais il devra dire dans son église, tous les samedis, une messe à l'intention des fondateurs du prieuré, et il paiera annuellement deux rentes à l'abbaye de Redon, l'une de 6 livres tournois et l'autre de 5 sols, dues aux religieux par le prieur (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo). Liste des prieurs de Lohéac : — Arthur du Hardaz, scolastique de Nantes et recteur de Saint-Julien de Concelles (1520). — Julien du Hardaz, chanoine de Nantes (1581). — François Bouexic succéda au précédent. — Jean du Bouexic, fils de Guillaume du Bouexic, seigneur de la Pommeraye, et de Gillette Aulnette, permuta en 1662 avec le suivant le prieuré de Lohéac et la chapelle de Saint-Solain contre un canonicat de Rennes. — Jacques Bossart, ancien chanoine de Rennes (1662). — Louis Bossart, chanoine de Léon, rendit aveu au roi le 20 juillet 1681 ; il résigna en 1687. — Sébastien Bourrée, recteur de Guégon, fut pourvu le 23 octobre 1687 ; il était encore prieur en 1712. — Philippe du Buat fit la déclaration de ses revenus en 1728 ; il posséda pendant cinquante ans le prieuré en commende, n'étant que clerc tonsuré du diocèse d'Angers ; il le résigna enfin, le 17 février 1774, en faveur du suivant. — Jean Le Royer, pourvu le 5 mai 1774, décédé en 1777. — Jean-François Chesnel, docteur en théologie, pourvu le 26 mai 1777, fut le dernier prieur (abbé Guillotin de Corson) ;

l'ancien Prieuré de Saint-Germain-des-Près, jadis membre de l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois. Il a été fondé au début du XIIème siècle par les seigneurs de Lohéac en faveur de l'Abbaye de Saint-Sulpice près de Rennes. Il ne reste du prieuré que le manoir prioral. Le prieuré appartient en 1778 à l'abbesse de Saint-Sulpice-la-Forêt. Ce couvent remonte, semble-t-il, à la présence de Robert d'Arbrissel en 1101. En 1578, ce couvent est habité par Jeanne Le Voyer ;

Nota : Ce prieuré était situé dans la petite paroisse de Saint-Germain-des-Prés, près de Lohéac, au diocèse de Saint-Malo. Les commencements de ce monastère, dû à la piété des anciens seigneurs de Lohéac, remontent très-probablement à l'année 1101, époque à laquelle le bienheureux Robert d'Arbrissel visita Lohéac. Il est du moins certain qu'en 1146 le pape Eugène III confirma Marie, abbesse de Saint-Sulpice, dans la possession de l'église de Saint-Germain (D. Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 597). Le prieuré de Saint-Germain-des-Prés fit vraisemblablement partie de la paroisse de Guipry jusque vers la fin du XVIème siècle. En 1578, la prieure, Jeanne Le Voyer, obtint l'érection de Saint-Germain en paroisse et s'en réserva la présentation ; elle abandonna alors l'église aux paroissiens et construisit une nouvelle chapelle priorale, dédiée à saint Nicolas, et située à peu de distance du nouveau bourg, dans un village appelé aujourd'hui l'Abbaye. Ce petit monastère avait une certaine importance au moyen-âge. En 1255, Hamon, seigneur de Blossac, en Goven, donna aux religieuses de Saint-Germain 20 livres de rente, payables le jour de la Décollation de saint Jean-Baptiste ; et nous voyons René de Beloczac en 1379 et 1404, et Thomas de Québriac en 1507, acquitter fidèlement cette rente en qualité de seigneurs de Blossac. Jean II, duc de Bretagne, fit aussi un legs au prieuré de Saint-Germain par son testament de 1302. — Enfin, le seigneur de la Thébaudaye, en Pipriac, donna au même couvent une rente de 120 boisseaux de seigle, pour le paiement de laquelle les prieures plaidaient en 1580 et 1631. Le prieuré de Saint-Germain se composait de ce qui suit en 1588 : « Les maisons priorales, chapelle, jardins, prés et mottes dudit prieuré et monastère de Saint-Germain, avec un bois de haulte futaye, contenant 8 journaux de terre ; — un pré de 10 journaux et une autre pièce de terre ; — une vieille masse et assiette de moulin à vent située au-dessus dudit prieuré, au haut d'un champ où se tient la foire de Saint-Germain ; — les prééminences en l'église et cimetière dudit Saint-Germain, comme dans ladite paroisse ; — le fief de Saint-Germain, s'étendant par tout le bourg, dont le rolle monte à 4 livres de rente ; — une juridiction seigneuriale de moyenne et basse justice » (Achives départementales d'Ille-et-Vilaine, 27 H, 102). D'autres aveux mentionnent en outre deux traits de dîmes, l'un en la paroisse de Saint-Germain, l'autre en celle de Guignen, nommé le trait de la Fonchaye, estimés ensemble, en 1728, 60 livres. La prieure de Saint-Germain avait le droit d'y tenir une foire le 22 septembre, fête de saint Maurice, et d'y lever « le droit de coustume sur toutes les marchandises et le droit de bouteillage sur les vins et cidres qui s'y vendent » (Déclaration du prieuré en 1679). La foire de Saint-Germain existe toujours et est une des plus considérables du pays à la fin du XIXème siècle. Certains usages particuliers distinguaient jadis cette foire ; ainsi, le droit de police y était exercé par le baron de Lohéac depuis les premières vêpres du 21 septembre jusqu'aux secondes vêpres du 23, ce qui prouve que la foire durait alors au moins deux ou trois jours. Le lendemain de la Saint-Maurice, la dame prieure de Saint-Germain faisait chanter « une messe de requiem à nottes » pour le repos des âmes des feus seigneurs barons de Lohéac, fondateurs du couvent. Le même jour « devait ladite dame donner à disner au seigneur baron de Lohéac et à ses officiers ». Elle devait, en outre, « faire dresser une perche pour mettre et reposer les oiseaux de proie dudit baron, et fournir de la paille, du pain et de l'eau pour ses chiens ». En revanche, le baron de Lohéac était tenu de compter à la prieure de Saint-Germain la somme de « cent sols monnoie » ; puis, quand la foire était terminée, l'office divin chanté et le dîner mangé, les officiers de la juridiction dressaient un procès-verbal de tout ce qui s'était passé (Déclarations de la baronnie de Lohéac en 1695 et 1698). Les religieuses bénédictines de Saint-Sulpice résidèrent au prieuré de Saint-Germain jusqu'à la fin du XVIème siècle. Il semble qu'elles rentrèrent à la maison-mère lorsque Saint-Germain devint église paroissiale ; toutefois, le prieuré ne fut définitivement réuni à la mense abbatiale qu'à la suite d'un arrêt du Conseil d'Etat du 19 novembre 1729. En 1740, l'abbesse, Mme d'Aubeterre, afferma le prieuré de Saint-Germain au recteur du lieu, Jean Le Texier, pour 360 livres, et elle lui en laissa le revenu pour la portion congrue qu'elle lui devait (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 27 H, 102). En 1780, l'abbesse, Mme de la Garlaye, l'afferma 410 livres à Pierre Coué ; son bail comprenait : la chapelle Saint-Nicolas, où le fermier devait faire dire les messes de fondation (nota : en 1675, le bail de Jean Beautamy, de 400 livres, l'oblige à faire célébrer trois messes par semaine dans la chapelle Saint-Nicolas ; cependant les Déclarations de 1588 et 1728 ne parlent que de deux messes) ; — la maison priorale, qu'il habitait avec sa femme, Louise Josse ; — les terres labourables ; —les droits de la foire de Saint-Germain — et les dîmes en Saint-Germain, Lohéac et Guignen. L'abbesse se réservait les rentes féodales et les droits de juridiction. Le fermier devait, outre les 410 livres, payer les décimes, montant à environ 50 livres (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 27 H, 102). L'ancienne église de Saint-Germain-des-Prés, la chapelle ruinée de Saint-Nicolas et le vieux manoir prioral, à la fin du XIXème siècle simple ferme, sont maintenant dans la paroisse de Lohéac et n'offrent aucun intérêt archéologique. Liste des prieures de Saint-Germain-des-Près : — Soeur Guillemette Audigier rendit aveu au duc de Bretagne le 12 juillet 1406. — Soeur Perrine Jahou rendit aveu au duc François II le 3 août 1466 ; elle mentionne dans sa déclaration « le cloistre » du prieuré de Saint-Germain. — Soeur Guillemette de Buris fit une semblable déclaration le 28 janvier 1495. — Soeur Marguerite de Couëdor, « damoiselle et humble religieuse, » vivait en 1550. — Soeur Gabrielle de Morais devint en 1568 prieure du Grand-Locmaria, et en 1576 abbesse de Saint-Sulpice. — Soeur Jeanne de Pontbellanger succéda à la précédente et prit possession le 13 février 1569 ; elle résigna en 1574. — Soeur Jeanne Le Voyer, dame de Poullière, prit possession le 4 juillet 1574 ; elle obtint un arrêt de la Cour, en 1580, condamnant François de Châtillon, seigneur de la Thébaudaye, à payer à son prieuré les 120 boisseaux de seigle qu'il lui devait ; décédé en 1585. — Soeur Urbaine de Rabestan, pourvue le 30 janvier 1585, rendit aveu au roi le 5 mai 1588 ; elle résidait à Saint-Sulpice. — Soeur Jeanne de Launay succéda à la précédente. — Soeur Marguerite d'Angennes demeurait, dès 1601, à l'abbaye de Saint-Sulpice ; elle en devint abbesse en 1609 et résigna son prieuré en faveur de la suivante. — Soeur Marie Morel prit possession le 24 août 1609, mais habita, comme les précédentes, l'abbaye de Saint-Sulpice ; elle résigna en 1613. — Soeur Marguerite d'Amours, pourvue le 25 septembre 1613, rendit aveu au roi le 14 avril 1619 et plaida en 1631 contre François Peschard, seigneur de la Thébaudaye, pour l'acquit des 120 boisseaux de seigle. — Soeur Lucresse Bonnier de Champagné, prieure dès 1652, rendit aveu au roi le 23 mars 1654 et en eut réception en 1659. — Soeur Gillette Bonnier des Grées, demeurant à Saint-Sulpice, afferma son prieuré 400 livres en 1675 ; elle rendit aveu au roi le 19 juillet 1679. — Soeur Magdeleine Budes prêta serment de fidélité au roi pour son prieuré, en la Chambre des Comptes de Bretagne, le 18 février 1683. — Soeur Anne de Rosnyvinen, habitant le monastère de Saint-Sulpice, fit le même serment le 10 décembre 1712 et fut, semble-t-il, la dernière prieure de Saint-Germain (abbé Guillotin de Corson) ;

les vestiges (la porte) de l'ancienne chapelle Saint-Germain. La chapelle Saint-Sauveur dépendait jadis du prieuré de ce nom. On y voyait en 1623, dans la principale vitre au-dessus de l'autel, deux écussons en bannière, l'un portant les armes de Claude de Maure et de Françoise de Pompadour, sa femme, — et l'autre écartelé de Maure et du Plessix-Anger (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle Saint-Nicolas, aujourd'hui disparue et dépendant jadis du prieuré Saint-Germain-des-Près ;

l'ancienne église paroissiale de Saint-Germain-des-Prés (1800 à 1845). Cette ancienne église paroissiale date des derniers siècles et n'offre pas d'intérêt. Le Pouillé ms. de Saint-Malo (1739-1767) nous dit qu'elle reconnaissait alors pour supérieur le baron de Lohéac, et pour fondateur le seigneur du Bois-au-Voyer, mais qu'elle était « très-pauvre, en très-mauvais estat, même pour les ornements, n'ayant point de calice, etc. ». Elle avait cependant quelques fondations. En 1748, Judith Picquet, marquise de Piré et baronne de Lohéac, obtint un arrêt du Parlement l'autorisant à rétablir dans l'église de Saint-Germain son banc, ses écussons et sa litre seigneuriale, et à en faire disparaître les armoiries de quelques seigneurs usurpateurs. Considérée maintenant comme chapelle frairienne, Saint-Germain est encore parfois desservie à la fin du XIXème siècle ; on y évangélise le 22 septembre, jour de l'antique foire dont il a été précédemment question (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle de l'Hôpital, aujourd'hui disparue ;

l'ancienne chapelle Notre-Dame de Lourdes, aujourd'hui disparue. Il s'agit d'une chapelle de congrégation élevée au XIXème siècle dans la cour du presbytère ;

l'ancienne chapelle (XVIIème siècle), située au lieu-dit L'Abbaye ;

le manoir (XVI-XVIIème siècle), situé route de Saint-Malo-de-Phily. Ce manoir est la propriété des seigneurs de Lohéac ;

le manoir de Saint-André (XVIII-XIXème siècle), ancienne dépendance de l'église Saint-André. Propriété de la famille Maudet en 1683 et en 1708, puis de la famille le Voyer sieurs de Valroy en 1721 et en 1784 ;

le manoir de la Cour-Neuve (XVIIème siècle), propriété successive des familles Cerisay (en 1667), Rosy sieurs du Bois-Haut-Fût (en 1726) et Bébin (jusqu'en 1789) ;

le relais-manoir (XVII-XXème siècle), situé 32 rue de la Poste. Ce manoir est la propriété des seigneurs de Lohéac ;

le manoir (XVII-XIXème siècle), situé au lieu-dit La Riochais ;

la maison (XVIIIème siècle) ;

les anciennes Halles (1628), démolies en 1969 ;

Ville de Lohéac (Bretagne).

le fournil (XIXème siècle), situé à Saint-André ;

le moulin à vent de St Germain et l'ancien moulin de la Butte-Pointue ;

Ville de Lohéac (Bretagne).

A signaler aussi :

le musée de l'Auto (XXème siècle), installé en 1973 par Michel Homell dans le manoir de la Cour-Neuve ;

l'ancien château de Lohéac. Voici les termes mêmes de la Déclaration de la baronnie de Lohéac en 1695 : « L'ancien emplacement du chasteau de Lohéac situé proche la ville dudit lieu, où il y a encore de vieilles mottes et terrasses eslevées où estoit ledit chasteau et forteresse, avec les fossés autour, sur une desquelles il y a une chapelle fondée de S. Sauveur en la basse-cour du chasteau où autrefois il y avoit un monastère de religieux ; et les autres situées dans le lac de Lohéac, le grand chemin de Lohéac à Redon passant entre deux par tolérance des seigneurs dudit lieu, lequel passoit anciennement par le Portail et au-dessous de la motte de terre où est ladite chapelle » (Archives départementales de la Loire-Inférieure). Propriété des seigneurs de Lohéac en 992, puis des familles de la Roche-Bernard (en 1290), de Montfort (vers 1364), de Rieux (vers 1518), de Maure (vers 1550). La seigneurie de Lohéac est ensuite unie à celle de Maure ;

Château de Lohéac (Bretagne).

l'ancien manoir de Baron, situé route de la Chapelle-Bouëxic. Propriété successive des familles du Bouëxic (en 1560), Brunet seigneurs de la Cosnelaye (en 1671), du Bouëxic (en 1709) ;

Château de Lohéac (Bretagne).

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ANCIENNE NOBLESSE de LOHEAC

La baronnie de Lohéac : Le château de Lohéac existait dès le XIème siècle car ses seigneurs apparaissent à cette époque. Il semble avoir remplacé un oppidum gallo-romain construit sur le bord de la voie antique allant d'Angers à Carhaix, dont on retrouve encore des débris. Ce château occupait la plus vaste des quatre buttes artificielles avoisinant de nos jours la petite ville de Lohéac, mais surgissant à l'origine des eaux d'un lac aujourd'hui desséché ; une autre de ces mottes, supportait l'église et le petit prieuré bénédictin de Saint-Sauveur ; les deux plus petites étaient des mottes féodales, signes de hautes juridictions : l'une dépendait de la baronnie, l'autre du prieuré et celle-ci conserve encore le nom d'un abbé de Redon auquel avait été donné ce petit monastère de Lohéac ; on continue de l'appeler la Motte-à-Justin.

Le plus ancien des seigneurs connus de Lohéac se nommait Hervé et vivait vers l'an 992 ; du Paz dit qu'il eut pour fils Judicaël, seigneur de Lohéac, marié à Gasceline ; ces derniers donnèrent à l'abbaye de Redon leur terre de Goven en Guipry vers l'an 1070 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 434). Riou et Gaultier de Lohéac, fils du précédent, possédèrent successivement ensuite la baronnie de Lohéac, Riou se croisa en 1096 avec le duc Alain Fergent et mourut en Terre-Sainte ; Gaultier déposa solennellement, en l'an 1101, dans la chapelle de Saint-Sauveur de Lohéac une relique de la Vraie-Croix obtenue à Jérusalem par son frère Riou et apportée par l'écuyer de ce dernier. De concert avec Justin, abbé de Redon, Gaultier de Lohéac fonda à cette occasion et près de son château le prieuré de Lohéac membre de Saint-Sauveur de Redon (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 505). En 1143, Pierre Ier sire de Lohéac, du consentement de sa femme Havoise, donna à l'abbaye de Montfort ses dîmes de vin en la paroisse de Guipry (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 648). Guillaume Ier, seigneur de Lohéac, fut en 1196 le conseiller fidèle et l'intrépide défenseur de la duchesse Constance et du jeune prince Arthur de Bretagne son fils ; il mourut en 1205. Pierre II, son successeur, suivit la même ligne de conduite et jura noblement dès 1202 de venger la mort d'Arthur assassiné par Jean sans Terre ; mais il décéda lui-même en 1211 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 154 - « MCCV obiit Guillelmus de Loheac vir nobilissimus — MCCXI obiit Petrus de Loheac vir nobilissimus »). Eudon, baron de Lohéac, approuva en 1225 la construction par le duc Pierre Mauclerc du château de Saint-Aubin du Cormier ; il laissa une veuve nommée Agnès. Vinrent ensuite les barons Pierre III vivant en 1236 — Guillaume II qui en 1257 donna aux religieux de l'abbaye de Montfort un droit d'usage dans la forêt de Brécilien, — Pierre IV maréchal de Bretagne en 1273 — et enfin Guillaume III dernier représentant mâle de la branche aînée des sires de Lohéac ; il mourut en 1290, ne laissant de sa femme Catherine qu'une fille nommée Hermines (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne). Hermine de Lohéac, dame dudit lieu, avait épousé Eudon seigneur de la Roche-Bernard. Elle en eut deux fils qui possédèrent après elle la baronnie de Lohéac : Bernard, mari d'Amice de Léon, mort sans postérité vers 1306 et inhumé au couvent des Cordeliers de Rennes dont il était un bienfaiteur [« Obiit Bernardus de Rochabernardi, dominus de Lohéac, sepultus in choro cum habitu nostro ; cum matre sua edificavit altare hujus ecclesiae, dedit calicem, missale, columnas, cortinas et omnia necessaria ad altare, anno Domini 1282 » (Nécrolog. Fratrum Minorum Rhedon.)] et Péan qui prit le nom de Lohéac. Ce Péan de Lohéac, seigneur de Lohéac et de la Roche-Bernard, épousa Isabeau de Laval décédée en 1322 ; il suivit le parti de Charles de Blois et fut tué au combat de la Roche-Derrien le 20 juin 1347. Son fils Eon de Lohéac succéda à ses seigneuries et s'unit à Béatrice de Craon ; il périt à la bataille d'Auray (1364) et ne laissa que des filles (nota : son fils unique Guillaume de Lohéac l'avait précédé dans la tombe en 1356, sans avoir été marié, et avait été inhumé en l'église des Cordeliers d'Angers). L'aînée de celles-ci Isabeau de Lohéac fut dame dudit lieu et de la Rochebernard et se maria en 1353 à Raoul VIII, sire de Montfort. Elle en devint veuve en 1394 et mourut elle-même l'an 1400. Les fils des précédents, Raoul IX, sire de Montfort et de Lohéac, épousa Jeanne de Kergorlay et décéda en 1419. Leur fils aîné Jean de Montfort avait épousé dès 1404 Anne, dame de Laval et de Vitré, à condition de prendre le nom et les armes de Laval ; il devint par suite Guy XIII, comte de Laval, et mourut avant son père, au retour d'un voyage en Terre-Sainte en 1414 ; sa veuve lui survécut jusqu'en 1465. De cette union sortirent, entre autres enfants, Guy XIV comte de Laval, André et Louis. André de Laval reçut en partage la baronnie de Lohéac pour laquelle il prêta serment de fidélité au duc de Bretagne le 25 août 1436 (Archives de Loire-Inférieure) ; il fut maréchal de France, épousa Marie de Laval, dame de Retz, et mourut sans postérité en 1486. Sa femme était décédée dès 1457 et avait été inhumée dans le choeur de l'église priorale Notre-Dame de Vitré où l'on voyait naguère encore son tombeau et son épitaphe (Cy gist madame Marie dame et héritière de Raix, jadis épouse de haut et puissant Monsieur André de Laval en son temps seigneur de Lohéac, maréchal de France, laquelle dame trespassa le premier jour de novembre l'an mil IIIILVII), André de Laval eut pour successeur à Lohéac son frère Louis de Laval, sire de Châtillon-en-Vendelais, qui mourut également sans enfants le 18 août 1489. La seigneurie de Lohéac fut recueillie par le neveu du défunt, Guy XV, comte de Laval, qui rendit aveu du roi pour sa nouvelle baronnie le 28 juin 1494. Ce seigneur décéda, le 28 janvier 1500, laissant en douaire la terre de Lohéac à sa veuve Catherine d'Alençon : mais celle-ci mourut en juillet 1505, et au mois de février suivant Guy XVI, comte de Laval, fournit au roi l'aveu de la seigneurie de Lohéac (Archives de Loire-Inférieure, voir Lohéac). Cette baronnie demeura dès lors aux comte et comtesse de Laval, Guy XVII — époux de Claude de Foix et qui fit hommage au roi pour Lohéac en 1540 — et Guyonne XVIII sa nièce. Celle-ci, dont le vrai nom était Renée de Rieux, épousa Louis de Sainte-Maure, marquis de Nesle, dont elle n'eut pas d'entant. Malgré son immense fortune, cette dame fut forcée pour satisfaire ses créanciers de vendre vers 1550 la baronnie de Lohéac à François sire de Maure (Du Paz, Histoire généalogique de plusieurs maisons de Bretagne). François de Maure fit en 1553 ériger en comté sa seigneurie de Maure en y annexant celle de Lohéac. A partir de cette époque la baronnie de Lohéac subit le sort du comté de Maure : Louise de Maure, dernière de ce nom, apporta son comté à la maison de Rochechouart en épousant en 1600 Gaspard de Rochechouart, marquis de Mortemart. Un siècle plus tard, le 28 mai 1701, Marie-Anne Colbert, duchesse de Mortemart, vendit le comté de Maure et ses annexes à Jean Picquet, seigneur de la Motte ; celui-ci donna cette seigneurie à sa fille Judith Picquet, femme de Jean de Rosnyvinen, marquis de Piré. Le fils de ces derniers, Guillaume de Rosnyvinen, marquis de Piré et comte de Maure, fut le dernier seigneur de Lohéac ; nous parlerons ailleurs de lui et de ses prédécesseurs les comtes de Maure ; disons seulement ici qu'il rendit aveu au roi en 1784 pour Lohéac et renonça publiquement en 1790 à tous les droits féodaux lui appartenant à Lohéac.

Baronnie d'ancienneté, Lohéac relevait directement du duc de Bretagne et avait à l'origine une importance qui diminua dans la suite des temps. Ainsi certainement la vicomté de Guignen et la seigneurie du Plessix-Anger, et probablement les châtellenies de Maure et de Bréal en furent distraites et données à des juveigneurs. Les limites de la baronnie de Lohéac au XIIème siècle semblent avoir été : le cours de la Vilaine depuis Saint-Ganton jusqu'à son confluent avec le Meu à Blossac — le cours du Meu jusqu'aux limites de la baronnie de Montfort — une ligne passant par Saint-Péran et prenant une moitié de la forêt de Brécilien — enfin le cours de l'Aff jusqu'à La Gacilly. En 1294, la baronnie de Lohéac était encore assez considérable pour que son possesseur dût fournir trois chevaliers à l'armée du duc de Bretagne. Quoique bien amoindrie plus tard, elle conserva toujours néanmoins des droits en quatorze paroisses : Guipry, Lohéac, Guignen, Guichen, Saint-Senoux, Lieuron, Saint-Malo-de-Phily, Bourg-des-Comptes, Goven, Laillé, Baulon, Saint-Germain-des-Prés, Maure et la Chapelle-Bouëxic. De nombreuses terres seigneuriales, dont quelques-unes étaient assez considérables, relevaient du baron de Lohéac ; c'était une partie du comté de Maure, les vicomtés de Guignen et de la Driennaye, les seigneuries de la Mollière et du Plessix-Anger avec haute justice, de la Fonchaye, la Chalouzaye, la Rivière-Trélan, la Motte de Baulon, le Meslouët, Saint-Samson, etc. La haute juridiction de la baronnie s'exerçait à Lohéac, et au même lieu le seigneur avait un droit sur les marchands traversant le bourg, appelé « la grande coustume du trespas de Lohéac ». Un autre droit semblable se levait tant au pont de Guipry qu'au Pont-Neuf sur la rivière de Vilaine, et une troisième coutume existait à deux autres ponts sur la rivière de Canut. En 1494 la seule coutume du trépas de Lohéac était affermée 200 livres, ce qui témoigne de l'importance du transit qui se faisait alors en cette localité. La coutume du port de Guipry était également d'un beau revenu à cause du vin et du sel que l'on amenait alors en barques de Redon à Rennes. Aussi « les marchands, venant par eau avec leurs marchandises audit port de Guipry », étaient-ils « obligés de rester à l'isle Bernard autant de temps qu'il en faut à un homme de pied pour aller au bourg de Guipry et en revenir et y crier par trois fois : à la coustume ! à peine de 6o sols un denier monnoie d'amende ». Et pour qu'ils ne pussent se soustraire à la juridiction du seigneur de Lohéac, étaient « lesdits conducteurs de marchandises, arrivant audit port, obligés d'aborder du costé vers Guipry avant de pouvoir aborder du costé vers Bain, à peine de pareille amende » (Déclaration de Lohéac en 1695). Le commerce était alors si florissant au port de Guipry que Charles IX et Louis XIV autorisèrent en 1570 et 1697 les barons de Lohéac à y tenir deux marchés par semaine, le mercredi et le vendredi, et quatre foires par an : à la Mi-carême, le lundi de la Quasimodo, le mercredi après la Pentecôte et à la Nativité de la Vierge le 8 septembre (Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds de Piré). Le sire de Lohéac avait, en outre, à Lohéac même un marché tous les samedis et quatre foires par an : à Noël, le mardi après la Mi-carême, le mardi après Saint-Martin de juillet « appelée la Foire aux faucilles », et le jeudi après la Pentecôte « appelée la Foire aux pains d'avoine ». Par concession du seigneur du lieu, la « trésorerie et fabrice de Lohéac » jouissait des droits levés en cette dernière foire. Enfin il y avait près de Lohéac une grande foire, qui subsiste encore, au bourg de Saint-Germain-des-Prés, le 22 septembre, fête de saint Maurice. Cette foire se tenait dans les fiefs du prieuré de Saint-Nicolas, membre de l'abbaye des Bénédictines de Saint-Sulpice-des-Bois. Mais le baron de Lohéac avait « toute juridiction et tout droit de police en cognoissance de crimes sur tous les fiefs où peut s'étendre ladite foire et à une lieue aux environs, dès les premières vespres du jour précédent jusqu'aux secondes vespres du lendemain de la foire, auquel jour la dame abbesse de Saint-Sulpice doit faire dire une messe de Requiem à notes pour le repos des asmes des feus seigneurs barons de Lohéac, fondateurs dudit prieuré. Pareillement ladite dame abbesse doit ledit jour, 23e de septembre, donner à disner au seigneur baron de Lohéac et à ses officiers, faire dresser une perche pour mettre et reposer ses oiseaux de proie et fournir de la paille, du pain et de l'eau pour ses chiens ; pour quelles choses ledit seigneur doibt à ladite dame abbesse la somme de cent sols monnoye par chacun an ; de quoy il est dressé procès-verbal par les officiers de la baronnie » (Déclaration de Lohéac en 1698). Le sire de Lohéac avait dans sa petite ville un droit de prévôté consistant à obliger tous les bouchers « vendant de la viande sous la halle de la dicte ville de Lohéac » à choisir parmi eux un prévôt le lundi avant la Saint-André, fête patronale de l'église de Lohéac. Ce prévôt élu pour un an était chargé « de la revue et visite des viandes » mises en vente et devait faire un rapport aux officiers de la juridiction « à cette fin de confiscation de celles trouvées gastées et de condamnation à l'amende ». Les bouchers de Lohéac étaient de plus « obligés de comparoistre le jour et feste de saint André en l'église paroissiale de Lohéac pour assister à la procession et à la grande messe, où en leur présence le prévost dernier eslu doit présenter un cierge de cire jaune de la pesanteur de six livres, lequel cierge est donné à l'église de la paroisse pour estre allumé au devant du grand autel pendant les grandes messes qui s'y disent les jours de feste et dimanche » (Déclaration de Lohéac en 1698). En 1494 le baron de Lohéac jouissait en la paroisse de Guipry d'une dîme de grain et de nombreuses dîmes de vin breton, car à cette époque on cultivait la vigne dans toute la contrée. Alors les revenus des fiefs de Lohéac étaient ceux-ci : en argent 541 livres 3 sols 4 deniers « plus un marc d'argent blanc » — par froment 5 mines — par seigle 35 mines, 6 boisseaux — par avoine grosse 12 boisseaux — par avoine menue 361 pots. A quoi il fallait ajouter une pipe de vin breton un chapon, 8 poules ou « gelines » et 4 paires de gants (Déclaration de Lohéac en 1494). Appartenait aussi au sire de Lohéac certain droit de chanson de mariée que l'Aveu de 1698 décrit ainsi : « Le mardy d'après Pasques, chaque année, la dernière mariée de la paroisse de à Saint-André de Lohéac et de Saint-Germain fillette d'icelle est obligée de comparoistre à la passée du cimetière de ladite église de Lohéac et là déclarer au juge, au procureur fiscal ou au greffier qu'elle doit un baiser à la seigneurie ; après quoy elle doit chanter une chanson à danser hors dudit cimetière, ce qui se fait à l'issue des vespres ; le dit devoir à peine de 60 sols un denier monnoie d'amende » (Archives de Loire-Inférieure). Enfin les tenanciers du fief du Vauglan en Guipry étaient chargés de la garde des prisonniers que devaient toutefois « la première nuit » garder « les bardiers et louagers de la ville de Lohéac ».

Le domaine proche de la baronnie de Lohéac se composait en 1494 de ce qui suit : l'emplacement du château de Lohéac dont nous reparlerons à l'instant — une motte considérable, assiette d'un autre ancien château ruiné, s'élevant à Baron en Guipry au bord de la Vilaine. avec ses dépendances ainsi décrites « le grand bois ancien de Baron, prés et vignes, le fonds des murailles du manoir ancien, la maison du présent, etc., le tout contenant 800 journaux de terre ; le moulin à eau et l'étang de Baron et le moulin à vent de la Colaye » — l'étang et le moulin à eau de Tréfineuc avec le moulin à vent de la Galerie aussi en Guipry — l'étang et le moulin à eau de la Guiaye en Guignen avec le moulin à vent du Pin — un moulin à draps sur la rivière de Canut — l'auditoire, la cohue et le four banal de Lohéac (Archives de Loire-Inférieure, voir Lohéac). Un mot, en finissant, du château de Lohéac bâti primitivement en Guipry, car la paroisse de Lohéac ne fut créée que plus tard et formée d'un démembrement de celle de Guipry. Voici ce qu'en dit l'Aveu de 1494: « les vieilles mottes anciennes èsquelles autrefois y avoit chasteau et forteresse sises au lac de Lohéac, contenant environ deux journaux de terre y compris les vieilles douves et portaux de l'enclose de la ville de Lohéac, compris la basse-cour en laquelle autrefois y avoit un monastère de religieux et à présent y a une chapelle ancienne fondée de Monseigneur Saint-Saulveur » . Deux siècles plus tard la Déclaration de 1695 s'exprime ainsi : « L'ancien emplacement du chasteau de Lohéac situé proche la ville dudit lieu, où il y a encore de vieilles mottes et terrasses eslevées où estoit ledit chasteau et forteresse, avec les fossez autour, sur une desquelles il y a une chapelle fondée de Saint-Sauveur en la basse-cour du chasteau où autrefois il y avoit un monastère de religieux : et les autres situées dans le lac de Lohéac, le grand chemin de Lohéac à Redon passant entre deux par tolérance des seigneurs du dit lieu, lequel passoit anciennement par le portail et au-dessous de la motte où est ladite chapelle ». Ainsi deux choses sont incontestables : le château de Lohéac occupait l'une des mottes existant encore en ce lieu et dès 1494 il n'en demeurait plus que le souvenir. Sa ruine est donc bien plus ancienne qu'on ne le croit dans le pays où on l'attribue aux guerres de la Ligue. Il est vraisemblable que cette forteresse fut détruite au XIVème siècle ; la baronnie de Lohéac étant passée dès cette époque en mains étrangères, on comprend que son château ne fût point reconstruit par ses possesseurs. Au XVIIIème siècle, la baronne de Lohéac, Judith Picquet, dame de Piré, vint habiter un manoir nommé les Champs, situé en Guipry mais à petite distance de Lohéac. Ce manoir des Champs subsiste encore au XIXème siècle avec ses deux pavillons et ses deux tourelles percées de meurtrières, sa chapelle et sa fuie, le tout dans une cour pavée ceinte de douves. Sa grande salle y est ornée de peintures à fresque reproduisant en neuf panneaux diverses scènes bibliques de la vie d'Abel, d'Abraham, de Joseph et de Tobie ; on y retrouve même le baptême de Notre-Seigneur. La chambre Bleue élégamment décorée de fleurs peintes de cette couleur, communique par une galerie avec la chapelle ; on la regarde comme étant l'appartement qu'habitait Mme de Piré. Celle-ci digne soeur de Mme de la Garaye — si connue par ses oeuvres charitables — demeura près d'un demi-siècle dans cette solitude des Champs, y soignant les malades comme dans un hôpital, secourant à domicile les malheureux et édifiant partout ses vassaux. Aussi quand mourut Mme de Piré, âgée de quatre-vingt-dix-huit ans, le 21 janvier 1778, le prêtre rédigeant son acte de décès ne trouva-t-il pas de titre plus convenable à lui donner après ceux de « haute et puissante dame des baronnie de Lohéac et comté de Maure » que celui de « mère des pauvres ». Nous avons nous-même dans notre enfance entendu faire l'éloge de cette sainte femme par les derniers de ses contemporains. Ne clôture telle pas bien notre modeste étude sur les sires de Lohéac, bienfaiteurs de l'Eglise au moyen-âge, cette douce et aimable figure de la vieille châtelaine des Champs employant en bonnes oeuvres les revenus de son antique baronnie ? (abbé Guillotin de Corson).

 

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 3 nobles de Lohéac :

Raoul BECDELIEVRE (30 livres de revenu) : défaillant ;

Pierre BECDELIEVRE (30 livres de revenu) : défaillant ;

Jehan DE LA SOUCHAYE (60 livres de revenu) : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

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