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EMPLOI DES RESSOURCES DE L'EGLISE DE MARTYRE

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Nous relevons quelques dépenses dans les comptes conservés aux archives départementales (G 142) et dans celles de La Martyre.

Orgues. — En 1637, marché est passé « entre Noble Pierre Tribolé, sieur de Chantelou, facteur d'orgues à Landerneau, et honorables Olivier Paugam et Yvon Keraoul, fabriques de N.-D. de La Martyre, pour la construction d'un orgue dans la dite église ». Le sieur Tribolé s'obligeait à construire le dit orgue en un an pour la somme de 1.800 livres ; il devait être semblable à l'orgue des Carmes de Saint-Pol de Léon.

Les orgues exigent diverses réparations. En 1671, Toussaint Brunel, facteur d'orgues à Morlaix, et Jacques Mascard, facteur d'orgues à Landerneau, sont chargés de remplacer trois soufflets.

En 1693, autre réparation faite par le sieur Dollan.

En 1741, Messire Joseph Courtois, sieur de Roudeville organiste à Landivisiau, Messire Pierre-Alexis Remy, organiste à Sizun, et Messire Jean-François Mathieu, sieur du Pré, organiste à Pleyben, sont chargés de visiter les orgues.

Le 7 Janvier 1753, le corps politique vote 937 livres pour achat d'ornements et de soufflets neufs pour les orgues.

L'organiste de La Martyre recevait, en 1671, 225 livres de traitement annuel.

Retable. — En 1666, intervient un traité entre François de Keroudant, prêtre sieur de Poulbroc'h, demeurant au dit lieu, Guillaume Nédélec, curé de La Martyre, Guillaume de Cornouailles, sieur de Kerulaouën, et les fabriques d'une part ; et, d'autre part, Jean André, maître sculpteur et menuisier, demeurant au bourg de La Martyre, par lequel il est déclaré que la plus grande partie de la trêve, par zèle pour la Sainte Trinité, dont la Confrérie est établie dans cette église, demande l'embellissement de l'autel de la dite Confrérie ; marché est conclu avec ledit André pour le prix de 428 livres, et le bois fui sera fourni « afin qu'à l'époque de la grande foire, au 8 Juillet 1667, il établira au-dessus de l'autel un rétableau dont le chassis du couronnement représentera N. S. ressuscitant. Dans le chassis de l'autel sera l'image de N.-D. de la Mercy ». On devait lui fournir, pour garnir les côtés de l'autel, les images de Saint Marc et de La Trinité, déjà existantes dans l'église.

Horloge. — En 1679, 600 livres sont allouées sieur René Hervé, horloger à Landreguer, pour l'établissement d'une horloge dans la tour.

Constructions. — En 1675, Louis Bodilis est chargé de faire un second étage au reliquaire (ossuaire) pour y mettre les offrandes des morts. Ce reliquaire porte la date de 1619.

En 1697, 4 Juin, « ordonnance du Seigneur Evêque de Léon, sur requête à lui présentée par M. le Prieur, recteur de Ploudiry, fabriques et habitants de la trève de La Martyre, par laquelle ils auraient demandé une nouvelle sacristie et chambre pour la conservation des ornements et du trésor, laquelle ordonnance aurait enjoint un devis, ensuite de laquelle est l'état estimatif du dit bâtiment du 9 du dit mois, lequel porte à la somme de 4.973 livres dix sols, y joint une quittance donnée aux marguilliers par les Kerandel, maîtres architectes pour la construction de la dite sacristie du 2 Janvier 1699 ».

Mobilier en argent. — En 1675, M. Le Roy, maître orfèvre de Morlaix, fournit à l'église, pour le prix de 1.500 livres, « une croix et 6 chandeliers d'argent ».

Délibération du 18 Septembre 1746 pour la confec­tion d'un soleil : « Les délibérants sont d'avis qu'il soit fait de grandeur et d'une façon convenable, à peu près conforme à celui de l'église tréviale de Saint­Julien de Landerneau, à l'exception de la patte qui sera octogone, le soleil plus haut et d'environ neuf marcs pesants, à valoir à la façon duquel soleil on a délivré au sieur Laurent Faivrier, marchand orfèvre à Landerneau, huit marcs, six onces d'argent consistant en quatre vieux calices, deux patènes, plusieurs vieilles bagues, quelques croix et autres morceaux d'argent, y compris la valeur de trois bagues d'or, pesant la valeur de dix-huit livres cinq sols, pour la façon duquel soleil il sera payé au dit sieur Faivrier le même prix au prorata qu'il a eu pour l'église de Saint-Julien ».

Le soleil terminé pesait huit marcs, un once et six gros, c'est-à-dire presque trois kilogrammes. La façon est payée 150 livres, et le contrôle 30 livres. Pour ces paiements et achats d'ornements et de linges, il est délivré aux fabriques en charge la somme de 400 livres.

L'entretien de ce mobilier d'argent était coûteux. Une délibération du 30 Juillet 1752 le prouve : « Nous soussignés, délibérants composant le corps politique de La Martyre, ayant vu qu'il était nécessaire de travailler à accomoder l'argenterie de Notre-Dame de La Martyre, savoir deux calices et deux patènes interdits par le Seigneur Evêque de Léon, six chandeliers et une croix, deux plats d'argent, le crucifix d'argent, deux pomelles d'argent, les deux calices susdits pour être dorés avec leurs patènes, les six chandeliers, trois pour être accomodés et les trois autres pour être blanchis et aussi le crucifix d'argent, une croix pour être accomodée, deux plats pour les faire de neuf, deux pomelles pour être accomodées et blanchies, avons convenu avec la Veuve de Coathalem, marchande orphoeuvre de la ville de Landerneau qui a fourni pour caution... moyennant la somme de cent cinquante livres payable après l'ouvrage fait et rendu aux conditions en dessus, et que les deux plats seront pesés en présence des fabriques actuels et quelqu'un du corps politique, en faisant raison, en les recevant, à la dite Coathalem du poids de l'argent qui sera employé pour faire les deux plats neufs au dessus du poids des deux plats ».

Cloches. — Dans la tour, il y avait quatre cloches. La plus grande et la plus petite furent refondues en 1750.

Inventaire. — Pour nous rendre compte de tout le mobilier de l'église, prenons au hasard un de ces inventaires que dressaient tous les deux ans, les marguilliers, à leur entrée en charge. Voici l'inventaire de 1750 : « Deux ciboires argent doré, deux soleils, l'un argent doré, l'autre d'argent, quatre calices, trois servant journellement pour les messes et un réservé dans l'armoire, quatre livres à chant, trois missels, deux antiphonaires, six chandeliers d'argent, douze chandeliers d'airain, une croix d'argent dorée, deux autres croix d'argent, deux plats aussi d'argent, une autre croix d'airain, deux burettes d'argent, une lampe d'argent, deux bannières, une à pommettes d'argent, quatorze chapes et quinze ornements complets pour la messe, dix autres et leurs amicts et ceintures, trois chasubles rouges, deux blanches, avec tuniques et dalmatiques, un enseigne, deux fanaux, deux encensoirs. l'un d'argent avec sa navette et cuillère, l'autre d'airain, douze plats et huit assiettes, un plateau d'airain, avec six burettes pour servir les messes, quatre clochettes et deux ciboires argent doré pour la communion des malades, trente deux nappes d'autels, un petit pot d'airain pour tenir l'encens, une lampe d'airain, une chasse d'argent pour les reliques, l'ornement de dais blanc et rouge à fond d'argent, une des clefs des archives... ».

La Confrérie de l'Enfant-Jésus avait elle-même un mobilier à part. Il est inventorié comme suit « Une image d'argent du petit Jésus et une image d'un bois colorié, une lampe d'argent et deux burettes aussi d'argent et un calice pour servir à l'office divin, six chandeliers d'argent pour l'autel, trois nappes d'autel ».

Regrettables modifications. — Nous avons, hélas ! à déplorer des dépenses inspirées par un mauvais goût. Une délibération du 19 Décembre 1756 nous laisse supposer que, sous prétexte d'embellissement, on détruisit dans l'église des oeuvres d'art : « Les sous-signants délibérants de la trève de La Martyre considérant les plaintes réitérées de plusieurs au sujet de l'obscurité de l'église, voulant procurer l'embellissement et une plus grande clarté à cette église, sont d'avis et désirent qu'on consulte un habile architecte qui donnera un dessin convenable pour parvenir à y donner l'embellissement et la clarté que demande ce saint temple, permettant et consentant que l'on démolisse ce qui peut y mettre obstacle, sauf néanmoins les droits seigneuriaux et armoiries ». Il est probable que c'est alors qu'on commença à modifier, dans le collatéral sud, les fenêtres étroites du XIIIème siècle ; que des vitraux de couleur furent remplacés par de simples verres blancs ; et qu'une grande partie de la clôture en colonnettes de kersanton, qui entourait le choeur, fut supprimée.

Quelques oeuvres de bienfaisance. 

Fondations pour entretien de pauvres. — L'église avait des lits pour ses pauvres. — 27 Novembre 1715 : « Contrat de vente d'une maison et ses dépendances en la rue Ploudiry, à Landerneau, par M. de Penanru Bonnemetz, à M. de Thoya, en qualité de gouverneur de l'hôpital, pour la somme de 3.000 livres, dont 2.000 fera partie des deniers légués par le sieur du Thoya, son oncle, au dit hôpital pour l'entretien de deux pauvres, à joindre à sa fondation pour l'entretien de dix autres faisant douze de la paroisse de Ploudiry »

2° Titres cléricaux. — Quelques biens de l'église sont assignés pour servir de titres cléricaux. Le 14 Septembre 1721, Messire Hervé Potard reçoit le Coguen pour titre clérical.

Le 21 Décembre 1741, une maison située rue Daoulas, à Landerneau, fondation de Nicolas Sanquer, est assignée à messire Guillaume Salaün pour titre clérical.

Le corps politique avait même donné à M. Salaün « en pure et loyale prest » une somme de 60 livres en 1741, pour faire « son premier quartier de séminaire », une somme de 60 livres en 1742, pour faire « son deuxième quartier » et une somme de 90 livres en 1743 pour faire « son troisième quartier ». La dette du jeune prêtre en 1745 monte à 267 livres. Par une délibération du 7 Février de cette année, on lui accorde « la somme de trente-neuf livres, au-dessus de la précédente pour se mettre plus tôt en état de les satisfaire, le tout sous le cautionnement du dit Gabriel Salaün son père et d'Yves Le Stum demeurant ensemble au lieu de K/vern (Kervern), moyennant que le dit sieur prêtre en paye par an trente livres jusques à la concurrence du parfait remboursement des dites sommes ». C'est, ce qu'on appelle aujourd'hui des prêts d'honneur.

1749. Le titre clérical de messire Maubian est ainsi établi. « Ce jour vingt et un Septembre mil sept cent quarante neuf, nous soussignés délibérants de la trêve de La Martyre, paroisse de Ploudiry, composant le corps politique et représentant le général de la dite trêve, assemblés au lieu ordinaire des délibérations, informés des bonnes vie et moeurs de maître Jean le Maubian acolyte, originaire de la trêve de Locguéguiner, demeurant dans cette trêve, et du désir qu'il a d'être promu à l'ordre sacré du sous-diaconat sous le bon plaisir de Monseigneur l'Illustrissime et Révérendissime Evêque, Comte de Léon, à quoi il ne peut parvenir sans être préalablement pourvu d'un titre clérical pour servir à son entretien, pour contribuer autant qu'il est en nous à son avancement et l'attacher plus étroitement à notre église, l'avons nommé et par la présente délibération le nommons d'une voix unanime du consentement de M. le recteur et curé pour desservir, sa vie durant, la fondation faite par Jean Corre, chargée d'un service et messe à chant le jour des morts annuellement pour la dite déserte lui tenir lieu de titre clérical et le revenu d'icelle valant dix neuf livres par an dont nous nous obligeons de lui faire jouir paisiblement, sa vie durant, en acquittant les dettes, charges, servir à son entretien. Supplions Monseigneur Illustrissime et Révérendissime Evêque Comte de Léon d'accepter notre présente obligation en faveur du dit maître Jean Le Mauhian acolyte. Fait et conclu dans la chambre des délibérations de la dite trève de La Martyre-Ploudiry, le même jour et an que devant et ont signé : f. L. De l'Abbaye Prieur recteur de Ploudiry. François Cren curé de La Martyre ».

Plusieurs autres membres du corps politique signent à la suite.

3° Secours au clergé. — Le corps politique vient quelquefois en aide aux prêtres de la trève, quand ils ont le don de lui plaire. Le 19 Janvier 1744, il accorde à M. Kerbiriou 126 livres « dont il a besoin pour acheter des meubles et subvenir aux dépenses auxquelles son nouvel établissement l'oblige, dont les fabriques en charge retiendront à l'avenir trente et une livres, dix sols par an ». De plus, il fait exécuter « un escalier de pierre dans la maison du dit sieur curé, au lieu de l'escalier en bois qui est aussi dangereux qu'incommode, des ouvertures d'une grandeur convenable sur la maison et une cheminée au-dessus de la cuisine ordinaire ».

Comme M. Kerbiriou « se plaint de ne pouvoir vivre honnêtement de la pension congrue accordée aux curés suivant les arrests et règlements de la cour et volontés de nos Seigneurs évêques... et menace de quitter la dite cure », le corps politique lui vote, à deux reprises, une indemnité annuelle de 150 livres. Le recteur ayant annulé ces deux délibérations, il propose un secours d'un autre genre : il est d'avis « pour les bons et agréables services que le dit sieur K/biriou (Kerbiriou) leur a rendus depuis son arrivée en la dite trève et ceux qu'ils espèrent de lui à l'avenir qu'il lui soit donné sa maison avec ses dépendances appartenant à la dite fabrique, tant en santé qu'en maladie ...laquelle gratification faite uniquement en faveur du dit sieur curé et non aucunement en faveur de ses successeurs ».

Trente-trois signatures appuient cette délibération, et cette fois le recteur lui-même l'approuve en ces termes : « Je consens que le dit sr. Kerbiriou jouisse de la maison où il demeure et de ses dépendances. Le tout sans préjudice de mes droits. De l'Abbaye Prieur comm. rect. de Ploudiry ».

M. Cren, successeur de M. Kerbiriou, reçoit aussi la jouissance de sa maison à titre gratuit. On lui fait même d'autres concessions.

25 Septembre 1746 : « Nous permettons que nos dits prêtres fassent une quête tous les ans, comme au passé, et que M. Cren notre curé aura la faculté d'aller passer les avents et les carêmes, quand bon lui semblera, sans qu'il soit obligé de fournir un autre prêtre dans sa place ».

Le prêtre auxiliaire, M. Salaün, reçoit lui-même la jouissance gratuite de sa maison, le 21 Septembre 1749, « à condition de faire les réparations des pierres saillantes et de la couverture en genêt ».

Le 5 Novembre 1752, le corps politique « consent que messire Jean Maubian prêtre de notre trêve jouisse des maisons et terres dont jouissait au précédent messire G. Salaün actuellement curé de Saint-Servais, qui consistent à savoir une maison manale couverte d'ardoises, une crèche couverte de genêt, un jardin au nord de la dite maison manale, un pré à faucher nommé foënnec séac'h... un parc nommé parc moan, deux autres parcs nommés parcs-ar-groas... au mêmes conditions qu'au sieur Salaün »

(abbé Kerouanton)

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