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Etat de misère de la paroisse de Marcillé-Robert en 1479

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Cette pièce qui n'a pas été publiée par Dom Morice, est intéressante en ce qu'elle donne des précisions sur la campagne du roi Louis XI contre le duc François II, en 1472.

Les chroniqueurs du temps rapportent que le roi s'avança jusqu'à Pouancé, et que l'armée du duc était concentrée aux environs de La Guerche.

Nous voyons dans l'Enquête que le roi s'empara de La Guerche et que le duc avait établi son camp à Marcillé-Robert, « où nous fismes résidence, dit-il, par le temps de un mois ou plus. ».

On sait qu'il n'y eut pas de bataille, la guerre se termina par des négociations ; ce qui n'empêcha pas les habitants de Marcillé-Robert « d'être fouragés, chargés et pillés par les gens d'un et autre party respectivement... tant par les nostres que par ceux du parti contraire, » dit le duc.

Il est très probable que François II qui ordonna l'Enquête accorda aux habitants de Marcillé-Robert la décharge d'impôts qu'ils sollicitaient.

Dans le Recueil des privilèges de Messieurs les Conseillers, Notaires et Secrétaires du Roy, Maison et Couronne de France, audianciers et controlleurs en la Chancellerie de Bretagne, Rennes, Vve Yvon, imprimeur, rue St-Germain, MDCLV, par Doüart, Conseiller Secrétaire du Roy, Maison et Couronne de France en la Chancellerie de Bretagne, l'auteur, pour établir l'importance de la charge des secrétaires auprès des ducs de Bretagne, dit qu'il existe à la Chambre des Comptes de la province nombre d'enquêtes et informations faites par des Secrétaires en la Chancellerie.

Il s'en trouve une, ajoute-t-il, (p. 327), assez solennelle couchée sur un livre couvert de cuir tanné ou sont rapportés plusieurs cahiers d'enquêtes édifiées dans des paroisses de l'Evêché de Rennes ; au feuillet coté 275, notamment, est le cahier d'une enquête effectuée pour la paroisse de Marcillé-Robert que les curieux permettront d'être icy insérée, de mot à mot, pour preuve, premièrement de la grande légalité et bonté de nos Ducs de Bretagne envers leurs pauvres subjets, par suitte, de l'emploi continuel et honorable de leurs Secrétaires et de l'estime en laquelle ils estoient auprès d'eux.

Nous ferons la même chose que notre auteur, et nous reproduirons in-extenso cet intéressant document, non pas pour la défense des privilèges des Secrétaires des Ducs, dont les charges sont éteintes depuis longtemps, mais comme une pièce de réelle valeur pour l'histoire de Marcillé-Robert et de la région.

Elle se réfère à l'année 1412, époque à laquelle nos marches entre Anjou et Bretagne avaient été, une dernière fois, ravagées par les guerres pour l'indépendance de la Bretagne entre nos ducs et les rois de France.

Ogée a connu cette pièce, car il l'analyse à l'article de son Dictionnaire concernant Marcillé-Robert ; il l'avait, sans doute, trouvée dans l'ouvrage, fort rare aujourd'hui, auquel nous l'empruntons mais, comme à notre connaisance, elle ne figure pas ailleurs et notamment dans les Preuves de Dom Morice, il nous paraît intéressant de la reproduire dans les Mémoires de notre Société, dont l'action embrasse le territoire sur lequel portent les faits de l'enquête.

Enqueste et information pour les habitans en la paroisse de Marcillé-Robert, contributifs à foüage hors la Ville dudit lieu de Marcillé, touchant la diminution et appauvrissement que les dits contributifs ont donné à entendre au Duc mon souverain Seigneur, et Messeigneurs de son Conseil, estre entretenus en ladite parroisse en l'endroit d'iceux contributifs, lesquels au temps présent sont chargez de trente et trois feux et demy payables. Icelle enqueste faite par Nous Raoul Bouquet et Robert Macé, Secrétaires de Mondit Seigneur et de luy, quant à ce commis et deputez comme il appert par ses Lettres patentes, desquelles la teneur suit : François, par la grâce de Dieu, Duc de Bretagne, comte de Montfort, de Richeniont, d'Estampes et de Vertus ; à Nos Bien-Amez et feaux Secrétaires Messires Raoul Bouquet et Robert Macé, salut. De la part de nos pauvres Subjets, les Paroissiens contributifs à foüage de la parroisse de Marcillé-Robert, hors ville en l'Evesché de Rennes, Nous a été exposé que les Habitans et demeurons en la Ville dudit lieu de Marcillé sont subjets aux Tailles et Aydes de bonnes villes, et le parsus desdits Exposans sot contributifs à nos foüages au nombre de trente et trois feux et demy qu'ils ont en charge, et que depuis la réformation générale des feux faite en notre Pays et Duché, et les hostilitez, et mortalitez qui ont régné en aucuns temps et diverses fois, et durant les différens de guerre, et hostilités dernières, qui ont couru en juillet l'an mil quatre cens, soixante et douze, auquel temps Monseigneur Le Roy o puissance d'armes, print la place de la Guerche. Pour résister à la malevolance et pour la tuition et déffense de nostre Pays, nous 0 nostre Ost et armes fismes résidence tenant notre camp audit lieu de Marcillé, où Nous fusmes par le temps d'un mois ou plus ; durant lequel temps lesdits Exposans furent fouragez, chargez et pillez par les Gens d'un et autre party respectivement, et par ceux du party contraire, les aucuns d'eux pris à prisonniers, payé rançon, leur bestail emmené et que à l'occasion desdites hostilitez et différens de guerre lesdits Exposans, tant par les nostres quepar ceux du party contraire, ont été presque du tout détruits, pillez et dommagez de leurs biens meubles, licts, ustencilles, bestail, fourrage, bleds et autres revenus, tellement qu'ils sont réduits à très grande pauvreté et indigence, mesme Nous ont remontré lesdits Exposans que puis ledit an soixante-douze, la mortalité de la peste a regné et couru en ladite paroisse, tellement que grande partie du peuple, tant de la ville que des champs, sont morts et décédez, et ceux de présent vivans la plupart d'eux sont pauvres, et il y a grand nombre de vesves et orphelins qui ne peuvent guère soulager, ny porter d'aide à ladite Paroisse, par quoy les autres qui ont aucunement faculté sont chargez et oppressez et leur convient plus payer qu'ils n'avaient accoutumé. Et au moyen de ce, et qu'ils sont trop chargez de feux plusieurs ont abandonné et délaissé ladite Paroisse, et sont allez demeurer les aucuns d'eux en ladite Ville, pour ce que ceux de ladite Ville puis ladite Guerre ont été francs et exempts de nosdites aydes et tailles : Et aucuns autres desdis Exposans sont allé demeurer en autres lieux, et à cause desdites hostilitez, et mortalitez lesdits Exposans sont appauvris, diminuez et dépouillez de bien grand nombre de gens, et plusieurs maisons sont demeurées inhabitées ; tellement qu'impossible seroit aux dits paroissiens payer et porter la charge desdits trente et trois feux et demy au temps advenir : Et s'ils y sont contraints, il leur conviendra du tout abandonner ladite Paroisse, et le peu de bien qu'ils ont, et aller demeurer en autres lieux francs, ou moins chargez qui serait a grande diminution et retardement de nos finances, et outre grand grief, préjudice et dommage desdits Exposans qui nous ont supplié sur ce leur pourvoir de notre convenable remède humblement le requérans ; pourquoy, Nous, lesdites choses considérées, voulant subvenir et aider auxdits Exposans à leurs charges supporter, et de leur donne à entendre Nous informer pour leur y pourvoir comme de raison : Et pour lesdites causes et autres à ce nous mouvans, vous mandons et commandons assemblement vous transporter sur les lieux, et vous informer et acertainer bien à plein, tant par témoins dignes de foy, visitation et évidence des maisons, que autre voye deüe de la diminution qui a esté et est toute en ladite paroisse de Marcillé, en Ville et dehors, tant par mort, hostilitez et fortunes de guerre, absence de gens, qu'autrement, faire division et séparation particulière et à partye, tant de ceux de ladite Ville que des champs et pareillement faire enquestes particulières du nombre des contributifs à présent vivans et demeurans esdites Villes et paroisses, et de la richesse et faculté de chacun d'eux, aussi des maisons tant délaissées que habitées et de toutes les choses servant à matière de réformation, à ce que la vérité du tout puisse être sceüe, et les enquêtes et informations faittes les envoyer devers nous et nostre Conseil féablement closes et signées, en manière que foy y soit adjoûtée, pour selon icelle estre aux Exposans la provision donnée en la matière telle que de raison appartiendra : De ce faire et les choses y pertinentes et nécessaires vous donnons, comme dit est, plein pouvoir, authorité, commission et mandement spécial : Mandons et commandons à tous nos feaux et subjets en ce faisant vous estre obeyssans, et diligemment entendans : Car il nous plaist. Donné nostre ville de Nantes, le vingt-huictième jour de juin, l'an mil quatre cens soixante et dix-neuf. Ainsi signé par le Duc en son Conseil, auquel vous le Sr de Parigney, le Seneschal de Nantes, le Thrésorier Général, le Maître des Requestes et autres estoient. RABOREAV. Et scellé du sceau de la Chancellerie. Pour le préparatif de laquelle Enqueste, après avoir visité et retenu devers Nous aucuns rolles par cy devant faits de l'égail des fouages, imposez sur lesdits contributifs, avons assemblé et fait jurer Messire Raoul du Hallay, Chevalier, Guyon Iaret, Sieur de Trézé, Nobles gens Jean et Mathurin Dauvergne, et Pierre Morel, aussi représentez nobles et praticiens en Cour laye, Mesmes Dom Jean Perroudin, prestre, Serviteur de la Cure dudit lieu, Dom Jean Moussaud, prestre secrétain de l'église parochiale, Pierre Viczault, Jean Dorgères, Thrésoriers et fabriqueurs de ladite Eglise, André Le Moyne; Jamet Bodin, et Pierre Clouet, tous demeurans en ladite Paroisse, et renommez gens dignes de foy, lesquels par leurs sermens, sur ce par nous pris et receus, Nous ont juré et promis faire feal rapport de ce que les interrogerions touchant la matière ; Et ce fait avons délibéré par leurs conseils et advis Nous transporter par les maisons et places habitées et non habitées, et endroits des quatre traicts de ladite Paroisse, qui est le tout desdits foüages ; et au parsus iceux jurez, assistans avec Nous sommes transportez par divers jours par les villages, maisons et places desdits quatre traicts, et y avons trouvé et vérifié ce que dessus. Ce fut les second, tiers, quatre et cinquiesmes (sic) jours d'août, l'an mil quatre cens soixante et dix neuf. Signé Boucquet et R. Macé.

(M. Le Bourdellès).

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