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Les gens et les choses de Matignon sont qualifiés de matignonnais (J O, 11 juin 1905). Il arrive aussi qu'on les appelle plaisamment des "monégasques" comme ceux de Monaco, la famille de Matignon ayant régné sur la principauté de Monaco.

Cette ancienne famille portait pour armes d'or à deux fasces nouées de gueules, accompagnées de 9 merlettes du même, posées 4, 4 et 1. Ces armes, figurant sur des sceaux dès 1219, ont été adoptées pour la commune du même nom et peintes, à ce titre, en 1885, dans la salle du Conseil général de l'ancienne préfecture. On y ajoute la devise "Liesse à Matignon".

Le territoire de la commune actuelle coïncide à peu de choses près avec celui de l'ancienne paroisse de Saint-Germain de la Mer.

Saint-Germain de Matignon (sic) est cité comme paroisse dès 1219 dans le cartulaire de Saint-Aubin-des-Bois. Cette paroisse appartenait au diocèse de Saint-Brieuc. La ville de Matignon en Saint-Germain de la Mer était, sous l'Ancien Régime, le siège de la juridiction de la châtellenie de Matignon. Cette ville a élu sa première municipalité au début de 1790.

Le territoire de la commune a subi trois modifications depuis le début du XIXème siècle :

1) Par arrêté du 27 avril 1825, Matignon a cédé à Saint-Cast le village du Breil ;

2) Par ordonnance du 15 mars 1826, Matignon a cédé à Pléboulle une fraction sise au sud du village des Mares en échange de : a) Une fraction sise entre le Gué et la saline des Sablons ; b) Une fraction située au nord du village des Mottais ; c) Le village de la Haute-Ville ;

3) Par la même ordonnance, Matignon a cédé à Saint-Pôtan une fraction sise au sud du village de la Lande-Basse.

Les monuments qui méritent d'être signalés sont :

1) Le manoir de la Chesnaye-Taniot, construit au XVIIème siècle et longtemps propriété de la famille de la Moussaye. Les façades, les toitures, l'escalier central, la grande salle du premier étage, avec ses boiseries, ont été inscrits sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 11 juin 1964 ;

2) Le manoir de la Vigne, datant du XVIème siècle ;

3) La chapelle Saint-Germain de la Mer, construite à la fin du XIXème siècle, mais dans laquelle on a conservé le porche du XIIème siècle de l'ancienne église paroissiale.

Quelques dates sont à retenir :

1) C'est vers 1180 que Luce, dame de Matignon, épousa Etienne Goyon, formant ainsi la souche d'une famille souveraine : les Gouyon de Matignon deviendront princes de Monaco et prendront alors le nom de Grimaldi ;

2) La chapelle du château de Matignon fut érigée en collégiale en 1414. La collégiale Notre-Dame devint église curiale par décret du 18 germinal an XI (8 avril 1803). Elle a été reconstruite en 1843-1847 et la flèche en 1897 ;

3) Le 5 août 1944, l'attaque d'un groupe allemand a permis aux F F I de Matignon et de Pléboulle de se procurer un armement.

Plusieurs personnalités connues ont illustré l'histoire de la ville de Matignon. On pourrait en citer beaucoup dans la famille de Gouyon et principalement les deux suivants :

1) Jacques Gouyon, sire de Matignon, comte de Thorigny, né en 1531, maréchal de France en 1579, mort en 1597 ;

2) François-Léonor-Jacques de Gouyon Matignon, comte de Thorigny, marié le 20 octobre 1715 à Louise-Hippolyte Grimaldi, héritière de Monaco. Au décès de son beau-père le 26 février 1731, il devint prince de Monaco et prit le nom de Grimaldi. Son fils Charles-Maurice vendit la terre de Matignon le 18 décembre 1765 à leur cousin Marie-Thomas-Auguste de Gouyon Matignon, comte de Gacé ;

3) Sous le second Empire, il faut encore citer le chirurgien Antoine-Joseph Jobert, membre de l'Académie des Sciences. Bien que connu sous le nom de Jobert de Lamballe, il était né à Matignon le 26 frimaire an VIII (17 décembre 1799). Il mourut à Paris en 1867.

(Bulletin d'informations des maires).

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