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MASSACRES et PILLAGES |
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Certains massacres, pillages pouvaient souvent faire horreur aux chefs, mais aussi nous permettra-t-on de penser que plus dune fois ceux-ci étant à la merci dune populace quils ne pouvaient diriger, il leur fallait laisser celle-ci faire. Dautre part, nest-il pas vrai que les excès et les violences dun parti pouvait devenir de la part de lautre le sujet de réactions horribles ? Ce quil y a de certain, cest quil nous reste encore plus dune férocité, plus dun crime à publier sur la Ligue dans nos contrées. Les faits que nous allons raconter diront encore mieux que tout ce que nous avons déjà pu dire, si ces temps laissaient à nos ancêtres, de quelque parti quils fussent, une seule consolation, au milieu de leurs maux. La misère, la dépopulation étaient au comble, la cruauté du soldat fabuleuse et ce qui était plus triste encore, sil est possible, cétaient les déplorables symptômes de langueur morale, dépuisement et de découragement que présentait partout la société. Mais pour justifier ces alarmantes peintures par des autorités plus graves que la nôtre, hâtons-nous d'arriver aux citations :
" Le troisième le septième jours de juillet 1590 fust bruslée et ravagée la paroisse de Plestin par ceulx du party du Roy et au réciproque le vingt et un du dict mesme mois de juillet 1590 fust pareillement bruslée et ravagée la paroisse de Plouaret, Ploebezre et la ville de Lannyon par ceulx qui tenoient le parti du duc de Mercoeur et de la Sainte-Union.
Le 24e jour dapvril 1596 sur la vesprée logea une compagnie de gens de guerre au Vieulx Marché Plouaret Lanvellec et Ploefur qui firent un très grand dommage et ruine ès dites paroisses combien qu'ils n'y demeurèrent qu'une nuit et alloient à Léon et l'on disoit qu'ils étoient plus de quatre ou cinq mille hommes de guerre estant sous l'utorité de M. de Saint-Luc Lieutenant général pour le Roy en Bretagne (gouverneur) et le 7e jour de may du dict an 1596 ils retournèrent et logèrent au Pontou. Ploeigneau et Ploegat Moysan et y demeurèrent quatre jours, faisant très-grands dommages, cruautés et tyrannies tant aux hommes que aux femmes et sen allèrent à la Roche Derrien et y séjournèrent jusquau 12 juin en suivant. Est à notter combien que la trève dura entièrement pendant lan 1596 néanmoins le plaet pays et pauvres communes étoient si affligés comme de paravant fors seulement que pour le regard de rançon de laquelle un chacun étoit exempt durant la trève.
Le jeudy 16 de may 1596 auquel jour était la foir de may au dict Lannyon arriva en la dicte ville environ 70 chevaux armés de la garnison du sieur de Fontenelle tenant pour lors son fort à Douar en énès qui firent grand dommage et ruine tant en ville que partout où ils passaient combien que la trève générale étoit en toute la France durant ce temps là.
Le jour de lAscension de Notre Seigneur 25 de may 1596 les Espaignols retournants de Lanmeur et Château de Primel situé en Plougaznou étant venus de Blavet pour lever le siège du dict Primel, assiégé par les Royaulx couroient les paroisses circonvoisines sçavoir Lanvellec Ploefur Plouaret Plouzelembre Treduder Ploenevez Loguivi Ploecroix et aultres et mesme ravagèrent les noblesses des dictes paroisses et prenoient tous les bestiaulx tant cavalines que bestes à cornes quils pouvoient trouver. Le jeudy 11e jour de juillet 1596 ceulx de la garnison de Tonquédec vinrent courir les paroisses de Ploefur, fautte de leur fournir une taille quils leur avoient demandé et à leur retour à Sainct Drien sétoit amassé grand nombre de paysans qui étoient pour lors sous les armes de peur de lEspaignol qui estoit à Primel tellement que les dicts soldats de Tonquédec furent dévalysés et deux diceulx tués. Aussi furent incontinant et sur le lieu tués trois hommes de Treduder près Pont ar Saoson en Goerdenoux en la paroisse de Lanvellec.
Fisc devenu exorbitant sous la Ligue
" Durant les neuf ans que la guerrecivile et troubles derniers ont duré et continué en France et en Bretagne on a paié en cette paroisse de entailles, louages et subsides la somme de vingt et neuf mille livres monnoies rendus entre les mains des procureurs syndics de la paroisse pour les randre et paier ès villes, chasteaux et places où se logeait les gens de guerre pendant lesdit neuf ans sans comprendre les ranczons particulières, perte de biens, ravages ordinaires de bestiail, bruslement de maisons fournissement de foing, paille, bled et autres bien infinis tellement que suivant ce compte on leuvoit au dict par chacun moys durant les dicts 9 ans près de cent escus (chacun escu à 60 sols) lun en portant lautre. Or supplions tous en générale Dieu omnipotent quil lui plaise chasser loin de nous une telle guerre et calamité si cruelle par sa très grande miséricorde à laquelle je me soubmets le 24 apvril 1597 ".
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